"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 30 novembre 2020

L'ARCHEVÊQUE DE CHYPRE MENACE LES ÉVÊQUES RESISTANTS DE LES DÉFROQUER, VOIRE D'EXCOMMUNICATION

ikivotos.gr

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Nicosie, Chypre, 27 novembre 2020

L'archevêque Chrysostomos de Chypre a été interviewé hier soir sur la chaîne chypriote RIK, lors des sessions du Saint Synode qui se sont tenues cette semaine sur le scandale de l'Eglise ukrainienne.

Le primat chypriote a poursuivi sa récente série d'accusations et de menaces chargées d'émotion contre les hiérarques qui ne sont pas d'accord avec sa position sur la schismatique "église orthodoxe d'Ukraine", les menaçant cette fois-ci de la possibilité d'être défroqués s'ils ne concélèbrent pas avec lui.

Auparavant, il les avait accusés d'être égoïstes, irresponsables, conspirateurs et factieux. Il a également dit qu'il aurait pu tuer leurs familles et qu'ils auraient été plus gentils avec lui qu'ils ne le sont à propos de la situation ukrainienne. Les hiérarques adverses ont dû rappeler à l'archevêque qu'un tel langage ne convient pas à un hiérarque orthodoxe.

Il a également pointé du doigt Son Éminence le Métropolite Isaïe de Tamassos, en disant que s'il ne commémore pas l'Archevêque lors des services divins, il sera alors hors de l'Église.

Passant en revue les raisons qui l'ont poussé à reconnaître Epiphane Doumenko et sa structure schismatique, l'archevêque Chrysostome a répété que lorsqu'il s'est rendu à Constantinople en mars, il a soudain appris des informations jusque-là inconnues qui réfutent l'opinion commune à toutes les Églises orthodoxes depuis 330 ans (sic), à savoir que la métropole de Kiev a été transférée à la juridiction de l'Église orthodoxe russe en 1686, rapporte Romfea.

Il n'y a pas de schisme, ni même de crise dans l'Église chypriote, a déclaré l'archevêque. Il y aura une autre réunion du Synode dans 10 jours, a-t-il dit, avec Son Eminence le Métropolite Nikiforos de Kykkos, l'un de ses plus fervents opposants sur la question de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, en tant que vice-président du Synode, ce qui implique que tout se passera bien.

Le primat chypriote a également affirmé qu'il y avait un consensus parmi les hiérarques après la session de lundi. Il ne sait pas ce qui s'est passé entre cette date et mercredi, où le Synode s'est avéré divisé à 10 contre 7.

A la question de savoir ce qui va se passer maintenant, étant donné que plusieurs hiérarques sont fortement en désaccord avec la reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, l'archevêque a répondu : "Ils n'ont pas leur mot à dire. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est ne pas concélébrer pas avec moi".

Traditionnellement, les hiérarques concélèbrent tous plusieurs fois par an les jours de fête, a déclaré l'archevêque Chrysostomos, et les évêques n'ont pas leur mot à dire : "Si je les invite à concélébrer la Divine Liturgie avec moi, ils ne peuvent pas refuser de le faire. Si je les invite, la seule raison pour laquelle ils ne peuvent pas venir est qu'ils tombent malades".

Et il y a des sanctions pour ne pas concélébrer : "Les punitions prévues vont de la réprimande à la défroque. Nous ne pouvons pas tous faire ce que nous voulons dans l'Église de Chypre."

Rappelons que l'archevêque Chrysostomos lui-même a violé la décision du Saint Synode de février 2019 de rester neutre, et est entré en communion tout seul avec les schismatiques ukrainiens.

De plus, l'archevêque a spécifiquement nommé le Métropolite Isaïe de Tamassos, disant que s'il cesse de commémorer l'archevêque dans les offices divins, alors il est hors de l'Eglise, rapporte ant1.com.cy.

Il a également parlé comme si cela s'était déjà produit. "Il ne fait plus partie de l'Eglise", a-t-il dit.

Il n'est pas clair à quoi l'archevêque fait référence, étant donné qu'on lui a demandé de commenter la déclaration du Métropolite Isaïe selon laquelle il ne cessera pas de commémorer l'archevêque, bien qu'il ne concélèbrera pas avec lui tant qu'il reconnaîtra les schismatiques.

Le primat chypriote a poursuivi en disant que si l'un des hiérarques dissidents demandait une réunion synodale pour une question qui le concerne, le Synode lui dirait : "Vous avez tort. Apprenez d'abord à obéir".

Tout cela passera, croit l'archevêque, personne ne s'en tiendra à sa position.

Il a également expliqué qu'il avait attendu que les hiérarques dissidents viennent lui demander pourquoi il avait pris la décision unilatérale de commémorer Epiphane Doumenko, mais les questions ne sont pas venues. Il n'a pas précisé pourquoi il était acceptable qu'il prenne une décision sans consulter ses frères hiérarques, mais qu'il était inacceptable qu'ils ne le consultent pas en personne après coup.

L'archevêque a également déclaré que le Patriarcat de Moscou tente de pénétrer en Europe et en Amérique, apparemment sans savoir que c'est le Patriarcat de Moscou qui a amené les orthodoxes sur le continent nord-américain, et que la présence de l'Église russe est déjà bien établie en Europe depuis plus d'un siècle.

Le primat chypriote a lancé des accusations tout aussi farfelues dans sa récente lettre au patriarche Bartholomée, affirmant que l'Église russe a volé deux diocèses à l'Église géorgienne et la moitié de l'Église polonaise. Ces fabrications ont été complètement démystifiées par l'Union des journalistes orthodoxes ici et ici.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES

L'évêque chypriote Isaïe déclare le début du renversement du régime synodal de l'Eglise

 

Métropolite Isaïe de Tamassos. 

Photo : romfea.gr

Sa Béatitude le Métropolite Onuphre est le seul Primat canonique en Ukraine, a souligné le Métropolite Isaïe de Tamassos.

Le hiérarque de l'Église orthodoxe de Chypre, le Métropolite Isaïe de Tamassos, a présenté au Saint Synode ses vues théologiques sur la situation qui s'est développée après la seule décision de l'Archevêque Chrysostome sur l'église orthodoxe ukrainienne schismatique et a souligné "le début du renversement du régime synodal de notre Église avec des conséquences imprévisibles". Les commentaires de l'évêque chypriote ont été publiés par la ressource grecque "Romfea".

Expliquant pourquoi il rejette toute proposition visant à légaliser l'église orthodoxe ukrainienne schismatique, le Métropolite Isaïe a tout d'abord déclaré son "respect absolu et mon engagement indéfectible envers l'état synodal de l'Église orthodoxe, tel que défini par l'ecclésiologie orthodoxe, les Saints Canons et la Charte de l'Église chypriote".

Seul le Saint Synode a le droit exclusif de "réglementer les relations de l'Église de Chypre avec les autres Églises orthodoxes" (article 7 § 2 de la Charte), et le prélat est appelé à exprimer la décision synodale (article 7 § 2 a, c)", a souligné le hiérarque.

Il a déclaré qu'il insiste sur la décision unanime du 18 février 2019 du premier synode de l'Église de Chypre, "qui, malheureusement, a été violée par l'archevêque".

"En particulier, je réitère mes vives inquiétudes et mes doutes qui ont été exprimés dans la décision synodale ci-dessus en raison de l'absence de succession apostolique à la tête de la prétendue église orthodoxe autocéphale d'Ukraine. En conséquence, je ne peux accepter la validité de l'ordination et des sacrements accomplis par cette direction.

Je réitère la position ferme de l'Église de Chypre selon laquelle le seul Primat régulier de l'Église orthodoxe ukrainienne est Son Éminence le Métropolite de Kiev Onuphre. Par conséquent, suivant l'exigence normale "pas deux évêques dans la ville" (8e du premier synode œcuménique), je refuse de reconnaître un autre "prélat", au moment, en fait, où il [Epiphane] n'a pas une ordination régulière et valide", a souligné le Métropolite Isaïe.

L'évêque chypriote a expliqué que son refus de reconnaître l'église orthodoxe autocéphale d'Ukraine schismatique et son "primat" Epiphane est basé sur l'enseignement, la foi et la tradition ecclésiastique et canonique de l'Eglise orthodoxe.

"Il ne s'agit pas d'un désaccord sur de simples questions administratives ou mineures, mais sur ce noyau de l'ecclésiologie orthodoxe et sur l'enseignement de notre Eglise sur les Saints Sacrements et la Succession Apostolique, questions qui concernent notre salut. Ces questions ne peuvent être discutées ou négociées dans le cadre d'un processus synodal hâtif, ni être approuvées par une majorité opportuniste, marginale, en fait", a souligné le Synode chypriote.

Ainsi, a souligné le Métropolite de Tamassos, la décision de l'Archevêque Chrysostomos de commémorer Epiphane en tant que primat est "arbitraire, irrégulière et manifestement contraire à notre tradition ecclésiastique, à l'ecclésiologie orthodoxe et à la décision unanime du Saint Synode du 18.2.19 et indique le début du renversement du régime synodal de notre Eglise avec des conséquences imprévisibles".

Il a déclaré que tout en préservant l'unité de l'Église chypriote en cette période difficile, il n'interromprait pas la commémoration de l'archevêque Chrysostomos mais laisserait la concélébration avec lui à la discrétion de sa conscience de hiérarque.

"En tant qu'évêque de l'Église apostolique de Chypre, je soumets ce qui précède avec beaucoup de souffrance et de douleur et avec un sens accru de la responsabilité envers ma conscience de hiérarque, le troupeau qui nous a été confié par la miséricorde de Dieu et la société pan-orthodoxe et l'unité loin de toute considération ethno-raciale ou autre laïque ou économique, la petitesse et l'opportunisme, en se concentrant exclusivement sur la préservation de la "foi autrefois abandonnée aux saints" (Jude 3) et la pacification de l'Église "que le Seigneur s'est acquise par son propre sang" (Actes 20 : 28)", résumait le métropolite Isaïe.

Comme rapporté, le 25 novembre 2020, le Saint Synode de l'Église orthodoxe de Chypre a, par un vote majoritaire, soutenu la décision de l'archevêque Chrysostome de commémorer Épiphane Doumenko.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES

Le métropolite Antoine (Pakanitch) a déclaré que l'unité pan-orthodoxe n'existe plus.

Métropolite Antoine (Pakanitch) Photo : boryspil-eparchy.org

Le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, le Métropolite Antoine (Pakanitch), dans un article publié sur le site web Vesti.ua, a partagé son évaluation des événements qui ont eu lieu à Chypre, lorsque le Saint Synode de l'Eglise de Chypre a reconnu l'église orthodoxe ukrainienne schismatique.

Vladyka a déclaré que "l'unité pan-orthodoxe n'existe plus", sa place ayant été prise par la soif de pouvoir d'un seul homme, qui ne tient compte de rien. Cela conduit à la création d'une "copie inférieure et néfaste de l'Orthodoxie mondiale", avec encore plus d'Eglises orthodoxes locales qui sont entraînées dans l'entonnoir.

"Dans ce système parallèle, des aspects tels que la perversion des canons, la légalisation des schismatiques, la concélébration avec des personnes qui n'ont pas d'ordinations valides et la violation du format conciliaire du gouvernement de l'Eglise sont considérés comme naturels et normaux. Tout ce qui jusqu'à récemment semblait inconcevable et impossible devient une chose normale", a dit Vladyka Antoine.

Le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique n'est pas sûr que les adeptes du nouveau simulacre mondial auront suffisamment de détermination pour résister à "une nouvelle émasculation de l'ecclésiologie orthodoxe" et à d'autres tendances mondiales, en particulier le soutien aux personnes LGBT.

"C'est pourquoi l'essence de la crise actuelle peut être résumée à la lutte de ceux qui veulent créer leur propre version, pratique et personnalisée, de l'Orthodoxie avec ceux qui souhaitent rester fidèles à l'Orthodoxie. Chaque ecclésiastique et chaque croyant de toute Église orthodoxe devrait comprendre cela et, sur la base de cette compréhension, faire son choix - soit de rester parmi les fidèles de Dieu, soit de faire un compromis avec sa conscience pour faire partie du simulacre de la foi orthodoxe", a conclu le métropolite Antoine.

Comme l'Union des Journalistes Orthodoxes l'a déjà signalé, le métropolite chypriote a déclaré le début du renversement du régime synodal de l'Église était acté.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES

Chancelier Antoine Pakanitch ( Eglise orthodoxe canonique d'Ukraine): Il ne s'agit pas d'être pour les Slaves ou les Grecs mais pour le Christ ou contre Lui.

Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary. Photo : screenshot/youtube.com/Pershy Kozatsky

Le Métropolite Antoine (Pakanitch) a commenté la situation après la décision unilatérale du chef de l'Eglise orthodoxe de Chypre, l'archevêque Chrysostomos, de reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique.

La vie de l'Eglise ne consiste pas à opposer les nationalités et les traditions nationales, et la plupart des évêques chypriotes, qui se basent sur la structure canonique de l'Eglise, ne sont pas enclins à abandonner ces positions, a déclaré le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, le Métropolite Antoine (Pakantich) de Boryspil et Brovary, dans un commentaire pour la chaîne First Cossack.

Le Métropolite a noté que l'ère dans laquelle nous sommes entrés est défavorable au christianisme en général "et  en particulier à l'Orthodoxie, qui adhère à la tradition apostolique et donne une évaluation correcte, grâce à Dieu, des nombreux phénomènes négatifs qui s'imposent actuellement dans les sociétés de tous les continents".

"Bien sûr, les architectes du nouvel ordre mondial ne s'en contentent pas, et ils feront tout leur possible pour affaiblir l'unité conciliaire du monde orthodoxe et pour créer des projets spéciaux tenant compte des nuances de chaque Église locale", a déclaré le Chancelier de Eglise orthodoxe canonique d'Ukraine. "Ils seront mis en œuvre, mais ce que nous avons réellement pour le moment montre qu'en général, rien n'a fonctionné comme prévu, même en ce qui concerne l'église orthodoxe ukrainienne schismatique".

Il a souligné que lorsqu'il s'agit de la reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique par certaines Eglises locales, nous devons clairement comprendre qu'il ne s'agit pas de la reconnaissance par une Eglise locale, mais de la reconnaissance uniquement par un chef spécifique d'une Eglise particulière.

"Après tout, aucune des Églises - Alexandrie, Grèce et maintenant Chypre - n'a pris de décisions de manière conciliante", a rappelé le Métropolite Antoine. "La décision n'a pas été prise au Synode, et encore moins au Concile des évêques. Elle a été prise par des personnes spécifiques, les chefs de ces Églises, bien que la plupart des évêques de ces Églises déclarent publiquement leur désaccord avec cette décision. Il y a ceux qui se taisent, y compris ceux du patriarcat de Constantinople, qui nous font clairement savoir qu'ils ne sont pas d'accord, mais qu'en raison de certaines circonstances, ils ne peuvent malheureusement pas le faire ouvertement".

Selon le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, beaucoup de hiérarques sont inquiets mais cherchent un moyen de sortir de la situation actuelle. Le processus est considéré comme douloureux, "mais il est nécessaire de tout nommer clairement par son nom propre : ce qui est vrai - ce qui est faux, où est la vraie foi - où est l'hérésie, où il y a une structure canonique et où il y a une tentative de réorganisation radicale de l'Eglise".

Le Métropolite a noté avec regret que le primat de l'Église orthodoxe de Chypre avait changé ses convictions, qu'il avait auparavant exprimées clairement et à plusieurs reprises dans sa rhétorique publique et dans des lettres officielles.

"Il (l'archevêque Chrysostomos) était un opposant sans équivoque aux actions que le patriarche Bartholomée a menées en 2018, mais soudain quelque chose s'est produit et il a radicalement changé de position", a ajouté le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique. "Laissons le au ciel, mais le plus important est qu'il a essayé de présenter sa décision comme celle de toute l'Eglise orthodoxe de Chypre. Et nous savons que l'écrasante majorité (des hiérarques) y est fermement attachée à l'ordre canonique. Ils ne sont pas enclins à abandonner ces positions, qui ne sont ni pro-russes ni pro-ukrainiennes, mais apparaissent comme le fondement de la vie de l'Eglise".

Selon lui, il y a maintenant une sorte d'impasse entre les mondes grec et slave, les Russes et les Ukrainiens, les Grecs et les Russes, mais ce sont "des prémisses fausses et erronées".

"La vie de l'Eglise ne consiste pas à opposer les nationalités et les traditions nationales. Il s'agit de protéger les fondements de l'Eglise. Quelle que soit notre nationalité, nous devons décider si nous sommes avec le Christ ou contre le Christ ; soit nous sommes dans l'Église, soit nous essayons de détruire les fondations et la maison qui est notre abri commun. Nous savons que la première réunion (du Synode) s'est tenue hier à Chypre ; elle a été difficile, mais les défenseurs de la canonicité orthodoxe ont préparé une justification dogmatique très sérieuse de leur position. En conséquence, demain, pour autant que nous le sachions, cette question sera à nouveau soulevée et, peut-être, il y aura déjà quelques décisions officielles du Synode de l'Église orthodoxe chypriote", a résumé le Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary.

[le 25 novembre une majorité de hiérarques a suivi le patriarche de Chypre dans son errance canonique]

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES 

dimanche 29 novembre 2020

"Kandylakia" : Histoire et traditions des sanctuaires routiers en Grèce

Les petits sanctuaires de bord de route dispersés ici et là, le long des routes sinueuses de Grèce, sont une partie importante de la culture grecque.


Histoire et traditions des Kandylakia

Lors de tout voyage en Grèce, les voyageurs rencontrent, photographient et s'interrogent sur ces sanctuaires. Connus sous le nom de kandylakia, les sanctuaires en bord de route sont généralement en bois, en pierre, en métal ou en béton. Clairement visibles sur les bords des routes montagneuses étroites et sinueuses, ils commémorent des vies perdues et sauvées.

Au fil des ans, dans les villages montagneux les plus éloignés, qui ne peuvent être atteints que par des routes étroites et sombres, on a raconté à maintes reprises des histoires de randonnées effrayantes. Le terrain difficile marqué par ces sanctuaires donne au voyageur un sentiment de sécurité et une occasion de réflexion spirituelle.

Certains de ces sanctuaires sont aussi vieux que les routes, construits au milieu de nulle part avec la flamme d'un cierge qui brûle à l'intérieur.


Les Kandylakia sont les emblèmes d'une vieille tradition qui est très appréciée dans la plupart des foyers et très bien conservée jusqu'à ce jour.

Caractéristiques uniques des sanctuaires en bordure de route

Bien que les accidents de la route soient la raison principale de la mise en place de ces sanctuaires -un conducteur apprend rapidement à évaluer le danger d'un virage particulier en calculant simplement le nombre de Kandylakia, 3, 4 ou 5 ! !!! -ils sont souvent placés comme après une promesse faite et un geste de gratitude. Ils célèbrent des miracles et les survivants dédient un kandylaki à leur saint patron. Ces sanctuaires sont également un moyen d'indiquer qu'il y a un monastère ou une église à proximité, en particulier dans les zones moins peuplées où l'église pourrait être complètement hors de vue.


Certaines églises, situées loin des villages, sont maintenant fermées pour les protéger du vol. Dans ces cas, de petites proskynitaria [petites chapelles de pèlerins] sont érigées devant l'église pour permettre aux fidèles d'allumer un cierge et de dire leurs prières.


Si vous les admirez de près, vous remarquerez que chaque sanctuaire possède une icône de saint. Parfois, il y a même plus qu'un cierge, une lampe à huile à mèche flottante, des fleurs et des objets personnels. La coutume veut que les parents et les proches de la personne qui fête son anniversaire visitent le sanctuaire, ce qui s'inspire de la tradition ecclésiastique. 

Cette tradition représente le point de vue des Grecs sur la religion, les liens familiaux, le souvenir de l'histoire de la famille, la culture et enfin le destin. Ces sanctuaires uniques en leur genre sont là pour nous rappeler d'apprécier chaque seconde et chaque occasion d'être en vie.




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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Librairie du Monastère de la Transfiguration

 

Librairie du Monastère de la Transfiguration
27 novembre 2020

 
Nous avons le plaisir de vous informer de la parution du calendrier liturgique 2021 édité par le Monastère de Saint-Antoine-le-Grand.
Calendrier liturgique 2021
 
 

Pour chaque jour de l'année 2021, le calendrier liturgique présente :

  • Les fêtes
  • Les principaux saints du jour
  • Les références des textes liturgiques
  • Les règles du jeûne.
Edition : Monastère Saint-Antoine-Le-Grand, Monastère de Solan
 


Paru récemment
 
Monastère de la Transfiguration.
24120 Terrasson- Lavilledieu

SOLIDARITE KOSOVO

 

 
Solidarite Kosovo
 
Portrait d'Arnaud Gouillon dans Valeurs Actuelles
 
La nomination d'Arnaud Gouillon au Gouvernement serbe commence à se savoir dans la presse française.
 
Valeurs actuelles lui a consacré un portrait, dans lequel est retracé tout son parcours, depuis Grenoble jusqu'à Mitrovica en 2004, depuis le monastère de Decani jusqu'au Palais du ministère des Finances du Royaume de Yougoslavie (qui accueille aujourd'hui le gouvernement serbe) à Belgrade.
 
L'article est normalement réservé aux abonnés. En voici le texte intégral.
 
L’incroyable histoire d’un humanitaire français devenu ministre en Serbie
 
Arnaud Gouillon a d’abord été reponsable de l’ONG Solidarité Kosovo avant d’être nommé ce jeudi 26 novembre Secrétaire d’Etat pour les Serbes de la diaspora, au sein du gouvernement de Belgrade. L’ancien journaliste Pierre-Alexandre Bouclay nous raconte cette singulière trajectoire. Portrait.
 
 
 
 
La vie réserve de ces surprises. Prenez Arnaud Gouillon. En 2004, ce Grenoblois de 19 ans débarquait au Kosovo avec ses valises d’humanitaire. Dans sa tête, un objectif : secourir les chrétiens serbes persécutés par les Albanais musulmans. Avec sa camionnette, slalomant entre nids de poule et obus, il partait dans de petits villages de montagnes escarpées pour livrer des cadeaux de Noël aux enfants. Si on lui avait dit qu’il finirait ministre, il aurait sans doute bien rigolé.
 
Cela lui est tombé dessus comme une roquette sur un monastère. Il y a quelques jours, le président de la République de Serbie, Aleksandr Vukic, et le ministre des Affaires étrangères Nikola Selakovic, l’ont contacté. Résultat, ce jeudi 26 novembre à 14h, M. Arnaud Gouillon, président de l’ONG française Solidarité Kosovo, a été nommé secrétaire d’Etat pour les Serbes de la diaspora.
 
Un humanitaire français qui devient ministre serbe, ce n’est pas si courant. Son but sera de "préserver l’identité culturelle, religieuse et nationale du peuple serbe dans les Balkans et la diaspora". Il devra aussi développer les relations économiques et culturelles entre la Serbie et les populations serbes émigrées.
 
Gouillon est un idéaliste plein de fougue. La politique ne lui est pas tout à fait inconnue. Comme beaucoup de ses homologues à droite ou à gauche, en France ou dans le monde, il s’est formé dans un groupe aux idées bien affirmées. Pour lui, ce fut le Bloc identitaire. Il a même endossé, le temps de quelques semaines, le rôle de candidat à la présidentielle. Déçu par les coulisses politiciennes, il a raccroché les gants dès 2011.
 
La cause des chrétiens serbes du Kosovo, désintéressée, sans arrière-pensée, sans double jeu, était sa véritable vocation. Il est parti vivre en Serbie. A appris la langue. S’est marié. Il a repris sa camionnette, puis d’autres encore, jusqu’à devenir l’acteur central de l’action humanitaire dans la région.
 
Si on veut faire un reportage au Kosovo, on finit forcément par croiser son chemin. Parfois dès l’aéroport, car il est le meilleur guide pour découvrir la réalité et les profondeurs de cette zone grise. En 2015, il a été classé parmi les 20 personnalités les plus importantes de Serbie. Depuis, il est numéro trois, derrière le géant du tennis Novak Djokovic et l’archimandrite du monastère de Visoki Decani (cœur spirituel de l’Eglise orthodoxe serbe), Sava Janjic – mélange d’abbé Pierre pour la popularité et de Jean Moulin pour l’esprit de résistance.
 
Arnaud a appris à vivre avec la célébrité sans en faire un plat. Dans les rues, les restaurants, à la douane, des inconnus viennent le saluer ou se faire photographier avec lui. Même des policiers ! Presque gêné, il explique : "Disons que les Serbes ont été touchés de voir un Français prendre leur défense. Je suis souvent invité dans les médias."
 
Pas seulement. Avec son ONG, Gouillon fournit de l’aide d’urgence aux plus démunis et multiplie les opérations d’aide à l’enfance : "Le convoi de Noël et les classes d’été, au cours desquels nous emmenons de petits Serbes du Kosovo en vacances, restent les temps forts de notre année". Mais son objectif principal est de permettre à ceux qui le souhaitent de s’ancrer durablement : "Nous construisons des fermes, des serres, de petites entreprises artisanales, des écoles, nous aidons les monastères, nous fournissons du matériel agricole, tout ce qui peut permettre à une communauté de travailler et vivre dignement – éventuellement en autarcie".
 
Ces dernières années, Arnaud Gouillon a reçu de nombreuses propositions politiques et a toujours refusé. "J’ai accepté celle là, dit-il, car elle a vraiment du sens avec mon engagement initial, qui est de protéger les minorités serbes, comme je le faisais depuis des années au Kosovo." Concernant le risque de se perdre à nouveau en politique, Gouillon, qui a été vacciné très jeune, se montre serein : "Le gouvernement que je rejoins est très populaire. Ils n’avaient pas besoin de moi pour "faire un coup" mais vraiment pour mener à bien une mission que j’estime taillée sur mesure. J’ai vu que je pouvais avoir un véritable impact. Ensuite, j’ai plusieurs boussoles : ma conscience, mon épouse et le regard des Serbes du Kosovo. Cela m’aide à garder le bon cap."
 
Pierre-Alexandre Bouclay
 
 
 
 
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samedi 28 novembre 2020

On connaît un homme à ses fréquentations, ou pourquoi nous nous séparons du patriarche Bartholomée

Le chef du Phanar "tolère temporairement" Sa Béatitude Onuphrye Photo: UOJ


Si le patriarche Bartholomée, qui n'a reconnu que récemment le primat de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], le traite désormais, lui et son troupeau, comme «rien», alors peut-il être considéré comme un bon berger?


Nous savons que nous sommes enfants de Dieu et que le monde entier est sous le contrôle du Malin. (1 Jean 5:19)

Continuant à discuter des déclarations insultantes du patriarche de Constantinople concernant le statut des hiérarques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]et de notre primat - Sa Béatitude le Métropolite Onuphre, que le patriarche Bartholomée «tolère temporairement» en Ukraine, je considère qu'il est important de prêter attention à certaines circonstances.

Aujourd'hui, personne ne songe jamais à cacher que l'octroi du «Tomos» est un projet purement politique qui n'a absolument rien à voir avec le bénéfice pour l'Église et le salut des âmes humaines. Il a été promu et soutenu par les gens qui adorent des choses purement politiques. Il y a certainement des aspects historiques et canoniques dans ce projet, conçus pour conférer à tous les processus une légitimité relative, mais souvent le côté éthique du problème est négligé derrière les disputes sur les canons et l'Histoire.

L'éthique des actions du patriarcat de Constantinople provoque une grande perplexité, et les déclarations du patriarche Bartholomée apparaissent comme une position cohérente qui n'implique pas, pour le moins dire, le respect des normes morales.

Par conséquent, il est facile d'expliquer pourquoi une personne considère les membres de l'Église canonique comme ceux qui ont besoin d'être «tolérés», tout en revendiquant la primauté dans tout le monde orthodoxe. Après tout, le chef du Phanar ne semble pas être du tout dérangé que, au sens éthique, la primauté implique la pastorale, l'amour et le sacrifice, plutôt qu'une attitude de «dispensation» tolérante envers quelque chose de déplaisant mais d'inévitable.

C'est ce modèle éthique particulier et subjectif de conduite qui vous permet de changer vos croyances et vos positions. Si le patriarche Bartholomée, qui a reconnu il y a quelque temps le primat de l'Église orthodoxe ukrainienne, le traite désormais lui et son troupeau comme «rien», alors Sa Sainteté peut-elle être considérée comme un bon berger? En fait, ce comportement ne peut être étayé par aucune justification historique ou canonique. Il ne peut y avoir aucune justification canonique pour aider les politiciens séculiers à persécuter l'Église. Si une personne, qui prétend être un berger mondial, se comporte de cette manière, ses affirmations semblent extrêmement invraisemblables.

Tout récemment, nous avons été témoins du soutien ardent du patriarcat de Constantinople aux hommes politiques américains, dont les préférences idéologiques contredisent fondamentalement la foi orthodoxe. Ce n'est un secret pour personne que Joe Biden et Kamala Harris (candidate au poste de vice-présidente), que le patriarche Bartholomée a accueilli avec tant d'enthousiasme, sont à juste titre considérés comme "les candidats les plus favorables à l'avortement de l'histoire". Inutile de dire que Biden et Harris soutiennent avec ferveur l'idéologie LGBT, dont les opposants sont appelés «troglodytes» par Biden. Si Biden considère son vieil ami le patriarche Bartholomée comme un "troglodyte" est une question qui peut se poser.

Quelqu'un peut remarquer qu'il s'agit d'une formalité diplomatique conventionnelle - il faut vivre d'une manière ou d'une autre, et à Istanbul, le patriarcat est extrêmement vulnérable et a besoin de la protection des États-Unis, qui, d'ailleurs, ne pouvaient pas (ou ne voulaient pas) empêcher la conversion de Sainte-Sophie en mosquée. Mais même si l'on justifie une telle diplomatie «loyale» d'une Constantinople faible et sans défense, alors d'où vient cette rhétorique ambitieuse de «primauté pan-orthodoxe»?

Je pense qu’il ne s’agit pas d’une coopération forcée fondée sur la peur et la corruption. Ici, nous pouvons voir une coopération sincère et volontaire, basée sur la coïncidence des vues et justifiée par un système éthique auto-créé.

Des processus se déroulent sous nos yeux, conçus pour créer une nouvelle mentalité, une nouvelle identité orthodoxe. Et si nous sommes d'accord avec le patriarche Bartholomée là-dessus, cela signifie que nous serons d'accord avec ses «amis» - avec tout le mouvement idéologique qui se tient derrière eux. Et l'idéologie et les objectifs de ce mouvement contrastent tellement avec la foi orthodoxe que le compromis avec eux est inapproprié non seulement pour un pasteur, mais aussi pour tout chrétien orthodoxe. Je crois que tant dans nos Églises que dans les Églises grecques, les gens voient cette "refonte" de l'Orthodoxie.

Par conséquent, aussi étrange que cela puisse paraître maintenant, pour moi, en tant qu'évêque de l'Église orthodoxe ukrainienne, les paroles du primat du patriarcat de Constantinople au sujet de sa «tolérance» à mon égard en tant qu'évêque canonique sont le signe d'une incohérence manifeste dans nos positions idéologiques. Dans le même temps, au vu de ses récentes déclarations, on a l'impression que dans la poursuite de cette volonté de nous imposer sa vision et de nous rendre au moins loyaux, il perd de plus en plus le contact avec la réalité. Hélas, une personne peut porter le titre de «Sa Divine Toute-Sainteté» et, comme les autres, succomber à de simples tentations humaines. Parmi les erreurs variées de ce monde, l'Église est appelée à témoigner de la Vérité, plutôt que d'être attachée à la queue de l'erreur qui est la plus médiatisée comme la plus prospective.

Dans l'Évangile, le Seigneur nous promet que même «les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église», mais cela ne signifie pas que l'enfer n'essaiera pas de vaincre l'Église. Je crois que l'Église survivra à l'épreuve actuelle, comme elle surmonta toutes les hérésies et schismes auparavant. Ce ne sera peut-être pas facile, même pas immédiatement, mais cela arrivera.

Nous devons tous prier avec ferveur et rechercher la sagesse et le courage de Dieu, Qui n'a pas abandonné et n'abandonnera pas Son Église.

Version française Claude Lopez-Ginisty

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