"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 30 novembre 2018

Prêtre Dimitry Vidoumkinekine: PLUS L’AFFLICTION EST PROFONDE, PLUS DIEU EST PROCHE.




Parmi les chrétiens orthodoxes, il y a un proverbe bien connu - un extrait d'un poème du célèbre poète russe Apollon Maykov : "Plus l’affliction est profonde, plus Dieu est proche".
Il s'agit de la façon dont, dans les moments d'épreuves de la vie, de grandes douleurs et de maladies, nous avons besoin de sentir la Présence de Dieu dans nos vies de façon fiable, claire et convaincante. Ce sentiment, ainsi que la compréhension de la profonde sympathie de Dieu pour nos peines, doivent 

être trouvés vivants dans nos cœurs, nous fortifiant et nous consolant activement. 

Cela devrait... mais est-ce que nous le ressentons vraiment en ces moments-là ? Les prêtres d'aujourd'hui sont de plus en plus confrontés au contraire ; l'abondance des afflictions et des épreuves rend une personne très troublée : "Pourquoi cela m'arrive-t-il? Pourquoi moi ? J'ai juste..." Elle l'opprime, conduit une personne faible à douter de la réalité de la Providence de Dieu ; elle provoque la faiblesse de la foi et, par conséquent, amène les gens au bord du désespoir. Et je parle des croyants et des gens d'église, ceux qui, en cas de problèmes spirituels, sont les premiers à courir vers un prêtre pour une explication. 

Pourquoi est-ce que cela m’arrive ? Pourquoi les paroles importantes du poète, qui sonnent comme une vérité incontestable et évidente pour la conscience croyante, restent-elles souvent pour le chrétien seulement une vérité formelle qui n'a pas pour lui une conformation personnelle et empirique ? Pourquoi cela devient-il une vérité "morte", sur laquelle il ne peut pas compter ? C'est une question importante qui exige une réponse claire. 

Notre temps est rempli de d’afflictions ; elles sont par la Grâce du Créateur un instrument de la Providence de Dieu, en même temps, elles parviennent aussi à servir "deux maîtres", devenant "des serviteurs loyaux" de l'Ennemi du genre humain. 

C'est cette arme que notre Ennemi utilise le plus efficacement, sapant la foi des faibles dans la sagesse de la Providence de Dieu, causant lâcheté, murmure et désespoir. Tout cela laisse une personne seule avec l’affliction, la privant d'un fruit salvateur, qui peut aussi venir de moments de tristesse. 

Dans de telles situations, un soutien est extrêmement important pour une personne, et souvent elle ne le reçoit tout simplement pas. 

Les êtres chers se retrouvent souvent impuissants, surtout lorsque l’affliction est forte - souvent, ils n'ont tout simplement pas la sagesse, le tact ou la force intérieure suffisante pour vraiment soutenir les affligés et pour ne pas les irriter par leur présence ou les épuiser avec trop d'agitation. 

Dans de tels moments, la personne a vraiment besoin d'un souffle d'air frais que SEUL Celui qui tient le monde entier entre Ses mains peut vraiment donner. 

La seule chose, c'est... comment le recevoir ? Comment se fait-il que dans les moments où la tristesse nous semble insupportable, et où nous sommes au bord du désespoir, nous ne pouvons pas sentir fortifiés par la Main droite du Seigneur, qui comme nous l'avons entendu plusieurs fois conserve tout ce qui est en Son pouvoir. 

Peut-être parce que nous nous trouvons nous-mêmes, dans ces moments difficiles, à faire quelque chose qui n'est pas tout à fait correct ? Peut-être que nous n'allons pas nous-mêmes là où ce soutien est obtenu ? Nous ne voulons pas entreprendre même un petit travail spirituel, en espérant qu'une telle connaissance de la proximité du Seigneur nous soit donnée "sur un plateau d'argent". La réponse à cette question se trouve dans les Saintes Écritures. 

Les Saintes Écritures appellent une personne dans les moments d’affliction à se tourner vers Dieu : Appelez-moi au jour de la détresse ; Je vous délivrerai, et vous me glorifierez (Psaume 49:15[1]). Notre Seigneur Jésus-Christ a pleinement expérimenté toutes les souffrances et les tribulations auxquelles nous sommes confrontés dans notre vie, et Il nous a montré un exemple de l'accomplissement de l'appel du Psalmiste. 

En tant que vrai Homme, il avait aussi besoin d'être fortifié par son Père céleste, et dans l'Evangile, nous voyons ce qu'il fait pour gagner une telle force. L'Evangile dit que Christ, étant à l'agonie, priait plus instamment. (Luc 22:44). 

Il s'éloigne souvent des disciples pour prier longtemps dans la solitude, ce qui n'est pas rare la nuit. Ce fut une prière profonde, longue et zélée au Père qui fortifia le Christ sur Son chemin de croix. Et c'est la première chose que nous devons contempler et comprendre. 

Les saints qui plaisent à Dieu, dont la vie était toujours remplie d’affliction, ont trouvé leur force dans une prière stricte et prolongée, à l'imitation du Christ. Saint Xénophon (VIe siècle), ayant appris que le navire sur lequel voyageaient ses enfants avait été détruit par une tempête, eut recours à une prière spéciale et prolongée. Après une veillée de prière privée, il reçut une consolation spéciale de Dieu, et un avis que ses fils étaient vivants et éclipsés par la miséricorde spéciale de Dieu (les saints Xénophon et Marie https://fr.wikipedia.org/wiki/X%C3%A9nophon_et_Marie sont commémorés le 26 janvier). 

Le saint hiérarque Ignace (Brianchaninov) appelle les chrétiens à la même prière dans les moments d’affliction : 

Quand les douleurs nous entourent, il faut se hâter de prier pour attirer la Grâce spéciale de Dieu. Ce n'est qu'avec l'aide d'une grâce spéciale que nous pouvons piétiner tous les désastres temporaires. 

Est-ce que tout le monde agit de cette façon dans les moments difficiles de la vie ? Hélas, pas tout le monde et pas toujours. Souvent, même au début d'afflictions graves, nous tombons dans une panique qui nous fait vaciller sur nos pieds. Et c'est compréhensible - l'invasion des afflictions n'est rien de plus que la découverte du Seigneur dans nos vies. Comme on dit : "Le Seigneur nous a visités", et cette découverte peut nous effrayer au début. 

Souvenons-nous des Apôtres, qui eurent peur de l'apparition du Seigneur au milieu de la tempête. Souvenons-nous aussi qu'ils ne se sont calmés que lorsqu'ils ont su que c'était le Seigneur. Et nous en tirons une conclusion importante : Le début du réconfort dans les moments d’affliction est la reconnaissance de l'épreuve de la visitation de Dieu. C'est ce que dit le saint luminaire saint Ignace à ce sujet : 

Quand les tribulations viennent d'elles-mêmes, ne les craignez pas. Ne pensez pas qu'elles sont venues par hasard ou par coïncidence. Non... elles sont englouties dans l'incompréhensible Providence de Dieu. 

Ce n'est que lorsque nous nous calmons et que nous comprenons que le Seigneur a tout sous contrôle que nous pouvons, inspirés par cette vérité, devenir ouverts à la prière. Mais cette prière doit être zélée, longue, sincère et pleine de l'espoir inébranlable qu'elle sera entendue. Seule une telle prière conduira à la délivrance : 

A partir des circonstances pressantes qui nous entourent, nous devons nous forcer à nous souvenir de Dieu, à nous tourner vers Dieu avec la prière la plus zélée pour la délivrance. La délivrance ne tardera pas à venir. 

"La délivrance ne tardera pas à venir." Cette citation du saint signifie-t-elle que par le mouvement de la droite de Dieu, toutes les circonstances qui nous dépriment vont disparaître immédiatement ? Ce n'est probablement pas le cas, et surtout dans certaines situations, comme le décès d'un être cher, ce n'est pas réaliste. 

Mais les paroles du saint hiérarque nous révèlent la vérité la plus profonde, que le sentiment de la proximité du Seigneur et Sa sympathie pour notre douleur nous enlève la puissance de la douleur. Et elle n'enlève pas seulement le pouvoir de l’affliction, mais au milieu de l’affliction réelle, elle insuffle à l'âme une source de joie et de consolation. Voici ce que saint Ignace a écrit à ce sujet, citant l'exemple des saints martyrs : 

Les saints martyrs chantaient un chant joyeux dans la fournaise ardente, marchant sur des clous, au bord de l'épée, assis dans des chaudrons bouillants d'eau et d'huile. Ainsi votre cœur attirera aussi vers lui un réconfort rempli de grâce par la prière, en gardant vigilance sur lui-même, et au milieu de la dépression et de la misère chantera un joyeux chant de louange et d'action de grâces à Dieu. 

Surtout à cet égard, il y a, à juste titre, une grande gratitude envers Dieu pour l’affliction. Même si nous nous opposons à une telle reconnaissance, même si la glorification de Dieu pendant et pour les afflictions nous semble étrange, c'est cette même glorification qui nous sauvera d'un malheur encore plus grand, à savoir le désespoir, les grognements et les hésitations dans notre foi. Voici comment saint Ignace en parle, à travers sa propre expérience : 

"Gloire à Dieu !" Paroles puissantes ! Dans les moments de tristesse, quand le cœur a des pensées de doute, de faiblesse, de déplaisir, de murmure ; quand ces pensées entourent le cœur, nous devons nous forcer à répéter fréquemment, sans hâte et sans relâche, les paroles : "Gloire à Dieu !" 

Quiconque croira le conseil suggéré ici avec simplicité de cœur, et l'expérimentera en réalité, verra la puissance merveilleuse de la glorification de Dieu ; il se réjouira de l'acquisition de ces connaissances nouvelles et utiles, et d'avoir acquis de nouvelles armes pour être utilisées avec tant de force et de commodité contre des ennemis mentaux. 

De seulement crier ces paroles [Gloire à Dieu], prononcées au rassemblement de sombres pensées de tristesse et de découragement, juste au son de ces paroles, prononcées avec effort, seulement avec les lèvres, comme dans l'air, ces paroles se dispersent et mettent en fuite les princes des airs [les démons.-Trans.] Comme un vent fort répand la poussière, ceci disperse toutes pensées mornes... Dans vos tribulations et la douleur, commence à pleurer du cœur. Répétez sans remettre en question les mots "Gloire à Dieu !" Vous verrez un signe, vous verrez un miracle ! Ces paroles chasseront la tribulation, appelleront au réconfort dans le cœur, et feront ce que l'intelligence des savants et la sagesse des sages de la terre ne peuvent faire. Cette compréhension, cette connaissance, cette sagesse seront honteuses, et vous serez délivrés et guéris en croyant en une foi vivante qui vous a été prouvée ; et vous redrez gloire à Dieu ! 

"Plus l’affliction est profonde, plus Dieu est proche." Les blessures profondes sont importantes et nécessaires pour notre expérience religieuse. Elles sont une occasion pour nous de ressentir et de trouver Dieu, bien qu'Il ne soit pas loin de chacun de nous. (Actes 17:27). Cette opportunité est déterminée par la Providence de Dieu, dont un aspect clé est la correction et la focalisation sur les conséquences positives de ces moments de notre vie qui nous font souffrir. Cependant, il ne s'agit là que d'une opportunité et non d'une fatalité. Il arrive souvent qu'une personne, ayant des idées fausses sur elle-même et sur Dieu, choisisse le mauvais chemin dans les moments d’affliction; elle commence donc à grogner, se met en colère et s'éloigne de la foi - et par conséquent, elle approche du désespoir. Et les conséquences négatives d'un tel danger spirituel dépassent largement la raison initiale pour laquelle il a été provoqué. 

Dieu se rapproche de nous, dans la mesure où nous recherchons nous-mêmes cette proximité. Et nous ne devons pas chercher cette proximité seulement quand nous sommes en difficulté, mais nous devons toujours nous efforcer de l'obtenir. Il est très important de le comprendre, car seule l'union avec le Christ, dont le désir doit caractériser la réalité quotidienne de tout chrétien, est cette condition invariable dans laquelle aucune affliction n'est trop terrible pour Lui. Car comme le disait saint Ignace : "Notre souffrance temporaire ne signifie rien en soi, nous lui donnons un sens par notre attachement au terrestre et à tout ce qui est périssable et àm notre froideur au Christ et à l'éternité[2]". 


Version française Claude Lopez-Ginisty 

d’après 


NOTES

[1] Dans certaines Bibles non orthodoxes, ce psaume sera répertorié comme le psaume 50, à ne pas confondre avec le psaume pénitentiel utilisé dans les services orthodoxes, souvent répertorié dans le monde non orthodoxe comme psaume 51.-Trans. 

[2]https://azbyka.ru/otechnik/Ignatij_Brjanchaninov/tom1_asketicheskie_opyty/56#sel=36:1,36:25




SOLIDARITE KOSOVO

« Cocorico ! » 
pour la nouvelle ferme avicole de Novo Berdo

Solidarité Kosovo a élargi l’exploitation agricole de Novo Berdo par un nouveau bâtiment dédié à l'élevage fermier de volailles et d’oiseaux. Installé dans une ancienne grange fraîchement rénovée, les gallinacés et autres compères à plumes assureront la production de volaille de chair et de bons œufs dans le respect des animaux, de l'environnement et des bonnes pratiques d'hygiène. La ferme avicole représente le cinquième maillon de la chaîne de l’autosuffisance alimentaire qui s’ajoute aux fermes alpine, bovine, laitière et porcine construites depuis 2013 par Solidarité Kosovo en partenariat avec la soupe diocésaine.
La nouvelle ferme avicole de Novo Berdo

Une inauguration en demi-teinte

L’heure était pourtant aux réjouissances en ce deuxième lundi du mois de septembre dans le village de Novo Berdo. Au beau milieu de ses champs, à quelques pas du complexe agricole, une centaine de personnes s’était réunie aux côtés des représentants de l’Église et de la soupe diocésaine pour assister à l’inauguration de la ferme avicole financée par Solidarité Kosovo à hauteur de 70.000 €. 

Pour cause d’ombre au tableau, l’absence excusée du Président de Solidarité Kosovo, Arnaud Gouillon, arrêté à l’entrée du territoire du Kosovo par les douaniers albanais (voir nos communiqués à ce sujet en cliquant ici et ici). Après plusieurs heures d’attente vaines, l’évêque du Kosovo-Métochie, Monseigneur Théodose et la Directrice de la Soupe Populaire, Svetlana ont été informés de l’interdiction de séjour au Kosovo. Et c’est le cœur lourd que Svetlana a engagé la visite inaugurale pour faire découvrir aux nombreux invités la ferme avicole au carré de 52 ares.

« Aujourd’hui, les sentiments sont confus », confie-t-elle sans essayer de feindre sa peine. « Nous nous réjouissons de la mise en fonction de la ferme avicole qui apportera de nouvelles ressources alimentaires. Mais nos pensées sont noircies d’inquiétude pour notre ami, premier artisan de ce projet agricole, Arnaud Gouillon. Hélas, il ne pourra pas nous rejoindre pour inaugurer la ferme avicole ensemble, comme de convenu. Nous espérons le revoir parmi nous très rapidement ».
Un espace de vie en plein air « taille XXL » respectueux du bien-être animal

Un élevage fermier respectueux de l’environnement et du bien-être animal

 « Dans notre ferme, les 800 poules, 500 poussins, 38 dindes, 17 oies et 19 canards sont rois » annonce Svetlana en guise d’introduction. «Elles bénéficient d’un espace de vie en plein air « taille XXL », elles se nourrissent d’un mélange de blé, d’avoine, de pois, et de féverole en guise de pain quotidien, et surtout, elles sont entourées de toute l’affection de nos 2 travailleurs agricoles». 

L’un d’entre eux, Igor, prend le relais de la visite et des explications avec une forte volonté de respecter la terre et les animaux qui le font vivre.  « Nos volailles ont la vie belle ici, elles gambadant sur un grand terrain à elles toutes seules et lorsqu’elles rentrent au bercail, elles s’installent sur la litière de paille que nous broyons soigneusement. » L’agriculteur, visiblement passionné, poursuit : «Nous sommes très attentifs au bien-être de notre cheptel. On les surveille, on les nourrit, on leur donne à boire. On vérifie la température de l’intérieur, et en fonction, on chauffe ou on aère... Bref, on joue les mères poule! » 

La visite inaugurale s’est achevée par la bénédiction de la ferme par Monseigneur Théodose, qui, lors de son interlocution de clôture, a souhaité souligner la portée du chantier humanitaire achevé. « La ferme avicole constitue un outil supplémentaire pour favoriser notre autonomie alimentaire ».

Cocorico! pour la nouvelle ferme agricole de Novo Berdo

Des poules aux œufs d’or

Les œufs et la viande produites serviront à la confection de repas en faveur des bénéficiaires de la soupe diocésaine. Une autre partie de la production sera réservée aux étudiants de théologie du séminaire de Prizren qui jusqu’à lors en étant privés. Le surplus de production sera écoulé dans les circuits de vente traditionnels à travers le réseau monastique. 
La ferme avicole prévoit également de distribuer des bêtes aux familles des enclaves pour encourager l’élevage de basse-cour. De quoi remplumer les ressources alimentaires des foyers !

Devant la ferme, père Serdjan, Svetlana et le couple de travailleurs agricoles

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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jeudi 29 novembre 2018

Olga Izhenyakova: Les "bons" parmi nous...



Nous sommes tellement habitués à être sceptiques à l'égard de nos contemporains que parfois nous ne pensons pas un seul instant que des gens vivant selon les Commandements du Seigneur puissent être parmi nous. Mais, comme c'est généralement le cas de ces personnes, elles ne font pas preuve de leurs bonnes œuvres. Ce n'est pas une coïncidence que l'Evangile proclame : Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite (Matthieu 6:3). Néanmoins, nous sommes désireux de mieux connaître ces bons Samaritains afin de devenir le plus possible comme eux, bien que nous nous rendions compte que ce sont ces mêmes lampes...mises sous un boisseau, ou sous un lit (Marc 4:21). Cependant, voyant notre faiblesse, Dieu nous les révèle parfois.

Un médecin

Il y a une femme médecin extraordinaire dans un des hôpitaux spécialisés de Moscou. J'avais l'habitude de lire des choses à propos de ces médecins dans les livres - non seulement ce sont de bons spécialistes, mais ce sont aussi des gens merveilleux.

Chaque mois, la veille du jour du salaire (et j'espère qu'elle gagne un bon salaire puisqu'elle travaille dans l'un des hôpitaux les plus célèbres et les plus recherchés du pays), cette jolie jeune femme (entre 20 et 30 ans) choisit soigneusement des cathéters de différentes tailles, des comprimés, des broches et des appareils orthopédiques (en bref, tout ce qu'elle prescrit à ses patients) sur divers sites Web médicaux. Puis elle rencontre le livreur avec ses infirmières médicales et lui donne les instructions à voix basse : "Vinogradov, salle n° 7-14 cathéters ; Filimonov, salle n°. 3 - immobilisateurs de cheville amovibles...", et ainsi de suite.

Fixant son visage intensément, je n'y voyais rien de remarquable ou de perceptible. C'est une jolie jeune femme, facteur qui la rend discrète parmi des milliers de femmes comme elle. Mais elle est toujours très spéciale. Et lorsque vous la connaissez de plus près, vous découvrez qu'elle vous tient à l'écart. Pas de manières de copain-copain, en quelque sorte. Et elle ne parle que de business. Dans mon imagination, elle a un mari ou un père riche, et j'espère que j'ai raison. Mais ses vêtements modestes, son comportement, sa capacité à aller à la racine des problèmes des patients du premier coup révèlent quelqu'un qui a une connaissance de première main de la pauvreté. En la regardant, vous voyez saint Luc de Crimée, saint Eugène Botkine ou Nicholas Pirogov [1]... Et vous avez l'impression que tout ira bien, puisque le Seigneur a daigné nous envoyer un médecin si merveilleux pour notre guérison.

Elle est absolument heureuse de son ministère, est toujours de bonne humeur et trouve toujours les paroles adéquates, même pour les patients en phase terminale et pour leurs proches. Soit dit en passant, les guérisons dans ce département sont courantes, même avec des pronostics défavorables pour les maladies. Remarquablement, lorsque vous communiquez avec ce jeune médecin, vous voulez remercier Dieu encore et encore. On ne peut s'empêcher de répéter :

"Gloire à Toi, Seigneur !"

Un diacre

Un jeune diacre sert dans une église près de Moscou. Comme il vit un peu loin (à la frontière d'une autre région), le diacre doit partir de bonne heure, à quatre heures du matin, pour la Liturgie. Pour être plus précis, c'est ce qu'il a fait jusqu'à récemment, et maintenant il part encore plus tôt. Et il a une raison sérieuse pour ce faire. Une femme âgée en fauteuil roulant vit à côté de cette église. Elle a un grand désir d'assister régulièrement aux offices religieux, de participer aux sacrements de l'Église et de vivre une vie liturgique. Ainsi, chaque fois, le diacre emmène la femme handicapée à l'église à bord de sa vieille voiture Moskvitch. Il déplie et plie son fauteuil roulant lui-même, le soulève dans et hors de la voiture, le pousse de haut en bas des marches. C'est une bonne chose mais en fait : le mari, le fils et la fille de ce paroissien handicapé conduisent leur propre voiture qui est beaucoup plus récente que la guimbarde du diacre, et ils ont beaucoup de temps à leur disposition... Mais ils comptent toujours sur l'aide du diacre. "Telle est la coutume". Ainsi, cet homme complète régulièrement le "réceptacle de ses actes de miséricorde" avec le temps et l'énergie qu'il consacre à cette paroissienne handicapé. Et il ne se plaint jamais de ça.

Mamie Lyusya

Le Seigneur se tient à la porte du cœur de chacun et frappe. Voici, je me tiens à la porte, et je frappe (Apocalypse 3:20). Certaines personnes réagissent au tout premier coup sur la porte de leur cœur et transforment ainsi à jamais leur vie et celle de leur prochain. L'une d'entre elles est grand-mère Lyusya [une forme diminutive du nom Ludmila]. À l'âge de quatre-vingt-six ans, elle nourrissait tous les jours les chats et les chiens sans abri près du chauffage principal. Elle appelait tous ses amis et connaissances, essayant de trouver un nouveau foyer pour ses amis à quatre pattes, en priant parce que c'était "plus sûr". Un jour où  les propriétaires potentiels se sont présentés, Mamie Lyusya a appelé son vétérinaire et en cas de besoin a payé pour le traitement des animaux, les gardant en quarantaine à la maison jusqu'à leur guérison. Elle disait que puisqu'elle avait promis de rétablir la santé des animaux avant de les donner, il fallait qu'il en soit ainsi ! Et pas de "chats dans le sac"[l'idiome russe équivalent à "une anguille sous roche", dénotant une surprise désagréable] ! Certes, il y avait des chats, mais dans des boîtes propres....

Mamie Lyusya tenait même un carnet où elle notait le sort des vingt-sept premiers animaux de compagnie : "Musya a été emmené à Istra, Bobik à Kolomna, Touzik à Kalouga, Rex à Düsseldorf..." Auparavant, les chats et les chiens avaient été vaccinés plusieurs fois et mis en quarantaine. Quand un mot de remerciement est venu d'Allemagne, grand-mère Lyusya a demandé à sa petite-fille de le lire et de répondre correctement à la lettre, comme il sied aux gens polis. Une correspondance animée a surgi, qui a finalement été suivie d'un mariage et de la naissance de l'arrière-petit-fils de grand-mère Lyusya... Avec le temps, les employés d'un foyer local pour chiens et chats se sont intéressés aux amis à quatre pattes et maintenant ils accomplissent la tâche de grand-mère Lyusya pour les reloger... Quant à cette bonne Samaritaine, de temps à autre, on la voit marcher avec son bâton, compter ses perles de prière [sur son chapelet] et murmurer quelque chose. Elle répond à toutes les questions avec sagesse : Le juste prend soin de son bétail (Prov. 12:10)...

Le Tout-Puissant aide toujours les gens dans leurs bonnes oeuvres. Selon le hiéromoine Basile (Roslyakov), un des nouveaux martyrs du monastère d'Optina : "Les merveilles de la miséricorde de Dieu sont nombreuses, mais nous devons Lui apporter tout ce que nous avons."


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
[1]  Nicolas (Nikolay) Ivanovitch Pirogov (1810-1881) fut l'un des plus grands chirurgiens de l'histoire de la Russie, médecin, scientifique, pédagogue et personnalité publique. Il fut le premier chirurgien européen à utiliser l'anesthésie pour les opérations chirurgicales, inventa des techniques chirurgicales révolutionnaires et développa sa technique d'utilisation de plâtres pour traiter les fractures des os.

mercredi 28 novembre 2018

Habemus papam (la suite): Communiqué du Patriarcat œcuménique au sujet de l’Archevêché des églises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale



Sans consulter le peuple, ses prêtres et son hiérarque responsable des paroisses russes en Europe, Sa Sainteté Bartholomée décide de révoquer le statut des paroisses de tradition russe et les met devant le fait accompli! Quand, dans l'histoire de l'Orthodoxie, un Patriarche orthodoxe s'est-il comporté d'une manière aussi peu charitable pour ses fidèles ouailles?
C.L.-G.
***
le feuilleton indécent



I


27 novembre


De source bien informée, nous avons appris que le Saint-Synode du Patriarcat oecuménique réuni ce jour au Phanar vient de décider de dissoudre l’Archevêché-exarchat des églises orthodoxes russes en Europe occidentale en abrogeant le tomos patriarcal de 1999. Le communiqué officiel avec les détails à venir !



II


28 novembre


L’administration diocésaine communique, à l’intention de tous les membres de l’Archevêché, que le Saint-Synode de notre Patriarcat a pris la décision, le 27 novembre 2018, d’abolir le statut d’exarchat de notre Archevêché.


Cette décision du Saint-Synode, qui n’a pas encore été reçue officiellement au siège de l’Archevêché, n’a aucunement été demandée par l’Archevêché. Monseigneur l’archevêque Jean n’a pas été consulté préalablement à cette décision.


Se trouvant à Istanbul/Constantinople pour une réunion de commission synodale avec le secrétaire du conseil de l’Archevêché, Nicolas Lopoukhine, l’archevêque Jean a appris cette décision lors d’un entretien privé avec le patriarche.


Monseigneur l’archevêque et le secrétaire du CA rentreront à Paris incessamment. La prochaine réunion du conseil de l’Archevêché se tiendra dans les jours qui viennent et débattra de cette question.


D’ici là, comme pasteur responsable des paroisses et communautés de l’Archevêché, Monseigneur l’archevêque Jean demande à tous les clercs et à tous les fidèles de garder leur calme et de se recueillir dans la prière, afin que l’Esprit Saint vienne tous nous éclairer. Davantage d’informations suivront sous peu.


III

28 novembre (suite et fin???)


Le Saint Synode du Patriarcat œcuménique, dans sa session du 27 novembre 2018, a décidé de révoquer le tomos patriarcal de 1999 par lequel il octroyait le soin pastoral et l’administration des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale à son archevêque-exarque. 




Cette décision répond aux besoins pastoraux et spirituels de notre époque, dans le plus grand respect du droit canonique et de la responsabilité spirituelle qui nous incombe.


En effet, les circonstances historiques ayant conduit à sa création d’une telle structure au lendemain de la Révolution russe d’octobre 1917, il y a tout juste une centaine d’années, ont profondément évolué. Nous rendons grâce à Dieu pour l’infatigable courage dont vos communautés ont fait preuve à travers le temps en préservant la riche tradition spirituelle venue de Russie au lendemain des sanglantes persécutions commises par le nouveau régime athée. Nous nous réjouissons spécialement que l’Église mère du Patriarcat œcuménique ait pris la responsabilité d’offrir sa protection canonique à ces communautés et d’ainsi leur permettre de jouir, dans le respect de l’ordre ecclésial, d’une liberté synonyme de vie dans l’Esprit Saint.


La décision d’aujourd’hui a pour but de renforcer encore plus le lien des paroisses de tradition russe avec l’Église mère du Patriarcat de Constantinople. Chacune de ces communautés est détentrice d’un héritage spirituel qui s’est établi dans le sillage d’une histoire dramatique marquée par la persécution et l’exil et ayant participé prophétiquement au renouveau théologique de l’orthodoxie au 20e siècle. C’est en effet à travers des personnalités, théologiens, philosophes, artistes, de premier plan, issus de l’immigration russe que la foi orthodoxe a rayonné en Europe occidentale et par-delà.


Nous tenons ici à rassurer les pieux fidèles des paroisses de tradition russe en Europe occidentale et leurs communautés. C’est par sollicitude pastorale que le Patriarcat œcuménique a décidé l’intégration et le rattachement des paroisses aux différentes saintes métropoles du Patriarcat œcuménique dans les pays où elles se trouvent (partie souligné par la rédaction). Notre Église mère continuera à assurer et à garantir la préservation de leur tradition liturgique et spirituelle. Le lien de filiation sera d’autant plus étroit avec le siège de Constantinople que ce dernier est désireux de continuer à manifester sa mansuétude pastorale et sa sollicitude apostolique à l’égard du peuple de Dieu dont il a la responsabilité.


Nous prions avec ferveur le Seigneur, dont nous nous préparons en cette période à accueillir la divine nativité, que vous saurez rester fidèles au Patriarcat œcuménique, comme l’Église mère de Constantinople vous est dévouée. Nous souhaitons de tout cœur que vous continuiez à être des témoins de la foi orthodoxe en Europe occidentale par la pratique des vertus et l’accomplissement des principes de l’Évangile.


Nous remercions aussi son Excellence, l’archevêque Jean de Charioupolis d’avoir conduit avec amour et loyauté ses communautés jusqu’à cette nouvelle étape de leur histoire, confiant dans la grâce de Dieu qui nous appelle à «être renouvelés par la transformation spirituelle de l’intelligence et revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité.» (Eph. 4, 23-24)


Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous, par les prières de la très sainte Mère de Dieu et celles de tous les saints.


Phanar, le 27 novembre 2018


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!يا رب ارحم

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Père Ted Bobosh: Conseils pour la confession




Celui qui possède la connaissance et connaît la vérité se confesse à Dieu non pas en se rappelant ce qu'il a fait, mais en endurant patiemment ce qui lui arrive. (Saint Marc le moine, Conseils sur la vie spirituelle)

Alors que nous entrons dans le jeûne de la Nativité (NdT Mercredi 15/28 novembre), c'est un bon moment pour nous d'examiner notre conscience pour voir ce qu'il y a dans nos cœurs, et de savoir ce dont nous avons besoin pour nous repentir afin de suivre le Christ. Car la repentance est fondamentalement l'élimination de tous ces obstacles de nos cœurs et de nos vies qui nous empêchent d'être de fidèles disciples du Christ. La confession ne se produit pas seulement quand nous allons au sacrement, mais tous les jours quand nous admettons nos fautes et nos échecs devant notre Seigneur. Comme le note saint Marc le moine ci-dessus, la confession se produit chaque jour quand nous réalisons qu'une grande partie de ce qui nous arrive est le résultat de nos propres choix et parce que nous vivons dans un monde déchu. Quand nous reconnaissons les effets de la chute sur notre vie quotidienne, nous admettons que le pouvoir du péché dans le monde est perceptible - tant dans notre comportement que dans celui des autres envers nous. Le fait que la vie n'est pas juste, que le péché abonde, nous dit que c'est le monde de la chute. Il y a une réalité : la seule personne que nous pouvons changer dans le monde, c'est nous-mêmes. (Cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas travailler pour la justice. Cela signifie que nous ne devons jamais cesser de lutter contre le péché qui est dans nos cœurs.)

Saint Basile le Grand a rejeté toute idée de prédestination ou de prédétermination basée sur le pouvoir inéluctable du péché originel. Si tout est prédéterminé par le péché originel ou par la constitution génétique, alors même les efforts pour la justice, la correction et la réforme n'ont aucune valeur, car nous ne ferions que nous battre contre un destin tout-puissant que nous ne pourrons jamais vaincre. Nous devons lutter avec les parties de notre moi sur lesquelles nous avons réellement le contrôle - les seuls péchés que nous commettons se produisent dans les choses sur lesquelles nous avons le contrôle. Certains, à l'ère patristique, pensaient que même faire quelque chose ne constituait pas un péché. C'est le péché seulement si nous répétons l'action en sachant que c'est mal - le faire une fois est une erreur, le répéter est un péché. Comme le fait remarquer Saint-Basile, il ne sert à rien que les législateurs adoptent des lois interdisant quelque chose, chose sur laquelle une personne n'a de toute façon aucun contrôle. Saint Basile parle en termes de rhétorique, car il croit que les gens font des choix, du moins certains. Tout ce que nous faisons n'est pas prédéterminé en nous.

"Si l'origine de nos vertus et de nos vices n'est pas en nous-mêmes, mais dans la conséquence fatale de notre naissance, il est inutile que les législateurs nous prescrivent ce que nous devons faire et ce que nous devons éviter ; il est inutile que les juges honorent la vertu et punissent le vice. La culpabilité n'est pas dans le voleur, ni dans l'assassin : elle était voulue pour lui ; poussé au mal par nécessité inévitable, il lui était impossible de retenir sa main. Ceux qui cultivent laborieusement les arts sont les plus fous des gens. L'ouvrier fera une moisson abondante sans semer de graines et sans aiguiser sa faucille. Qu'il le veuille ou non, le marchand fera fortune et sera inondé de richesses par le destin. Quant à nous, chrétiens, nous verrons disparaître nos grands espoirs, car à partir du moment où l'on n'agit pas avec liberté, il n'y a ni récompense pour la justice, ni punition pour le péché. Sous le règne de la nécessité et du destin, il n'y a pas de place pour le mérite, condition première de tout jugement juste." (in Un trésor patristique : Sagesse de l'Église primitive pour aujourd'hui)

Pour saint Basile, l'échec de la pensée prédestinée est qu'elle ne nous dit rien d'important. Si non seulement nous sommes incapables de résister au péché, mais nous sommes aussi incapables de changer, alors la repentance est impossible. La prédestination signifie que même la bonté et le succès n'arriveront que par le destin, donc pas la peine d'essayer de faire le bien non plus. Inutile de planter des cultures ou de travailler dur car le destin détermine tout, y compris s'il y a de la nourriture à manger. Autant s'asseoir et attendre de voir ce qui se passe. Mais à ce stade, même de nombreux croyants en la prédestination peuvent voir qu'il est important si vous essayez - il y a de la nourriture à manger seulement parce que les gens travaillent dur pour la faire ainsi. Il y a des routes, des ponts, des magasins, Internet et l'électricité seulement parce que les gens font l'effort de le faire. Tout ne s'explique pas seulement par le destin, les gens prennent des décisions et agissent en conséquence. Ce que nous faisons est important et change le cours de l'histoire de l'humanité. Il en va de même pour notre comportement, bon et mauvais.

C'est parce que notre comportement est important et qu'il affecte aussi bien les autres que nous-mêmes, que l'examen de conscience et la confession des péchés sont importants. Nous sommes par nature des êtres relationnels, nous devons considérer comment notre comportement, nos pensées et même notre attitude sont le reflet du fait que nous sommes guidés ou non par le commandement évangélique de nous aimer les uns les autres comme le Christ nous aime (Jean 13:34). Admettre nos péchés, nos fautes et nos faiblesses n'est pas un échec, mais plutôt la façon dont nous montrons que nous reconnaissons la souveraineté du Christ sur notre vie quotidienne. La confession est la reconnaissance de la réalité, de ce qui est dans nos cœurs, aussi honteuse qu'elle puisse être.

Ne cachez pas votre péché à cause de l'idée que vous ne devez pas scandaliser votre prochain. Bien entendu, cette injonction ne doit pas être respectée aveuglément. Cela dépendra de la nature de son péché." ( in Saint Jean Climaque, Trente pas vers le ciel : L'échelle de l'ascension divine pour toutes les marches de la vie)

Saint Jean Climaque reconnaît que l'admission de ses péchés est une bonne chose, et pourtant elle doit être pratiquée avec sagesse et discrétion. La seule peur de scandaliser les autres n'est pas en soi une justification pour cacher son péché (notez qu'il a dit péché, il n'a pas dit chaque pensée qui entre dans votre tête, seulement vos péchés. Le péché comportemental peut être évident pour les autres, mais nous n'avons pas besoin de discuter avec tout le monde de toutes les idées erronées qui nous traversent l'esprit). Cependant, comme il le fait aussi remarquer, il n'est pas en train de mettre en place une règle inviolable - il faut faire preuve de sagesse pour savoir quand admettre ouvertement ses péchés. Il y a certaines choses que nous faisons qu'il n'est pas sage de dire à tout le monde. Nous devons les confesser à nos pères confesseurs, à ceux qui sont mieux préparés à traiter les humains comme des pécheurs déchus. Si nous sommes honnêtes envers nous-mêmes au sujet de nos péchés, nous reconnaissons aussi l'impact de nos péchés sur notre vie et celle de ceux qui nous entourent - en particulier ceux que nous aimons. Au lieu de devenir amers pour le péché ou de blâmer les autres pour le péché, lorsque nous reconnaissons son pouvoir dans notre vie, nous pouvons faire un effort pour le corriger et trouver la meilleure façon d'aimer les autres ou au moins de le reconnaître et de nous repentir de ce péché.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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Sur Parlons d'Orthodoxie: Rappel utile aux thuriféraires de Constantinople

Les relations entre le Saint patriarche Tikhon et le patriarcat de Constantinople
Nos lecteurs seront surpris d’apprendre que Constantinople a collaboré avec le régime soviétique dès son instauration, quitte à sacrifier le saint patriarche Tikhon. Les relations entre les deux patriarcats sont jusqu’à présent restées difficiles. 

Le patriarche Meletios IV est le premier à avoir pratiqué la politique destructrice inhérente au Phanar. Un mois après son sacre, le 1 mars 1922 , il a abrogé le Tomos accordé aux paroisses grecques des Etats-Unis. Il a ainsi rétabli pour ces paroisses la juridiction de Constantinople. Cette décision a été désapprouvée par l’Eglise de Grèce. Ces dissensions persistent jusqu’à aujourd’hui. 

En mars 1922 Meletios IV élabore, sans se concerter avec qui que ce soit, un autre Tomos « Sur le droit de Constantinople de superviser directement et de gérer l’ensemble des paroisses orthodoxes d’Eurоpe, d’Amérique, etc. En 1923 un autre Tomos annonce que le diocèse de Revel relevant de l’Eglise orthodoxe russe appartient désormais à sa juridiction sous le nom de Métropole orthodoxe d’Estonie. Un troisième Tomos annonce la création de l’Eglise orthodoxe de Finlande relevant du patriarcat de Constantinople. 

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Par Dimitri Safonov 

Le patriarche Tikhon a dû, en juin 1924, faire face à des dangers suscités par la politique du patriarcat de Constantinople. 

Le patriarche de Constantinople est traditionnellement considéré comme étant le primus inter pares. Il n’en découle cependant pas qu’il dispose de droits particuliers en ce qui concerne les Eglises orthodoxes locales. Au début des années 1920 la politique conduite par les patriarches de Constantinople a changé du tout au tout s’écartant de plus en plus de la tradition orthodoxe. [

Les relations entre le Saint patriarche Tikhon et le patriarcat de Constantinople
Cela s’est manifesté d’une manière évidente sous le règne du patriarche Meletios IV (Metaxakis), 1921-1924.Son objectif était d’introduire des changements radicaux, similaires à ceux que préconisaient les « rénovationnistes » en Russie soviétique dans la vie de l’Eglise.. Meletios IV s’ingérait d’une manière brutale dans la juridiction du patriarcat de Moscou. En violation des canons il octroya l’autocéphalie à des parties constituantes de l’Eglise russe se situant en Finlande, en Pologne et en Estonie. 

En mai-juillet 1923 le patriarche Meletios a réuni à Constantinople son « Concile panorthodoxe ». A peine une dizaine de personnes y assistaient. Aucune d’entre eux ne représentait d’une manière officielle quelque patriarcat que ce soit. « Le Concile » introduisit le calendrier grégorien et abrogea le calendrier julien. Il y fut décidé d’amender le calendrier pascal établi d’une manière immuable par une décision du Premier Concile œcuménique. Les clercs se virent autorisé à arborer une coupe de cheveux, le port obligatoire de la soutane passa aux oubliettes, les mariages non canoniques autorisés ainsi que le deuxième mariage des prêtres. Le « Concile » a par ces décisions enfreint l’ordre et l’unité qui prévalaient au sein des Eglises autocéphales. 

Le renforcement en Russie de l’église rénovationniste dite « vivante » a grandement contribué au succès de la politique conduite par Meletios. Les réformes modernistes des rénovationnistes étaient similaires à tout ce que préconisait Meletios. Lorsqu’il devint patriarche d’Alexandrie (1926) le synode de « l’église vivante » écrivit à Meletios : « Notre saint synode vous adresse ses vœux les plus sincères et se souvient avec reconnaissance du soutien moral que Votre Béatitude nous a accordé lorsque vous étiez patriarche de Constantinople nous reconnaissant en tant que seul et unique organe dirigeant légitime de l’Eglise orthodoxe russe ». Les successeurs de Meletios, Grégoire VII et Constantin VI, restèrent en communion avec « l’église vivante »Grégoire VII alla jusqu’à appeler le patriarche Tikhon à abdiquer. 

Ce patriarche insistait auprès des archevêques russes Anastase et Alexandre séjournant alors à Constantinople pour qu’ils cessent d’intervenir contre le pouvoir des soviets en Russie et de commémorer le patriarche Tikhon. Il les exhortait à reconnaître la légitimité du pouvoir bolchevik. N’ayant pas été suivi il ordonna une enquête, puis interdit les deux archevêques a divinis. Grégoire VII s’adressa au patriarche Dimitri de Serbie le priant d’interdire le Synode des évêques russes à Sremski Karlovici. Il se heurta à un refus du patriarche serbe. 

Les relations entre le Saint patriarche Tikhon et le patriarcat de Constantinople
Photo: Alexandre Ivanovitch Vvedenski /russe : Александр Иванович Введенский/ /Vitebsk, 30 août 1889 Moscou, 26 juillet 1946/ était un leader religieux orthodoxe et l un des principaux artisans de l Église vivante et du courant rénovationiste 

En été 1924 le synode rénovationniste dit « Evdokimov » soutenu par la GPU faisait courir la rumeur que le patriarche de Constantinople avait démis le patriarche Tikhon et l’avait même interdit a divinis (Izvestia, N° 124, 1 juin 1924). 

La GPU souhaitait faire valoir le prestige dont bénéficiait le patriarche de Constantinople pour renforcer les rénovationnistes et en faire le foyer de l’église russe. Et, en même temps, persuader le patriarche Tikhon de se retirer. La police politique mettait en œuvre tous ses moyens pour que ce soient précisément les rénovationnistes qui apparaissent être l’église légitime aux yeux du patriarche de Constantinople. 

Il convient cependant de rappeler que le patriarche de Constantinople, certes premier dans les dyptiques, ne dispose d’aucun pouvoir sur le patriarche de Russie. La 2e Règle du II Concile œcuménique interdit aux évêques de s’ingérer dans la vie des autres diocèses. Quoi qu’il en soit la GPU, de concert avec les rénovationnistes, comptait se servir du patriarche de Constantinople pour se débarrasser du patriarche Tikhon. 

Le 17 avril 1924 le synode du patriarcat de Constantinople décida d’envoyer une mission en Russie afin qu’elle y étudie la situation de l’Eglise. Il découlait du texte de la décision que Constantinople considérait « l’église vivante » comme seule légitime. La GPU soutenait au sein de l’église son agent, le prêtre Krasnitzky et, en même temps s’efforçait de discréditer le patriarche Tikhon. 

La commission du patriarcat de Constantinople fut installée le 30 avril. Le 6 mai 1924 Grégoire VII intervenant à une réunion du synode appela le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions et à ne plus gouverner l’Eglise russe. Le Synode chargea la commission « de s’appuyer dans son travail sur les tendances au sein de l’église qui sont fidèles au gouvernement de l’URSS », c’est-à-dire sur les rénovationnistes. Le Synode de Constantinople se prononça en même temps pour l’abrogation du patriarcat en Russie. 

Cependant, les Eglises orthodoxes locales n’accordèrent pas toutes leur soutien aux rénovationnistes. Une délégation du patriarcat de Jérusalem se rendit en Russie en février 1924. Elle était conduite par Constantin Grigoriardi qui se fit une idée objective de la situation en Russie soviétique et qui se prononça sans réserve en faveur du patriarche Tikhon, légitimement élu. Il condamne le rénovationnisme en tant que tel. 

Les documents cités sont conservés dans les archives d’Emelian Yaroslavsky (Mineï Goubelman de son vrai nom), président de la commission antireligieuse du Comité Central. Le pouvoir soviétique œuvrait à renforcer le prestige des rénovationnistes aux yeux de l’opinion mondiale et voulait faire croire qu’ils bénéficiaient du soutien de l’orthodoxie universelle. 

Le 6 juin 1924 Basile Dimopoulo, représentant du patriarcat de Constantinople en URSS, fit parvenir au patriarche Tikhon des extraits du procès-verbal de la réunion du synode de Constantinople. Ce texte appelait le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions. Le 18 juin, comme il s’en suit des messages des métropolites Pierre et Séra phin, le patriarche Tikhon adresse une lettre à Grégoire VII. Il y souligne la non canonicité de l’ingérence du patriarcat de Constantinople dans la vie de l’Eglise russe. Il est dit dans cette lettre : «Le peuple n’est pas avec les schismatiques mais avec son patriarche orthodoxe légitime. Le renoncement au patriarcat ne ferait que le jeu des rénovationnistes schismatiques ». 

Après la réception de cette lettre Grégoire VII rompt tout contact avec le saint patriarche Tikhon et ne communique qu’avec les rénovationnistes. Sous l’influence des représentants des soviets à l’étranger d’autres patriarches orientaux suivent l’exemple donné par Grégoire VII. Les soviets réussissent donc à isoler du monde extérieur l’Eglise russe canonique ce qui représente une menace pour l’orthodoxie universelle. Le patriarcat de Constantinople projette la tenue en 1925 d’un Concile panorthodoxe. Ce devait être une assemblée rénovationniste illégitime. Le 10 juin 1924 une assemblée préconciliaire rénovationniste se réunit à Moscou et décide d’abroger le patriarcat en tant que tel. Un compte-rendu consacré à cette assemblée est établi par le pouvoir. Il y est dit : « 156 popes, 83 évêques, 84 laïcs ont pris part à cette assemblée. 126 agents secrets de la GPU ont été missionnés pour prendre part à l’assemblée » C’est-à-dire près de 40% des participants. 
Traduction Nikita Krivochéine 

mardi 27 novembre 2018

Sur Orthodoxie.com: Ukraine : la communauté monastique de la laure de Potchaïev proteste contre l’annulation de l’acte juridique lui permettant d’occuper les lieux, dans le but de les transmettre à la nouvelle « Église autocéphale »




La communauté monastique de la laure de la Sainte-Dormition à Potchaïev, a lancé un appel consécutif à la décision de la commission du ministère de la Justice ukrainien d’annuler l’accord d’enregistrement du droit de la communauté à la jouissance des bâtiments et équipements du monastère : « Chers frères et sœurs, nous nous adressons à vous avec affliction du cœur en vous demandant de renforcer la prière pour la paix et l’union des fidèles dans le sein de l’Église canonique. Nous sommes contraints de constater qu’actuellement, le pouvoir ukrainien utilise les méthodes communistes de lutte contre l’Église orthodoxe. Il y a cent ans, les dirigeants bolcheviques, avant tout Trotski et ses séides, se sont donnés pour but de créer une organisation ecclésiastique orthodoxe sous le contrôle du pouvoir soviétique. C’est ainsi qu’est né le mouvement « rénovateur » ou « Église vivante » [schisme de type moderniste, créé par le régime communiste, ndt]. L’une des idées principales de cette organisation était la suppression du monachisme. Après la création de la structure « rénovée » par les bolcheviques a commencé une lutte active contre l’Église orthodoxe qui s’est trouvée hors-la-loi. Sous les slogans de « complicité avec la contre-révolution », les églises et objets ecclésiastiques ont été saisis, des dures répressions ont frappé le clergé. Il convient de mentionner que les schismatiques-rénovés ont été soutenus par le Patriarcat de Constantinople. Cette « Église vivante » n’a pas duré 30 ans, tandis que l’Église canonique se tient inébranlablement jusqu’à ce jour. Malheureusement, les nouveaux leaders politiques ne se souviennent pas des leçons de l’histoire. La rhétorique du pouvoir n’a pas changé en 100 ans : les moines de la laure restent pour eux des « complices de la contre-révolution ». Utilisant les médias contrôlés par lui, le pouvoir actuel enracine chaque jour plus cette idée dans notre peuple ukrainien. Qui plus est, le conseil municipal de Potchaïev a refusé d’appliquer la décision légale du tribunal de restituer les terrains destinés aux bâtiments conventuels. Actuellement, la commission du ministère ukrainien de la Justice, en réponse à la plainte du ministère ukrainien de la Justice, a annulé l’enregistrement du droit à la jouissance par la communauté monastique, des cathédrales de la Dormition et de la Trinité, des cellules monastiques, du clocher, de la maison épiscopale et des portails. Il convient de mentionner que c’est déjà la troisième tentative de transformer ce saint lieu en musée depuis l’an 2000. Nous considérons que les organes du parquet, lesquels ont engagé plusieurs poursuites pénales en un court laps de temps, poursuivent un but analogue. Dans le contexte de la suppression du droit de jouissance, il est question ici du lieu d’habitation de 200 moines et 50 novices, des gens qui ont renoncé au monde et ont consacré toute leur vie au service de Dieu. Nous sommes au regret de constater qu’actuellement, le pouvoir ukrainien se prépare à s’emparer des biens de la laure de Dormition à Potchaïev et à les transmettre à nouvelle organisation ecclésiastique en formation, puis à la suite, à annihiler le monachisme sur le territoire de l’Ukraine occidentale ».


Source (dont illustration) : Pochaev.org

Archimandrite André [Konanos]: Comment préserver une relation



Votre vie est devenue une routine. Vous avez l'impression qu'une personne proche de vous est devenue ennuyeuse. Vous l'avez étudié(e) pendant tant d'années. Vous en avez l'habitude, mais vous en avez assez. C'est ce que vous pensez. A quoi ressemble vraiment cette personne ? 

Vous les connaissez bien, c'est sûr. Comme d'habitude, ils vous révèlent quelque chose de nouveau. Quelque chose que vous ne saviez pas, une belle partie de leur âme. Si vous comprenez cela, vous verrez qu'ils ont beaucoup plus de capacités. Alors votre intérêt pour eux sera éveillé au plus profond de votre âme. Votre relation redeviendra nouvelle et fraîche. Toute relation peut être agréable : avec votre conjoint, vos enfants et vos collègues.

Comme l'ont suggéré les saints Pères, il suffit à chacun de se regarder philosophiquement. C'est-à-dire, s'interroger, se demander, si le Christ se reflète en nous, alors dire : "Pourquoi Jésus était-il ainsi, et moi, je suis complètement différent ? Qu'est-ce que j'ai ? Qu'est-ce qui me manque ? Pourquoi suis-je si difficile ? Pourquoi tout le monde autour de moi est à blâmer ? Pourquoi mes ailes sont-elles cassées ? Après tout, je suis encore si jeune ! L'avenir est devant moi ! Je ne peux pas continuer comme ça !"

Alors, trouvez votre vocation. Cherchez. Faites attention à votre charisme. Écoutez attentivement les désirs et les souhaits profonds de votre cœur. Je prie pour que vous vous réveilliez, qu'une étincelle s'allume dans votre âme et se transforme en une aspiration enflammée qui changera vos jours et vos semaines, et que vous trouviez une motivation à vivre.

Je vous souhaite ceci : une sorte de changement, une inspiration. Par les prières de tous nos saints. Avec la bénédiction de la Très Pure Mère de Dieu, avec son amour maternel. Je souhaite que votre cœur batte toujours, portant le sang vivant du Christ. Le don de sang vital, comme nous l'avons dit plus tôt. Pour que vous viviez et vous réjouissiez, sans stagner et sans perdre vos journées inutilement, en les dépensant sans bonheur et sans joie. Vous êtes digne du bonheur. La joie vous va bien. Votre âme aspire au Christ. Je vous souhaite tout cela. Et je prie pour la réalisation de tout cela. Vous pouvez tout faire !

Votre pouvoir est dans la prière. Je pense que le plus grand mystère de tous les saints de notre Église et de toutes ces âmes puissantes, qui ont réussi à surmonter de grands problèmes, des épreuves, des embarras et des difficultés, était dans la prière. Prière... Nous prétendons que nous prions, mais est-ce vraiment le cas ? À en juger par moi-même et par certaines personnes qui me font confiance, je n'ai aucune idée pour savoir si nous prions vraiment ou si ce ne sont que des paroles creuses.

En grec, le mot "prière" (προσευχή) a une préposition προς, indiquant la direction de la prière. La question est de savoir où elle est dirigée. Peut-être à nous-mêmes ? Peut-être que par nous-mêmes, nous nous parlons à nous-mêmes ? Ou bien y a-t-il vraiment un chemin de notre "moi" vers Dieu ? Peut-être que par la prière, nous sommes personnellement en contact avec Dieu ? Si nous avions réellement ce contact, beaucoup de choses seraient différentes... Comme il est important de dire : "Je suis en contact avec Dieu", c'est-à-dire avec Lui, qui est la Vérité, la Lumière, la béatitude, la puissance, la gloire, l'espérance, la joie, la santé et la richesse.

Extrait du livre "There are difficulties in marriage [Il y a des difficultés dans le mariage...]" 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après