"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 13 juillet 2020

Vie de saint Vare et Canon d'intercession



L'Église orthodoxe considère que les prières pour les morts sont de la plus haute importance. Comme l'a déclaré saint Théophane le Reclus : "Le sort des défunts n'est pas considéré comme décidé avant le Jugement Dernier général." D'ici là, nous ne pouvons considérer personne comme définitivement jugé, et sur cette base, nous prions, convaincus de notre espérance dans la miséricorde incommensurable de Dieu !

Mais qu'en est-il de ceux qui sont morts en dehors de la foi orthodoxe - au-delà de ses frontières ? L'une des prières orthodoxes les plus précieuses pour les défunts répond à cette question avec la splendide affirmation que même si nos proches sont au-delà de notre domaine terrestre, ils ne sont en aucun cas au-delà de l'Amour miséricordieux de Dieu. C'est cette prière qui est reproduite ci-dessous : le Canon poignant et plein d'espoir à saint Vare.

[...]

Saint Vare est désormais le saint patron de ceux qui sont morts dans leur jeunesse, ou dans leur enfance, ou même dans le ventre de leur mère, et donc le saint privilégié à qui l'on peut adresser des demandes pour ceux qui sont également morts en dehors de l'Église orthodoxe. Sa vénération est particulièrement répandue en Russie, et une chapelle dédiée à Saint Vare se trouve dans la grande cathédrale des archanges du Kremlin de Moscou.




LA VIE DU SAINT MARTYR VARE
et des sept ascètes chrétiens
qui étaient avec lui,
et commémoration de la bienheureuse Cléopâtre
et son fils Jean
*
Synaxaire :

Pour le 19 octobre/ 1 novembre

Pour St. Vare :
Vare fut fermement écorché par les ignorants,
"Malheur à moi, car le prince est dans l'illusion de Satan !" dit-il.

Pour les six vénérables martyrs :
Six hommes vivaient ensemble en ascètes,
Et ensemble, ils sont morts par l'épée comme Champions [du Christ].

Pour le 25 octobre/7 novembre
En extase, lors de sa propre décapitation
Vare coupa les têtes des despotes démons.

*

Sous le règne de l'impétueux Maximien, empereur des Romains, vivait en Égypte un brave soldat nommé Vare, qui servait secrètement le Roi du Ciel. Par crainte, il cacha sa foi au vrai Dieu pendant un temps, mais plus tard, il la révéla devant le Ciel et sur terre et il devint un modèle devant les anges et les hommes.

À cette époque, Maximien entreprit une persécution contre les chrétiens et publia un décret dans chaque province de son empire ordonnant que les chrétiens qui ne voulaient pas sacrifier aux dieux soient mis à mort. Lorsque cette ordonnance fut publiée au pays d'Égypte, le sang des chrétiens fut versé sans pitié ; tous ceux qui adoraient le Créateur et non les choses créées furent soumis à divers tourments. Vare, chrétien secret, visitait de nuit les fidèles qui étaient détenus en prison pour avoir confessé le Christ, soudoyant les gardes avec de l'or pour lui permettre d'entrer dans les cellules où ils étaient détenus. Il pansait les plaies des saints martyrs et lavait leur sang, leur donnait à manger, embrassait leurs blessures et les priait de demander au Christ d'avoir pitié de lui.

Il se trouve que sept ascètes chrétiens, habitants du désert, furent amenés devant le prince d'Égypte. Lorsque le Prince les interrogea, il les trouva fermes dans la foi. Après les avoir fait flageller, il les fit jeter en prison, ligotés. Lorsque Vare apprit cela, il se hâta de se rendre de nuit au donjon où les saints étaient détenus. Après avoir donné beaucoup d'or aux gardes, il fut autorisé à rendre visite aux saints. Vare leur détacha les mains et retira leurs pieds des entraves qui les retenaient, puis leur donna de la nourriture. Il les supplia de manger, car ils étaient restés affamés pendant huit jours depuis qu'ils avaient été laissés en prison sans nourriture. Il se jeta à leurs pieds et les embrassa, et il les loua pour leurs souffrances, en disant : "Heureux êtes-vous, ô bons et fidèles serviteurs du Seigneur ! Vous entrerez dans la joie de votre Seigneur, car vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang (Héb. 12:4). Heureux êtes-vous, bons combattants ; la droite du Très-Haut a tissé pour vous des couronnes dans le Ciel. Vous avez couru avec patience la course qui vous est proposée (Héb. 12:1), et je sais avec certitude que demain vos souffrances prendront fin. Heureux êtes-vous, porteurs de la passion du Christ ; le Royaume des Cieux vous est ouvert, car vous souffrez avec le Christ, qui a souffert pour nous, comme le dit l'Apôtre : Si nous souffrons avec Lui, nous serons aussi glorifiés avec Lui (Rom. 8:17). Je vous en conjure, ô saints serviteurs de Dieu, priez le Christ pour moi afin qu'Il ait pitié de moi, car je désire souffrir pour Lui, mais je n'en ai pas la force. Je crains les cruels tourments que je vois que vous avez subis.".

Les saints répondirent : "Bien-aimé, celui qui a peur ne peut atteindre la perfection, et celui qui ne sème pas ne peut récolter. De même, un homme qui ne veut pas souffrir ne reçoit pas de couronne. Souviens-toi des paroles de l'Évangile : Quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai devant mon Père Qui est dans les cieux (Mt. 10:33). Si vous craignez les tourments qui passent, vous n'échapperez pas à ceux qui sont éternels. Si vous craignez de confesser le Christ sur terre, vous ne serez pas rassasiés par la vision de Sa Face dans les Cieux. Viens donc, ô frère, et marche avec nous sur le chemin du martyre, qui mène au Maître qui regarde nos luttes. Souffre avec nous, car tu ne retrouveras pas de sitôt une compagnie comme la nôtre.

Lorsqu'il entendit ces choses, le cœur de Vare s'enflamma d'amour pour Dieu, et il voulut endurer des tourments pour Jésus-Christ. Il passa la nuit entière à prier avec les saints martyrs et il écouta avec joie leur enseignement.

Le matin venu, les serviteurs du Prince se rendirent à la prison pour amener les saints martyrs devant le tribunal. En entrant dans le donjon, ils virent Vare assis avec les prisonniers, écoutant leurs paroles avec componction. Ils furent stupéfaits et demandèrent : "Que fais-tu ici, Vare ? As-tu perdu l'esprit, en prêtant attention aux mythes que racontent ces méchants hommes ? N'as-tu pas peur que quelqu'un en parle au Prince ou à l'un des nobles ? Tu perdrais ton grade militaire et ta vie !"

Vare répondit : "Celui qui parle de moi au Prince est mon bienfaiteur. Sachez que si vous choisissez de m'accuser, je suis prêt à mourir pour le Christ avec les autres chrétiens ici présents."

Les serviteurs furent donc réduits au silence. Ils emmenèrent six des martyrs de la prison, mais le septième partit, car il avait tant souffert de ses blessures qu'il mourut et s'en alla vers le Seigneur, laissant sa place à Vare, qui devait achever sa souffrance. Les saints furent conduits liés devant le Prince, qui s'assit fièrement à son tribunal et chercha à les contraindre à sacrifier aux idoles. Lorsqu'ils ne voulaient pas consentir, ils étaient dépouillés et frappés sans pitié sur les blessures qu'ils avaient déjà reçues. Ainsi, des blessures s'ajoutèrent à leurs blessures et des lacérations à leurs lacérations, mais ils endurèrent leur souffrance comme si elle n'était rien et dirent seulement : "Nous sommes chrétiens."

Alors le Prince demanda : "N'y avait-il pas sept de ces hommes ? Maintenant, ils ne sont plus que six. Où est le septième ?"

À ce moment précis, Saint Vare entra et a dit : "Je suis le septième. Celui dont vous avez parlé a déjà terminé sa course et il est allé vers le Christ, me laissant achever ses souffrances. Je suis prêt à te rendre ce qu'il te doit. Je veux prendre sa place parmi ces nobles martyrs qui souffrent pour le Christ, car je suis chrétien."

Quand le Prince entendit cela, il demanda à ses serviteurs : "Qui est cet homme ?"
Ils lui répondirent : "C'est le soldat Vare, le commandant de la bande de Tyanis."

Le Prince, perplexe, dit à Vare : "Quel démon t'a conduit à te livrer à la perdition ? Pourquoi choisis-tu d'abandonner ton rang militaire et les honneurs qui t'attendent et d'attirer le mal sur toi ?

Le bienheureux Vare répondit : "Je préfère le Pain qui est descendu du Ciel et le calice du Sang divin et très précieux de mon Seigneur à tes honneurs et à ton estime. Je ne compte rien de plus cher que mon Christ : ni ta considération, ni mon rang, ni de grands honneurs, ni encore la vie elle-même. Souffrir pour le Christ est pour moi le plus grand honneur et tout perdre pour Lui, est un gain".

Le Prince jeta alors un regard de colère sur les six saints martyrs et dit : "C'est votre œuvre, impies trompeurs ! C'est vous qui avez séduit ce soldat de l'Empereur, le privant de ses sens par votre sorcellerie ! Je vous jure par mes grands dieux que je vous mettrai à mort avant même de lui avoir rendu la pareille et que je vengerai ainsi le déshonneur que vous avez fait subir à nos dieux. Vous êtes indignes de rester parmi les vivants, car vous blasphémez les dieux et conduisez les autres dans une méchante erreur."

Les saints répondirent : "Nous n'avons pas séduit Vare, mais nous l'avons plutôt délivré de la tromperie. Nous ne lui avons pas fait perdre la tête, mais nous l'avons ramené à la raison. Dieu lui a donné la force et l'audace pour lutter, afin qu'avec nous, il l'emporte sur ta faible puissance et celle de tes dieux. Dans peu de temps, tu verras son courage de soldat, car nous l'avons enrôlé dans l'armée des anges. Est-ce par orgueil que tu veux nous détruire ? Sache que nous voulons donner notre vie pour le Seigneur de tous."

Le prince a dit : "Je vous ferai immédiatement couper en morceaux si vous ne tombez pas à terre pour adorer pas les dieux de l'Égypte !"

Les saints répondirent : "Les dieux qui n'ont pas fait les cieux et la terre, périront eux aussi " (Jér. 10:11).

Souhaitant pousser le Prince à une colère encore plus grande, le bienheureux Vare dit : "L'insensé profère des folies, dit le prophète Isaïe ( Is. 32 :6). Voici nos corps étendus devant toi. Fais-en ce que tu veux."

Très en colère, le Prince ordonna que Vare soit suspendu à un arbre, afin qu'il puisse le torturer. Aux six saints, il dit : "Nous verrons qui l'emportera sur qui : vous sur nous alors que vous souffrez les tourments ou nous sur vous alors que nous infligeons nos tortures. En vérité, je vous dis que si vous l'emportez sur moi par votre patience, je renoncerai à mes dieux et je croirai en votre Christ.".

Les saints répondirent : "Essaie de résister à l'un de nous, et si tu parviens à le vaincre, tu pourras espérer l'emporter sur les autres."

Alors qu'ils commençaient à tourmenter Vare, celui-ci dit aux saints martyrs : "Ô saints porteurs de la passion ! Bénissez-moi, qui suis votre serviteur, afin que je partage votre sort. Priez le Maître Christ pour moi, afin qu'Il m'accorde la patience, car Il sait que notre chair est malade. Il est écrit, " l'esprit est prompt, mais la chair est faible (Mt 26,41)".

Les saints levèrent les yeux au Ciel et prièrent avec ferveur pour Vare, alors que les serviteurs se mirent à le battre de tout leur corps avec des bâtons et des fouets. Alors que le saint était battu, le Prince dit : "Maintenant, dis-nous, Vare, quel bénéfice ton Christ t'apporte-t-il ?"

Vare répondit courageusement : "Plus que ce que tu ne reçois de tes dieux."

Les saints crièrent à Vare : "Prends courage, Vare, et que ton cœur soit fortifié, car le Christ se tient invisiblement devant toi et te fortifie !"

Vare répondit : "En vérité, je perçois l'aide de mon Christ, car ces tourments me semblent n’être rien."

Puis ils lui écorchèrent les côtés avec des griffes de fer, après quoi il fut pendu à l'arbre la tête en bas. Ils lui arrachèrent la peau du dos, coupèrent la chair avec des rasoirs et le frappèrent avec des aiguillons jusqu'à ce qu'il s'ouvre et que ses intestins tombent à terre. Lorsque les saints martyrs virent ses entrailles tomber, ils pleurèrent. Le persécuteur vit les martyrs pleurer, et il s'écria d'une voix forte : "Voilà, vous êtes vaincus ! Vous avez été abaissés, et vous pleurez de peur d'être tourmentés ! Que vous faut-il de plus pour reconnaître que le Christ ne peut vous délivrer de nos mains et pour que vous L'abandonniez et que vous adoriez nos dieux ?

Les saints répondirent : "Tu es une bête et non un homme ! Nous ne sommes pas vaincus, mais nous vaincrons encore par la puissance de Jésus, Qui nous fortifie. Nous ne pleurons pas parce que nous craignons le tourment, mais par amour naturel pour notre frère, que tu veux tuer de façon bestiale. En esprit, nous nous réjouissons pour lui, car une couronne a déjà été préparée pour ce noble être souffrant."

Le Prince ordonna alors de les ramener en prison. Lorsque Vare vit les saints être renvoyés au cachot, il leur cria de l'arbre auquel il était suspendu et d’où on le torturait, disant : "Mes maîtres ! Priez pour moi le Christ une dernière fois, car je suis sur le point de quitter mon corps. Je vous remercie car vous m'avez fait hériter de la vie éternelle."

Saint Vare endura la torture pendant cinq heures, puis, dans la souffrance, il remit son âme honorable et sainte entre les mains du Seigneur. Pensant qu'il était encore en vie, les tortionnaires continuèrent à battre et à tourmenter son corps.

Lorsqu'ils virent qu'il était déjà mort, ils furent stupéfaits et, conformément à l'ordre du persécuteur, ils le jetèrent hors de la ville à l'endroit où les cadavres des bêtes étaient laissés pour être dévorés par les chiens.

Il y avait une veuve du nom de  Cléopâtre qui vivait dans cette ville, elle était née en Palestine. Son mari, officier, était mort en Égypte, et elle avait un fils nommé Jean, qui était encore un petit garçon. Lorsque saint Vare fut torturé, elle regarda de loin ses souffrances, soupirant et se frappant la poitrine, car elle était chrétienne. Lorsque le corps du martyr fut jeté hors de la ville, elle se leva de nuit, prit certains de ses serviteurs et alla chercher le corps de saint Vare, qui avait longtemps souffert. Elle le ramena chez elle, où elle creusa une tombe pour lui dans sa chambre.

Le lendemain matin, le Prince fit sortir les autres martyrs de prison et, après les avoir torturés pendant longtemps, il les décapita. Ils furent également jetés hors de la ville sans être enterrés, mais leurs corps furent emmenés de nuit et remis à la terre par des chrétiens secrets.

Chaque jour, Cléopâtre encensait et allumait des cierges devant la tombe de saint Vare, qu'elle considérait comme son grand intercesseur et médiateur devant Dieu. Lorsque, après quelques années, la persécution se calma, elle commença à réfléchir à la manière dont elle pourrait retourner dans sa terre natale, et elle se demandait comment il lui serait possible d'emporter avec elle les reliques de saint Vare. Elle décida d'envoyer au Prince un cadeau, qui lui fut remis par un messager, qui lui dit en son nom : "Mon mari était officier et il est mort ici au service de l'Empereur. Il n'a toujours pas reçu d'enterrement définitif, car il ne semble pas qu'un officier et un homme de rang soient enterrés en terre étrangère. Moi, qui suis veuve et étrangère dans ce pays, je souhaite retourner dans ma patrie pour vivre avec mes proches. Par conséquent, mon seigneur, permets-moi de transporter les restes de mon époux bien-aimé dans le pays où je suis née, afin que je puisse leur donner une sépulture digne avec mes ancêtres, car je souhaite rester avec mon conjoint même après ma mort."

La femme envoya ce message pour que les chrétiens ne pensent pas qu'il s'agissait des reliques du saint martyr qu'elle emmenait hors de la ville, car elle craignait qu'ils ne l'empêchent de prendre ce trésor sacré. Le Prince accepta son don et accéda à sa demande, mais elle prit les restes de saint Vare plutôt que ceux de son mari. Comme une vigne, elle les fit sortir d'Égypte (cf. Psaume 79, 9 [d’Egypte tu as transporté une vigne|) pour les amener en Palestine, dans son village d'Edras, près du Tabor, et elle les y enterra avec ses pères.

Chaque jour, elle se rendait sur sa tombe, l’encensait et y allumait des cierges. Lorsque les autres chrétiens qui y demeuraient virent ceci, ils commencèrent à aller avec elle là où reposait le saint. Ils amenaient avec eux leurs malades, qui étaient guéris sur la tombe de saint Vare grâce à ses prières. Bientôt, tous les chrétiens des environs apprirent l'existence de saint Vare et ils commencèrent à venir avec foi sur sa tombe.

Lorsque Cléopâtre vit comment les chrétiens se réunissaient pour prier sur la tombe du saint, elle décida de construire une église qui lui serait dédiée. Bientôt, son érection fut entreprise. À ce moment-là, son fils avait atteint l'âge adulte et Cléopâtre souhaitait qu'il reçoive une place dans l'armée impériale. Par l'intercession de certains médiateurs, elle demanda que son fils soit nommé officier et sa requête fut acceptée. Son fils reçut de l'empereur sa nomination dans l'armée et les emblèmes de son rang pendant la construction de l'église, mais Cléopâtre dit : "Mon fils ne commencera à servir l'empereur dans l'armée que lorsque la maison de Dieu sera achevée. J'ai l'intention qu'il soit là pour aider à transférer les reliques du saint à l'église. Après cela, il pourra partir pour servir l'Empereur."

Une fois l'église achevée, Cléopâtre convoqua les évêques, les prêtres et les moines, retira de leur tombe les précieuses reliques du saint martyr et les a fit placer dans un cercueil très précieux. Elle posa la ceinture militaire et l'uniforme de son fils sur les reliques, afin qu'elles soient sanctifiées par la dépouille du saint. Elle pria avec ferveur saint Vare pour qu'il soit le protecteur de son fils, et tous les évêques et prêtres présents accordèrent leur bénédiction au jeune homme.

Une multitude sans nombre de chrétiens s'y était également réunie, et accompagnés par eux, Cléopâtre et son fils portèrent le cercueil et les reliques à l'église. L'église fut consacrée, et les restes du saint furent placés sous l'autel. Ensuite, la Divine Liturgie fut servie. Cléopâtre se prosterna devant les reliques de saint Vare et pria ainsi : "Je t'en conjure, ô toi qui souffris la passion du Christ : Demande à Dieu ce qui est profitable pour moi et pour mon fils unique. Je n'ose rien demander de plus que ce que le Seigneur Lui-même désire, car il sait ce qui est nécessaire pour nous. Que Sa volonté bonne et parfaite soit faite en nous !"

Une fois l’office terminé, un grand banquet fut organisé devant les personnes présentes, au cours duquel Cléopâtre et son fils servirent les invités.

Cléopâtre demanda à son fils de ne rien manger jusqu'au soir, lorsque le repas serait terminé, et de ne consommer qu'ensuite ce qui restait. Alors que le jeune homme servait, il tomba soudain malade et alla se coucher sur son lit. Lorsque tous les invités furent sortis du repas, Cléopâtre appela son fils pour qu'il partage avec elle la nourriture qui restait. Mais Jean ne put même pas répondre, car il était brûlant de fièvre. Quand Cléopâtre vit que son fils était malade, elle dit : "Le Seigneur est vivant, je ne mettrai pas de nourriture dans ma bouche tant que je n'aurai pas appris ce qu'il adviendra de mon enfant !

Elle s'assit à côté de lui et chercha à refroidir le feu de sa fièvre ; mais son propre ventre brûlait encore plus que son corps, et son cœur avait mal pour son fils unique. À minuit, le jeune homme mourut, laissant sa mère pleurer inconsolablement. Alors qu'elle se lamentait amèrement, elle se hâta de se rendre à l'église de Saint-Vare, et elle s'écroula devant son sépulcre en s'écriant : "Ô serviteur de Dieu ! Est-ce ainsi que tu me récompenses pour les grands travaux que j'ai endurés en ton nom ? Est-ce là le secours que tu me donnes, à moi qui abandonnas mon époux à cause de toi et qui plaça mon espoir en toi? Tu as laissé mourir mon fils unique ; tu m'as privé de ma seule consolation et tu m'as enlevé la lumière de mes yeux ! Qui me nourrira maintenant dans ma vieillesse ? Qui fermera mes yeux quand je mourrai ? Qui confiera mon corps à la tombe ? Il valait mieux pour moi mourir que de voir mon fils bien-aimé périr avant l'heure dans sa jeunesse, comme une fleur. Ou bien rends-moi mon fils comme Elisée a rendu le fils de la Sunamite (cf. IV Rois, ch. 4) ou bien emmène-moi sans tarder, car je ne peux plus supporter cette amère douleur".

Cléopâtre resta à pleurer près de la tombe du saint, puis, de lassitude et de chagrin, elle s'endormit pendant un court moment. Pendant son sommeil, elle vit Saint Vare en rêve. Il tenait son fils par la main, et tous deux brillaient comme le soleil. Leur vêtement était plus blanc que la neige, et ils étaient ceints de ceintures dorées ; sur leur tête se trouvaient des couronnes d'une beauté indicible. En voyant cela, la bienheureuse Cléopâtre tomba devant eux, mais saint Vare la releva et dit : "Ô femme, pourquoi cries-tu vers moi ? Penses-tu que j'ai oublié les bonnes œuvres que tu as accomplies en mon nom en Égypte et sur le chemin de ce lieu ? Penses-tu que je n'ai rien ressenti lorsque tu as retiré mon corps du milieu des carcasses de bêtes pour le placer dans un cercueil ? N'ai-je pas toujours écouté tes prières ? Je prie Dieu pour toi à tout moment. J'ai d'abord prié pour tes proches, avec lesquels tu m'as enterré, afin que leurs péchés leur soient remis, et maintenant j'ai enrôlé ton fils dans l'armée du Roi des Cieux. Ne m'as-tu pas supplié ici, sur ma tombe, de demander à Dieu de vous accorder, à toi et à ton fils, tout ce qui est conforme à Sa volonté et tout ce qui vous est utile ? J'ai donc prié le Dieu Bon, et dans Son ineffable bonté, il a daigné compter ton fils parmi l'armée céleste. Voici, tu vois que ton fils se tient maintenant près du Trône du Seigneur. Si tu le souhaites, prends-le et envoie-le servir un roi mortel et terrestre puisque tu ne désires pas qu'il serve le Roi céleste et éternel."

Le jeune homme, qui était assis à côté de Vare et l'embrassait, s'exclama : "Non, mon seigneur ! N'écoute pas ma mère et ne me laisse pas retourner dans le monde plein de mensonges et d'iniquités, dont tu m'as délivré quand tu es venu à moi. Ne me prive pas, ô père, d'une part avec les saints et d'une demeure parmi eux."

Alors le jeune homme se tourna vers sa mère et dit : "Pourquoi te lamentes-tu ainsi sur moi, mère ? J'ai été enrôlé dans l'armée du Christ Roi et j'ai été autorisé à me tenir devant Lui avec les anges. Pourquoi demandes-tu maintenant que je sois écarté du Royaume et humilié ?

Quand la bienheureuse Cléopâtre vit que l'apparence de son fils ressemblait à celle d'un ange, elle dit : "Prends-moi avec toi pour que nous soyons ensemble."

Saint Vare dit : "En ce lieu, tu es avec nous. Va en paix, et après un certain temps, quand le Seigneur le commandera, nous viendrons te prendre.

Après avoir dit cela, le saint devint invisible. Lorsque Cléopâtre se réveilla, son cœur était rempli d'un bonheur et d'une joie ineffables, et elle raconta son rêve aux prêtres. Ils enterrèrent son fils à côté du tombeau de Saint Vare, et Cléopâtre ne pleura plus mais se réjouit plutôt dans le Seigneur.

Plus tard, elle distribua ses biens parmi les nécessiteux et renonça au monde. Elle vivait à côté de l'église de Saint-Vare, servant Dieu dans la prière et le jeûne, de jour comme de nuit.

Chaque dimanche, alors qu'elle priait, saint Vare lui apparaissait en grande gloire avec son fils.

Après avoir vécu pendant sept ans de cette manière agréable à Dieu, la bienheureuse Cléopâtre reposa en Christ. Son corps fut placé dans l'église de Saint-Vare, près de son fils Jean, et son âme sainte s'installa dans les Cieux, avec saint Vare et Jean. Elle se trouve maintenant en présence de Dieu, à Qui revient la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Version et adaptation française
Claude Lopez-Ginisty
D’après le ménologe de Saint Dimitri de Rostov

***


CANON DE SUPPLICATION AU SAINT MARTYR VARE
À QUI LA GRÂCE A ÉTÉ DONNÉE DE PRIER
POUR TOUS LES DEFUNTS
ET
POUR LES ANCÊTRES DE CLÉOPÂTRE DÉCÉDÉS
MAIS QUI N'AVAIENT PAS REÇU
LE SAINT BAPTÊME DE L’EGLISE ORTHODOXE

Saint Martyr Vare

Canon Ton VIII

Ode I
Irmos : Le bâton de Moïse, fit jadis un miracle, frappant la mer en forme de Croix et la divisant, noya le tyran à cheval Pharaon, et sauva Israël qui s'était enfui à pied, en chantant un hymne à Dieu.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Seigneur, supplié par Ton saint martyr Vare, revêts-toi de miséricorde et de compassion ! Ils seront descendus dans l’Hadès, mais Toi l’Ami des hommes, grâce à Ta riche bonté, Tu prendras en pitié [ Noms…], pour qui nous prions.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ô grand martyr du Christ Vare, souviens-toi des affligés et des êtres sans défense [ Noms…], qui sont assis, sans être illuminés, dans la pénombre des ténèbres ; et ne cesse pas de te prosterner devant le Seigneur compatissant, jusqu'à ce qu'Il les console par Sa riche bonté.

Gloire... : Ô saint glorieux qui a souffert la passion, tu as pu prier pour la famille de la merveilleuse Cléopâtre, c'est pourquoi, en lui/leur apportant ton aide aujourd'hui, tu es également capable de libérer [Noms…] dont nous nous souvenons des tourments, s'il te convient de prier le Seigneur pour eux ; car le Maître, grâce à toi, les réconfortera par Sa riche bonté.

Maintenant et toujours. : Ô bon secours et Souveraine, regarde dans ta gloire les êtres sans défense qui sont dans la pénombre de l’Hadès, et considère les malheurs de [Noms]. dont nous nous souvenons auprès de toi ; et ne cesse jamais d’implorer en leur faveur ton Fils, le Seigneur et Maître compatissant, jusqu'à ce qu'Il les console par Sa riche bonté.

 

Ode III
Irmos : Ô Christ, Qui au commencement as établi les cieux dans la sagesse et fondé la terre sur les eaux, fais que je sois ferme sur le roc de Tes commandements, car nul n'est saint comme Toi, l’Ami des hommes.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ô saint martyr, incite le chœur des saintes armées célestes à implorer le Seigneur avec toi, et fais une chose merveilleuse, grande et honorable, qui apportera une joie encore plus grande à ceux qui n'ont ni espoir ni consolation, et qui sont dans l’attente : nos ancêtres qui sont morts d'une mort amère en dehors de la Foi, et [Noms]dont on se souvient avec eux, afin que le Seigneur leur accorde le pardon et une grande miséricorde.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont au-delà !

Ô bien-aimé martyr du Christ Vare, qui souffris la passion ! Tu sais combien la liberté est désirable et joyeuse pour ceux qui sont dans le tourment ; c'est pourquoi la joie de nos proches et [Noms…] avec eux, qui encourent des tourments éternels à cause de leur incrédulité, ne connaîtra pas de limites, si tu demandes au Seigneur de leur accorder le pardon et une grande miséricorde.

Gloire... : Ô saint Vare, victorieux athlète, sois miséricordieux envers nos prières, et regarde [Noms] qui est/sont dans un besoin désespéré de prières; et poussé par la pitié, prie toi-même avec ferveur le Maître Ami des hommes, afin qu'Il leur accorde le pardon et une grande miséricorde.

Maintenant et toujours… : Ô notre Souveraine Génitrice de Dieu Marie, tu es l’espoir de l'univers, une demeure divinement acceptée, notre réconciliation avec Dieu : Accepte les demandes de cette présente intercession, et ne cesse pas de supplier ton Fils, le Seigneur de tous, afin que par toi, Il accorde le pardon et une grande miséricorde à [NN] qui sont désespérés.

Sedalen, Ton V : Prie pour le monde entier, ô saint et grand martyr Vare, et ne cesse pas de demander grâce pour tous les pécheurs qui ont, de diverses manières, gravement offensé le Maître et qui continuent à L'offenser, et qui, par des œuvres mortelles se sont livrés à la mort et n'ont rien acquis, puisqu'ils ont fait le mal.

Et intercède aussi, ô toi qui souffris la passion, pour notre famille défunte, pour [Noms…]; et ne cesse pas de prier et de te prosterner devant le Seigneur Qui a pitié de tous, afin qu'Il pardonne et qu'Il fasse miséricorde à ceux qui sont assis dans les ténèbres et sont aigris dans une très grande amertume.

Gloire...,
autre Sédalen, Ton III : Ô grand et saint martyr Vare, qui demeures dans la joie éternelle et symbole du paradis céleste : Avec hardiesse tu oses te souvenir devant le Seigneur des qualités rédemptrices de nos ancêtres, car même si nous ne pouvons pas te mettre dans leur  tombeau, comme le fit la bienheureuse Cléopâtre, nous te prions d'ajouter tes prières à nos supplications sincères pour qu'ils soient pris en pitié. C'est pourquoi, prosterne-toi et prie, car le Maître ne rejettera pas ton intercession, mais, poussé par Son infinie bonté, Il enverra la délivrance et une grande miséricorde à ceux qui sont aigris dans une très grande amertume.

Maintenant et toujours... Théotokion, au même Ton : Ô Souveraine rayonnante, que l’on chante au-dessus de tous les êtres et qui est continuellement magnifiée par les armées célestes, Mère du Roi de tous : Puisque ta gloire et ta grandeur s'accroissent où et quand Il le désire, lorsque tu secours les pécheurs et que tu couvres le monde entier de tes supplications, ô Souveraine, augmente la majesté de ta sublimité, et par tes ferventes supplications délivre des tourments douloureux nos parents incrédules et non-baptisés et [Noms] qui sont commémorés avec eux ; et accorde-leur la délivrance et une grande miséricorde.


Ode IV
Irmos : Tu es ma force, Seigneur, Tu es ma puissance ; Tu es mon Dieu, Tu es ma joie, Toi Qui, sans quitter le sein du Père, a visité notre humilité. C'est pourquoi, avec le prophète Habacuc, je crie vers Toi : Gloire à Ta puissance, Toi l’Ami des hommes !

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Puisque tu aimes tous ceux qui ont recours à toi avec foi, ô toi qui souffris la passion, tu as gagné l'amour de ceux qui t’adressent des prières. Désireux de te glorifier, quoi d’autre, fera Celui Qui est l’Ami des hommes, si ce n'est d'accorder la miséricorde demandée aux compagnons, aux éternels prisonniers privés de toute joie, [Noms]. Comme auparavant, ô vaillant martyr  Vare, ne manque pas de prier pour eux.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Un hiver cruel, stérile pour le salut, et des lamentations sans joie reposent sur les impies qui sont morts, dans le lieu où [Noms…] dont nous nous souvenons, sont affectés. Mais toi, qui souffris la passion, hâte-toi de les unir à la race des justes, et que tes prières ne manquent pas pour eux.

Gloire… : Que la sombre prison de l’Hadès ne retienne pas à jamais nos ancêtres et nos proches, et tous ceux [Noms…] dont nous nous souvenons avec eux. Puisque toi, le merveilleux athlète, tu as réduit à néant la puissance de l'incrédulité et la force du péché, comme auparavant avec la famille de Cléopâtre, ô saint martyr Vare, ne cesse pas tes prières pour eux, afin qu'ils soient pardonnés.

Maintenant et toujours… : Par toi, ô Très pure, nous avons appris à glorifier le Créateur de toutes choses ; par toi, nous avons l'habitude de magnifier le Sauveur véritable qui fut issu de toi en portant la chair. Souveraine Mère de Dieu, nous te louons et nous nous inclinons devant toi, et nous prions : Aie pitié de nos proches [Noms…]. qui sont morts dans l'incrédulité, et ne manque pas de prier ton Fils pour qu'Il les délivre.

 
Ode V
Irmos : Ô Lumière éternelle, pourquoi as-tu détourné de moi Ta face? Et pourquoi une étrange obscurité m'a-t-elle recouvert, misérable que je suis ? Mais convertis-moi, et je T'en prie, guide mes pas vers la Lumière de Tes commandements.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Tout don et toute miséricorde répandus par le Seigneur miséricordieux, bien que prodigieux et merveilleux, lorsqu'ils sont mis à contribution pour accomplir le pardon de [Noms…] qui sont morts dans l'impiété, confèrent à ce pardon une plus grande excellence. C'est pourquoi, ô saint martyr Vare, aujourd'hui encore, hâte-toi de prier le Maître, d’accomplir de grandes choses.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ne Te détourne pas de notre componction, Seigneur, et ne Te soucie pas de la multitude de nos péchés ; souviens-Toi plutôt de Tes miséricordes de jadis, et dans Tes compassions, et pour le bien du saint et vaillant athlète Vare, n'épuise pas les richesses de Ton infinie bonté, mais répands Ta miséricorde et Ton pardon sur [Noms] dont nous nous souvenons.

Gloire... : Si l'amour du Maître pour les hommes s'étend même jusqu'à ceux qui sont au loin en mer, ô grand martyr Vare, lève-toi aujourd'hui et, en t’inclinant, implore Sa miséricorde pour ceux qui sont éloignés de la Foi, nos parents qui sont morts sans avoir été baptisés, et [Noms] dont nous commémorons le souvenir avec eux, afin qu'Il leur accorde Son pardon et une grande miséricorde.

Maintenant et toujours… : Ô Souveraine Mère de Dieu, à cause de notre faiblesse intercède pour nous ; sois constamment avec nous en cas de nécessité, en nous aidant partout et toujours ; car tu es l'espoir et l'attente des chrétiens. Ne rejette donc pas nos demandes, mais accomplis-les et perfectionne-les par ta grâce ineffable.


Ode VI
Irmos : Ô Sauveur, purifie-moi, car mes transgressions sont nombreuses ; et fais-moi remonter de l'abîme des maux, je T'en prie, car c'est vers Toi que j'ai crié, et Tu m'as écouté, ô Dieu de mon salut.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Que l'orgueil de l'Ennemi ne se réjouisse pas d'avoir assiégé les âmes des hommes comme un butin ; mais par tes ferventes supplications, ô saint martyr Vare, fais disparaître ses désirs, en implorant le Seigneur de pardonner à [Noms…] dont nous nous souvenons, et de les délivrer, eux et nous, du tourment éternel.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

L'inspiration pour notre prière audacieuse réside dans le pardon accordé à la famille de Cléopâtre, qui nous a donné la pensée de t'inciter à faire cette supplication. Ne méprise pas [Noms…] dont nous nous souvenons, ô grand martyr Vare, et ne rejette pas leur état de péché, mais demande promptement au Christ notre Maître qu'il leur accorde le pardon et la délivrance des tourments amers.

Gloire... : Prenant courage, ô toi qui vécus la passion, demande au Roi des Cieux d'accorder, au lieu de l’effrayant châtiment, la joie de la rémission à ceux qui ont connu une mauvaise fin à cause de leur incrédulité, et dont l'espoir de bonnes choses a complètement péri parce qu'ils ont irrité Dieu ; et après les avoir tirés de l'amertume, préserve-les dans la miséricorde du Maître.

Maintenant et toujours… : Quel mal peut prévaloir sur tes supplications maternelles, ô Souveraine Mère de Dieu? Car en vérité, si tu te lèves aujourd'hui pour implorer Dieu pour [Noms] pour qui nous te demandons de prier, tu obtiendras pour eux un heureux pardon, une délivrance et une grande miséricorde.

Kontakion, au ton IV : Ô saint martyr Vare, à la suite du Christ, et en buvant Sa coupe, tu as été couronné de la couronne du martyre et tu as rejoint le chœur des anges. Prie sans cesse pour nos âmes.

Ikos : Ô saint et glorieux Vare, Souviens-toi de nos paroles, splendide hôte du Ciel, grand martyr du Christ, symbole du repos éternel, qui, par tes grandes souffrances, a obtenu un lieu de repos splendide et infranchissable, loin de l'emprisonnement inéluctable, du châtiment incessant et de la détresse. Hâte-toi, par tes supplications agréables à Dieu, de délivrer Ses serviteurs dans la peine [Noms] pour lesquels nous te supplions, debout devant toi et criant avec ardeur : Accomplis nos demandes, ô saint Vare, et implore sans cesse le Christ Dieu pour nos âmes.

St Vare

Ode VII
Irmos : Jadis, à Babylone, le feu fut en admiration devant la condescendance de Dieu ; c'est pourquoi les jeunes gens, dansant d'un pas joyeux dans la fournaise, comme dans une prairie, chantaient : Béni es-Tu, Dieu de nos pères !

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Puisque Tu éclaires tout comme le soleil, ô Seigneur, et que la pluie tombe en abondance sur tous, et que Tu fais sans cesse miséricorde à ceux qui T'irritent, écoute maintenant Ton athlète saint Vare, et répands Ta miséricorde, ô Toi l’Ami des hommes, sur nos proches qui ont été séparés de Toi, et sur l'incrédule/les incrédules  [Noms…] dont nous nous souvenons,.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Et à présent, comme jadis, sois compatissant, Seigneur, et accepte nos supplications, Maître, comme Tu le fis avec Cléopâtre, agis ainsi avec nous, ô Miséricordieux : envoie Tes compassions et Ta bonté sur [Noms…] dont nous nous souvenons, car Tu es la source inépuisable de la miséricorde.

Gloire... : Dans les siècles des siècles, le prophète, s'élevant dans les airs, chante Ta miséricorde, Seigneur, et nous croyons également que Tu n'as pas diminué Tes compassions, car les limites de Ta bonté sont infinies. Nous Te prions de déverser des abîmes de miséricorde  sur [Noms…] qui ont été noyés dans les abysses, et de les combler de ces miséricordes, ô notre Maître, pour l’amour  du saint martyr Vare.

Maintenant et toujours.. : Le plus sage des prophètes t'appelle Montagne ; et nous le croyons quand il dit que de toi, sans l'intervention d'homme, est sortie la Pierre de la Source divine, de laquelle nous avons reçu le salut et la délivrance de l’abîme de l’Hadès. Ô Souveraine Mère de Dieu, sors de l’Hadès [Noms…] dont nous nous souvenons aujourd'hui, afin que nous puissions sans cesse te magnifier, toi, la Très Miséricordieuse.

 
Ode VIII
Irmos : Lorsque les instruments de musique résonnaient et que d'innombrables personnes adoraient l'image à Doura, les trois jeunes, refusant d'obéir au commandement du tyran, chantaient et glorifiaient le Seigneur dans tous les siècles.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Que s'accomplissent Tes paroles de miséricorde d’antan, qui expriment l'espoir que nous serons relevés, ô Seigneur, car Tu as écouté Tes saints lorsqu'ils T'ont supplié d'avoir pitié de ceux qui sont morts dans l'incrédulité. Et aujourd'hui, nous les présentons devant Toi, ô Seigneur, pour prier afin que, par leurs prières, Tu aies pitié de [Noms…], qui sont morts en dehors de l'Orthodoxie, et qui T'ont offensé, ô Maître, consciemment ou inconsciemment.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ô Agneau de Dieu Qui nous rachetas par Ton précieux Sang, Qui écoutas la supplication de Thècle et du bienheureux Grégoire, qui acceptas les demandes de Méthode, de Macaire et de bien d'autres, accordant joie et délivrance à ceux qui sont morts dans de mauvaises religions, et qui poussas Chrysostome à écrire que nous prions pour eux : Accepte, avec lui ô Maître, le saint et glorieux martyr Vare, et par leurs supplications, pardonne et aie pitié de [Noms…] dont nous nous souvenons.

Gloire... : Implore la joie pour nous, ô grand martyr Vare, car nous serons remplis d'allégresse si nous trouvons que nos proches [Noms…] sont délivrés des tourments éternels ; car le Maître écoute toujours tes supplications et exauce tes demandes. C'est pourquoi, ne manque pas, de prier dès maintenant, afin que nous puissions continuellement te glorifier.

Maintenant et toujours... : Ô Mère du Roi, Souveraine immaculée, merveilleuse Epouse Inépousée, multiplie les bienfaits et les compassions pour nous qui recherchons la miséricorde. Car où pouvons-nous la trouver si nous ne nous empressons pas d’accourir pour nous prosterner devant toi ? Car tu fais naître pour nous le plus abondant Torrent de délices, toi qui es Toute Bénie.

 
Ode IX
Irmos : Les cieux ont été frappés d'effroi, et les extrémités de la terre furent stupéfaits de voir que Dieu apparut dans la chair, et que ton sein devint plus vaste que les cieux. C'est pourquoi les rangs des hommes et des anges te magnifient comme Génitrice de Dieu.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ô glorieux saint Vare, en Dieu par tes supplications divinement acceptables, tu es capable d'obtenir et de répandre des miséricordes sur ceux qui en ont été totalement dépourvus. Car il n'y a qu'un seul Père des compassions et de bonté, et en tant que Maître tout Lui est possible. Ô athlète du Christ, implore-Le sans relâche, afin qu'Il pardonne et qu'Il ait pitié de [Noms…] dont nous nous souvenons.

Répons : Saint Vare, prie pour nos proches qui sont dans l’au-delà !

Ô grand martyr, accomplis une action merveilleuse qui s’ajoutera à ta gloire : Demande au Seigneur le pardon et l'apaisement de Sa juste colère pour nos ancêtres, aigris par leur sombre incrédulité, et pour [Nom/s…] qui se trouve/trouvent] dans l'amertume et l'attente du plus grave des tourments, afin que de les faire accéder à une délivrance sans crainte, dans les demeures où le Maître place pour y vivre ceux qui sont pardonnés.

Gloire... : Quel miracle est plus merveilleux que celui-ci, quelle gloire plus remarquable, quelle bonté plus grande que lorsque toi, ô saint martyr Vare, tu prends pitié et tu supplies le Seigneur miséricordieux de remettre le péché d'impiété de [Noms…], dont nous nous souvenons, et de les délivrer d'un châtiment douloureux ?

Maintenant et toujours : Ô Souveraine Mère de Dieu miséricordieuse, Amie des hommes et qui ne se soucie pas du mal : Accepte l'urgence de notre requête, et intercède sans relâche auprès de ton Fils et ton Maître pour qu'Il fasse miséricorde et pardonne le péché d'hétérodoxie de nos proches décédés, et pour [Noms…] dont on se souvient avec eux, et qu'Il leur accorde une rémission et un lieu de miséricorde qui ne leur sera pas ôté.

Exapostilaire : Seigneur et Maître, que ce que Tu fis lorsque Tu pardonnas aux ancêtres de Cléopâtre soit encore vrai aujourd'hui : Écoute la supplication de Ton saint et grand martyr Vare, qui intercède pour nous, grands pécheurs. Délivre des tourments [Noms…] dont nous nous souvenons avec pitié. Comme Tu es miséricordieux et compatissant, hâte-toi, d'avoir pitié d'eux, car Tu peux faire tout ce que Tu veux.

Gloire..., maintenant et toujours..., Théotokion :

Ô Souveraine et Génitrice de Dieu, hâte-toi, d'écouter cette supplication, que nous t'offrons dans ton église ; et incline à la miséricorde ton Fils et ton Maître, afin qu'Il ait pitié et libère de Sa juste colère nos ancêtres décédés et nos autres parents, [Noms…]. Hâte-toi donc, ô Très Miséricordieuse Mère de Dieu, de les délivrer ; car tu es miséricordieuse, toi qui désires la miséricorde pour tous.
***
Version et adaptation française Claude Lopez-Ginisty
D’après la version anglaise
du lecteur Isaac Lambertsen de bienheureuse mémoire
(The Holy Martyr Vare :
Prayers for Those Who Have Died Unbaptized
Saint Martyr Vare: Prières
Pour ceux qui sont morts sans baptême)

Autre prière :

Prière au saint martyr Vare
pour ceux qui sont morts
en dehors de la foi orthodoxe

Ô saint et merveilleux martyr Vare, qui, brûlant de zèle pour le Roi Céleste, L'a confessé devant tes bourreaux et a beaucoup souffert pour Lui ! L'Église te vénère maintenant, comme un être auréolé de la gloire du Ciel par le Seigneur Christ, Qui t'a accordé la grâce abondante de t'approcher hardiment de Lui.

Et à présent, te tenant devant Lui avec les Anges se réjouissant en Haut, contemplant clairement la Très Sainte Trinité, et jouissant de la Lumière Incréée, souviens-toi de la souffrance de nos parents et amis qui sont morts en dehors de la Foi orthodoxe, et accepte nos supplications, et comme tu as intercédé pour les ancêtres incroyants de Cléopâtre et que tu as libérés de la souffrance éternelle, souviens-toi de ceux qui sont morts sans être baptisés et qui ont été enterrés de manière impie, et prie sincèrement pour qu'ils soient délivrés des ténèbres éternelles, afin que nous puissions tous, d'une seule bouche et d'un seul cœur, louer le Créateur très miséricordieux dans les siècles des siècles. Amen !

*
Tropaire Ton 4

Ton saint martyr, Vare, ô Seigneur, / par sa souffrance a reçu de Toi, notre Dieu, une couronne incorruptible. / Par Ta force, il a terrassé ses adversaires, / et brisé l'impuissance des démons. / Par son intercession, sauve nos âmes !.

Kontakion Ton 4

À la suite du Christ, ô saint martyr Vare, tu as bu de Son calice ; / tu reçus la couronne du martyre et maintenant tu te réjouis avec les anges. / Prie sans cesse pour le salut de nos âmes.

Fin et gloire à Dieu !