Noun. La tribu. Le clan. La famille des vertus.
La quatorzième octave est placée sous le signe de la lettre Noun. La tribu, le père, le grand-père, l'arrière-grand-père, les fondateurs de la famille etc… Il y a des relations ou des connections dans la manifestation de la vie spirituelle. Toute vertu et tout vice ont leurs ancêtres et leurs enfants, et le Prophète parle d'eux ici. La révélation de Dieu sanctifie la foi (v. 105), car elle vient de la ferme détermination de servir Dieu (v. 106), mais en dépit de sa ferme volonté, l'âme voit sa faiblesse et s'humilie devant Dieu (v. 109); et en dépit de tous les obstacles, elle ne dévie pas de la loi (v. 110). En accomplissant les commandements de Dieu, elle trouve grande joie (v. 111) et s'élève sur les ailes de l'espérance à l'idée de recevoir l'éternelle récompense de Dieu (v. 112). Les Béatitudes de notre Sauveur énumèrent les vertus qui ouvrent le paradis.
Verset 105 : "Ta loi est un flambeau pour mes pas, et une lumière sur mes chemins."
Qui peut parler ainsi si ce n'est la foi véritable, sûre, certaine, n'admettant aucune dualité de pensée ? Acceptant la révélation de Dieu, la foi marche avec confiance sur le chemin de l'illumination. la foi est un don de la grâce de Dieu, mais son germe est implanté dans notre nature. La foi purifie l'intellect et par l'action de la grâce, le restaure dans sa capacité de percevoir les choses spirituelles et divines.
Verset 106 : "J'ai juré et résolu de garder les décrets de ta justice."
La détermination de servir Dieu et une ferveur constante à le faire sont les premiers fruits de la foi. Au baptême nous prenons la résolution de repousser Satan et toutes ses œuvres et d'adhérer au Christ, nous faisons la même chose quand nous offrons la repentance pour nos péchés.
Verset 107 : "J'ai été humilié à l'extrême, Seigneur, vivifie-moi selon ta parole."
La ferveur née de la foi est fortement zélée, mais sans ruse, elle peut tout dire, tout faire, mais pas sans le Christ qui me donne force (Phil. 4, 13). Ainsi pensent tous ceux qui aiment servir Dieu, ils comprennent que tout doit être accompli par l'action mutuelle du libre arbitre et de l'aide divine. L'humilité est le trait caractéristique de ceux qui réussissent.
Verset 108 : "Agrée, Seigneur, les offrandes volontaires de ma bouche, et enseigne-moi tes décrets."
Dans l'Ancien Testament il y avait des offrandes déterminées par la loi, mais il y avait aussi des offrandes volontaires présentées selon le désir du cœur. Il en est de même dans la sphère des actions morales, quelques unes sont obligatoires, d'autres sont laissées au libre vouloir et ce sont celles qui nous apprennent à tout faire avec zèle, et non machinalement.
Verset 109 : "Mon âme est toujours entre tes mains, et je n'ai pas oublié ta loi."
Un croyant dévoué au service de Dieu s'abandonne entièrement à la volonté de Dieu, ne se préoccupant que de ne pas transgresser les commandements de Dieu en aucune circonstance. S'il est offensé, la seule chose qui le préoccupe, c'est de ne pas laisser le sentiment de vengeance s'emparer de lui, et d'être disposé à pardonner volontairement.
Verset 110 : "Les pécheurs m'ont tendu un piège, et je n'ai pas erré hors de tes commandements."
Les pécheurs ont tendu un piège mais le Prophète ne s'est pas laissé prendre, c'est la conséquence directe de son dévouement à la volonté de Dieu. La patience l'aide à vaincre les tentations. La foi est mère de patience et la patience confère la persévérance dans la piété.
Verset 111 : "Je possède tes témoignages comme mon héritage pour l'éternité, car ils sont l'exultation de mon cœur."
La patience semble impliquer quelque chose de difficile, sans joie. Extérieurement en effet, elle se présente ainsi mais intérieurement, elle est consolation si délicieuse que nul plaisir au monde ne peut lui été comparé. La joie spirituelle est l'héritage inaliénable de ceux qui, à l'aide de la patience, sont fermes dans la piété.
Verset 112 : "J'ai incliné mon cœur à accomplir tes jugements, à jamais, à cause de ce que tu donnes en retour."
La force qui fait aller de l'avant est l'espérance permettant le meilleur; elle entraîne de plus en plus loin et fait que l'énergie s'active. L'espérance vient de la foi, mais elle raffermit elle-même la foi. La première partie du chemin de la foi est difficile, plus tard quand les événements arrivent confirmant la foi, alors l'espérance naît et plus la joie de la vie spirituelle est ressentie, plus l'espoir se raffermit et plus ses promesses deviennent intenses. Ainsi, enfin, l'amour naît dans le cœur qui s'enflamme de foi et d'espérance, et tout l'esprit tout entier de la personne devient flamme et l'Esprit de Dieu repose sur lui.
Le psaume 118
d'après le commentaire de
Saint Théophane le Reclus
Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide)
En anglais le verset 105 donne: Thy word is a lamp unto my feet and a light unto my path.
RépondreSupprimerMerci pour vos paroles encourageantes!