mercredi 7 juillet 2021

Pavel Darovski: RENDRE AUX CATHOLIQUES LA FOI DE LEURS ANCÊTRES



Le rapport d'Alexandre Shchipkov sur l' encyclique papale "Tous sont frères" (Fratelli tutti) donne un aperçu de ce nouveau "document de programme" du Vatican et conduit à des conclusions assez claires, que je ne peux que partager.

Ce catholicisme n'est pas du tout celui qui a été critiqué par les saints pères et les apologistes du passé. Ce n'est même pas le catholicisme, selon Dostoïevski, qui a accepté les trois tentations par lesquelles le diable a tenté le Seigneur dans le désert...

Alors que nous pensions que nous étions partagés avec les catholiques par les dogmes Filioque et Ex cathedra, primatus Papae, la croyance au Purgatoire, la doctrine de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, nous avions encore des chances pour un dialogue réussi. Il y a une chance de prouver l'erreur de leurs interprétations de l'Écriture et les interprétations des premiers pères dans le dialogue. Il y a de l'espoir à parler avec quelqu'un avec qui la foi en Christ vous unit.

Mais la doctrine catholique du dogme en développement nous a finalement privés des chances de rapprochement. Alors que nous cherchions à trouver les points de divergence avec les catholiques dans l'histoire, pour revenir au XIe siècle et avant, afin d'éliminer les causes d'erreurs et de divisions, le catholicisme lui-même a continué à s'éloigner de plus en plus de ses origines orthodoxes.

Non, bien sûr, ce mouvement avait commencé avant même que la formulation « sur le développement du dogme » ne soit formulée. D'ailleurs, il a commencé avant même la division de 1054. Au contraire, cette année significative a consolidé et formalisé ce qui mûrissait depuis plusieurs siècles. Mais au XIXe siècle, il y avait des chances que le dialogue réussisse. Malgré toutes les persécutions des catholiques contre l'Orthodoxie, malgré tous les faux dogmes, malgré l'uniatisme, malgré toutes les différences de pratiques spirituelles... il y avait des raisons d'être optimiste. Et de plus en plus, ces raisons reposaient non sur des prémisses réelles, mais sur la foi chrétienne dans les miracles, sur l'espérance du cœur, sur l'amour des ennemis.

Mais alors que nous cherchions un moyen de prouver que le Filioque avait tort, le catholicisme s'est éloigné davantage du Credo. De plus, pas d'un point de vue terminologique, mais de manière significative, en mettant des significations complètement nouvelles et étrangères dans les anciennes formules. Et nos théologiens dans toutes sortes de commissions mixtes avec les catholiques ont essayé de rattraper le train disparu depuis longtemps... Pendant que certains rattrapaient le train, d'autres ont essayé d'utiliser ce désir de dialogue comme prétexte de contacts, de les impliquer dans le processus d'imposition de leur programme actuel.

L'apôtre a écrit : « Ne savez-vous pas que l'amitié avec le monde est inimitié contre Dieu ? Ainsi, quiconque veut être un ami du monde devient un ennemi de Dieu » (Jacques 4 : 4). Et le catholicisme a longtemps voulu non seulement être l'ami du monde, mais aussi le gouverner. Aujourd'hui, le terme "influence" est utilisé pour cela.

Et de fait, nous voyons que l'encyclique papale ne met pas au monde des valeurs nouvelles et inconnues. Il ne garde pas non plus les valeurs connues du monde, mais rejetées par lui. Il ne fait que refléter, absorber ce dont le monde est rempli - l'idéologie libérale de gauche.

On ne peut pas trouver dans les proclamations papales l'esprit de la prédication apostolique : « Car les Juifs demandent des miracles, et les Grecs recherchent la sagesse ; mais nous prêchons le Christ crucifié, pour les Juifs pierre d'achoppement, et pour les Grecs folie, mais pour les appelés, Juifs et Grecs, le Christ,[est] la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1 : 22-24). Le catholicisme d'aujourd'hui ne veut plus avoir l'air ni séduisant ni fou. Il veut avoir l'air pertinent et populaire. En fait, c'était la même chose il y a des siècles. Mais reflétant les valeurs du monde il y a plusieurs siècles, il n'était pas nécessaire de dissoudre le christianisme dans le monde de manière aussi spectaculaire. Le monde lui-même était alors encore plus chrétien.

Il est temps aujourd'hui de repenser votre relation avec le catholicisme. Oui, il y a encore des positions qui nous rapprochent, mais chaque année elles sont moins nombreuses. Il y a une semaine, il était relativement approprié de dire que nous sommes réunis, par exemple, par les valeurs familiales. Et à présent le Pape a dévalué cette thèse aussi...

Probablement, la même chose attend l'attitude envers l'avortement, la toxicomanie et d'autres questions, auxquelles les réponses étaient auparavant les mêmes parmi les chrétiens orthodoxes et les catholiques. Maintenant, sous nos yeux, nous perdons le commun de ces positions, comme nous avons perdu autrefois le commun de la dogmatique.

Avec qui avons-nous besoin d'un dialogue, si l'aile libérale « post-chrétienne » de l'Église catholique romaine d'aujourd'hui en devient la principale, dirigeant et déterminant son enseignement ? Probablement avec ceux qui, à l'appel de la conscience chrétienne, ne peuvent accepter la déchristianisation du catholicisme. Avec les catholiques conservateurs. Hier, nous n'avons pas pu les convertir à l'Orthodoxie. Mais aujourd'hui les chances grandissent sous nos yeux que le Vatican le fasse, les détournant de lui-même. Car « ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu » (Luc 18 :27).


Le dialogue n'est possible qu'avec ceux qui ne peuvent accepter la déchristianisation du catholicisme - avec les catholiques conservateurs.

Les conservateurs sont toujours forts dans le catholicisme. Mais ils sont déjà beaucoup plus faibles qu'il y a cinq ou dix ans. Et le processus de perte de leur influence s'intensifie. Quand l'idéologie néolibérale triomphera enfin au Vatican, où chercheront-ils le Christ et la véritable Église du Christ ? Uniquement dans l'Orthodoxie.

Déjà aujourd'hui, notre réponse à la libéralisation du catholicisme devrait être un appel à ceux pour qui nos cœurs ont souffert pendant ces siècles : "Retournez à la foi de vos ancêtres !"

Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'aller vers le catholicisme qui fuit le Christ. Nous avons besoin que ceux qui nous cherchent, qui recherchent notre Eglise et les valeurs chrétiennes immuables, puissent nous trouver là où ils chercheront - auprès de notre Seigneur et Sauveur.

Version française Claude lopez-Ginisty
d'après

mardi 6 juillet 2021

Archiprêtre Igor Prekoup, clerc de l’Église orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou: Mythes et légendes du métropolite Stéphane

Le brigandage de l'Ukraine a commencé en Estonie. Le patriarche n'a-t-il pas dit au début de son acte anticanonique que les Russes s'habitueraient à la situation comme ils l'avaient fait pour l'Estonie.
Les déclarations du métropolite Stephane font irrésistiblement penser à la phrase de Rabindranath Tagore: It is easy to be outspoken when one does not tell the whole truith!
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Dans une interview à la chaîne de télévision grecque «4E » le métropolite Stéphane d’Estonie a parlé des confesseurs de la foi estoniens et des martyrs de l’Eglise estonienne : « Le martyre compte huit siècles d’histoire en Estonie. Les époques, cependant, se sont suivies sans se ressembler. Avant le XIIe siècle, nous avons été envahi par les Danois, puis les croisés allemands se sont installés pour deux siècles, suivis des Russes, pour les deux siècles suivants. L’histoire des XXe et XXIe siècles est en grande partie une histoire de martyre, car l’Eglise était forte. Pour un million et demi d’habitants, on comptait deux cent mille orthodoxes. En 1945, le régime communiste, qui avait mis la main sur l’Estonie, a fermé notre Eglise, l’a liquidée, a installé un métropolite venu de Russie de façon anticanonique, et c’est ainsi que les persécutions ont commencé. Les premières persécutions datent de 1920, avec le martyre du premier évêque estonien, Mgr Platon, à Tartu, avec deux autres prêtres... »

Mgr Stéphane a raison, l’histoire des martyrs en Estonie compte déjà huit siècles. Encore faudrait-il préciser qu’il s’agit de martyrs orthodoxes, et non de martyrs chrétiens en général.

Le peuple estonien, c’est un fait, a beaucoup souffert, il a été à deux doigts de disparaître, d’abord à cause de la peste, puis parce que l’Estonie a été un champ de bataille pendant la guerre de Livonie, puis pendant la guerre du Nord. Quant aux martyres, aux cas de confession de la foi des chrétiens en général, ils se rapportent surtout à la courte période de la terreur rouge, fin 1918 – début 1919. Les persécutions reprennent à la période que le peuple appelle simplement « l’occupation soviétique », tandis que les hommes politiques, luttant pour l’exactitude terminologique, préfèrent parler de « l’incorporation » ou de « l’annexion ». Quel que soit le terme choisi pour désigner l’évènement qui marqua l’instauration de l’athéisme bolchevik en Estonie, les faits sont là : c’est à ce moment que les chrétiens en général ont été amenés à témoigner de leur foi, certains jusqu’au martyre.

Jusque là, on ne peut parler que de confession de la foi et de martyre orthodoxes. Ce phénomène historique a bien huit siècles, puisqu’il commence avec la tentative d’évangélisation de notre pays par les croisés, au XIIIe siècle, qui mit artificiellement fin à la transmission de la tradition orthodoxe. Pourtant, avant leur invasion, l’évangélisation se faisait pacifiquement, à la fois par l’Occident et par l’Orient. Les missionnaires russes ont d’ailleurs laissé une trace indélébile dans la langue estonienne. Mentionnons, notamment les mots relatifs aux principaux moyens de prédication : rist – de krest (la croix), raamat – le livre (du mot slavon gramota). Le verbe estonien ristima – baptiser, vient du mot rist, ce qui démontre l’enracinement de l’évangélisation venue d’Orient dans la conscience des Estoniens médiévaux : en russe, en effet, le sacrement de la naissance à la vie éternelle est désigné du mot krestit’, dérivé de krest. Le lien entre le baptême, la Croix du Christ et la croix que le chrétien aura à porter dans la vie est ainsi souligné. Dans la plupart des langues européennes, par contre, ce sacrement est désigné par des mots dérivés du grec ancien βαπτίζω (baptiso) – littérallement je plonge, tandis que l’allemand taufen, baptiser, vient de tauchen, plonger, mettre dans l’eau.

A Tartu, la ville de Iouriev fondée en 1030 par le prince Iaroslav le Sage, l’orthodoxie a perduré jusqu’en 1472, date du martyre de saint Isidore de Iouriev, prêtre de paroisse, et de ses 72 compagnons. Le prêtre Ioann Chestnik (saint Jonas, de son nom monastique), qui trouva refuge à Pskov, fonda le monastère des Grottes. Saint Corneille, higoumène de ce monastère, prêcha l’orthodoxie non seulement aux Estoniens installés dans les environs du monastère, mais ayant poussé jusqu’à Narva, fonda des paroisses à Neuhausen (aujourd’hui Vastseliina) et ailleurs.


Le témoignage orthodoxe reprend en 1841 : à compter de cette date, on observe un mouvement spontané de conversion des paysans lettons et estoniens luthériens à l’orthodoxie (en dépit, d’ailleurs, du « statut spécial » de la province et de la politique impériale dans la gouvernance générale d’Ostsee). La noblesse balte germanique déclenche contre eux de violentes persécutions.

Le métropolite Stéphane, cependant, évite d’attirer l’attention sur la confession de foi orthodoxe, sur le martyre des orthodoxes, persécutés par les hétérodoxes. Cette façon « d’arrondir les angles » à la mode politiquement correcte est compréhensible, de la part du métropolite Stéphane, mais on ne saurait l’approuver.

Mentionnant les persécutions du début du siècle dernier, Mgr Stéphane focalise fort justement l’attention sur la personnalité du premier évêque orthodoxe estonien, le martyr Platon (Kulbusch). J’estime cependant important de souligner, d’une part, que les persécutions contre la foi n’ont pas commencé en 1920 (cependant, si Mgr Stéphane a en vue l’expulsion de plusieurs prêtres orthodoxes en Russie soviétique par les autorités estoniennes à l’été 1920, je suis prêt à l’approuver), d’autre part, que Mgr Platon, chronologiquement parlant, n’est pas le premier des nouveaux martyrs estoniens. Il fut martyrisé le 14 janvier 1919, un an après sa consécration épiscopale, qui eut lieu le 31 décembre 1917 (13 janvier 1918 nouveau style). Les commissaires rouges Kull, Otter et Riatsepp tuèrent avec lui les archiprêtres Nikolaï Bejanitski et Mikhaïl Bleive. Cependant, quelques temps auparavant, les bolcheviks avaient déjà martyrisé le prêtre Sergueï Florinski (30.12.1918), puis les prêtres Alexandre Volkolv et Dimitri Tchitoserdov (08.01.1919).



Je ne peux me défendre de soupçonner Mgr Stéphane de n’englober sous le terme de « nouveaux-martyrs estoniens » que les « nouveaux martyrs de nationalité estonienne », se concentrant volontairement sur eux. Peut-être le symbolisme du martyre commun d’un Russe (le père Nikolaï) avec des Estoniens (Mgr Platon et le père Mikhaïl) se s’inscrit-il pas dans sa vision de l’histoire ? Et sans doute lui est-il tout à fait malaisé d’attirer l’attention sur ce fait, puisqu’à cette époque l’orthodoxie estonienne était canoniquement unie sous l’omophore du patriarche Tikhon de Moscou et de toutes les Russies ?



Au contraire, il ne nous semble pas inutile de souligner que les nouveaux-martyrs de l’Eglise estonienne, aussi bien des Estoniens, comme Mgr Platon (Kulbusch) ou les pères Mikhaïl Bleive et Ioann Pettaï, que des Russes, comme les pères Nikolaï Bejanitski, Sergueï Florinski, Alexandre Volkov et Dimitri Tchistoverov, étaient unis dans leur fidélité aussi bien à Dieu et à Son Eglise, qu’à leur mère, l’Eglise orthodoxe russe. Le sang des martyrs estoniens est une semence d’unité pour l’orthodoxie estonienne. Chercher à détruire cette unité, c’est deshonnorer leur mémoire.

Selon Mgr Stéphane, « en 1945, le régime communiste, qui avait mis la main sur l’Estonie, a fermé notre Eglise, l’a liquidée, a installé un métropolite venu de Russie de façon anticanonique, et c’est ainsi que les persécutions ont commencé. » Cette déclaration est très embrouillée. D’une part parce que le régime communiste avait « mis la main sur l’Estonie » dès 1940. Les répressions, qui touchèrent surtout les émigrés blancs et les membres d’organisations reconnues politiquement hostiles (au nombre desquelles on inclut même le Mouvement chrétien des étudiants russes), commencèrent immédiatement par des arrestations, suivies d’emprisonnements dans des camps de concentration ou d’exécutions capitales. En 1941, 9000 personnes furent expulsées du pays. Pour un pays aussi petit que l’Estonie, c’est un chiffre énorme, surtout si l’on tient compte de l’émigration vers Occident de 70 à 80000 personnes, en 1944. Enfin, en mars 1949, dans le cadre de l’opération « Priboï », 20723 personnes furent déportées dans la direction opposée.

Le 30 mars 1941, près d’un an après l’installation du pouvoir soviétique en l’Estonie, eut lieu la réunification de l’Eglise apostolique orthodoxe estonienne (EAOE), composée des diocèses de Tallin et de Narva, à l’Eglise-mère. La réunion de l’EAOE à l’Eglise russe intervint après concertation préalable avec les paroisses et à la suite d’un nouvel appel du chef de cette communauté, le métropolite Alexandre (Paulus) au locum-tenens du trône patriarcal, le métropolite Serge (Stragorodski), le priant « de couvrir charitablement le péché involontaire de scission ». Soulignons que cette réunification n’eut lieu qu’après que le métropolite Alexandre se fut repenti du péché de schisme, commis en 1923. Espérant obtenir l’autocéphalie, il avait à l’époque transféré l’Eglise orthodoxe estonienne à la juridiction du Patriarcat de Constantinople, sans même avoir cherché à recevoir la bénédiction du patriarche Tikhon de Moscou, auquel il avait pourtant juré fidélité trois ans plus tôt, ainsi qu’à la hiérarchie de l’Eglise russe.


Au début de l’occupation allemande, le métropolite Alexandre, s’appuyant sur le pouvoir nazi, tenta une nouvelle fois d’arracher l’EOAE au Patriarcat de Moscou, mais il ne réussit à entraîner que le diocèse de Tallin ; celui de Narva, dirigé par l’archevêque Paul (Dmitrovski), resta unie canoniquement à l’Eglise-martyre.

Pour une raison ou pour une autre, Mgr Stéphane occulte ces détails du passé canonique de l’orthodoxie estonienne, préférant se concentrer sur 1945.

Mais pourquoi la date de 1945, si le pouvoir soviétique est revenu en septembre 1944 ? Sans doute parce que c’est en 1945 qu’eut lieu la réunification canonique du diocèse de Tallin à l’Eglise-mère, dont il s’était détaché pendant l’occupation allemande. Cet évènement marque la fin du processus de transformation de l’EOAE, composée de deux diocèses, en un unique diocèse estonien, ayant son siège à Tallin.

Je souligne : 1945 n’est pas la date de la liquidation de l’EOAE autonome sur le territoire de l’Estonie, comme l’affirme Mgr Stéphane, mais celle de sa transformation.

Transformation en diocèse ordinaire, au nom de sa survie dans un contexte donné. Certes, le statut d’autonomie a été perdu pour de longues années ; certes, sa dénomination a été modifiée ; certes, la structure elle-même de cette Eglise a été remaniée (un diocèse au lieu de deux), mais c’était pour que l’Eglise locale, dont la cellule de base est le diocèse, poursuive son activité sans interruption.

L’affirmation « le régime communiste a fermé notre Eglise, l’a liquidée, a installé un métropolite venu de Russie de façon anticanonique, et c’est ainsi que les persécutions ont commencé » est donc mensongère du premier au dernier mot : il n’y eut ni fermeture, ni liquidation, et les persécutions, nous l’avons déjà remarqué, commencèrent immédiatement après l’installation du pouvoir soviétique, en 1940, ne faisant que continuer après la guerre.

J’estime aussi nécessaire d’attirer l’attention sur l’affirmation « le régime communiste a installé un métropolite de Russie de façon anticanonique ».

Nous laissons le métropolite Stéphane répondre de cette identification du Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe à « la main du régime communiste ». Contentons-nous de préciser que le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe n’a pas installé un métropolite, mais un archevêque, qu’il ne venait pas de Russie, mais d’Estonie, et que ce n’était pas n’importe qui : un véritable bon pasteur, en la personne de Mgr Paul (Dmitrovski), auparavant chef du diocèse de Narva, liquidé pendant le processus de transformation.



Pourquoi le métropolite Stéphane ne précise-t-il pas, dans son interview, en quoi consiste le caractère « anticanonique » de la nomination de l’archevêque Paul au siège de Tallin ? Peut-être ce métropolite élu en Turquie a-t-il en vue que le 16e canon du Concile de Constantinople de 861 interdit de nommer un évêque à un siège dont le titulaire est encore vivant : or, le métropolite Alexandre, qui avait fui en 1944 à l’étranger avec environ 22 clercs (on n’en connaît pas le nombre exact), était encore vivant à l’époque ? Dans ce cas, la conscience de Mgr Stéphane ne lui reproche-t-elle rien ? Le métropolite Stéphane (Charalambides), n’a-t-il pas été nommé métropolite de Tallin et de toute l’Estonie par le patriarche Bartholomée en 1999, alors que ce siège était occupé par un Estonien de souche, le métropolite Corneille (Yakobs), bien vivant à l’époque, et résidant non pas quelque part dans l’émigration, mais à Tallin même ?

Quant au siège de Tallin, soi-disant occupé par le métropolite Alexandre (Paulus), en 1945, il était bien vacant depuis le 5 novembre 1942, date à laquelle le métropolite Alexandre fut interdit de célébrer et démis de ses fonctions à la tête du diocèse de Tallin par un décret de l’exarque patriarcal des Pays Baltes, le métropolite Serge (Voskressenski), et surtout à la suite d’une décision de la conférence épiscopale de l’Exarchat des Pays baltes, le décret ayant été signé des évêques de Mitau, de Narva et de Kovno. Ainsi, le 16e canon, exigeant qu’un évêque ne soit pas remplacé avant que sa faute ait été établie, a bien été respecté. La fuite de Mgr Alexandre, en 1944, et l’absence de toute correspondance avec ses fidèles restés en Estonie, pouvant témoigner de ce qu’il continuait à les considérer comme ses ouailles, n’ont fait que confirmer le statut vacant du diocèse, suivant le même canon qui proclame : « Si l’un des évêques, demeurant en sa dignité et ne souhaitant pas renier sa charge, ne veut pas mener son troupeau et, s’étant éloigné de son diocèse, demeure plus de six mois dans un autre lieu, n’étant retenu ni par la volonté impériale, ni par une mission de son patriarche, ni par une maladie grave, le contraignant à l’immobilité, qu’il (...) soit reconnu étranger à l’honneur et à la dignité épiscopale (...) et qu’on élise à sa place un autre évêque à ce diocèse. » Ce qui fut fait.

Cependant, le fragment d’interview proposé comporte un autre élément troublant. Le métropolite Stéphane, parlant des martyrs, semble bien s’affliger du cheminement épineux de l’orthodoxie estonienne, du sort des martyrs et des confesseurs de la foi orthodoxe sur le sol estonien. De façon justifiée.

Mais j’ai le sentiment que, dans son affliction, Mgr Stéphane surpasse ceux que le Seigneur Jésus Christ accuse de bâtir et d’orner les sépulcres des prophètes. Dans l’Evangile, il s’agissait des prophètes que les ancêtres de ceux qui vénéraient soi-disant leur mémoire avaient tué. Le métropolite Stéphane, lui, sans cesser de prêcher abstraitement la dévotion à la mémoire des confesseurs de la foi, a, pendant près d’un quart de siècle, noirci indirectement la mémoire d’un confesseur de la foi concret du XXe siècle, le métropolite Corneille (Yakobs), qui fut emprisonné dans un camp de Mordovie ; avec lui, c’est la mémoire de tous ses fidèles qui est atteinte. Ne sommes-nous pas, de l’avis du métropolite Stéphane, une structure-marionnette, créée pendant et à la faveur de l’occupation, instrument des « ambitions impériales de la Russie » en Estonie ? La constance de son application à nous dépeindre sous ces couleurs aurait été digne d’un meilleur emploi.

Ses dithyrambes sur les confesseurs de la foi ne l’empêchent pas de les discréditer en les traitant de collaborateurs. C’est bien ce qu’il fait en alimentant le mythe d’un Patriarcat de Moscou monstrueux, « avalant » en 1945 l’EOAE, dont un « fidèle reliquat » aurait existé dans l’émigration ; il en serait revenu en 1993 (quand, en dépit des canons et des lois de notre pays, une structure schismatique a été enregistrée, sa direction étant alors située à Stockholm).

Suivant ce mythe, ceux qui ont supporté le poids des persécutions, les confesseurs connus et inconnus (que Mgr Stéphane vénère en paroles) ne sont plus des confesseurs, mais des « occupants indésirables » auxquels on a, d’ailleurs, après l’enregistrement des schismatiques, voulu accorder une grâce : leur octroyer tous les droits, à condition qu’ils commettent une petite trahison... Il aurait fallu souscrire à leur mythe, reconnaître que l’Eglise orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou, se positionnant comme l’EOAE n’ayant jamais interrompu son activité (et qui avait pu, au Concile de Pühtitsa, le 29 avril 1993, retrouver son statut d’autonomie et sa dénomination historique), n’était pas l’EAOE transformée temporairement en diocèse d’Estonie, mais une créature des services secrets soviétiques. Cette reconnaissance découlait automatiquement des deux formes d’enregistrement qui nous étaient proposées : soit rejoindre l’organisation religieuse schismatique prétendument légale déjà enregistrée et reconnue par l’état comme héritière de l’EOAE, soit, si l’Eglise-mère nous était si chère, s’enregistrer sous la forme d’une nouvelle structure (sorte de reliquat de l’occupation soviétique), n’ayant aucun droit, naturellement, à la restitution des biens nationalisés... Nous n’avons accepté aucune de ces deux formes d’auto-accusation et de trahison.


Après huit années de profonde humiliation sur le plan juridique, notre Eglise a fini par être enregistrée, en 2002, en tant que structure historique. Mais « ceci est une autre histoire ».

Pour en revenir au fragment d’interview de Son Éminence Stéphane, et, en particulier, à sa vénération du témoignage de la foi orthodoxe en Estonie, on se sent quelque peu interloqué : ne voit-il pas que ceux-là mêmes qui, du fait du mauvais tour que leur jouèrent nos fonctionnaires et le Patriarcat de Constantinople dans les années 1990, sont aujourd’hui forcés de payer le loyer de leurs propres églises, sont précisément les confesseurs de la foi et leurs héritiers, gardiens de la foi et des églises pendant les persécutions de l’époque soviétique athée ?!... Tout se passe comme si le chef de la structure du Patriarcat de Constantinople en Estonie ne considérait comme confesseurs de la foi que ceux qui ne peuvent se concevoir qu’en dehors du Patriarcat de Moscou ou, s’ils ont appartenu à la structure « des occupants », ont rompu tout lien avec elle à la première occasion, nonobstant leurs promesses et leurs serments devant la Croix et l’Evangile...

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lundi 5 juillet 2021

La vedette du Film l'Ile [Ostrov] PETR MAMONOV, en unité de soins intensifs

 Photo: livejournal.com

Photo : livejournal.com

Kommunarka, Russie, 2 juillet 2021

En 2019, l'acteur orthodoxe russe Petr Mamonov, vedette du célèbre film "L'île" (Ostrov), dans lequel il incarnait le père Anatoly, fol-en-Christ clairvoyant,  a été admis dimanche à l'hôpital après avoir rencontré des problèmes pulmonaires.

L'acteur et musicien de 70 ans se trouve actuellement aux soins intensifs de l'hôpital de Kommunarka, au sud de Moscou.

"Ils disent que son état est grave. Il est entré à l'hôpital dimanche. Il avait de la fièvre, mais nous l'avons fait baisser. Quand les problèmes pulmonaires ont commencé, nous avons appelé d'urgence une ambulance. Les dommages aux poumons sont de 87 %. Il a le COVID", a déclaré sa femme Olga à RBC.

Mamonov avait [déjà] été admis aux soins intensifs en 2019 après avoir subi une crise cardiaque. Il est sorti après avoir subi deux opérations cardiaques réussies.

Priez pour lui!


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Dossier SPECIAL « Les tradis » et ENTRETIEN - Du goulag à la liberté, entretien avec Nikita Krivochéine






Né à Paris en 1934 dans une famille de la noblesse ayant fui le communisme, Nikita Krivochéine, en 1948, rejoint l’URSS avec ses parents qui pensent retrouver une Russie apaisée, ce qui lui vaudra de connaître le goulag avant de pouvoir revenir en France en 1971. Il raconte cela dans un livre poignant (1)

La NEF Vous avez eu un parcours inimaginable, né en France, puis départ pour l’URSS où vous connaîtrez le goulag et retour en France : pourriez-vous nous le résumer ?

Nikita Krivocheine: Le Ciel a été clément, généreux : j’ai pu rentrer en France, m’y bien réintégré, y faire revenir mes parents, fonder un foyer. Parmi les jeunes émigrés emmenés en ex-URSS après la guerre ceux qui ont eu cette chance se comptent sur les doigts d’une main. Il m’été donné de voir de Paris l’effondrement du régime communiste, et cela sans que le sang soit versé ! Une grande vague de règlements de comptes meurtriers était plus que probable. Nous avons survécu en URSS corporellement ainsi que dans notre foi, notre vision. Mais combien de « rapatriés » ont préféré se faire « couleur muraille », se dépersonnalisé pour survivre. Mon retour en France a été et reste un très grand bonheur !


Photo: le chanoine Stanislas Kiskis, après sa deuxième déportation

La NEF : Pourquoi vos parents sont-ils retournés avec vous en URSS en 1948, alors que le totalitarisme du communisme soviétique était manifeste ?

- Nikita Krivocheine: : Il avait, dans l’après-guerre immédiat cessé d’être claironné et manifeste. A partir de 1943 Staline constatant que les Russes ne sont pas très chauds pour se faire tuer par la Wermacht au « nom du communisme, avenir radieux de toute l’humanité » change de disque et se met invoquer « la grande Russie », ses militaires, sa culture, réouvre les églises. Il change d’hymne national et renonce à la devise « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », fait renaitre le corps des officiers. Pour, dès 1946, revenir à la répression de l’église. Il lance en 1949 une très importante vague d’arrestations (dont celle de mon père). Mais pendant la guerre l’illusion d’un renoncement au communisme a fonctionné.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué de votre vie en URSS et du temps passé dans les camps ?

J’ai intimement ressenti et intériorisé que l’Espérance est une grande vertu. Il aurait suffi de ne plus la vivre fut-ce instant pour sombrer dans le grand rien de « l’homo sovieticus ».

- Notre famille était l’une des rares de la diaspora russe de Paris à ne pas vivre dans la misère. Jusqu’au déclenchement de la Seconde guerre mondiale, ma première enfance a été heureuse. Avec mes parents, nous habitions dans un grand trois-pièces des quais de la Seine, en face de la Tour Eiffel. Nous vivions dans un confort rare à l’époque, d’autant plus chez les familles des émigrés russes. Mon père avait fait d’excellentes études à la Sorbonne, il était devenu l’un des spécialistes des appareils électroménagers. À ma naissance, il était ingénieur en chef de l’entreprise Lemercier Frères. Mon père possédait une Citroën noire, avec ma mère ils ont beaucoup voyagé. J’étais fils unique, né tard de surcroît.
En juin 1946, Staline met en place une gigantesque campagne de propagande : une amnistie est proposée à tous les anciens émigrés blancs de France, avec remise d’un passeport soviétique et la possibilité de retrouver leur patrie. La Pravda sortait avec un nouveau slogan en exergue : «Pour notre patrie soviétique!» à la place de «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!». Et la radio ne passait plus l’Internationale mais Russie puissante… Les Russes ont pensé que la débolchevisassions était lancée.

Je me suis retrouvé en URSS en 1948 et ensuite pendant de longues années j’ai été obsédé par l’idée de m’enfuir. Notre bateau, parti de Marseilles, a amarré dans le port d’Odessa. Il avait à bord de nombreux russes désireux de réintégrer le pays. Le lendemain, c’était le 1er mai. Nous attendions. Un militaire en tenue du NKVD est entré dans notre cabine, il a demandé à ma mère d’ouvrir son sac à main et lui a confisqué trois journaux de mode : « C’est interdit !» On nous a dit : vous allez à Lüstdorf , une ancienne bourgade allemande près d’Odessa. Sur le débarcadère, des camions nous attendaient, conduits par des soldats. On nous a emmenés dans un véritable camp, avec des miradors, des chiens, du fil de fer barbelé et des baraquements ! Nous fûmes transférés à Oulianovsk dans un wagon 40 hommes 8 chevaux, voyage de 12 jours. En 1949 mon père est arrêté et condamné à 10ans de camps pour « collaboration avec la bourgeoisie internationale ». Mon enfance heureuse était finie. Je raconte tout cela dans mon livre.

Vous évoquez avec chaleur dans votre livre la belle figure du chanoine Stanislas Kiskis, prêtre catholique lituanien : quelle place tenait la religion au goulag et quelle relation s’établissait-il entre orthodoxes et autres chrétiens ?


- Question qui demanderait toute une étude. En 1958, à mon arrivée au camp en Mordovie, un vieux déporté me dit en français : «Permettez-moi de vous présenter le chanoine Stanislav Kiskis» . Cette rencontre a marqué tout mon séjour en déportation. Notre amitié se prolongea après notre élargissement.

C’était un homme de petite taille, trapu. Son visage, sa tête, quelle prestance ! On pouvait tout de suite sentir que c’était une personne robuste à tous les points de vue. Une semaine était à peine passée que Kiskis fut transféré dans notre équipe pour charger des camions. Nous étions une dizaine d’hommes, presque tous de la campagne, criminels de guerre, pas mal d’Ukrainiens et de Biélorusses, tous des types pas ordinaires.

Kiskis avait choisi, dans sa mission, la méthode de la maïeutique de Socrate.

Je suppose qu’il avait du rôder son discours dans les camps précédents. Au sujet de la «nature de la propriété», par exemple, sans s’adresser à quelqu’un en particulier, le père Stanislav demandait : «Et ce tas de pierres, à qui appartient-il? Et la terre sur laquelle se trouve le tas?» Les réponses étaient évidentes : «à personne», ou bien «à ces abrutis de communistes et de tchékistes!», ou bien «on ne sait pas».

Le père Stanislav et moi analysions ensemble les dogmes romains comme l’Immaculée Conception, la preuve rationnelle de l’existence de Dieu et l’infaillibilité pontificale. Nous le faisions exclusivement du point de vue analytique et historique. Le chanoine-psychothérapeute dut s’exprimer de façon plus délicate et plus embrouillée que quand il s’agissait de la propriété mais il réussit à aboutir à ce qui distingue le travail comme châtiment infligé à Adam de celui qui est le signe principal de notre ressemblance à Dieu. Il réussit même à établir une qualité, une utilité et un côté salvateur à certains aspects du travail forcé en camp. A son retour en Lituanie il fut chaleureusement accueilli par la hiérarchie catholique.



Photo: et lettres envoyés des Etats-Unis par Alexandre Soljenitsyne aux Krivochéine

Vous avez connu Soljénitsyne : que retenez-vous de l’homme et, plus de douze ans après sa mort, que peut-on dire aujourd’hui du rôle historique qu’il a joué ?

- Mon père avait séjourné dans le camp du Premier cercle en même temps que Soljénitsyne . Ce fût entre eux une amitié à vie. Lorsque je quittais l’ex-URSS Alexandre Issaevitch me fit l’honneur de se déranger pour me dire adieu et encourager ma décision d’émigrer.

D’une façon plus générale, quelle a été l’influence des dissidents en URSS, en quoi sont-ils un exemple pour nous aujourd’hui ?

- Il est devenu certain que les résistants en URSS (à préférer aux « dissidents » ) ont par leur action accéléré, ne fut-ce que de peu, l’effondrement du système. Ils sont un exemple car, selon Soljenitsyne et Sakharov ils n’ont pas accepté de « vivre dans le mensonge ». Les communistes continuent jusqu’à présent à le haïr et à le vilipender.

Quand on lit dans votre livre la somme de souffrances à laquelle vos parents et vous-mêmes avez dû faire face, n’avons-nous pas, en Occident, perdu le sens tragique de la vie ?

- Il suffit de la conscience de mortalité, on peut très bien se passer du GOULAG pour être conscient du tragisme de l’existence.

Comment analysez-vous la situation actuelle de la Russie, la page du communisme est-elle définitivement tournée ?

- Hélas, non ! Tant que « l’empaillé », c’est ainsi que nous désignions le locataire du mausolée reste dans ses quartiers rien n’est irréversible. Les adorateurs de Staline restent nombreux, des momuments à ce criminel sont même clandestinement érigés par ci, par là.

Alors que le nazisme a été unanimement rejeté, il n’en va pas de même du communisme dont les crimes ne suscitent pas la même répulsion (on trouve encore des statues de Lénine en Russie) : pourquoi une telle différence et la Russie ne devrait-elle pas s’engager à un « examen de conscience » sur le communisme ?

- Le national-socialisme n’a jamais promis à qui que ce soit une vie heureuse. Alors que le communisme a réussi à se faire accepter en tant « qu’avenir radieux de toute l’humanité ». Lorsqu’une décommunisation authentique, à la Nüremberg, se fera je célèbrerai de tout cœur. Mais l’utopie du paradis terrestre a le don de ne pas laisser partir ses fidèles.

Vous êtes un croyant : comment voyez-vous l’avenir de nos sociétés qui s’éloignent toujours plus de Dieu et comment voyez-vous l’avenir des relations entre orthodoxes et catholiques ?

Cinq générations de croyants ont vécu sous un régime déicide, les martyrs ne peuvent être comptés. Le renouveau chrétien s’est fait sentir en Russie longtemps avant 1991. La période d’agnosticisme que nous avons traversée se termine, l’homme ne peut très longtemps ne vivre que de pain. Une nouvelle génération non infectée génétiquement par « l’homo sovieticus » est apparue. Les paroisses sont remplies de jeunes.

Lien vers la version complète de l'interview >>>> ICI



Auteur : Nikita Krivochéine
Préface de GEORGE NIVAT
Traduit du russe par BRUNO BISSON
« Des miradors à la liberté : Un Français-Russe toujours en résistance » de Nikita Krivochéine chez LIFE éditions, 192 pages, 22 €

Voir aussi; 

https://orthodoxologie.blogspot.com/2021/04/nikita-krivocheine-des-miradors-la.html

dimanche 4 juillet 2021

Vient de paraître: « Ascètes au milieu du monde » (Collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle »)

 Vient de paraître: « Ascètes au milieu du monde » (Collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle »)

Hiéromoine Euthyme, « Ascètes au milieu du monde », traduit du grec par Marie Davean, introduction de Jean-Claude Larchet, collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », Éditions des Syrtes, Genève, 2021, 394 pages.

Ce livre original propose, rassemblées par le Hiéromoine Euthyme (l’un des pères spirituels du Mont Athos les plus connus actuellement) quarante-trois Vies de chrétiens, pour la plupart laïcs, qui, au XXe siècle, ont mené une existence sainte au milieu du monde. Autrement dit des « saints de tous les jours », pour reprendre le titre d’un best-seller paru chez le même éditeur.

Ils sont de toutes conditions : hommes ou femmes, jeunes ou vieux, célibataires ou mariés, clercs (prêtres de paroisse, évêques) ou – en très grande majorité – laïcs, exerçant des professions diverses, le plus souvent très modestes (bergers, petits agriculteurs, petits artisans – boulangers, coiffeurs… – petits entrepreneurs, petits commerçants, vendeurs, femmes au foyer…). Ils ont vécu dans le monde grec – la Cappadoce et le Pont (avant le drame de l’expulsion de Turquie de la population chrétienne), la Géorgie et la  Russie (où ils ont été exilés après ce drame), la Grèce continentale, Chypre, la Crète, les Îles…
Les premiers sont nés dans les deux dernières décennies du xixe siècle, les derniers ont quitté ce monde dans la première décennie du xxie siècle. La plupart d’entre eux sont donc nos contemporains.
Leur vie, fait place à une ascèse étonnamment rigoureuse, non seulement celle du jeûne et des veilles, mais de la patience dans les épreuves. Elle est remplie de prière et de vie liturgique. Elle rayonne dans leur milieu social par l’amour qu’elle diffuse. Cet amour se manifeste non seulement par de bonnes paroles et de bons sentiments, mais encore par une aide concrète, généreuse jusqu’au sacrifice complet de soi, apportée au prochain dans ses diverses difficultés. La plupart de ces personnes ont été affligées par de lourdes peines dues aux guerres, à l’exil, aux décès prématurés de leurs enfants et de leurs proches, aux maladies, et à la pauvreté, voire à la misère. Tout cela n’a fait que développer et renforcer leur compassion à l’égard des autres et leur charité : tous donnent à ceux qui sont dans le besoin le peu qu’ils ont, quitte à se priver du strict nécessaire.
Ces personnalités sont très différentes, mais sont unies par une même foi profonde en Dieu, par une espérance sans faille en Sa Providence, et par « un même esprit et un même cœur » (Ac 4, 32). Elles témoignent que non seulement une vie spirituelle approfondie peut être menée de manière constante au milieu du monde, mais que l’idéal de la sainteté peut y être atteint, que le commandement du Christ « Soyez parfaits comme votre Père est parfait » (Mt 5, 48) peut y être accompli.
Ces saints n’ont pas été officiellement reconnus comme tels par l’Église et ne figurent pas dans son calendrier et dans ses Ménées, et il en est de même pour des centaines de milliers de fidèles qui ont vécu l’Évangile dans la perfection depuis les débuts du christianisme jusqu’à nos jours. Il faut bien reconnaître que dans ses canonisations, en dehors des martyrs, l’Église a privilégié les hiérarques et les moines, et a largement ignoré les moniales, et plus encore les laïcs, hommes et surtout femmes. C’est une vraie injustice, même si l’on sait que la reconnaissance de leur sainteté par Dieu est bien plus importante que sa reconnaissance par les hommes, et si l’on a la certitude qu’ils ont rejoint dans le Royaume des cieux le chœur des saints que l’Église commémore.
Cet ouvrage répare cette injustice (même si ce n’est que partiellement puisque de nombreuses autres vies de « saints de tous les jours » pourraient être ajoutées à celles qui sont présentées ici). Aussi nous considérons que cette publication est importante dans cette collection « Grands spirituels orthodoxes du xxe siècle ». Les saints moines, surtout ceux du Mont Athos, paraissent vivre dans un monde différent, dans des conditions qui n’ont rien de commun avec celles de notre environnement ordinaire ; par rapport à celui-ci, ils sont un peu comme des « martiens ». Les saints de tous les jours présentés dans ce livre, sont certes à certains égards différents de nous, d’une part parce qu’ils vivent dans un monde qui est encore régi, globalement, par les valeurs de christianisme (ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, même dans les pays traditionnellement orthodoxes), et d’autre part parce qu’ils vivent dans un milieu très pauvre économiquement, où les personnes ne bénéficient pas de l’aide des institutions sociales (sécurité sociale, allocations familiales, caisses de retraite…) lorsqu’elles sont sans travail, infirmes, malades ou âgées, et ne peuvent compter que sur la solidarité de leurs proches ou de leurs voisins, ce qui explique sans aucun doute le sens aigu du partage et l’abondance des aumônes qui se rencontrent ici. Mais tout ne se résume pas en termes économiques ou sociaux, et l’on voit comment les différents protagonistes des récits rassemblés ici sont confrontés aussi et surtout à des problèmes qui restent aujourd’hui récurrents, et qui concernent la façon dont on doit et peut accomplir, dans la vie ordinaire de ce monde, les commandements de l’Évangile – mener une vie conjugale et familiale harmonieuse, être en paix avec son prochain, être charitable envers tous, être patient dans les épreuves, prier abondamment et même continuellement, suivre assidûment le rythme des services liturgiques, mener une vie sobre par le jeûne et le détachement vis-à-vis des nourritures et des biens matériels…
Toutes ces vies nous montrent comment des laïcs ont pu parvenir à des sommets de la vie spirituelle – beaucoup d’entre eux ont eu des visions du Christ, de la Mère de Dieu et des saints, plusieurs ont vu la Lumière incréée et ont été enveloppés par elle, tous ont été dotés de charismes, notamment ceux de prophétiser ou de faire des miracles…
La plupart de ces laïcs sont devenus des pères ou des mères spirituels pour leur entourage, pour leur village, pour leur région, et ont parfois même amené à eux des personnes venues de tout leur pays, y compris des prêtres, des moines ou des évêques qui ont été attirés par le rayonnement de la grâce qui les habitait.
On ressent aussi cette grâce à la lecture de ces pages, dont on sort enrichi et par lesquelles on est conforté dans la foi que, en ce monde, la sainteté est un idéal accessible à tous.

 (Extrait de l’introduction)

Pour commander le livre aux Editions des Syrtes: https://editions-syrtes.com/produit/ascetes-milieu-monde-hieromoine-euthyme-mont-athos/

PRIERE AVEC LE CHAPELET ORTHODOXE (R)

LE CHAPELET ORTHODOXE / LA PRIERE AVEC LE CHAPELET
I) Sur la prière avec le chapelet II) Traduction du texte du Monastère de Dionysiou de l'Athos sur l'utilisation du chapelet pour les offices. III) Annexe I: Prières de l'Eglise IV) Annexe II: Les divers types de chapelets orthodoxes: Tchotki/ Komboskini et Lestovka/Vervitsa
I) Sur la prière avec le chapelet
La prière mentale avec le chapelet est pratiquée régulièrement par les moines pendant toutes leurs activités en dehors des offices, ceci en vertu de l'injonction de l'Apôtre: " Priez sans cesse".
Le texte du Monastère de Dionysiou sur la Sainte Montagne de l'Athos qui va suivre, s'adresse à tous, mais plus particulièrement aux laïcs qui, vivant dans le monde, désirent s'unir à la prière incessante de l'Eglise et ne peuvent le faire en assistant aux offices parce qu'ils sont empêchés de le faire à cause de leur travail, de leur éloignement du Saint Lieu, de la maladie, ou pour toute autre raison...
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La Sainte Montagne de l'Athos
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Il ne s'agit pas de choisir entre aller assister à l'office ou le faire sur son chapelet, la question ne se pose pas,si on a la possibilité d'aller à l'Eglise, il faut s’y rendre.
Le chapelet ne remplace pas un office auquel on peut effectivement assister, il permet de s'unir en prière à la prière de l'Eglise quand on ne peut pas, pour des raisons graves et sérieuses, être présent à la prière commune. Il permet aussi dans les temps morts de notre vie, transports, attente, voyages...de sanctifier le temps par l'oraison mentale.
Voici donc le texte du monastère de Dionysiou de la Sainte Montagne de l’Athos :
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II) Traduction du texte du Monastère de Dionysiou de l'Athos sur l'utilisation du chapelet pour les offices.
LA PRIERE AVEC LE CHAPELET
( "Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, aie pitié de moi!")
Chers Frères,
Nos ennemis les démons ne dorment pas et s'efforcent sans discontinuer de nous faire tomber par les péchés et à cause d'eux et de nos passions, ils nous précipitent au plus profond de l'enfer. Nous ne pouvons les affronter qu'avec la prière. La lecture de livres spirituels est bonne et utile. Nous aident aussi la lecture des offices de l'Eglise et le fait d'y assister, pour autant que nous ayons la possibilité de le faire.
Pour beaucoup pourtant, une manière de remplacer les autres modes de prières est l'utilisation du chapelet. A chaque grain, est invoqué le Nom du Seigneur Jésus, en disant cette prière:"Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, aie pitié de moi" ou plus simplement:"Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi"
On commence ainsi:
Par les prières de nos Saints Pères, Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, aie pitié de nous. Amen! 
Gloire à Toi notre Dieu, gloire à toi!
Roi Céleste, Consolateur, Esprit de Vérité,Toi qui es partout présent et Qui emplis tout, Trésor des biens et Donateur de vie, viens et demeure en nous, purifie-nous de toute souillure et sauve nos âmes, Toi Qui es bon!
Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous! ( 3X) )
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit,
Et maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
Amen!
Très sainte Trinité , aie pitié de nous,
Seigneur, purifie-nous de nos péchés,
Maître, pardonne nos iniquités,
Saint, visite-nous et guéris nos infirmités à cause de Ton Nom!
Kyrie eleison ( Ter )
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit,
Et maintenant et toujours et aux siècles des siècles.
Amen!
Notre Père Qui es aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain substantiel, Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous induis pas en tentation,mais délivre-nous du Malin.
Psaume 50
Aie pitié de moi, ô Dieu, selon Ta grande miséricorde, et dans Ton immense compassion, efface mon péché. Lave-moi de plus en plus de mon iniquité, et de mon péché purifie-moi. Car je connais mon iniquité, et mon péché est constamment devant moi. Contre Toi seul, j'ai péché, et j'ai fait le mal sous Tes yeux. Ainsi, tu seras trouvé juste en Tes paroles, et Tu seras vainqueur quand on Te jugera. Vois: dans l'iniquité j'ai été conçu, et j'étais dans le péché quand ma mère m'a enfanté. Mais Tu aimes la vérité: Tu m'as révélé les mystères et les secrets de Ta sagesse. Tu m'aspergeras avec l'hysope, et je serai purifié, tu me laveras, et je deviendrai plus blanc que la neige. Tu me feras entendre des paroles de joie et d'allégresse, et ils exulteront, les os humiliés. Détourne Ta face de mes péchés, efface toutes mes iniquités.
Crée en moi un coeur pur, ô Dieu,et renouvelle en ma poitrine un esprit droit. Ne me rejette pas loin de Ta face,et ne retire pas de moi Ton Esprit Saint. Rends-moi la joie de ton salut, et fortifie-moi par l'Esprit souverain. J'enseignerai Tes voies aux pécheurs, et les impies reviendront vers Toi. Délivre-moi du sang, ô Dieu, Dieu de mon salut, et ma langue exultera pour Ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres; et ma bouche annoncera Ta louange.
Si Tu avais voulu un sacrifice, je Te l'aurais offert, mais Tu ne prends aucun plaisir aux holocaustes. Le sacrifice qui convient à Dieu, c'est un esprit brisé; un coeur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point. Accorde Tes bienfaits à Sion dans Ta bienveillance, Seigneur,et que soient relevés les murs de Jérusalem; alors Tu prendras plaisir au sacrifice de justice, à l'oblation et aux holocaustes, alors on offrira de jeunes taureaux sur Ton autel. ( version du Psaume 50: Père Placide [Deseille])
+
Faisons une brève prière impromptue une fois par jour avec une courte doxologie, une prière d'action de grâce, une confession, une demande de rémission des péchés,l'affermissement de nos frères en Christ dans le combat pour le Bien et ensuite la prière avec le chapelet comme suit:
(pour ceux qui préfèrent utiliser la prière de l'Eglise, voir Annexe I)
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VEPRES
Avec le chapelet ou la montre si l'on n'a pas de chapelet. On utilise le chapelet à 300 grains ou celui à 100 grains.
Trois Chapelets à 300 grains au Christ ou bien 15 minutes avec la montre
Un Chapelet à 300 grains à la Mère de Dieu Toute Sainte ou 5 minutes avec la montre
Un Chapelet à 100 grains au Saint du jour ou 2 minutes avec la montre
Un Chapelet à 100 grains au Saint de la paroisse ou 2 minutes avec la montre
Un Chapelet à 100 grains au Saint de la Semaine ou 2 minutes avec la montre
+
APODIPNON ou COMPLIES
Même chose que pour les Vêpres avec en outre 2 Chapelets à 300 grains à la Mère de Dieu Toute Sainte ou 10 minutes avec la montre. Puis un Chapelet à 100 grains à l'Ange gardien ou 2 minutes avec la montre.
+
OFFICE DE MINUIT
Quatre Chapelets à 300 grains au Christ ou 15minutes avec la montre et un Chapelet à 300 grains à la Toute Sainte Mère de Dieu ou 15 minutes avec la montre.
+
MATINES
Neuf Chapelets à 300 grains au Christ ou 1 heure avec la montre, trois Chapelets à 300 grains à la Toute Sainte Mère de Dieu ou 15 minutes avec la montre. Ensuite, un Chapelet à 100 grains au Saint du jour, à celui de la paroisse et de la semaine comme pour les Vêpres ou 2minutes pour chacun d'eux avec la montre. Ensuite, un Chapelet à 300 grains à tous les Saints ou 5 minutes avec la montre.
+
SAINTE COMMUNION
4 Chapelets à 300 grains au Christ ou 15minutes avec la montre. Un Chapelet à 100 grains à la Mère de Dieu toute Sainte ou 5 minutes avec la montre.
+
PARACLESE
Pour le Christ, la Mère de Dieu Toute Sainte ou pour un Saint, 2 Chapelets à 300 grains ou 10 minutes.
+
HEURES ( PRIME, TIERCE, SEXTE et NONE)
6 Chapelets à 300 grains au Christ ou 1/2heure avec la montre, 2 Chapelets à 300 grains à la Mère de Dieu Toute Sainte ou 10 minutes avec la montre.
+
Quand vous n'avez pas beaucoup de temps libre, en voyageant dans le bus, ou en tout autre lieu où vous vous trouvez, au lieu de lier conversation avec l'un ou l'autre, regardez votre montre, fermez vos oreilles et dîtes la prière comme indiqué auparavant.
+
Avec l'habitude, l'attention continue, et la prière perpétuelle, on devient une cible difficile à atteindre pour le Malin. Avec cela et avec la culture de la Charité, de la Compassion, de la Foi, de la Commisération, de la Componction, de l'auto-accusation, la confiance en Dieu, la Confession régulière des fautes et la Sainte Communion, on acquiert un robuste arsenal spirituel et on s'assure avec la Grâce de Dieu, une protection presque inattaquable contre les flêches mortelles du Diable. Le Seigneur a dit: " Sans moi, vous ne pouvez rien faire." Ainsi,connaissant notre faiblesse devenons humbles et plaçons en Dieu notre confiance afin de ne pas être déshonorés et de nous glorifier toujours dans le Père, le Fils et le Saint Esprit, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles. Amen!
+
Avec le chapelet
pour le Christ, on dit: " Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi."
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pour la Mère de Dieu Toute Sainte, on dit:" Très Sainte Mère de Dieu Sauve moi."
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pour le Saint du jour, on dit: " Saint ............. intercède pour moi."
+
pour le Saint de la paroisse, on dit: "Saint ............. intercède pour moi."
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pour le Saint de la semaine, on dit: " Saint ............. intercède pour moi."
+
Saints de la Semaine: Lundi: " Saints Archanges, intercédez auprès de Dieu pour moi."
+*+
Mardi: "Baptiste du Christ, intercède pour moi."
+*+
Mercredi et Vendredi: " Croix du Christ, sauve-moi par Ta puissance."
+*+
Jeudi: " Saints Apôtres intercédez pour moi" et "Saint Nicolas intercède pour moi"
+*+ 
Samedi: " Tous les Saints, intercédez pour moi."
+*+
Dimanche: " Très Sainte Trinité ( Dieu) aie pitié de moi.
+*+
A l'Ange Gardien, on dit:" Saint Ange qui est mien, protège-moi."
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Traduction et Adaptation du grec
 Claude Lopez-Ginisty 

III) Annexe I: Prières de l'Eglise
http://i48.servimg.com/u/f48/11/68/10/56/th/is711.jpg
Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit,
et maintenant et toujours et aux siècles des siècles, amen!
Louez le Seigneur dans Ses saints,
louez-le au firmament de Sa puissance.
Louez-Le pour Ses hauts faits,
louez-Le selon Sa grandeur infinie.
Louez-Le au son de la trompe,
Louez-Le sur la harpe et la cithare.
Louez-Le par le tambourin et la danse,
Louez-Le au son des cordes et desinstruments.
Louez-Le avec les cymbales retentissantes,
louez-Le avec les cymbales de jubilation,
que tout esprit loue le Seigneur ( Ps. 150)
+
Absous, remets et pardonne, ô Dieu, mes transgressions volontaires et involontaires, en paroles et en action, connues ou inconnues, en pensée et en actions, de jour et de nuit, pardonne-moi tout,car Tu es bon et Ami de l'homme.
+
Seigneur Ami de l'homme, pardonne à ceux qui nous haïssent et nous offensent, rends le bien à ceux qui font le bien, accorde à tous nos frères et à nos parents qui sont au loin toutes les demandes qu'ils Te font pour leur salut et la vie éternelle.
IV) Annexe II: Les divers types de chapelets orthodoxes: Tchotki/ Komboskini et Lestovka/Vervitsa
LES CHAPELETS ORTHODOXES
Le chapelet le plus utilisé dans le monde orthodoxe est actuellement le chapelet de laine. Il est constitué de nœuds de laine séparés par des perles de couleur. Il est généralement noir et se termine souvent par une croix grecque faite, elle aussi de laine. On l'appelle Tchotki en russe et Komboskini en grec.
Il existe diverses sortes de chapelets de laine:
* Le chapelet à 33 nœuds appelé aussi chapelet palestinien.
* le chapelet à 50 nœuds, à 100 nœuds, à 300 nœuds... Il existe même des chapelets à 600 nœuds! 
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La jeunesse orthodoxe Arabe du Patriarcat d'Antioche a remis en usage un chapelet traditionnel en bois découpé, en forme de poisson articulé.
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L'Eglise Russe avait autrefois l'usage d'un chapelet typiquement russe appelé Vervitsa ou Lestovka. ( On peut voir ce chapelet dans les mains de Saint Séraphim de Sarov sur certaines représentations iconographiques du saint et un des chapelets de ce type ayant appartenu à Saint Séraphim se trouve au Saint Monastère de LESNA à Provémont -France).

Ce chapelet est basé sur l'Echelle Sainte de Saint Jean Climaque, en effet, au lieu de grains ou de nœuds, il était constitué d'échelons disposés sur une lanière de cuir.

Le chapelet appelé Lestovka ou "échelle"comportait d'abord quatre feuilles ( triangles) symbolisant les 4 Evangélistes. La couture autour des feuilles symbolisait l'unité de l'enseignement de l'Evangile. Entre les feuilles étaient 7 pièces mobiles en mémoire des 7 mystères de l'Eglise. Là ou l'Echelle était jointe aux feuilles ( les feuilles jouant le rôle de la croix terminant les chapelets traditionnels), il y avait 3 grands échelons de chaque côté, et 3 autres échelons sur l'échelle elle-même, symbole des 9 ordres angéliques et aussi des 9 mois que passa le Seigneur dans le sein de la Mère de Dieu. Un espace vide après la jonction représentait la terre. Puis venaient les12 échelons pour les 12 apôtres, puis les 39 échelons pour les 39 semaines et 2 jours pendant lesquels la Toute Sainte porta en Son sein le Christ. 33 autres échelons symbolisaient les 33 années du Seigneur sur notre terre. Enfin il y avait 17 échelons qui représentaient les 17 prophètes qui avaient prophétisé la venue du Christ.
En utilisant la Lestovka ou Echelle, on dit les trois prières du Vieux Rite sur les trois échelons extrêmes :
O Dieu aie pitié de moi pécheur,
Tu m'as créé, Seigneur, aie pitié de moi
J'ai péché incommensurablement, Seigneur, 
aie pitié de moi et pardonne-moi pécheur.
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Les 17 échelons étaient utilisés pour la prière de St Ephrem, les 12 pour les 12 Kyrie eleison et les 39 ( + espace) pour les 40 Kyrie eleison en Eglise. ( d'après "An Explanation of the Lestovka in OLD ORTHODOX PRAYER BOOK, Russian Orthodox Church of the Nativity of Christ,ERIE, PENNSYLVANIA, U.S.A.)
Ce chapelet est encore utilisé par les Orthodoxes Starovyères ( « Vieux Ritualistes » , aussi appelés« Vieux-Croyants »).

Traduction & Adaptation Claude Lopez-Ginisty
Lien pour apprendre à faire un tchotki ou komboskini http://www.wattfamily.org/prayerope.html 
FIN & GLOIRE A NOTRE DIEU !