samedi 17 janvier 2015

Saint Seraphim de Sarov: Le jeûne


"Le jeûne n’est pas constitué seulement par le fait de manger rarement, ni par celui de ne manger qu’une fois par jour, mais par le fait de ne pas manger beaucoup. Irraisonnable est le jeûneur qui attend avec impatience l’heure fixée pour la table et qui, venue celle-ci, s’adonne tout entier, corps et âme, à la nourriture, avec avidité. 

Concernant le choix de la nourriture, on doit également prêter attention à ne pas faire la différence entre les nourritures savoureuses et celles qui ne le sont point. Cette façon de faire est propre aux animaux et n’est pas louable chez l’être doué de raison. 

Quant à nous, dispensons-nous de la nourriture agréable, afin d’apaiser les membres de la chair qui combattent et de donner la liberté aux actions de l’esprit."
Saint Seraphim de Sarov
Instructions Spirituelles 35/ Du Jeûne
Version française Claude Lopez-Ginisty

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [12]


Tu L’aimeras mieux
Quand au visage des autres
Tu verras le Christ


Haïjin Pravoslave

vendredi 16 janvier 2015

Moine Blaise du Mont Athos: Un ascète anonyme révèle ses reliques dans un rêve





Higoumène Païssi
(1957-2003)

En 1982, le mardi de la Semaine Lumineuse, après la procession et la  bénédiction des eaux au port du monastère, deux startsy vénérables de la Sainte et Grande Laure (Chrysostome, plus tard évêque de Rodostolos, et le staretz Bissarion), prirent le bateau pour Iérissos et débarquèrent au port du monastère serbe de Hilandar. Ils furent ensuite emmenés au monastère par un tracteur qui avait été envoyé pour les chercher, et ils firent leur visite et y passèrent la nuit.

Le regretté higoumène Païssi, qui était alors un hiéromoine très vertueux et très zélé, les accueillit chaleureusement et avec beaucoup d'amour.

Dans la soirée, tandis qu'ils parlaient, la conversation vint sur le sujet des ascètes invisibles de la Sainte Montagne, dont, ces derniers temps, il y avait pénurie.

Rebondissant dans la direction dans laquelle la conversation était dirigée, Père Païssi raconta aux Pères lavriotes l'histoire suivante:

"Quand j'étais plus jeune, avec un autre moine le monastère m'envoya à la frontière entre Hilandar et Esfigmenou pour débrousailler un chemin. Nous avons travaillé jusqu'à très tard et sommes rentrés tard dans l'après-midi pour les vêpres, les complies et nos obligations spirituelles. 

Dans la soirée, alors que je dormais, je vis un moine que je ne connaissais pas qui me donnait des coups de coude dans le côté en me disant que, si nous avions débroussaillé quelques 20 à 30 mètres plus loin, nous l'aurions trouvé, car c'est là qu'il était."

poteci2-in

Il s'est ensuite réveillé et s'est interrogé sur le rêve, sur ce que le moine inconnu avait voulu lui révéler. Le lendemain matin, après l'office, les deux moines repartirent poursuivre leurs travaux. 

Tandis qu'ils cheminaient, le Père Païssi raconta à l'autre moine le rêve qu'il avait eu, et ce dernier lui dit que le moine inconnu qui était apparu, devait être un saint ascète qui avait vécu dans ce lieu. Quand ils arrivèrent, ils défrichèrent 20 à 30 mètres plus loin et ne ne trouvèrent rien. Ils pensaient alors chercher dans un rayon de 20 à 30 mètres à gauche et à droite du chemin, pour voir s'ils pouvaient trouver le moine inconnu.

Comme ils cherchaient à travers un endroit presque impénétrable, ils aperçurent quelque chose de noir derrière les branches du sous-bois. Quand ils réussirent finalement à se frayer leur chemin à travers les branches, ils furent assez près pour voir qu'il y avait une grotte. Ils entrèrent et, à leur grand étonnement, ils virent les reliques d'un homme étendu sur le sol. Ils récitèrent un trisaghion (un court office pour les défunts) pour son âme, terminèrent leur travail et retournèrent à leur monastère, étonnés de l'étrange révélation de ce saint ascète inconnu.

*

Le Père Païssi mentionné dans cette anecdote était une personne charmante. Il était de Bosnie et je me souviens de la première fois où je l'ai rencontré. J'avais une chemise jaune que je n'aimais pas beaucoup et j'avais décidé de la teindre en noir pour assister aux offices sur le Mont Athos. Malheureusement, elle en était sortie plutôt tachetée et Père Païssi éclata de rire et la déclara 'furgovano', terme dont aucun des autres Serbes n'avait jamais entendu parler. Il avait été clarinettiste dans un ensemble de jazz avant de devenir moine et quand il vint nous rendre visite un jour, il fut fasciné par une cassette de ragas indiens et en demanda une copie. C'était également un moine très sérieux et c'est sans surprise qu'à un jeune âge, il fut élu comme premier higoumène après que Hilandar soit revenu au système du cœnobium. 

Hélas, sa famille fut massacrée par des musulmans bosniaques et il sembla ne jamais vraiment récupérer. Il s'endormit dans le Seigneur en 2002. Puissions-nous avoir ses prières et sa bénédiction.

Hilandar est un monastère très important. Quand le Père Païssi y était, quelques-uns des autres moines étaient Grégoire, qui avait été patrouilleur à moto à Belgrade et qui devint higoumène d'un monastère en Terre Sainte; Père Chrysostome qui avait une débauche de géraniums en dehors de sa kelli et déclarait qu'il ne voulait jamais quitter la Sainte Montagne parce que c'était si beau… il a pourtant fini comme évêque à San Francisco puis à Novi Sad; Père Arsène, qui a fui en Angleterre après la Seconde Guerre mondiale et a travaillé comme maraîcher à Birmingham. Il n'a jamais parlé jusqu'à ce qu'il prenne le Grand Habit et n'a jamais cessé ensuite; et le Père Luc, un ancien steward sur Canadian Pacific Airlines, un des trois linguistes vraiment doués que j'ai rencontrés, et un cuisinier formidable. 

Maintenant, il y a une fraternité florissante avec un autre jeune higoumène, frère Méthode.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

3/16 janvier: Sainte Geneviève de Paris


relicvariu Sf Genoveva, Notre Dame, Paris
Reliquaire de Sainte Geneviève

*

Oreste 004
icône de sainte Geneviève de la paroisse 
Saint Séraphim de Sarov-Protection de la Mère de Dieu
*
*

Vieille gravure représentant la sainte 


Kondakion 1
Tu naquis à Nanterre à quelques lieues de Lutèce* Tes parents Gérontia et Sévère étaient chrétiens* Et tu fus en tes jeunes années bergère* Avant de devenir la bonne gardienne du Paris d’alors* Qui s’écriait devant ta vigilance orante :
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Ikos 1
Depuis le temps de ta jeunesse jusques au grand âge de ta vieillesse* Tu fus tournée vers le Dieu de bonté* Attentive à l’ascèse et assidue à la prière* Toujours préoccupée de la vie spirituelle* C’est pourquoi nous te chantons avec admiration :
Réjouis-toi, greffon enté sur un arbre du paradis !
Réjouis-toi, bourgeon annonciateur d’une fleur magnifique !
Réjouis-toi, branche fragile qui portera de beaux fruits !
Réjouis-toi, floraison gracile à la fragrance céleste !
Réjouis-toi, fruit délicieux de la prière et de l’ascèse !
Réjouis-toi, arbuste qui abritera les multitudes !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 2
Devant se rendre en Albion pour combattre l’hérésie* Le saint hiérarque Germain s’arrêtant à Nanterre* Fut accueilli par une foule dévote dans laquelle tu étais * Instruit secrètement par Dieu il te remarqua* Et levant les yeux aux cieux il s’écria : Alléluia !

Ikos 2
Alors que chacun voulait avoir la bénédiction du hiérarque* Saint Germain t’appela et te baisant chastement au front* Il prédit à tes parents ton avenir glorieux pour l’Eglise* Et l’armée des élus chanta ainsi tes louanges :
Réjouis-toi, sainte Innocence que le Christ mit à part !
Réjouis-toi, qui fus remarquée par le Ciel dès ton aurore !
Réjouis-toi, enfant que le Maître laisse venir à Lui !
Réjouis-toi, qui reçus la louange d’un évêque pieux !
Réjouis-toi, il vit agir en toi la grâce du Seigneur !
Réjouis-toi, brebis devenue la bergère du troupeau !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 3
Tu affirmas au saint évêque que le Christ mettait en ta présence* Que ton avenir était dorénavant auprès du Dieu Vivant* Et que tu voulais désormais te consacrer plus encore  à Lui dans la virginité* L’assistance aux offices divins et l’observance des prescriptions de l’Eglise* Il te bénit et chanta le Seigneur en disant : Alléluia !

Ikos 3
Lorsque le lendemain il te rappela tes paroles* Tu confirmas ton intention de vivre dans l’oraison et la chasteté* Il te donna une pièce portant la sainte Croix du Christ* Comme seule bijou garant des immenses trésors de la Grâce* Illustre ascète dès ton jeune âge nous te magnifions par ces chants :
Réjouis-toi, qui reçus la Croix et la portas dès l’enfance !
Réjouis-toi, qui choisis le chemin de l’ascèse chrétienne !
Réjouis-toi, joyau très pur sur la couronne du Saint Roi !
Réjouis-toi, mépris souverain des richesses de ce siècle !
Réjouis-toi, regard fixé sur la Jérusalem d’en Haut !
Réjouis-toi, engagement adamantin dans la Vraie Vie !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 4
Ayant reçu la bénédiction de saint Germain* Et celle de saint Loup de Troyes qui l’accompagnait* Tu entrepris de vivre avec encore plus d’ardeur* La vie spirituelle sur la Voie étroite de l’Evangile* Sans cesse tournée vers Dieu et psalmodiant : Alléluia !

Ikos 4
Mue par un élan d’amour et de piété grandissante* Tu devins comme une colonne dans l’Eglise* Fréquentant assidûment tous les offices divins* Et posant ton regard spirituel sur les seules réalités célestes* C’est pourquoi nous te magnifions en disant :
Réjouis-toi, vivant lutrin des Paroles de l’Evangile !
Réjouis-toi, icône superbe de Ses enseignements !
Réjouis-toi, lampade éclairant les mystères de la foi !
Réjouis-toi, encens suave qui s’élève vers le Christ !
Réjouis-toi, prière fervente qui sourd comme une onction !
Réjouis-toi, signe ici-bas de la faveur du Dieu béni !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 5
Ainsi tu consacrais la plus belle part de ton temps* En présence de Dieu dans Son temple sacré* Tu vivais à la lisière du paradis sur cette terre* Prenant part aux sacrements du Divin Maître* Et sans discontinuer t’exclamant reconnaissante vers Lui : Alléluia !

Ikos 5
Ta mère courroucée par tes préoccupations du Ciel* T’empêcha un jour d’aller à l’Eglise et te gifla* Elle devint aussitôt aveugle et elle ne recouvra la vue* Que par le pardon que tu lui accordas et l’onction d’eau et de tes larmes* Ce fut ton premier miracle et nous te proclamons :
Réjouis-toi, don de la vue à celle qui te donna vie !
Réjouis-toi, source de guérison pour tous les malheureux !
Réjouis-toi, havre sûr de charité pour les fidèles !
Réjouis-toi, baume de douceur sur les plaies du monde !
Réjouis-toi, onguent miséricordieux sur les détresses !
Réjouis-toi, réconfort assuré des âmes dans la peine !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 6
Par l’eau puisée que tu signas de la Croix* Par tes larmes et ta prière fervente vers le trône de Dieu* Tu rendis à ta génitrice l’usage de ses yeux* Elle comprit qu’elle ne devait plus s’opposer à ta vocation* Et se joignant à toi, elle chanta vers le très Haut : Alléluia !

Ikos 6
Lors tu vécus devant Dieu et les hommes dans l’oraison* Et à l’âge de quatorze ans te présentant devant saint Marcel* Tu fus consacrée solennellement par l’Eglise comme vierge* Et tu portas le voile immaculé symbole de ta consécration jusques à la fin de tes jours *Emerveillés par ta fidélité nous te proclamons :
Réjouis-toi, puelle qui eus la pureté de notre Dame !
Réjouis-toi, imitatrice des femmes de l’Ecriture !
Réjouis-toi, borne immuable des commandements divins !
Réjouis-toi, lèvres qui annoncent la sagesse divine !
Réjouis-toi, voix qui parle de la douceur de l’Evangile !
Réjouis-toi, mosaïque éclatante de toutes vertus !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 7
Dieu rappelant tes parents vénérables vers Lui* Tu partis à Lutèce chez ta pieuse tante* Et tu vécus avec elle dans l’oraison sempiternelle* Près du baptistère de Jean du Prodrome du Seigneur* Chantant vers Lui à pleine voix : Alléluia !

Ikos 7
Par la Divine Providence tu devins malade et tu restas trois ans comme morte* Mais tu revins au monde et tu dis avoir vu Enfer et Paradis* Tu édifias les fidèles en leur chantant les merveilles de l’au-delà* Et en leur contant l’héritage qui échoit aux chrétiens pieux* Par ta ferveur tu conduisis les tièdes à escalader le Ciel et nous te disons :
Réjouis-toi, qui pérégrinas dans les demeures des Cieux !
Réjouis-toi, qui connus ici-bas la beauté du Royaume !
Réjouis-toi, annonciation de la beauté ineffable !
Réjouis-toi, encouragement de ceux dont la foi est tiède !
Réjouis-toi, émerveillement des pieux enfants de ton siècle !
Réjouis-toi, reflet vif de la magnificence à venir !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !


Kondakion 8
Malgré ta grande ascèse et la force de ta prière* Tu fus calomniée grandement par les fidèles de Lutèce* Mais lorsque saint Germain d’Auxerre retournant en Albion* S’arrêta en ta ville et manifesta son admiration pour toi* Le peuple se repentit et remercia Dieu en chantant : Alléluia !

Ikos 8
Tu entrepris alors d’honorer dignement l’apôtre du lieu Denis* Car tu t’affligeais de voir ses reliques sacrées avec celles d’Eleuthère et Rustique* Abritées pauvrement dans un misérable oratoire de bois* Et par ta prière ardente les matériaux ayant été trouvés* La basilique commença à s’élever et les saints te dirent
Réjouis-toi, qui bâtis en ton corps le Temple de l’Esprit !
Réjouis-toi, qui construisis une église pour saint Denis !
Réjouis-toi, subtile avette dont le miel est la prière !
Réjouis-toi, chapelet de vertus qu’égrène le Seigneur !
Réjouis-toi, étoile sur le vêtement de notre Dame !
Réjouis-toi, rayon de lumière du soleil de justice !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Ikos 9
Lorsque les guerriers d’Attila ayant envahi la Gaule* S’approchaient à grands pas de Lutèce pour la piller* Les habitants voulurent quitter la cité pour épargner leur vie* Mais tu ne voulus pas céder à la peur* Et tu te tournas vers Dieu en prière disant : Alléluia !

Ikos 9
Tu demandas aux femmes de se joindre à toi en prière afin d’éloigner le danger* Mais les époux se saisissant de toi allaient te mettre à mort* Lorsqu’un diacre de saint Germain vint leur rappeler* La grande estime qu’avait pour toi le saint hiérarque* Ils t’épargnèrent et Attila s’éloigna tandis qu’ils chantaient :
Réjouis-toi, défense des chrétiens sans défaillance aucune !
Réjouis-toi, glaive de la foi qui défend les innocents !
Réjouis-toi, bouclier de vertu qui protège les purs !
Réjouis-toi, rempart inexpugnable de la Charité !
Réjouis-toi, forteresse imprenable des voies de l’Amour !
Réjouis-toi, arme invincible de la prière des saints !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 10
Lors tu vécus estimée de tes compatriotes* Et la grâce de Dieu fut manifestée en toi* Par d’insignes miracles et des guérisons multiples* Tous les blessés de l’âme et du corps venus vers toi* Repartaient rétablis en psalmodiant vers Dieu : Alléluia !

Ikos 10
Tu pérégrinas souventes fois aux lieux saints des Gaules* Allant converser en Dieu avec saint Martin de Tours* Saint Aignan d’Orléans et les autres pères qui avaient illuminé cette contrée* Sur ton chemin tu guérissais les malades et consolais les affligés* Et tu rétablissais les âmes qui chantaient pour ta gloire :
Réjouis-toi, pèlerine du Ciel en voyage sur terre !
Réjouis-toi, imitation des élus de la Trinité !
Réjouis-toi, docilité ferme à la volonté du Père !
Réjouis-toi, respect farouche des enseignements du Fils !
Réjouis-toi, réceptacle choisi des dons du Saint Esprit !
Réjouis-toi, fille sage de la Très Sainte Mère de Dieu !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 11
Ta renommée et la force inouïe de ta prière* Avaient franchi les limites du territoirec des Gaules* Dans l’Orient lointain saint Syméon le Stylite te faisait saluer* Et il se recommandait à tes prières sacrées* En louant le Dieu de miséricorde pour la grâce de sa servante Geneviève disant : Alléluia !

Ikos 11
O sainte Geneviève thaumaturge trois fois bénie* Tu fus l’amie de la sainte et douce Clotilde et du fier Clovis* Tu connus Rémi le pieux hiérarque de Reims et Marcel de Lutèce* Tu es comme l’aube de la sainteté monastique des Gaules* Et avec saint Germain et l’assemblée des élus de notre terre dans le Ciel nous t’acclamons ainsi :
Réjouis-toi, qui fus guidée par les saints vers la sainteté !
Réjouis-toi, imitation de leur exemple dans ta vie !
Réjouis-toi, reflet nonpareil de la grâce du Très Haut !
Réjouis-toi, incarnation des hautes vertus salvifiques !
Réjouis-toi, compagne avisée des meilleurs fils de l’Eglise !
Réjouis-toi, guide inégalée des habitants de Lutèce !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 12
Bien chargée de prières de miracles et d’années* En l’an nonantième de ton âge ô pure Geneviève * Tu rendis à Dieu ton âme sainte et embaumée* Et le Seigneur t’accueillit dans Sa haute Demeure du Paradis* Tandis que tous les saints et les saintes des Gaules chantaient : Alléluia !

Ikos 12
Malgré ta naissance au Ciel servante exemplaire de Dieu* Tu demeuras près des fidèles de la terre* La puissance de ta prière fut encore plus manifeste pour ceux qui t’invoquaient* Et les miracles abondèrent sur ton tombeau béni* Des multitudes vinrent y puiser la miséricorde de Dieu en te chantant :
Réjouis-toi, fidélité aux promesses de ton baptême !
Réjouis-toi, perfection accomplie dans la vie religieuse !
Réjouis-toi, modèle de sagesse imitée des moniales !
Réjouis-toi, recours des pieux fidèles dans l’Eternité !
Réjouis-toi, secours prompt des âmes qui sont dans l’affliction !
Réjouis-toi, accomplissement de tous les commandements !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !


Kondakion 13
Tu as rejoint dans le céleste Royaume du Christ* Saint Denis que tu honoras en construisant pour lui une basilique* Et les martyrs saint Eleuthère saint Rustique * Et tous les élus chrétiens de la terre des Gaules* Qui allèrent vers le Père des Lumières en chantant : Alléluia ! Alléluia ! Alléluia ! ( Ce kondakion est dit trois fois)

Ikos 1
Depuis le temps de ta jeunesse jusques au grand âge de ta vieillesse* Tu fus tournée vers le Dieu de bonté* Attentive à l’ascèse et assidue à la prière* Toujours préoccupée de la vie spirituelle* C’est pourquoi nous te chantons avec admiration :
Réjouis-toi, greffon enté sur un arbre du paradis !
Réjouis-toi, bourgeon annonciateur d’une fleur magnifique !
Réjouis-toi, branche fragile qui portera de beaux fruits !
Réjouis-toi, floraison gracile à la fragrance céleste !
Réjouis-toi, fruit délicieux de la prière et de l’ascèse !
Réjouis-toi, arbuste qui abritera les multitudes !
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

Kondakion 1
Tu naquis à Nanterre à quelques lieues de Lutèce* Tes parents Gérontia et Sévère étaient chrétiens* Et tu fus en tes jeunes années bergère* Avant de devenir la bonne gardienne du Paris d’alors* Qui s’écriait devant ta vigilance orante :
Réjouis-toi ô sainte Geneviève notre protection !

+

PRIERE A NOTRE MERE
PARMI
LES SAINTS
GENEVIEVE

Sainte Geneviève, toi dont la renommée est allée jusques en Orient* Au pied de la colonne de saint Syméon le Stylite* Par tes bonnes prières au Seigneur Christ notre Dieu* Garde-nous dans la sainte foi orthodoxe* Protège-nous des barbares que sont nos comportements délétères et nos actions mauvaises* Demande à Dieu de brûler les ronces de nos manquements* Et d’éradiquer les pensées mauvaises qui nous inclinent au mal* Supplie le Père Tout-Puissant de nous permettre par ton intercession bienveillante * De mener une vie de piété et de pureté* Afin de parvenir un jour au Royaume béni* Du Père, du Fils et du Saint Esprit* A qui reviennent tout honneur et toute gloire* Aux siècles des siècles* Amen !

Acathiste composé
pour la gloire de Dieu
En l’honneur de sa sainte servante
Geneviève de Paris
Par Claude Lopez-Ginisty

Fin
et
Gloire au Dieu Un
Dans
La Trinité
+
Châsse de Sainte Geneviève


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [11]


Le chant devient joie
Lorsque les voix dans le chœur
Eclairent les âmes


Haïjin Pravoslave

jeudi 15 janvier 2015

Agafia, l'ermite de Sibérie


Agafya Lykova, the last surviving member of a Russian Old-Believer family, receiving guests.(RIA Novosti / Dmitry Korobeinikov)

Agafia (Agathe), qui a vécu dans une forêt sibérienne toute sa vie, dit qu'elle n'a pas l'intention de revenir vers la civilisation. Lorsque les fonctionnaires ont livré des fournitures à la vieille ermite de 70 ans, elle a dit que tout ce dont elle avait peur, c'était d'un renard qui volait sa nourriture et tuait ses poules.

La cabane d'Agafia dans la taïga profonde, avec la ville la plus proche  à quelque 200 miles de là, a récemment été réapprovisionnée avec des provisions pour l'hiver, ont déclaré les fonctionnaires régionaux, selon l'agence de nouvelles Interfax. Les autorités ont livré de la farine, des céréales, des fruits et légumes à l'ermite, qui est devenue célèbre dans toute la Russie depuis que les fonctionnaires et les médias s'intéressent à elle.

La "babouchka", qui est la seule survivante en vie d'une famille de russes orthodoxes "vieux-croyants", a déclaré qu'elle n'allait pas abandonner sa maison dans la forêt. "Il n'est pas permis de quitter le désert pour le monde", a déclaré Agafia, dont la famille a fui la civilisation il y a près d'un siècle.

Le seul problème d'Agafia en cette saison est le renard, qui a volé et mangé certaines de ses provisions alimentaires pour l'hiver. Elle s'est aussi plaint que l'animal sauvage a également tué plusieurs poules.

RIA Novosti / Sergey Krasnouhov
Photo: 
RIA Novosti / Sergey Krasnouhov
    
Il y a quelques mois, l'ermite a été gênée par un ours, qui est venu près de sa maison, et Agafia a dû l'effrayer en tapant sur un seau vide.

La famille d'Agafia, les Lykov, ont été découverts par un groupe de géologues en Sibérie en 1978. Elle est née dans le désert après que sa famille se soit échappée avec d'autres personnes en raison de leurs croyances religieuses. 

Vivant seule dans la taïga, Agafia travaille habituellement dur et prie toute la journée, son seul voisin étant un ancien géologue Yerofey (Hiérothée), qui est venu vers les Lykov il y a des décennies. Agafia n'a jamais quitté la forêt, où elle a conservé la foi et la vie de ses ancêtres.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'histoire de cette famille a été rendue célèbre en France par le beau livre de Vassili Peskov, Ermites dans la Taïga (Editions Babel) qui fut suivi par Des nouvelles d'Agafia (idem)


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [10]



Par  la négligence
Pierre à pierre dans ton âme
Tu bâtis l’enfer

Haïjin Pravoslave

mercredi 14 janvier 2015

Vie de saint Oyend


SAINT OYEND
1/14 Janvier

Saint Oyend (ou Eugende) naquit vers 450 près d'Izernore (Izarnodurum, dont le nom en langue celtique signifie porte de fer car elle était entourée de fortifications), et il partit au Ciel dans la paix du Christ en 510 à Condat, plus tard nommé saint Oyend, puis Saint-Claude. Il fut un disciple de saint Romain et de saint Lupicin et higoumène du monastère de Condat (aujourd'hui Saint-Claude dans le département français du Jura), et il est fêté le 1/14 janvier.

Son père, étant prêtre, initia son fils dès son enfance aux mystères de Dieu, et il sut lui faire aimer l’Eglise.

A l’âge de 6 ans, Oyend raconta à son père un rêve, où saint Romain et saint Lupicin (qui, encore vivants à cette époque, étaient renommés pour leurs exploits spirituels) venaient l’enlever de sa couche et le placer devant le seuil de sa maison, le visage tourné vers l’Orient. Puis ils lui dirent, en lui montrant les étoiles, comme le Seigneur l’avait fait pour Abraham : Ainsi sera ta postérité, et dans la vision, ils vint venir vers lui les deux saints et une foule de moines, puis le Ciel s’ouvrit et des anges montaient et descendaient jusques au lieu où Oyend gisait. Ils parlaient d’abondance, mais il n’entendit que la Parole du Seigneur: JE SUIS LA VOIE, LA VERITE ET LA VIE.
Son père décida alors qu’il serait éduqué au monastère de Condat.  Saint Romain et saint Lupicin le dirigèrent dans la vie spirituelle, et jusques à l’âge de 60 ans, il ne quitta guères le monastère. A la mort de saint Romain, son successeur Minase veilla à l’éducation de ce novice prometteur. S’adonnant à l’ascèse et la prière, il était un modèle de moine. Minase l’associa à son higouménat, en faisant une sorte de coadjuteur, mais malgré toutes ses demandes et prières, il ne put jamais lui faire accepter le sacerdoce, sacerdoce que ce saint père refusait par humilité. 
Selon un de ses biographes anonyme (mais on pense qu’il doit s’agir de Pragmace), "Il mettait tous ses soins à assigner à chaque moine les fonctions pour lesquelles il le devinait plus particulièrement doué par le Saint Esprit. Dès qu'il avait du temps libre, c'est à la lecture des Saintes Ecritures qu'il vaquait le plus volontiers de jour comme de nuit."

Il eut à nouveau une vision des deux pères Romain et Lupicin qui lui firent comprendre qu’il allait remplacer Minase après son natalice, et qu’il aurait des épreuves… En effet quelques temps après, Minase mourut et Oyend fut élu higoumène en 496. Il continua à mener une vie austère, portant toujours la même tunique et le cilice et ne faisant qu'un repas par jour, après son élection à la tête du monastère. Les épreuves annoncées arrivèrent : une partie des moines, qui lui reprochaient son austérité et sa discipline, quittèrent le monastère.
Il régularisa la vie communautaire selon la règle de Tarnade (nom originel de l'abbaye d'Agaune qui fixa une règle portant son nom avec notamment l'usage de la psalmodie perpétuelle (laus perenis) dont l’origine était le monastère de saint Marcel l’acémète de Constantinople, et il sut s'entourer d'érudits afin d’éduquer tous ceux qui se destinaient à la vie monastique : on y enseignait l’Ecriture et les Pères, les humanités et les arts dits libéraux (grammaire, rhétorique, musique), mais il y avait aussi un enseignement professionnel du travail du bois. La copie des manuscrits, en un temps où l’imprimerie n’existait pas, était aussi pratiquée avec art et beauté. Saint Viventiole  fut du nombre des enseignants, lui qui plus tard deviendra évêque de Lyon et sera glorifié par l’Eglise.
Les épreuves annoncées autrefois survinrent. Le feu s’empara du saint lieu. Après cet incendie qui fit brûler le monastère jusques au sol, Oyend le fit entièrement reconstruire. Il remplaça les petites cellules individuelles par un vaste dortoir où il dormait parmi ses moines, et l'oratoire primitif devint une église. Il mangeait alors au même réfectoire que ses moines, au milieu d’eux, partageant la même nourriture.
Il fut connu pour les miracles qu'il faisait en particulier en pouvant lire l'avenir, mais aussi en guérissant les malades, en délivrant les possédés, et en soulageant par ses prières ou sa charité, les misères des chrétiens accourus vers lui. Il ne faisait aucune acception de personnes, et recevait chaque être comme le Christ Lui-même. Sa charité était telle, que par moments, il y avait plus de visiteurs en quête de sa prière, que de moines dans le monastère.
A une époque de guerres et de conflits, il priait sans cesse pour la paix du monde et la conversion des princes sans les courtiser.
En l’an de grâce 509, il eut les premières attaques de la maladie qui devait le conduire au trépas. Il garda sa règle comme à son habitude, malgré la faiblesse engendrée par son mal, de ne manger qu’une fois par jour. Sa maladie fut longue de 6 mois au bout desquels, faisant venir le moine Antidiole,  le prêtre Pragmace et les autres moines, il leur annonça son départ pour la céleste patrie. Il leur dit en pleurant que les saints Romain et Lupicin étaient déjà venus le chercher, mais que les prières de ses enfants les moines l’avaient gardé sur la terre des vivants. Il les conjura de cesser d’intercéder pour lui, et de le laisser trouver la paix du Christ dans le Ciel. Cinq jours plus tard, il leur sembla qu’il dormait, mais en fait il avait rejoint les saints pères Romain et Lupicin.
Il fut inhumé à Condat (actuel Saint-Claude) au monastère qu'il dirigea et auquel il fut donné son nom jusqu'au XIIIe siècle. Son culte se répandit à partir du VIIIe siècle. Saint Antidiole fit construire une église à l’endroit où ses reliques avaient été enterrées, puis des maisons autour de cette église pour y accueillir les pèlerins nombreux qui venaient demander son intercession. C’est là l’origine de la ville de Saint Claude dans le Jura français. Plusieurs églises lui sont encore dédiées et l'on retrouve son nom dans celui de deux communes : Saint-Oyen en Savoie et Saint-Oyen dans le Val d'Aoste.

Saint Père Oyend prie Dieu pour nous !

Claude Lopez-Ginisty
d'après divers es sources hagiographiques