"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 31 mai 2022

Anastasia Parkhomchik: Bienheureuse Natalya de Vyritsa et ses animaux extraordinaires


« Un jour, Mère Natalia viendra à Vyritsa. Les gens demanderont son aide et sa prière, comme ils sont venus à moi. » Saint Séraphim de Vyritsa

Saint Seraphim de Vyritsa fit cette prophétie à ses enfants spirituels. La bienheureuse Natalya [le titre de bienheureux, bienheureuse est donné aux Fols-en-Christ dans l'Eglise] s'est installée à Vyritsa six ans après la mort du saint. Elle est arrivée avec la bénédiction de Saint Siméon des grottes de Pskov. Il la considérait comme une sainte et envoya beaucoup de membres de son clergé lui demander sa bénédiction. Autour de Matouchka Natalya, il y avait toujours beaucoup d'animaux. Il semblait qu'elle comprenait leur langue, et ils l'écoutaient, elle la folle-en-Christ, et ils aidaient les gens pour lesquels elle le demandait. Les gens qui l'ont connue ont laissé de multiples récits des miracles qui lui ont été attribués, et de nombreux récits de ses exploits spirituels. Sils révèlent sa sainteté et sa pureté.

Bienheureuse Natalya de Vyritsa
Bienheureuse Natalya de Vyritsa

Biographie et mode de vie

On ne sait pas grand-chose sur la vie de l'ascète avant qu'elle ne vienne à Vyritsa. Elle naquit en 1890, très probablement dans une famille de haut rang. Ses manières raffinées, la correction de son langage et sa connaissance du français révélèrent sa noble descendance. Certains ont suggéré qu'elle était parente éloignée des Romanov. D'autres croyaient qu'elle était moniale ou mégaloschème. Mais peu de gens pouvaient dire quoi que ce soit sur ses antécédents avec certitude. Le peu que l'on sait d'elle, c'est qu'elle alla dans les montagnes du Caucase après la révolution russe pour vivre parmi certains moines mégaloschèmes russes connus, et en 1955, elle apparut pour la première fois au monastère des grottes de Pskov. Là, elle rencontra le staretz Siméon (Zhelnine), qui remarqua la pureté de son esprit et lui donna sa bénédiction pour s'installer à Vyritsa. Tout au long de sa vie connue, elle continua à servir Dieu et le peuple comme une folle-en-Christ. Elle se vêtait généralement en novice et portait un foulard pour se couvrir les cheveux. Parfois, cependant, elle s'habillait de manière inimaginable et portait des chapeaux et d'autres vêtements très recherchés.

Quelques vêtements portés par la bienheureuse Natalya
Quelques vêtements portés par la bienheureuse Natalya

À Vyritsa, la bienheureuse Natalya séjourne dans des maisons ou des hangars de fortune sur les terres de pieuses femmes chrétiennes. Elle avait de nombreux animaux – chèvres, lapins, poulets, oies et chiens. Les animaux occupaient une partie de la maison, et elle recevait des visiteurs dans l'autre partie. Les gens commencèrent à affluer vers elle peu de temps après son arrivée. Certains venaient pour des conseils, d'autres pour ses saintes prières.

Derrière son comportement parfois étrange, sa concentration spirituelle était toujours visible pour les fidèles. La bienheureuse Natalya pratiquait l'ascèse spirituelle [podvig] de la prière nocturne. L'archiprêtre Vasily Shvets (+2011), qui vivait également à Vyritsa, a pass la nuit chez Natalya. Elle se réveilla plusieurs fois, et chaque fois il la vit prier à genoux pour ceux qu'elle connaissait bien et qui avaient encore l'intention de lui rendre visite pour la première fois.

Part son intermédiaire, Dieu envoya de nombreuses personnes souffrantes guérir de maladies graves et avoir son aide dans des situations difficiles. Tout ce qu'elle faisait, même les choses les plus étranges, elle les faisait avec une prière intérieure profonde et guérissante. Une personne fut soulagée quand elle lui donna une gorgée de vin rouge, et une autre fut guérie de maux de tête chroniques quand elle lui tira les oreilles. Une prosphore de ses mains, ou même un morceau de pain ou de sucre avec du lait de chèvre, apportait réconfort à ceux qui étaient en difficulté et les rassurait dans leur combat spirituel-

Matushka Natalia avec une icône
Matushka Natalia avec une icône

Animaux de la starisa Natalya

Sa relation avec les animaux était exceptionnelle. Ils étaient ses aides, amenant parfois les gens à la raison. Ses chiens allaient toujours à la rencontre de ses premiers visiteurs à la gare. Ils les reconnaissaient parmi une foule de personnes, prenaient délicatement leurs vêtements entre leurs dents et les dirigeaient vers la staritza.

Les canards, un don de prière

L'archiprêtre Vasily Shvets se souvient aussi de la façon dont les canards de Natalya l'aidèrent à rembourser ses dettes. Il décida de s'installer à Vyritsa et s'acheta une maison. Il dût emprunter beaucoup d'argent. Natalia lui rendit visite alors qu'il emménageait.

« Comment va ta vie ces derniers temps ? J'ai entendu dire que tu étais profondément endetté. Mais ne t'inquiéte pas, je suis venu t'aider », proposa la femme.

« Mais comment ? »

« Tiens, je t'ai apporté des canards », répondit-elle en lui donnant plusieurs canetons de son hangar.

Le père Vasily les adopta en un rien de temps. Ils se promenaient seuls dans le village et rentraient chez eux sains et saufs, pondant des œufs presque tous les jours. Le père Vasily, un ancien chercheur médical, eu rapidement des chercheurs et des médecins qui lui rendaient visite pour obtenir des conseils et des consultations. Il ne reçu jamais de paiement de leur part pour son aide, mais tout le monde laissait derrière lui un peu d'argent dans une enveloppe. Un an plus tard, il remboursa la totalité de sa dette. Il lui est devenu clair que les canards de Natalya, et les œufs qu'ils pondaient, étaient un rappel de sa prière pour lui.

Visiteurs des services secrets

Quelqu'un l'avait dénoncée au KGB, et un jour un groupe de visiteurs vint enquêter. Leur informateur anonyme avait dit qu'elle était de lignée royale et qu'elle avait des visiteurs suspects. Natalya prévoyait la visite. Elle emprunta une robe de bal très échancrée, tressa ses cheveux,  mit du rouge à lèvres brillant sur ses lèvres et sortit à la rencontre de ses visiteurs.

« S'il vous plaît, faites court, mes chers ! Je pars pour mon mariage. Voyez à quel point je suis élégante ? » – dit-elle aux officiers. »

« Qui es-tu ? »

« La Tsarine. »

« Que fais-tu dans la vie ? »

« Je vends du lait de cette chèvre mâle. J'ai aussi d'autres animaux. Et de la volaille. Et j'ai d'autres chèvres mâles qui grandissent. Vous voyez ces trois-là derrière la table de chevet ? »

Une chèvre s'approcha d'eux pendant qu'ils parlaient, et poussa doucement un officier avec ses cornes. » Immédiatement, Natalya passa à l'offensive.

« Les chèvres sont partout. Les autorités devraient commencer à faire quelque chose à ce sujet. Elles ont perdu toute crainte. Elles n'ont pas cessé d'attaquer un policier en uniforme.

– Les gens disent que tu es une descendante de la famille royale.

« Menteurs ! Voulez-vous du lait ? » Natalya montra aux officiers un seau de chaux diluée.

Encore une fois, la chèvre repoussa un officier avec ses cornes.

« Ces chèvres ! A quoi pensent-elles ? » s'exclama Natalya.

Un des officiers perdit patience.

« Quoi ? Un membre de la famille royale ? Avec toutes ces chèvres, ces chiens et ces chats ? Elle est tout simplement folle ! »

Alors qu'ils partaient, Natalya dit à l'un des visiteurs :

« Si j'étais toi, je rentrerais directement chez moi. Ta femme est très malade. Elle sera encore plus mal si tu ne te dépêches pas ! »

Plus tard, l'homme retourna chez la starisa pour lui demander ses prières pour sa femme malade et la remercier de ses conseils.

Bienheureuse Natalia et ses chèvres
Bienheureuse Natalia et ses chèvres

Folle-en-Christ et thaumaturge

Son exploit spirituel de folie en Christ, avait de multiples facettes.

Avec les alcooliques, elle feignait parfois l'ivresse. Elle buvait de l'eau dans une bouteille comme si c'était de la vodka. Puis elle en offait à son visiteur, le soulageant de sa passion pour la consommation d'alcool.

Elle parlait sans crainte

Elle était intrépide, dénonçant les transgressions des autorités. Une fois, le jour du scrutin, elle se rendit au bureau de vote sur une luge tirée par une chèvre. Aux spectateurs désorientés, elle expliqua : « Je vote pour les Soviets. Laisse-les vivre ! »

Elle arrête un tram d'un seul mot

Ekaterina Savelyeva, une connaissance de Natalya, se souvient d'avoir voyagé avec elle pour aller à un office à l'église Saint-Nicolas. Soudain, un tramway s'arrêta brusquement au milieu de la route. Les portes s'ouvrirent, et la bienheureuse Natalya entra, rayonnante de joie. « Je m'occupaits de mes affaires et j'ai rencontré des gens que je connaissais en allant à l'église. J'ai donc arrêté un tramway pour eux. » Le conducteur ne savait pas quoi dire. Il n'avait même pas touché le frein.

Avertissement sur les problèmes à venir

Mère Natalia rendait visite à une femme. Elle vint à sa porte avec un chien en laisse et un panier avec un chat et un poulet. Elle franchit la porte et alla directement à la cuisine, enleva le couvercle d'une casserole avec de la soupe de betterave rouge, sortit la viande et la donna au chat et au chien.

Les hôtes n'aimèrent pas cela.

« Mère, merci de nous avoir rendu visite, mais s'il te plaît, ne dépasse pas les limites », dirent-ils poliment.

« Mais je suis venu vous dire qu'il fera bientôt froid dans votre maison », expliqua Natalya.

Les hôtes ne comprenaient pas ce qu'elle voulait dire, mais quelques jours plus tard, une mauvaise tempête éclata et arracha le toit. Ils réduisirent le toit, mais il faisait encore très froid, et le gendre de la femme eut un mauvais rhume. Il fut malade pendant longtemps, et les médecins ne pouvaient rien faire pour l'aider. Enfin, les hôtes se souvinrent des paroles de Natalya et demandèrent ses prières. Natalya leur rendit visite à nouveau et leur demanda un fer à repasser et les sous-vêtements du gendre. Elle les repassa bien  et dit : « Je les ai réchauffés pour vous, maintenant apportez-les à son service d'hôpital et demandez-lui de les mettre. »

Bientôt, l'homme se rétablit.

Bénédiction du Père Savva par Natalya

Voici un autre incident qui arriva à l'higoumène mégaloschème Savva (Ostapenko) (+1980). Il avait pratiqué l'ascèse au monastère des grottes de Pskov et se préparait à la tonsure du mégaloschème. Son confesseur, le staretz Siméon, lui dit :

« Je te donnerai ma bénédiction si Matouchka Natalya te donne la sienne. Spirituellement, elle est beaucoup plus avancée que moi. Alors va à Vyritsa et trouve-la là-bas. »

Le père Savva y alla deux fois, mais Mère Natalia n'était pas là. Il retourna vers le père Siméon, et le satertz lui conseilla :

« Prie pour que le Saint-Esprit te la révèle. »

Le Père Savva pria avec force et se rendit à nouveau à Vyritsa. Il marchait dans la rue vers sa maison, et elle l'attendait déjà dehors.

« Moine mégaloschème, Moine mégaloschème. Les chèvres ont dévoré ton schème. Alors va aider les autres afin qu'ils soient sauvés. Les chèvres ont mangé ton schéma, alors va aider les autres pour qu'ils soient sauvés. Père Savva, laisse-moi te dire ceci. Tu hériteras du Royaume des Cieux à la fin, alors sois mon ami. Les chèvres ont mangé ton schème. »

Le père Savva était populaire parmi les paroissiennes. Elles le poursuivaient dans la foule. Quand elle faisait référence aux chèvres, elle voulait parler de ces femmes. Ainsi, le starertz Siméon, ne  donna pas sa bénédiction au père Savva de prendre le schème et lui conseilla d'attendre. Il prit finalement le schème de nombreuses années plus tard.

Prédiction de l'avenir de l'archevêque Proclus

Vladyka Proclus (Khazov), Métropolite de Simbirsk et Novospassk (+2014), était l'un de ses amis les plus chers. Elle le connaissait dquis son plus jeune âge et l'appelait « l'oiseau », faisant probablement référence à son service dans l'armée de l'air. Elle prédit son ordination d'évêque, sa tonsure monastique et son élévation au rang d'archevêque.

Alors que le futur archevêque était encore étudiant dans un séminaire religieux, il voyagea avec le Père Vasily Shvets pour voir la bienheureuse Natalya. Elle les salua : « Je vous attendais. Il m'a été révélé aujourd'hui que tu venais ! ». Natalya demanda au Père Vasily de servir un office de prière, et chaque fois qu'il invoquait les noms des saints, elle ajoutait, de manière audible, « Saint Jean de Cronstadt, prie Dieu pour nous ! Sainte Mère Xenia, prie Dieu pour nous ! ». Natalya  continua à chanter ces noms tout au long de la journée. Lorsque l'étudiant du séminaire lui demanda pourquoi elle le faisait s'ils n'avaient pas été glorifiés, Natalya répondit : « Les saints glorifiés n'ont pas besoin d'être nommés, mais ceux-ci doivent l'être. Tu dois savoir que tu feras partie de ceux qui découvriront les reliques du Père Jean de Cronstadt et qui participeront à la glorification de la Bienheureuse Xenia... ». Et c'est ce qui arriva.

Départ vers Dieu

Peu avant son départ, elle eut une vision de St. Nicolas le thaumaturge qui l'avertit de l'approche de sa mort. Elle s'endormit dans le Seigneur en 1976 à la veille de la fête de la Théophanie. Elle fut enterrée dans le cimetière de Vyritsa.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE CATALOG OF GOOD DEEDS

Istanbul exhorte les orthodoxes à s'unir aux catholiques.


(Information de février 2022 peu diffusée à l'époque!) 

Le patriarche œcuménique Bartholomée souhaite que le jour de l'unité avec l'Église catholique arrive le plus tôt possible. Lors d'une rencontre avec l'archevêque catholique romain de Salzbourg, Franz Lackner, le 16 février, le patriarche de Constantinople a assuré pour la dernière fois qu'il priait quotidiennement pour l'unité avec les catholiques.

Dans un registre spécial pour les invités de la résidence de l'archevêque de Salzbourg, le patriarche Bartholomée écrivit qu'il souhaitait "ne pas retarder trop longtemps le grand et célèbre jour de l'unité de tous".

"Le pape François et moi travaillons dur pour faire en sorte que ce jour arrive le plus tôt possible", a-t-il déclaré.

Nous vous rappelons que le Métropolite Hilarion de Volokolamsk, chef du département des relations ecclésiastiques étrangères du Patriarcat de Moscou, a déclaré à plusieurs reprises qu'une union avec Rome est impossible et qu'une telle décision du patriarche de Constantinople n'aurait aucune incidence sur le Patriarcat de Moscou.

"Récemment, le patriarche de Constantinople s'est engagé à décider du sort de l'Orthodoxie. Il pense qu'il peut prendre des décisions par lui-même, donc s'il prend la décision unilatérale que l'Église orthodoxe se réunifie avec l'Église catholique, cela n'a rien de surprenant.

Il ne sera pas surprenant que le patriarche de Constantinople, sans le consentement des autres Églises locales, sans résoudre les nombreuses questions à l'ordre du jour du dialogue orthodoxe-catholique, annoncera simplement que la réunion a eu lieu en signant un papier. « Pour nous, pour l'Église orthodoxe russe, ce document ne signifiera rien."

Ce n'est pas la première fois qu'Istanbul exhorte activement les chrétiens orthodoxes à s'unir aux catholiques.

- Le 16 novembre 2021, Mgr Elpidoforos, chef de l'archidiocèse américain, a déclaré que le patriarche Bartholomée est convaincu que le XXIe siècle sera le siècle de la restauration de l'unité entre Rome et l'Église orthodoxe.

- En juin 2021, le métropolite d'Italie et exarque d'Europe du Sud du patriarcat de Constantinople, Polycarpe, a déclaré que le mouvement des catholiques et des orthodoxes vers la pleine unité est en voie d'achèvement et devrait simplement être imprimé sur papier.

- En février 2021, le hiérarque de Constantinople, l'archevêque Job, a déclaré que,  "les orthodoxes n'ont aucun problème à reconnaître la primauté de Rome, la seule question est de savoir comment cette primauté aura lieu".


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHODOXIA



lundi 30 mai 2022

Prière au début de la journée du Métropolite Philarète


 

Ô Seigneur, 

accorde-moi d'accueillir le jour à venir en paix. 


Aide-moi en toutes choses 

à compter sur Ta sainte volonté. 


A chaque heure de la journée

révèle-moi Ta volonté. 


Bénis mes relations

 avec tous ceux qui m'entourent.


 Apprends-moi à traiter tout ce qui m'arrive 

tout au long de la journée 

dans la paix de l'âme, 

et avec la ferme conviction 

que Ta volonté gouverne tout. 


Dans toutes mes actions et mes paroles 

guide mes pensées et mes sentiments.


 Dans les événements imprévus, 

fais que je n'oublie pas 

que tous sont envoyés par Toi. 


Apprends-moi à agir 

fermement et sagement, 

sans être amer,

 et sans embarrasser les autres. 


Donne-moi la force de supporter

la fatigue du jour à venir 

avec tout ce qu'elle apportera. 


Dirige ma volonté, 

apprends-moi à prier, 

prie Toi-même en moi. 

Amen!

*

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




LE METROPOLITE ONUPHRE CHANGE SA FAÇON DE COMMÉMORER - IL LIT LES DIPTYQUES DES PRIMATS ORTHODOXES (+VIDÉO)

rbc.ru

rbc.ru

Kiev, le 28 mai 2022     

Sa Béatitude, le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, a commémoré tous les primats des Églises locales avec lesquelles l'Église orthodoxe ukrainienne est en communion pendant la Divine Liturgie de la Laure des Cavernes de Kiev aujourd'hui.

Ainsi, le Métropolite Onuphre n'a pas commémoré Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie en tant que hiérarque au-dessus de lui, mais a plutôt lu les diptyques selon la pratique des primats des Églises locales autocéphales.

Auparavant, en tant que chef d'une Église autonome au sein du Patriarcat de Moscou, le Métropolite Onuphre commémorait Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie en tant que Primat de l'Église russe locale, tandis que le Patriarche Cyrille commémore les chefs des autres Églises locales.

À 1:16:25 dans la vidéo ci-dessous, le diacre commémore les « Patriarches orthodoxes », suivi du Métropolite Onuphre, et Sa Grâce le Métropolite Paul de Vyshgorod, higoumène de la Laure des Cavernes de Kiev.

À 1:31:25, le Métropolite Onuphre commence à lire les diptyques des primats orthodoxes pendant la Grande Entrée, comme le ferait le primat d'une Église locale. Dans cette commémoration, il prie pour le Patriarche Cyrille en tant que primat avec qui il est en communion.


Sa Béatitude n'a pas commémoré les patriarches Bartholomée de Constantinople ou Théodore d'Alexandrie, ni les archevêques Chrysostomos de Chypre ou Jérôme de Grèce*.

L'Église orthodoxe ukrainienne a tenu un concile local vendredi, qui a décidé de renforcer l'autonomie gouvernementale et l'indépendance de l'Église orthodoxe ukrainienne. Il a été annoncé que des modifications et des ajouts ont été apportés aux statuts de l'Eglise à cette fin.

À la suite du Concile, l'archiprêtre Nikolai Danilevich, chef adjoint du département des relations ecclésiastiques extérieures de L'Église orthodoxe ukrainienne, a rapporté que toute mention de tout lien avec l'Église orthodoxe russe avait été supprimée des statuts.

Les statuts de L'Église orthodoxe ukrainienne stipulaient précédemment, dans la section concernant le primat de l'Eglise : « Le nom de Sa Béatitude le Métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine est élevé aux services divins dans toutes les églises et monastères de l'Église orthodoxe ukrainienne d'après le nom de Sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de toute la Russie ».

Version Française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

* Ils ont -et ils sont les seuls!- reconnu le schisme ukrainien anti canonique créé par le patriarche de Constantinople pour complaire à ses maîtres étasuniens russophobes.

Librairie du Monastère de la Transfiguration



Nous venons de mettre en ligne trois nouveaux ouvrages, dont deux dans la collection Sources Chrétiennes.


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dimanche 29 mai 2022

Père Stephen Freeman: UNE BELLE PAQUES – DANS UNE PRISON SOVIÉTIQUE – en 1928

Serge Schmemann, fils de Père Alexandre Schmemann, dans son merveilleux petit livre, Echoes of a Native Land [Echos d'un pays natal], rapporte une lettre écrite par l'un des membres de sa famille d'une génération antérieure, qui avait passé plusieurs années dans les prisons des Soviétiques et y était mort. La lettre, écrite la nuit de Pâques en 1928, est adressée à un membre de la famille, « Oncle Grishanchik » (c'était Grigory Trubetskoi qui avait réussi à émigrer à Paris). Cette lettre devrait devenir un classique de l'écriture orthodoxe et témoigner de la foi qui a soutenu tant de personnes et qui ressuscite aujourd'hui dans tant d'endroitsLe triomphe de la Résurrection transcende tellement sa cellule de prison qu'il est étonnant que les murs soient restés debout. Tout le livre est une lecture merveilleuse. Je le recommande sans réservation.

     

30 mars/ 12 avril 1928

Cher oncle Grishanchik, je vous salue, toi et tante Macha, avec le jour saint imminent, et je vous souhaite tout le meilleur. Pendant très, très longtemps, j'ai voulu t'écrire, cher oncle Grishanchik ; tu as toujours montré une telle préoccupation pour moi, tu m'as aidé si généreusement dans un moment difficile de ma vie, et, surtout, toute ton image est si inséparablement liée pour chacun de nous, tess neveux, à de si merveilleux souvenirs ; vous es toujours notre oncle très cher et bien aimé.

J'approche de la quatrième Pâques que je passerai derrière ces murs, séparé de ma famille, mais les sentiments pour ces jours saints qui ont été infusés en moi dès la plus tendre enfance ne me manquent pas maintenant ; depuis le début de la Semaine Sainte, j'ai senti l'approche de la fête, je suis la vie de l'Église, je me répète les hymnes des offices de la Semaine Sainte, et dans mon âme surgissent ces sentiments de tendre révérence que je ressentais quand j'étais enfant allant à la confession ou à la communion. A 35 ans, ces sentiments sont aussi forts et aussi profonds que dans ces années d'enfance.

Mon cher oncle Grishanchik, en passant en revue les Pâques passées en ma mémoire, je me souviens de nos dernières Pâques à Sergiyevskoye, que nous avons passées avec toi et tante Macha, et j'ai ressenti le besoin immédiat de t'écrire. Si tu ne l'as pas oublié, Pâques en 1918 était assez tardive, et le printemps était précoce et très chaud, alors quand, dans les dernières semaines du Carême, j'ai dû emmener tante Macha à Ferzikovo, les routes étaient impraticables. Je me souviens de ce voyage comme si c'était aujourd'hui ; c'était une journée chaude, lourde et humide, qui fit fondre la dernière neige dans les forêts et les ravins plus rapidement que le soleil le plus chaud ; où que l'on posait les yeux, [il y avait] de l'eau, de l'eau et encore de l'eau, et tous les bruits semblaient en sortir, du bouillonnement et du ruissellement des ruisseaux de tous côtés au tintement incessant d'innombrables alouettes. Nous avons dû aller en traîneau - pas sur la route, qui serpentait à travers les champs à moitié nus dans une seule crête boueuse, mais à côté, en choisissant soigneusement l'itinéraire. Chaque empreinte de sabot, chaque piste laissée par les cavaliers, se  transformait immédiatement en un petit ruisseau boueux, se précipitant quelque part. Nous avons roulé sans cesse, épuisant le pauvre cheval, et, finalement, après avoir échappé avec succès au champ de Polivanovo, l'un des endroits les plus difficiles, je suis devenu trop audacieux et j'ai tellement embourbé tante Macha que j'ai failli noyer le cheval et le traîneau ; nous avons dû dételer pour le retirer et nous mouiller jusqu'aux sourcils ; en un mot, c'était une « couleur locale » totale.

Je me souviens du sentiment que j'avais ce printemps de force croissante, mais tout ce vacarme printanier heureux, malgré toute la beauté et la joie de l'éveil de la nature, ne pouvait étouffer le sentiment d'alarme qui serrait le cœur de chacun de nous. Soit une main s'est levée dans une fureur insensée pour profaner notre Sergiyevskoye, soit il y avait le sentiment troublant que notre famille aimante et étroitement soudée était en train d'être brisée : Sonia loin quelque part avec un tas d'enfants, seule, séparée de son mari ;  Seryozha, qui vient de se marier, nous ne savons pas où ni comment, et toi, mon cher oncle Grisha et tante Macha, séparés de vos jeunes, en souci constant pour eux. C'était une période dure et difficile. Mais je crois qu'au-delà de ces problèmes spécifiques, ce brouillard spirituel avait une source commune plus profonde : nous tous, jeunes et vieux, nous nous trouvions alors à un tournant critique : sans nous en rendre compte, nous faisions nos adieux à un passé rempli de souvenirs bien-aimés, tandis que devant nous se profilait un avenir hostile et totalement inconnu.

Et au milieu de tout cela vint la Semaine Sainte. Le printemps était à ce stade où la nature, après une grande poussée pour se débarrasser des chaînes de l'hiver, se calme soudainement, comme si elle se reposait de la première victoire. Mais sous ce calme apparent, il y a toujours le sentiment d'un processus complexe et caché qui se déroule quelque part au plus profond de la terre, qui se prépare à s'ouvrir de toute sa force, dans toute la beauté de la croissance et de la floraison. Le labourage et l'ensemencement de la terre dégageaient de riches parfums, et, suivant la charrue sur le sillon suivant et doucement tourné, tu fus enveloppé dans la merveilleuse odeur de la terre humide. J'ai toujours été enivré par cette odeur, parce que, en elle,  on sent le pouvoir créatif illimité de la nature.

Je ne sais pas comment vous vous sentiez tous à l'époque, parce que j'ai vécu une vie totalement à part et que je travaillais du matin au soir dans les champs, ne voyant pas et, oui, ne voulant rien voir d'autre. C'était trop douloureux de penser, et seul l'épuisement physique total donnait une chance, sinon d'oublier, du moins de s'oublier soi-même. Mais avec la Semaine Sainte, j'ai commencé les offices à l'église et à la maison, j'ai dû diriger le chœur en répétition et à l'église ; le Mercredi Saint, j'ai fini le semis d'avoine et, en rangeant la charrue et la herse, je me suis entièrement consacré au diapason. Et c'est là que commença ce que je n'oublierai jamais !

Cher oncle Grishanchik ! Te souviens-tu de l'office des Douze Evangiles dans notre église de Sergiyevskoye ? Te souviens-tu de cette manière merveilleuse et inimitable de notre petit prêtre ? Ce printemps, cela fera neuf ans qu'il est décédé pendant le service de Pâques de minuit, mais même maintenant, quand j'entends certaines litanies ou certaines lectures de l'Évangile, je peux entendre la voix exaltée de notre gentil pasteur, ses intonations perçant l'âme même. Je me souviens que tu avais été touché par cet office, que cela a eu un grand impact sur toi. Je vois maintenant l'énorme crucifix s'élever au milieu de l'église, avec les silhouettes de la Mère de Dieu d'un côté et de l'apôtre Jean de l'autre, encadrées par des lumières votives multicolores, la flamme agitante de nombreux cierges et, parmi la foule tout à fait familière des paysans de Sergiyevskoye, ta silhouette près du mur de route, devant le comptoir des cierges, avec une expression de contemplation sur le visage. Si seulement tu savais ce qui se passait dans mon âme à ce moment-là ! Ce fut tout un revirement, une révélation énorme révélation et salvatrice !

Ne sois pas surpris que j'écrive de cette façon ; je ne pense pas exagérer quoi que ce soit, c'est juste que je ressens une grande émotion en me souvenant de toutes ces choses, parce que je m'interromps continuellement pour aller à la fenêtre et écouter. Une nuit calme et étoilée plane au-dessus de Moscou, et je peux entendre d'abord une, puis une autre église annoncer les Évangiles successifs avec les sons lents et mesurés de la cloche. Je pense à ma Lina et à notre Marinochka, à Papa, à maman, à mes sœurs, à mes frères, à vous tous, ressentant la tristesse de l'expatriation ces jours-ci, tous si chers et si proches. Aussi douloureuse que soit, surtout en ce moment, la conscience de notre séparation, je crois quand même fermement, inébranlablement, que l'heure viendra où nous nous réunirons tous, tout comme vous êtes tous rassemblés maintenant dans mes pensées.

1/14 avril - Ils m'ont permis de finir d'écrire des lettres, et je me suis délibérément assis pour les terminer ce soir. À tout moment, les matins de Pâques commenceront ; dans notre cellule, tout est propre, et sur notre grande table commune se trouvent les koulitchs et la paskha, un énorme « X.B ». [Christos Voskrese « Christ est ressuscité »] à partir de cresson frais est magnifiquement disposé sur une nappe blanche avec des œufs aux couleurs vives tout autour. C'est exceptionnellement calme dans la cellule ; afin de ne pas éveiller les gardes, nous nous couchons tous sur des lits de camp abaissés (nous sommes 24) en attendant [que sonnent] les cloches, et je me suis assis pour vous écrire à nouveau.

Je me souviens que je suis sorti de l'église Sergiyevskoye à cette époque submergé par une masse de sentiments et de sensations, et que mon brouillard spirituel antérieur semblait une bagatelle, ne méritant aucune attention. Dans les grandes images des services de la Semaine Sainte, l'horreur du péché de l'homme et la souffrance du Créateur conduisant au grand triomphe de la résurrection, j'ai soudainement découvert ce commencement éternel et indestructible, qui était aussi dans ce printemps temporairement tranquille, cachant en lui-même la semence d'un renouvellement total de tout ce qui vit. Les services se sont poursuivis dans leur ordre austère et riche ; les images remplaçant les images, et quand, le Samedi Saint, après le chant de « Lève-toi, ô Seigneur », le diacre, après s'être changé en ornement blanc, est entré au centre de l'église jusqu'à l'épitaphes pour lire l'évangile sur la résurrection, il me sembla que nous étions tous mêmement émus, que nous ressentions tous la même chose et que nous priions tous de concert.

Pendant ce temps, le printemps passa à l'offensive. Lorsque nous marchions vers les matins de Pâques, la nuit était humide, de lourds nuages couvraient le ciel, et en marchant dans les ruelles sombres du parc des tilleuls, j'imaginais un mouvement dans le sol, comme si d'innombrables plantes invisibles poussaient à travers la terre vers l'air et la lumière.

Je ne sais pas si nos matines de Pâques à minuit t'ont alors impressionné. Pour moi, il n'y a jamais eu, et il n'y aura jamais, rien de mieux que Pâques à Seriyevskoye. Nous sommes trop organiquement liés à Sergiyevskoye pour que quoi que ce soit le transcende, pour évoquer tant de bien. Ce n'est pas là un patriotisme aveugle, parce que pour nous tous, Seriyevskoye était ce berceau spirituel dans lequel est né et a grandi tout ce par quoi chacun de nous vit et respire.

Mon cher oncle Grishanchik, comme je te l'ai écrit, les sonneries éparses autour de Moscou sont devenue une puissante sonnerie de fête. Les processions ont commencé, les sons des pétards nous atteignent, une église après l'autre rejoint le vacarme croissant des cloches. La vague sonore gonfle. Voilà ! Quelque part entièrement à proximité, une petite église perce l'accord commun brillamment, avec une petite voix si joyeuse et si exultante. Parfois, il semble que le tumulte ait commencé à diminuer, et soudain une nouvelle vague se précipite avec une force inattendue, un grand hymne entre ciel et terre.

Je ne peux plus écrire ! Ce que j'entends maintenant est trop bouleversant, trop beau, pour essayer de le transmettre avec des mots. Le sermon incontestable de la Résurrection semble sortir de ce puissant cri de louange. Mon cher oncle Grishanchik, il fait si bon dans mon âme que la seule façon dont je puisse exprimer mon esprit est de te dire une fois de plus: le Christ est ressuscité !

Georgy

Un morceau de roche tombe sur la Skite de St. Anne sur le Mt. Athos

Un morceau de roche tombe sur le Skete de St. Anna sur le Mt. Athos

L'effondrement de la roche a endommagé les bâtiments de la Skite de Ste. Anne sur le Mont Athos. 

L'église troglodyte des saints Denys et Mitrophane a été en grande partie détruite, rapporte orthodoxianewsagency.gr.

La lettre faisant état de l'incident est datée du 1er mai 2022, mais elle est apparue dans les médias grecs au cours de la seconde moitié du mois.

Photo: orthodoxianewsagency.gr

Il n'y a aucune mention concernant des victimes.

Le Vénérable Denys le Rhéteur et son disciple le Vénérable Mitrophane ont été les premiers ascètes dans la skite de la Sainte et Juste Anne, mère de la Vierge Marie. L'église, où les saints ont servi au XVIe siècle, est située à l'intérieur d'une grotte. Dans sa cour se trouve Gérasime Mikrayannanite (†1991), l'un des plus grands hymnographes de notre temps.

La Skite de Sainte Anne est administrativement subordonnée à la Grande Laure. Elle est située sur le versant ouest du Mont Athos. Actuellement, le monastère se compose de 51 kalives, dont 35 sont occupées par 88 moines.

Photo: orthodoxianewsagency.gr


Version française Claude Lopez-Ginistzy

d'après

PRAVMIR