"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 30 septembre 2020

Le Pardon de Dieu

Are There Crimes That Cannot Be Forgiven?

Apollon était un berger, et avait été endurci par sa vie difficile. Un jour, il vit une femme enceinte seule dans les champs, et il fut saisi de curiosité pour savoir comment l'enfant à naître se trouvait dans le ventre de sa mère. Il la tua donc; il n'y avait personne pour l'aider. Il ouvrit son corps et regarda l'enfant mourant.

C'est une histoire sainte, croyez-le ou non. Apollon fut immédiatement accablé de chagrin et d'horreur. Il se rendit chez les moines du désert qui vivaient à Scété (en Égypte) et confessa son terrible péché. Il entendit les moines chanter : Les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, Et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; Et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère, Car il passe vite, et nous nous envolons (Psaume 90:10). Il dit : "J'ai quarante ans et je n'ai pas fait une seule prière de ma vie. Maintenant, si je vis encore un an, je ne cesserai pas de prier Dieu pour qu'il me pardonne mes péchés".

Apollon rejoignit donc le monastère et passa le reste de sa vie à prier : "Moi, en tant qu'homme, j'ai péché ; mais toi, en tant que Dieu, tu pardonnes." Avec le temps, il en vint à croire que Dieu lui avait pardonné le meurtre de la femme et ses autres péchés, mais il doutait que Dieu puisse jamais pardonner la mort de l'enfant. Un des vieux moines lui dit : "Dieu t'a pardonné même la mort de l'enfant, mais il te laisse en deuil comme ça parce que c'est bon pour ton âme". Saint Apollon est maintenant compté parmi les Pères du désert.

Quand on considère le poids de tout péché, c'est la repentance qui fait la différence, n'est-ce pas ? Le péché d'Apollon est horrible, mais sa pénitence fut profonde, et il passa le reste de sa vie à implorer le pardon de Dieu. Bien que ce soit une histoire troublante, nous reconnaissons dans ses grandes lignes quelque chose de familier à la foi chrétienne. C'est une illustration dramatique de la portée infinie du pardon de Dieu.

Le monde ne pense pas comme l'Église, quand il s'agit de péché et de pardon. Le code juridique fait d'innombrables distinctions fines pour désigner la peine exacte pour chaque nuance de transgression de la loi. Les petits délits ont de petites peines, les grands ont de grandes peines. Ainsi, une personne qui a enfreint une loi terrestre est naturellement disposée à minimiser ce qu'elle a fait ; elle peut blâmer les autres, trouver des excuses ou simplement mentir à ce sujet. Si la loi calcule une peine précise pour chaque transgression, la réponse naturelle de l'homme est la légitime défense.

Mais le "calcul" chrétien fonctionne d'une manière totalement différente. Le pardon est lié au repentir, car ce n'est pas une loi objective que nous devons maintenir, mais plutôt une relation que nous devons guérir. Imaginez que vous ayez accidentellement fait quelque chose qui a blessé quelqu'un qui vous est cher. Si vous réagissez en essayant de déterminer ce que cette blessure coûterait en dollars et en cents, et en envoyant un chèque, cela pourrait bien aggraver les choses. Des excuses sincères, même lorsqu'il n'y a aucun moyen de réparer, c'est ce qui permet de guérir une relation.

Une personne en prison a toutes les raisons de penser comme le monde le pense, et de continuer à nier sa culpabilité et à se défendre. Penser en termes de repentance et de pardon ne vient pas naturellement. C'est une intuition, une intuition spirituelle, et elle doit être enseignée. Qui atteindra ces prisonniers et leur enseignera le chemin du repentir ?

"Comment les hommes peuvent-ils faire appel à Celui en Qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n'ont jamais entendu parler ? Et comment l'entendront-ils sans prédicateur ? Et comment les hommes peuvent-ils prêcher s'ils ne sont pas envoyés ?"  (Rom 10:14-15)


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

citant

St Seraphim Prison Fellowship; Winter 2013

mardi 29 septembre 2020

Métropolite Onuphre d'Ukraine: La sanctification du corps humain

 

Métropolite Onuphre de Kiev

La personne humaine est le temple du Dieu vivant. C'est un enseignement apostolique de notre Église, ce qui signifie que, tout comme la Grâce de Dieu, la Grâce du Saint-Esprit, réside dans une Église, il en va de même pour le corps humain et nous sommes des temples du Dieu vivant. 

Nous appelons Dieu vivant parce qu'il n'est pas retranché quelque part dans les Cieux et nous croyons simplement en Lui, nous L'acceptons, mais parce qu'Il réside en nous et que nous sommes Son temple. Naturellement, saint Paul ne signifie pas qu'une partie de l'existence est le temple de Dieu, mais que la personne entière est destinée à devenir le temple de Dieu et quand cela est réalisé, cela devient une réalité. C'est la raison pour laquelle nous témoignons un grand respect et un grand honneur à la personne humaine tout entière.

Lorsque nous honorons les saints de l'Église, qui sont des personnes qui ont confirmé qu'elles sont vraiment des temples du Dieu vivant, qui ont observé Ses commandements et ont trouvé la vérité, nous n'honorons pas seulement leur âme ou leur enseignement ou même leur intellect. Nous honorons les Saints en tant que peuple entier, des personnes qui ont été sanctifiées dans leur intégralité, âme et corps. 

C'est pourquoi nous vénérons les saintes reliques des saints dans l'Église, leurs os, qui ont reçu la Grâce du Saint-Esprit et sont des temples du Dieu vivant. 

C'est pourquoi nous, les chrétiens orthodoxes, n'honorons pas simplement les reliques comme nous le ferions pour nos ancêtres, mais nous embrassons les reliques, les objets saints, les saintes icônes des saints parce que nous croyons vraiment que, de cette façon, nous communions avec la Grâce du Saint-Esprit que ces saints ont. Naturellement, ils ne l'ont pas seulement eu dans cette vie, mais ils l'ont encore d'avantage maintenant, lorsqu'ils vivent en présence de Dieu.

Il est difficile pour les gens en Occident de comprendre la vénération que nous, chrétiens orthodoxes, ressentons envers les saints lorsque nous vénérons leurs saintes reliques. 

Dans le christianisme orthodoxe, tout tourne autour du visage du saint, car la glorification concerne l'être humain tout entier des saints et les embrasse entièrement. C'est pourquoi, en termes naturels, la sainteté est identifiée à la moralité et à l'intégrité extérieure, mais ce n'est pas le seul cas dans l'Église orthodoxe.

Les saints sont, bien sûr, moraux et droits, mais la Grâce de l'Esprit Saint transcende ces caractéristiques humaines et mondaines et c'est l'énergie non créée de Dieu qui couvre l'être entier de la personne afin qu'elle soit sanctifiée dans son ensemble. 

Comme il est dit dans les Actes des Saints Apôtres - et c'est une réponse claire aux Témoins de Jéhovah et aux protestants - la femme atteinte de la maladie du sang [l'hémoroïsse de l'Ecriture, cf. (Matthieu 9,20-22)] est allée toucher l'ourlet du vêtement du Christ et a été immédiatement guérie. Nous posons donc la question suivante : est-il possible que le vêtement ait fait le miracle ? Bien sûr que non. C'est le Christ qui l'a fait. Il l'a fait par la foi de cette femme. Il est également dit dans les Actes des Apôtres, que dès que l'ombre du saint Apôtre Pierre est passée sur les malades, ces derniers ont été guéris. Ils ont même utilisé leur manteau pour faire des miracles. C'est par la foi et la Grâce du Saint-Esprit que les miracles (les miracles ou θαύματα) étaient et sont encore accomplis. 

Naturellement, les saints ne font pas de miracles eux-mêmes : c'est la Grâce du Saint-Esprit qui réside en eux et dans leurs choses qui agit avec la foi des gens et qui accomplit les miracles, les guérisons et tous les autres effets familiers que les saintes reliques et les saintes icônes accomplissent pour ceux qui les approchent avec foi.

Et quand saint Paul parle des péchés de la chair, c'est parce que nous avons le devoir de garder notre corps pur et libre de toute souillure, de tout péché, parce que le corps est destiné à être glorifié, l'ensemble du corps est destiné à la déification (θέωσης /théosis) et à la sanctification.

Lorsque nous sommes baptisés, nous sommes tous baptisés, parce que nous sommes sanctifiés comme un tout unifié. Pour cette raison, les reliques des chrétiens défunts sont toujours respectées et bien conservées. 

C'est également la raison pour laquelle l'Église orthodoxe n'accepte pas la crémation : non pas que le Christ ait des difficultés à ressusciter les morts qui ont été incinérés, mais plutôt parce que l'enterrement et l'inhumation des corps des défunts est une expression de notre foi que le corps est sacré et il est destiné à la sanctification et à la glorification, en attendant la résurrection des morts.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

lundi 28 septembre 2020

Kaleb d'Atlanta: Les Afro-Américains doivent se tourner vers l'orthodoxie pour obtenir la paix dans une Amérique violente

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Je suis chrétien orthodoxe sous la protection spirituelle de l'Église orthodoxe d'Amérique (OCA). Mon intention est de répandre la foi orthodoxe auprès des Afro-Américains. Kaleb d'Atlanta

Gloire à Jésus-Christ!

Les Afro-Américains doivent se tourner vers l'orthodoxie pour obtenir la paix dans une Amérique violente Gloire à Jésus-Christ! On pouvait voir cette phrase aujourd'hui et penser: «Comment peut-il se réjouir? Cette nation s'effondre! Il y a des émeutes et un fléau, et rien n'est fait pour lutter contre le racisme dans ce pays! 

Peut-être ont-ils raison, peut-être que la nation est en train de s'effondrer, et pourtant nous glorifions notre Grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, Celui Qui calme les émeutes (Ph 2, 10) et guérit la peste (Mt 8, 4). Mais qu'en est-il de la guérison des relations raciales? 

En tant que chrétiens, nous savons que nous sommes tous un en Christ, quelle que soit notre race ou notre identité (Ga 3:28), et malgré cela, nous sommes toujours divisés entre nous sur des critères ethniques. Ce verset est spirituel, nous sommes tous spirituellement un en Christ, et rien ne peut être assez élevé pour nous diviser en Lui, mais cela ne signifie pas que nos interactions terrestres ne se manifestent en aucune manière conformément à nos identités et classifications inhérentes. Tout cela pour dire que les Noirs, même en tant que chrétiens, auront presque universellement des interactions uniques avec d'autres Noirs qui ne se manifesteront pas dans les interactions avec les Blancs. De même, les Blancs, même en tant que chrétiens, auront presque universellement des interactions uniques avec d'autres Blancs qui ne se manifesteront pas dans les interactions avec les Noirs. 


 L'évêque Neophytos Kongai du Kenya (au centre) avec l'évêque Paul de Chicago (à gauche) et le père Alexander Koranda (à droite) dans la cathédrale Holy Trinity (2018) 

Comment concilier ce fait avec l'état actuel des relations raciales en Amérique? On pourrait penser que la solution que je propose serait de surestimer notre unité en Christ et de minimiser nos différences ethniques, mais cette affirmation implique que l'état actuel des relations raciales est en fait normal et que nous devrions utiliser la foi comme une sorte de colle étrangère pour que notre nation mourante ne se désagrège pas. Ces émeutes et conflits raciaux ne sont PAS la norme des interactions humaines. Il n’est absolument pas normal que les peuples du monde ou même au sein d’une nation se battent pour ce qui ne sauve pas. Je propose que nous revenions à la normale. Cela ne veut pas dire que nous retournons à un certain moment dans le temps, car toutes les périodes sont en proie au même conflit. Cela ne veut pas non plus dire que nous revenons à une idée de norme décidée par la population en général. Nous devons revenir à une norme objective, la norme du Christ, dans laquelle nous sommes tous selon la nôtre, mais toujours au service de la Parole immortelle de Dieu.

Comment atteindre cette supposée norme? Il me semble que c'est une utopie sur terre, mais bien sûr, nous devons être réalistes en comprenant qu'il y en aura toujours assez d'obstination pour empêcher le bien commun de prospérer. Nous POUVONS encore trouver une certaine Paix Divine dans ce monde dur, cependant, tout dépend de notre repentir. Nous devons absolument fuir les maux mêmes qui perpétuent les temps dangereux dans lesquels nous vivons. 

À une époque de meurtres injustes et d'émeutes, les Afro-Américains cherchent un espoir là où il n'y en a pas. L'Église orthodoxe a produit des saints noirs africains dont les vies sont magnifiquement enregistrées comme des moyens qui nous aident à voir comment nous pouvons marcher en Christ et comment nous pouvons acquérir l'Esprit de paix qui calme la tempête éternelle d'un monde corrompu. Notre combat n'est pas principalement physique, mais spirituel. Les démons attaquent l'homme tous les jours, poussant certains à commettre le mal, et nous réagissons de la même manière avec le mal. Nous devons être comme nos saints orthodoxes, qui ont combattu le mal et l'injustice avec amour, s’assurant ainsi de cheminer vers le Royaume des Cieux. 


 Saint Kaleb, roi d'Axoum; Saint Maurice, commandant de la légion thébaine; Saint Fulvianus Matthieu, prince et évêque d'Ethiopie; Saint Djan Darada, l'eunuque éthiopien 

Saint Moïse le Noir [ou l'Ethiopien] (330–405 après JC) était l'esclave d'un fonctionnaire du gouvernement égyptien. Il fut licencié après avoir été accusé de vol et de meurtre. Après cela, pauvre et démuni, il poursuivit une vie de crime, devenant chef de bande d'un groupe notoire de bandits. 

Ce n'est pas sans rappeler l'histoire de nombreux Afro-Américains d'aujourd'hui. Moïse cherchait autrefois à voler un propriétaire foncier local, mais le propriétaire fut alerté par un chien. En colère, Moïse chercha alors à tuer à la fois le propriétaire et le chien avant de voler le domaine. Moïse réessaya et le propriétaire fut de nouveau alerté. En colère, Moïse vola et massacré les moutons du pays, mais à ce stade, les autorités cherchèrent à l'appréhender. 



Il trouva refuge dans un monastère chrétien orthodoxe local. Là, il entendit l'appel à la repentance du Seigneur  et demanda à être tonsuré moine orthodoxe, mais il fut d'abord rejeté en raison de son passé criminel. Les moines n'étaient pas convaincus de la sincérité de son repentir, mais l'ancien voleur ne fut ni chassé, ni réduit au silence. Il continua à demander qu'ils l'acceptent dans le monastère. 



Saint Moïse se soumit aux règles les plus dures de la prière et du jeûne, faisant ses preuves auprès des moines et surtout auprès de Dieu. Il fut soumis à des attaques constantes de tentation de violence et de luxure, et pourtant avec Dieu, par la prière, il fut vainqueur et finalement il fut tonsuré moine. Après des années de service, l'évêque local jugea bon et juste d'ordonner saint Moïse prêtre. En le testant, l'évêque proclama: «Que fait cet homme noir ici?» Démonstration précoce de discrimination fondée sur la race, saint Moïse fit ses preuves en refusant de se mettre en colère, et en choisissant plutôt de se retirer silencieusement de la situation. L'évêque vit cela et fut impressionné par la repentance de saint Moïse et il l’ordonna. Saint Moïse nous montre que nous n'avons pas besoin de laisser la criminalité nous définir. Nous n'avons pas à participer au jeu qui essaie de faire de nous des criminels. Avec le Christ, nous pouvons surmonter ce qui nous fait du mal. Cela ne viendra pas de l'écoute du Diable et de ses appels à la violence.


 Mgr Sylvestros de Gulu et de l'Est de l'Ouganda, le métropolite Innocentios du Rwanda, le métropolite Jonas de tout l'Ouganda, l'évêque Neophytos Kongai du Kenya 

Les émeutes naissent de la colère et de la haine. Les mouvements modernes tentent de se débarrasser de cette haine envers ses semblables en encourageant plutôt la haine contre les autres. La violence est la conclusion logique de la haine, et lorsque notre culture apprend à haïr, le conflit est inévitable. Ce sont toujours les organisations créées par l'homme qui tomberont dans des pièges comme ceux-ci, car elles mettent leur confiance dans la faillibilité de l'homme dans l'espoir que, par certains moyens, leurs tourments dans cette vie cesseront. Les Saintes Écritures nous avertissent de ne pas mettre notre confiance dans les princes en qui il n'y a pas de salut (Ps 146: 3). Des organisations telles que «Black Lives Matter» sont vraiment un abus de langage, car dans leur quête pour tenter de convaincre leurs homonymes, ils ont nié la valeur des Noirs et en ont fait des pions dans un jeu plus grand qui ne recherche que la destruction. Ils se sont idiotement convaincus que les Noirs ne sortiront jamais de leurs luttes, alors ils ont plutôt choisi de forcer tout le monde à demeurer dans leurs luttes. «Black Lives Matter» ne sera jamais en mesure de convaincre les gens de leur position parce que la philosophie qui forme le fondement de leur processus de pensée ne peut expliquer pourquoi une vie importe, et encore moins la vie noire. Sans le Christ, règle objective de la moralité, il n'y a aucune raison de supposer que les vies des Noirs comptent réellement, car sans le Christ, rien n'a d'importance. Nous voyons nos saints orthodoxes lutter pour les vies noires d'une manière à laquelle rien dans le monde moderne ne peut se comparer parce qu'ils ont fondé leur défense des vies noires sur le Christ notre vrai Dieu et son Église orthodoxe une, sainte, universelle et apostolique. alors ils ont plutôt choisi de forcer tout le monde à s'attarder sur leurs luttes. 


Saint Elesbaan d'Ethiopie (510-540 A.D.), également connu sous le nom de Saint Kaleb d'Axoum, qui est mon saint patron, nous montre comment vivre une vie pieuse en défendant les vies noires. 

Saint Elesbaan d'Ethiopie fut un monarque chrétien orthodoxe de l'Empire d'Axoum quand il fut porté à sa plus grande ampleur, et tout cela pour la protection de ses chrétiens orthodoxes. 

Lorsqu'il fut averti que les seigneurs de guerre juifs [*] opprimaient les chrétiens orthodoxes au Yémen et en Himyaritia [ou Omiritia], tout comme le nombre de navires d'esclaves en Amérique possédés et exploités par des juifs, saint Elesbaan se mobilisa immédiatement pour envahir la région, car il ne pouvait pas supporter de rester les bras croisés pendant que son son propre peuple était massacré. 

Il déclara la guerre à Dunaan, mais sa campagne militaire échoua. Souhaitant connaître la raison de sa défaite, saint Elesbaan, par une révélation d'en Haut, il se tourna vers un certain ermite. Celui-ci révéla à l'empereur qu'il avait agi injustement en décidant de se venger de Dunaan, puisque le Seigneur avait dit: «A moi la vengeance et la rétribution ! (He 10:30). 

L'ermite conseilla à Saint Elesbaan de faire le vœu de consacrer ses derniers jours de vie à Dieu, d'échapper à la colère de Dieu pour sa vengeance volontaire, puis de vaincre Dunaan. 


Saint Elesbaan fit un vœu au Seigneur, et marchant avec son armée contre l'ennemi, il le vainquit, le captura et l’exécuta. Après la victoire, le saint résigna sa position d'empereur, s'isola dans un monastère et pendant quinze ans il vécut dans un jeûne et une ascèse stricts. 

Que voyons-nous ici? Ce pieux roi a laissé la colère et la vengeance injuste l'emporter sur son esprit et, par conséquent, a perdu sa bataille pour la défense des vies noires [Black Lives]. Cela reflète très bien le conflit moderne en Amérique, qui ne fait qu'entraîner davantage de souffrances pour les Afro-Américains en raison du refus de notre peuple de se repentir devant Dieu et de chercher à surmonter de façon juste tout mal qui nous met en péril. 

Les Afro-Américains sont un troupeau divisé. Nous ne sommes pas satisfaits de nos églises modernes, qui ont toutes dévié de la foi orthodoxe originelle. Nous nous battons, dégradant les deux sexes pour des stéréotypes sans fondement, nous tuons notre enfant à naître dans l'utérus, nous nous laissons influencer par la simple propagande des médias traditionnels qui ment pour nous inciter à la violence. 

Nous faisons toutes ces choses alors que nous pourrions nous sauver nous-mêmes et nous sauver les uns les autres par notre Seigneur Jésus-Christ. 

Et si nous sommes déjà tourmentés par les péchés? Certes, nous le sommes tous. Beaucoup d'entre nous fréquentons hypocritement l'Église tout en rentrant chez nous pour vivre nos iniquités: la fornication et l'adultère, les principales causes de l'épidémie d'absence de père noir en Amérique. L'avortement, qui nous tue plus que n'importe quel groupe extérieur ou que toute autre maladie. Des garçons et des filles innocents se sont fait voler la vie simplement parce que cela nous dérangerait. Pourquoi ne nous élevons-nous pas contre la destruction des vies noires dans l'utérus autant que nous le faisons quand ils sont tués dans la rue? Toutes ces émeutes et aucune n'a détruit le planning familial! Cela montre où sont nos priorités en tant que peuple américain. 

Nos églises nous ont laissé insatisfaits parce qu'elles aussi se soumettent à la l’esprit du monde. C'est un témoignage de leur déviation de la foi des apôtres. Jean 5: 39–40 [Vous sondez les Écritures, car en elles vous pensez avoir la vie éternelle; et ce sont elles qui rendent témoignage de moi. Mais vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie.] Malgré tous nos péchés, notre Dieu est un Dieu aimant et miséricordieux, cherchant le salut de tous ceux qui se repentent et se tournent vers lui. Tout comme les Écritures disent qu'un meurtrier n'a pas de vie en lui (1 Jn 3:15), la vie éternelle nous est toujours offerte par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Tim 6:12, Rm 6:23, Gal 6: 8) à travers son Église orthodoxe (Mt 16, 18). Nos saints orthodoxes sont le modèle de la repentance. 


Saint Fulvianus était un prince d'Ethiopie au moment où l'apôtre saint Matthieu arriva dans le pays. L'apôtre Matthieu y établit une oasis en utilisant un sceptre miraculeux qui lui avait été donné par Dieu, et par les miracles qui y sont attribués, il amena de nombreux Noirs à la foi chrétienne orthodoxe. 

Cela dissipe déjà le mythe usé selon lequel le christianisme est la religion de l’homme blanc pour opprimer les Noirs. 

En vérité, l'orthodoxie est la foi chrétienne originelle, et elle a fait certaines de ses premières œuvres dans les nations africaines... mais je m'éloigne du sujet. 

Le prince Fulvianus vit les miracles et il fut en colère parce que c'était un païen convaincu. Le prince Fulvianus saisit saint Matthieu, érigea des idoles autour du saint Apôtre et l'attacha pour le brûler vif. Saint Matthieu mourut et livra son âme au Seigneur, mais son corps fut miraculeusement indemne. 

Le prince Fulvianus fut profondément troublé à la vue de cela, mais il avait toujours ses doutes sur la Vraie Foi. Il ordonna que le corps du saint Apôtre soit jeté à la mer dans un cercueil en métal, exigeant que le Dieu de Matthieu protège à nouveau son corps car il était protégé des flammes. Plus tard, l'âme de l'apôtre Matthieu apparut aux communautés orthodoxes qu'il avait établies et leur dit d'aller au rivage, où elles trouvèrent le cercueil échoué, et le corps incorrompu de saint Matthieu à l'intérieur. 

Saint Fulvianus implora désespérément le pardon de ses péchés, reçut le baptême et la confession du clergé orthodoxe. Le prince abdiqua son règne pour consacrer sa vie au Christ et devint prêtre, puis finalement l'évêque du lieu et passa les années restantes de sa vie à prêcher l'Évangile de Jésus-Christ. 

Ainsi nous voyons que, peu importe à quel point nos actes sont mauvais, Dieu nous offre le sacrement de la confession, par lequel nos péchés sont remis. 

Nous devons tous vivre une vie pleine de repentance afin que la même fin rencontrée par nos saints orthodoxes soit atteinte par nous. 

Nous avons déjà vu que ces organisations du monde ne sont pas à notre avantage ultime, mais comment pouvons-nous être si prompts à faire confiance à l'Église orthodoxe? 


Saint Djan Darada, également connu sous le nom de saint Aetius, est l'eunuque éthiopien du livre des Actes. (Actes 8: 26–40 [Un ange du Seigneur parla à Philippe, disant: "Lève-toi et va vers le sud le long de la route qui descend de Jérusalem à Gaza." C'est le désert. Alors il se leva et partit. Et voici, un homme d'Ethiopie, un eunuque d'une grande autorité sous Candace, la reine des Ethiopiens, qui avait la charge de tout son trésor et était venu à Jérusalem pour adorer, revenait. Et assis dans son char, il lisait Ésaïe le prophète. Alors l'Esprit dit à Philippe: "Approche-toi et rattrape ce char." Alors Philippe courut vers lui et l'entendit lire le prophète Isaïe, et dit: «Comprends-tu ce que tu lis?» Et il a dit: "Comment puis-je, à moins que quelqu'un ne me guide?" Et il demanda à Philippe de monter s'asseoir avec lui. L'endroit dans l'Écriture qu'il a lu était le suivant: «Il a été conduit comme un mouton à l'abattoir; Et comme un agneau devant son tondeur se tait, Il n'ouvrit pas la bouche. Dans son humiliation, sa justice fut ôtée, et qui déclarera sa génération? Car sa vie est enlevée de la terre. Alors l'eunuque répondit à Philippe et dit: "Je te demande, de qui le prophète dit-il cela, de lui-même ou d'un autre homme?" Alors Philippe ouvrit la bouche et, commençant par cette Écriture, lui prêcha Jésus. Alors qu'ils descendaient la route, ils arrivèrent près de l'eau. Et l'eunuque dit: «Vois, voici de l' eau. Qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé? » Alors Philippe dit: "Si tu crois de tout ton cœur, tu le peux." Et il répondit et dit: «Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.» Il ordonna donc au char de s'arrêter. Et Philippe et l'eunuque descendirent dans l'eau, et il le baptisa. Or, lorsqu'ils sortirent de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, de sorte que l'eunuque ne le vit plus; et il continua son chemin en se réjouissant. Mais Philippe fut retrouvé à Azotus. Et de passage, il prêcha dans toutes les villes jusqu'à ce qu'il soit venu à Césarée.] Nous voyons dans l'histoire de Saint Djan Darada la nécessité de faire confiance à nos évêques, qui ont reçu l'autorité de lier et délier sur la terre comme au Ciel (Mt 18, 18), et qui ont reçu le pouvoir de pardonner les péchés par notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ (Jn 20, 23). 


Le Royaume des Cieux est notre joie éternelle (Héb 11, 16), la libération de l'esclavage du péché (Rm 6, 16) et la fin de toutes les luttes terrestres (Ap 21, 4). Quiconque peut offrir cela est digne de confiance et seule l'Église orthodoxe le peut. Même si vous ne considériez pas le Royaume des Cieux, pour une raison étrange, nous ne pouvons voir que l'accomplissement de relations raciales appropriées par l'Église orthodoxe. 


Comme vu précédemment, aucune organisation créée par l'homme ne va finalement nous sauver, elles nous égareront. Seule la foi orthodoxe est capable de rendre compte de la justification éthique de l'importance de la vie et de l'appliquer de manière universelle. 

dimanche 27 septembre 2020

Jean-Marie Gobert : La Prison de la Santé

Descartes: Larvatus prodeo
J'avance masqué!

Au marché de Brive-la-Gaillarde …

Nommons-le Pierre : tôt le matin, le voilà qui s’affuble d’un masque, bien que ce ne soit pas carnaval. Pierre se hâte de faire ses emplettes à potron-minet, en un marché rendu célèbre par Georges Brassens, avant que la chaleur du mois d’août ne devienne suffocante, avant que l’affligeant spectacle d’une théorie de bipèdes grimés en égrotants ne lui refile le virus … de la mélancolie ! Pierre se dépêche.  Mais une file d’attente s’est déjà formée devant un chaland réputé. Les quidams auxquels il s’agrège patientent, non sans quelque servilité. Notre homme, quelque peu frotté de philosophie, les regarde, autant que faire se peut, au travers de ses lunettes embuées et se dit, in petto, que les français sont, cette fois, effectivement tous devenus cartésiens, quoique de façon inattendue : ils font leur la devise de l’auteur d’un célèbre Discours : larvatus prodeo, je m’avance masqué ! Las ! Voilà qu’un intrus sans masque rejoint la file. Ah, l’horrible gaulois ! Des invectives fusent !  Une dame, mollement accorte, le gourmande avec arrogance, et stigmatise avec force décibels l’irresponsabilité et l’égoïsme assassin d’un tel insolent !  « L’enfer, c’est les autres », vaticinait le triste Sartre il y a un demi-siècle… son aphorisme fallacieux acquerrait-il désormais quelque véracité ? Désireux d’exorciser une sinistrose rampante, agacé par la pléthore de placards qui, en leur arrogante banalité, vantent les vertus salvifiques des masques et des distances, notre homme se carapate chez lui, presque apaisé par la perspective de se laisser réconforter par l’écoute purificatrice de quelque belle musique distillée par sa station préférée. Encore devra-t-il éviter de tomber sur un de ces étonnants « messages » concoctés par quelques drôles de la Santé Publique, proclamant que nous aimerons bien mieux notre grand-mère en ne l’approchant pas, que la fête familiale sera autrement joyeuse en étant délestée du moindre bisou et de la moindre esquisse de câlin. Orwell, vous connaissez ?

C’est grave, Docteur ?

Laissons Pierre à ses déconvenues. J’entends déjà les désapprobations de tel ou tel lecteur : mais enfin, cher scribouillard, ignoreriez-vous que ce Covid 19 est une maladie dont on peut mourir ? Que beaucoup trépassent en étouffant ? Que le coronavirus semble susceptible d’altérer, chez ceux qui en ont réchappé, les fonctions cardiaques, pulmonaires ou cérébrales ? Non, cher lecteur, je ne l’ignore ni ne le nie. J’ai bien en tête qu’à ce jour, 30 000 décès sont imputables, en France, au coronavirus. Mais les chiffres doivent toujours être interprétés, d’abord parce que nombre de ces décès concernent des personnes âgées, ou malades, ou les deux à la fois ; autrement dit, le virus fut cet agent de trop portant un coup fatal à des organismes déjà fort délités. Nous ne sommes pas en présence de ces épidémies terrifiantes décimant une population en quelques semaines, tous âges confondus. Le virus auquel nous sommes confrontés n’est souvent, jusqu’à ce jour, qu’une cause occasionnelle de décès. Ensuite, ces mêmes chiffres doivent être comparés à d’autres données statistiques, ne serait-ce que celles des morts liées à une grippe saisonnière « ordinaire » affectant tout de même, en France et par année, 12 000 personnes, ou celles des cancers responsables de 150 000 décès par an, dans notre pays. Aurai-je le mauvais goût de rappeler que le nombre d’avortements pratiqués en France chaque année est supérieur à 200 000 ? (Chiffres de l’INED)

De la réalité et de ses représentations …

Certes, ni les avortements ni les cancers ne sont contagieux. Il reste que la disproportion entre les effets de l’épidémie et les conséquences des décisions prises pour l’enrayer ne peut que laisser perplexe quiconque accepte de réfléchir sans se laisser circonvenir par ses peurs, leur mise en scène médiatique ou son propre imaginaire. La philosophie stoïcienne invitait ses adeptes à toujours distinguer les « choses » les « événements » et la représentation que je m’en fais, car mon mal-être, disaient ces adeptes du Portique, procède davantage de mes représentations que du réel auquel elles se réfèrent. Si, au motif que la carrosserie de ma voiture a été éraflée, j’impose à tout un chacun un faciès furibard, épanchant ma bile du matin jusqu’au soir, il apert en effet que mon cinéma intérieur, plus que la tôle froissée, constitue la source véritable de mon irascibilité.  Or, ce que nous avons eu à vivre depuis le 17 mars 2020, premier jour de « confinement » renvoie bien davantage aux représentations induites par l’épidémie qu’aux effets réels de cette dernière.  Précisons tout de même : les effets professionnels, scolaires, familiaux de la législation liée à une situation dite « d’urgence sanitaire » ne relèvent pas de l’imagination d’un chacun, mais de décisions politiques dans lesquelles, certes, l’imaginaire n’est pas absent ; c’est cela qu’il convient d’examiner à présent. 

Vous avez dit « scientifique ? »

Mis en scène avec complaisance par le gouvernement, un spectacle du « scientifique » s’est proposé de scander, au long de plusieurs semaines, le quotidien des téléspectateurs confinés. Un imaginaire à plusieurs niveaux. D’abord, celui de la gestion scientifique. Celui-là est ancré dans la confusion, qu’elle soit réellement crue ou seulement feinte, entre le politique et le savoir, entre l’action et, disons, la gestion. En effet, le domaine propre du politique est, par essence, celui de l’action : la racine latine de ce terme évoque une mise en mouvement. Agir, c’est mettre en mouvement des hommes. Il n’est pas certain que le politique y parvienne, et moins encore que ceux auxquels le pouvoir s’adresse se meuvent comme il le souhaiterait. L’action, porte sur des hommes, lesquels restent toujours caractérisés par de l’imprévisibilité : action et imprévisibilité restent indissociables. Outre celui de l’action, le domaine propre du politique est encore celui de la décision, laquelle est irréductible à un savoir : une décision fait toujours face à une situation complexe, instable et urgente, tandis que l’élaboration d’un savoir suppose une capacité d’analyse, le repérage de relations constantes, toutes choses qui demandent du temps, plusieurs années. Les qualités de l’homme d’action se nomment discernement, fermeté, courage, aptitude à entrainer et à persuader. Le tempo de l’action n’est donc évidemment pas le même que celui des laboratoires et des sciences ! Certes, un homme d’Etat peut s’entourer de savants, mais sa décision demeurera politique, donc de l’ordre d’un pari, éventuellement réfléchi ; elle ne pourra jamais dériver d’une science, elle devra le plus souvent se contenter de discerner le moindre mal, sans certitude d’y être parvenu. 

La mise en scène du « scientifique » …

Outre cet imaginaire de la « gestion scientifique », un second degré d’illusion est advenu grâce à l’institution, le 10 mars, du « Conseil Scientifique Covid 19 ». L’imaginaire ne provient pas, ici, des personnes le composant, et dont les compétences en épidémiologie sont, pour nombre d’entre elles, reconnues, mais plutôt de ceux qui ont institué un tel conseil, en escomptant évidemment quelque bénéfice politique consécutif à une telle création administrative. Or, ce bénéfice ne peut advenir que si le comité est suffisamment souple et habile pour répondre non à attentes véritablement scientifiques, mais à des représentations scientistes, faisant du savoir un pourvoyeur de certitudes stables sur lesquelles on puisse faire fond en toute confiance. Et c’est cela, justement que le dit Conseil scientifique ne peut fournir. En effet, le coronavirus concerné ne s’étant manifesté que très récemment, les scientifiques ne peuvent qu’élaborer un savoir à partir d’une multiplicité d’études sur ses modalités de diffusion, de contamination : cela requiert un croisement de données fiables, méthodiquement établies et croisées, cela requiert du temps. Ce sera dans un ou deux ans, voire davantage, que des hypothèses vérifiées et qui n’auront pas été invalidées par d’autres travaux prendront rang d’affirmations scientifiques. Or, le Pouvoir voudrait des réponses hic et nunc ! Redisons-le une fois encore : la temporalité de l’action ne peut pas être à l’unisson de celle du savoir !

« La science », l’imaginaire, le sacré …

Néanmoins, ce Conseil, mais surtout la mise en scène politico-médiatique dont il fit l’objet, avec cette grand-messe quotidienne nous racontant l’avancée du mal avec force sigles et chiffres supposés « faire scientifique » a tenu lieu de journal des opérations en temps de guerre ! L’infantilisation, induite de façon inévitable par ce genre de cérémonie, lui a emboîté le pas : « Attention ! Si vous ne faites pas ceci ou cela - avec des injonctions variables au fil des jours - vous serez punis - pardon, confinés – plus longtemps ! »  Les chiffres du jour avec lesquels on nous rebattit les oreilles firent office de jugement jupitérien, lequel tantôt justifiait un durcissement des peines, tantôt faisait miroiter quelque élargissement…  A cette sacralité du chiffre s’adjoignit la magie du jargon, avec -par exemple- ce terme de cluster qui sonne tout de même autrement savant que l’expression banale et claire de foyer épidémiologique ! En regardant, de temps à autre, ce spectacle offert par nos doctes grâce à la munificence des grands du jour, je ne pouvais m’empêcher de songer à ce qu’écrivait Emile Durkheim il y a plus de cent ans dans Les formes élémentaires de la vie religieuse : « La valeur que nous attribuons à la science dépend (…) de l’idée que nous nous faisons collectivement de sa nature et de son rôle dans la vie. (…) c’est qu’en effet tout dans la vie sociale, la science elle-même, repose sur l’opinion »

L’auteur ne dit pas que le contenu des sciences repose sur l’opinion, ce qui serait absurde, mais que la recevabilité de ce contenu est fonction de l’opinion. Et c’est bien pour cela que ces grandes liturgies sont loin d’avoir pleinement eu l’effet escompté : la parole des scientifiques n’est certes pas frappée du même discrédit que celle des politiques, mais elle ne fait plus non plus, ipso facto, autorité. Je n’éprouve, en ce qui me concerne qu’allergie et malaise, devant la montée des incompétences crasses et ignares qui, au nom d’une soi-disant liberté de pensée assènent via quelques « réseaux sociaux » (sic) la fatuité de leurs élucubrations. Néanmoins, comment ne pas comprendre l’attitude goguenarde avec laquelle nombre d’informations médicales et pharmaceutiques, en particulier, sont désormais, à tort ou à raison, reçues ? Le lobbying pharmaceutique joint à la pleutrerie ordinaire de tant de politiques en sont la cause : scandale du médiator, scandale du distilbène, dramatisation outrancière du virus H1N1 en 2009, obligation, depuis le 1er janvier 2018, d’injecter 11 vaccins contre trois auparavant, parce que ces trois ne rapportaient plus un kopek aux laboratoires … toutes ces impostures ou ces abus de pouvoir ont été accompagnés à chaque fois d’un argumentaire cynique et mensonger concocté sur des prémisses censées scientifiques… et tout cela a laissé des séquelles dans les esprits aussi !

Nos représentations font surgir une réalité …

Essayons d’approfondir notre réflexion, en revenant un moment à cette distinction stoïcienne évoquée plus haut entre les événements et la représentation de ces événements.  Pour ce faire, rappelons qu’entre 98 et 99 % des personnes atteintes de la Covid 19 en réchappent. L’incidence des décès dus à cette maladie sur les statistiques de la mortalité ne semble pas, à ce jour, devoir être supérieure à la grippe asiatique de 1959 ou à celle de Hong-Kong de 1969. C’est grave, ce n’est non plus la peste et le choléra. Dans le département de la Dordogne, à la date du 11 août 2020, 14 décès ont été imputés au Covid 19, 37 en Corrèze, 1 … en Lozère. Encore faudrait-il connaître l’âge et les pathologies de chacune de ces personnes. La ville de Paris a enregistré 1790 morts, soit 0,08 % des habitants, même taux pour le département de la Moselle, avec ses 847 décès. Voilà pour quelques-unes des « données » cliniques et démographiques. Or, tout autres sont les effets sociaux qui ont affecté et affectent toujours l’ensemble de la population, du territoire. Ces effets sociaux ne sont pas dus à la Covid 19, mais à la représentation que ceux qui nous gouvernent s’en sont faite.  Ainsi, en Lozère et en Dordogne aussi, comme à Paris, comme en Moselle, tous les commerces ont été fermés et nombre d’entre eux ne rouvriront jamais, toutes les entreprises accusent des pertes plus ou moins abyssales, certaines seront acculées au dépôt de bilan. Plus dramatique encore et surtout davantage contestable s’il se peut, toutes les personnes âgées résidant dans les EPHAD se sont retrouvées de facto séquestrées, les mourants sont partis dans une totale solitude sans croiser le regard d’un proche, d’un parent, et que dire enfin des désarrois psychiques, des états dépressifs induits par l’enfermement ? Les pertes des commerces et des entreprises peuvent être quantifiées, chiffrées ; les souffrances humaines ne peuvent pas l’être et ne pèseront pas, à cause de cela, pour grand-chose dans les discours publics et dans les décisions à venir. 

Le scandale des EPHAD

C’est pourtant dans ces domaines que se trouvent les plus grands scandales, si révélateurs du degré de déshérence spirituelle dans lequel nous sommes tombés.  J’évoquerai l’exemple de Bruno, dont le père était entre la vie et la mort bien avant le confinement, et se trouvait dans un établissement de soins. Ce père décède vers la fin du mois de mars :il n’est d’ailleurs pas interdit de penser que le papa s’est laissé mourir, n’ayant plus la visite de son épouse ni de ses enfants et petits-enfants … Faut-il préciser que Bruno n’aura pas eu le droit de visiter son père, de l’embrasser, de lui tenir la main, de lui parler. Au nom – soi-disant - de la santé publique, les gestes élémentaires d’humanité et de compassion sont devenus prohibés. Au nom de la vie biologique, avec comme critère un taux de mortalité de 0,08 %, l’humanité de la personne se retrouve éliminée…. Les prétentions de Léviathan entendent d’ailleurs, comme dans Antigone, régir l’au-delà de la mort : aucun temps de prière à l’intérieur de l’établissement ne sera autorisé et les funérailles, avec une assemblée réduite à une dizaine de personnes ne devront pas, en principe, excéder quelques dizaines de minutes … Evoquons encore une autre situation, celle de Marion. La santé de ses vieux parents, presque nonagénaires, s’est rapidement dégradée en mars dernier, rendant nécessaire une hospitalisation, puis un séjour en Service de soins et de rééducation. Toutes les visites y furent assujetties au bon vouloir du médecin du service, qui les interdit. De surcroît, il était impossible de remettre en mains propres effets personnels ou autres objets ; tout cela devait être déposé à l’accueil avant 16 h et en semaine seulement. Marion et ses frères ont ensuite trouvé une place en EPHAD pour leurs parents, et espéraient les rencontrer à cette occasion, mais la direction de cet établissement leur fit comprendre que ces derniers, venant d’une autre maison, seraient d’abord assujettis à une mise en quarantaine. Bref, Marion s’est vue interdire toute visite à ses vieux parents depuis trois mois. De telles situations ont dû se répéter des milliers de fois … mais ne désespérons pas, et ne croyons pas, en pensant à ces milliers de drames, qu’en notre beau pays de France le droit des familles soit malmené. Non : dans une décision du 7 août dernier, le Conseil Constitutionnel  s’est opposé à ce que des mesures de sûreté soient appliquées à des auteurs d’action terroristes, au sortir de prison, car ces dernières porteraient atteintes  « au droit de mener une vie familiale normale » ( § 15) Pour toutes ces familles ayant des parents âgés qui furent de facto séquestrés, une telle décision ne peut que choquer : certes, le droit est flexible, mais cela justifie-t-il des appréciations aussi contradictoires de situations humainement comparables ?

Nous avons vécu, et cela risque de perdurer encore, une situation stupéfiante dans laquelle notre quotidienneté ne fut qu’exceptionnellement affectée par une épidémie qui - redisons-le - est réelle et peut avoir des effets redoutables, alors que cette même quotidienneté s’est trouvée tourneboulée par des injonctions politiques et administratives prises au nom de la lutte contre ladite épidémie. Ainsi, j’ignore s’il y a un seul malade lorsque je fais mon marché, mais je dois déambuler au milieu d’une cohorte de martiens avec le même déguisement qu’eux. Au nom de ma santé, je ne puis plus travailler, ni aller écouter des cours, ni conduire mes enfants à l’école, ni me rendre au cinéma, au théâtre à l’Opera, à l’église. Au nom de ma santé, je suis sommé de vivre comme en résidence surveillée, au nom de ma santé je me dois de me contenter d’une vie étriquée, de me réduire à une sorte de monade hérissée de barrières et pour laquelle toute proximité d’une autre monade ne peut qu’être source de risques et de périls. Au nom de la lutte contre une calamité éventuelle, l’existence réelle est sommée de se caparaçonner dans l’uniforme d’une sorte d’immense hôpital. 

Sur l’imaginaire : mainmise du politique, puissance d’une idéologie ? 

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? En France, la crainte qui servit de levier et conduisit au confinement général fut de voir les unités de soins intensifs dramatiquement insuffisants face à l’afflux des besoins. Crainte au demeurant respectable, crainte de gestionnaires : il s’agissait, au fond, de « gérer les flux » et d’éviter une cascade de procès émanant des familles auxquelles l’accès à ces soins aurait été refusé, faute de place. Mais la disproportion entre ces soucis de responsables de la santé et le quasi-enfermement d’une population entière reste patente et stupéfiante. Cette évidente disproportion, cette étonnante opération administrative et politique mise en place, au moins en théorie, dans le monde entier laisse perplexe. En effet, plus fortes sont les peurs, et plus les gains engrangés par des laboratoires inventeurs de vaccins seront substantiels. Plus les conséquences économiques seront dramatiques, plus il sera aisé de pérorer dans quelque temps, l’air grave, sur l’urgence de réduire les coûts salariaux. Manipulation de l’opinion à une échelle mondiale ? Je ne sais. L’opinion se manipule, évidemment, mais pas à partir de rien, mais en s’ancrant, pour les parasiter, sur des croyances, sur des illusions préexistantes. Et, sauf si l’on a la malchance de vivre au cœur d’un pouvoir totalitaire, l’acteur de ces manipulations ne peut être unique. Mais je laisse ces questions à des politologues, pour m’intéresser à ces croyances justement, à ces illusions rendant possibles une aberration comme celle en laquelle nous sommes englués. 

Cet espèce de de pouvoir tératologique  auquel la population consent ou, du moins, contre lequel elle ne se rebelle pas, ressemble bien moins aux totalitarismes de type nazi ou soviétique qu’à ce que Tocqueville nommait, faute de mieux, un « despotisme » : l’érection d’un pouvoir tutélaire, absolu « qui ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance », un pouvoir qui, laissé à sa logique, « nous ôterait entièrement le trouble de penser et la peine de vivre  pour reprendre des lignes célèbres de la Démocratie en Amérique. ». Si logique totalisante il y a dans l’espèce de despotisme actuel, elle ne procède pas d’une intention politique et gouvernementale. Elle est autrement prégnante, elle est idéologique, ancrée dans le schème fondateur de la mythologie moderne, ou post-moderne : l’homme est sur terre pour être heureux, la santé est l’ingrédient de base de ce bonheur, et « la » science, par les suites techniques qu’elle rend possibles et dont elle est désormais indissociable, offre le moyen de garantir à cette santé toute la place qui lui revient. Voilà, esquissée grosso modo, ce me semble, le cœur de l’imaginaire actuel. La santé tient lieu et place du salut dans la mesure où l’idée que notre vie puisse ne pas se limiter pas à l’existence présente est devenue exotique pour la plupart des hommes d’aujourd’hui. 

Remarques sur la sacralité

Voilà pourquoi une menace globale portant sur notre santé, qu’elle soit réelle ou démesurément dramatisée, fera aisément entrer dans de la sacralité, avec en particulier la dichotomie du temps sacré et du temps profane. Le premier est, par définition temporaire, provisoire, marqué par des excès et des inversions de norme. C’est, au fond, l’imaginaire sollicité par notre chef d’Etat scandant « Nous sommes en guerre ! » A l’aune du raisonnable, une telle affirmation n’est qu’une billevesée. Mais, dans l’escarcelle de l’imaginaire – et c’est avec elle que l’on mène les peuples – elle n’est pas si mal vue : une guerre a toujours une fin. Les lois du temps profane y sont modifiées, voire suspendues, voire inversées. Ainsi l’obligation d’une présence scolaire se mue-t-elle en une interdiction, l’injonction de se rendre au travail est remplacée par celle de privilégier le télétravail depuis son domicile, l’interdiction d’avoir le visage masqué dans les espaces et lieux publics se mue en obligation de porter un masque etc…Et le moment fort, celui du triomphe sur cet absolu du mal qu’est la maladie adviendra avec la fabrication, par la conjonction de la Science et de la Technique toujours triomphantes, de quelque vaccin assurant vie et  santé pour tous …et le retour à un temps profane d’agitation et de consommation !

Essayons d’aller encore un peu plus loin. La sacralisation de la santé et l’exorcisme symbolique de la mort qui en est le corollaire, sont au cœur des désinformations, des dramaturgies, des illusions sans lesquelles cette espèce de despotisme que nous venons d’évoquer ne pourrait prendre racine. Une telle sacralisation   est déjà irrecevable dans une approche purement raisonnée, philosophique, comme nous allons le voir, et elle l’est a fortiori dans la foi chrétienne. Evoquons donc des sagesses antiques, qu’il s’agisse du platonisme, de l’aristotélisme, du stoïcisme : nous rencontrons une interrogation convergente sur ce que l’on nommait alors le souverain bien : que peut bien être un bien au-dessus des autres, un bien qui mérite d’être atteint pour lui-même et non en vue d’autre chose ? Cette investigation commune avait conduit à proposer comme une liste de l’ensemble de ce que les hommes considèrent, à tort ou à raison comme des biens. Et, dans cette nomenclature il était d’usage de distinguer les biens extérieurs et intérieurs. Sont extérieurs les biens qui ne qualifient pas ma pensée ou mon éthique et ne peuvent être garantis par ma seule volonté : la richesse, l’honneur, l’amitié, la santé par exemple. Aucune de ces données n’est, en elle-même méprisable, il est même possible d’affirmer que la richesse est préférable à la pauvreté, l’honneur au mépris, la santé à la maladie. Mais aucun de ces soi-disant biens ne peut être érigé en souverain bien. D’abord, ils ne dépendent pas de moi : guerres, maladies, désastres naturels peuvent me faire basculer de l’abondance à l’indigence. La versatilité de l’opinion peut, en quelques jours, faire plonger les grands de ce monde du pinacle du pouvoir à l’opprobre de la prison. L’accident, la maladie bouleversent en quelques heures une existence humaine etc. Voir dans ces biens apparents un bien suprême est un sûr moyen de s’assujettir, de consentir à devenir dépendant puisqu’aucune d’eux n’est en mon pouvoir. Leur désir peut même conduire à une servilité politique si j’imagine que le Pouvoir est à même de me garantir honneur, richesse ou … santé !  Surtout, le bien véritable de l’homme, enseigneront ces sagesses, ne peut se trouver qu’en lien avec ce qui lui est propre et le distingue des animaux : son aptitude à penser, à réfléchir. C’est avec la tempérance, avec la force d’âme, avec la sagesse que nous serons dans les terres des véritables biens. Epictète fera ainsi remarquer que la maladie ne m’empêche pas de demeurer ou de devenir un homme honnête …

La peur de la mort, l’enseignement des Stoïciens…

Quant à la peur de la mort, ces mêmes philosophies ont su montrer la nécessité de l’apprivoiser. Chacun connaît l’aphorisme de Platon selon lequel « Philosopher, c’est apprendre à mourir », autrement dit la philosophie, en montrant la valeur singulière de l’esprit, de la pensée, nous accoutume à mettre cet esprit au-dessus du corps, à l’en séparer, en quelque sorte, ainsi qu’il adviendra à notre mort. Les stoïciens, ceux en particulier qui vécurent au sein de l’empire romain, au sein d’une organisation méthodique du pouvoir, posèrent même la crainte de la mort comme la source de tous les maux pour l’homme : en effet, le Pouvoir peut fort bien me mettre à mort et si je me laisse tétaniser par cette antipathique possibilité, je me love dans une attitude de consentement à la servilité : « As-tu bien dans l’esprit que le principe de tous les maux pour l’homme, de la bassesse, de la lâcheté, ce n’est pas la mort mais plutôt la crainte de la mort ? Exerce-toi contre elle ; qu’à cela tendent toutes tes paroles, tes études, tes lectures, et tu sauras que c’est le seul moyen pour les hommes de devenir libres. »  (Entretiens III, 38-39) En des circonstances autres que celles auxquelles pensait Epictète, la sacralisation de la santé et la dramatisation de la mort auxquelles nous avons affaire aujourd’hui ont exactement les mêmes effets que ceux que cet auteur avait su mettre en lumière : elles nous prédisposent à un consentement, à une complaisance, à une servilité face à la pléthore d’interdits et d’injonctions mis en œuvre au nom de notre santé. Un imaginaire de la santé nous emprisonne. Savoir si cela est intentionnel ou non de la part des pouvoirs est, à la limite, une question seconde : il m’appartient de savoir comment j’entends vivre. 

La foi chrétienne, les maladies et la mort

Pour nous, chrétiens, il va sans dire que la place de la mort, le sens de la condition humaine ont été radicalement transformés par la kénose de l’unique Dieu Trois fois Saint en la Personne du Christ. Et le Oui marial, en ouvrant et en offrant la collaboration de l’Humanité au plan divin, a radicalement modifié et notre sens et notre espérance. Il n’y a pas de foi chrétienne qui ne soit résurrectionnelle, l’unique événement central de toute l’histoire de l’humanité étant, pour un chrétien, l’attestation du Tombeau vide : l’affirmation angélique « Il est ressuscité ! » (Lc 24,6), le « J’ai vu le Seigneur » de sainte Marie-Madeleine. (Jn 20,18) Au matin de Pâques, la puissance de la mort a été vaincue, les verrous de l’enfer brisés : en cet aujourd’hui de Pâques, par Sa mort, le Christ triomphe de la mort, Il nous délivre du tombeau pour nous donner la Vie. Voilà le cœur de notre foi, de notre espérance, de notre joie. Il en résulte que notre mort est notre Pâques, notre passage vers « ce séjour de la Lumière, de la fraîcheur et de la paix, en un lieu d’où sont absents la tristesse, la peine et les gémissements. » (Office des funérailles). Notre foi n’abolit ni la crainte, ni même l’angoisse vécue, en son humanité, par le Fils de Dieu lui-même devant ce passage. (Lc 22, 44) De plus, notre foi ne transfigure pas seulement notre compréhension de la mort, elle modifie d’abord le cœur de l’existence présente pendant laquelle nous sommes appelés à vivre déjà en Christ, par le baptême, par la Divine Liturgie, par notre ascèse. Vivre et demeurer en Christ devient comme l’ancre, comme le roc de notre pèlerinage : nous vivons cela, du moins nous nous efforçons de le faire en étant dans ce monde mais sans être de ce monde. Nous n’éprouvons d’ailleurs aucun mépris, sauf à sombrer dans l’illusion d’un fol orgueil, pour les choses de ce monde, mais elles ne sont pas ultimes, elles ne peuvent qu’être avant-dernières. Les pouvoirs des hommes, auxquels nous devons obéir tant qu’ils ne nous condamnent pas à quelque apostasie, ne constituent pas l’Autorité ultime. Les valeurs de ce monde ne peuvent, au mieux, qu’être avant-dernières : la santé ne peut devenir un bien absolu, ni la maladie un mal absolu. S’il convient de ne pas pérorer devant un malade, comme le firent les « amis » de Job, s’il convient d’habiter le silence en présence d’une personne qui souffre, il ne s’ensuit pas nécessairement que toute maladie soit absurde. Nous pouvons, en notre for intérieur et pour notre gouverne personnelle, rester à l’écoute d’un saint Païssios (1924-1994) disant que les maladies lui furent plus utiles que toute l’ascèse monastique qu’il avait si assidument pratiquée ; nous pouvons entendre, dans le silence de notre âme, un saint Porphyre (1906-1991), ce familier de la souffrance, affirmer que ses maladies furent des visitations divines. Gardons-nous de faire un discours à la personne qui souffre, mais gardons-nous aussi, même si c’est de mode, d’identifier souffrance et non-sens : les saints aussi peuvent nous enseigner !

Ne pas avoir peur

J’eus aimé entendre plus souvent quelque écho de ces certitudes de foi et de cœur, à mesure que les injonctions sur l’organisation et le déroulement des Liturgies et des Offices se faisaient davantage pressantes. Obéir, tant que cela est possible : oui. Il n’est pas nécessairement utile d’y ajouter je ne sais quel zèle quelque peu obséquieux ; une parole greffée sur « la Vérité qui nous rend libre » (Jn 8,32) accompagnerait et resituerait avec élégance cette inévitable subordination. La plus grave illusion serait de croire qu’une telle obéissance aux injonctions de masquer son visage et de respecter une distance dite sanitaire puisse être autre chose qu’une contrainte juridique, qu’elle puisse se muer en un bel exemple de civisme rendant les autorités, voire l’opinion, mieux disposées à l’égard des offices religieux. Imaginer que les mises en scène complaisantes de célébrants masqués pourrait peut-être atténuer la tension entre la foi chrétienne et le monde et constituerait une tragique erreur ! Dans notre foi, nous ne cherchons aucun conflit ! Mais c’est « Le Monde » qui ne veut et ne peut entendre la Parole de Vérité. Dans son intemporel aujourd’hui, le Christ nous dit qu’un tel conflit demeure inéluctable, car « le monde » ne veut et ne peut entendre la Parole de Vérité.  Nulle tentation de servilité, nul imaginaire d’accommodement ne réduira ou ne diffèrera l’antagonisme entre le Christ et Bélial.  Nous n’avons ni à provoquer cette confrontation spirituelle, ni à le désirer, nous avons seulement à prier pour n’avoir pas peur de nous déclarer pour le Christ devant les hommes, de crainte d’être reniés par Lui, le jour où ce conflit spirituel et cosmique advient. (Lc 12, 9). Nous avons à prier pour que l’Esprit-Saint vienne et demeure alors en nous, qu’Il nous donne de vivre en hommes libérés de toutes les idolâtries, de tous les emprisonnements spirituels. Notre foi dans le Ressuscité ne nous rend pas irresponsables, elle ne nous fournit pas un brevet de désinvolture mais elle nous délivre de la peur de la mort et, à plus forte raison de la manipulation méthodique et quelque peu totalitaire de cette peur. « N’ayez pas peur ! » cette injonction libératrice, dite des centaines de fois dans la Bible, nous devons hic et nunc la vivre et la transmettre, à temps et contretemps.                                                                                                                                     

samedi 26 septembre 2020

Hiéromoine Ignace (Thestakov): ARCHITECTE VERTUEUX ET MARTYR DU CHRIST... À propos du mégaloschème, Pierre, métropolite de Dabrobossan



Commémoration le 5/17 septembre

La terre de Bosnie-Herzégovine serbe a été imprégnée du sang des martyrs du Christ plus d'une fois au cours de son histoire. L'époque de la domination turque a été particulièrement tragique à cet égard, mais le XXe siècle n'a pas fait exception, lorsque l'Église et le peuple serbes ont de nouveau été confrontés à de graves épreuves.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le territoire de la Bosnie-Herzégovine est devenu une partie de l'État croate indépendant fantoche [allié à l’Allemagne nazie], sur le territoire duquel la terreur s'est déroulée contre le clergé orthodoxe et la population serbe. En cette période cruelle, la figure du métropolite Pierre de Bosnie-Herrzégovine, qui était l'idéal de l'évêque serbe, chef du peuple et fidèle pasteur du troupeau du Christ, ne pouvait pas passer inaperçue.

    

Vladyka Pierre venait du cœur même de l'Herzégovine serbe . Son père était le célèbre héros national, prêtre et gouverneur Bogdan Zimonitch, participant au célèbre soulèvement de 1875. Dans son amour et son dévouement envers le peuple, Vladyka suivit l'exemple de son glorieux parent tout au long de sa vie.


Jovan Zimonjitch naquit le 24 juin 1866 à Grahov. Ayant fait ses études primaires à son domicile, il fut diplômé du séminaire de Relyevo en 1887 et entra à la faculté de théologie orthodoxe de Tchernivtsi. En 1892, il défendit avec succès son diplôme, après quoi il passa un an à l'Université de Vienne.

En 1893-1901. il enseignait déjà à l'école théologique de Reliev. Le 6 septembre 1895, au monastère de Jitomislitch, il fut tonsuré sous le nom de Pierre, et au cours des deux jours suivants, il fut ordonné hiérodiacre, puis hiéromoine.

Travailleur infatigable et enseignant talentueux, le Père Pierre jouissait d'un grand amour et d'un grand respect parmi les séminaristes. Il se distinguait par une modestie, une courtoisie et une sincérité particulières. Le 20 juillet 1901, le hiéromoine Pierre fut nommé au poste de conseiller consistorial du métropolite dabro-bosniaque, en 1903, il fut promu archimandrite. À ce poste, il fut élu métropolite de Zakholmsko-Herzégovine. La nouvelle de l'élection d'un nouvel évêque parmi les autochtones locaux fut accueillie en Herzégovine avec un enthousiasme particulier. Le 27 mai 1903, la consécration du nouvel évêque eut lieu dans la cathédrale de Mostar.

Le jeune évêque dut faire face à la tâche difficile de faire revivre le diocèse négligé. En parallèle, il dut mener une lutte difficile avec les autorités autrichiennes pour la préservation de l'autonomie serbe dans le domaine de l'éducation. Cette lutte prit fin dans une certaine mesure en 1905, après quoi le Métropolite Pierre put consacrer plus de temps au travail de l'administration de l'Eglise, à la construction d'églises et à l'organisation d'écoles serbes. Vladyka commença la construction d'églises actives en Herzégovine. En plus de nombreuses églises, il construisit la grande cour métropolitaine à Mostar et ouvrit une école monastique dans le monastère de Jitomislich.

    

Pendant ce temps, des événements politiques eurent lieu en Bosnie-Herzégovine et ils eurent des effets négatifs sur la position de l'Église serbe et de la population orthodoxe. En 1908, l'Autriche-Hongrie annexa la Bosnie-Herzégovine et les espoirs serbes d'une libération rapide de la domination étrangère furent anéantis. Cela fut suivi par une série de guerres dans les Balkans, et le déclenchement de la Première Guerre mondiale fut marqué par la terreur contre le clergé orthodoxe. 

Plusieurs prêtres du diocèse confiés à Vladyka Pierre furent tués ou finirent leurs jours dans des camps de concentration. Le métropolite Pierrelui-même resta en chaire pendant toute la guerre et fit tout son possible pour alléger la situation de son troupeau. Patriote, défenseur intrépide des intérêts nationaux et ecclésiastiques, il montra maintes fois sa volonté d'aller jusqu'au bout. Même à la veille de la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, le métropolite Pierre, lors d'une discussion dans la cathédrale, exigea que le général autrichien arrête l'expulsion des Serbes, promettant autrement de faire appel à l'empereur ou d'appeler le peuple serbe à la révolte. Pendant le déclenchement de la famine, Vladyka rassembla des enfants et les envoya dans des régions plus prospères.

En 1918, un nouvel État apparut sur la carte du monde - le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes (depuis 1929 - Royaume de Yougoslavie). La Bosnie-Herzégovine en fit partie et Vladyka Pierre participa activement au travail d'unification des parties autrefois dispersées de l'Église serbe.

Après la restauration définitive du patriarcat, Vladyka fut transféré au siège dabro-bosniaque de Sarajevo, tout en continuant à exercer le contrôle administratif du diocèse de Zakholmsko-Herzegovin. Ses activités, comme auparavant, visaient l'évangélisation évangélique, la prédication de la paix et le bon voisinage dans la Bosnie multinationale. Il est prouvé que de nombreux musulmans et catholiques bosniaques connaissaient et respectaient bien le hiérarque. Lorsqu'il allait se promener dans le quartier musulman de Sarajevo, des commerçants et artisans locaux venaient le saluer avec respect. Chaque Noël, le Métropolite rendait personnellement visite et félicitait l'archevêque catholique romain local.

Pendant son administration de la métropolie, de nombreuses nouvelles églises furent construites et consacrées. Avant la Seconde Guerre mondiale, une magnifique église de la Transfiguration du Seigneur fut érigée au Nouveau Sarajevo selon le projet de l'architecte Alexandre Decoro. Le métropolite prévoyait de construire un séminaire à Seraveo. Dans la métropole dabro-bosniaque, la Fraternité de Saint Sava fut fructueuse, distribuant des livres et des magazines à contenu religieux et moral et organisant des conférences. Sous la direction de l'Église, des actions caritatives furent menées, un orphelinat et une cantine pour orphelins furent exploités. Vladyka accorda une attention particulière à l'enseignement de la loi de Dieu [Catéchisme], dont il suivit lui-même souvent les leçons. Vladyka Pierre établit une étonnante harmonie dans les relations avec le clergé et le peuple; il ordonna environ 40 prêtres.

L'autorité du métropolite Pierre est également attestée par le fait que lorsque, après la mort du patriarche Barnabé (Rosicha) en 1938, des élections pour un nouveau primat de l'Église serbe eurent lieu, son nom figurait parmi les candidats les plus probables au trône patriarcal. Lorsque la question de l'élection d'un nouveau patriarche n'avait pas encore été définitivement tranchée par le métropolite Pierre, selon les mémoires du patriarche Gabriel (Dojitch), il vint personnellement le voir et lui demanda à genoux de prendre sur lui cette difficile croix.

Le 6 avril 1941, l'Allemagne et ses alliés attaquèrent la Yougoslavie. Le même jour, Sarajevo, avec Belgrade et d'autres villes, fut lourdement bombardée par l’aviation allemande. Le métropolite Pierre était dans la ville à ce moment-là. En raison de violents bombardements, Vladyka, sur l'insistance de son entourage, quitta Sarajevo pendant un certain temps, mais le 21 avril, il rentra de nouveau chez lui. A cette époque, les détachements d'Oustasha [Nazis croates alliés des hitlériens] opéraient déjà à Sarajevo, des arrestations et des pogroms avaient lieu partout, mais le désir d'être avec son troupeau prévalut sur les avertissements des proches. Le courage de l'archipasteur est attesté par le fait qu'à cette époque il était déjà au courant de la mort tragique de son frère, Mgr Platon (Jovanovitch) de Banja Luka [martyrisé par les oustachis, [malgré les promesses de l’évêque catholique romain du lieu, cf. https://orthodoxologie.blogspot.com/2008/11/nouveaux-martyrs-serbes-de-la-seconde.html) Cependant, aux conseils de tous les côtés pour se déplacer vers un endroit plus sûr, le métropolite répondit par un refus résolu. «Là où j'ai partagé le bien avec le peuple», déclara Vladyka, «je partage le mal avec eux, et je dois donc partager le sort avec le peuple et rester à ma place».

Le 27 avril 1941, des officiers de la Gestapo perquisitionnèrent le bâtiment du Métropolite. Au cours de la recherche, l'un des officiers allemands demanda à Vladyka: "Êtes-vous le même Métropolite qui voulait la guerre avec les Allemands?" Dans le même temps, il ajouta que le hiérarque devait être tué. Le Métropolite répondit hardiment aux accusations insultantes portées contre les évêques serbes: «Monsieur, vous vous trompez cruellement, nous ne sommes pas responsables de la guerre, nous n'avons attaqué personne, mais nous ne nous laissons pas détruire: nous ne sommes pas une goutte d'eau facile à avaler, mais un peuple qui a le droit de vivre… ". Vladyka  fit remarquer à la Gestapo que c'étaient les Allemands qui étaient à blâmer pour le fait que les Oustachis croates commettaient des violences partout en toute impunité.

    

L'une des premières ordonnances officielles des autorités de la Croatie «indépendante» était l'interdiction de l'utilisation de l'alphabet cyrillique. Au début de mai 1941, le commissaire oustachi de Bosnie, le « prêtre » catholique Bozidar Brale, appela le Métropolite Pierre et exigea qu'il donne l'ordre au clergé orthodoxe et aux communautés ecclésiales de ne pas utiliser l'alphabet cyrillique. Les inscriptions sur les documents officiels et les sceaux devaient être remplacés d'urgence par l'alphabet latin. Dans le même temps, Brale déclara qu'en cas de non-respect de l'ordre, la responsabilité incomberait directement au hiérarque La réponse du Métropolite Pierre fut brève: "L'alphabet cyrillique ne peut pas disparaître en 24 heures, et d'ailleurs, la guerre n'est pas encore finie."

Après la guerre, Bozidar Brale, accusé d'avoir arrêté le Métropolite Peter, fut traduit en justice. Au cours du procès, il nia son implication dans les représailles contre Vladyka, mais le procès-verbal indiquait: «… Selon les dépositions des témoins, Zimonitch disparut après une conversation téléphonique avec l'accusé, au cours de laquelle l'accusé cria et menaça Zimonitch …».

La position ferme de l'archipasteur orthodoxe se manifesta également dans le refus de célébrer un office d'action de grâce en l'honneur du chef de l'État oustachi, le bourreau Ante Pavelitch. Conscient de ce qui se passait, Vladyka s'attendait à être arrêté à tout moment, mais il refusa les conseils qui lui demandaient de partir.

Le 12 mai 1941, des agents de police emmenèrent Vladyka Pierre de la Métropole à leur administration. Trois jours plus tard, Vladyka fut emmené dans la Métropole, où un inventaire des fonds fut effectué et des engolpions [médaillons portant une petite icône de la Mère de Dieu ou du Christ, portés par les hiérarques] des décorationss et des titres furent confisqués. Le 17 mai, le Métropolite Pierre fut emmené à Zagreb et placé dans une prison de la police. Selon le témoignage de l'un de ses compagnons de cellule, malgré une fatigue intense et un âge avancé, Vladyka secomporta avec courage et son comportement influença l'humeur des autres personnes arrêtées. De Zagreb, Vladyka fut transféré au camp de Kerestenac, où il fut rasé, dépouillé de son habit et soumis à des sévices cruels. Plus tard, le Métropolite Pierre fut envoyé au camp de concentration de Gospitch, où la torture et les abus l'attendaient à nouveau. Selon des témoins oculaires, il fut emmené sous la pluie à travers la cour du camp, battu à coups de crosse de fusil et, fut forcé sous les moqueries de prêcher des sermons aux prisonniers.

Le sort futur du Métropolite n'est pas connu avec précision. Pendant la période 1941-1942, le Saint Synode de l'Église orthodoxe serbe tenta à plusieurs reprises de connaître le sort de l'évêque et d'obtenir sa libération, mais cela ne donna aucun résultat.

Il existe plusieurs versions du martyre du Métropolite Pierre. Selon l'une d'elles, il fut transféré de Gospic au camp de Yadovno, et là, il fut brutalement tué d’un un coup de marteau sur la tête, après quoi son corps fut jeté dans l'un des abîmes qui sont devenus des tombes pour des milliers de victimes innocentes. Selon une autre version, le Métropolite Pierre fut tué dans le camp de concentration de Jasenovac et son corps fut brûlé dans un four à briques. Le lieu de sépulture des restes du saint martyr est resté inconnu. Cependant, il est incontestable qu'il a accepté la mort de martyr pour le Christ et la fidélité à l'Orthodoxie, accomplissant jusqu'à la fin les paroles du Sauveur: «Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis» (Jean 10,11)

   

Le souvenir de Vladyka Pierre, héros et martyr du peuple, est à jamais resté dans le cœur de son fidèle troupeau. En 1982, à l'occasion du 40e anniversaire du martyre de Vladyka Pierre, son successeur au siège de Sarajevo, le Métropolite Dabro-Bosniaque Vladislav, écrivait: «Grâce à sa gentillesse, à son noble cœur, le Métropolite Pierre jouissait d'une grande autorité parmi tous les habitants, indépendamment de leur religion et de leur nationalité... Prêchant l'amour, le pardon et la miséricorde, il a donné son corps en martyr…. Puisse-t-il y avoir gloire et louange éternelles au Métropolite Pierre le Martyr! "

En 1998, le Conseil des évêques de l'Église orthodoxe serbe a glorifié le Métropolite Pierre comme martyr. Plusieurs églises ont déjà été construites en son honneur.

L'archiprêtre Ivan Grgur, un prêtre du pays natal du saint martyr Pierre, a dit à son sujet: «Toute vie, non seulement des saints, mais aussi des gens ordinaires a deux côtés - terrestre et céleste, corporel et spirituel. Le Métropolite Pierre a suivi le chemin du peuple et des héros de l'Herzégovine, comme son père, le voïvode Bogdan, mais il est incontestable que la biographie des saints peut lui être appliquée. Il était à la fois un homme populaire et un bon berger du troupeau du Christ, un architecte, un constructeur et un travailleur vertueux consciencieux et vertueux dans la vigne du Seigneur, qui combinait l'essence de la foi orthodoxe avec l'essence de l'âme nationale... c'était un homme de nature douce, plein de tact et d'intelligence: son labeur était calme, monastique, dévoué à Dieu, à l'Église et au peuple. [C’est] une personnalité au caractère expressivement léger, qui a donc pris une place particulière dans les moments difficiles. Une personne, dont le nom et l'acte ont profondément marqué l'âme et le cœur du peuple serbe. Un réceptacle diligent de la force spirituelle et morale en lui-même et le meilleur représentant de cette force dans l'Église et le peuple au sens large. Tout au long de sa vie et de son œuvre, le métropolite de Zakholmsko-Herzégovine et dabro-bosniaque Pierre Zimonitch est l’une des personnalités les plus importantes et les plus honorées de l’Église serbe et du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine. "


Version française Claude Lopez-Ginisty

D’après

Pravoslavie.ru