mercredi 25 avril 2018

Le Miracle le plus important dans la vie de Père Simon

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Père Simon

A dix-sept ans, le futur prêtre Simon Kiknavelidzé se tenait sur le balcon de sa maison à Tbilissi. Soudain, il vit comment un moine en soutane décolorée par le soleil s'arrêta directement sous son balcon, leva la tête et fit le Signe de la Croix sur le jeune homme et sur toute sa maison. C'était l'archimandrite Gabriel (Ourgebadzé), aujourd'hui glorifié. Il traversait Tbilissi, bénissant la ville avec le Signe de la Croix et priant pour toute la Géorgie.

Après cela, il y a eu beaucoup de choses surprenantes dans la vie de Père Simon : Diplômé de l'Université de Tbilissi et homme d'affaires prospère, il devint étudiant de l'académie de théologie. Père Simon se souvient qu'à Moscou, dans l'allée Predtechensky, dans l'église Saint-Nicolas le Thaumaturge, il parlait avec saint Nicolas comme avec les vivants, et l'image du saint se tient toujours sous ses yeux des décennies plus tard. Maintenant, Père Simon sert dans l'église Saint-Nicolas au centre de Tbilissi, et il croit que ce n'est pas un hasard : c'est la miséricorde du grand saint pour lui.
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Le prêtre géorgien a gracieusement accepté de répondre à nos questions.
Cher Père Simon, pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivé à la foi ?
Je suis né à Tbilissi en 1964. C'était une époque sans Dieu, et les églises et les monastères étaient fermés. Je m'intéressais à la technologie ; j'ai étudié l'ingénierie électronique, puis je me suis inscrit au département de physique de l'Université d'État de Tbilissi. La physique est la nature, et dans toute la nature il y a Dieu, le Créateur.

J'ai été baptisé à l’âge de dix ans, quand mon grand-père est mort. Tous les enfants de notre foyer qui n'avaient pas été baptisés, ont été baptisés à ce moment-là. Quelle pieuse tradition ! Quand les gens viennent au Christ par les défunts, c'est bon pour les défunts, et pour ceux qui sont baptisés, c'est une naissance spirituelle. La mort de l'un conduit à la naissance spirituelle des autres et à l'augmentation du troupeau.

Je me souviens très bien de l’année 1977 - j'avais treize ans et j'étais en septième année. Nous, les garçons, nous courions jusqu'à la cathédrale de Sioni, attirés là par curiosité. Nous comprenions très peu de choses dans les offices. Sous le régime athée, tout était fait pour effrayer le peuple et l'éloigner de la foi. Par exemple, ils montraient les films les plus intéressants qu'ils ne montraient pas à d'autres moments, à la télévision à Pâques, pour garder les gens à la maison, afin qu’ils n’aillent pas à l’office pascal.

Je me souviens que Sa Sainteté Ilia II venait à Sioni pour y officier. Il avait un chauffeur qui était aussi son garde. Ils allaient aux offices ensemble - ils n'étaient que deux, et il n'y avait que quelques personnes dans l'église. C'est ainsi que Sa Sainteté a commencé son ministère : dans des églises vides, avec un très petit nombre de membres du clergé et le même nombre de paroissiens.

Il n'y avait pas un luxe tel qu'un prêtre puisse être vu à chaque pas. Il y en avait très peu à l'époque en Géorgie. Sa Sainteté représentait toute l'Église en sa personne. Je sentais son inquiétude paternelle.
Je suis allé à l'armée, j'ai servi, je suis revenu et je me suis marié en 1991. En 1992, ma femme et moi attendions notre premier enfant, et mon frère est mort en janvier. Il était croyant. Deux jours après sa mort, sa fille est née. C'était un grand chagrin, et il n'est toujours pas révolu.

Ma femme et moi sommes allés à Moscou, et il y a eu une homélie que j'ai entendue dans une église. Le prêtre a dit : "Quand un homme communie, il est avec le Christ." Et j'ai commencé à penser : Si je communie, et que le Seigneur est en moi, et que je suis moi-même en Christ, et mon fidèle frère défunt est avec le Seigneur, cela signifie que nous sommes ensemble spirituellement. Cette pensée m'a tellement secoué que tout a changé pour moi à partir de ce moment-là : je me suis intéressé de plus en plus profondément au christianisme et je me suis rapproché de l'Église.

Et comment s’est passé votre changement de paroissien à prêtre ?

Après cela, j'ai voulu en apprendre davantage sur le Créateur. J'ai trouvé un guide spirituel – l’archiprêtre Maxime Tchantouriya - maintenant recteur de notre église. Par ses prières, et les prières de Sa Sainteté, les pères de l’Ermitage d'Optina m'ont béni pour que j'étudie à l'académie théologique. J'étais un homme d'affaires à ce moment-là et je soutenais une famille - une telle décision n'était pas facile pour moi.

Quand je me préparais à aller à Tbilissi pour entrer à l'académie, j'ai prié saint Spyridon de Trimythonte : "Je ne sais pas comment cela va se passer, mais si tu le peux, aide-moi! "Et un jour après cette prière, je me suis retrouvé à Tbilissi.
J'ai quitté mon entreprise et passé les examens d'entrée à l'académie, mais j'avais de sérieux doutes : comment pourrais-je y étudier, en ayant une famille ? Comment les labeurs de la vie seraient-ils résolus ? Mais ma femme m'a soutenu et mes amis m'ont aidé. J'ai commencé mes études.

Cela a dû être dur pour vous.....

Pendant mes études, ils m'ont proposé de travailler comme gardien d'église. J'étais aussi  servant d'autel. Puis j'ai été ordonné diacre, et en 2012, prêtre. Le Seigneur m'a pris par la main et m'a conduit.
Puis une nouvelle grande tristesse est survenue dans ma famille : notre deuxième fils est mort à Tbilissi des suites d'un virus. C'était les années 1990, la guerre... Ils ont apporté des génératrices aux hôpitaux parce que l'électricité était coupée. J'ai dû chercher des médicaments, mais c'était difficile. J'ai vraiment tout essayé pour mon fils, mais apparemment pas assez. Ce fut un terrible chagrin. Le jour de l'anniversaire de sa naissance, notre troisième fils est né, alors le Seigneur nous a réconfortés.

Lequel de vos guides spirituels a eu la plus forte influence sur vous ?

Père Gabriel Ourguébadzé

J'ai été très influencé par l'exemple de Père Séraphim (Rose) - comment il est venu à Dieu. Bien sûr, personnellement, [c’est] par Sa Sainteté [Ilia II]. Nous sommes tous ses enfants.
La personne de Père Gabriel (Ourguébadzé), maintenant glorifié parmi les saints, a eu la plus forte influence sur moi. Un jour, en 1981, quand j'avais dix-sept ans, je me tenais sur le balcon de ma maison à Tbilissi, m'appuyant sur la balustrade. Soudain, j'ai vu comment le Père Gabriel est passé sous mon balcon dans une soutane délavée par le soleil. Il s'arrêta juste sous mon balcon, leva la tête et fit le signe de croix sur moi et sur toute ma maison. Plus tard, les gens m'ont dit que le Père Gabriel marchait à travers Tbilissi et bénissait notre ville du Signe de la Croix.

Il était souvent emprisonné, enfermé dans un hôpital psychiatrique, mais il ne craignait rien, confessait ouvertement la foi et priait ouvertement pour les habitants de Tbilissi.

-Père Simon, vers lequel des saints vous tournez-vous le plus souvent dans des situations difficiles pour obtenir de l'aide dans la prière ?

Je me tourne vers saint Georges, protecteur de la Géorgie... L'église Saint-Georges de Moscou est comme ma maison. Elle me manque.
Sainte Nina et la sainte mégalomartyre Barbara aident partout et toujours.
Je me tourne vers mon saint patron pour obtenir une assistance dans la prière - l'apôtre Simon le Cananéen (" le zélote," selon la  traduction de l'araméen). Selon la tradition, il vivait à Cana et était l'époux au mariage où le Christ transforma l'eau en vin. Les apôtres Simon le Cananéen et André le Protoclyte (Premier Appelé) prêchèrent en terre ibérique (id est en Géorgie). Vers 55 après Jésus-Christ, l'apôtre André alla prêcher plus loin, le long de la côte de la mer Noire du Caucase, mais l'apôtre Simon s'installa dans une grotte éloignée, dans une gorge de la rivière Psirtskha. Il descendit dans cette grotte sur une corde, par une petite entrée naturelle. L'empreinte du pied de saint Simon est conservée sur un rocher dans la gorge, et c'est là que l'apôtre a accepté la mort en martyr pour le Christ.
Et à Moscou, dans l'allée Predtechensky, il y a l'église Saint-Nicolas, avec trois autels. Je parlais avec saint Nicolas là-bas comme avec les vivants... Même maintenant, comme je vous le dis, son image se tient devant mes yeux comme un homme vivant. Et le fait que je serve dans l'église de Saint-Nicolas le Thaumaturge n'est pas un hasard- c'est la miséricorde du grand saint envers moi.

Saint Nicolas
Dans ces occasions où j'ai fait de bonnes actions agréables à Dieu, j'ai toujours senti l'aide du Seigneur et de saint Nicolas.
Si nous choisissons le chemin du salut, alors le Seigneur nous protégera tout au long du chemin. Nous devons marcher vers notre but par petits pas sobres, et notre but est le Christ. Le Seigneur nous attend !
Il y a beaucoup de saints qui nous font penser, "Serions-nous capables de les imiter ?" Après tout, c’étaient des gens de chair et de sang comme nous, mais ils ont accompli des exploits ascétiques au Nom du Christ.

Quel est le plus grand miracle de votre vie ?

Je n'ai jamais recherché de miracle. Le plus grand miracle pour moi est le fait que je suis prêtre et que je suis dans l'Église orthodoxe comme quelqu'un à qui  le Seigneur a confié Son troupeau pour le nourrir. Je n'y ai jamais pensé, je n'en ai jamais rêvé, me considérant indigne du titre de prêtre.

Père Simon, quelle est la chose la plus difficile pour vous dans votre ministère pastoral ?
La chose la plus difficile pour moi en tant que prêtre est de donner des conseils. J'ai toujours peur de donner des conseils qui pourraient égarer une personne. Il faut un grand discernement spirituel ; il faut prier pour que le Seigneur vous éclaire. Vous faites passer la situation par vous-même - comment respecteriez-vous les conseils que vous avez l'intention de donner à vos brebis - pour ne pas être comme les pharisiens qui imposaient un fardeau insupportable aux gens, mais ne voulaient pas lever le petit doigt.
Nous devons toujours nous rappeler d'amener nos enfants spirituels non pas à nous-mêmes, mais au Christ. Ceux qui les amènent à eux-mêmes sont des sectaires.

Quels sont les conseils spirituels que vous donnez le plus souvent à vos paroissiens ?

Celui qui sait que le Seigneur est la source de toutes les bénédictions, qu'Il donne tout,  vit facilement et bien, parce qu'un tel homme sera toujours reconnaissant envers Dieu et se comportera d'une manière agréable à Dieu.

Le staretz Nicolas Guryanov enseignait : "Un homme au cœur reconnaissant n'a jamais besoin de quoi que ce soit".
Oui, et nous devons commencer par la gratitude envers les gens. La gratitude est une qualité nécessaire. L'ingratitude envers l'homme se transforme ensuite en ingratitude envers Dieu. Un homme ingrat pense : "J'ai tout fait moi-même, je vais faire ceci et cela !", mais cette voie ne mène nulle part.

Nous ne pouvons pas être irréfléchis à notre époque. La vitesse de la vie est très élevée, tout le monde court, tout le monde est pressé. Souvent, nous n'avons pas le temps de réfléchir, de nous rendre compte, de comprendre ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Si un homme réfléchit avant et après ses actes, s’il contemple ses actes, ses actions, alors il comprend tout, et il est bien conscient de ses motivations intérieures.

Il est nécessaire que nos actes ne soient pas mécaniques, mais spirituels, conscients. Même lorsque nous prenons de la nourriture, nous devons penser à la raison pour laquelle nous le faisons, et nous maintenons ainsi notre temple corporel - la demeure de notre âme.
Et encore : Nous devons comprendre que le spirituel est plus important que le corps : le spirituel d'abord, et tout le reste suivra. Nous avons besoin que notre squelette, sur lequel tout repose, ne soit pas charnel, mais spirituel.

Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. Mais cherchez d'abord le royaume de Dieu, et sa justice ; et toutes ces choses vous seront données de surcroît (Cf. Matthieu 6:32-33).
Merci pour cet entretien, Père Simon !
Que Dieu bénisse vos lecteurs !

Version française Claude Lopez-Ginisty

mardi 24 avril 2018

Archiprêtre Peter HEERS : L’identité essentielle de l’œcuménisme et du philétisme


Comme le Père Seraphim [Rose] l’écrivit un jour, la différence entre l'Orthodoxie et l'hétérodoxie est plus évidente en ce que l'Église orthodoxe (dans ses saints) est capable de discerner les esprits. De plus, le discernement des méthodes des esprits déchus est une exigence dans la formation de christologie et d'ecclésiologie. Comme l'écrit l'évangéliste Jean: «A cette fin, le Fils de Dieu a été manifesté, afin de détruire les œuvres du Diable» (1 Jean 3: 8).
Par conséquent, lorsque l’on est purifié des passions et illuminé par l'Esprit de Dieu, notre vision spirituelle est également ouverte et le discernement acquis. Ce don de discernement, la plus grande des vertus, présuppose l'initiation à la mort, à la résurrection et à la vie en Christ qui est vécue dans Son Corps, l'Église. Le fait que peu de chrétiens orthodoxes possèdent une bonne mesure de ce don est un témoignage de l'incursion de l'esprit de l'Antéchrist, qui, sous un autre nom, est la laïcité. La fin de l'esprit du monde est le déni de la nature théanthropique du Christ et de Son Corps, "l'heure de la tentation, qui viendra sur tout le monde, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre" avant l'ascension de l'homme de l'iniquité, l'Antéchrist. Cette tentation vient sur le monde principalement à travers la propagation de l'hérésie ecclésiologique connue sous le nom d'œcuménisme.
Œcuménisme et laïcité
L'œcuménisme en tant qu'hérésie ecclésiologique et négation de la vérité du Corps du Christ, et en tant que distorsion méthodologique de la Voie du Christ, est né et nourri dans un «christianisme» sécularisé. Comme nous l'avons dit, la laïcité est avant tout l'esprit de l'Antéchrist, qui est "déjà dans le monde", à savoir, "tout esprit qui ne confesse pas que Jésus-Christ est venu dans la chair." Ceci se réfère non seulement à ce "christianisme" qui nie expressément la divinité de notre Seigneur - les «arianismes» contemporains, mais tout esprit qui nie que le Jésus-Christ est venu - c'est-à-dire, est venu et demeure - dans la chair, dans Son corps, l'Église Une.
L'œcuménisme en tant que mouvement d'unification cherche ironiquement à surmonter le scandale de la division en niant le «scandale du particulier» - l'Incarnation. Au lieu de crucifier leur intellect sur la croix de ce scandale - que le Christ est entré et continue dans l'histoire à un moment et à un endroit particuliers, étant mystériologiquement incarnationnellement «ici» et non «là» - les disciples non initiés et rationalistes de Jésus cherchent un corps théanthropique à leur image: "divisé dans le temps", à la recherche d'une plénitude qu'ils impliquent n'exister que sur le plan céleste. Ils voient l'Église comme divisée sur le plan historique, comme limitée par la main lourde de l'histoire. Ils considèrent comme identificateurs de l'Église non pas les marques exclusives de l'unité, de la sainteté, de la catholicité et de l'apostolicité, mais plutôt les marques externes qui «unissent déjà», comme l'eau du baptême (aspergée, versée ou immergée), les rites de l'Église. La Liturgie, la croyance en la divinité du Christ ou le texte commun de la Sainte Écriture. Peu importe que de telles choses externes, et même beaucoup plus, aient été possédés par les anciens hérétiques tels que les monophysites ou les iconoclastes, et n'aient jamais été considérées comme suffisantes pour produire une sorte de «communion partielle» ou «d'unité déjà existante». Cela ne les déconcerte pas non plus que "les démons croient et tremblent" et donc  ainsi, que "l'unité dans la croyance en la divinité du Christ" inclurait nécessairement les démons.
Cette nouvelle ecclésiologie, cette nouvelle vision de l'Église, ou plutôt du Christ Lui-même en tant que Tête et Corps, pourrait être qualifiée de nestorianisme ecclésiologique, dans lequel l'Église est divisée en deux êtres distincts: d'une part l'Église céleste, en dehors du temps, seul vraie et entière, et d'autre part, l'Église, ou plutôt "les églises", sur terre, dans le temps, déficientes et relatives, perdues dans l'ombre de l'histoire, cherchant à se rapprocher les unes des autres et à transcender la perfection, autant qu'il est possible de le faire dans la faiblesse de la volonté humaine impermanente.
Apparemment, ils ne se rendent pas compte qu'en niant l'Unicité manifeste du Christ en un temps et un lieu particuliers sur la terre, dans l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique (id est Orthodoxe), ils nient également qu'Il est venu dans la chair. Ils cherchent à forger une Église à partir d'éléments disparates ou à reconnaître une Église déjà existante mais «divisée» à la place de l'Église Une, un corps à la place du Corps de l'homme-Dieu Qui est venu, et ils révèlent qu'ils sont de l'esprit de l’antéchrist (lit. ce qui est mis à la place du Christ).
Philétisme et laïcité
Étrangement, ce qui est souvent vu comme opposé à l'œcuménisme, ou même à l'héré- sie de l’œcuménisme, est censé corriger, le philétisme, est un esprit semblable à l'œcuménisme et il est né et nourri dans le même milieu spirituel: la laïcité.
Comme avec l'hérésie de l'œcuménisme, le philétiste voit l'Église comme limitée par et dans l'histoire, identifiée non pas d'abord ou tant par les marques exclusives d'unité, de sainteté, de catholicité et d'apostolicité, que par son identité ethnique et son passé. Le but de l'Église ici n'est pas le salut de tous les hommes du péché et de la mort, mais le salut de leur identité ethnique et de leur nation. Avec le philétisme, comme avec l'œcuménisme, la hiérarchie est perdue, le discernement égaré ou inexistant, quant à ce qui est premier et ce qui suit en termes d'identité, avec le secondaire et le tertiaire en tête.
Le Philétisme était le précurseur nécessaire de l'œcuménisme, le pendule balançait vers la droite, de sorte que l'élan pouvait être construit pour le grand mouvement vers la gauche et l'apostasie qui s'ensuivrait. Il fallait aussi qu'un argument spécieux soit créé à la place de l'ecclésiologie orthodoxe patristique afin que l'opposition légitime à la nouvelle ecclésiologie puisse être facilement marginalisée et confondue avec les différents «ismes» de droite. L'œcuménisme est censé venir corriger le philétisme, mais paradoxalement, il peut être réconcilié «pacifiquement» avec le philétisme.
Par exemple, quand on considère son église comme essentiellement identifiée avec sa tribu, on accepte volontiers que la tribu de son voisin doive aussi avoir une église nationale (pour les gens du monde, peu importe qu'elle soit «entièrement» orthodoxe ou «partiellement» hétérodoxe). Ce n'est que dans ce contexte que l'on peut donner un sens à de tels phénomènes en Occident, comme l'immigrant qui ne voit aucun problème avec ses propres enfants qui vont à la communauté hétérodoxe locale puisqu'ils sont devenus Américains et vont à l'église américaine. C’est seulement lorsque l’on comprend que les philétistes identifient le corps théanthropique du Christ avec leur langue et leur culture, que l’on  commence à comprendre, c’est  pourquoi ils préfèrent perdre leurs propres enfants et laisser leur paroisse mourir avec eux, plutôt que de changer un iota de ces aspects transitoires (Matt. 24:35).
L'œcuménisme et le philétisme: deux faces de la même pièce de monnaie de la laïcité
Loin d'être des ennemis ou des correctifs l'un de l'autre, l'œcuménisme et le philétisme sont plutôt les deux faces de la même pièce de monnaie de la laïcité. Tous deux nient la catholicité de l'Église Une, et tous deux cherchent à reconnaître à sa place une Église «divisée», qu'elle soit ethnique ou confessionnelle. Tous deux réduisent l'Église au niveau sociologique et historique, la mettant au service du monde déchu, par opposition au service du salut de l'homme et du dépassement du monde, selon les paroles du Seigneur: " Ayez courage; J'ai vaincu le monde "(Jn 16, 33).
La plus grande preuve, cependant, que l'œcuménisme et le philétisme sont possédés de «l'esprit de l'antéchrist» réside dans leurs fruits. Ils travaillent contre le salut du monde parce qu'ils font de l'Église dans le monde «désormais bonne à rien, mais pour être chassée et être foulée aux pieds des hommes  [comme le sel qui a perdu sa saveur]» (Matthieu 5:13). D'une part, que ce soit par le tribalisme ou le relativisme, ils nient l'humanité divine de l'Église Une, Son caractère mystique, Son pouvoir de la Croix (ascétisme) qui, si Elle "s'élève," par elle, attire tous les hommes vers le Christ. (Jean 12:32). D'autre part, «l'aimant» de la sainteté et des vertus théanthropiques lui manquant, ces deux enfants de la laïcité nient à l'hétérodoxe le «pincement» salvifique de l'âme, ce que le saint startez Païssios du Mont Athos a appelé le «bon malaise». Parlant beaucoup d'amour, chacun à sa manière (pour la nation ou le monde), tous deux se révèlent dépourvus d'amour pour le salut de leur prochain, car tous deux le laissent dans son illusion et son erreur, l’un en érigeant un barrage ethnique, l'autre en lui refusant la Voie Etroite.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
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L'archiprêtre Peter Heers est professeur assistant des Saintes Écritures au Séminaire orthodoxe de Holy Trinity, Jordanville, NY. (USA), Fondateur et premier rédacteur de Divine Ascent: A Journal of Orthodox Faith, fondateur et directeur de Uncut Mountain Press, et Rédacteur du site web Orthodox Ethos.

lundi 23 avril 2018

Père Placide


L’archimandrite Placide Deseille s’est donc endormi le 7 janvier 2018 dans sa 92ème année.
C’était pour lui et  pour nous, le lendemain de la Théophanie, cette fête qu’il aimait par-dessus toutes, et donc le jour de la synaxe du Saint Précurseur et Baptiste Jean. Ce même jour mais selon l’Ancien calendrier julien en vigueur à la sainte Montagne de l’Athos se déroulaient les solennités de Noël. L’higoumène de notre monastère de Simonos Pétra était en train de célébrer l’office de commémoraison des défunts du monastère lorsque les moines reçurent le message leur annonçant le décès de père Placide. Ils purent ainsi nommer parmi ceux-ci le hiéromoine Placide de bienheureuse mémoire.En 1966 le père Placide, alors moine cistercien, avait fondé un petit monastère de rite byzantin dans la forêt d’Aubazine, en Corrèze, avec l’aide de son compagnon de la toute première heure le père Séraphim. C’est là qu’en 1970 je suis revenu le rejoindre.
En 1977 nous entrions au monastère de Simonos Petra, sur la Sainte Montagne de l’Athos, en Grèce. Nous nous sommes attachés à l’Eglise orthodoxe puis devenus moines de cette communauté sous la direction spirituelle de l’archimandrite Aimilianos, faits hiéromoines (moines-prêtres) enfin avec la bénédiction de l’higoumène Aimilianos, renvoyés en France où nous allions fonder deux monastères sous la protection de Simonos Pétra (métochia): le 24 juin 1978  celui de la Transfiguration, à Martel, dans le Lot, où je devais préparer les lieux pour accueillir des moniales. Puis le  14 septembre de la même année, le monastère Saint Antoine le Grand, à Saint Laurent en Royans, dans la Drôme, où père Placide déplaçait avec père Séraphim leur fondation d’Aubazine où ils ne pouvaient plus rester. Le Monastère le la Transfiguration de Martel devrait déménager 13 ans plus tard à Terrasson-Lavilledieu où il se trouve toujours, alors que le Père Placide allait encore fonder une autre communauté monastique, féminine, à Saint Mémoire à côté de son monastère Saint- Antoine. Elle devrait elle aussi déménager à Solan, dans le Gard, où les sœurs gèrent un domaine viticole produisant du vin «bio» et militent activement pour la protection de la nature avec monsieur Pierre Rabhi.
Le père Placide a profondément marqué le monastère de la Transfiguration : par la formation et l’influence spirituelle qu’il a exercée sur moi pendant notre vie commune à Aubazine, mais aussi durant nos nombreux voyages d’alors dans les pays de tradition orthodoxes, et tout le temps de notre commune réflexion sur l’opportunité de choisir l’Orthodoxie, lors de notre séjour ensemble à la sainte Montagne de l’Athos en particulier.
Donc le père Placide s’en est allé vers le Père, mais sans nous quitter totalement : sa présence, comme celle de tous les défunts, continue, mais sous une autre forme qui n’est pas seulement dans notre souvenir, mais selon son corps spirituel, comme le dit Saint Paul dans  sa seconde épître aux Corinthiens (4,14 ; 5,1-4).
Il me revient je crois, en tant que plus ancien compagnon de Père Placide avec le père Séraphim, de souligner trois ou quatre aspects particulièrement marquants de la personnalité de Géronda Placide. Ce ne peut être un bilan de sa vie ni de son œuvre ni de son rayonnement ; beaucoup d’autres mieux que moi sauront le faire et plus judicieusement.
C’est à la suite de la lecture de son premier livre «L’Evangile au désert» que j’ai eu la grâce providentielle de rencontrer le père Placide alors que je cherchais ma vocation. Ce n’est pas qu’une lapalissade de dire que tout ce que nous avons reçu de lui s’inscrit dans ce premier livre et dans sa dernière publication, le recueil d’un choix de ses homélies qui vient de paraître juste avant son trépas. Dans le premier, tout est déjà dit : à travers l’histoire du monachisme et de ses aléas il indique le fil directeur de la recherche de Dieu, les étapes et les principes de la vie spirituelle, les difficultés et les effets de la prière, le but de la vie chrétienne.
Dans sa dernière publication, il distille son enseignement au long des dimanches et des cycles festifs de l’année liturgique, il exhorte, encourage, montre la Voie, explique et commente les Ecritures selon l’interprétation des Pères, mais assimilées par son expérience personnelle  et vécue idéalement dans la grande Tradition monastique universelle et ininterrompue.
Ainsi qu’il l’évoque dans sa courte autobiographie publiée récemment dans son ouvrage récent «De l’Orient à l’Occident, Orthodoxie et Catholicisme» (éd. des Syrtes, 2017) le père Placide était un homme de prière dès son enfance, prière qui selon lui se présente pour un moine sous deux formes : La prière communautaire qu’il a lui-même goûtée, chantée, ruminée et qui le nourrissait tant d’abord lors des offices cisterciens pendant la période qui précédait le concile catholique de Vatican II, puis dans les longs offices monastiques orthodoxes. Il en a gardé et développé l’amour tout au long de sa vie et a fait partager cet amour à beaucoup de ses enfants spirituels.
Quant à sa prière personnelle, il ne nous en a pas révélé les secrets intimes bien sûr. Mais ceux qui l’ont côtoyé savent à quel point elle était imprégnée des Psaumes et des hymnes de l’Eglise, hymnes unifiés, intégrés, personnalisés, intériorisés dans le silence de la Prière de Jésus et l’invocation du Nom, cette prière hésychaste que nous l’avons vu découvrir émerveillé.
Je me souviens de son enthousiasme quand, à la Sainte Montagne de l’Athos, Géronda Aimilianos nous montrait l’importance de la prière personnelle nocturne, ou lorsqu’il découvrait et traduisait quelque hymne acathiste ou autre  paraclisis. Dès les années 60, il avait traduit l’admirable et riche acathiste du Buisson Ardent, du moine Daniel de Roumanie. A Aubazine, il nous les commentait en communauté ou dans la voiture lors de nos déplacements. Avec grande humilité il adoptait ces hymnes, et chaque verset, chaque expression, étaient l’occasion d’une large mais synthétique vision des Ecritures dont il nous révélait les «harmoniques» et les développements ou les implications dans la vie spirituelle et dans la perception de la «communion des saints» en Eglise. Par là, il nous initiait à entrer dans «les profondeurs du cœur» et à y trouver en la présence divine de Jésus  tous les Membres de Son Corps. Par ces commentaires, il nous éduquait et nous invitait à la prière continuelle qu’il faisait sienne.
Le géronda Placide nous a aussi transmis sa sensibilité à la réalité profonde de l’Eglise, dison : au «Mystèr » de l’Eglise. Son charisme ne se manifestait pas en de grands développements de théologie spéculative – bien qu’il en eût été fort capable – mais il voyait, sentait et défendait l’expression de l’unité de l’Eglise – et sa condition – à travers l’unité de foi et l’unité sacramentelle. Il se raccrochait toujours à ce qui a été cru toujours et par tous, à ce qui a été universellement expérimenté dans la Liturgie et l’Office divin. Nous pouvons remarquer le souci qu’il a eu de nous transmettre le Psautier d’après la traduction des Septante et le soin qu’il a mis à traduire et à perfectionner inlassablement ces traductions, enrichies par les riches et multiples interprétations des Pères de l’Eglise.
Il faut relire l’introduction à sa traduction du Psautier et se reporter aux notes qui accompagnent des mots ou des expressions spécifiques, pour comprendre à quel point elles sont le fruit de sa propre manducation des Psaumes et des Ecritures qu’il nous transmet et nous révèle.
Après avoir évoqué sa vaste culture patristique, je voudrais aussi évoquer un autre aspect de notre père maintenant endormi : il avait une âme philocalique. N’avait-il pas projeté dans les années 70, de traduire en français et d’éditer avec l’aide de ses disciples la Philocalie ? Sa lecture des Pères et des grands spirituels n’était en rien de l’érudition, bien qu’il fut fin connaisseur, mais faisait de lui une authentique philocalie vivante. Elle l’amenait toujours à l’intime expérience de la vie spirituelle, c’est-à-dire de la vie en Dieu par la prière, l’ascèse et la contemplation, fruits de la foi, telle que les Pères neptiques la décrivent et vers laquelle ils nous orientent. C’est encore ce qu’il a voulu nous transmettre en mettant à notre portée par de fines et claires traductions «l’Echelle Sainte» de «Jean Climaque» et les «Discours ascétiques» d’Isaac le Syrien.
Alors qu’il était strict sur tous les points relatifs à la doctrine théologique et spirituelle de l’Eglise, le père Placide savait allier un sens profond de «l’économie» dans les conseils spirituels pour lesquels on le consultait, mais toujours au service de la recherche de Dieu.
En effet, tant pour lui-même que pour ceux qui se confiaient en lui, tout était au service non seulement d’une vie avec Dieu, mais d’une vie en Dieu. C’est ce qu’il nous montrait lorsque qu’il commentait le livre de Nicolas Cabasilas, «Ma vie en Christ». Peut être pourrions nous même dire que là résidait la raison profonde de sa conversion à l’Orthodoxie qui lui permettait de passer d’une vie avec Dieu et dans l’espérance,  vivante dans la tradition latine et catholique, à une vie en Dieu à laquelle aspirent pour ici et maintenant les Orthodoxes – autant que leur faiblesse le leur permet –  et que transmet consciemment leur Eglise.
Pour conclure mes propos,  je voudrais encore ajouter que d’une certaine manière, père Placide a été un trait d’union entre l’Orient et l’Occident chrétiens. Il n’a jamais rien renié de l’Occident, mais il y a toujours recherché trouvé et exalté les racines orthodoxes présentes en Occident, y décelant jusqu’à aujourd’hui, et chez maintes personnes ce qui en est toujours vivace, nous invitant non seulement à les découvrir, mais à les développer et à les amener à leur transfiguration par l’expérience spirituelle et liturgique de l’Orthodoxie. C’est ainsi qu’il savait aider et conseiller de nombreux Catholiques attachés à leur tradition et ne souhaitant pas à en changer, par des lectures appropriées à leur tradition. Le père Placide servait toujours l’Eglise en révélant au monde occidental les richesses mystiques de la tradition spirituelle, théologique, littéraire, liturgique, artistique de l’Orthodoxie, et en montrant aussi au monde orthodoxe, souvent ignorant de ces choses depuis le Grand Schisme de 1054, les richesses de la grande Tradition latine et des ceux qui en vivent encore.
Avec l’aide de Dieu et l’intercession de père Placide, les membres des métochia, et les fidèles bénéficiaires du même héritage, vont poursuivre avec humilité la voie qu’il nous a montrée  et qu’avait jadis bénie Géronda Aimilianos et maintenant encore son digne successeur Géronda Elisée.
Non, père Placide ne  vous laisse pas, non il ne nous laisse pas orphelins, il demeure présent, mais autrement, et pas seulement à travers ses écrits ou nos souvenirs intimes ; c’est ce qu’ont ressenti beaucoup de ceux qui – nombreux – l’ont veillé filialement, avec foi,  jour et nuit, avec les Psaumes et beaucoup de paix, depuis sont trépas jusqu’à ses funérailles.

Père Placide, merci!

Géronda, mémoire éternelle!



Les funérailles du hiéromoine Placide ont eu lieu jeudi 10 janvier dans l’église du monastère saint Antoine, à Saint Laurent en Royans, puis Père Placide fut inhumé dans le cimetière du monastère.
L’office de funérailles a été présidé par son Eminence le Métropolite Emmanuel de France, assisté de son Excellence le Métropolite Joseph, archevêque Roumain en Europe occidentale et de son évêque auxiliaire Monseigneur Marc, ainsi que son excellence l’Archevêque Job de Genève. Le père higoumène Elisée, retenu par les solennités de Noël et de la fête de Saint Simon le Myroblite – fêtes patronales du monastère – qu’il doit présider au monastère de Simonos Pétra, s’est fait représenter par l’archimandrite Elie du monastère de la Transfiguration à Terrasson. Quelques trois cents personnes ou plus étaient présentes et priaient pour le repos éternel de père Placide, que beaucoup d’entre eux considèrent comme leur père spirituel.
Au Monastère de la Transfiguration
Terrasson-Lavilledieu
Archimandrite Elie
Le 13 janvier 2018

dimanche 22 avril 2018

Staretz Joseph de Vatopaidi




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Lors de la présentation d'un livre sur le célèbre moine athonite Joseph de Vatopaidi († 2009), l’archevêque d'Athènes Jérôme a dit que « le staretz Joseph fait partie des pieux saints contemporains avec Père Porphyre et Père Païssios ».

Le monastère de Vatopaidi a organisé le jeudi 19 Avril le lancement du livre de l’higoumène Ephraïm intitulé « Le staretz Joseph de Vatopaidi (1.9.1921-1.7.2009) », écrit l'archevêque d'Athènes sur le site officiel.

L'événement a eu lieu à Salle de la salle de concert d'Athènes Christos Lambrakis en présence du Primat de l'Eglise orthodoxe grecque et de nombreux hiérarques, de représentants de l'Etat, d’artistes, de membres du clergé et de laïcs.

L'archimandrite Efrem, higoumène du monastère de Vatopaidi (à droite), l'archevêque Jérôme d'Athènes (centre), l’évêque auxiliaire Simeon Thespies (à gauche) à l'entrée de la salle de concert d'Athènes. Photo: Pemptousia

Il a acquis les grâces du Saint-Esprit
Dans le discours d'ouverture, l'archevêque Jérôme a présenté des aspects de la vie du père Joseph de Vatopaidi, en mettant l’accent sur ses combats spirituels.

"Le staretz Joseph le jeune était un digne fils spirituel du Bienheureux staretz Joseph l’hésycaste. Il imitait les luttes ascétiques de l'obéissance, le jeûne, l'ascèse de l'amour, la prière, l'humilité et les bénédictions acquises dans les charismes de l'Esprit Saint et surtout sa théologie, » a dit l'archevêque selon le site officiel de l'Eglise de Grèce.

"Bien qu'il n'ait pas bénéficié d’une éducation mondaine, il a écrit 16 livres dignes des écrits des Pères de la Philocalie."

Ii fait partie de la piété athonite contemporaine
« Le staretz a vécu 72 ans dans la vie monastique, a acquis une grande expérience dans la vie spirituelle et d’après l'opinion unanimea été inclus dans la société des personnalités pieuses de la Sainte Montagne contemporaine avec l'abbé Ephraim de Katounakia, avec  saint Païssios et saint Porphyre de Kapsokalivia».

En conclusion de son message, l’Archevêque Jérôme a souligné que « le staretz de Vatopaidi a reçu le monastère de Vatopaidi en ruines et l’a transformé en un modèle de communauté et de louange pour toute l’ Orthodoxie dans une période de sécheresse spirituelle. »

Joseph de Vatopaidi - un modèle pour tous
Dans un communiqué le jour même pour les journalistes grecs, Sa Béatitude Jérôme a dit que « non chérissent un moine vertueux, mais nous rendons hommage à l’honneur de sa vie hésychaste ».

" Nous avons besoin de ce genre de vie, surtout à notre époque."

L'archevêque d'Athènes fait des déclarations aux journalistes grecs
"C’était un homme saint, un exemple pour nous tous", a déclaré le chef de l'Eglise grecque à propos du père Joseph de Vatopaidi.

"Je l'ai rencontré et j'ai travaillé avec lui. De cet homme, j'ai tout gardé à l'intérieur, parce que d'un confesseur on garde tout», a confessé l'archevêque.

Le sourire au-delà de la mort

Le père Joseph de Vatopaidi est l'un des disciples les plus fidèles du staretz Joseph l’hésycaste, un grand père athonite contemporain.

Le père Joseph de Vatopaidi a passé ses dernières années dans le monastère de Vatopaidi de la Sainte Montagne de l’Athos, dans la cour duquel il est également enterré.

Le sourire dans la mort du père Joseph de Vatopaidi
Père Joseph est décédé dans la matinée du 1er Juillet 2009, à l'âge de 88 ans, le jour de la commémoration de ses saints patrons, Côme et Damien, dans la cour de leur monastère  jour également né de sa naissance.

Après son passage à l'éternité, le père Joseph de Vatopaidi a souri pendant près d'une heure.

Les Pères du monastère de Vatopaidi furent témoins de cette chose merveilleuse, qui est également soutenue par les images prises par les croyants.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
BasilicaRo

Après sa naissance au Ciel, le visage paisible du staretz Joseph, se transforma tout au long de l'office,  et progressivement, en un grand sourire!


Saint staretz Joseph, prie pour nous!