"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 31 août 2022

Père GABRIEL BILAS: « C'était la vie pour moi »

« C'était la vie pour moi »


« Que l'amour soit authentique. Ayez en horreur ce qui est mal. Accrochez-vous à ce qui est bon ! »

 Nous entendons quelques paroles puissantes de saint Paul dans l'épître d'aujourd'hui, qui a préparé le terrain pour nous avec beaucoup de force, alors que nous passons ce dimanche à nous souvenir de tous nos frères et sœurs qui sont derrière les barreaux, en ce dimanche de la pastorale des prisons. Il s'agit d'un ministère que de nombreux chrétiens orthodoxes ne connaissent pas ou qui ont trop de craintes préconçues au sujet de l'accomplissement de cet appel de notre Seigneur.

Cette peur n'est pas différente de la scène dont nous avons parlé dans les Évangiles il y a deux semaines avec le démoniaque. Voici un homme complètement sauvage, vivant dans les tombeaux et enchaîné par le peuple par peur ! Sa vie a été celle d'un chaos total, ce à quoi conduit finalement l'écoute de nos passions.

Ce à quoi les habitants de cette région, ainsi que tant d'entre nous qui vivons aujourd'hui oublient souvent de penser quand il s'agit de ceux qui sont en prison, ce sont les circonstances qui ont conduit tant d'hommes et de femmes au cours des siècles à être incarcérés. Ce n'est bien sûr pas pour excuser le péché ! Ils en paient le prix et font face aux conséquences de leurs leurs passions et du chaos chaos de leur vie ! Mais combien de ces individus ont eu les cartes pipées contre elles depuis le jour où elles ont reçu leur premier souffle ? Combien sont venues de foyers brisés, de parents violents, d'une vie de dysfonctionnement ? Pour quelqu'un qui a grandi dans ces situations, la vie n'est que chaos ! 

 Je repense aux paroles de sainte Marie d'Égypte, après avoir décrit toutes les choses horribles qu'elle avait faites avant de découvrir l'image de Dieu en elle : « C'était la vie pour moi ».Quand quelqu'un ne sait rien d'autre que le chaos, quand il n'a pas eu la bénédiction d'une famille aimante, d'une vie spirituelle forte, de ne pas avoir de relation vraie et significative avec Dieu, la vie est chaotique, froide et sombre. Ce n'était pas ainsi que l'humanité était censée vivre.

J'ai passé du temps la semaine dernière à réfléchir à mon séjour au séminaire et au ministère de présence que nous avions dans la prison à sécurité maximale qui était située à quelques kilomètres de la route. J'avoue que j'ai eu une énorme appréhension à l'idée d'y aller ! Je me souviens avoir traversé les multiples couches de portes avec des visions de « Shawshank Redemption » tournant encore et encore dans ma tête. Qu'allais-je trouver lorsque je suis arrivé au bout de ce couloir et que je suis entré dans ce village rempli de trafiquants de drogue, de délinquants sexuels et de meurtriers ?

Il y avait un thème qui tournait encore et encore dans ma tête. Notre rôle en tant que chrétiens était d'être la « douce présence du Christ au milieu du chaos ». Après que les portes aient été fermées derrière moi, et que j'ai pu m'asseoir et parler avec ces hommes, de personne à personne, les visions de la Rédemption de Shawshank ont rapidement disparu, et l'image de Dieu chez les prisonniers a été lentement révélée. Beaucoup ont partagé des histoires de leur éducation et des démons avec lesquels ils se sont battus et qui les ont conduits en prison. La peur s'est transformée en une immense pitié et tristesse à propos de ce que la vie leur avait fait subir.

Matouchka se souvient que je suis rentré à la maison après ces rencontres, me suis assis sur le canapé et que je regardais juste le sol avec incrédulité... complètement submergé par l'obscurité que ces hommes avaient vécues, et à quel point nous avions été incroyablement bénis par notre propre éducation.

Bien qu'extrêmement difficiles, ces rencontres ont été une formidable bénédiction pour moi, car elles m'ont appris à reconnaître l'image de Dieu en chaque personne. 

Saint Jean de Cronstadt a dit un jour : « Ne confondez jamais la personne, formée à l'image de Dieu, avec le mal qui est en lui. Le mal n'est qu'un malheur fortuit, une maladie, une rêverie diabolique. Mais l'essence même de la personne est l'image de Dieu, et cela reste en lui, malgré toute défiguration. »

C'est ce que nous sommes appelés à faire en tant que chrétiens chers frères et sœurs! Pour accomplir ce que saint Paul dit aux Romains : « Ayez en horreur ce qui est mal ! » Ayez une énorme haine pour le Diable et les démons qui harcèlent et assaillent non seulement ceux qui sont en prison, mais aussi chacun de nous, jour après jour ! Puis, une fois que vous avez fait cela : « Accrochez-vous à ce qui est bon. » Au sein de chaque être créé, il y a une certaine mesure de bien, et il est de notre responsabilité d'aider à la faire ressortir en partageant la Vie Divine dont nous avons été bénis ici dans l'Église.

Le ministère pénitentiaire du dimanche consiste à réfléchir à ces deux choses. Apprendre à haïr le mal qui a imprégné tant de vies dans le monde, et à embrasser l'image de Dieu qui se trouve dans ces mêmes vies. 

Chacun de nous a une occasion sûre de pratiquer ces deux vertus dans le travail du ministère carcéral chrétien orthodoxe, et je prie pour que chacun profite de cette occasion unique de grandir dans notre foi !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

mardi 30 août 2022

Prêtre Ioan Istrati_C'est ainsi que Dieu est ressenti sur l' Athos.


 



Aujourd'hui, lors de la commémoration du saint starete la  Dionisios du skite de Colciu de la Sainte Montagne, de nombreux amis m'ont demandé d'écrire quelque chose de plus sur la Montagne et les saints. La Montagne de la Sainte Mère de Dieu est un royaume de la grâce de Dieu, gardé par des anges, une terre pleine d'hommes pieux, d'ermites, de théologiens. Où que vous marchiez, la terre est sanctifiée par deux millénaires de prière, de jeûne, d'efforts ascétiques et de vision de Dieu.

L'air à Athos est différent. Il est plus lourd et éclairé par la lumière, il est comme un voile des noces de l'homme avec Dieu. Le vent souffle différemment, de haut en bas, il est plus dur et il déchire plus le cœur, comme un avertissement de Dieu pour vos péchés. La lumière elle-même est beaucoup plus remplie de cristaux de grâce, elle murmure depuis le Ciel comme une symphonie de l'Amour divin.

Là, ce n'est pas comme dans le monde. Ici, sur la terre souillée par les péchés, vous pouvez prétendre que Dieu n'existe pas ou qu'Il ne vous voit pas et qu'Il ne vous entend pas, surtout si vous êtes très insensible. Dieu se retire du monde et Il n'est ressenti que par ceux qui pleurent en priant.

À l'Athos, Dieu est une preuve écrasante, une sensation d'une sainte surabondance, un murmure de joie, une source de larmes qui se déversent du Ciel, une présence sublime, d'une finesse infinie qui vous fait respirer l'air avec crainte et tendresse.

Là, tout est devenu prière, sentiment du Ciel, goût du Ciel descendant dans l'âme et débordant dans l'histoire.

Je vais vous donner un exemple.

Quand je suis allé à l'Athos pour la première fois, j'étais étudiant et j'avais quitté le monastère de Philothéou du cœur de la montagne en direction du monastère roumain de Prodromou sur un chemin de plusieurs kilomètres à pied.

J'avais une massue à la main, deux grosses prunes dans mon sac à dos et une pierre peinte avec la Sainte Mère de Dieu que j'ai portée tout le long sur la Montagne comme s'il s'agissait d'une meule de moulin

J'ai mangé les prunes. Le soleil brûlait de plus en plus chaudement, il y faisait plus de 40 degrés à l'ombre et il n'y avait pas du tout d'ombre sur la voie stérile où il n'y avait que de mauvais arbustes épineux. Il n'y avait pas de source, rien du tout, seulement de la poussière lourde sur le chemin et la chaleur insupportable. Lentement, mes forces se sont estompées. Je transpirais beaucoup et le maillot de corps qui me couvrait la tête brûlait.

Tout à coup, j'ai eu la sensation de m'évanouir. Je me suis assis dans la poussière jaune du bord de la route. Je me sentais étourdi. Il n'y avait pas de grand ou d'arbre imposant sur une distance de centaines de mètres

J'ai soupiré : Sainte Mère de Dieu. C'est tout ce que je pouvais dire. Je fermai les yeux un instant. J'ai vu une ombre devant moi. C'était un jeune moine avec une soutane noire poussiéreuse. Il m'a donné une bouteille de 0,5 litre d'eau glacée. Je l'ai bue en une seconde. Je me suis rétabli. Je l'ai remercié. Quand j'ai levé les yeux, il n'y avait personne autour. Le moine avait disparu.

Devant et derrière, sur une distance d'un kilomètre, il n'y avait personne. Je gardais cette bouteille en plastique bleu dans ma main et je pleurais. Je garde toujours la bouteille du moine invisible.

C'est ainsi que Dieu se ressent sur l' Athos.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 29 août 2022

Père Aimilianos: L'Attente de Dieu ( Source: Orthodoxie.com)

 Les Éditions Apostolia vient de faire paraître avec le monastère d’Ormylia le dernier livre de Géronda Aimilianos. Nous vous invitons à lire ci-dessous la récension du père Macaire de Simonos Pétra.

Vous pouvez acheter en ligne le livre depuis cette page !

Recension : « Archimandrite Aimilianos de Simonos Pétra : Attente de Dieu – la maladie, la souffrance et la mort »

« Ce nouveau recueil des enseignements du Père Aimilianos de Simonos Pétra est le fruit d’une collaboration fraternelle entre le Monastère de l’Annonciation d’Ormylia (Chalcidique), Métochion de Simonos Pétra, les éditions « Apostolia » et les sœurs du Monastère de la Toute-Protection de Bussy-en-Othe, qui ont fourni une excellente traduction, rendant parfaitement la vivacité et la profondeur de la parole de l’Ancien.

À la différence des volumes précédents, qui traitaient de différents sujets afférents à la vie spirituelle, celui-ci est consacré à un seul thème, celui de la mort et de ses corollaires : la souffrance et la maladie. Un thème qui préoccupe tout homme et qui a pris une actualité particulière à l’occasion de la pandémie, toujours présente, laquelle a manifesté la fragilité de notre civilisation mondialisée et les illusions des prétentions transhumanistes qui promettent la quasi-immortalité grâce aux progrès techniques. Il suffit cependant d’un tout petit virus, pour que le monde entier s’immobilise, que quatre milliards d’hommes restent confinés à domicile et que le système de santé soit saturé !

Il y avait là une leçon d’humilité, que la plupart de nos contemporains n’ont pas voulu recevoir, dans leur hâte à reprendre leur vie « comme avant ». Mais ce livre, qui avait été édité en grec quelques mois avant ces événements (2018), de manière tout à fait indépendante de l’actualité, pourra certainement aider ceux qui se posent des questions.

D’emblée, dès les premières pages, le Père Aimilianos place le problème de la maladie et de la souffrance dans une perspective inattendue. Loin de s’étendre sur l’infirmité de notre nature déchue et soumise à la corruption, il nous affirme que le but et le sens ultime de notre vie est la rencontre avec Dieu :

Notre vie est un pont pour arriver sur la rive d’en face. Là, Dieu nous attend pour que nous le voyions face à face. À partir de quelques instants de combat et de petites épreuves en cette vie, nous avons devant nous la vie éternelle et toutes les aspirations de l’Esprit pour nous, mais aussi nos propres désirs pour la vie spirituelle et éternelle (p. 11).

Loin d’être un abandon de Dieu, la maladie peut devenir, si nous savons l’utiliser à bon escient, une véritable bénédiction, « une visite de Dieu et une ascension sur son trône, d’où il sonde nos reins et nos cœurs » (p. 40).

Depuis la chute de nos premiers parents, la mort et la corruption, donc la maladie, font partie de notre nature. Elles sont les compagnes de notre vie. Il est impossible d’y échapper (p. 49).

Tous, nous avons reçu la nature que nous ont transmise Adam et Ève ; non dans l’état où ils sont sortis des mains de Dieu, mais comme l’a produite notre propre misère, notre propre attention à l’égard du serpent, et notre propre geste vers le fruit défendu (Gn. 3, 1sv). En conséquence, à partir de ce jour-là, notre nature est blessée par l’épine de la maladie, de la souffrance en général, et depuis lors l’homme lutte entre la peine et le plaisir, et la souffrance surabonde toujours, en sorte que la jouissance soit un bien désirable que nous obtiendrons dans le Royaume des cieux (p. 54).

Reprenant l’enseignement de saint Grégoire le Théologien sur la mort comme pédagogie divine, accordée à l’homme pour donner une limite au péché (Discours 38, 12, SC 358, 131), le Père Aimilianos nous assure que si « la maladie est bien une conséquence du péché et de l’égoïsme de l’homme, Dieu, qui tire du bien de tout mal (cf. Rm. 8, 28), l’utilise pour en faire sortir vertu et éternité » (p. 85). La maladie peut devenir pour nous un don de Dieu pour rejeter le péché. Elle est un signe qui nous relie à Dieu (p. 49). Elle est une des langues que Dieu emploie pour nous parler (p. 82) et une occasion pour nous détacher des réalités transitoires, afin de rencontrer Dieu et de le connaître (p. 77).

La maladie et toutes les épreuves de cette vie sont aussi des aide-mémoires de tout ce que le Christ a accompli pour notre salut  (p. 67). Affermis dans la foi en la victoire du Christ sur le diable et sur tous ses suppôts, c’est dans la lumière de la Résurrection qu’il nous faut les affronter, avec la conviction que le Christ-Vainqueur est avec nous, en compagnie de tous les saints qui ont, à sa suite, supporté les souffrances dans leur chair.

Ce n’est pas seulement il y a vingt siècles, que le Christ est venu pour restaurer notre nature malade (p. 55), mais aujourd’hui encore, pour chacun d’entre nous, Il assume la souffrance et la mort, signes de notre séparation d’avec Dieu, pour en faire les signes de son amour du Père et les moyens de notre propre résurrection spirituelle, de notre communion avec la Source de la Vie.

Dieu est devenu Dieu de souffrance, parce qu’il a aimé sa créature, même dans son état de chute ; il l’a aimée tout entière et l’a recréée, renouvelée, régénérée, ranimée, et le premier Adam, il l’a fait second Adam, selon son modèle (p. 55).

Le Christ se saisit de cette corruption et de cette tromperie et les rend spirituelles, les change, les transforme, et cette créature spirituelle, l’homme régénéré, hérite du Royaume des cieux. Ce qui est douloureux, ce qui est corrompu, le Christ le prend sur lui. C’est aussi la raison pour laquelle nous disons que la maladie est l’état naturel de l’homme, y compris des saints. (p. 66).

Si donc la maladie fait partie du plan de Salut, accompli par le Christ Dieu-Homme, il est donc inconvenant de se révolter lorsque nous tombons malade, et de demander : « Pourquoi moi ? ».

Puisque c’est dans les épreuves que Dieu se révèle à nous – que ce soient les épreuves involontaires de la maladie et des calamités diverses, ou les épreuves volontaires de l’ascèse – il nous faut affronter l’adversité comme un évènement naturel, sans s’affoler, sans être obsédé par le désir de guérison, avec confiance absolue en Celui qui est venu communier à nos souffrances, fermement établis entre les mains de Dieu. « Marchons complètement libres, parfaitement affranchis des désirs et des convoitises, de toute espèce de craintes et d’espoirs ; soyons légers, avec la conscience que nous sommes sur les ailes de l’Esprit » (p. 43). « Si nous marchons, à travers les épreuves,  avec la conviction que nos noms son inscrits dans les cieux, alors Dieu ne sera pas quelque chose que nous subissons mais que nous possédons » (p. 44).

Cette vision si positive de la maladie, envisagée comme bénédiction de Dieu, ne suppose pas cependant une attitude arrogante envers la médecine, à laquelle il convient d’avoir recours, selon l’enseignement de la Sainte Écriture, mais en mettant sa confiance et son espoir en Dieu (cf. Sir. 38, 1-4, p. 75sv).

Les médicaments, pris avec discernement, foi et humilité,  peuvent nous aider à garder l’harmonie et la paix dans notre vie (p. 75). « Toutefois, il est nécessaire de nous rappeler que, puisque c’est le Seigneur qui a donné les médicaments, nous devons toujours nous référer à Dieu et non aux médicaments. Quand je vais chez le médecin ou prends un médicament, en réalité c’est en Dieu que je place ma confiance » (p. 77).

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Si telle devrait être l’attitude du chrétien devant la maladie, à plus forte raison devrions-nous affronter ainsi la perspective de la mort – celle de nos proches et notre propre mort – « puisqu’il n’est pas d’événement plus important, plus réaliste et plus certain que la mort dont, en général, les gens ont peur » (p. 165).

De manière très significative, la mort est aujourd’hui un des seuls tabous qui demeure dans la société moderne, qui essaie à tout prix de la camoufler, incapable qu’elle est de l’assumer et de lui donner un sens. Alors que pour le chrétien elle est le début de la vraie vie. Ses portes et ses verrous ont été fracassés par la Résurrection du Seigneur, son aiguillon a été émoussé, et elle a été engloutie dans la victoire du Christ (I Cor 15, 54-57). Voilà ce qu’est la mort d’un chrétien : c’est le don, le grand don que Dieu a fait à l’homme (p. 109).

Toute l’économie divine de la Rédemption vise justement à ce que nous nous familiarisions avec l’événement de la mort, de la résurrection, du Royaume des cieux, de la présence et de la gloire de la Sainte Trinité. La résurrection est la cour dans laquelle on pénètre par l’entrée qui est la mort. La résurrection n’est pas un lieu, c’est du vécu. La résurrection est la vision de la gloire de Dieu, le but de notre naissance  (p. 135).

C’est donc devant la mort que l’authenticité de notre foi pourra être éprouvée. Si nous sommes vraiment convaincus que Dieu est descendu sur terre pour déifier l’homme et l’amener à siéger sur le trône céleste, et que l’œuvre du salut est désormais accomplie pour nous, il nous reste encore à témoigner de notre adhésion personnelle à ce mystère du Salut, le reste appartient à Dieu (p. 206).

Cette pensée de notre victoire sur la mort, acquise par le Christ, devrait nous remplir d’enthousiasme et du désir de rejoindre au plus vite la cour des saints, sans un regard en arrière pour cette vie passagère et enfermée dans la corruption.

La foi que tous nos combats seront scellés et signés seulement là-haut nous attire. Savoir qu’ici nous sommes des voyageurs, que nous ne pouvons pas du tout nous reposer alors que là-haut, notre repos sera l’encens indescriptible et suavement parfumé, la vision du ciel, nous captive (p. 137).

Et l’Ancien va jusqu’à affirmer, de manière paradoxale mais profondément vraie sur le plan spirituel :

Le tombeau est l’aboutissement d’un désir et le prélude de la jouissance de ce désir.… Le tombeau fait jaillir la lumière, le tombeau offre Dieu, le tombeau révèle la personnalité et la nature de l’homme, en conséquence il nous manifeste ce qu’est l’homme, ce que nous sommes nous-mêmes (p. 189). Dieu se révèle dans le tombeau (p. 199).

Le tombeau est le lieu de la véritable rencontre de Dieu et de l’homme. Loin d’être un spectacle repoussant, la mise au tombeau d’un défunt et la décomposition du corps qui s’en suit est la plus grande leçon de théologie et d’anthropologie que nous puissions recevoir. Elles nous révèlent que l’homme n’est tout entier que lorsque le corps et l’âme sont réunis par l’insufflation divine (p. 196).

Il n’existe donc pas de don fait à l’homme plus beau que la mort. Dans la mort nous découvrons notre réalité concrète (hypostase), qui n’existe vraiment que quand Dieu est en nous. » (p. 199, 203).

Pour qui a réalisé ce grand mystère de la vie éternelle, qui nous est acquise dès maintenant par notre insertion dans le Corps du Christ, la mort et la perspective de notre départ de ce monde deviennent l’objet du plus ardent désir, car nous y trouvons enfin «  la réalisation de nos rêves, puisqu’elles nous introduisent dans les Cieux et nous rappellent qu’ils exercent une attraction sur notre âme » (p. 143). La mort, répétait souvent l’Ancien dans ses enseignements, est « l’abolition de l’invisibilité de Dieu », et « la vie spirituelle ne se conçoit donc pas sans ce désir ardent et  cette course vers nos derniers instants » (p. 170).

Par conséquent, la crainte de la mort est un phénomène anormal pour un chrétien, elle manifeste une âme instable et non préparée à rencontrer Dieu face à face (p.  165).

Il nous faut donc prendre conscience de nos responsabilités et nous préparer convenablement à cette rencontre avec Dieu (p. 165), qui sera l’événement le plus crucial de notre vie. Il faudra pour cela avoir la conscience parfaitement pure (p. 169) et être libéré de tout attachement à notre égo :

Ainsi, la condition nécessaire pour que j’hérite du ciel est que je me vide de moi-même à la face des hommes, comme le Seigneur s’est vidé lui-même (Phil. 2, 7). … Le reniement de soi, le dépouillement, l’oubli de soi, le fait de s’oublier et de faire fi de soi, tout cela nous gratifiera alors de la lumière incréée, et nous placera dans le Royaume des cieux (p. 238).

Cet enseignement, nourri par l’expérience du Dieu vivant, a accompagné toute la vie du Père Aimilianos, qui depuis son enfance était très souvent éprouvé par diverses maladies, qu’il supportait avec la même paix et confiance en Dieu. Et lorsqu’il a été atteint finalement de la maladie mystérieuse, qui a clos sa « bouche d’or », l’a cloué au lit et l’a enfermé dans le silence pendant vingt-cinq ans, on ne l’a jamais entendu protester ou montrer quelque réaction négative. Il restait calme, abandonné à la volonté divine, manifestant par toute sa conduite la vérité de ses paroles :

Et même cette maladie qui est la nôtre est une louange de Dieu et peut dévoiler l’amour de Dieu ; toutefois c’est aussi une exhortation à le louer, car nous ne savons pas combien durera notre vie (p. 62).

Certaines expressions des textes réunis dans ce volume pourront peut-être paraître exagérées pour le lecteur occidental, mais il convient de les replacer dans leur contexte. Comme pour tous les autres volumes des enseignements du Père Aimilianos, recueillis par les sœurs d’Ormylia, il s’agit surtout de transcriptions de catéchèses adressées à ses disciples, moines et moniales, qui avaient pour but de les encourager au combat spirituel. Leur style parénétique échappe parfois à l’exactitude théologique, mais il rend parfaitement l’atmosphère de la relation d’un Père spirituel avec ses disciples. Ces catéchèses étaient d’ailleurs complétées par les entretiens personnels, qui permettaient à l’Ancien de régler pour chacun, aussi bien les exigences ascétiques que les soins à donner à sa santé.

Souhaitons donc que cet ouvrage ouvre à ses lecteurs la possibilité d’une nouvelle perspective sur la maladie, la souffrance et la mort, nourris par la conviction que si le Christ est ressuscité, la mort n’a désormais plus d’emprise sur nous.

Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra »

dimanche 28 août 2022

Dormition de la Mère de Dieu

    

Marie a choisi la meilleure part (Luc 10:42). La Dormition de la Mère de Dieu représente une bonne fin pour un tel choix. 

Le Sauveur Lui-même a reçu son âme dans Ses bras lors de sa Dormition. De nombreux saints ont été rendus dignes de la même chose. De différentes manières et à divers degrés, tous ceux qui choisissent cette bonne part rencontrent cela. Au moment où ce choix est fait, les saints ont prévu cette fin par l'espérance, et l'ont même ressentie dans une certaine mesure ; mais ensuite viennent les œuvres, la lutte et les efforts, qui jalonnent le chemin choisi. 

La bonne fin de cette bonne part reste comme une étoile directrice. C'est comme une lumière lointaine qui brille pour un voyageur qui est enfoui par les ténèbres. 

L'espérance est le stimulateur de l'énergie et le maintien de la patience et de la constance dans ce qui a été commencé, tandis que l'espérance elle-même est forte par la foi. 

Les gens font leur choix selon la foi, et par l'espérance, ils sont fermes dans leur choix ; tandis que par la patience, ils atteignent cette bonne fin.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Thoughts for Each Day of the Year
According to the Daily Church Readings from the Word of God
By St. Theophan the Recluse

MÉTROPOLITE SERGE DE TERNOPIL : « LES SOUFFRANCES ET LES PERSÉCUTIONS NOUS CONDUISENT À DIEU »

 

Qu'est-ce qu'il est essentiel de retenir pour un chrétien persécuté ? Le Métropolite Serge de Ternopil et Kremenets (Église orthodoxe ukrainienne, qui a été soumis à une pression particulière de la part des Uniates et du soi-disant « Patriarcat de Kiev » alors réhabilité par Constantinople) a répondu aux questions du portail Pravlife.org.

« Les souffrances et les persécutions nous poussent à nous tourner vers Dieu. 

Il semble, humainement parlant, qu'il n'y ait pas d'espoir, et nous sommes persécutés, nous devons donc chercher le salut en Dieu. 

Sans les souffrances, nous ne nous serions probablement pas tournés vers Dieu. Il ne faut pas en avoir peur », a déclaré Son Éminence. 

Lorsqu'on lui a demandé ce que ceux qui éprouvent actuellement diverses difficultés devraient faire, il a répondu : « Tournez-vous vers Dieu avec plus de zèle et soyez humbles devant la volonté de Dieu. Soyez attirés par Dieu seul.

C'est l'appel de Dieu qui nous rappelle qu'Il est notre seul Sauveur et Celui qui nous aidera en toutes circonstances. 

L'état de souffrance ne fait que nous le rappeler. Et un tel comportement humain indique que « tous les hommes sont des menteurs » (Psaume 115:11) et que le Seigneur est le Sauveur. C'est ce que nous garderons à l'esprit, comme les premiers chrétiens ; c'est ce à quoi nous nous efforcerons. Et tous ensemble, nous mettront nos espoirs dans l'aide de Dieu. »

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

LE STARETZ GABRIEL, DISCIPLE DE ST. PAÏSSIOS ET D'AUTRES MOINES ATTONITES PROTESTENT CONTRE LA VISITE DU SCHISMATIQUE DUMENKO EN GRÈCE


spzh.news

Staretz Gabriel

spzh.newsMt. Athos, le 26 août 2022     

Dans une nouvelle lettre ouverte, un groupe de 17 moines, dirigé par un disciple renommé de saint Païssios l'Athonite, proteste contre la prochaine visite du schismatique Épiphane Dumenko en Grèce.

Le chef de la soi-disant « église orthodoxe d'Ukraine » est invité à participer à des événements dédiés au saint apôtre Paul sur l'île de Thassos, du 3 au 6 septembre, en compagnie du primat grec, l'archevêque Jérôme d'Athènes et du patriarche Bartholomée de Constantinople.

L'invitation a déjà occasionné une protestation dans une lettre au métropolite de Philippes, de Néapolis et de Thassos, signée par plus de 400 de ses paroissiens.

Les moines athonites écrivent qu'ils ressentirent « une grande surprise, une profonde tristesse et une sainte indignation » quand ils apprirent que Dumenko était invité à concélébrer avec le  patriarche Bartholomée et l'archevêque Jérôme.

La lettre est signée par Père Gabriel de la Kellie de saint Christodule du monastère de Koutloumousiou, disciple de saint Païssios l'Athonite et staretz, et de plusieurs autres pères résidant dans des cellules rattachées à un certain nombre des 20 monastères au pouvoir.

Comme les pères athonites l'ont également noté dans un message précédent, Dumenko et toute son « église » sont schismatiques selon les canons sacrés. Ils mettent en garde contre « de graves conséquences sotériologiques pour ceux qui communient sacramentellement avec eux ».

« Les participants à de tels rites impies risquent leur salut, et n'honorent pas, mais affligent et déshonorent les saints, et n'honorent pas l'apôtre Paul, qui donne l'enseignement le plus fort sur les hérésies et les schismes », écrivent les Pères.

Selon eux, ceux qui prévoient d'attribuer à Dumenko le titre de citoyen d'honneur de la municipalité grecque « récompensent ses crimes et trahissent l'Église canonique ukrainienne et la majorité du peuple ukrainien qui lui appartient, et nous sommes irrévocablement dénigrés devant Dieu en tant qu'Église grecque et en tant que peuple grec ».

En conclusion, les Pères athonites appellent les fidèles à renforcer leurs prières pour perturber ce « mauvais plan » par l'intervention divine, et ainsi « d'éviter les conséquences spirituelles et une catastrophe nationale ».

Ils appellent également les hiérarques, le clergé et les laïcs à rester à l'écart des événements avec Dumenko et, si cela se produit, à « refuser de coopérer à l'avenir avec ceux qui prendront part à cette liturgie impie ».

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

samedi 27 août 2022

Albocicade: Chrétiens en débat avec l'islam

 



 Quatrième de couverture : 

Dès ses origines au VII° siècle, l'islam s'est répandu dans tout le Moyen-Orient. Ainsi, dès cette période, des chrétiens arabes et syriaques furent en contacts d'abord sporadiques, puis fréquents avec des tenants de la nouvelle religion, avant de se trouver dans la situation de citoyens minoritaires dans un pays où les vainqueurs du jour s'imposaient tant au niveau culturel, social et politique que religieux.

Voir la page de l'Editeur pour acquérir le livre:

https://www.editions-harmattan.fr/livre-chretiens_en_debat_avec_l_islam_viie_xxie_siecle_albocicade-9782140267994-74060.html


et la table des matières:

https://www.academia.edu/85511063/Chr%C3%A9tiens_en_d%C3%A9bat_avec_lislam


Pour les lecteurs du blog anglophones

Your blessing!
 
I wanted to let you know that St. Anthony’s Monastery is publishing five new books about Geronda Ephraim of Arizona.
 
They are doing a fundraiser for the project, and you can support the monastery’s efforts by pre-ordering the books here:
Please support St. Anthony’s Monastery’s efforts to publish
new books about Geronda Ephraim: https://igg.me/at/ge

God bless you, and please pray for me.
 
In Christ,
Maria Christodoulos

vendredi 26 août 2022

Père GABRIEL BILAS: Arrêtez de lire et commencez à faire

Arrêtez de lire et commencez à faire

« Tu fus transfiguré sur le Mont. Thabor, ô Jésus, et une nuée brillante, étendue comme une tente, couvrit les apôtres de ta gloire ! Leur regard tomba à terre, parce qu'ils ne pouvaient pas supporter de regarder l'éclat de la gloire inaccessible de Ton visage, ô Christ Sauveur... notre Dieu qui est sans commencement ! Toi qui as brillé sur eux de Ta Lumière, donne maintenant de la lumière à nos âmes ! »

Ces [...] derniers jours, nous célébrions la fête de la Transfiguration de notre Seigneur. Les Vêpres et la Divine Liturgie de la fête nous ont offert des hymnes tels que celui ci-dessus, donnant de la couleur et de la profondeur à ce que nous lisons à ce sujet dans l'Évangile de saint Matthieu. L'Église le fait si magnifiquement dans toutes ses fêtes sacrées, et si nous prenons le temps d'étudier vraiment les anciens offices, nous obtenons une appréciation et un amour plus profonds pour ces fêtes chaque fois qu'elles se produisent !

Entendre les hymnes, bénir et manger le fruit, et regarder les icônes sont également des façons merveilleuses dont nous comprenons les jours de fête, mais ce sur quoi je voulais attirer notre attention dans cet article, c'est ce que nous sommes censés en faire dans nos vies. Je lisais des œuvres de saint Païssios de la Sainte Montagne cette semaine, qui a vraiment un merveilleux don pour raconter la vie spirituelle à des gens simples comme moi. Il a dit un jour :

« Selon Abba Isaac, la sagesse qui n'est pas basée sur une activité juste, est un dépôt de honte.

Il y a beaucoup de gens qui s'intéressent au sport, qui lisent des magazines et des journaux pendant qu'ils sont assis. Ils sont peut-être tous comme le veau gras, mais ils s'émerveillent toujours devant les athlètes ! « Il est merveilleux ! Il est génial ! Bravo ! » Pourtant, ils ne transpirent pas et ils ne perdent pas de kilos ! Ils lisent et lisent sur les événements sportifs, puis ils vont s'allonger et ne rien gagner ! Ils sont satisfaits du plaisir de lire.

La même chose est souvent faite par certaines personnes qui lisent des choses spirituelles. Ils peuvent passer toute la nuit à lire des livres spirituels avec une grande intensité et être satisfaits. Ils prennent un livre spirituel, s'assoient confortablement et commencent à lire. « Oh, j'en ai profité » disent-ils... mais ce n'est pas du profit. Nous profitons lorsque nous comprenons ce que nous lisons, lorsque nous nous amendons et que nous nous disciplinons en l'appliquant. Qu'est-ce que cela signifie et où en suis-je par rapport à cette vérité spirituelle ? Que dois-je faire maintenant ? »

Si nous devons suivre les paroles de saint Païssios, nous devrions tous nous poser les questions suivantes après avoir célébré la fête de la Transfiguration

1.) Qu'ai-je appris cette année de la fête de la Transfiguration ? Flash d'information, si vous n'avez pas participé à la fête, la réponse est « rien ». Mais sachez que malgré votre absence, on a prié pour vous!

2.) La deuxième question, tout aussi importante : « Que dois-je faire maintenant ? »

On nous donne cette formidable Grâce pour la Transfiguration... cette promesse que nous sommes destinés à être quelque chose de beaucoup plus grand que ce que nous avons jamais connu dans cette vie. Nous sommes appelés à une connexion avec Dieu qui va au-delà de notre imagination ! Que dois-je faire de cette formidable bénédiction lorsque je quitte les quatre murs de l'Église aujourd'hui ? Nous escaladons la montagne chers frères et sœurs. Nous ne nous contentons pas de nous asseoir ici et d'en apprendre davantage à ce sujet. Nous faisons quelque chose à ce sujet !

Faire quelque chose, plutôt que de s'asseoir sur nos canapés, demande de l'effort et de la nourriture. Saint Païssios nous dit que nous devons prendre nos « vitamines spirituelles » pour commencer notre ascension. C'est un terme plutôt approprié, n'est-ce pas ? Dans l'ascension physique d'une montagne, nous comptons sur le renforcement de notre corps grâce à de bons nutriments et à de l'eau. Nous prenons des vitamines pour nous rendre plus forts afin que nous puissions supporter la montée ! Les vitamines spirituelles fonctionnent de la même manière ! Elles sont tout à fait nécessaires si nous voulons commencer à grandir dans notre relation avec Dieu ! Et nous avons un trésor de vitamines spirituelles pour nous fortifier.

Nous avons déjà mentionné deux vitamines spirituelles dans cet article ! Venir aux grands jours de fête de l'Église, écouter et lire les hymnes qui ont été composés il y a des millénaires qui décrivent exactement ce que Dieu a fait pour nous, et ce que nous devons faire pour aller vers Lui ! 

Si nous n'ouvrions jamais un seul livre sur la vie spirituelle, venir à tous les services serait plus qu'assez de vitamines spirituelles pour que nous puissions gravir la montagne vers Dieu !

Lire la vie des saints est une autre vitamine spirituelle ! Comment ont-ils commencé leur ascension ? Qu'ont-ils fait dans leur vie pour pouvoir refléter cette lumière sur le Mont Thabor ? Nous pouvons obtenir un regain d'énergie en lisant leurs actions et leurs paroles, mais comme saint Païssios a dit qu'il ne suffit pas d'être inspiré. Prendre une vitamine spirituelle peut nous faire nous sentir mieux et plus forts, mais elle est gaspillée à moins que nous n'en fassions quelque chose !

Peut-être que la vitamine spirituelle la plus forte qui conduit à l'action qui nous est donnée, et dont nous entendons parler directement dans les Évangiles, est celle de la prière. 

Il y a de nombreuses transcriptions et écrits des saints, des exemples dans les Écritures, des homélies et des livres écrits sur l'incroyable puissance de la prière et sur la façon dont elle nous transfigure littéralement et nous change. Mais lire ces livres sur la prière et entendre parler de son importance par un prêtre le dimanche ne suffit pas.

Se rapprocher de Dieu par la prière demande des efforts de notre part. Si quelqu'un qui lit ceci n'a jamais eu de règle de prière régulière, n'a jamais dit de prières du matin ou de prières du soir, ou n'a jamais fait partie de sa routine quotidienne d'échapper au bruit du monde et de calmer son esprit pour prier Dieu tous les jours... qu'est-ce qui vous arrête ? Qu'est-ce qui vous retient ? Quoi qu'il en soit, débarrassez-vous-en... parce que cela ne vous sert à rien !

Vivre en tant que chrétien demande des efforts, chers frères et sœurs! C'est ainsi que nous arrivons au sommet de la montagne pour être unis à Dieu et faire l'expérience de la Vie et de la Lumière Divines auxquelles l'humanité était destinée, peu importe combien de fois le Diable essaie de nous faire trébucher ! 

Alors que nous continuons en ces jours saints de jeûne et de préparation, ma prière pour notre famille paroissiale est que nous prenions non seulement le temps d'être inspirés et impressionnés par les fêtes comme la Transfiguration, mais que nous fassions l'effort de transformer nos vies de manière à ne pas seulement regarder le Mont Thabor... mais que nous commencions à l'escalader pour atteindre de nouveaux sommets dans notre relation avec Dieu et les uns avec les autres.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

Kallistos [Ware]: Mémoire éternelle!



Son Éminence, le métropolite Kallistos Ware d'Oxford, s'est endormi dans le Seigneur.

Timothy Richard Ware est né en 1934 à Bath, en Angleterre, fils d'un brigadier. Il a fait irruption dans le monde littéraire et religieux lorsqu'il a publié The Orthodox Church en 1963, qui était sa thèse de doctorat. 

En 1966, il a été ordonné prêtre-moine et a été affecté au monastère de St Jean sur l'île de Patmos. En 1982, il a été ordonné à l'épiscopat et, en 2007, il a été nommé Métropolite titulaire du diocèse de Diokleia en Phrygie, une éparchie au sein de l'archidiocèse de Thyateira et de Grande-Bretagne.

Conférencier, écrivain et théologien de renom, il a traduit The Festal Menaion, The Philokalia et The Lenten Triodion. Il a également écrit La Voie orthodoxeLe Royaume Intérieur et Comment sommes-nous sauvés ? ainsi que de nombreux autres livres.

Anglais de la vieille école, il a été activement recherché en tant que conférencier. Personnellement, j'ai eu le plaisir de le rencontrer lorsqu'il a pris la parole à la cathédrale Saint-Georges de Wichita, il y a plusieurs années. Je l'ai trouvé un homme charmant et charmant. (Il a en fait rencontré à la fois C.S. Lewis et  J.R.R. Tolkien lorsqu'il était jeune homme)

Plus récemment, il a sonné la sonnette d'alarme dans les milieux traditionalistes lorsqu'il a commencé à commenter les questions contemporaines, d'un point de vue plus libéral. 

Les éditions suivantes de The Orthodox Church (par exemple) reflétaient une tendance de plus en plus libérale. Cela dit, il n'était pas réticent à critiquer le patriarche œcuménique, en particulier en ce qui concerne l'ingérence désastreuse de ce dernier en Ukraine, ce qui, à juste titre, était un archidiocèse de l'Église orthodoxe russe. (Il a également soutenu que l'Amérique du Nord était également le territoire canonique de Moscou.)

En tout état de cause, son héritage sera (et devrait être) chéri par tous les chrétiens orthodoxes.

Mémoire éternelle!

Version frasnçaise Claude Lopez-Ginisty

d'après

MONOMAHKOS



jeudi 25 août 2022

Métropolite Athanase de Limassol: L'œuvre du Christ pour le salut de l'humanité.


Dans cette interview, le Métropolite Athanase de Limassol [Église orthodoxe de Chypre] parle de l'œuvre du Christ pour le salut de l'humanité.

Source vidéo: ΙΕΡΑ ΜΗΤΡΟΠΟΛΗ ΛΕΜΕΣΟΥ ΡΑΔΙΟΦΩΝΙΚΟΣ ΣΤΑΘΜΟΣ
Produit par pemptousia.tv, janvier 2022.
Regardez l'interview complète ici (en grec).

Métropolite Athanasios:

Le Christ a tout fait pour nous. Il n'avait besoin de rien. Il n'avait pas besoin de naître, d'être circoncis, d'être baptisé, de souffrir, il n'avait besoin de rien. Il a tout fait pour l'homme.
Comme le disait saint Païssios, [quand on le luidemandait] « Était-il nécessaire que le Christ souffre tout cela ? » Il [St. Païssios] disait : « Il a tout fait pour nous évanouvoir. » Pour montrer à quel point Il nous aime, Il a tout fait. Quoi qu'il y ait eu à faire, Il l'a fait. Il n'y avait pas quelque chose qu'Il pouvait faire et qu'Il n'a pas fait.

Comme le dit l'Évangile « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste.  ». [Matthieu 3:15] Dieu « a accompli toute justice ». Il n'y a rien qu'Il puisse faire et qu'Il n'ait pas fait. Pour que personne ne puisse être trouvé à Lui dire : « Si Tu faisais une chose de plus, je pourrais être un peu plus fidèle. » « Si Tu faisais quelque chose de plus pour moi, je pourrais être plus proche de Toi. »

Il a tout fait. Et ce sera notre jugement. Le jour du jugement, lorsque nous serons ressuscités et serons en mesure de voir la réalité [telle qu'elle est vraiment], nous verrons que Dieu a tout fait pour nous, et nous avons tout fait pour L'éviter, pour Le renier.

[Modérateur]: C'est là que je voulais aller, gronda. Comme St. Païssios l'a dit, je comprends que le Christ est venu et a tout fait, Il a été crucifié, Il a été fouetté, tout le reste. Je ne comprends pas comment nous pouvons être indifférents à tout cela. Si ce n'était pas le Christ, mais s'il s'agissait d'un homme simple, de notre épouse, de notre père et [dans] toute leur vie, ils ont fait quelque chose pour nous encourager, pour nous aider, alors nous apprécierions [leur contribution]. Comment pouvons-nous rester indifférents au Christ ?

Malheureusement, le péché nous rend aveugles et insensés. Nous n'avons pas de sens spirituel. Nos « capteurs » sont morts. Tout comme un homme inconscient ou quelqu'un qui est sous anesthésie et qui se coupe le doigt et ne s'en rend compte qu'après son réveil. De la même manière, le péché nous rend insensibles et nous rend comme mort.

[Modérateur]: Je comprends que le péché est responsable de cette indifférence envers le Christ, mais aussi de toute autre indifférence.

C'est pourquoi le péché est appelé « mort ». Mort...

[Modérateur] : Géronda, dans le Jourdain, le Christ est entré dans les « eaux impures du péché » pour les purifier, mais, à la fin, le péché, lui-même, L'a tué par la crucifixion. Bien que, complètement épuisé par tout ce qu'Il avait vécu, à la fin, Il a eu le pouvoir de ressusciter toute la nature humaine. La question est, et concluons par ceci : « Comment nous, personnes apparemment faibles parviendrons-nous à ressentir en nous l'immense pouvoir de la Résurrection ? »

Si nous nous laissons [ouvrir] à la Grâce de l'Esprit Saint et invoquer le Christ comme notre Sauveur et dire de tout notre cœur : « Seigneur Jésus-Christ, aide-moi » comme l'a fait le publicain. Ce sera notre salut. La Grâce du Saint-Esprit [arrive à] l'homme repentant et humble. L'accomplissement des commandements du Christ [alors] commencera [alors]. La vie à l'intérieur de l'Eglise, dans des Saints Mystères [commencera] et le Seigneur travaillera à notre salut en collaboration avec notre [libre] volonté.

[Modérateur]: Merci beaucoup, Géronda.

Merci à toi aussi !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après



mercredi 24 août 2022

Père Barnabas Powell: Non Informé Et Mal Informé – Danger !


« Ce que vous ne savez pas ne vous fera pas de mal ! » Vraiment ? J'ai constaté que, parfois, ce que je ne sais pas me fait très mal.

Mais ce qui est pire, c'est de mal comprendre ce que je sais réellement. En fait, j'ai si mal compris certaines choses que je pensais savoir que j'aurais aussi bien pu ne pas le savoir du tout ! Et cela, très chers, est une combinaison mortelle : penser que vous savez quelque chose mais que vous vous trompez si complètement que vous découvrez que vous ne l'avez vraiment jamais du tout su! Et ce que vous pensez savoir est tellement erroné que cela  vous conduit à la destruction ou que cela nuit aux autres. Nous ne vivons pas isolément et les effets d'entraînement de notre désinformation ou de notre réalité mal informée ne nous font pas seulement du mal, mais en font aussi tout autour de nous !

Maintenant, appliquons cela à notre foi, et vous obtenez la véritable tragédie de la découverte que ce que vous dites croire n'est pas du tout ce que vous croyez vraiment. Les Saintes Écritures nous permettent d'écouter l'enseignement direct du Seigneur pendant les jours où Il a purifié le temple des changeurs, averti ses disciples que des jours sombres arrivaient et nous tendait la main même pour apprendre de leurs erreurs et éviter la ruine qui est advenue à ces gens qui ne savaient vraiment pas ce qu'ils pensaient savoir ! Il s'avère que l'ignorance n'est vraiment pas un bien !

Regardez notre lecture d'Évangile aujourd'hui dans Matthieu 22:15-46; 23:1-39. Nous ne citerons pas tout le passage, mais vous devriez prendre le temps de tout lire. Nous nous concentrerons sur Matthieu 22:23-33 :

Le même jour, les sadducéens vinrent à lui, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection ; et ils lui posèrent une question en disant : « Maître, Moïse a dit : « Si un homme meurt, n'ayant pas d'enfants, il faut que son frère épouse la veuve et qu'il élève des enfants pour son frère. » Or, il y avait sept frères parmi nous ; le premier se maria et mourut, et n'ayant pas d'enfants, laissa sa femme à son frère. Il en va de même pour le deuxième et le troisième, jusqu'au septième. Après eux tous, la femme est morte. À la résurrection, laquelle des sept sera-t-elle femme ? Car ils l'avaient tous pour épouse. »

Mais Jésus leur répondit : « Vous avez tort, parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, ils ne se marient pas et ne sont pas donnés en mariage, mais ils sont comme des anges dans les cieux. Et quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu : « Je suis le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob ? » Il n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Et quand la foule l'entendit, ils furent étonnés de son enseignement.

Les sadducéens étaient « dans la foule ». Ils « suivaient la doctrine ». Ils étaient amis des courtiers de pouvoir de leur époque. Ils étaient les "politiquement corrects* de leur époque. Ils avaient le plus à perdre si Jésus avait du succès! Ces chefs religieux qui étaient membres du groupe des sadducéens étaient généralement les plus riches et les plus instruits. Ils ne croyaient pas en toutes ces histoires de « miracles ». Ils étaient offensés par les enseignements de Jésus précisément parce qu'ils le pensaient en dessous d'eux avec ses enseignements sur la vie éternelle. Ils étaient plus intéressés à être « corrects » qu'à être justes.

Mais ils furent remis à leur place par les enseignements clairs du Seigneur et  durent admettre qu'ils n'avaient pas de réponse à Lui donner.

Avant ce groupe, le Seigneur avait également réduit au silence les pharisiens. Ils étaient le deuxième parti à la tête des Juifs et ils croyaient en la résurrection des morts et aux miracles, mais eux aussi furent offensés par les enseignements du Seigneur parce qu'Il mettait à nu leur hypocrisie.

Tous ces chefs religieux pensaient connaître la foi et, à cause de leur vie égocentrique, même ce qu'ils pensaient savoir ne leur faisait aucun bien lorsqu'ils étaient confrontés à Dieu en chair et en os juste sous leurs yeux ! Leur connaissance religieuse ne s'avéra pas être du tout une connaissance ! Et pourtant, Jésus ordonna à Ses disciples d'honorer leurs dirigeants en dépit de leur statut mal informé et non informé.

Aujourd'hui, nous aussi, nous devons être prêts à être confrontés à notre propre savoir superficiel qui n'est pas du tout un savoir. Nous sommes appelés par l'intensité de notre foi orthodoxe, de ces prières, de ces liturgies, de ces temps de culte, à voir clairement notre propre distance par rapport à la vraie connaissance qui conduit toujours à une dévotion plus profonde, à un amour plus profond et à une foi plus profonde. 

Si ce que nous croyons, ou mieux, ce que nous disons croire, ne produit pas ce genre de vie plus profonde, nous ne devons pas commettre la même erreur que ces chefs religieux en pensant que nous pouvons détruire le Seigneur et être libérés de notre pauvreté. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. 

Non, même si nous réussissons à réduire au silence cette voix lancinante dans nos cœurs qui nous avertit de notre pauvreté, nous ne nous détruirons que nous-mêmes, jamais Lui. Êtes-vous vivant en Christ ? Êtes-vous orthodoxe avec résolution ?

P.S. Seigneur, donne-moi la grâce, l'humilité et le courage de voir mon âme et de ne pas juger mon frère. Aide-moi à m'occuper à apprendre et à pratiquer la Foi à partir d'un cœur motivé par mon amour et ma dévotion envers Toi. 

Donne-moi la curiosité de poser des questions et d'apprendre. Aide-moi à ne pas être limité dans le temps au point d'ignorer des siècles de sagesse qui m'apprennent vraiment à mieux Te connaître. 

Donne-moi la grâce de la faim et de la soif de justice et de Te désirer par dessus tout. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

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