samedi 14 mars 2015

Saint Païssios l'Athonite et alia... (1)

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Pourquoi les gens divorcent-ils?

Les gens divorcent à cause de leur sensualité et de leur égotisme. Et rien d'autre!
Toutes les autres raisons sont inventées après coup pour justifier ce qu'ils ont fait.

Saint Païssios l'Athonite

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Notre ignominie

L'égotisme est une passion absurde qui est littéralement un châtiment de l'humanité.

Nous souffrons tous de cette maladie redoutable. Les gens qui sont centrés sur eux-mêmes, sont ridiculisés, et donnés en spectacle par leur égotisme.

Dieu nous appelle à combattre cet égotisme, à le vaincre et à le rejeter.

Staretz Ephrem d'Arizona

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Le stress et la mélancolie

Le stress est causé par l'éradication du sens religieux. A moins d'éprouver de l'amour pour le Christ,à moins de se préoccuper de choses saintes, nous sommes forcés d'être emplis de mélancolie et de méchanceté.

Saint Père Porphyre

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La précognition de Dieu

Voici un mystère: dans Son omnipotence et Son omniscience, Il sait tout, y compris ce qui va se passer à l'avenir, mais Il n'est pas la cause du mal.

Dieu a précognition, mais Il ne prédestine pas.


Saint Porphyre de Capsocalyvia

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Nos propres imperfections

Ne sois pas dictatorial dans ta manière de parler, ce qui ne signifie pas que tu devrais renier les vraies valeurs.

Sois seulement conscient de tes propres imperfections.

Staretz Sophrony de Maldon

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Comment nous lisons les Ecritures

Alors, voulez-vous que je vous dise comment nous, qui sommes analphabètes, lisons les Ecritures?

Après avoir prié pendant cinq ou six heures, je lis ensuite les Ecritures, et de préférence les Evangiles.

Je puis vous assurer que mon esprit s'ouvre tellement, que je comprends si bien, que je suis submergé par l'émotion.

Je mets de côté le livre et je suis ému aux larmes pendant une longue période de temps.

Staretz Haralampos de Dionisyou

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Notre propre difformité

Quelle que soit votre compétence en termes de sagesse humaine, cela ne guérit pas votre difformité.

Vous avez à redécouvrir la véritable image de Dieu, le Christ, de sorte que prenant la forme du Christ, vous serez guéris des déformations des passions et du péché et donc atteindre votre objectif suprême de ressemblance, de  glorification.

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L'Église guérit notre difformité par son enseignement, par le message de l'Evangile, par l'ascèse, par ses saints sacrements et par la pastorale de ses évêques.

Georges Kapsanis
higoumène du monastère athonite de Grigoriou

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Theophan_the_Recluse

Vivre vraiment

Pour vivre vraiment, nous devons vivre de la manière dont Dieu l'a ordonné quand Il nous a faits. 


A moins que nous le fassions, nous ne vivons pas du tout.

Saint Théophane le Reclus

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Personne n'est infaillible


Personne n'est infaillible, surtout quand on est encore imparfait et plein de malice.

Il y a beaucoup de choses qu'on ne connaît pas, et on n'est pas très bon à d'autres choses.

On manque d'expérience et on se bat aussi dans une lutte inégale.

Staretz Joseph de Vatopaidi

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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Πεμπτουσία

Sur l'excellent blog de Maxime!



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VOUS ETES TOUJOURS BIEN SÛRS DE VOULOIR ARMER CES SAUVAGES ?


Ukraine : un prêtre orthodoxe enlevé et torturé


Lire la suite ICI

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vendredi 13 mars 2015

Saint Père Païssios l'Athonite: De la Confession

“In Confession, One Should Not Seek to Justify Himself” – From the Talkt by St. Paisios of Mt Athos

- Pourquoi échouons-nous parfois à nous engager dans la bataille nécessaire pour nous corriger, malgré le fait que notre conscience nous accuse?

- Cela peut se produire à cause d'une certaine forme de défaillance spirituelle. Si une personne est prise de panique à cause de certaines tentations qui lui arrivent, elle veut entreprendre la lutte spirituelle, mais n'a ni la disposition nécessaire ni les pouvoirs spirituels de le faire. Dans un tel cas, on doit se mettre intérieurement en ordre à l'aide de la confession. Avec l'aide de la confession, on reçoit la consolation, on soutient ses forces, et par la grâce de Dieu, on trouve une fois de plus la volonté d'engager la  lutte spirituelle. Si l'on ne se met pas en ordre de façon appropriée, une autre tentation peut nous assaillir. En conséquence, nous trouvant dans une telle condition de triste oppression, on se décompose encore plus, on est étouffé par des idées, on devient déprimé, et on ne peut pas du tout entreprendre la lutte spirituelle. 

En outre, dans la confession, il faut être spécifique. Il ne suffit pas d'énumérer ses péchés durant la confession - par exemple "Je suis envieux, je me suis mis en colère", etc. Afin de recevoir de l'aide, on doit confesser ses défauts spécifiques. 

En omettant de faire une confession concrète/spécifique, on se moque du Christ. Si l'on ne confesse pas la vérité à son père spirituel, si on ne lui révèle pas son péché afin que le père spirituel puisse être en mesure de nous aider, on se fait un préjudice grave, comme une personne malade qui fait un grand mal à sa santé en cachant sa maladie à son médecin. 

En outre, celui qui a agi injustement envers quelqu'un d'autre, ou qui, par son comportement a blessé quelqu'un, doit d'abord aller vers celui qu'il a offensé et lui demander humblement son pardon, se réconcilier avec lui, et ensuite il doit se confesser à son directeur spirituel afin de recevoir l'absolution. De cette façon, la grâce de Dieu vient à lui. Si on confesse un péché à son père spirituel sans avoir d'abord demandé pardon à celui qu'on a blessé, il sera impossible pour l'âme d'être en paix, car dans un tel cas, le [pécheur] ne s'humilie pas.

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- Géronda, si on a commis un péché grave, est-il permis de remettre à plus tard la confession?

- Il faut le faire le plus vite possible. Si on a une plaie ouverte, devrions-nous attendre pendant un mois, et seulement alors la traiter? Non. Dans un tel cas, il ne faut pas attendre un moment où le père spirituel aura plus de temps, ou une meilleure possibilité de nous consacrer plus d'attention. Cela ne prend pas beaucoup de temps pour décrire notre condition au père spirituel. Si la conscience fonctionne correctement, on peut décrire son état en quelques mots. Cependant, s'il y a crise intérieure, on peut dire beaucoup de paroles, et ne pas donner au père spirituel une impression de son état.

- Géronda, si pendant la confession, le pénitent ne ressent pas la douleur qu'il éprouvait en commettant le péché, est-ce que cela signifie qu'il ne se repent pas vraiment?

- Si un certain temps s'est écoulé depuis qu'il a commis le péché, la plaie commence à se fermer, et c'est pourquoi il ne le ressent pas comme une grande douleur. Mais voici, ce que l'on devrait veiller à garder à l'esprit: dans la confession, il ne faut pas chercher à se justifier. Quelqu'un qui, pendant confession se livre à l'auto-justification ne reçoit pas de consolation intérieure, peu importe combien il fait taire sa conscience. Les auto-justifications derrière lesquelles il se cache pendant la confession deviennent un fardeau pesant sur sa conscience.

- Géronda, j'ai lu quelque part que dans la vie future, les démons nous tourmenteront, même pour une mauvaise pensée que nous n'avons pas confessée.

- Eh bien, quand quelqu'un se confesse sans intention de cacher quoi que ce soit, et dit à son père spirituel ce dont il se souvient, le sujet est clos, et les démons n'ont aucun pouvoir sur lui. Toutefois, s'il ne parvient pas à confesser consciemment certains de ses péchés, il sera tourmenté pour ces péchés dans la vie future.

- Géronda, si quelqu'un a confessé les péchés de sa jeunesse, mais y pense à nouveau et est tourmenté par eux, son attitude envers eux est-elle correcte?

- Si, ayant ressenti une grande componction pour les péchés de sa jeunesse, quelqu'un les a confessés, il n'y a aucune raison d'être à la torture à cause d'eux, car à partir du moment où il a confessé ses péchés au cours de sa confession, Dieu l'a pardonné. 

Après cela, il n'est pas nécessaire de rouvrir la plaie de ses anciens péchés, en particulier ses péchés de la chair; en faisant cela, il peut se faire du mal.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Présentation des "Lettres Spirituelles de l'higoumène Nikon


Vidéo de la présentation de « Lettres spirituelles » de l’higoumène Nikon Vorobiev 

Le 7 mars 2015 à la librairie L’Âge d’Homme (5 rue Férou, Paris 6e), a été présenté le livre de l’higoumène Nikon Vorobiev, Lettres spirituelles, tout récemment paru dans la collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle ». La présentation a été faite par Jean-Claude Larchet, auteur de l’introduction et directeur de la collection.

jeudi 12 mars 2015

L'icône myrrhoblite de La Mère de Dieu de Paris, est une copie d'une grande icône russe




Souzdal (ancienne ville historique dans la région de Vladimir, Russie) le 4 Mars 2015

"Une icône de la Mère de Dieu de la période byzantine, qu'une famille de Turquie a obtenu à Antakya (Antioche) et a apporté avec elle à Paris, a commencé à pleurer," écrit le site grec Romfea*. Selon les Altindagoglu, l'icône leur fut donnée en 2006 par un moine grec en Libye. Les gens de différents pays viennent prier devant l'icône miraculeuse. Les gens en Russie en ont également entendu parler.



Mais un coup d'oeil à l'icône miraculeuse suffit pour la reconnaître tout de suite: c'est une photocopie d'une grande icône du Couvent de la Sainte Protection["Pokrov"] de la ville de Souzdal! Et c'est précisément une photocopie, pas une copie peinte à la main. Une copie peinte à la main ne peut pas aussi exactement ressembler à l'original qu'une photographie.



Son iconographie est absolument unique. Depuis quelque temps, elle a été appelée à tort "l'icône géorgienne" en raison de la robe ouverte sur la poitrine qui révèle un coin de la tunique de la Mère de Dieu. Elle est différente du type d'icône traditionnelle "Hodiguitria" [Qui montre le Chemin] par la position de la main droite de la Mère de Dieu sur les jambes de l'Enfant Jésus, comme sur les icônes "Romaines" ou celle de la Mère de Dieu "Qui allaite." La pose et les vêtements de l'Enfant sont différents. Et apparemment la différence la plus insaisissable est la main droite de l'Enfant bénissant. Elle coïncide avec le bord de la robe! Comme si l'Enfant Jésus se dissimule  Lui-même et révèle Sa mère. Une peintre d'icône n'aurait pas répété cela, mais la technologie photographique le fait. Les yeux ont été peints par-dessus cette photocopie, mais nous en parlerons  plus tard.

L'icône sainte est conservée à la Galerie Tretyakov et remonte aux années 1360. L'inventaire de 1597 du Couvent de la Sainte Protection à Souzdal  décrit en détail les dons précieux associés à cette icône "de la Vierge Toute Pure" avec 225 articles [ex-voto] donnés comme témoignages de reconnaissance pour les miracles accomplis.

Icon of Suzdal Pokrovsky Monastery
Icône du monastère du Pokrov de Souzdal 

Selon la tradition, c'est cette icône devant laquelle l'épouse royale, la douce Anastasie Romanovna (1530-1560) première épouse du premier Tzar russe Ivan IV, appelé "Le Terrible"(mais littéralement le "Formidable") a prié pour la naissance d'un héritier. Elle a finalement donné naissance à trois fils, dont l'un serait le prochain tzar, Théodore Ier. En 1552, avant sa campagne à Kazan, à un office d'intercession au Couvent de la Sainte Protection de Souzdal, le  Tzar Ivan entendit les paroles que l'higoumène Vassilissa lui dit à voix basse: " Tu reviendras comme tzar de Kazan."

Il se retourna et promit de placer son icône favorite dans le couvent si les paroles de l'higoumène se réalisaient. Ayant saisi Kazan pour la fête de la Protection du Voile de la Mère de Dieu, à son retour, le Tzar a tenu sa promesse, ornant l'icône en suspendant sur la couronne de la Reine du Ciel une paire de boucles d'oreilles d'or avec perles, turquoises et cornalines qui avait appartenu à l'impératrice de Kazan.


En action de grâces pour la naissance de l'enfant, Anastasia Romanovna broda une ceinture en tissu et un voile. La seconde épouse d'Ivan IV, Marie Temrioukovna (1544-1569), par reconnaissance orna l'icône avec un collier de perles de la plus belle ouvrage. L'épouse de dix-huit ans,  et princesse consort du Tzar Basile Chouyskiy (qui gouverna de 1606 à 1610), qui avait enterré sa première fille, prit la tonsure monastique au Couvent de la Sainte Protection avec sa deuxième fille nouvelle-née, qui devait décéder peu de temps après également. Ce pourquoi elle a prié, et comment la Mère de Dieu la réconforta ne sont connus que d'un  témoin silencieux- La Croix  d'or en filigrane de la Tzarine  sur la poitrine de la Reine du Ciel!

Le  Couvent de la Sainte  Protection est devenu un lieu où de nombreuses personnalités ont prononcél les vœux monastiques, ont œuvré dans l'ascétisme et se sont endormis en Christ; ceux-ci incluent la conjointe du Grand Prince Basile III, Solomonie Iourievna Sabourova (Sainte-Sophie de Souzdal), l'une des épouses du Tzar Ivan IV, la Tzarine Anna; l'épouse de Basile Chouyskiy la Tzarine Catherine; l'épouse de l'Empereur Pierre Ier, Eudocie Lopoukhine. C'est également devenu une destination pour les pèlerinages vers l'icône miraculeuse, un lieu de consolation. 

En 1910, comme nous pouvons le voir sur une photographie de V. Georgiyevsky, l'image sur l'icône de la Mère de Dieu était devenue presque invisible. Et en 1920 l'un des restaurateurs les plus remarquables de son époque, favori du saint Patriarche Tikhon, G.O. Tchirikov, débarrassa soigneusement l'icône d'une couche d'huile sombre et d'une image peinte sur elle au XVIIe siècle. 

Le fait est que les ornements ajoutés à l'icône rendait la vénération des fidèles impossible : ils ne vénéraient que le voile qui la recouvrait. Les yeux de l'icône peuvent à peine être vus. Seuls les pupilles sont visibles, les yeux ont disparu en larmes, ils ont été "pleurés." C'est pourquoi, elle a consolé et elle console encore. Et la Mère de Dieu "pleure" à nouveau à Paris.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

voir aussi: [1] et [2]


mercredi 11 mars 2015

Archimandrite Thomas: Saint Jean (Maximovitch) (R)



Vladyka Ioann

Saint Archevêque Jean

Réjouis-toi, Saint Hiérarque Jean,
toi qui allas vers tous les méprisés,
et tous les ignorés,
toi qui t’es approché
des enfants abandonnés et délaissés
pour les accueillir
et leur offrir ta protection.

Monastère de Pervijze
(Flandre/Belgique)
Très chers frères et sœurs,

Parler du Père Jean semble facile pour autant que l’on n’entre pas dans le détail des évènements de sa vie, car les actions miraculeuses et les lignes forces de sa passion évangélique et christologique étaient caractéristiques de sa vie unique et resplendissante. Mais combien difficile est-il, par contre, de s’efforcer de s’approcher de la profondeur exceptionnelle et de la ténacité inégalée qu’il déployait dans ses activités.

Pour la petite histoire il est toujours agréable de rappeler l’irritation de la noblesse, qui n’hésitait pas à s’adresser à la hiérarchie ecclésiale pour ordonner à ce « va-nu-pieds » d’évêque, de se chausser. Dans la plus parfaite obéissance Vladika accepta les chaussures qu’on lui offrit pour les emporter sous ses bras, déclenchant ainsi l’hilarité de certains mais surtout l’irascibilité d’autres qui n’y comprenaient rien.

Tout aussi plaisante est l’histoire de l’invitation à dîner qu’il avait reçue et où il avait été placé en tête de table, près de l’épouse de l’hôte qui s’était ornée les lèvres du rouge le plus flamboyant, alors qu’il était bien connu que Vladika avait une sainte horreur du rouge à lèvre. Il feignit ne pas réagir à cet éblouissant spectacle coloré mais au moment où la soupe fut servie, il la porta à sa bouche et la versa sur ses lèvres d’où elle dégoulinait dans sa barbe, la décorant ainsi de vermicelles. Soudain, la dame comprit la raison du comportement étrange de l’évêque et s’empressa, aussitôt, d’essuyer son rouge à lèvre, sur quoi l’évêque poursuivit normalement son repas.

Il n’avait nullement l’intention de se rendre intéressant, ce qu’il faisait, en revanche, c’était de rendre l’assistance attentive à l’importance de vivre sa vie en Christ ; il voulait être un véritable évêque, un berger pour son troupeau, un père pour ses prêtres, un successeur et épigone du Christ, le Bon Pasteur. Et nous savons tous que Vladika Jean fut cet évêque, une icône en chair et en os de son Maître.

Après son sacre, dans sa première homélie comme évêque, il témoigna en paroles de ce qu’il ferait, magistralement, en actes plus tard : il aspirait à se donner à sa tâche corps et âme, afin de, pour reprendre ses propres paroles, achever la mission du Christ : Le Christ est descendu sur la terre pour rétablir en l’homme l’icône de Dieu qui avait été dénaturée ; pour appeler les hommes afin de les ramener à l’unité. Il appartient au berger de renouveler et d’éclairer les hommes. Que peut-il y avoir de plus grand que de recréer la Création de Dieu ? Que peut-on offrir de mieux à son prochain que la préparation à la vie éternelle ? C’est de cela, précisément, qu’il avait fait sa mission : ouvrir à tous les portes du Royaume de Dieu, sans distinction de race, de couleur ou de langue, en disant : Pénétré de l’universalité de l’Eglise, le soin du berger ne saurait se limiter aux seules brebis qui lui ont été confiées, mais il doit porter les yeux de son cœur sur la totalité de l’Eglise du Christ.

Vladika Jean n’appréciait pas le luxe, ni la pompe ni l’éclat. Jamais il ne s’y était associé en donnant pompeusement des ordres depuis les hauteurs de son trône épiscopal. Jamais il ne cherchait à se faire remarquer ou à impressionner, il s’opposait violemment à pareil comportement. Il avait en horreur ceux qui jouent la comédie et il ne supportait pas les ecclésiastiques paradant à l’autel. La vanité dont un éventuel évêque ou archimandrite pouvait se rendre coupable déclenchait inévitablement une réaction ferme de la part de Vladika Jean. Dans ce contexte, le récit cocasse suivant est d’ailleurs bien connu : un évêque que je ne nommerai pas était tellement fier de sa nouvelle mitre que Vladika se rua sur lui et la lui enfonça de ses deux mains jusqu’au narines… la petite taille de Vladika et l’imposante stature de ce grand évêque ne faisait qu’ajouter au tableau… L’évêque était ainsi obligé de continuer à célébrer l’office à l’autel littéralement à « l’aveuglette », aveuglé qu’il était de vanité. Pour Vladika Jean, il n’y avait pas de place pour les honneurs humains ou l’orgueil à l’autel où l’on servait Dieu. Il était toujours et partout un serviteur de Dieu et le vivait humblement tous les instants de sa vie. C’est précisément cela qu’il cherchait à enseigner à tous les chrétiens, et en premier aux prêtres, car tous ceux qui se trouvaient, se trouvent ou se trouveront devant l’autel du Christ s’y trouvent en Son Nom et non en leur nom.

Il abhorrait tout signe d’autorité et défendait l’orthodoxie vraie telle qu’il l’avait pratiquée et vue pratiquée, et voulait transmettre ce savoir à tous ceux qu’il rencontrait, où que ce soit, dans tous pays ou régions, partout où il passait. Il définissait sa mission à Shanghai ainsi : «C’est pour cela qu’on m’envoie en Orient, dans les contrées dites du soleil levant, mais qui ont surtout besoin du rayonnement spirituel du Soleil de Justice. » Annoncer le Christ en paroles, et humblement le prendre en exemple dans ses propres agissements étaient son but, sa mission sur terre. Rien ni personne ne pouvaient l’en détourner

Le Christianisme véritable ne se résume pas à des considérations intellectuelles mais doit être le cœur de la vie. Le Christ n’est pas descendu sur terre pour donner aux hommes des connaissances nouvelles, mais pour les appeler à une vie nouvelle. Son ascèse et sa vie de prière en étaient des exemples vivants et atteignaient une profondeur inimaginable selon les normes modernes. Vladika ne dormait jamais plus de deux heures par nuit, et jamais dans un lit, soit dans une chaise, soit à genoux devant les icônes. Le reste du temps il priait, car son cœur était tellement grand qu’il vivait la douleur ou la tristesse que les fidèles lui confiaient dans ses propres entrailles. Il n’est donc pas surprenant que Dieu l’ait glorifié par des signes extérieurs visibles. Pendant la proscomédie à laquelle il consacrait toujours énormément de temps, il lui arrivait d’être tellement pris par la prière qu’il s’élevait d’un demi mètre au dessus de la terre sans même qu’il ne s’en rendît compte. En célébrant la Divine Liturgie il lui arrivait souvent d’être illuminé de la lumière incréée à la plus grande stupéfaction de nombreux fidèles bien sûr.

Tout aussi remarquables étaient son amour pour l’homme et sa confiance en Dieu. 
Dans une allocution il disait : «Dans son souci du salut des âmes, un berger ne peut ignorer les inévitables besoins physiques de l’homme. Il ne devrait pas être permis de prêcher l’Evangile sans effectivement manifester de l’amour. »

Ce n’était pas parce qu’il était évêque qu’il aurait renoncé à se rendre dans les quartiers les plus mal famés et les ruelles les plus sombres de Shanghai pour aller à la recherche de bébés abandonnés dans les immondices, ou d’enfants handicapés ou mutilés rejetés de la société. Il les accueillait tous dans son cœur, et un grand nombre aussi dans son orphelinat. On pourrait même dire qu’il est miraculeux qu’il n’ait pas été assassiné dans ces endroits qui ne connaissaient pas le luxe de l’électricité ; en effet, c’étaient des endroits obscurs, au propre et au figuré, où se passaient des choses qui ne supportent de toute façon pas la lumière.

Peut-être pensait-on que ce petit homme courbé qui déambulait dans les rues de Shanghai était un pauvre petit évêque dépravé à la recherche de quelque bibelot qu’il vendrait pour avoir de l’argent avec lequel s’acheter de l’alcool ou de l’opium. Les prêtres de l’époque auront sans doute également trouvé ce comportement particulièrement choquant. Mais j’ai quand même beaucoup de peine à comprendre qu’il puisse y avoir eu des prêtres qui n’appréciaient pas leur évêque, pire même, qui voulaient sa mort. Mais comment se peut-il donc, que des personnes qui prétendent annoncer et expliquer l’Evangile à l’Eglise, se permettent, pendant la Nuit Pascale, d’ourdir des complots afin d’empoisonner Vladika Jean en mélangeant du poison au vin qu’il utiliserait pour nettoyer le calice, lui, qui était un Evangile vivant, mais en tous points identique à celui que ses détracteurs proclamaient pompeusement ?

Mais il s’attendait à ce genre d’avatars lorsqu’il disait : La tâche d’un berger n’est pas facile, car il doit lutter contre la nature de l’homme contaminée par le péché; souvent il se heurte à l’incompréhension, ou à l’opposition délibérée, voire à la haine de ceux qu’il aime et qu’il essaie de secourir. Le sens du sacrifice de soi, l’amour qu’il porte à son troupeau doivent être incommensurables.

Vivre réellement et foncièrement l’Evangile dans ces proportions radicales là, ne plaît sans doute pas trop à l’homme parce que cela le force à réfléchir et à méditer sur ses propres actes. Pareille introspection interpelle la conscience et suscite des interrogations et des défis que l’on préfère esquiver. Des déclarations grandiloquentes et ronflantes à propos du « multiculturalisme » et de « l’inter religiosité » ne lui étaient pas réservées. Seul comptait son amour chaleureux et cordial pour ceux qui étaient marqués par la vie ou ployaient sous la tristesse et l’échec. C’est à eux que s’adressaient toute son attention et ses soins, sans distinction de race, de couleur, de sexe, d’origine, ou de confession. Entendons ses propres paroles : Le berger doit sentir la douleur de ses brebis. Sa vie ne lui appartient pas, il doit être capable de subir toute vexation ou persécution, voire la mort, pour les guérir..

Quand Vladika Jean agissait, il le faisait dans la plus grande simplicité, comme simple serviteur de Dieu. Lorsqu’un jour il alla, au vu et au su de tout le monde, dans un grand hôpital de Shanghai, il s’y rendit d’abord, à la consternation générale, dans une chambre où une mère juive soignait son fils qui fut guéri par la prière de Vladika, sans qu’il ait tenu compte de la confession de cette personne. Pour Vladika Jean, toute personne, quelle qu’elle soit, était un enfant de Dieu et une icône du Christ. Là où régnait la misère, il était le premier arrivé pour apporter réconfort et consolation. L’Archevêque Jacques, de bienheureuse mémoire, racontait comment, lors du retour de Vladika Jean aux Etats-Unis après une tournée en Europe, il refusa obstinément de prendre la route de l’aéroport de Schiphol où l’avion était prêt pour le départ, pour aller, à la stupéfaction générale, au chevet d’un mourant inconnu dont il avait entendu intérieurement l’appel à l’aide. Le Père Adrien lui dit : « Vladika, vous allez rater l’avion ! » D’un mouvement brusque, il se retourna et répondit sèchement : « Est-ce que c’est vous qui assumerez les conséquences s’il devait mourir …? » Vladika s’est donc rendu à l’hôpital, a prié et entendu la confession du mourant. L’avion, toujours prêt pour le départ, n’a décollé que lorsque Vladika Jean s’était enregistré et était monté à bord.

Vladika Jean répondait aux besoins des hommes et ne permettait jamais que la moindre préoccupation sociale empêchât un prêtre de remplir ses fonctions ecclésiales. A son esprit étaient toujours présentes ces paroles de l’Ecriture Sainte : « Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des tables. » ( Actes 6,2)

Très chers frères et sœurs, la vie de Vladika Jean est truffée de scènes miraculeuses qui faisaient et font encore toujours le tour du monde, même sur l’internet maintenant. Exemplaires et réputés étaient l’élan foncièrement chrétien et la passion évangélique de son parcours de vie : une vie d’humilité dans son amour énorme et à la fois noble pour Dieu, pour l’homme, et pour la vérité de la Foi Orthodoxe. N’est-il pas regrettable que ceux qui suivent son exemple soient si rares?
Archimandrite Thomas
( Publié avec la bénédiction de l'Archimandrite Thomas)

mardi 10 mars 2015

CE QUE L'ON NE DOIT PAS DIRE EN CONFESSION (R)




Maintenant, je dois admettre que je ne puis vous dire ce que vous devriez dire en confession. Préparez-vous, et ce que vous devez dire sera clair pour vous. Je puis cependant vous dire ce que vous ne devriez pas dire si vous voulez faire une bonne confession.

1) Je n'ai pas de péché.

il est très frustrant pour un prêtre d'entendre ces paroles. Comment va-t-il absoudre en Christ, le péché de celui qui n'en a pas? Comment va-t-il donner à cette personne le Corps et le Sang du Christ "en rémission des péchés"? Mais c'est encore plus sérieux qu'il n'y paraît: dans le Nouveau Testament, il est écrit:" Si nous prétendons être sans péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n'est point en nous... Si nous prétendons que nous n'avons pas péché, nous faisons [de Dieu] un menteur et Sa parole n'est point en nous." ( I Jean 1:8, 10)

Si c'est tout ce que nous pouvons dire en confession, des questions plus difficiles doivent être posées. A quel point prenons-nous au sérieux l'appel du Christ à la repentance? A quel point prenons-nous au sérieux le sacrement de confession? A quel point nous y préparons-nous sérieusement? Il est peut-être préférable de dire à notre prêtre: " Je ne sais pas quels sont mes péchés. Père, peux-tu m'aider?"

2) Je suis pécheur

Je ne veux point dire que vous ne devriez pas dire cela, mais nous ne devrions pas nous arrêter là. La confession ne doit pas devenir une formalité rituelle que nous faisons pour accomplir une obligation religieuse. Elle se doit d'être réelle et personnelle. Quand nous approchons de la confession, nous devrions être capables de faire écho aux paroles de David: " Mon sacrifice ô Dieu est un esprit brisé; Tu ne mépriseras pas un coeur brisé et contrit.( Psaume 50)

3) J'ai un problème

Trop souvent, nous faisons de la confession une séance de consultation où nous parlons à nos prêtres de nos problèmes et espérant avoir des conseils, de l'aide et des encouragements. Nous pouvons et devrions discuter de nos problèmes avec notre prêtre, mais l'endroit pour ce faire est lors d'une séance  spécialement consacrée à ces "problèmes". 

La confession s'occupe des péchés. Il y a du vrai dans la notion selon laquelle la racine de tout problème est le péché: le nôtre et/ou celui des autres. C'est notre état de pécheur qui est à la base de nos problèmes. C'est ce que nous devons faire venir à la surface lors de notre préparation, afin de l'apporter en confession.

4) Les excuses

Les excuses du type "Bien sûr que je bois, mon Père, mais si vous connaissiez ma femme!..." n'ont pas de place dans la confession. Nous venons à la confession pour être pardonnés, et non pour être excusés. C.S. Lewis explique la différence:
" Le pardon dit:  "Oui, tu as fait cette chose mais j'accepte ta défense; je ne le retiendrai plus contre toi et tout entre nous sera exactement comme auparavant." Mais l'excuse dit: "Je puis voir que tu ne pouvais t'en empêcher, ou que tu ne voulais pas faire cela; tu n'es en rien à blâmer." Si personne n'est blamable, alors il n'y a rien à pardonner…

Dieu connaît toutes les excuses mieux que nous. S'il y a de véritables circonstances atténuantes, il n'est pas à craindre qu'Il les ignorera. 

Il excusera tout ce qui doit être excusé. Tout ce que nous avons à faire, c'est de Lui apporter cette partie inexcusable: le péché." (C.S. Lewis, On forgiveness, in The Weight of Glory, N.Y. Macmillan 1980)

5) Les péchés du prochain

Les excuses du style: "Mon époux boit trop." ne sont pas de mise non plus. Nous devons confesser nos péchés, pas ceux de notre prochain, de nos amis ou de nos parents. 

Nous pouvons avoir besoin de confesser notre réaction pécheresse par rapport aux manquements de notre prochain. Sommes-nous devenus pharisaïques? juges? enclins à la vengeance? C'est seulement après nous être repentis de tels péchés que nous pouvons commencer à chercher une solution chrétienne aux problèmes créés pour nous par les péchés de nos frères. Nous sommes libres d'en discuter avec notre prêtre, hors confession, à un autre moment.

6) J'essaie d'être bon

Les prêtres trouvent ces paroles frustrantes aussi. Cela revient à dire: " Je n'ai tué personne". La réponse évidente à la déclaration faite plus haut est: "Réussis-tu à être bon?"  Il est important de se souvenir que tout le monde est "bon", fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Mais les gens qui sont bons disent, font, pensent et ressentent encore des choses pécheresses. Le prêtre sait aussi que si vous venez en confession, c'est que vous essayez d'être bon. La question est plutôt de savoir en quoi vous échouez dans votre tentative de l'être.

Finissons sur une note positive. Il est une chose que vous pouvez dire: les mêmes péchés que vous avez confessés la dernière fois. N'ayez pas peur de vous répéter confession après confession… 

Et ne devenez pas cyniques parce que vous semblez avoir toujours les mêmes vieux péchés à confesser! Pourquoi?

D'abord les Pères enseignent qu'il y a certains péchés et passions avec lesquels nous devrons lutter la plus grande partie de notre existence, si ce n'est toute notre vie. Et ensuite nous pouvons être encouragés de ce que nous veillons au moins à être conscients de nos manquements. 

Confesser pour la première fois que nous convoitons les biens de notre prochain et la seconde fois que nous l'avons cambriolé, n'indique pas un progrès spirituel, mais le comportement inverse pourrait bien être un signe de croissance spirituelle.

 Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Joseph Letendre,

Preparing for Confession, 
Light and Life Publishing Company, 
1987  

Sur le blog Saint Materne


Pour résoudre un problème insoluble d'un proche, jeûnez! 
Consacrez votre jeûne comme une prière pour quelqu'un. Jeûner apporte bien sûr un grand bénéfice à celui qui jeûne. Mais observer ce jeûne, ne pas tenir compte de l'inconfort que le jeûne impose, garder clairement présent à l'esprit le but du jeûne, fonctionne bien mieux lorsque vous offrez ce jeûne en faveur de quelqu'un d'autre.

Dès lors, s'il y a une personne qu'il vous semble être confrontée à un problème inextricable, ou quelqu'un proche de votre coeur que vous avez envie d'aider mais n'avez pas les ressources ou le problème est trop important, jeûnez pour eux. 

Consacrez simplement ce jeûne à Dieu comme prière pour eux.Vous décentrez votre jeûne de vous-mêmes lorsque vous agissez de la sorte. Il est orienté vers votre prochain. 

Vous constaterez que la grâce que Dieu nous donne pour accomplir le parcours du jeûne est bien plus facile à mettre en oeuvre lorsque vous faites ainsi. Et cela fonctionne comme une puissante prière pour la personne à qui vous avez consacré votre jeûne.





lundi 9 mars 2015

Une icône de la Mère de Dieu exsude du myrrhon dans une famille turque à Paris



  


Paris, le 3 Mars, 2015

Il y a de nombreuses années, un couple de Turquie (d'Antakya, Hata) vint vivre à Paris. Là, ils ont trouvé un emploi et se sont installés dans la banlieue de Paris. Leurs noms sont Esat et Sevin Altindagoglu.
  
Dans leur maison à Paris, on peut toujours voir de nombreux hôtes non seulement de France mais de l'étranger également. Tous viennent voir une icône que le chef de famille dit être "un miracle." L'icône orthodoxe de la Sainte Theotokos [Sainte Génitrice de Dieu] de l'époque byzantine que la famille a obtenu à Antakya et apportée avec eux à Paris (bien qu'ils soient musulmans!) a commencé à verser des larmes, rapporte le portail grec Romfea.

Selon les Altindagoglu, l'icône leur fut donnée en 2006 par un moine grec de  Libye. Dès qu'ils reçurent cette icône, ils ressentirent sa grande sainteté et une  inexplicable l'atmosphère de la paix régna dans leur maison depuis lors.

    
Lorsqu'ils ont déménagé à Paris, ils ont pris cette icône vénérée avec eux. Lorsque l'icône a été placée dans une pièce séparée dans la nouvelle maison, elle s'est tout de suite mise à pleurer, selon le témoignage du couple. La nouvelle s'est rapidement propagée, non seulement chez les Turcs, mais aussi parmi les chrétiens.

L'icône, de la "Très-Sainte Vierge," comme la famille turque l'appelait, devint bientôt l'objet de vénération et une source de miracles.

La nouvelle de la nouvelle icône se répandit littéralement dans tout le monde et maintenant des pèlerins en provenance de pays tels que l'Allemagne et la Belgique pays viennent vénérer la Mère de Dieu.

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Esat Altindagoglu raconte qu'il n'y a pas longtemps, une jeune femme mariée leur a rendu visite: pendant une longue période, elle ne pouvait pas avoir d'enfant, de sorte qu'elle était très attristée et que son mariage était au bord du divorce.

A genoux, la femme a longtemps prié devant l'icône de la Mère de Dieu et après QUELQUES JOURS, elle a appelé les Altindagoglu et en larmes, elle a raconté au couple qu'un miracle était arrivé: elle attendait déjà un enfant!


Le grand journal turc Hürriyet [Liberté] en turc] relate le miracle

Le portail écrit, pour les sceptiques en particulier, il fournit des photographies de l'icône thaumaturge de la Sainte Génitrice de Dieu à l'intérieur de la maison de la famille turque à Paris, ainsi qu'une photographie de l'article paru dans un journal turc avec le titre distinctif: Un miracle de la Mère de Dieu dans la maison d'un Turc.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après