"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 31 octobre 2018

Sur le blog de Maxime




Si j'étais Bartholomée, en récompense de mes bons et loyaux services, je demanderais aux Américains d'acheter aux Turcs un territoire au moins équivalent à celui de l'état du Vatican pour agrandir mon trop exigu territoire du Phanar, pour que je puisse m'y installer confortablement avec Garde suisse (non? — ou bien ukrainienne, tiens, pourquoi pas ? ils ont suffisamment de groupuscules efficaces là-bas qui voudraient peut-être se refaire une virginité par une pieuse et spectaculaire reconversion et ils me doivent bien ça - ou mieux, un détachement de l'OTAN, c'est ça bien sûr !), banque, diplomatie et tout le tintouin, et être définitivement crédible et représentatif aux yeux (aveuglés au préalable bien sûr - avec quelque missiles convaincants hein ?) des chrétiens d'Orient et du monde entier "chrétien" ou pas, que je suis le seul Pape du poumon oriental de l'Église auquel doivent se soumettre les chrétiens du reste du monde qui ne sont pas catholiques. (seulement, seulement, pas plus, mon cher frère François, je ne voudrais surtout pas me mêler de ce qui ne me concerne pas et marcher sur tes plates-bandes !). 
Bon, c'est pas sûr que ça marche parce que les Américains, en bons commerçants, veulent bien sûr investir un minimum pour en tirer un bénéfice maximum et puis les Turcs ne sont malgré tout pas toujours constants dans leurs alliances… mais ça vaudrait le coup d'essayer tout de même. N'aurais-je pas fière allure ? 

Amèrement, Maxime, 
futur schismatique sans doute,—malgré lui…

mardi 30 octobre 2018

Quelles sont la place et la responsabilité de l’homme dans la Création selon la Bible ?


À l’occasion de la parution de deux ouvrages de Jean-Claude Larchet aux éditions des Syrtes, Les fondements spirituels de la crise écologique et  Les animaux dans la spiritualité orthodoxeOrthodoxie.com a réalisé plusieurs entretiens avec leur auteur. En quoi la tradition chrétienne a une parole forte pour le monde concernant l’écologie et la crise écologique actuelle ? Quelles sont la place et la responsabilité de l’homme dans la Création selon la Bible ? Ce sont les grandes questions abordées dans ce premier entretien.

METROPOLITE SÉRAPHIM DU PIRÉE :Déclaration sur les agissements de Constantinople en Ukraine

Métropolite Seraphim du Pirée (Eglise Officielle d'Hellade)



Le Pirée, Grèce, 23 octobre 2018 
Son Éminence le Métropolite Séraphim du Pirée (Église orthodoxe grecque) a publié son point de vue sur la question ukrainienne suite à la déclaration du Saint Synode de Constantinople du 11 octobre qui annonçait sa décision de restaurer dans leur rang clérical Philarète Denisenko anathème du "patriarcat schismatique de Kiev" et Macaire Maletitch de "l’église autocéphale ukrainienne schismatique" et qui revendique son territoire, qui ne l'est plus depuis 1686.
Sa déclaration complète apparaît sur le portail grec Romfea, avec les principaux points reproduits sur Sedmitza.
Il s'est également exprimé il y a un mois, avertissant le gouvernement ukrainien que l'Eglise ne doit pas être impliquée dans des jeux géopolitiques, déclarant : "Vous jouez un terrible jeu géopolitique et géostratégique entre l'OTAN et la Fédération de Russie, alors comprenez que ces choses ne peuvent pas être utilisées comme outils par l'Eglise".
Sans remettre en cause la primauté d'honneur du Patriarche œcuménique, et sans reconnaître le droit canoniquement justifié du premier trône à la "présidence d'honneur d'un concile œcuménique et à la coordination des Églises orthodoxes", le Métropolite Séraphim apporte une clarification significative sur l'autorité du Patriarcat de Constantinople.
La hiérarchie grecque écrit que Constantinople a le droit d'accorder l'autocéphalie ou l'autonomie à la demande de la structure canonique de l'Église, en vue de son approbation lors d'un futur Concile œcuménique. Il note que le débat sur la procédure d'octroi de l'autocéphalie dure depuis 50 ans et que, sur ce point, le principe convenu auquel il fait référence comprend trois éléments : la pétition d'une Église canonique, l'accord de l'Église mère et l'approbation des autres Églises locales orthodoxes autocéphales.
Le Patriarcat œcuménique a déjà approuvé ces principes dans sa position officielle sur l'autocéphalie et l'autonomie, ainsi que dans l'accord préconciliaire de Chambésy, en Suisse, en novembre 1993.
Les principes ci-dessus ne donnent pas à Constantinople le droit d'accorder l'autocéphalie dans le cas de l'Ukraine, le Métropolite  Séraphim écrit, que comme la Métropole de Kiev a été transférée au Patriarcat de Moscou en 1686, et donc l'Eglise sous Sa Béatitude le Métropolite Onuphry de Kiev et de toute l'Ukraine est la seule structure canonique en Ukraine aujourd'hui, et il ne veut pas l’autocéphalie.
Comme l'écrit le métropolite grec, l'autocéphalie en Ukraine est recherchée par le président "occidental et uniate" Porochenko, le Parlement ukrainien et les deux structures schismatiques du pays.

Il soutient également que les actions de Constantinople - envoyer deux Exarques à Kiev et décider d'accorder l'autocéphalie sans préciser qui sera le destinataire des tomos - ignorent la position de l'Église canonique ukrainienne.
Le Métropolite  Onuphry et l'Église ukrainienne protestèrent vivement contre l'envoi par Constantinople d'exarques sur son territoire canonique ; le Patriarcat œcuménique n'écouta pas, mais insista seulement sur son droit d'agir en Ukraine à sa guise.
Le Métropolite Séraphim a aussi fortement critiqué la reconnaissance par Constantinople de deux Églises schismatiques et de leurs primats, qui ne sont reconnus par aucune Église, arguant que le " droit " de Constantinople de supprimer les sanctions ecclésiastiques imposées par une autre Église locale nécessite une analyse critique sous l'angle du droit canon.
Il parle d'un cas historique où le Pape Zosime de Rome (qui a régné du 18 mars 417 au 26 décembre 418), se référant aux Canons 3, 4 et 5 du Concile de Sardes, a tenté de justifier son droit d'être le juge suprême de l'Eglise d'Afrique du Nord et de restaurer le prêtre Apiarius de Sicca qui avait été excommunié par l’évêque Urbain. Les évêques africains ont fermement rejeté les revendications du Pape Zosime, et leur rejet a été confirmé dans les résolutions du Concile de Carthage.
"L'Église indivise a reconnu que les Canons 3, 4 et 5 du Concile de Sardes, sur lesquels s'est appuyé le Pape Zosime, ont donné au Pape de Rome le droit de juger seulement ce qui concernait les évêques qui lui étaient subordonnés. Ainsi, l'Église a rejeté les revendications du droit du Pape à l'arbitrage suprême à l'échelle de l'Église," indique le Métropolite Séraphim séraphins.
Il souligne également que la décision de tout Saint Synode autocéphale ne peut être révoquée que par le synode local ou par un Concile œcuménique :
La décision d'un Saint Synode Patriarcal ne peut être révoquée (Balsamon et Photios en parlent dans le "Nomocanon"). Elle ne peut faire l'objet d'un appel que par un Conseil œcuménique. Saint Nicodème de la Sainte Montagne se réfère aussi au Canon 9 du IVe Concile œcuménique ("...le Patriarcat de Constantinople ne peut agir dans les diocèses et provinces des autres Patriarcats"). Il convient également de noter que le Métropolite Isaac d'Ephèse a dit à l'empereur Michel Paléologue que l'autorité du Patriarche de Constantinople ne s'étend pas aux Patriarches d'Orient.
Compte tenu des arguments ci-dessus, le Métropolite  Séraphim conclut : "Le droit canonique de réexaminer le cas du moine Philarète Denisenko, examiné par le Synode patriarcal complet du Patriarcat de Moscou, n'appartient qu'à un Conseil œcuménique, d'autant que dans sa lettre n° 1203 du 26/08/1992 au Patriarche Alexis de Moscou, le vénérable Patriarche œcuménique approuve la décision rendue".
Philarète Denisenko lui-même a fait appel au Patriarche Bartholomée en juin 1992, peu après la décision de l'Église russe de le défroquer. La lettre qui suit de Bartholomée du mois d'août suivant dit:
En réponse au télégramme et à la lettre correspondants de Votre très chère et honorable Béatitude sur le problème qui s'est posé dans Votre Sainte Église sœur russe et qui a conduit son Saint Synode, pour des raisons qu'elle connaît, à la déposition du Métropolite Philarète de Kiev, membre dirigeant de son Synode depuis peu, nous désirons informer fraternellement Votre amour que notre Sainte Grande Église du Christ, reconnaissant la plénitude de la compétence exclusive de l'Église orthodoxe russe sur cette question, accepte synodalement les décisions concernant celle en question, ne voulant pas causer de problèmes à Votre Église. C'est précisément dans cet esprit que nous avons envoyé deux frères, Son Éminence le Métropolite Jean de Pergame et Sa Grâce l'Évêque Vsevolod de Skopelos, après une visite chez nous par celui en question qui a été privé de sa charge, que nous avons pu être directement informés de ce qui s'était passé et éviter une mauvaise interprétation dans ce cas précis. Par conséquent, nous devons noter que nous avons été attristés lorsque nous avons appris que le but de leur mission n'était pas bien compris.
Le Patriarche Bartholomée réaffirma plus tard cette position en 1997 dans une autre lettre au Patriarche Alexis, où il écrit : "Ayant reçu notification de cette décision, nous en avons informé la hiérarchie de notre Trône œcuménique et nous les avons implorés de ne plus avoir désormais de communion ecclésiale avec les personnes mentionnées".
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après


lundi 29 octobre 2018

Saint Maxime le Confesseur: Le blasphème (R)



Quand l'intellect commence à progresser dans l'amour pour Dieu, le démon du blasphème commence à le tenter, suggérant des pensées telles qu'aucun homme, mais que seul le Diable pouvait [...] inventer. Il le fait par envie, de sorte que l'homme de Dieudans son désespoir à la pensée de telles pensées, n'ose plus s'élever vers Dieu dans sa prière habituelleMais le Démon n'arrive pas encore à ses propres fins par ce moyen. Au contraire, il nous rend plus endurants. Car par ses attaques et nos représailles, nous devenons plus expérimentés et plus authentiques dans notre amour pour Dieu. "(Deuxième centurie sur l'amour, 14.)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 28 octobre 2018

Père Stephen Freeman: Quand cessent les miracles!



L'une des idées les plus étranges qui accompagnèrent la Réforme fut l'idée que les miracles avaient pris fin au moment de l'achèvement du Nouveau Testament. Jamais présenté comme un fait doctrinal dans le courant dominant du protestantisme, c’est resté une supposition discrète, en particulier lorsqu'elle a été jointe à une opposition au  catholicisme romain dans lequel les différentes visions, les statues pleureuses et les vies saintes ont été considérées comme des fabrications d'un sacerdoce corrompu. Au cours de la Réforme, les histoires abondaient sur la façon dont tel ou tel miracle bien connu avait été démystifié. Ce qui a remplacé ce monde médiéval, c'est la pensée sobre de la Bible considérée comme un cahier de réponses.

Beaucoup soutenaient que les miracles étaient tout à fait inutiles après que la Bible fut "achevée", puisque tout ce qui était nécessaire au salut était contenu à l’intérieur dans ses couvertures. Les ordinands anglicans (jusques à ce jour) prêtent serment en disant :

"Je crois que les Écritures de l'Ancien et du Nouveau Testament sont la Parole de Dieu, et qu'elles contiennent tout ce qui est nécessaire au salut."

Les miracles, les visions ou les révélations de Dieu étaient considérés non seulement comme inutiles, mais aussi comme positivement dangereux, car les fidèles pouvaient imaginer de telles choses pour considérer une autorité égale ou supérieure à celle des Écritures.

Divers groupes du monde protestant ont en fait codifié cette idée dans leur doctrine confessionnelle. C'est ce qu'on appelle le "cessationnisme", qui fait référence à la "cessation" des dons de l'Esprit. Le projet moderne lui-même, en particulier dans sa perception sécularisée du monde, est une version du cessationnisme. En effet, les idées cessationnistes du protestantisme primitif furent une force essentielle dans la création du concept de laïcité.

Une vision séculière du monde considère que les choses ne sont que cela - des choses. Le monde se compose d'une collection d'objets auto-existants (dont certains respirent et pensent), qui vivent dans les liens et les limites des "lois" de la nature. Si Dieu doit être connu ou perçu, alors soit Il doit perturber les lois de la nature, ou Il doit devenir un objet parmi les objets. Le monde moderne, selon les paroles de Max Weber, est "désenchanté". C'est comme si vous aviez trouvé votre chemin jusqu'à Narnia [1], seulement aucun des animaux ne parle, les arbres se sont endormis, et la magie semble avoir cessé.

C'est dans ce contexte que nous vivons. C'est aussi une perception qui, dans une large mesure, façonne la façon dont nous percevons nous-mêmes le monde, que nous le voulions ou non. La laïcité est le paramètre par défaut pour ceux qui sont nés dans la culture moderne. Le monde est muet.

C'est un contraste frappant avec la compréhension chrétienne (orthodoxe) traditionnelle. Seul Dieu est auto-existant. Tout le reste ne dépend pas seulement de Lui pour son existence et sa continuation, mais est soutenu à chaque instant seulement par la volonté et la bonté de Dieu. En tant que tel, le monde lui-même est une manifestation des "énergies divines" (les actions et l'œuvre de Dieu). Ces actions et l'œuvre de Dieu ne sont pas quelque chose qui se fait "à distance", car Ses actions et Ses œuvres sont elles-mêmes Dieu. Il est à la fois essence et énergie. Et bien que les effets de ses actions et de ses œuvres ne soient pas eux-mêmes Dieu (l'arbre qu'Il soutient n'est pas Lui), néanmoins, les effets ne peuvent exister sans Lui ("en Lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être " - Actes 17:28). Le cessationnisme serait la non-existence. Non seulement les miracles continuent, mais tout ce que nous voyons est un miracle constant et durable (y compris nous-mêmes). Il n'y a que miracle.

La perception de Dieu et notre relation avec Lui sont intrinsèquement difficiles pour un esprit moderne ou séculier. Pour nous, le monde est muet, et nous percevons Dieu également comme muet. En tant que tel, nous pensons qu'Il n'existe pas ou qu'Il ne veut pas Se faire connaître. De la position du christianisme classique, de même qu'il n'y a que des miracles, de même il n'y a que l'action et l'action de Dieu partout.

C'est pourquoi nous lisons de telles choses dans les Écritures :

Saint, saint, saint, saint, le Seigneur Sabbaoth, le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire !

Confesser que c'est le cas apporte lentement un changement dans notre perception et représente le renoncement au Projet Moderne. Une autre façon de décrire cela serait de dire que l'ensemble de la création est un sacrement. Le pain et le vin de l'Eucharistie, comme Corps et Sang du Christ, ne sont pas des exceptions : ils révèlent la vérité de la création. Tout nous est donné pour la Communion.

L'Eucharistie révèle aussi quelque chose de la nature ou du caractère des énergies divines de Dieu (Ses actions et Sa volonté). Le Dieu connu dans l'Eucharistie est le Christ crucifié et ressuscité. C'est le mystère pascal, le Dieu qui se vide et entre dans la profondeur et le vide de notre souffrance pour remplir toutes choses de Son Amour. L'homme moderne, lorsqu'on lui dit que tout est soutenu par la volonté et l'action de Dieu, en vient souvent à souvent mentionner les nombreuses souffrances tragiques du monde - comme si elles contredisaient cette réalité ou qu’elles suggèrent l'incompétence de Dieu. Mais ils imaginent un Dieu autre que Christ crucifié, un Dieu séparé de Sa Pâque.

La Résurrection du Christ est la révélation de la bonne volonté de Dieu, la promesse du résultat final de toutes choses. Le monde qui est "rassemblé en un seul dans le Christ Jésus", est, par Sa souffrance et Sa mort (en elles), uni à Sa résurrection.

C'est dans ce contexte que nous prions et adorons et que nous en arrivons à percevoir Dieu (avec ce que les pères appellent la faculté "noétique"). Nous prions et nous écoutons et nous pensons qu'il n'y a que le silence. C'est la perception séculière elle-même. Tout ce qui nous entoure et nous-mêmes existons, soutenus par la voix de Dieu. Leur existence est l'éloquence de Sa bonne volonté.

Mais qu'en est-il des miracles ? Si le monde entier est un miracle, qu'en est-il des choses qui sont communément décrites comme des miracles ? Premièrement, ils n'appartiennent pas à une catégorie distincte. Que quelqu'un soit guéri instantanément d'une maladie n'appartient pas à une catégorie d'exception : c'est un miracle parmi les miracles qui se produisent d'une manière telle que nous voyons la vérité qui pourrait autrement sembler cachée. Le danger des miracles pour l'esprit moderne est de les considérer comme exceptionnels. Ce faisant, nous imaginons le monde comme divisé entre le miraculeux et l'ordinaire.

Quand nous prions, si nous attendons le "miraculeux" (au sens moderne du terme), nous nous lasserons de la banalité de notre expérience. Nous imaginons que nous n'entendons rien, car nous avons déjà décidé que le son ordinaire n'est rien de miraculeux. Je mets toujours en garde ceux qui sont en recherche et les catéchumènes de l'Église pour qu’ils se préparent à s'ennuyer. Bien que les services orthodoxes puissent être beaux et profonds, ils ne sont pas plus beaux et profonds que le monde qui nous entoure. L'esprit moderne s'ennuie avec ce qu'on appelle "l'ordinaire", parce qu'il s'est habitué aux distractions qui jouent avec nos passions. "L'ennui" est ce que vous obtenez quand vous n'êtes pas diverti - c'est un phénomène moderne. [2]

Le christianisme ne commence pas comme une discussion de la vie intérieure. La foi chrétienne commence par la mort et la résurrection du Christ. Cette réalité, qui s'étend et unifie toutes choses, est à la fois présente comme un point de l'histoire avec un témoignage abondant de témoins oculaires, et comme un moment éternel et toujours présent qui existe avant toutes choses et pour lequel toutes choses existent. Indépendamment de nos questions subjectives, la réalité concrète de la mort et de la résurrection du Christ demeure.

La subjectivité elle-même, le monde tel que nous le vivons dans notre tête, est notoirement changeante et échoue à tous les tests de fiabilité. C'est la chimère de notre existence, et ne peut jamais être son fondement.

Il y a des années, quand j'étais à l'université, j'ai souffert d'une grave dépression. J'ai été hospitalisé pendant une semaine. Après l'hôpital, je me suis frayé un chemin à travers le monde et j'ai trouvé le chemin du retour à la raison. Une de ces voies était la méfiance à l'égard de mon expérience subjective. Rien ne semblait " amusant " (c'est la nature de la dépression). Mais j'ai pensé que j'avais besoin de m'amuser et j'ai décidé de considérer le plaisir comme une activité objective. Ma femme et moi avons commencé à faire des choses que les gens font pour s'amuser, dans le but d'enseigner à mon cerveau et à mon corps comment faire ce qu'ils avaient perdu. Ce fut très thérapeutique.
C'est une grande joie quand notre monde intérieur et extérieur s’accordent. La tradition décrit un mode de vie qui renforce la perception " noétique ", et donc la conscience de la communion avec Dieu. Ce modèle consiste en grande partie, à apaiser les passions et à acquérir le calme intérieur. Mais ce modèle, ou son résultat, est simplement une description de quelque chose dans la vie spirituelle qui a de la valeur - ce n'est pas sa base ou son fondement.

Dans une large mesure, le scepticisme moderne suppose un monde dont l'existence "ordinaire" n'a rien à voir avec le miraculeux. Notre existence et le caractère providentiel du monde sont ainsi réduits aux agissements fortuits du hasard. Le monde est inerte et opaque et ne dit rien de Dieu. Ainsi, seul l'extraordinaire, le "miraculeux" (au sens moderne du terme), peuvent révéler Dieu. C'est une exigence selon laquelle Dieu devrait accepter d'être un Dieu séculier, de rejeter Son monde comme sacrement.

La vie orthodoxe est un consentement au monde comme sacrement, dans la mesure où il nous est révélé dans la mort et la résurrection du Christ. Nous ne croyons pas à la mort et à la résurrection du Christ parce que nous voyons le monde comme  sacrement, mais l'inverse. Cela nous enseigne que la plénitude de notre existence s'étend sous la surface dans la Providence de la bonne volonté de Dieu à l'œuvre partout et en toutes choses. Le fait que nous "voyons" est toujours un don et une joie. C'est aussi une chose difficile dans un monde dont l'auto-explication a été 500 ans de désenchantement et d'anti-sacramentalisme implacables.

Les miracles cesseront-ils un jour ?

 Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES: 
[1] Allusion au roman de C.S. Lewis. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_de_Narnia (NdT)

[2] Cf. Pascal (dans les Pensées) : […]Le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à divertir le roi, et l'empêcher de penser à lui. Car il est malheureux, tout roi qu'il est, s'il y pense. 
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samedi 27 octobre 2018

Père Stephen Freeman: La nourriture de l'âme

Soljenitsyne


J'ai récemment assisté à une rencontre entre mon évêque et un jeune homme désireux d'aller au séminaire. Après avoir obtenu l'approbation de l'évêque, il a posé une sage question : "Que devrais-je lire pour me préparer ?" La réponse m'intéressait autant que lui. "Lire de la bonne littérature", ce fut la réponse. Ce conseil venait d'un évêque qui est à la fois érudit et moine (l' archevêque Alexandre Golitsyn). Lisez de la bonne littérature. Ce n'est pas tant un conseil pour les exigences du séminaire - c'est un conseil pour l'âme.

Notre culture tend à mettre l'accent sur la maîtrise de l'information, la gestion des faits. Je me souviens d'un célèbre évangéliste de la télévision qui se vantait d'avoir mémorisé toute la Bible. Cela a fait de lui un télévangéliste, pas une grande âme ou un homme profondément sage. Il ne peut en effet s'agir que d'un tour de passe-passe de foire.

On m'a dit un jour que ce même conseil avait été donné aux gens en recherche et aux catéchumènes par Père Seraphim Rose. C'est l'une des meilleures choses que j'ai entendues à son sujet - cela montre une préférence pour l'âme plutôt qu'un endoctrinement de l'esprit. Tant de gens qui s'enquièrent de la foi feraient bien de suivre ces sages conseils.

Faire grandir l'âme n'est pas du tout une chose évidente. Platon, dans sa République, a suggéré que la formation musicale soit exigée pour tous les enfants précisément pour la formation de l'âme. L'âme est toujours tellement plus ce que nous sommes, et le caractère de qui nous sommes que ce que nous sommes et ce que nous savons.

Alors que le "canon" traditionnel de la littérature continue de faire l'objet d'attaques dans le milieu académique américain, de plus en plus de gens sont simplement des âmes "ignorantes". Ce n'est pas tant qu'ils manquent de l'information tirée d'une telle littérature (bien qu'ils en manquent), mais plutôt qu'ils manquent de profondeur et de capacité de réflexion, ce qui n'est possible qu'en étant confronté avec les meilleures idées, la meilleure musique, la beauté la plus profonde. Seule une grande âme peut enseigner à une autre âme à devenir grande.

Il y a plusieurs années, dans une classe de gens en recherche, j'ai mentionné Alexandre Soljenitsyne. Tous les élèves de la classe avaient fait des études universitaires ou avaient un diplôme presque complet. Un jeune homme m'a demandé qui était Soljenitsyne. J'étais stupéfait. Je me suis tout de suite rendu compte que la notoriété de ce géant spirituel avait passé un certain temps dans les années 80 et 90, mais ceci ne se réfère qu'à sa notice dans le cycle de nouvelles données par 24/7*. Malheureusement, peu de ceux qui connaissent son nom l'auront lu. Notre connaissance de la culture s'étend trop souvent à des futilités, comme à ce qui se passe sur Jeopardy.

J'ai souvent encouragé les lecteurs à ralentir leur vie. Au fur et à mesure que nous avançons à la vitesse de notre service Internet, nous avons tendance à entretenir l'habitude des rencontres brèves. Nous assimilons les informations qui ont été formatées pour une acquisition rapide. La profondeur de la contradiction, du paradoxe et du contexte tend à être éliminée. C'est surtout du carburant pour l'illusion.

La brillance d'Internet est sa capacité à " écumer et à récupérer ". Son génie échoue lorsqu'il s'agit de comprendre et d'analyser. La véritable connaissance humaine exige un effort important (et lent) d'attention et de communion.

Il y a quelques années, j'ai décidé de prendre Dostoïevski au sérieux. J'avais lu ses romans et je les avais médités. Il était évident pour moi qu'il y avait beaucoup à perdre, tant dans la traduction que dans les références culturelles plus larges. J'ai cherché un commentaire sur son travail et j'ai commencé le long et souvent ennuyeux exercice d'étude. Ça valait le coup d'essayer. J'ai fait la même chose avec Soljenitsyne. J'ai récemment traîné à travers Denys l'Aréopagite. J'ai mis Origène sur ma liste d'études. Tout le monde n'est pas un érudit, ni capable de digérer des travaux savants. Mais nous devons comprendre la différence entre le travail lent et patient d'une érudition mature et saine et les brefs résumés et opinions qui passent pour de l'information sur Internet.

La profondeur exige que nous admettions tout ce que nous ne savons pas.

Nous ne serons pas sauvés par l'information, encore moins par l'information superficielle de notre culture actuelle. L'œuvre du salut est lente, patiente et profonde. Elle est remplie de paradoxes et de contradictions -choses qui ne peuvent être réconciliées que dans le contexte d'une vie qui les vit. La bonne littérature, la véritable bonne littérature, nous met en contact  avec de telles réalités.

En écrivant aux Corinthiens, saint Paul a dit :

Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les coeurs.(2 Cor. 3:2-3)

En vérité, une telle épître est plus qu'une brève lettre - c'est le plus profond des romans. Que Dieu nous donne la grâce de lire les "tablettes de chair". Elles n'ont pas été formatées numériquement...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES
* Site donnant des informations très sommaires.

** Jeu à la télévision américaine

vendredi 26 octobre 2018

Vladimir Moss: La morsure du Serpent


     Le serpent de Moïse est peut-être la préfiguration la plus contre-intuitive de la Passion salvatrice du Christ dans l'Ancien Testament. Quand les Israélites furent dans le désert d'Édom, ils commencèrent à murmurer "contre Dieu et contre Moïse" (Nombres 21,5). Des serpents mortels commencèrent à les mordre, et beaucoup moururent. En réponse à l'appel au secours du peuple, Dieu dit à Moïse de façonner un serpent de feu et de le mettre sur un "poteau", qui, selon la tradition de l'Église, avait la forme d'une croix. "Et il arriva que si un serpent avait mordu quelqu'un, quand il regardait le serpent d'airain, il vivait" (Nombres 21.9).

     Le sens prophétique de cette histoire est clair. À cause de notre désobéissance à Dieu et à Sa Sainte Église, nous sommes infectés par le poison du Diable, qui est la cause de notre mort, tant physique que spirituelle. Le seul remède à cette maladie mortelle est de regarder avec foi et une espérance sincère l'image du Christ crucifié ; seule cette foi peut nous délivrer de la maladie du péché qui, si elle n'est pas guérie, conduit à la mort éternelle (Jean 3.14-15).

     C'est clair comme de l'eau de roche. Mais pourquoi le Christ est-il apparemment dépeint comme un serpent ? Le serpent n'est-il pas plutôt l'image du Diable que le Conquérant du Diable ?

     Cependant, il s'agit d'un malentendu. Le serpent élevé sur la croix dans le désert est en effet une image du Diable - mais du Diable détruit par la crucifixion du Christ. Comme le dit saint Grégoire le Théologien : "[Le serpent d'airain] sauva ceux qui le regardaient, non pas parce qu'il vivait, mais parce qu'il était tué, et il tuait avec lui les pouvoirs qui lui étaient soumis, étant détruit comme il détruisait. Et quelle est l'épitaphe appropriée de notre part ? Ô mort, où est ton aiguillon ? Ô tombeau, où est ta victoire ? Tu es renversé par la Croix, tu es tué par Celui Qui donne la vie, tu es sans souffle, sans mouvement, même si tu gardes la forme du serpent élevé haut sur un poteau."

     En général, le Christ nous a sauvés du péché d'Adam en imitant la situation d'Adam - mais avec cette différence : Il n'a pas péché. Ainsi Adam est né comme un homme de terre vierge et du souffle de l'Esprit, et le Christ est né de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie. Adam a été tenté par le Diable : le Christ l'a été aussi.  Adam est mort de l'assaut du Diable : le Christ aussi. Mais puisque le Christ, contrairement à Adam, n'a jamais succombé une seule fois à la volonté du Diable, Sa mort est devenue vivifiante ; et elle donne vie à tous ceux qui Le regardent avec foi. Ce fut par le second Adam inversant la chute d'Adam, et faisant dans l'obéissance à Dieu tout ce qu'Adam fit dans la désobéissance, que l'aiguillon de la mort fut détruit.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 25 octobre 2018

Staretz Ephraim d'Arizona: Le chemin de la vie

Staretz Ephraim d'Arizona

*

Le chemin de la vie n'est que douleur et larmes,épines et clous.

Des croix surgissent partout, il y a du stress et de la tristesse partout. Chaque pas est un Gethsémani, chaque colline est un Golgotha, chaque instant une lance.

Si nous pouvions presser la terre comme une éponge, il en coulerait du sang et des larmes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Trisaghion en Géorgien

mardi 23 octobre 2018

Sur Orthodoxie.com>>Aidons le monastère du Buisson Ardent dans l’Aude !


Le monastère du Buisson Ardent, situé à Villardonnel, dans l’Aude a été durement frappé le 15 octobre dernier par les très fortes pluies qui ont provoqué des inondations dans la région.
La communauté monastique de la Résurrection se trouve dans la juridiction de la  métropole orthodoxe antiochienne d'Europe occidentale et centrale.
Sœur Elisabeth, une moniale de 88 ans a été retrouvée morte sous les cyprès qui bordent le monastère hier lundi en début de matinée.
Ces inondations sans précédent ont causé de très importants dégâts. Au milieu de la nuit, la véranda du rez-de chaussée a explosé, et lorsque les sœurs sont descendues le matin, elles ont constaté que tout était inondé. Elles ont expliqué avoir eu de l’eau jusqu’aux épaules. Des volontaires sont venus du voisinage afin d’aider la communauté à remettre les meubles et les objets à leur place.
La sacristie du monastère du Buisson Ardent dans l’Aude !
La chapelle a été l’une des pièces les plus touchées. Les livres liturgiques ont été détruits par l’eau et la boue, les stalles ont été déplacées, brisées, mais, grâce à Dieu, les fresques qui ornent le cloître sont presque intactes.
Face à cette situation exceptionnelle, la solidarité des voisins et amis s’est immédiatement manifestée. Nous aussi lançons un appel à l'aide !

Pour aider le monastère, vous pouvez faire un don par virement bancaire.
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Jean-Claude Larchet, "Les animaux dans la spiritualité orthodoxe "


Jean-Claude Larchet, « Les animaux dans la spiritualité orthodoxe », Éditions des Syrtes, Genève, 2018, 25x18cm, 282 pages, 25€.
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Notre monde témoigne d’une attitude ambivalente envers les animaux.

D’une part les animaux domestiques sont présents dans un très grand nombre de foyers où ils sont l’objet de soins et d’affection qui vont parfois jusqu’à égaler voire à surpasser ceux que l’homme doit à ses semblables. De nombreuses manifestations mettent les animaux en valeur (expositions, concours…). De multiples associations se sont développées pour venir en aide aux animaux abandonnés ou maltraités. Sur le plan juridique, les dernières décennies ont vu se développer des droits de l’animal sur le modèle des droits de l’homme. Le courant antispéciste, qui a fait parler de lui récemment lors d’attaques d’abattoirs ou de boucheries mais qui existe depuis longtemps, affirme l’absence de hiérarchie entre les espèces et voit même parfois dans l’espèce humaine une espèce nuisible aux autres, qu’il faudrait réduire voire éliminer. Sur le plan religieux, des cérémonies de bénédiction ou d’enter­rement ont fait leur apparition jusque dans certaines confessions chrétiennes, et des théologiens ont développé diverses théories sur le salut – voire la déification – des animaux et leur vie post mortem.

D’autre part, les animaux n’ont jamais été aussi mal traités. Les animaux d’élevage destinés à la consom­mation sont depuis plusieurs décennies traités sans le moindre respect comme des produits industriels. L’industrie et l’agriculture intensive, par la pollution et les changements climatiques qu’elles engendrent, détruisent irrémédiablement chaque année des centaines d’espèces animales.

Sur les règles éthiques (autrement dit sur les normes de bon comportement) qui doivent régir les relations de l’homme avec les animaux, le christianisme a beaucoup à nous dire à travers les réflexions cosmologiques, anthro­po­logiques, théologiques qu’il a développées au cours de son histoire, mais aussi à travers les témoignages de ses saints anciens et contemporains et leurs relations concrètes avec les animaux.

Jean-Claude Larchet, dans son introduction (p. 11-21), en propose une synthèse apportant des réponses à beaucoup de problèmes actuels.

L’anthologie qu’il produit ensuite et qui constitue le corps de l’ouvrage, est composée de deux grandes parties.

La première (p. 25-141) réunit des textes bibliques et patristiques concernant le statut des animaux par rapport à Dieu et à l’homme. Les Pères anciens et les spirituels orthodoxes contemporains s’expriment sur la bonne façon de considérer les animaux et de les traiter, et sur les enseignements moraux et spirituels que l’on peut tirer de leurs comportements divers.

La deuxième partie (p. 142-274) rassemble des extraits de Vies de saints anciens orientaux et occidentaux et de saints ou de spirituels orthodoxes contemporains qui nous font voir la façon dont ils se comportent concrètement avec les animaux, et comment, par le pouvoir de leurs vertus et le rayonnement des énergies divines qui les habitent, les animaux même les plus sauvages qui le environnent se trouvent pacifiés, renouant ainsi avec la condition paradisiaque où une parfaite harmonie régnait entre les hommes et les animaux et parmi les animaux eux-mêmes.

Dans ce bestiaire spirituel où sont convoqués les animaux les plus divers – de l’éléphant à la mouche, de la panthère à la fourmi, de la hyène au serpent, de la brebis à la grenouille, du bœuf au crocodile, du lion au paon, du loup à la colombe –les récits réalistes, attestés par des témoins contemporains alternent avec des éléments légendaires ou merveilleux.

Paraissant dans la collection « Beaux livres » des éditions des Syrtes, cet ouvrage au format généreux et au prix néanmoins modeste, est émaillé de nombreuses illustrations en couleur, en majorité peu connues ou inédites, qui viennent témoigner des relations idéales que les saints entretiennent avec les animaux. La plupart sont des icônes et des fresques qui respectent les canons iconographiques orthodoxes; quelques-unes sont de libres représentations de l’art religieux chrétien de différents pays et de différentes époques; toutes expriment l’importance et la valeur que le christianisme, tant dans ses fondements communs que dans leur fidèle continuité orthodoxe, reconnaît aux animaux.

Source: Orthodoxiecom

lundi 22 octobre 2018

Le métropolite Jonas, ancien primat de l’Église orthodoxe en Amérique, s’insurge contre l’ingérence du Département d’État américain dans les affaires de l’Église orthodoxe en Ukraine

Métropolite Jonas
« Une fois encore, les États-Unis et leur politique créent le chaos, préparent le meurtre de gens innocents et perturbent une ancienne institution. Mais cette fois, c’est une ingérence directe dans les affaires non pas simplement d’un État-nation, l’Ukraine, mais d’une institution religieuse, l’Église orthodoxe. Et cela se répercute non pas seulement au niveau local, mais international. L’octroi de l’autocéphalie à une institution schismatique ukrainienne, le soi-disant Patriarcat de Kiev, n’est pas en premier lieu une affaire ecclésiastique, mais politique. Au niveau ecclésiastique, la politique états-unienne s’ingère à différents niveaux. Ce n’est pas, bien entendu, une ingérence pour les droits de l’homme, la liberté religieuse, celle des institutions religieuses - qui dirigent leurs propres vies sans intervention gouvernementale - ou pour le principe américain fondamental de la séparation de l’Église et de l’État. C’est plutôt une opération contraire à ces principes américains fondamentaux, et une tentative de contraindre le peuple fidèle d’Ukraine à se joindre à une Église d’État unifiée, à soutenir un gouvernement impopulaire mis en place, appuyé et maintenu par les États-Unis, ainsi que de nommer avant tout le clergé et la hiérarchie, en particulier le patriarche, de cette institution [i.e. la nouvelle Église autocéphale, ndt]. Indubitablement, celle-ci soutiendra le gouvernement dans ses efforts de nationaliser les 12.000 Églises appartenant à l’Église ukrainienne canonique et son peuple fidèle, de confisquer les bâtiments et les biens, dont les anciens saints monastères et les monuments nationaux. Le peuple ukrainien - de pieux chrétiens orthodoxes - luttera contre la confiscation de ses églises, tout comme il a lutté contre la confiscation soviétique de ses églises par les communistes dans les années 1920. Et maintenant comme alors, ces gens donneront leurs vies pour la protection de leurs lieux saints contre la profanation de ceux-ci par de faux frères. Tout comme ils ont combattu héroïquement les Nazis pendant la seconde guerre mondiale, puis les communistes après que les Nazis en furent expulsés, ils rejetteront le faux patriarche Denisenko et lutteront contre un gouvernement qu’ils savent ne se soucier en rien d’eux et de leurs intérêts, pas plus que de leur liberté et de leur liberté religieuse. Ils rejetteront cela tout comme ils ont rejeté « l’Église vivante » moderniste dans les années 1920. Des milliers de personnes mourront en protestant contre la politique américaine, transformée en une action violente par le gouvernement ukrainien. C’est un terrible péché pour la direction ukrainienne et leurs maîtres américains. En outre, non contents de manipuler les mafieux ecclésiastiques et politiques d’Ukraine ainsi qu’un État défaillant à la recherche du pouvoir et manquant de la légitimité de son peuple, le Département d’État et d’autres agences se sont infiltrés dans le Patriarcat de Constantinople. Directement ou par leurs mandataires, ils ont manipulé le vénérable patriarche œcuménique, au moyen de sa plus grande faiblesse : la position précaire du Patriarcat en Turquie, sur le plan politique et financier. Ils pourraient élargir sa juridiction et lui assurer sa stabilité financière en injectant des millions de dollars. Ils usent et abusent d’un vieil homme qui essaye de toutes ses forces de préserver une ancienne institution. Ils l’ont compromis, lui-même et l’institution du Patriarcat œcuménique, et ce faisant, ils troublent non seulement l’Ukraine et sa paix précaire, mais encouragent un schisme qui déchirera le monde orthodoxe, une communauté plus grande que celle des États-Unis. C’est un geste amer et cynique, profondément pervers. Leur justification est qu’ils veulent limiter l’influence de la Russie. Les néo-conservateurs et autres qui contrôlent la politique états-unienne sont possédés par une Russophobie paranoïaque, héritée de la première guerre froide, et une nouvelle haine des valeurs chrétiennes adoptées par la Russie renaissante. Malgré les ouvertures de la Russie pour une plus grande coopération et une détente, et l’apparente volonté du président Trump de se faire des amis avec la Russie, nous restons les otages des phobies des bureaucrates du Département d’État et du Pentagone. Ne faut-il pas mentionner que la Russie a un PIB inférieur à celui du Texas et un budget miliaire inférieur à un dixième de celui des États-Unis ? Mais les États-Unis s’efforcent de frapper les Russes là où se trouve ce qui est le plus cher pour eux : leur foi, leur Église, leur christianisme. L’Église orthodoxe ukrainienne canonique, sous le métropolite Onuphre, est une Église jouissant de la plus grande autonomie, rattachée à l’Église orthodoxe russe. C’est le diocèse qui a enfanté l’Église russe, et il y a un lien millénaire entre la métropole de Kiev et le reste de l’Église russe. Pendant des années, la métropole de Kiev a été autonome, ce qui signifie que leur lien principal avec Moscou consiste en la commémoration du patriarche de Moscou pendant les offices. Pour le reste, ils dirigent eux-mêmes leur propre vie. Le patriarche de Moscou a bien moins d’autorité sur l’Église en Ukraine que n’en a le pape sur les catholiques-romains en Amérique (il y a un parallèle étroit entre les attitudes anticatholiques américaines profondément enracinées et les craintes à l’égard du Patriarcat de Moscou). Il y a en outre des liens personnels étroits, et un nombre considérable d’Ukrainiens célèbrent dans les paroisses et les diocèses de toute la Russie. Les liens sont organiques, et l’Église canonique d’Ukraine ne souhaite pas, ni n’a demandé, l’autocéphalie. Ainsi, le Département d’État et les agences états-uniennes soutiennent un charlatan en disgrâce et légitimement défroqué, « bien habillé », et qui lui-même, pour ses propres ambitions, manipule le pathétique Porochenko. Ils ont même tenté d’exercer un chantage sur le vénérable patriarche en raison de malversations financières ayant eu lieu dans l’archevêché grec d’Amérique. De son côté, pour se justifier [quant à l’octroi de l’autocéphalie à l’Ukraine], le patriarche [de Constantinople] invoque une interprétation de sa propre juridiction qui est rejetée par le reste des Églises orthodoxes. Les autres treize Églises orthodoxes, à l’exception d’une ou deux qui sont restées silencieuses, condamnent ce geste du Patriarcat œcuménique. Ils n’acceptent ni son affirmation selon laquelle il dispose pratiquement d’une juridiction universelle, ni l’autorité qu’il aurait d’agir unilatéralement, particulièrement sur des questions qui exigent le consensus de toutes les Églises, telles que l’octroi de l’autocéphalie. Tandis que les patriarches ne peuvent contrôler ce qui se passe au niveau politique en Ukraine, il se pourrait qu’ils se réunissent et tentent de destituer le patriarche Bartholomée pour avoir enfreint les canons universels. Le plus grand espoir que l’on peut avoir est que le Patriarcat œcuménique se repentira et mettra fin à cette folie. Mais il est peut être trop tard. En même temps, si le Patriarcat va jusqu’à accorder l’autocéphalie, les « babouchki », les grand-mères, mourront en Ukraine en essayant de défendre leurs églises bien-aimées contre les néo-nazis ukrainiens. Quant au Patriarcat (…), il perdra toute prétention à la primauté, à la sauvegarde de sa mémoire historique et, ce faisant, toute influence. Tôt ou tard, Porochenko sera chassé et Denisenko, qui a plus de 90 ans, mourra. Le schisme s’effondrera, indépendamment de son statut. L’Ukraine continuera à sombrer dans le chaos politique, social et ecclésial, avec ou sans une Église autocéphale. Personne, ni les États-Unis ni la Russie, souhaitera ou sera capable d’intervenir pour sauver ce pays. Il devra finalement sortir de ses cendres. Il rejoindra ainsi l’Irak, la Libye, la Syrie et les autres pays détruits par les interventions états-uniennes. Quoi qu’il en soit, l’Orthodoxie survivra, de préférence avec un Patriarcat œcuménique intact, mais même sans lui. D’autres Églises se sont déjà ralliées autour du Patriarche de Moscou pour défendre et maintenir l’ordre canonique ; et autour du métropolite Onuphre de Kiev, victime d’une profonde injustice, laissant entrevoir le Christ souffrant au milieu de la persécution. Ainsi, grâce à la politique états-unienne, Moscou émergera fortement comme le leader moral du monde orthodoxe. Mais vous, le Département d’État, vous aurez sur vos mains et vos têtes le sang des petites grand-mères et des vieillards ukrainiens. Et vous aurez à répondre de vos décisions et actions devant Dieu. Mais vous en souciez-vous ? »

Acathiste à sainte Elisabeth de Russie


Icône-reliquaire de Ste Elisabeth et Barbara
Kondakion 1
Tu fus sur cette terre en exil du Royaume* Tu vécus dans l’attente du céleste Époux* Semant sur ton chemin la douceur et la paix* Et donnant l’exemple saint de l’imitation* Des vertus les plus élevées du christianisme* C’est pourquoi émerveillés nous clamons vers toi :
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Ikos 1
Tu naquis d’une illustre famille de Hesse* Mais la Providence de Dieu par ton mariage* T’amena sur la terre de Sainte Russie* Où tu pus découvrir le chemin du salut* Pour entrer un jour dans le bercail salvifique* Où l’Église du Christ chantera tes louanges :
Réjouis-toi Exemple pour les égarés de notre temps
Réjouis-toi Lueur dans les ténèbres du monde déchu
Réjouis-toi Aurore de douceur dans un siècle brutal
Réjouis-toi Onguent suave sur les blessures 
Réjouis-toi Borne sur le chemin sûr de la Vérité
Réjouis-toi Image parfaite des vertus de la foi
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 2
Accompagnant ton époux dans ses dévotions* Tu devins familière des cérémonies* Que l’Église notre Mère offre à notre âme* Tu compris la foi par l’esprit et par le cœur* Tu ressentis de tout ton être la beauté* Qui fait s’écrier vers Dieu avec grand amour : Alléluia !

Ikos 2
Pendant un pèlerinage à Jérusalem* Voyageant avec ton époux dans la Terre Sainte* Tu manifestas le désir d’être enterrée* Sur le sol où le Maître avait passé Sa vie* Tu décidas alors de te joindre à l’Église* Et nous te proclamons avec tous les élus :
Réjouis-toi Pèlerine sur les pas de notre Seigneur
Réjouis-toi Citoyenne de la Sainte Cité de Dieu
Réjouis-toi Qui mis tes pas dans les pas de notre Sauveur
Réjouis-toi Qui entendis Son appel à la conversion
Réjouis-toi Nouvelle Marthe par ta ferveur pour le Christ
Réjouis-toi Nouvelle Marie par ton écoute du Verbe
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 3
Comme Lazare appelé par son ami Christ* Ressortit après quatre jours de son tombeau* Tu trouvas le don parfait de la vie en Dieu* Tu reçus l’onction au Samedi de Lazare* Et tu te mis à participer avec zèle* Aux mystères purs qui nous font nous exclamer : Alléluia !

Ikos 3
Tu conservas comme prénom Elisabeth* En l’honneur de la mère du saint précurseur* Et tu fus bien digne de ce haut patronage* Car ta ferveur dans les œuvres de charité* Ton zèle fervent pour l’Église du Seigneur* Méritent les louanges que nous t’adressons :
Réjouis-toi Providence et secours sûrs des déshérités
Réjouis-toi Assurance de ceux qui sont abandonnés
Réjouis-toi Vêtement chaleureux de ceux qui sont transis
Réjouis-toi Abri protecteur de ceux qui sont sans logis
Réjouis-toi Prière de ceux qui ne savent plus prier
Réjouis-toi Main du Christ tendue vers ceux qui sont dans l’épreuve
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !


Kondakion 4
Tu cheminas sûrement vers l’Église Sainte* Émerveillée par la piété des paysans* La merveilleuse beauté de ses liturgies * La présence bénie d’un saint homme de Dieu* Le prêtre pur du Très Haut saint Jean de Cronstadt* Qui te firent dire avec louange vers Dieu : Alléluia !


Ikos 4
Tu poursuivais ton cheminement vers le Ciel* Lorsque ton époux Serge fut assassiné* Tu ne t’adonnas point à un vain désespoir* Ta foi ne fut aucunement mise à l’épreuve* En chrétienne tu levas les yeux vers le Ciel* Tu te signas tu prias et nous te chantons :
Réjouis-toi Qui acceptas la Sainte Volonté de Dieu
Réjouis-toi Qui sus que la Vie véritable était en Christ
Réjouis-toi Exemple précieux de l’humble soumission
Réjouis-toi Lumière pure éclairant notre conscience
Réjouis-toi Apaisement dans les tourmentes de la vie
Réjouis-toi Fleur impérissable au Jardin du Paradis
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 5
Tu t’en allas dans sa prison rendre visite* A l’assassin qui avait tué ton époux* Il ne manifesta ni remords ni regret* Et tu lui assuras que tu lui pardonnais* Tu montras par cet acte de miséricorde* Ta sainteté et nous crions vers le Seigneur : Alléluia !

Ikos 5
Ta vie fut alors transfigurée par l’Esprit* La prière devint pour toi respiration* Le jour tu te tenais en présence de Dieu* En assistant aux offices de Tchoudovski* Et de nuit tu revenais dans ce monastère* Tu devins prière vivante et nous clamons : 
Réjouis-toi Fermeté de la foi dans l’épreuve du monde
Réjouis-toi Cheminement constant en Présence de Dieu
Réjouis-toi Prière sûre qui s’incarne dans les actes
Réjouis-toi Écho incarné du souffle de l’Esprit Saint
Réjouis-toi Certitude heureuse du mystère à venir
Réjouis-toi Conscience pure des richesses du Royaume
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 6
Tu portais sur ton sein une croix reliquaire* Contenant des reliques de Saint Alexis* Le hiérarque te fit sentir par sa bienveillance* Que tu devais t’engager dans le monachisme* Tu entendis l’appel que t’adressait le Christ* Et tu élevas les mains vers Lui en chantant : Alléluia !

Ikos 6
Tu décidas alors de renoncer au monde* Ainsi tu quittas le palais où tu vivais* Tu établis alors une communauté* Consacrée en l’honneur de Marthe et de Marie* Dont le frère Lazare était ami du Christ* Admirant ta vocation nous te proclamons :
Réjouis-toi Dont la résolution unique fut pour Dieu
Réjouis-toi Qui renonças à tout pour aller vers le Ciel
Réjouis-toi Icône ressemblante de la vie en Christ 
Réjouis-toi Tunique de vertus revêtue en secret
Réjouis-toi Modèle saint des moniales de notre temps
Réjouis-toi Oraison incessante offerte en holocauste
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 7
Tu fus une higoumène aimée de tes compagnes* Modèle de patience et de douceur paisible* Et tu conduisis tes brebis spirituelles* Sur les voies du service et de la charité* De l’ineffable don de la vie pour les autres* Faisant sans cesse psalmodier vers le Seigneur : Alléluia !

Ikos 7
Sans crainte aucune pour ta vie que tu savais* Appartenir au Christ Maître de la Vraie Vie* Tu allais dans les quartiers les plus dangereux* Pour soulager la misère et panser les plaies* De ceux dont le monde se désintéressait* Tu fus mère des affligés et nous disons :
Réjouis-toi Diadème au front de l’Église d’Orient
Réjouis-toi Espoir et gloire de l’Église d’Occident
Réjouis-toi Vase très précieux des dons du Saint Esprit
Réjouis-toi Encens subtil et de très agréable odeur
Réjouis-toi Cierge fondant par la ferveur de la prière
Réjouis-toi Chœur fragrant des vertus de la vie ascétique
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !


Kondakion 8
Tu disais que Dieu a fait l’homme à son image* Cette ressemblance pouvait être obscurcie* Mais pourtant elle ne pouvait être détruite* Tu savais par les paroles du Divin Maître* Qu’il faut savoir donner sa vie pour son prochain* Et sans cesse remercier Dieu en Lui clamant : Alléluia !

Ikos 8
Il est admirable notre Dieu dans Ses saints* Il fit que par ta présence frêle mais forte* Son Royaume soit manifesté en Russie* Avant le déchaînement criminel athée* Tu mis du baume sur les plaies vives du peuple* Avec lequel nous te louons par ces paroles :
Réjouis-toi Tendresse qui fait oublier tous les malheurs
Réjouis-toi Apaisement des revers de l’existence
Réjouis-toi Réconfort pieux au milieu de nos épreuves
Réjouis-toi Calme témoignant de la faveur du Seigneur
Réjouis-toi Charité qui relève ceux qui sont déchus
Réjouis-toi Prière pure qui monte jusques aux Cieux
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 9
Toujours au service de la détresse humaine* Tu étais la consolation des affligés* Tu menais une vie ascétique admirable* Dans le secret de ton âme et de ton cœur pur* Tu semblais ne plus exister que pour les autres* Toujours psalmodiant vers les célestes demeures : Alléluia !

Ikos 9
Suivant les paroles de notre Seigneur Christ* Tu étais devenue la servante de tous* Accomplissant souvent les tâches les plus humbles* Et assistant les chirurgiens à l’hôpital* Tu soulageais les souffrances par ta présence* C’est pourquoi admirant ton zèle nous disons :
Réjouis-toi Dévouement constant pour les tâches du Royaume
Réjouis-toi Infirmière zélée des corps et puis des âmes
Réjouis-toi Servante infatigable au service des pauvres
Réjouis-toi Consolatrice aimante des désespérés
Réjouis-toi Havre accueillant sans discontinuer les humbles
Réjouis-toi Regard aimant dans la détresse du prochain
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 10
Lorsque se leva dans le ciel de la Russie* L’étoile sanglante de la désolation* Tu refusas d’avoir la vie sauve en fuyant* Tu poursuivis encor ton œuvre charitable* Avec des membres de la famille impériale* Tu fus emprisonnée toujours chantant vers Dieu: Alléluia !

Ikos 10
Si grand était l’amour inspiré par ta foi* Que tes compagnes désirèrent partager* Ta captivité et la mort qui t’attendaient* Ce fut l’admirable Barbara qui obtint* De te rejoindre lors de ta captivité* Devant cette ferveur crions vers le Seigneur : 
Réjouis-toi Inspiratrice de saintes résolutions
Réjouis-toi Modèle de la douce autorité du Christ
Réjouis-toi Miroir parfait de l’Amour Qui S’est incarné
Réjouis-toi Bénédiction très subtile du monachisme
Réjouis-toi Recouvrement de l’Image et la Ressemblance
Réjouis-toi Trésor de l’accomplissement dans le Verbe
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 11
Les noirs séides de l’étoile ensanglantée* Décidèrent soudain de vous exécuter* Ils vous précipitèrent dans une puits de mine* Et tu leur pardonnas ce crime abominable* En répétant les paroles du Christ en Croix* Tandis que du haut des Cieux les anges chantaient : Alléluia !

Ikos 11
Jusques au bout de ton courage tu chantas* En réconfortant tes compagnons d’infortune* Puis ta voix sainte devint muette sur terre* Mais résonna aussitôt dans le chœur des saints* Avec tous les élus de la grâce de Dieu* Qui t’accueillirent par ces louanges insignes :
Réjouis-toi Courage invincible des martyrs de jadis
Réjouis-toi Vie consacrée au Seigneur jusques à la fin
Réjouis-toi Chant de louange pure à la voix inextinguible
Réjouis-toi Baume sur les plaies ouvertes de notre temps
Réjouis-toi Prière incessante aux frontières du silence
Réjouis-toi Voix mélodieuse dans le cœur des fidèles
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 12
Ineffable grandeur des martyrs du Seigneur* Qui ont mené le bon combat pour le Royaume* Le Christ ne permit pas que les corps de Ses saints* Demeurent ignorés de Son Arche Sainte* Avec les autres martyrs ton corps fut trouvé* Et porté dans l’église où l’on chanta vers Dieu : Alléluia !

Ikos 12
De Russie ton corps fut emmené vers la Chine* Puis devant l’avance des troupes du Malin* Il gagna la Terre Sainte et Jérusalem* Tes reliques sacrées répandirent au monde* L’insigne bénédiction de ta vie en Christ* C’est pourquoi nous élevons nos voix pour chanter : 
Réjouis-toi Accomplissement des promesses du Seigneur
Réjouis-toi Illustration de la fidélité au Christ
Réjouis-toi Preuve tangible de la ferveur monastique
Réjouis-toi Luminaire pour éclairer notre chemin
Réjouis-toi Recours assuré de ceux qui sont dans l’épreuve
Réjouis-toi Présence orante qui rend tangible la foi
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !


Kondakion 13 
Recours et espoir sans faille des malheureux* Ton intercession puissante au Trône des Cieux* Apaise les fidèles accourus vers toi* Et leur montre la Voie de l’unique patrie* Où règne la Trinité avec les élus* Qui chantent vers le Dieu de mercy : Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! ( Ce kondakion est dit trois fois)

Ikos 1
Tu naquis d’une illustre famille de Hesse* Mais la Providence de Dieu par ton mariage* T’amena sur la terre de Sainte Russie* Où tu pus découvrir le chemin du salut* Pour entrer un jour dans le bercail salvifique* Où l’Eglise du Christ chantera tes louanges :
Réjouis-toi Exemple pour les égarés de notre temps
Réjouis-toi Lueur dans les ténèbres du monde déchu
Réjouis-toi Aurore de douceur dans un siècle brutal
Réjouis-toi Onguent suave sur les blessures 
Réjouis-toi Borne sur le chemin sûr de la Vérité
Réjouis-toi Image parfaite des vertus de la foi
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

Kondakion 1
Tu fus sur cette terre en exil du Royaume* Tu vécus dans l’attente du céleste Epoux* Semant sur ton chemin la douceur et la paix* Et donnant l’exemple saint de l’imitation* Des vertus les plus élevées du christianisme* C’est pourquoi émerveillés nous clamons vers toi :
Réjouis-toi ô sainte moniale martyre Elisabeth !

PRIERE A LA SAINTE MONIALE MARTYRE DU CHRIST
ELISABETH DE RUSSIE

Sainte moniale martyre Elisabeth* Toi dont la vie fut sans discontinuer tournée vers Dieu* Comme une hélianthe vers le soleil* Intercède pour nous auprès du Christ notre Dieu* Soleil de Justice qui brille sur l’Univers* Afin qu’Il nous donne ta foi exemplaire* Ton courage invincible dans les tribulations* Et ton insigne charité dans toutes les circonstances de la vie*

Sur la terre des vivants où nous cheminons vers le Royaume* Demande par ta prière fervente qu’Il nous permette d’imiter à notre faible mesure* L’exemple saint de tes exploits spirituels* Et ta fermeté constante et confiante dans la miséricorde infinie de notre Dieu* Pour que nous parvenions un jour au Paradis où règnent* Le Père le Fils et le Saint Esprit*Et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles* 
Amen !

Acathiste composé pour la gloire de Dieu 
En l’honneur de sa sainte martyre
La moniale 
Elisabeth de Russie
Par 
Claude Lopez-Ginisty

Fin  et Gloire à Dieu!