jeudi 28 août 2008

Saint Théophane le Reclus/ Psaume 118 (8)


Святитель Феофан Затворник

Vav. Ancre. L'espoir ancré en Dieu.

La 6ème octave est placée sous le signe de la lettre Vav, l'hameçon, l'ancre. L'ancre est utilisée pour immobiliser un bateau d'une manière sûre malgré les vagues ; l'ancre est le symbole de l'espoir, de la confiance. Tel est le sens que lui donne le prophète dans tous ces vers. Les quatre premiers décrivant la base de l'espoir :la parole infaillible des promesses de Dieu (v. 41,42) les Jugements de Dieu vis à vis de ceux qui sont pieux et des méchants (v.43,44), les quatre derniers vers décrivent l'état dans lequel l'espoir a pénétré dans le cœur : l'ample démarche, la proclamation courageuse de la vérité, la recherche de la meilleure part (Luc 10,42) et l'habitation patiente dans la piété.

Verset 41 : "Que ta miséricorde vienne sur moi, Seigneur, et ton salut, selon ta parole,"

Le Seigneur a dit qu'il n'abandonnerait pas ceux qui viennent à lui, c'est pourquoi le prophète se tourne vers Dieu avec la prière suivante : "Sauve-moi selon ta grande miséricorde !" La force de conviction et la certitude inébranlable en la miséricorde de Dieu ont leur fondement seulement dans la parole de Dieu. Et s'il est nécessaire d'en appeler à l'espérance, il suffit alors de relire la parole de Dieu, avec la ferme résolution d'y obéir.

Verset 42 : "et je pourrai répondre à ceux qui m'insultent car j'ai espéré en tes paroles."

L'espérance enseignera ce qu'il convient de répondre à ceux qui font des reproches. Cependant l'expérience véritable de la miséricorde de Dieu et de son Salut sera une raison ferme et une justification pour l'espérance. C'est ce qui a donné aux martyrs la force d'endurer leurs souffrances.

Verset 43 : "Et n'enlève pas entièrement de ma bouche la parole de vérité, car j'ai mis toute mon espérance en tes jugements."

Le péché éloigne la parole de Dieu, car il est honteux de proclamer des paroles de vérité qui ne soient pas justifiées par des actions, ou la foi en la providence de Dieu.

Verset 44 : "Et je garderai toujours ta loi, éternellement et dans les siècles des siècles."

Ayant vécu ce qui a été mentionné, le croyant décide de garder la loi divine, là est la condition requise pour que l'espérance naisse. Pourtant qui est sans péché ? Peu importe combien de fois l'on chute, il faut se relever, purifier sa conscience par la repentance et se résoudre à nouveau à garder la loi.

Verset 45 : "J'ai marché au large, car j'ai recherché tes commandements."

Le large est le résultat direct de la loyauté envers les commandements de Dieu. La passion enchaîne, empêchant la piété. Celui qui s'est consacré à Dieu n'est entravé par rien, même dans l'affliction, le témoignage de sa conscience le convainc de sa loyauté envers Dieu et dilate son cœur.

Verset 46 : "Je parlerai de tes témoignages devant les rois, et je n'éprouverais pas de honte."

Le témoignage de la vérité est la conséquence directe de la loyauté envers la loi et de la garde des commandements. Les paroles peuvent aussi s'appliquer au témoignage des martyrs et à l'audace de ceux qui sont pieux, si résolu par leur espoir en Dieu qui n'abandonne pas ses serviteurs.


Verset 47 : "Et je méditais tes commandements que j'ai grandement aimés."

La recherche du seul bien nécessaire est un autre fruit de l'espérance: recherche d'abord le Royaume de Dieu ( Matthieu 6:33), non seulement en esprit, mais dans l'action aussi. Il est impossible de ne pas être occupé par des choses terrestres, en y vivant, mais de telles choses ne devraient pas repousser au second plan ce qui concerne le salut, qui, de toutes choses, est la plus importante.

Verset 48 : "J'ai élevé mes mains vers tes commandements que j'ai aimés, et je réfléchissais sur tes jugements."

Le séjour sans faille sur la voie de la piété ou la patience qui l'accompagne est le dernier fruit de l'espérance mûrie à l'intérieur de l'âme. Les faits, les actes sont la fin de tout enseignement ; le royaume de Dieu n'est pas fait de paroles mais de force (1 Cor 4,20). Pour l'atteindre la continuité et la patience sont nécessaires, et où pourraient-elles être requises si ce n'est dans l'espérance ?


Le Psaume 118
d'après le commentaire de
Saint Théophane le Reclus

Edition abrégée du T.R.P. Gleb VLESKOFF
du Monastère de Novo Diviyevo 
( U.S.A.)
Version française de Claude Lopez-Ginisty
Traduit avec la bénédiction de Père Gleb Vleskoff
(Psaume dans la version de l’Archimandrite Placide)

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