samedi 31 janvier 2015

Saint Païssios l'Athonite: Un chrétien ne doit pas être fanatique.





Un chrétien ne doit pas être fanatique; il doit avoir de l'amour et être sensible envers toutes les personnes. Ceux qui font inconsidérément des commentaires [négatifs], même s'ils sont vrais, peuvent causer des dommages.

J'ai rencontré un jour un théologien qui était extrêmement pieux, mais qui avait l'habitude de parler aux laïcs autour de lui d'une manière très directe; sa méthode pénétrait si profondément qu'il les secouait très sévèrement. 

Il m'a dit une fois: "Au cours d'une réunion, j'ai dit telle ou telle chose à une dame." Mais la façon dont il l'a dit, l'écrasa. "Et bien",  lui ai-je dit, "tu peux jeter des couronnes d'or parsemées de diamants à d'autres personnes, mais la façon dont tu les jettes sur elles peut casser les têtes, non seulement celles de ceux qui sont sensibles, mais aussi celles de ceux qui sont solides."

Ne lapidons pas notre frère d'une manière soi-disant "chrétienne." La personne qui, en présence d'autres personnes, reprend d'une "manière chrétienne" quelqu'un pour avoir péché (ou parle d'une manière passionnée d'une certaine personne), n'est pas mue par l'Esprit de Dieu; elle est mue par un autre esprit.

La voie de l'Eglise est l'amour; elle diffère de la manière des légalistes. L'Église voit tout avec tolérance et vise à aider chaque personne, quoi qu'elle ait fait, et aussi pécheresse qu'elle soit.

J'ai observé un genre particulier de logique chez certaines personnes pieuses. Leur piété est une bonne chose, et leur prédisposition au bien est aussi une bonne chose; toutefois, un certain discernement spirituel et une certaine largeur d'esprit est nécessaire pour que leur piété ne soit pas accompagnée par l'étroitesse d'esprit ou un fort entêtement. Quelqu'un qui est vraiment dans un état spirituel doit posséder et illustrer le discernement spirituel; sinon il restera à jamais attaché à la "lettre de la loi", et la lettre de la loi peut être très mortelle.

Une personne vraiment humble  ne se comporte jamais comme un professeur; elle écoute, et, chaque fois que son avis est demandé, elle répond humblement. En d'autres termes, elle répond comme un étudiant. Celui qui croit qu'il est capable de corriger les autres est rempli d'égoïsme.

Une personne qui commence à faire quelque chose avec une bonne intention et à la fin atteint un point extrême, manque de discernement véritable. Ses actions sont un exemple d'un type latent d'égoïsme qui est caché sous ce comportement; elle l'ignore, parce qu'elle ne se connaît pas bien, c'est pourquoi elle en vient à des extrêmes.

C'est comme les icônodules et les icônomaques. Extrêmes étaient les uns et les autres étaient extrêmes aussi!

Les premiers en vinrent au point de racler l'icône du Christ pour en jeter la poussière dans le Saint Calice, de sorte que la Sainte Communion pourrait devenir meilleure; les autres encore brûlèrent les icônes et les jetèrent.

C'est pourquoi l'Église a été contrainte de mettre les icônes en hauteur et, quand la persécution fut passée, elle les a descendues, de sorte que nous puissions les vénérer et honorer la personne représentée.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [25]




Communion des saints
Beau Ciel constellé des âmes
Aube du salut

Pravoslave irénique

vendredi 30 janvier 2015

Père Emmanuel [Hadzidakis]: Toutes les religions ont-elles le même Père?

Ne confondons pas Père et Créateur!

Christ and Children


"Nous sommes tous frères et sœurs!" Vraiment? Premièrement à Jérusalem (27 mai 2014), et plus récemment à Rome (8 Juin 2014), le Patriarche Bartholomée martèle le message de fraternité universelle des offices de prière interreligieux entre chrétiens (qui, selon les canons de l'Eglise orthodoxe sont interdits ) et les déclarations à cet effet.

Plus tôt le 2 novembre 2009 dans une interview que le Patriarche Bartholomée avait accordée à Charlie Rose (voir la vidéo ci-dessous), il avait déclaré: "Nous sommes tous créés par Dieu et en tant que tels nous sommes tous frères et sœurs. Nous avons le même Père céleste, quelle que soit la manière dont nous l'appelons." 

Charlie interrompit le Patriarche: "Toutes les religions ont le même Père céleste?" "Bien sûr," fut la réponse du Patriarche, ajoutant: "Dieu n'est qu'un, indépendamment du Nom nous lui donnons, Allah ou Yahvé, etc. Dieu est un et nous sommes Ses enfants."

Bien que les deux déclarations (tout le monde croit au même Dieu; et nous sommes tous Ses enfants) semblent être des vérités auto-proclamées, pour nous chrétiens orthodoxes (et pour moi, selon la manière dont je comprends ma foi), elles sont erronées, scandaleuses et totalement inacceptables. 

Si le Patriarche a raison, quel sens donner à ces paroles, "Vous êtes mes témoins, dit l'Éternel, Vous, et mon serviteur que j'ai choisi, Afin que vous le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c'est moi: Avant moi il n'a point été formé de Dieu, Et après moi il n'y en aura point. C'est moi, moi qui suis l'Éternel, Et hors moi il n'y a point de sauveur." (Isaïe 43: 10-11)? 

A quoi pense-t-il quand il récite les paroles suivantes dans la Divine Liturgie? (notre culte principal): "Tu es notre Dieu, et nous n'en connaissons nul autre que toi" et dans la bénédiction finale du même office, "Que le Christ notre vrai Dieu […] nous sauve […] "?

Non, il ne s'agit pas d'un nom (Dieu, Allah, Jéhovah, Bouddha, Être suprême, puissance), de sorte que la manière de l'invoquer ne soit pas importante, pour autant que nous l'invoquions. Non, il n'en est pas ainsi! Notre Dieu est le Christ: "C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles."(1 Jean 5: 20-21). En dehors du Christ tout autre "dieu" est une idole.

En ce qui concerne le fait que chacun d'entre nous serait enfant de Dieu, nous sommes clairement tous la création de Dieu, mais pas Sa progéniture. Notre Père céleste a un seul enfant: Jésus-Christ. Cependant, nous avons tous le potentiel pour devenir Ses enfants (par adoption): "Pour tous ceux qui l'ont reçu, qui croient en Son Nom, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Jean 1:12). Par conséquent, à moins que nous appartenions à la famille du Christ (cf. Hébreux 3: 6), l'Église, nous ne sommes pas Ses enfants.

Dans l'Église primitive la Prière du Seigneur n'était révélée aux catéchumènes qu'immédiatement avant leur baptême, parce que quiconque n'avait pas été baptisé ne pouvait présumer de dire, "Notre Père Qui es aux cieux," n'ayant pas encore reçu le don de l'adoption. 

La prière du Seigneur est introduite dans la Divine Liturgie par les mots "et rends-nous dignes, Maître, d'oser avec audace et sans crainte de condamnation, T'appeler Père, Toi le Dieu du Ciel, et  dire: "Notre Père…" Seuls ceux qui ont été unis au Christ, Fils unique de Dieu, peuvent appeler Dieu "Père".

Désolé, votre Sainteté: ceci est la foi du peuple chrétien orthodoxe, et on pourrait s'attendre à ce que notre Patriarche soit un leader "qui dispense droitement la parole de la vérité." (2 Tim 2:15.), Pas celui qui la trahit.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [24]


Le désert de l’âme
Procède insensiblement
De tes actes vils

Haïjin Pravoslave

jeudi 29 janvier 2015

Joel Kalvesmaki: Mon pèlerinage spirituel/ Préface

Protestant Evangélique, l'auteur ayant étudié les Pères et les écrits chrétiens de l'Eglise primitive, s'est converti à l'Orthodoxie.

Joel Kalvesmaki auth

Dix ans, depuis le début de mon cheminement spirituel, ont apporté d'énormes changements. Les trois écrits suivants représentent une réflexion précoce, un peu hâtive, mais sérieuse sur mon interaction avec les premiers Pères de l'Église. J'ai maintenant mis à jour ces écrits, supprimant les maladresses grammaticales et stylistiques, les erreurs factuelles et les redondances. Mais j'ai gardé, je l'espère, tout de leur naïveté d'origine, de leur jeunesse, et de leur vigueur.

À la fin 1995 et au début 1996, lorsque j'ai terminé ces essais, j'étais dans un certain désarroi. Je venais de quitter le champ de la mission, et j'essayais, tout à la fois, d'annoncer doucement à mes collègues missionnaires et à mes supporters de la presse mon intérêt pour l'Orthodoxie orientale; de déménager de Seattle à Londres; de reprendre mes études de premier cycle; de réapprendre ce qu'était la vie aux USA; et, surtout, de savoir si l'Eglise orthodoxe était vraiment ce qu'elle prétend être. Les écrits reflètent cette incertitude, cette excitation, et une [propension à la] généralisation téméraire.

A Pâques 1997, je suis devenu orthodoxe à l'église de la Dormition de Seattle. Je me suis installé dans la vie paroissiale, et j'ai poursuivi mes études afin de finir mon diplôme de premier cycle. Pour aller sur le terrain de la mission, je m'étais débarrassé de ma formation dans la musique; alors, je me suis inscrit à l'Université de Washington pour étudier les classiques et la philosophie. En 1999 j'ai été diplômé avec mention et j'ai choisi de continuer académiquement et professionnellement la littérature qui avait tant agité mon univers théologique. Mon intention était d'être aussi responsable que possible avec les sources dont je disais qu'elles m'avaient conduit à quitter l'évangélisme.

Tandis que j'écris ces lignes, je suis installé dans une vie de paroisse paisible à Washington, DC, où je travaille sur les mêmes Pères qui m'ont tant inspiré il y a dix ans. Pour cela, je travaille sur un doctorat en études chrétiennes primitives à l'Université catholique d'Amérique.

En relisant mes textes, je suis frappé de voir combien j'ai résumé rapidement, du mieux que j'ai pu, les doctrines de l'Eglise primitive. Maintenant, je ne résumerais jamais les croyances de l'Église primitive d'une manière générale aussi désordonnée. Alors, je scrutais mon précieux ensemble de traductions des Pères en anglais du XIXe siècle. Maintenant, je consulte régulièrement les éditions critiques grecques et latines. Ensuite, je fus dévoré par l'envie de m'adresser à un auditoire d'évangéliques nourris par un régime léger pop-apologétique. Maintenant, je suis intéressé à écrire pour un public beaucoup plus large. Ces essais reflètent certainement mon passé.

Pourtant, je maintiens les thèses centrales:

° Les protestants évangéliques devraient commencer à explorer l'ancienne tradition patristique et  l'accepter;

° ils devraient abandonner leur position contradictoire sur l'Écriture,  qui lui enlève son contexte  et sa valeur historiques;

° l'Eglise orthodoxe a été la plus fidèle à la tradition patristique et biblique;

° en toutes choses, nous devrions faire preuve d'une humilité théologique.

Je ne tiens pas à certaines autres demandes formulées dans les essais, même si je les ai retenues parce qu'elles illustrent comment j'ai désespérément essayé de donner un sens au monde qui était mien. Par exemple, je prétends que l'Eglise primitive aurait reconnu et communié avec les anglicans et les luthériens. Maintenant, je doute qu'elle parviendrait à surmonter le choc, vu l'état des églises modernes, pour même examiner la question. 

Je résume aussi ce que les premiers chrétiens croyaient sur le baptême, l'Eucharistie, le salut, etc. Je ne pense pas que j'ai écrit quelque chose d'ouvertement erroné, mais mes descriptions en présentent une image très simpliste, trop généralisée. Même ma façon de présenter et d'organiser la matière montre que je ne faisais que commencer à en apprendre davantage sur le christianisme primitif. 

Pour savoir ce que l'Église primitive croyait sur certains sujets, je recommanderais comme point de départ L'Encyclopédie du christianisme primitif, éd. Everett Ferguson, 2e éd. (New York: Garland, 1997). Je fais aussi une incursion dans l'épistémologie, l'herméneutique, et le cours d'histoire intellectuelle. Tout cela est absurde. Cela doit être ignoré. L'argument que je présente, témoigne de la manière dont j'ai lutté à l'époque pour intégrer les idées postmodernes dans ma lecture des Pères, et pour prendre du recul par rapport aux préjugés que moi-même et d'autres avaient vis-à-vis de la Bible et de l'Église primitive. Mais mon travail en philosophie et en histoire m'a ouvert les yeux sur la notion selon laquelle l'histoire intellectuelle de l'Occident peut être mise dans une telle vision, pratique et unilatérale.

Je crois que les essais servent encore leur public d'origine selon leur destination initiale. Ce n'est pas une œuvre d'écriture académique. C'est polémique. Mais c'est une polémique qui demande à être démolie, à être débarrassée de la présomption de parler pour Dieu, d'admettre volontiers l'erreur et de prendre place sur un siège avec le calme sentiment d'être correct* en adoration devant Dieu. Cela vaut toujours la peine de parvenir à cela.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



* L'auteur emploie le terme correctability, néologisme américain sans équivalent en français. 

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [23]


Si lorsque tu pries
Tes mots sont loin de ton cœur
Dieu ne t’entend pas

Haïjin Pravoslave


mercredi 28 janvier 2015

Joel Kalvesmaki : Toute Écriture est inspirée de Dieu: La Foi Fidèle à la Septante (2 et fin)


Photographie d'un livre dont la couverture est noire et usée, sur la tranche il est indiqué HOLY BIBLE


Repenser l'Ancien Testament

La plupart des arguments des évangéliques pour le canon de l'Ancien Testament sont, au mieux, ad hoc. Nos dirigeants et nos enseignants donnent une image simple, vierge, de la transmission de l'Écriture, comme si le canon n’était qu’un volume relié en cuir avec des onglets de références. "Ce canon est vrai parce qu’il est évident, a une cohérence interne, et tous les témoignages originels judicieux sont d'accord avec nous," ainsi est formulé l'argument typique. Et quand, en ouverture du dossier de l'histoire, nous trouvons que ce n’est pas le cas, nous ajoutons une longue série d'exceptions à notre prétention initiale. Cela ne peut pas ne pas aller très loin. Avec une telle approche de l'Écriture, en essayant de les faire sortir de leur lieu d’apparition dans l'histoire, est-il étonnant que tant de chrétiens croyant en la Bible, ces chrétiens qui sont prêts à faire face de manière plus approfondie, et souvent plus honnêtement, au contexte historique, aient perdu leur foi en ces [exégètes] libéraux?

Que pouvons-nous apprendre?

Nous évangéliques avons besoin d'une forte dose d'humilité théologique. Lorsque nous examinons l'histoire, elle ne correspond pas toujours à nos attentes ou à notre expérience. Nous prêchons souvent sur l'importance de confesser nos péchés personnels et nos erreurs, mais nous appliquons rarement ce principe à notre démarche spirituelle entreprise avec d'autres églises et d'autres communions. Est-ce que l'humilité ne s’applique qu'à l'individu, ou également à des organismes entiers?
Certains d'entre nous, moi y compris, ont refusé le nom de chrétien aux églises qui ont des croyances et des pratiques qui sont plus proches des Pères qui ont contribué à nous donner le canon [de l’Ecriture]. Peut-être est-il temps de commencer à traiter avec plus de respect ces églises qui ont conservé les apocryphes, afin d'être fidèles à ce que les Apôtres leur ont remis.
Le silence et le calme sont de mise. Comme évangéliques, nous agissons souvent avec un zèle excessif et ignorant. Ne serait-il pas temps de nous arrêter, de faire une pause, et d'apprendre? Cela ne nous ferait pas de mal de lire la prière des Pères, dont certains étaient plus proches de Jésus et des apôtres dans le temps, la langue, la culture, et la doctrine.
Peut-être que nous devons écouter ce que les catholiques et les orthodoxes disent avant de les juger. La plupart de ce que nous apprenons sur ces organismes anciens provient de sources protestantes. Nous devons leur faire confiance pour raconter leur propre histoire.
Comme le dit Jésus, "Reconnaissez ce qui est à portée de votre vue, et ce qui est caché, vous deviendra visible. " (Evangile de Thomas 5)

Quoi? Jésus n'a jamais dit ça!

Comment le savez-vous? Qui a dit que l'Evangile de Thomas ne devrait pas être dans le [Canon du] Nouveau Testament? Nous allons examiner la réponse à cela, et examiner le canon du Nouveau Testament dans notre prochain essai, "N’ajoutez rien à Ses paroles".



Version française Claude Lopez-Ginisty




mardi 27 janvier 2015

Joel Kalvesmaki :Toute Écriture est inspirée de Dieu: La Foi Fidèle à la version des Septante (1)



Joel Kalvesmaki est rédacteur en études byzantines à Dumbarton Oaks, supervisant la production de publications byzantines phares de Dumbarton Oaks, sur papier et  numériques. Il est actif dans les sciences humaines numériques et sa recherche porte sur l'histoire intellectuelle de l'Antiquité tardive, avec un accent sur le symbolisme ancien du nombre et les écrits d’Évagre le Pontique.

"Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (II Tim 3:16)

L'Église orthodoxe orientale a été la plus fidèle à l'Ancien Testament des Apôtres. [Ses clercs] utilisent encore la Septante et fondent habituellement leurs traductions de l'Ancien Testament sur elle. Sans avoir besoin de preuve objective de la véracité de cette traduction, ils ont tout simplement  maintenu ce que les Apôtres leur avaient donné. Leur approche du canon [de l’Ecriture] n'a pas été philosophique ou déductive, mais spirituelle, confiant que Dieu a établi l’Eglise et qu’Il veille maintenant sur elle.

En Occident, nous avons eu tendance à nous moquer de ce genre de foi enfantine, préférant ce qui est plus concret et objectif. Pourtant, il y a eu une justification frappante de simplicité de l'Orient en ce siècle qui est nôtre. Les Manuscrits de la mer Morte témoignent de la fiabilité générale de la Septante. Comme les divers passages de la Bible ont été traduits et publiés, les chercheurs ont réalisé que le rejet précédent de la Septante a été prématuré. Les passages de la loi de Qumran et des livres historiques ont découvert des preuves d’une recension textuelle hébraïque distincte, qui sous-tend la traduction de la Septante. Plus souvent que prévu, les anciens manuscrits de Qumran sont en désaccord avec le texte massorétique, et soutiennent souvent la Septante.

Il semble maintenant que, pour les chercheurs engagés sur ce travail à l'avenir, Qumran ait offert une nouvelle base pour une confiance renouvelée à la Septante au moins dans les livres historiques, ce qui devrait leur permettre d'accepter les meilleures lectures de cette version presque aussi facilement que si elles avaient été trouvées dans la version massorétique de l’hébreu. En d'autres termes, chaque lecture doit à l'avenir être jugée sur ses mérites, et non sur toute idée préconçue de supériorité de la version hébraïque, tout simplement parce qu'elle est en hébreu. (Allegro, 81)

Les érudits "qoumrâniens" n’ont pas exalté une tradition textuelle par rapport à une autre, mais ils ont rouvert la question de la traduction de l'Ancien Testament. La réponse à la direction de futures traductions, aujourd'hui, pourrait être déterminée de façon pivotante par des théologiens plutôt que par des érudits textuels. Allegro, et d'autres, plaident pour une traduction éclectique de l'Ancien Testament qui pourrait provoquer tout le monde et ne satisfaire personne. Toutefois, à l'avenir, nous pouvons en arriver à ne pas nous demander, "Quelle version semble la meilleure? " mais "Quelle version reflète le mieux le Christ?" La Septante a longtemps attendu la réponse à cette dernière question.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [22]


La prière pure
Sourd de ton cœur apaisé
Et s'élève en Dieu

Haïjin Pravoslave

lundi 26 janvier 2015

Jean-Claude LARCHET: Recension/ Hiéromoine Macaire de Simonos-Pétra, « Le Synaxaire. Vie des saints de l’Église orthodoxe », nouvelle édition des tomes 3, 4 et 5

Recension: Hiéromoine Macaire de Simonos-Pétra, « Le Synaxaire. Vie des saints de l’Église orthodoxe », nouvelle édition des tomes 3, 4 et 5


Hiéromoine Macaire de Simonos-Pétra, Le Synaxaire. Vie des saints de l’Église orthodoxe, 2eédition française, corrigée et augmentée, Simonos-Pétra (Mont-Athos), 2014 : tome 3, janvier-février, 690 p. ; tome 4, mars-avril, 560 p. ; tome 5, mai-juin, 656 p.

L’un des événements éditoriaux de la fin de l’année 2014 a été la nouvelle édition de trois volumes du Synaxaire (recueil des Vies des saints de l’Église orthodoxe, classées au jour le jour) réalisé par le Père Macaire, moine d’origine française établi depuis près de trente-cinq ans au monastère de Simonos-Pétra au Mont-Athos. Ils viennent compléter le tome 1, septembre-octobre, paru en 2008, et le tome 2, novembre-décembre, paru en 2010, en attendant le dernier volume de la série (juillet-août), annoncé pour le milieu de cette année 2015.

Il ne s’agit pas d’une simple réimpression de la première édition, publiée dans les années 90, qui a connu un grand succès et est depuis longtemps épuisée, mais d’une édition refondue où les notices ont été révisées, corrigées et complétées, et où de nouvelles notices sont venues s’ajouter, concernant notamment un grand nombre de saints occidentaux et de nombreux saints récemment canonisés appartenant aux diverses Églises orthodoxes locales, ou encore de saints de celles-ci qui avaient été oubliés et dont l’introduction a été suggérée à l’auteur.

Cette nouvelle édition améliore aussi la présentation de la précédente puisque les volumes sont maintenant reliés et comportent de nombreuses illustrations de qualité en noir et blanc et en couleur, tirées notamment du superbe Ménologe de Basile II.

Le Synaxaire du Hiéromoine Macaire reprend les notices de grands synaxaires précédemment publiés, en particulier celui de Constantinople (réalisé au milieu du Xe siècle) et celui de saint Nicodème l’Hagiorite (datant du XVIIIe siècle). Mais il les a souvent allongées en puisant dans les Vies des saints. Profitant des progrès de la connaissance historique et des éditions critiques des sources, il a corrigé un certain nombre d’inexactitudes ou précisé certaines approximations que comportaient les textes anciens, travail que fit aussi, avec les moyens de son époque, saint Nicodème l’Hagiorite. Il a également enrichi de nombreuses notices de connaissances nouvelles, s’informant soigneusement auprès des diverses sources hagiographiques. Il a introduit des saints nouvellement canonisés par l’Église, et fait une large place aux saints spécifiquement vénérés par toutes les Églises locales orthodoxes, sans oublier les saints d’Occident d’avant le IXe siècle.

Le Synaxaire du père Macaire est maintenant traduit et publié dans la plupart des pays orthodoxes et y est devenu un ouvrage de référence. Il est lu à table dans de nombreux monastères, car les notices courtes, à la différence de la plupart des Vies des saints, peuvent être parcourues pendant la durée des repas sans subir de coupures.

Son usage est d’une grande utilité aussi dans le cadre de la vie journalière des fidèles orthodoxes, en complément de la prière et des autres lectures spirituelles.

La vénération des saints occupe en effet une place importante dans l’Église orthodoxe, et implique leur commémoration quotidienne. Leurs vertus sont célébrées dans les hymnes des « Ménées », qui s’intègrent aux services liturgiques de chaque jour. Le but des Synaxaires est, d’une manière plus courte que les Vies des saints, de nous faire connaître les grandes étapes de leur existence, les grands traits de leur personnalité, et les actions (intérieures et extérieures) dans lesquelles s’est réalisée ou manifestée leur sainteté. Les Synaxaires nous permettent d’avoir une connaissance précise et concrète de ceux dont le calendrier liturgique se borne à nous donner les noms, et de préciser certaines généralités ou allusions des chants liturgiques. Ils les situent dans leur contexte historique (car le christianisme s’inscrit toujours dans l’histoire concrète de l’humanité), social et religieux. Ils dessinent leur portait et sont un peu comme des icônes écrites. Saint Basile le Grand écrit à ce sujet : « Les Vies des Bienheureux sont comme des images animées de la vie selon Dieu, proposées à l’imitation en leurs bonnes œuvres. De même que les peintres, quand ils peignent une image d’après une autre image, jettent fréquemment les yeux sur le modèle et s’efforcent d’en faire passer les traits dans leur propre ouvrage, de même l’homme qui s’applique à se rendre parfait dans toutes les parties de la vertu doit jeter les yeux sur la vie des saints comme sur des statues qui se meuvent et qui agissent, et par l’imitation faire sien le bien qui était le leur. »

Le but des synaxaires n’est pas de nous faire acquérir un savoir abstrait, mais de nous rendre les saints plus familiers, et de compléter, dans une démarche également contemplative et orante, leur célébration hymnographique. Leur usage n’est pas récent : ils sont les héritiers directs des anciens « Martyrologes » que, dans les premiers siècles, on lisait au cours des réunions de la communauté chrétienne (appelées « synaxes »). Au IVe siècle, cette lecture fut remplacée par des hymnes. Mais la crise iconoclaste, où les attaques contre les icônes furent perçues comme une atteinte portée à la vénération des saints, eut pour issue la réhabilitation non seulement des icônes, mais de la lecture des Vies des saints. Les hymnographes du monastère de Stoudion, qui ont pour une grande part donné aux offices orthodoxes la forme qu’ils ont aujourd’hui, laissèrent, après la sixième ode du Canon des Matines, une place pour la lecture d’un résumé de la vie du saint du jour, appelé « synaxaire ». Du IXe au XIe siècle, on développa la rédaction de ces courtes notices. On les inséra par la suite dans les Ménées, mais on les rassembla aussi dans des éditions séparées, où on les développa souvent davantage.

Le rôle important que jouent les Vies des saints dans la vie spirituelle des chrétiens est souligné dans ce très beau texte de saint Justin Popović (†1979) :« Qu’est-ce que la Vie des saints ? Rien d’autre qu’une façon de poursuivre les Actes des apôtres. On y retrouve le même Évangile, la même vie, la même vérité, la même justice, le même amour, la même foi, la même éternité, la même force qui vient d’En-Haut, le même Dieu et Seigneur ; car le Seigneur Jésus-Christ est le même hier et aujourd’hui et pour les siècles (He 13, 8), le même pour tous les hommes de tous les temps, accordant les mêmes charismes et les mêmes énergies divines à tous ceux qui croient en Lui. Cette transmission de toutes les forces divines vivifiantes dans l’Église du Christ à travers les siècles et les générations constitue la sainte tradition vivante. Cette sainte tradition se transmet sans discontinuer, en tant que vie charismatique, à tous les chrétiens en qui, par les saints mystères et par les saintes vertus, vit le Seigneur Jésus-Christ qui est tout entier présent dans Son Église, qui est Sa plénitude, la plénitude de Celui qui est rempli, tout en tout (Ep 1, 23). Le Dieu-homme Seigneur Jésus-Christ est la plénitude très parfaite de la Divinité car en Lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité (Col 2, 9). Les chrétiens doivent, par les saints mystères et par les saintes vertus, s’emplir de toute la plénitude de Dieu (Ep 3, 19). Les Vies des saints font justement apparaître ces êtres pleins du Christ-Dieu, ces êtres christophores, ces personnes saintes en qui est gardée et par qui est transmise la sainte tradition de la vie dans la grâce, gardée et transmise par leur conduite sainte et évangélique. Les Vies des saints, ce sont les saintes vérités évangéliques, transférées dans notre vie humaine par la grâce et les ascèses. Il n’est pas de vérité évangélique qui ne puisse être changée en vie. Toutes ces vérités ont été données par le Christ dans un but unique : devenir notre vie, notre réalité, notre propriété, notre joie. Les saints, sans exception, vivent ces vérités divines comme la quintessence de leur vie et l’essence de leur être. Ainsi les Vies des saints sont à la fois la preuve et le témoignage que notre origine est céleste, que nous ne sommes pas de ce monde mais de l’autre, que l’homme n’est un homme véritable qu’avec Dieu, que si nous vivons sur la terre, c’est par le ciel, car notre cité se trouve dans les cieux (Ph 3, 20).

Les Vies des saints sont des témoignages sacrés de la puissance thaumaturgique du Seigneur Jésus-Christ. Il s’agit en fait de témoignages des saints Actes des apôtres, simplement prolongés à travers les siècles. Les saints ne sont rien d’autre que des témoins saints, comme les saints Apôtres ont été les premiers témoins. Témoins de qui ? Mais du Christ Dieu-homme, crucifié, ressuscité, monté au ciel et éternellement vivant. Ils sont les témoins de l’Évangile source de tout salut, qui continue d’être écrit, sans interruption, de génération en génération car le Seigneur Jésus-Christ, qui est le même pour tous les siècles, continue par la même puissance divine, à faire des miracles par Ses saints témoins. Les saints Apôtres ont été les premiers témoins du Seigneur Jésus-Christ et de Son économie divino-humaine du salut du monde ; leurs Vies constituent des témoignages vivants et immortels de l’Évangile du Sauveur en tant que vie nouvelle, vie pleine de grâce, vie sainte et divino-humaine et donc toujours thaumaturgique et véritable, tout comme est thaumaturgique et véritable la vie même du Sauveur.

Avec les Vies des saints, nous voici au ciel, car avec les saints de Dieu, la terre devient ciel. Nous voici parmi des anges de chair, parmi les christophores. Là où ils sont, le Seigneur tout entier est en eux, avec eux et parmi eux ; là se trouvent toute la Vérité éternelle de Dieu, toute la Justice éternelle de Dieu, tout l’Amour éternel de Dieu, toute la Vie éternelle de Dieu.
Avec les Vies des saints, nous voici au paradis, là où pousse et s’épanouit tout ce qui est divin, saint, immortel, éternel, juste, vrai, évangélique ; en chaque saint a fleuri, par la Croix, l’arbre de la vie éternelle, divine et immortelle qui a donné beaucoup de fruits. La Croix conduit au paradis, elle nous y conduit à la suite du Larron qui, pour nous entraîner, y est entré le premier avec le Christ, le tout-puissant et divin, porteur de la Croix ; il est entré avec la croix du repentir.

Avec les Vies des saints, nous voici dans l’éternité : le temps n’existe plus, parce que chez les saints de Dieu, règnent la vérité divine et éternelle, la justice divine et éternelle, l’amour divin et éternel, la vie divine et éternelle. Pour eux, la mort n’existe plus : tout leur être est empli des forces divines du Christ Ressuscité, de l’unique Vainqueur de la mort, de toutes les morts dans l’ensemble des mondes. La mort n’existe pas pour eux : tout leur être est plein du Seul Immortel, du Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, le plus qu’immortel. Parmi eux, sur la terre, nous nous trouvons parmi les seuls vrais immortels, qui ont vaincu toute mort, tout péché, toute passion, tout démon, tout enfer. Quand nous sommes avec eux, aucune mort ne peut nous atteindre, parce que les saints sont comme des paratonnerres contre la mort. Il n’existe pas de tonnerre qui puisse nous frapper à mort quand nous sommes avec eux, parmi eux, en eux.


Les saints sont des hommes qui vivent sur la terre les vérités saintes, éternelles et divines. Les Vies des saints sont, en réalité, de la dogmatique appliquée, car en eux toutes les saintes et éternelles vérités dogmatiques ont été vécues dans toute leur force vivifiante et créatrice. Elles montrent de toute évidence que les dogmes ne sont pas seulement des vérités ontologiques en elles-mêmes et pour elles-mêmes, mais que chaque dogme est source de vie éternelle et de sainte spiritualité, conformément à l’Évangile plus que vrai de l’unique et irremplaçable Sauveur et Seigneur qui a dit : Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie (Jn 6, 63), car chacune d’elles répand une force salvatrice, sanctificatrice, qui remplit de grâce, vivifie et transfigure.

Les saints sont vraiment des saints parce qu’ils ne cessent de revivre le Seigneur Jésus comme âme de leur âme, conscience de leur conscience, pensée de leur pensée, être de leur être, vie de leur vie. Et chacun d’eux crie avec le saint Apôtre cette vérité : ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20).

Plongez-vous dans les Vies des saints : chacune de ces vies répand la force charismatique, vivifiante et salvatrice de la Très-Sainte Mère de Dieu qui les a conduits d’ascèse en ascèse, de vertu en vertu, de la victoire sur le péché à la victoire sur la mort, de la victoire sur la mort à la victoire sur le diable et les amène à la joie spirituelle, là où il n’y a ni maux, ni peines, ni soupirs, mais seulement paix et joie dans l’Esprit Saint (Rm 14, 17), paix et joie issues de la victoire remportée sur tous les péchés, toutes les passions, toutes les morts, tous les esprits mauvais. Tout cela sans aucun doute atteste, par la vie et l’expérience, la vérité du saint dogme sur la Très-Sainte Mère de Dieu plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins, un dogme que les saints serrent dans leur cœur et dans un amour embrasé par la foi. – Si toutefois vous souhaitez avoir mille, deux mille ou des milliers de témoignages incontestables sur la réalité vivante et vivifiante de la très vénérable Croix du Seigneur et obtenir ainsi une confirmation empirique de la vérité absolue du saint dogme sur le caractère salvateur de la mort sur la Croix du Sauveur, alors entrez avec foi dans les Vies des saints. Alors vous pourrez comprendre et voir que pour chaque saint en particulier comme pour tous les saints dans leur ensemble, la force de la croix est une arme qui triomphe de tout, leur permettant de vaincre tous les adversaires de leur salut, qu’ils soient visibles ou invisibles ; vous pourrez ainsi voir la présence de la croix tout au long de leur vie, dans leur âme, leur cœur, leur conscience, dans leur esprit, dans leur volonté et leur corps ; vous la verrez, telle une source intarissable de forces salvatrices et sanctifiantes, les mener sans faille, de perfection en perfection, de joie en joie, et les introduire dans l’éternel Royaume des cieux, là où ne cessent les chants de ceux qui célèbrent et contemplent la beauté inexprimable de la Face du Seigneur. Par leur sainte vie et leurs saintes personnes, les saints de Dieu confirment également, de manière absolument convaincante, non seulement les dogmes cités ci-dessus, mais aussi tous les autres saints dogmes : sur l’Église, la grâce, les saints mystères, les saintes vertus, l’homme lui-même, le péché, les saintes reliques, les saintes icônes, la vie future, tout ce qui constitue l’économie divino-humaine de notre salut. En vérité, les Vies des saints sont une dogmatique empirique ; c’est la dogmatique vécue, dogmatique devenue vie dans la sainte vie des saints hommes de Dieu.

En outre, les Vies des saints portent en elles toute l’éthique orthodoxe, la morale orthodoxe, dans tout l’éclat de sa splendeur divino-humaine et de sa force vivifiante et immortelle. Les Vies des saints ont démontré et prouvé de la façon la plus convaincante que les saints mystères sont la source des saintes vertus, que les saintes vertus sont des fruits des saints mystères : elles en sont issues, elles se développent grâce à eux, elles s’en nourrissent, elles en vivent, elles s’y épanouissent, elles y trouvent leur immortalité et leur éternité. Toutes les lois morales divines sont issues des saints mystères et sont réalisées par les saintes vertus. Voilà pourquoi les « Vies des saints » constituent une éthique vécue, une éthique appliquée. En fait, les Vies des saints démontrent de façon irréfutable que l’éthique n’est rien d’autre qu’une dogmatique appliquée. Toute vie de saint se compose de saints mystères et de saintes vertus, fruits du Saint-Esprit qui opère tout en tous (1 Co 12, 4.6.11).

En fait, les Vies des saints constituent une sorte d’encyclopédie orthodoxe. On peut y trouver tout ce qu’une âme affamée, assoiffée de justice éternelle et de vérité éternelle peut désirer en ce monde, affamée et assoiffée d’immortalité et de vie divine. Si tu as soif de foi, tu la trouveras en abondance dans les « Vies des saints » et ton âme rassasiée de cette nourriture n’aura jamais plus faim. Si tu désires l’amour, la vérité, la justice, l’espérance, la douceur, l’humilité, la pénitence, la prière ou toute autre vertu ou ascèse, tu trouveras dans les « Vies des saints » une infinité de maîtres saints pour chaque ascèse et tu recevras le secours de la grâce pour chaque vertu. Si tu souffres le martyre pour ta foi en Christ, les Viesdes saints te consoleront, t’encourageront, te fortifieront, te donneront des ailes, au point que tes souffrances se changeront en joie. Es-tu soumis à des tentations ? Les Vies des saints t’aideront à en venir à bout, dès maintenant et pour toujours. Et si tu es menacé par les ennemis invisibles de ton salut, tu pourras grâce aux Vies des saints revêtir l’armure de Dieu (Ep 6, 11.13) de façon à les briser tous, dès maintenant et pour toujours. Si tu te trouves au milieu d’ennemis visibles et persécuteurs de l’Église du Christ, les Vies te donneront le courage et la force de confesser, sans crainte, le seul vrai Dieu et Seigneur Jésus-Christ dans l’ensemble des mondes ; tu te tiendras inébranlable jusqu’à la mort, quelle qu’elle soit, pour Son Évangile, et tu sentiras ton être plus fort que toute mort, et que tout ennemi du Christ ; en souffrant pour le Christ, tu jubileras de joie, sentant que tout ton être, que toute ta vie se trouve dans les cieux, au-delà de toutes les morts, cachée avec le Christ en Dieu (Col 3, 3).Que sont encore les Vies des saints ? C’est l’unique pédagogie de l’Orthodoxie. Car elles montrent, et de manière innombrable, parfaitement éprouvée au cours d’une expérience multiséculaire, comment se construit et se développe la personnalité humaine la plus achevée, l’homme idéal le plus achevé, et comment grâce aux saints mystères et aux saintes vertus dans l’Église du Christ, on parvient à constituer cet Homme parfait… qui réalise la plénitude du Christ (Ep 4, 13).

Les Vies des saints montrent d’innombrables mais toujours infaillibles voies de salut, d’illumination, d’initiation, de régénération, de transfiguration, de christification, de déification ; elles nous indiquent également toutes les manières par lesquelles la nature humaine triomphe du péché, de tout péché, comment elle vient à bout de la passion, de toute passion, comment elle triomphe de la mort, de toute mort, comment elle triomphe du démon, de tout démon. On y trouve le remède à tout péché, la guérison de toute passion, la résurrection de toute mort, la délivrance de tout démon, le salut contre tous les maux. Il n’est pas de passion, il n’est pas de péché dont on ne puisse trouver dans les Vies des saints la manière de les vaincre, de les mettre à mort, de les déraciner. Les Vies des saints montrent clairement et de façon évidente qu’il n’est pas de mort spirituelle de laquelle on ne pourrait ressusciter par la force divine du Seigneur Jésus ressuscité et monté au ciel ; il n’est pas de malheur, de tristesse, d’affliction ou de souffrance que le Seigneur, ne change progressivement ou instantanément, en joie paisible et douce, selon la foi que nous avons en Lui… » (Extraits de: Saint Justin Popović, Vies des saints serbes, collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle », L’Âge d’Homme, Lausanne, 2013, traduction de Lioubomir Mihailovitch).

Ces trois nouveaux volumes du Synaxaire du Père Macaire, ainsi que les deux précédents de cette nouvelle édition, peuvent être commandés dans les métochia français du monastère de Simonos-Pétra :

— le Monastère de Solan, F-30330 La-Bastide-D’Engras (tel. 04 66 82 94 25 ; www.monasteredesolan.com)

— le Monastère Saint-Antoine-le-Grand, F-26190 Saint-Laurent en Royans (tel. 04 75 47 72 02 ; www.monasteresaintantoine.fr) ;

— le Monastère de la Transfiguration, Néguirat, F-24120 Terrasson (tel. 05 53 50 23 94 ; www.monastere-transfiguration.fr). L’achat en ligne est possible sur ce dernier site à la rubrique « Librairie ».