"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 28 février 2022

Anastasia Parkhomchik:Comment nos prières peuvent aider les défunts : quelques exemples pratiques




Désolé, en début de journée, le brouillon de cet article fut publié à la place de la version finale!

Saint Théophane le Reclus fit remarquer un jour : « Nous prions pour les défunts comme pour les vivants, qu'ils aient suivi ou non le chemin de justice, ou qu'ils aient été désignés comme saints ou pécheurs ». Beaucoup de saints ont dit que notre prière pour les défunts peut les sortir de l'enfer. Dieu entendra notre prière comme expression de notre amour et fera preuve de miséricorde pour l'âme du pécheur décédé. Comment connaissons-nous les tourments de nos morts et leur besoin de prière ? Comment en bénéficient-ils lorsque nous mentionnons leur nom ? Nous pouvons le découvrir, par la Grâce de Dieu, de ceux à qui ces âmes sont apparues.

 

Comment notre prière aide nos morts

 

Saint Païssios de la Sainte Montagne a reçu cette question de sa fille spirituelle, et il y a répondu par un exemple concret.

 

— Et si vous me trouviez un jour dans une cave profonde et demandiez à l'higoumène de faire preuve de pitié pour moi et de me mettre quelque part au-dessus du sol pour que je puisse voir le soleil de mon vivant. Pensez-vous que l'higoumène vous écouterait ?

 

« Certainement, Père. »

 

« Eh bien, si vous pensez que l'higoumène vous écouterait, Dieu n'interviendrait-Il pas pour soulager le sort des défunts parce que nous le demandons ? Ne ferait-Il pas sortir cet homme de sa prison et l'hébergerait-Il dans une meilleure demeure, peut-être même dans un appartement séparé ?

 

« Le Seigneur veut aider les morts parce qu'Il a de l’empathie pour eux, mais Il a le sens de la bienséance. Il ne veut donner au diable aucune raison de lui dire : "Pourquoi sauves-tu ce pécheur - il a si peu œuvré dans sa vie !" Notre prière pour les morts est son droit d'intervenir », enseigna le staretz.

 

Par son amour pour toute âme, le Seigneur prend des dispositions pour que tous les défunts aient quelqu'un sur terre pour prier pour eux. Chaque âme a une chance d'être sauvée jusqu'à Sa Parousie [seconde venue] et au Jour du Jugement.

 

Un soldat mortellement blessé sur un champ de bataille demanda de l'eau à un aumônier, mais celui-ci ne lui donna rien à boire, même s'il avait de l’eau dans sa fiole. Il fit preuve d'indifférence, ce qui n'était pas typique de lui. Lorsque le soldat mourut, le prêtre se rendit compte de son méfait, tomba dans le désespoir et commença à le mentionner dans toutes ses prières. Il rapporta son chagrin à Père Païssios. Normalement plein d’empathie, le prêtre ne savait pas pourquoi il avait agi de cette façon avec le soldat. Père Païssios lui expliqua que Dieu avait temporairement retiré Sa Grâce au prêtre parce que le soldat avait besoin de ses prières. S'il avait donné de l'eau au soldat blessé, il ne se serait pas souvenu de lui. Mais ses remords l'avaient motivé à tout le temps prier pour lui.

 

« Lorsque je prie pour les défunts, je commence généralement par ceux qui en ont le plus besoin, puis pour ceux qui ont des besoins plus petits, puis pour tout le monde. Je ne passe pas de temps à penser à ma famille, mais si je néglige de prier pour les défunts par fatigue ou manque de temps, mes parents m'apparaîtront dans mon rêve. C'est parce que mes prières aident les morts et les rassurent, et l'absence de mes prières les prive de ce soulagement indispensable. Si nos humbles prières soulagent la souffrance de nos défunts, même dans la moindre mesure, nous, les moines, devrions avoir la peau arrachée et enduite de sel, si nous ne le faisions pas", a écrit Père Païssios. Nos morts ne peuvent pas se repentir de leurs péchés, et ils ne vivent que par nos prières.

 

L'importance de se souvenir des morts pendant la liturgie

 

Au début de chaque liturgie, le prêtre prend des parcelles de Prosphore pour les vivants et nommés dans les dyptiques. Il les met dans le Sainte Calice après la Communion. Ces parcelles ont un contact avec le Corps et le Sang de Christ, et les défunts sont lavés de leurs péchés par les tourments expiatoires du Christ. Commander quarante jours de prières pour les morts et soumettre des dyptiques sont un bon moyen d'apaiser le sort de nos défunts.

 

Comme l'a écrit saint Jean de Changhai, "La meilleure façon de donner notre amour pour les défunts et de faciliter leur progrès est de prier pour eux, et surtout de laisser une note commémoration durant la Divine Liturgie. Il n'y a rien de plus ou de mieux que nous puissions faire pour eux. Ils ont toujours besoin de nos prières. »

 

Nous trouvons de nombreux exemples dans la vie des saints Pères et des prêtres ordinaires montrant comment même quelques offrandes et prières intenses peuvent changer la situation de nos morts.

 

Saint Grégoire le Dialogue a laissé un récit d’un prêtre qu'il connaissait. Un pécheur notoire rendit visite un jour au prêtre. [Il raconta qu’] Il appréciait son séjour aux bains publics lorsqu'il remarqua un étranger qui commença à l'aider immédiatement. Il le rencontra encore et encore lors de chacune de ses visites aux bains publics. Pour remercier le bon étranger pour son service, il apporta avec lui deux prosphores et les offrit à l'homme. Mais il ne put pas les prendre et s'écria amèrement : « Père ! Vous ne le savez peut-être pas, mais je ne peux pas prendre ce saint pain et le manger. Dans ma vie, j'étais le propriétaire de cet endroit, mais j'ai été condamné pour mes péchés. Si vous voulez me donner votre amour, veuillez offrir ce pain au Seigneur et prier pour moi à son trône. Si vous ne me revoyez plus, considérez-le comme le signe que votre prière a été entendue. Le prêtre pria en larmes pour le pécheur tous les jours de la semaine, offrant en son nom le sacrifice non sanglant [La Liturgie] au Seigneur. Lors de sa visite suivante aux bains publics, il fut soulagé de ne plus y voir l'étranger.

 

« Chaque quarante jours de prière, un pécheur est libéré de l'enfer », enseignait le staretz Nikolay Guryanov.

 

Le bienheureux staretz de l'Église le savait bien. La moniale mégaloschème Maria, amie spirituelle de l’higoumène Savva (Ostapenko), a raconté cette histoire. Au décès de la moniale mégaloschème Sergiya, une sœur moniale, la clairvoyante Savva déclara aux gens à l'église : "L'âme de la bienheuseuse startitza Sergiya se tient maintenant devant une montagne de glace. Elle essaie de l'escalader, mais chaque fois qu'elle en atteint la moitié, elle glisse jusqu'au pied ; elle atteint presque le sommet et redescend tout le chemin. Elle a été soumise à cette épreuve pour le péché de murmure. Elle l'a commise alors que les sœurs s'occupaient d'elle avant sa mort", expliqua le père Savva et il a ajouté avec joie - mais nous pouvons l'aider maintenant. Nous prierons ensemble et dégagerons cet obstacle de son chemin, afin qu'elle puisse poursuivre son voyage. Le quarantième jour de son départ, le Seigneur accueillera son âme et lui accordera un réconfort et une gloire éternels. »

 

Des détails sur la vie de l'âme juste dans les quarante premiers jours après le départ ont été révélés à Père Païssios. Il a dit que ces jours-ci étaient un temps de détresse pour l'âme, encore incertain de ce qui l'attend après le Jugement Dernier. Mais elle trouve réconfort et réconfort dans les prières des vivants. Un jour, le staretz rencontra une vieille femme devant un hôtel. Elle prit sa bénédiction, et il lui embrassa la main en retour, remarquant la lumière de la Grâce émanant d'elle. Bientôt, elle devint moniale. Après son décès, le staretz vint vénérer ses précieuses reliques. Quelques jours plus tard, plusieurs incidents merveilleux lui sont arrivés. Le septième jour après le repos de la moniale, le staretz Païssios vit son âme. Elle ressemblait à un ange, paraissant dans son apparence à une petite fille de douze ans, et elle brillait. « Dans la vie à venir, tout le monde sera comme un ange ; il n'y aura ni hommes ni femmes, ni vieillard ni nouveau-né ; tous seront du même sexe et du même âge. Si nous pouvions voir une âme quitter un corps, elle nous apparaîtrait comme un jeune enfant. Le visage de chacun aura des caractéristiques distinctives, mais tout ressemblera à des enfants", déclara le staretz. Lorsque le staretz vit l'âme de la moniale nouvellement décédée une deuxième fois, elle vint à lui en rêve et s'inclina devant lui en reconnaissance de ses prières. Le père Païssios ressentit une grande joie. Il compta les jours et se rendit compte que cela s'était produit exactement quarante jours après son décès.

 

Prière privée

 

La prière de l'église n'est pas la seule chose qui peut aider le défunt. Saint Joseph l’hésychaste a raconté cette histoire sur le juste prêtre Père George qui l'avait baptisé dans son village natal et pour qui le staretz pria toute sa vie. Le père George vivait dans le célibat, donnait l'aumône et chassait les démons. Il servait la liturgie tous les jours, se souvenant de milliers de personnes, et il se promenait dans le cimetière servant des offices commémoratifs pour les défunts De cette façon, il espérait délivrer les pécheurs de l'enfer.

 

Finalement, le staretz vit le père George dans son rêve, et le prêtre lui dit : « Dans ma vie, je pensais que seule la commémoration liturgique pouvait sauver une âme de l'enfer. Mais après ma mort, j'ai également réalisé que les prières que vous faites délivrent également les défunts des tourments de l'enfer. »

 

À partir de ce moment-là, le vénérable Joseph ordonna à tous ses moines de prier avec le chapelet pour tous les morts afin de sauver le plus grand nombre d'âmes possible.

 

« Grand est le réconfort et la récompense énorme pour tous ceux qui sauvent quelqu’un autre d'une douleur temporaire ; encore plus grand sera le réconfort de ceux qui prient pour les défunts pour le pardon de leurs péchés et leur passage des ténèbres de l'enfer aux demeures du Ciel », a déclaré l'archimandrite Kirill (Pavlov) dans un sermon.

 

Alors que nous progressons vers le Grand Carême, souvenons-nous de notre famille et de nos proches défunts, et de tous ceux qui sont décédés dans l'esprit de l'amour chrétien. Faisons-le avec ferveur, pendant la Liturgie et dans nos prières privées. Que le Seigneur leur pardonne leurs transgressions et les place dans Son royaume céleste, un lieu où toute maladie, tous les soupirs et toute tristesse ont fui. Alors, lorsque viendra le temps de notre départ, Il trouvera les vivants qui prieront pour nous. « Car de la même manière que vous jugez les autres, vous serez jugés, et avec la mesure que vous utilisez, vous serez mesurés. » (Matthieu 7:2)

 

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

dimanche 27 février 2022

Guerre fratricide en Ukraine


Devant l'effroyable guerre qui se poursuit en Ukraine, nous savons qui est coupable, mais nous connaissons aussi les responsables lointains... 

Après avoir martyrisé les peuples Vietnamien, Afghan, Irakien, Serbe et Libyen et transformé leur pays en champ de ruines, la présidence américaine a réussi à présent à dresser deux peuples orthodoxes l'un contre l'autre, cette fois sans investir sa propre jeunesse et la sacrifier au combat, avant de repartir honteusement à la recherche -peut-être- d'un nouveau champ de bataille pour accroître son hégémonie délétère.

L'Occident s'émeut à présent de la situation, et cependant, n'a pas du tout cherché à l'éviter... Et jamais les médias n'ont parlé de la situation des civils russophones sous la mitraille ukrainienne pendant ces dernières années. Jamais il n'a été question du véritable martyre de certains de nos frères  et sœurs orthodoxes dans les territoires du Donbass ou en Ukraine même. Pas un mot des persécutions de l'Eglise du Métropolite Onuphre sur tout le territoire de l'Ukraine, persécution faite avec l'accord de Constantinople, premier envahisseur du territoire de l'Ukraine, avec l'accord et le soutien de ses maîtres étasuniens pour fomenter le schisme dans l'Eglise du Christ.

Regardez la video (à la fin de l'article) dont le lien est aussi donné plus bas dans le texte de Laurence

Que Dieu aie pitié de tous les ukrainiens et de tous les russes!


*** 

Texte et video sur le blog de mon amie Laurence, fille spirituelle de Père Placide, partie avec sa bénédiction vivre en Russie

Je suis particulièrement indignée ou consternée par les Russes ou descendants de Russes qui, par conformisme ou détestation de Poutine ou par idiotie, ont refusé et refusent encore d'entendre les cris de leurs frères qui essayaient de leur faire comprendre ce qu'il advenait d'eux, et par la bassesse de leurs réactions. Nos médias, mais aussi une bonne partie des leurs, se soucient maintenant des populations civiles, que l'armée russe ne menace pas, puisqu'elle s'attaque aux objectifs militaires, alors qu'ils ont complètement ignoré ou calomnié ces mêmes populations civiles quand il s'agissait du Donbass, et que Porochenko proclamait que "leurs enfants vivraient dans des caves". J'ai suivi tout cela dès le début, et pas dans la "propagande de Poutine", mais à travers des vidéos d'amateur traduite par mon amie Yelena, Ukrainienne du Donbass, et postées sur sa chaîne Thalie Thalie. Des vidéos qui font à tout casser quelques milliers de vues sans le soutien mainstream ne sont pas le fruit de la propagande, et les témoignages des gens ont un grand accent de vérité. Je les ai vus crier dans le désert. Personne n'avait envie de les entendre, ni chez les bobos français, ni chez les bobos russes. J'ai moi-même traduit des témoignages, j'ai corrigé les sous-titres français du documentaire très émouvant sur le monastère de la Vierge d'Iberon, Донецкая вратарница, 

bombardé près de l'aéroport de Donetsk. J'ai traduit l'interview du père Nikita de Donetsk, et je l'ai par la suite rencontré, il est venu me voir. J'ai traduit les interventions de Iouri Iourtchenko, poète et dramaturge émigré en France, marié à l'actrice française Dany Kogan, devenue mon amie, et qui était parti dans le Donbass pour essayer de réinformer les Français. Fait prisonnier, torturé pendant 10 jours, sauvé miraculeusement par des Géorgiens qui l'avaient pris en sympathie, il n'a cessé, lui aussi, de témoigner depuis, dans le désert. On pourrait pourtant écouter quelqu'un qui a risqué sa peau, contrairement aux journalistes français qu'il a rencontrés et qui venaient juste se faire filmer en décor naturel pour débiter leur propagande de façon plus crédible.




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mercredi 23 février 2022

Pourquoi craignons-nous la mort ?

 


Pourquoi est-ce que même si nous sommes des croyants sincères  craignons-nous encore la mort ? Très probablement parce que notre foi n'est pas aussi forte que nous pouvons le penser. 

Nous avons tous des doutes comme l'apôtre Thomas. Nous pouvons profiter d'une bonne vie qui n'est que vaguement liée aux enseignements évangéliques et nous ne pouvons rien imaginer de mieux. En fin de compte, la mort n'est pas une réalité actuelle pour nous. 

Généralement, nous avons tendance à accorder peu d'attention à la nécessité de nous préparer correctement à notre mort et à la vie à venir. Notre âme est blessée et amoureuse de tous les plaisirs de cette vie. Nous pensons que c'est tout, mieux vaut en profiter. Pour cette raison, nous ne voulons pas considérer que nous pourrions un jour perdre tout ce dont nous jouissons actuellement.

Saint Isaac le Syrien dit :

Tant que l'homme sera négligent et indolent dans sa vie, il craindra l'heure de la mort. Tant qu'il dépendra de la connaissance mondaine et qu'il vivra une vie charnelle, il sera terrifié par la mort.


Nous ne pensons pas à la réalité d'un jugement à venir et à la possibilité que nous ayons une vie éternelle dans le tourment, séparée de Dieu n'ayant aucun recours à notre condition.


Saint Jean Chrysostome écrit :

Nous n'avons pas peur du châtiment éternel en géhenne et pour cette raison, au lieu d'avoir peur du péché, nous avons peur de la mort. Nous ne savons pas à quel point cet enfer est insupportable.

Nous agissons comme si nous ignorions qu'aucune de nos passions mondaines qui nous donnent actuellement de la joie ne peut être satisfaite dans la vie au-delà de la mort. 

En fait, nous pouvons même fantasmer une vie après la mort qui est comme celle que nous avons maintenant. Étant naturellement paresseux, nous ne gardons pas à l'esprit toutes les choses que Jésus nous a enseignées. Nous ne luttons pas contre nos lacunes, contre toutes les façons dont nous ne suivons pas Ses commandements. Nous n'avons pas le courage d'affronter la mort.

Avec nos priorités établies pour gagner des choses et des relations terrestres, nous ignorons que nous n'aimons pas vraiment Dieu de tout notre cœur et que nous n'avons aucun désir de vie au ciel.

Saint Paul dit :

En effet, je considère tout comme une perte à cause de la valeur supérieure de connaître Jésus-Christ mon Seigneur. À cause de Lui, j'ai subi la perte de toutes choses et je les considère comme des ordures, afin de gagner Christ.

Nous semblons ne pouvoir penser qu'à l'extérieur, aux surfaces des choses, et nous ne prenons pas le temps de réfléchir à leur réalité plus profonde.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 22 février 2022

Anna Berseneva-Shankevich: C'ÉTAIT COMME SI LES CIEUX S'ÉTAIENT OUVERTS Sur l'aide miraculeuse de St. Jean le Calivyte et autres saints


C'est une histoire incroyable sur la façon dont non seulement un, mais plusieurs saints ont aidé ensemble une famille sans enfant à avoir leur bébé tant attendu. L'histoire est racontée par la mère, Ekaterina.



Mon mari et moi nous sommes rencontrés à l'école dans les années 1990. Au début, nous avons vécu comme tous nos pairs, ne pensant pas à Dieu, ni à l'Église ou aux commandements. 

Un jour, de bons amis nous ont emmenés à l'église de la Sainte-Sagesse ("Hagia Sophia" en grec], vers le Père Dimitry Roschin. La première conversation avec lui m'a assommée. Il est devenu clair que nous ne pouvions pas continuer à vivre comme nous étions ; mais ce que ce prêtre proposait semblait incompréhensible, sauvage et effrayant. Il a donné à Roman et à moi une liste de littérature et nous a dit comment nous préparer à notre première confession, qui nous a pris environ deux mois. 

Nous sommes entrés très lentement dans la vie de l'Église : parfois, nous allions à l'église le dimanche ; parfois, nous communions. La compréhension a mûri dans mon esprit qu'il est impossible de préserver le mariage en dehors de l'Église, sans observer les commandements, sans prière, sans l'aide de Dieu - le monde le prouve constamment.

Nous nous sommes mariés dans l'Église le 1er août, le même jour que la célébration du 100e anniversaire de la découverte des reliques de saint Séraphim de Sarov. Après notre mariage, mon mari et moi avons essayé d'aller à l'église, mais notre ancien mode de vie nous contraint fermement : nous n'aurions pas dû dormir un dimanche matin, car il était beaucoup plus facile de manquer la deuxième semaine, et la troisième était déjà beaucoup trop facile. Mais avec l'aide de Dieu et par les prières de Père Dimitry, nous sommes revenus et avons renforcé notre désir de vivre selon les nouvelles règles. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il nous est devenu évident à quel point les familles avec de nombreux enfants sont merveilleuses. Quelqu'un était toujours attendu dans notre jeune paroisse - et je voulais vraiment l'être aussi. Mais hélas !... J'ai de graves problèmes de santé depuis l'enfance, donc cela ne fonctionnait pas pour nous. Les médecins ont simplement abandonné. Ils ont essayé d'aider, mais rien n'a fonctionné.

Année après année, il en a été de même. Je désespérais, et je me sentais dévastée, désespérée et envieuse des mères qui m'entouraient, et j'ai pleuré. Mais ma prière a grandi jour après jour, mois après mois, année après année. Avec la prière, ma foi s'est développée pour que le Seigneur ne m'abandonne pas. J'ai dû apprendre à être patiente, à attendre, à ne pas désespérer.

Un jour, la mère de notre père spirituel, Ekaterina Sergueïevna Vasilieva, est venue nous voir. Elle a dit qu'elle compatissait et priait pour nous. Et elle m'a donné une petite icône très précieuse à ses yeux de la Très Sainte Mère de Dieu Fleur inflétrissable, disant qu'elle-même avait prié devant elle alors qu'elle espérait avoir des petits-enfants. Roman et moi avons commencé à prier devant l'icône tous les jours, implorant son aide. Tout le monde à l'église savait que nous attendions avec impatience un miracle.


La vigne de saint Siméon le myrrhoblyte, monastère de Hilandar, Mont au Athos 

Père Dimitry est allé au Mont Athos pendant le Grand Carême et nous a rapporté une relique du monastère de Hilandar - une partie de la vigne miraculeuse de St. Siméon le myrrhoblyte. Ses fruits guérissent l'infertilité des époux qui acceptent ce remède miraculeux avec foi et prière. Je conseille à tout le monde de lire quelque chose sur saint. Siméon, à propos des miracles accomplis par ses prières - c'est un saint vraiment incroyable !

Ainsi, nous avons accompli la règle prescrite, jeûné et prié le Seigneur, la Très Sainte Mère de Dieu et saint Siméon. Alors c'était Pâques, et quelle joie ! Après laSemaine Lumineuse, la vie a continué, et j'ai continué à attendre un miracle. 

Une journée semblait alors une semaine, et une semaine - un mois... En mai, nous sommes allés au monastère d'Optina, où, comme partout ailleurs, nous avons imploré en larmes et à genoux d'avoir un enfant. Je me souviens bien de ma confession au père Hilarion : « Combien de temps ? Je n'ai plus de force d'attendre ; découragement, angoisse... » Il m'a instruit et m'a calmé, m'exhortant à avoir confiance dans la miséricorde de Dieu. « Soyez patiente, suppliante et attendez... » mais j'ai continué à sangloter sans discontinuer. Et quelques semaines plus tard, à la fin du mois de mai, nous avons reçu la nouvelle la plus attendue et la plus désirée - j'étais enceinte !

Ma grossesse fut très difficile : je me suis presque immédiatement retrouvée à l'hôpital avec la menace d'une fausse couche, et j'y ai passé tout l'été et septembre. J'ai surtout ressenti les prières du père Dimitry, de mes amis et de toute l'église alors. Et nous avons nous-mêmes constamment prié ! D'une part, nous avions peur de perdre notre enfant tant attendu, et d'autre part, nous avions une confiance inébranlable dans l'aide de Dieu. Je n'ai plus jamais vécu une telle chose !

Ivan est né en janvier 2008, cinq ans après que nous ayons commencé à aller à l'église. À cette époque, il semblait que ces années duraient éternellement. La naissance de notre fils a été une célébration incroyable, joyeuse et, bien sûr, une action de grâce. Ce n'était pas seulement notre joie et notre miracle, mais celle de toute l'église ! Tout le monde a prié avec nous, et ce miracle a été révélé à tous.

Ivan a été baptisé en l'honneur de St. Jean le Calivyte, puisque sa fête était la même que l'anniversaire d'Ivan.


Nous ne savions rien de lui avant cela, et nous avons appris progressivement à connaître le saint. Un an plus tard, le jour de l'anniversaire d'Ivan, nous sommes allés à notre église, et il y avait une icône de saint Jean le Calivyte sur le lutrin. 

J'avais l'impression que les cieux s'étaient ouverts et que je voyais le saint vivant ! Je me suis mise à genoux, j'ai prié et j'ai pleuré de la joie de cette rencontre vivante. Puis nous avons découvert que Père Dimitry et sa mère Ekaterina avaient commandé une icône pour notre famille, et ils ont donc peint deux icônes. Nous en avons une chez nous, et la seconde est restée à l'église.

Nous avons envoyé par la poste une photo de notre fils nouveau-né et une nouvelle du miracle au monastère de Hilandar. Lorsque Roman s'est envolé pour le Mont Athos, il a vu la photo dans le monastère près de l'icône de saint Siméon. Et douze ans plus tard, nous sommes retournés au monastère d'Optima, pour la première fois depuis la naissance d'Ivan. Nous sommes allés dans l'église où je m'étais confessée en larmes au père. Hilarion, et moi avons été frappés au cœur : il y a treize ans, cette confession avait eu lieu sous une énorme fresque murale de saint. Jean le Calivyte.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


vendredi 18 février 2022

Andrew Lemeshonok:Conseil du Père Spirituel: « Quand vous n'en pouvez plus, allez boire du thé »






Je me souviens qu'on m'a demandé : « Il y a certains moments de ma vie où je me sens déprimé, oû il m'est difficile de prier, quand mon esprit est agité. Que recommanderiez-vous de faire dans ces moments-là ? Comment puis-je gérer ces états émotionnels ? »


Tout le monde a des moments où la vie devient trop difficile à supporter... J'ai entendu parler de la méthode suivante et je l'ai utilisée : il suffit de boire du thé et de manger quelque chose. La douleur deviendra moins atroce. Ou bien dormez un peu. Je ne parle pas des cas où vous devez simplement vous surpasser et ne pas faire attention à votre ego. Il y a des moments dans votre vie où vous êtes vraiment à bout, où vous êtes si stressé... C'est ce que le père Sophrony* (Sakharov) a dit à un hiérodiacre du Mont. Athos en réponse à une question similaire : « Résistez quand vous êtes à bout, mais quand vous ne le pouvez plus, allez boire du thé. » 


Une personne a besoin d'un certain soulagement. Si vous pliez quelque chose tout le temps, vous pouvez le casser. C'est pourquoi vous devez faire attention. Si vous ne vous attachez pas à cette condition et ne demandez pas conseil, alors Dieu par l'intermédiaire d'un prêtre (ou s'il n'y a pas de prêtre autour, par l'intermédiaire d'une personne chrétienne) vous dira quoi faire pour cesser d'être désespéré. « Garde ton esprit en enfer, mais ne désespère pas* » - telle est la devise de notre vie.


Nous vivons constamment au bord de la vie et de la mort. 


D'une part, le vieux moi doit mourir. D'autre part, le nouveau moi doit naître. Ce processus est douloureux et parfois gênant. C'est pourquoi je souhaite à tous que nous ayons assez d'humilité, de patience et, surtout, de confiance en Dieu. 


Le Seigneur ne nous abandonne jamais en aucune circonstance et en aucune situation. Il est toujours proche. Il vous suffit de garder les yeux et vos cœurs grands ouverts et de prier Dieu. Dieu vous répondra sûrement.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



* A présent Saint de l'Eglise
** Paroles du Christ au saint staretz Silouane

EDITIONS DES SYRTES

Editions des Syrtes
 
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Monseigneur Antoine Bloom 
 
Une réflexion essentielle par l'un des plus grands spirituels du XXe siècle sauvée de l'oubli
 
 
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Étapes de la vie spirituelle
 
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160 pages – 9 €
 
Étapes de la vie spirituelle est l'une des cinq conférences données par Monseigneur Antoine Bloom entre 1969 et 1973 à l’abbaye bénédictine de Sainte-Gertrude à Louvain.
Retranscrits par une soeur de l’abbaye à partir d’enregistrements, les textes ont été confiés à une orthodoxe et sauvés de l’oubli à la fermeture de la communauté.
Monseigneur Antoine, considéré à juste titre comme un des plus grands spirituels du XXe siècle, nous donne des clés pour comprendre les Saintes Écritures dans un langage compréhensible, clair et profond.
En analysant et expliquant les paraboles lues aux offices précédant le Grand Carême, Mgr Antoine offre une réflexion sur la véritable place de Dieu en nous, et l’importance de la croyance dans ce monde.
Olga Lossky, écrivain et théologienne (Vers le jour sans déclin, une vie d’Elisabeth Behr-Sigel, Cerf, 2007, La Révolution des cierges, Gallimard, 2010, Risque zéro, Denoël, 2019) signe la préface de cet ouvrage.
 
Commander le livre >>
Le métropolite Antoine Bloom (1914-2003) est né en 1914 à Lausanne dans une famille d’émigrés russes. À l’âge de quatorze ans, alors athée convaincu, il vit une conversion, expérimentant la présence du Christ en lisant l'Évangile de Marc. Après des études de médecine, il exerce en tant que chirurgien dans la résistance française. Après la guerre, il devient prêtre et part pour l’Angleterre. Plus tard, il est nommé évêque du diocèse de Souroge en Angleterre.
 
Ses livres, dont la plupart traitent de la prière, et ses innombrables conférences, homélies et retraites, font de lui une des personnalités chrétiennes les plus en vue.
 
Toujours disponible aux Éditions des Syrtes:
 
Mont Athos
Carnets 1974-2015
 
Jean-Claude LARCHET
 
256 pages – 15 €
 
Péninsule grecque où se retirent les ermites chrétiens orthodoxes depuis le IVe siècle, le Mont Athos devient, à partir du Xe siècle l’un des hauts lieux du monachisme orthodoxe. Aujourd’hui encore, vingt grands monastères et près de cinq cents ermitages entretiennent fidèlement des traditions séculaires. L’auteur, Jean-Claude Larchet, théologien orthodoxe français de renom, y effectue des séjours réguliers depuis 1974. C’est à partir des notes qu’il a prises de ses voyages et des rencontres qu’il a pu y faire qu’il a composé ces carnets.

Pour les néophytes, ce livre propose une ouverture au monde spirituel de l’un des lieux les plus authentiques de la religion orthodoxe. Aux initiés, ce livre donne accès à des témoignages rares de grands higoumènes, gardiens de la vie cénobitique.
 
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Retrouvez l'ensemble des titres de la collection Orthodoxie sur le site Internet des éditions des Syrtes
 
 
Éditions des Syrtes
Quai Bezanson-Hugues, 14
1204 GENEVE – SUISSE
editions@syrtes.ch