vendredi 21 avril 2017

Solidarité Kosovo a en ce début d'année financé les travaux de rénovation de deux écoles de montagne, dans le cadre de son opération lancée en novembre 2016. Arnaud Gouillon, directeur de l'association, s'est rendu au début du mois d'avril à ces deux inaugurations. Il raconte.

Inaugurer une école que Solidarité Kosovo a rénovée est toujours un moment très émouvant, qui justifie toutes les difficultés que peut causer la gestion quotidienne de travaux de grande envergue. Il me suffit de voir ces enfants sourire et de les écouter raconter comment leurs conditions de travail ont changé avec ces travaux pour retrouver une énergie incroyable et une envie d'en faire encore plus pour les Serbes des enclaves.

Ces deux inaugurations ont été particulièrement émouvantes, pour une raison très simple : ces deux écoles se trouvent dans deux zones montagneuses difficiles d'accès, l'une au Sud du Kosovo, l'autre au Nord. Élèves et professeurs y reçoivent donc encore moins de visite que la plupart des autres écoles que nous avions rénovées auparavant. Pour ma part, c'était la première fois que je me rendais dans ces deux enclaves, alors que j'ai, en douze ans, largement parcouru le Kosovo.

La première école que j'ai visitée, celle de Gornja Bitinja, près de Strpce, se situe à plus de 1000 mètres d'altitude et à plus de deux heures de voiture de Gracanica, dont une bonne moitié sur des petites routes défoncées par la neige qui recouvre la région plusieurs mois par an. En ce début d'avril, il en restait encore de larges plaques autour de l'école, et les sommets alentours étaient tous encore recouverts.

La centaine d'élèves qui y étudient viennent des montagnes alentours, où leurs parents vivent du travail de la terre. Ils vivent dans des conditions matérielles très rustiques, à cause du climat et de l'isolement.

L'école de Gornja Bitinja n'avait pas subi de travaux depuis près de 40 ans et était dans un piteux état. Les murs rongés par l'humidité laissaient passer des courants d'air frais, les toits fuyaient en plusieurs endroits, certaines fenêtres étaient réparées sommairement avec de l'adhésif. Dans les classes, les poêles à bois avaient noirci les plafonds et les fenêtres.
L'école de Gornja Bitinja après les travaux. Une rénovation complète qui devenait réellement indispensable : sans cela, l'école aurait sans doute dû fermer dans un ou deux ans, faute de pouvoir accueillir les enfants dans des conditions décentes.

L'école de Gornja Bitinja après les travaux. Une rénovation complète qui devenait réellement indispensable : sans cela, l'école aurait sans doute dû fermer dans un ou deux ans, faute de pouvoir accueillir les enfants dans des conditions décentes.
L'état de délabrement général rendait indispensable de procéder à une rénovation complète en une seule fois. En effet, rien ne sert par exemple de changer des fenêtres si le mur qui les soutient laisse passer l'air et si le chauffage ne marche pas. Si nous avions réalisé des travaux sur un point seulement, l'amélioration aurait été négligeable et les parties nouvellement rénovées se seraient usées à nouveau bien trop rapidement.

Nous avons donc changé toutes les portes et fenêtres, refait toute l'isolation de tout le bâtiment, réinstallé le chauffage central ainsi que des radiateurs dans toutes les pièces, rénové les façades avant de les repeindre et recouvert intégralement le toit. Ce chantier, réalisé par des artisans serbes du Kosovo, a coûté en tout 50000 euros. Un coût particulièrement élevé qui en dit long sur l'ampleur des travaux.

Une heure de spectacle proposé par les élèves

C'est dans cette école comme neuve que j'ai été magnifiquement accueilli au matin du 3 avril. Ces enfants qui ne voient presque jamais personne vivant à plus de 50 kilomètres de chez eux avaient l'occasion de fêter quelqu'un arrivant d'un pays situé à plus de 2000 kilomètres ! En apprenant ma venue, tous avaient demandé à me présenter quelque chose et n'avaient pas eu besoin d'insister pour que leurs professeurs acceptent.

À mon arrivée, tous les élèves et le personnel de l'école étaient réunis sur le grand escalier au centre de l'école, en face de la porte d'entrée. Je n'ai pu visiter l'école que plus d'une heure plus tard...

Pendant cette heure, certains ont dansé, vêtus du magnifique habit traditionnel de la région et accompagnés par les chants de tous les autres, enfants comme adultes. Ils avaient choisi les danses les plus joyeuses et les plus rythmées et j'ai vu ces enfants oublier quelques instants leur vie difficile et profiter d'un vrai moment de joie pure et innocente. Les professeurs eux aussi, qui ont comme tous les adultes du Kosovo le visage constamment marqués par les soucis et l'inquiétude, ont rapidement été pris à leur tour par cette joie simple, cette joie de voir leurs enfants danser avec enthousiasme ces danses que leurs ancêtres dansaient déjà plusieurs siècles auparavant, malgré d'autres soucis, sous d'autres occupations.

D'autres ont chanté, simplement accompagnés à la guitare par un de leurs professeurs, un chant mêlant comme souvent au Kosovo la joie et la douleur, la fierté et la peine, la paix et la guerre. Et ils chantaient, pour moi bien sûr, mais aussi – et peut-être d'abord – pour eux-mêmes et pour tout le Kosovo. Quand leurs voix se sont tues, un silence presque religieux a perduré pendant quelques secondes, avant que les applaudissement résonnent dans le hall d'entrée.

Dans l'école de Gornja Bitinja, les plus grands des élèves chantent un chant traditionnel du Kosovo en haut des marches du grand escalier de l'entrée.

Dans l'école de Zubin Potok, ces élèves rejouent un conte traditionnel de la région, dans des costumes magnifiques.
D'autres enfin ont lu des petits textes qu'ils avaient écrits. Des mots très simples, les plus grands n'ayant que 14 ans, mais plein de sincérité et parfois empreints d'une maturité trop importante pour des enfants de ces âges. L'un en particulier, en forme de poème, disait ceci :

"En classe d'Histoire, on nous apprend que les Français sont nos alliés depuis très longtemps. On le sait dans nos cœurs, même si parfois c'est difficile de le croire parce que la France a participé aux bombardements de l'Otan. Maintenant nous sommes sûrs que c'est vrai, par votre action nos doutes ont disparus : vraiment les Français sont nos amis, nous ne nous trompons pas quand nous le disons."

"Revenez nous voir !"

Quand on m'a demandé de prendre la parole, je n'ai su dire qu'une chose : "Les enfants, vous avez raison de croire en l'amitié entre nos deux peuples. Pas à cause de moi, mais à cause des milliers de personnes dont je suis l'ambassadeur auprès de vous, les donateurs qui ont financé les travaux de votre école mais aussi tous ceux qui nous envoient, chaque jour, des dizaines de messages pour nous assurer de leur soutien".

J'ai ensuite pu visiter l'école et observer le résultat des travaux avec le directeur de l'établissement. Un directeur très fier et très ému de me présenter son école, pour laquelle il se bat depuis des années. Après la visite, il m'a entrainé dans son bureau pour trinquer avec toute l'équipe et m'a à nouveau chargé de remercier tous nos donateurs en m'affirmant : "Sans ces travaux, nous aurions sans doute dû fermer l'école dans un ou deux ans. Les parents font de grands sacrifices pour que leurs enfants puissent venir étudier, et tous le font avec joie. Ça m'aurait déchiré le cœur de devoir leur annoncer qu'on ne pouvait plus accueillir nos élèves".

Grâce aux donateurs de solidarité Kosovo, les enfants de ces deux écoles travailleront maintenant dans de bonnes conditions.

Grâce aux donateurs de solidarité Kosovo, les enfants de ces deux écoles travailleront maintenant dans de bonnes conditions.
Le lendemain, j'étais à l'autre bout du Kosovo, dans le Nord, à une heure de voiture de Mitrovica, dans les montagnes entourant la ville de Zubin Potok, sur la rivière Ibar. Une autre région magnifique mais très isolée. Pas de neige ici mais des montagnes recouvertes de forêts.

L'accueil a été tout aussi somptueux et émouvant que la veille. Aux chants, danses et poèmes se sont ajoutées quelques scénettes de théâtre par lesquelles les enfants m'ont présenté les métiers traditionnels de la région, ceux qui permettent à leurs parents de vivre : travaux du bois principalement, même si bien entendu certains vivent aussi du travail de la terre. D'autres m'ont présenté des contes et légendes de la région ; tous avaient à cœur de me faire découvrir leur identité profonde, cette identité qui puise ses racines loin dans cette terre du Kosovo, cette identité qui fait qu'ils ne veulent pas partir, malgré là aussi des conditions de vie très difficiles.

Et sur les visages, j'ai vu cette même joie détendre pendant une heure ces visages habituellement marqués par l'angoisse. Pendant une heure, à nouveau, nous avons oublié les persécutions, les difficultés matérielles, la peur du lendemain.

Puis ce fut à nouveau la visite des travaux. Là aussi, il a fallu tout refaire de fond en combles : isolation, chauffage, peinture, fenêtres et portes, toilettes, chauffage central. Là aussi, ça faisait des dizaines d'années que rien n'avait été fait. Les travaux ont couté plus de 35000 euros.

Ces deux inaugurations ont été particulièrement émouvantes pour moi : chacun des enfants et des adultes que j'y ai rencontré a fait de son mieux pour m'accueillir comme un invité de marque, de façon encore plus flagrante que dans les autres écoles que Solidarité Kosovo a rénovées et que j'ai eu la joie d'inaugurer. Cela est dû à l'isolement dans lequel se trouvent ces écoles, qui transforme chaque visite en un événement exceptionnel.

Je pense que je me souviendrai longtemps des sourires de ces enfants, de ce qu'ils m'ont dit, de ce qu'ils ont chanté ou dansé pour moi. Et j'espère avoir l'occasion de répondre à la demande qui m'a été faite par plusieurs d'entre eux, à Zubin Potok comme à Gornja Bitinja : "Revenez nous voir, même s'il n'y a plus de travaux à faire dans notre école, même si vous ne pouvez rien nous apporter. Revenez nous voir !"

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Vous pouvez voir toutes les photos de ces deux inaugurations en cliquant sur une des images.

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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Sur Orthodoxie.com: LA RÉSURRECTION ICI ET MAINTENANT par J.C LARCHET

« La victoire sur la mort est avant tout une victoire spirituelle qui se manifeste dès maintenant », une interview de Jean-Claude Larchet dans l’hebdomadaire de l’Église roumaine « Lumina de Duminica »


Père Alexis Uminsky: Les gens passent , écouteurs sur la tête, et personne n'est intéressé par la fête de Pâques



Il y a quelques années, le jour de Pâques, je suis allé féliciter mon père spirituel qui officiait à proximité, dans l'église voisine, pour la fête de la Résurrection du Christ. Nous nous sommes assis pour prendre le repas pascal et ensuite je suis allé vaquer à d'autres affaires.

Cette année, Pâques était tôt, mais le printemps était déjà venu, toute la neige avait fondu, le soleil brillait, il faisait chaud. Je me promenais en cette paisible journée de printemps moscovite. C'était dimanche, beaucoup de gens étaient allés à la campagne, Moscou était vide, le soir tombait, le soleil commençait à se coucher.

Quand je suis arrivé près de l'église, j'ai vu des gens passer devant lui... Ils savaient tous que c'était Pâques. Des couples passaient, des gens qui portaient des écouteurs sur les oreilles qui discutaient, des bouteilles de bière dans les mains. Pas un seul d'entre eux ne se tournait pour regarder l'église. Personne ne se souciait du fait que c'était Pâques. Chacun était inconscient de tout avec ses écouteurs et ses bouteilles de bière en main.

Et, là-bas, en avançant un peu, j'ai vu ce SDF. Il portait de gros sacs sales et était couvert de terre de la tête aux pieds. En le voyant, les gens traversaient la rue, tous très propres et gentils.

Et il avança, se dirigeant vers l'église, il posa ses choses sales sur le sol... se signa et fit un petit enclin devant les portes de l'église. Ensuite il poursuivit son chemin.

Ma voiture était stationnée à proximité, et le coffre débordait de bonnes choses, il y avait des koulichs, des saucisses fumées, du vin qui m'avait été donné, beaucoup d'autres choses, des sacs entiers. Je suis arrivé à la voiture et j'ai remarqué que le vagabond n'était pas allé loin. Et je me suis dit: "Je vais mettre quelques choses pour lui pour la Pâques."

J'ai ouvert le coffre et je l'ai appelé: "Hé, mon pote, viens ici!" 

Il se retourna et s'approcha de moi et demanda: "Avez-vous besoin d'aide?" 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


jeudi 20 avril 2017

Nouvelles d'Haïti

 





Chers amis et bienfaiteurs des enfants d'Haïti,

Je vous souhaite une sainte période pascale et je remercie chacun de vous pour le soutien déjà apporté au cours de ces derniers mois. Je rends grâce à Dieu du fait de votre charité et fais mention de vous dans mes humbles prières. Puisse-t-Il en ce temps de Pâques vous rendre le centuple et faire jaillir sur vous la lumière et la joie de la résurrection de son Fils.

Comme je vous l’ai dit dans ma dernière lettre d’information et compte-rendu, l’oeuvre que nous avons débutée ensemble est une école maternelle pour des enfants dont les familles ont tout perdu après le passage l’ouragan d’octobre ou qui étaient complètement démunis même avant. Quarante huit enfants que nous avons sauvé des rues! Je vous transmets en pièces jointes les photos du repas de Pâques organisé pour eux au début du mois d’avril. 

Je travaille le jour le jour pour structurer notre initiative, en particulier, pour permettre un meilleur suivi des efforts engagés et une plus grande vue de la situation. En outre, l’été prochain, je vais assurer en Haïti une formation pour nos bénévoles sur place. Cette formation aura lieu dans les domaines de la communication, de la photographie (excusez la qualité que nous vous offrons actuellement!) et de la vidéographie numériques. La formation réunira une quinzaine de personnes environ. C’est la raison pour laquelle, actuellement, je récolte matériels informatiques, smartphones avec caméra de 5 mégapixels,... pour concrétiser ce projet. Nous avons aussi besoin d’un peu d’argent pour envoyer ces dons dans un conteneur par bateau en Haïti. J'espère ainsi constituer une salle informatique à l’Institution Notre Dame des Petits, une école de la Mission orthodoxe à Port-au-Prince, où aura lieu cette formation. Elle dispose déjà de  locaux sécurisés, et constitue pour nous une école pilote pour apporter, selon nos moyens, un apport important pour le développement de la Mission orthodoxe et des quelques communautés dont nous avons une certaine charge. Qui sait? Peut-être même que nous tracerons par cette oeuvre modeste mais sérieuse une voie tout en douceur vers un changement possible pour ce peuple souffrant. 

Comme annoncé également dans mon dernier compte-rendu, et pour vous permettre de pérenniser votre geste de solidarité, j’ai créé une petite association qui reprend les objectifs de notre "élan de coeur". Composé d’un Conseil d’Administration et d’un Bureau comprenant, entre autres, un secrétaire, une trésorière et moi-même comme président, nous l’avons nommé HAÏTI EN CHOEUR. Elle est reconnue par la Préfecture de l'Essonne, a paru dans le journal officiel, et  a pouvoir de délivrer des reçus fiscaux. Tous les membres sont bénévoles et tous vos dons continueront à aller entièrement à la cause prévue. Nous avons très rapidement créé son site internet où vous pourrez consulter toutes les informations concernant nos projets et adhérer: http://soutenirhaiti.org. Je vous encourage à la faire connaitre autour de vous et de partager le lien avec vos contacts.

Je continue de compter sur votre générosité et, désormais, sur votre adhésion à l’Association. S'il vous plaît, continuez à  faire vos dons soit à partir du site internet, soit par chèque à l'ordre de "HAÏTI en Choeur" à adresser au siège social de l’Association: HAÏTI en Choeur, 4, rue sainte Geneviève, 91860 Épinay-sous-Sénart. Un reçu fiscal vous sera communiqué dans les deux cas dans les plus brefs délais.

Je compte sur vous et je vous remercie vraiment du fond du coeur. 

Amicalement,
 
Martin Luther Paul DUMAIS,Séminariste

Communiqué



Le Monastère de la Transfiguration, dépendance du Monastère de Simonos Pétra au Mont-Athos, propose un programme de conférences et d'échanges avec le Père Élie, fondateur, aumônier et père spirituel de la communauté.

Ces journées avaient été un succès en 2016, nous avons donc décidé de les renouveler en 2017. Elles auront lieu le 29 et 30 avril 2017. Deux thèmes y seront abordés :

Les difficultés des familles chrétiennes et comment les aborder.

Et

La foi et la vie du monde


Plus d'informations

Réservation en ligne

dimanche 16 avril 2017

PASCHA POLYGLOTTA/ Salutation Pascale en 250 langues!


Ce site vous permet de voir et d'entendre en quelque 250 langues l'affirmation centrale de la foi chrétienne : « Le Christ est ressuscité ; en vérité, il est ressuscité ! » Vous pouvez naviguer suivant l'ordre alphabétique des langues ou par régions géographiques.