samedi 21 juillet 2012

L'acteur Jonathan Jackson parle de son voyage vers le christianisme orthodoxe (VI)


Père Andrew: Vous n'avez pas besoin d'aller dans les détails si vous ne le voulez pas: votre femme, était-elle avec vous lors de cette expérience?
M. Jackson: Elle n'était pas avec moi à cette première expérience, non.
Père Andrew: Donc, vous l'avez amenée, après avoir eu ça.
M. Jackson: Oui, et je l'ai amenée pour rencontrer Père John avant qu'elle ne soit jamais allé à un office. Et c'était tout simplement incroyable. Nous nous sommes réunis et avons parlé de beaucoup de choses. Il nous a conduits à travers le temple avant même son départ pour un office. Et c'était intimidant pour elle. Elle regardait les icônes, et elle avait un peu peur. Je veux dire, comme l'on dit, nous ne jugeons pas les icônes, elles nous jugent. Et c'est vrai. C'est vrai. C'est effrayant, c'est intimidant. Et surtout parce que les gens doivent comprendre que si vous avez grandi en occident, que ce soit dans le catholicisme romain ou dans la plupart des dénominations protestantes, à l'extérieur de l'Orthodoxie, vous regardez cela à travers des lunettes de quelque expérience ou rencontre que vous avez eue avec le catholicisme romain.
Maintenant, et je ne veux pas trop critiquer les catholiques romains. J'ai beaucoup de respect pour eux. J'ai une excellente relation avec beaucoup de catholiques romains, donc je ne veux pas être trop polémique dans mon dialogue à ce sujet, mais il existe des différences dans les traditions. Certains points de vue plus légalistes du salut... Alors c'était ce que ma femme vivait. Quand elle était dans l'église orthodoxe, elle voyait à travers le prisme de ce qu'elle avait vécu dans le catholicisme.
Père Andrew: En tant qu'ex-catholique.
M. Jackson: En tant qu'ex-catholique, oui. Et, non seulement cela, mais elle était très fortement sous l'influence du monde protestant -qui est extrêmement anti-catholique- pendant une dizaine d'années. C'est la Romophobie, c'est l'un des termes que je connais.
Père Andrew: Surtout dans ce que nous pourrions considérer comme " la basse église protestante."
M. Jackson: Oui, absolument. Donc, il n'y avait pas d'arrière-plan sacramentel pour moi. Les sacrements étaient... Il m'a fallu beaucoup de temps, et je progresse toujours de plus en plus dans ma compréhension, et, si Dieu le veut, je vais continuer à croître et ne pas devenir stagnant.
Mais de toute façon, elle était un peu plus hésitante sur les choses. Mais je voudrais partager avec elle tout le temps, tous les livres que je lisais. Je lui avais lu des choses, je lui en parlais. Même pendant que je cherchais dans le catholicisme, cela a ouvert la recherche à la Vierge Marie à partir d'un point de vue différent, qui, en grandissant dans le monde protestant, était la chose la plus  bizarre, la plus étrangère à laquelle vous pourriez éventuellement penser. Et, en tant qu'ex-catholique, ma femme,avait mis [la Vierge] Marie de côté, [la Mère de Dieu] est complètement hors de propos, sauf peut-être le jour de Noël. Elle est cool pendant la période de Noël; mais sinon...
Père Andrew: "Il faut s'en tenir à l'enfant Jésus."
M. Jackson: Oui, exactement. Mais elle a commencé à venir et à se "dégeler". Nous sommes entrés à l'entrée du carême, et je suis une de ces personnalités qui va au fond des choses. J'ai donc adhéré à cela. Je jeûne, je vais vivre cette expérience. Elle allaitait à l'époque notre plus jeune fils, alors elle n'était pas capable de jeûner autant. Et nous avons effectivement eu une expérience de Pascha [Pâques] qui n'était pas des meilleures en raison de la tension qui était là. Et ce n'est pas grave. Cela fait partie du voyage.
Mais maintenant, elle est juste... Son cœur est complètement immergé. Elle était censée aller aux Vêpres du pardon la nuit dernière, et il y avait un problème de communication, et elle a dû les manquer à cause du bébé. Elle m'a appelé au téléphone, pleurant simplement, parce qu'elle voulait être là. C'est là qu'est son cœur.
Père Andrew: Nous connaissons la maternité et ce que c'est que d'être  chrétien orthodoxe -nous n'avons pas le temps d'aller à tout ce qui est prévu-mais je l'ai remarqué avec ma propre femme. Il est un constant... C'est un combat ascétique, aussi. C'est une chose immense.
Eh bien, je voulais changer de vitesse un peu et vous poser des questions que les gens qui sont fans de vous auraient à poser qui est: Comment votre foi, surtout maintenant comme quelqu'un qui va devenir chrétien orthodoxe, influence et façonne votre jeu et également votre musique?
M. Jackson: Oui, ce sont les grandes questions. J'ai commencé à jouer, comme je l'ai dit, quand j'avais environ 11 ans.
Père Andrew: C'était dans General Hospital.
M. Jackson: Oui, et assez tôt, mon frère et moi, avons réalisé que nous allions avoir à faire une réflexion sérieuse sur la façon dont cette profession se liait à notre foi.
Père Andrew: Est-ce que... Je présume qu'en partie, c'est parce que, comme acteur, les personnages que vous êtes appelé à jouer font souvent les choses que vous en tant que chrétien ne penseriez pas du tout à faire.
M. Jackson: Absolument. C'est cela le fait d'être acteur. Vous jouez le rôle d'autres personnes.
Père Andrew: Vous êtes quelqu'un d'autre.
M. Jackson: Oui, c'est un milieu très intéressant, très, très intéressant. Une des choses qui me donnent du réconfort, c'est que le Christ a enseigné par des paraboles, à travers des histoires. Je m'approche le fait de jouer à partir de la narration, du lieu de recherche de moyens pour dépeindre la vie honnêtement, où l'on peut espérer attirer les gens presque comme devant un miroir, pour qu'ils puissent être en mesure de se voir passer par une expérience.
Par exemple, si une histoire dépeint la vengeance, parfois cela peut être une vilaine chose à voir très dévastatrice, si vous la développez à fond, ce qui peut ressembler à la vengeance. Et c'est très shakespearien, très biblique.
Père Andrew: Je pense que Shakespeare utilise cette image du miroir, que l'on tient devant la vie.
M. Jackson: Oui? Eh bien, voilà. Mais la plus belle chose à ce sujet est, disons que dans votre cœur, vous avez cette semence de la colère ou de l'amertume envers quelqu'un, et que vous avez l'instinct d'une sorte de vengeance, -non pas d'une façon grandiose-, mais vous voyez un film qui le montre d'une façon grandiose, et tout d'un coup, vous vous rendez compte: "Wow. Regardez ce que cela fait. "
Père Andrew: Voyez comment est le mal en réalité."
M. Jackson: Oui. Il vous permet de vous voir d'une manière exagérée, grossie, qui peut, je pense, changer la vie des gens. Ou peut-être si c'est la toxicomanie... Disons qu'il y a quelqu'un qui vient de dérailler avec la dope, et ils ne penseraient jamais à prendre de héroïne ou du crack ou quelque chose d'autre. Mais ils vont voir un film sur un toxicomane, et ils voient sa dévastation... Peut-être que ça va les faire réfléchir à deux fois avant de dérailler avec ça. Peut-être qu'ils vont se rappeler de l'image de ce personnage qui souffre- qui était pure fiction". Je ne veux plus jamais finir comme ça" Il y a un acteur qui joue, mais peut-être que cela va avoir un impact sur eux, pour qu'ils disent:  Je ne veux jamais finir comme ça"


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (198)


Enveloppe-toi
Dans la prière du Nom
Et prie pour le monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 20 juillet 2012

Anniversaire de la naissance au Ciel de Vladika Ambroise, Evêque de Genève et d'Europe Occidentale (+ 2009)


Ambroise eveque

ВЕЧНАЯ ПАМЯТЬ!
MEMOIRE ETERNELLE!
+


Allocution prononcée par
                                               Mgr Ambroise, évêque de Vevey,
lors de son sacre épiscopal 
(26 Septembre 1993)

Il y a une quarantaine d'années, j'avais alors quelque six ans, sous la forte impression de la divine Liturgie pontificale célébrée en notre église Sainte-Barbara de Vevey par l'évêque Léonty de bienheureuse mémoire, j'avais déclaré à ma mère que je voulais devenir jardinier la semaine et évêque le dimanche. Je ne suis pas devenu jardinier …

Quant à l'ambition de devenir évêque, je peux honnêtement dire qu'elle n'a jamais dépassé le stade des ambitions enfantines, comme celle de devenir agent de police ou pilote d'avion. En quarante ans j'ai grandi, j'ai reçu de l'instruction, peut-être me suis-je un peu assagi.


****
Mes grands-parents sont tous quatre venus jeunes de Russie, ils sont arrivés en Suisse entre 1918 et 1921, ils se sont mariés à Vevey; mes parents sont nés à Lausanne, à leur tour ils se sont mariés à Vevey, et je suis né à Vevey en 1947, aîné d'une famille de trois enfants.
A l'exception de trois années, toute ma vie s'est déroulée dans un rayon de trente kilomètres entre Montreux et Lausanne.
Malgré des difficultés de tous ordres, familiales, de santé, professionnelles, matérielles, je veux rendre hommage à mes parents et à toute ma famille d'avoir su préserver notre enfance dans des circonstances parfois troublées.Après un baccalauréat classique, j'ai suivi les cours de la faculté de droit de Lausanne, mais certains obstacles ajoutés à un cas de conscience m'ont détourné de la pratique du droit; aussi ai-je été enseignant pendant sept ans avant de m'engager dans la voie de la prêtrise.****
Dès mon enfance, j'ai aimé l'Église. On ne peut cependant dire que dans notre famille on ne manquait aucun office — en ce temps-là, aller à l'église, c'était lointain et coûteux; et, de plus, l'attitude familiale était, à vrai dire, assez mondaine. Toutefois, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours ressenti à l'église quelque chose de chaleureux et d'intime. Maintenant, je réalise combien est juste l'expression «la maison du Père» relativement à l'église, malgré les caprices qui m'en ont quelque peu éloigné quand j'étais adolescent.
Par sa constante disponibilité, sa tendresse et son amour, notre cher recteur, l'archiprêtre Igor Troyanoff, a eu une immense influence sur moi, et je peux dire que sans lui, je ne serais pas aujourd'hui devant vous; à mes yeux, le père Igor figure l'image inaltérable du bon pasteur. Il ne m'a pas enseigné, il m'a montré combien la vie hors l'Église est vaine.
Depuis le temps des études et jusqu'au sacerdoce, j'ai souvent eu l'occasion d'aller à la Sainte Montagne de l'Athos où m'ont été révélées la signification et la grandeur de la vie monastique et je regrette maintenant de n'avoir pas su alors l'approcher de plus près. Je veux relever aussi combien m'est cher et important le lien spirituel qui m'unit aux moniales-confesseurs du monastère de Pokrov en Bulgarie qui, des années durant, ont enduré de lourdes épreuves, non seulement de la part d'un pouvoir athée, mais aussi de la part d'une autorité ecclésiastique réduite en servitude.
En 1975, j'ai mis fin à mon travail à l'école et Mgr l'Archevêque Antony m'a paternellement accueilli à Genève, il m'a nommé concierge de cette église et, en même temps, il m'a enseigné, guidé, préparé à la prêtrise. Ces trois années que j'ai passées ici ont été sans conteste une période décisive de ma vie et je dois témoigner que le principal artisan de cette évolution a été Mgr Antony, non seulement comme archevêque, mais aussi comme guide fidèle et aimant. Depuis ce temps, j'ai toujours trouvé en Monseigneur un ferme appui, un amour et une patience constants, malgré mes chutes, mes erreurs, mes découragements et mon indocilité.
En 1978, Mgr Antony m'a nommé dans ma paroisse natale où je sers à ce jour.

****
Il y a dix-sept ans jour pour jour, j'ai été ordonné prêtre en cette cathédrale. Il me vient inconsciemment de comparer mon état d'esprit d'alors et d'aujourd'hui. Le dimanche 13/26 septembre 1976, je suis venu ici tout en émoi, mais aussi avec joie : devant moi je voyais une nouvelle étape de ma vie s'ouvrir. Je m'y étais préparé, insuffisamment, et j'y aspirais de toute mon âme. Tandis qu'aujourd'hui je suis aussi très ému, mais avec crainte. Et cette crainte, ce n'est pas la crainte de Dieu, mais une terreur humaine. Je me vois comme un imposteur : on a trouvé en moi des qualités que je n'ai pas; pendant les années de mon sacerdoce, j'ai montré mon indignité et mon incompétence, et c'est comme si on ne le remarquait pas; je remplis mal mes obligations et on m'appelle au degré suprême du service ecclésial !
«Je remercie, j'accepte et je ne dis rien de contraire.» Je pense qu'à ce jour, cette phrase a été la plus difficile que j'aie eue à prononcer. «Je remercie» : oui, je remercie sincèrement, éminentissimes Seigneurs, parce que vous m'avez prêté attention et que vous m'avez jugé capable, dans mon indignité, de porter avec l'omophore le poids du service épiscopal; la confiance que vous me manifestez me donne la force que je n'ai pas. «J'accepte», comme j'aurais aimé refuser ! mais je comprends qu'un refus de ma part ne serait pas l'indice de ma discrétion ou de mon humilité, mais le signe de ma paresse et de mon indifférence aux affaires de l'Église; j'accepte, non parce que je me sente à la hauteur, mais parce que le Seigneur a dit : Ma force s'accomplit dans la faiblesse. «Et je ne dis rien de contraire» :  ô pontifes de l'Église du Christ ! bientôt vous invoquerez l'Esprit-Saint, c'est-à-dire «la Grâce divine qui guérit toute infirmité et qui emplit ce qui est vide». Mais suis-je fort pour porter cette force toute-puissante de l'Esprit-Saint ? Suis-je assez fidèle pour guider le troupeau de l'Église et enseigner mon prochain ? A ces questions j'aimerais être capable de répondre : Je crois, Seigneur, viens en aide à mon manque de foi.

****
Actuellement, on peut observer que de toutes parts, des attaques sont portées contre l'Église du Christ et le troupeau de Dieu. Quand une lutte ouverte ou des persécutions s'exercent contre l'Eglise, l'ennemi du genre humain est manifeste et l'on voit tout de suite de quel côté il faut se défendre.
Le danger s'accroît considérablement quand vient la «douce pression» de l'accommodement progressif à ce monde. Elle s'impose peu à peu, insensiblement, car on ne saurait appeler apostasie aucun élément de cette pression pris séparément, mais la conjonction de ces «détails» révèle soudain combien nous nous éloignons de l'Eglise, si l'on ne demeure constamment vigilant.
Mais le plus terrible et le plus affligeant, c'est «ceux qui viennent vêtus de peaux de brebis et qui au-dedans sont des loups ravisseurs», c'est-à-dire ceux qui se donnent pour zélateurs de l'Orthodoxie et qui, profitant de leur haute position dans l'Eglise, s'efforcent de détruire de l'intérieur l'Eglise du Christ, en se soumettant «aux princes et aux fils des hommes» ou bien en enseignant la compromission avec les hérésies par une fausse piété au nom de l'amour mutuel et de la piété ou encore par l'esprit de domination humaine.
En me tenant devant vous, pontifes de l'Eglise du Christ, je vous demande et vous prie instamment d'intercéder auprès du Seigneur pour qu'au moment où vous invoquerez sur moi l'Esprit Saint, Il m'envoie l'esprit de discernement, de peur que je ne viole les promesses qui sont liées à le confession de foi et qui doivent me guider.
Et vous tous qui êtes ici présents, peuple de l'Eglise du Christ, je vous demande de prier sans cesse pour moi, pécheur et indigne, et de ne pas me juger.


Cathédrale de l'Exaltation-de-la-Sainte Croix
                                               Genève, le 13/26 Septembre 1993

L'acteur Jonathan Jackson parle de son voyage vers le christianisme orthodoxe (V)





M. Jackson: Je transpirais. J'étais là sur ma voie. Mais c'était comme une pensée vivante. Ce n'était pas ma propre pensée. C'était comme: "Cours. Va t'en. Sors d'ici. Maintenant! "Et j'ai pensé," Qu'est-ce? Cela ne vient pas... Je ne pense pas que cela vienne de Dieu, mais que se passe-t-il ici? "Ce qui était incroyable, c'était: " Reste jusques à la fin, et puis tu sauras comment tu te sens à ce sujet".
Après 45 minutes [de cette cérémonie], quelque chose s'est passé. La salle entière s'est transformée, et elle est passée de l'inconfort extrême à... je vais vous dire où c'était pour les auditeurs orthodoxes qui connaissent la Divine Liturgie, c'était juste après l'homélie, après les prières pour les catéchumènes. Quelle que soit l'hymne qui est chantée-je suis sûr qu'il y en a beaucoup-, mais il y a une hymne spécifique qui est chantée après "catéchumènes sortez" Et le lieu tout entier s'est visuellement transformé.
Père Andrew: C'est probablement l'Hymne des Chérubins.
M. Jackson: Je pense que c'est probablement cela.
Père Andrew: Il y est question que nous représentions les anges [les Chérubim].
M. Jackson: Oui.
Père Andrew: Et nous adorons devant le Trône et l'Autel de Dieu.
M. Jackson: Donc, c'est ce qui s'est passé, parce que le Ciel … s'est ouvert. Et je me tenais juste là. D'un extrême qui disait "Sors d'ici. C'est juste vraiment étranger et bizarre et inconfortable" aux larmes qui coulaient sur mon visage, complètement captivé. Et c'est le premier office où je suis allé, dans ma mémoire chronologique maintenant, j'ai visité ces églises grecques, après, je pense que je suis allé dans cette première église, et puis je suis allé dans quelques autres églises pour voir celles qui personnellement me correspondaient mieux, mais tout le lieu [s'est transformé]... mais le premier office était celui du Dimanche du Publicain et du Pharisien, que nous venons d'avoir il y a quelques semaines.
Et ce qui m'a séduit à ce moment était que je n'avais jamais vu une assemblée de gens qui priaient à Dieu avec une telle humilité. Je n'avais jamais vu une telle chose. Cela m'a coupé le souffle, de voir des gens se signer, "Seigneur, aie pitié. Seigneur, aie pitié. [Kyrie eleison]" Et ce n'était pas de l'auto-flagellation, une repentance du type je ne suis qu'un ver de terre. Non. Ce n'était pas ça. Il s'agissait d'une repentance qui était en quelque sorte liée à la joie. C'était en quelque manière lié à la Résurrection. C'était en quelque sorte... C'était comme une connexion romanesque avec Dieu.
Je n'avais jamais vu ça aupavant, et les larmes coulaient sur mon visage, je venais de découvrir moi-même la prière, "Tout ce que je veux faire,  c'est d'être ici, dans la Présence. Je ne me soucie pas de quoi que ce soit dans le monde. Tout ce que je veux faire, c'est d'être ici, dans cette Présence de ce corps de personnes. "Non seulement le corps local de personnes, mais le Corps.
Père Andrew: Le Corps.
M. Jackson: Le Corps du Christ.
À ce moment-là ... Ce ne fut pas facile à partir de ce moment.
PèreAndrew: Non, ce n'est jamais facile. Ce n'est jamais facile.
M. Jackson: Mais ce fut certainement un moment charnière.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (198)


Ne prononce pas 
Le Nom du Seigneur Très Haut
Pour te disculper


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

For our English-speaking Orthodox readers...




Jean Claude Larchet
 Archbishop Ieronymos and Jean-Claude Larchet, April 8, 2009.

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Dr Jean-Claude Larchet’s great work
Thérapeutique des maladies spirituelles
is now available in English
(3 softcover volumes totalling over 850 pages in a special slipcase. ISBN: 1-896800-39-4 Alexander Press, Montreal, 2012.
Order directly from
Alexander Press
$10000 / €7000 )
Therapy of spiritual illnesses
An introduction to the ascetic tradition of the Orthodox Church
by Dr Jean-Claude Larchet Translated by Fr Kilian Sprecher
a vast synthesis of patristic and ascetic oriental teachings from the 1st to 14th centuries, this study presents a renewed vision of the Christian doctrine of salvation and constitutes a veritable treaty, both theoretical and practical, of spiritual psychology and medicine, as well as a summation of orthodox spirituality that has had no equivalent until now.
The notion of human health held by Orthodox anthropology is inseparable from that of the ideal human nature possessed by the original Adam. Before being led astray, this nature was a synergy of Adam’s free will and of divine grace unto his perfection, i.e. deification. That is to say, human nature has a direction found in its different components: it is naturally oriented towards God and is destined to find fulfilment in Him. Dr Larchet shows how, according to Orthodox ascetical anthropology, man is in a healthful state when he achieves his destiny and when his faculties exert themselves in accordance with this natural aim. He shows, also, how sin, thought of as separation from being with God, establishes in man a manifold state of illness by turning him away from his essential goal . . . One sees from this how theanthropic asceticism, by which man is ontologically converted, constitutes a true therapy, in that such asceticism permits man to turn away from this pathological and unnatural state and to recover the health of his original nature by turning towards God.
If Christ appears as a physician and the salvation He brings appears as healing, it is because humanity is ill. Beholding mankind’s healthfulness in the primordial state of Adam, the Fathers and all of Tradition see the state of sin, which characterizes fallen mankind after the original sin, as a state of manifold illness affecting man in his whole being. This notion of mankind as sick from sin finds scriptural support, whichtheFathersdidnotfailtouse. In the example of the Prophets, the Fathers call to mind the inability of the men of the Old Covenant to find a remedy for their ailments, however serious these were, and their calling to God throughout the generations. God’s favourable response to this call was the Incarnation of the Word, Who alone could effect the awaited healing because He was God.
3 volumes published as a boxed set
Order directly from:
Alexander Press
2875 Douglas Avenue, Montréal, Québec H3R 2C7 CANADA
Tel: (514) 738-5517 or (514) 738-4018 Toll free: (866) 303-5517 Fax: (514) 738-4718
E-mail: johnh@megaweb.ca www.alexanderpress.com
—from the Introduction

Jean-Claude Larchet is an Orthodox patrologist and theologian. Holding doctorates in Humanities, Theology and Philosophy from the Université de Strasbourg, Dr Larchet, one of the foremost contemporary Patristics scholars, studies the relevance of the Fathers to questions of health, sickness, and healing today, and is one of the leading scholars of St Maximus the Confessor. Dr Larchet’s works include the companion volumes to the present work: Therapeutique des maladies mentales and Théologie de la maladie. His writings have been translated into twelve languages. It is said of him that “he is one of the very few authors of
our time who is able seamlessly to combine rigorous scholarship with a vibrant sense of the inner life of the Church”.
New in English by Dr Larchet:  Elder Sergei of Vanves: Life & Teachings
Elder Sergei of Vanves was one of the most charismatic figures in 20th-century Western Europe, yet until now, little if anything has been written about him in English. He was a man
in whom the holy traditions of Old Valaam meet the contemporary, post-Christian West. He was spiritual father to several great luminaries of 20th-century Orthodoxy, including Vladimir
Lossky, Nicholas Berdyaev, and iconographer Monk Gregory (Krug). While Elder Sergei spent the majority of his life in France, he was very much immersed in the radiant spirituality of the
Orthodox East. He reminds us that God is not an optional part of our lives;
if we want to live, we can no more stop praying than we can stop breathing. He teaches us that though our modern world offers us
many conveniences and comforts, though modern psychology can do much to alleviate our psychoses, there is no reason for our exis- tence apart from God, there is no reason to heal our psychological
Softcover, 165 pages ISBN: 978-0-9714139-8-6 Divine Ascent Press, Manton, California, 2012
Order directly from
Alexander Press

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A few scattered items by Dr Larchet can be found online in English translation:



jeudi 19 juillet 2012

L'acteur Jonathan Jackson parle de son voyage vers le christianisme orthodoxe (IV)



M. Jackson: Très bien. Le premier office où je suis allé était... J'étais tout seul, parce que j'étais encore en éclaireur. C'était intéressant parce que la première réaction que j'ai eue quand je suis entré dans l'église... J'ai eu cette impression très, très forte qui disait: "Va t'en. Cours. Sors donc. Sors. Non. Tu ne devrais pas être ici. "Et j'ai pensé que c'était si étrange, parce que j'avais déjà lu pas mal de livres, je savais dans mon cœur que c'était là que Dieu m'envoyait, et j'ai pensé: " Wow." J'ai presque commencé à transpirer. C'était comme cette chose vraiment intense.
J'étais très mal à l'aise. Je ne connaissais personne. C'était très étranger pour moi. Je ne savais pas quoi faire et tout cela, mais, après cela, je sentais comme si le Saint-Esprit disait: "Non, reste pour toute la durée, et puis tu sauras comment tu te sens à ce sujet." [Soupir...] j'ai dit, "D'accord, je peux le faire. Je peux le faire. "Donc, les 45 premières minutes furent tout simplement l'inconfort absolu, mais vraiment absolu.
Père Andrew: Vous savez, vous n'êtes pas la première personne que j'ai entendu dire cela. Il y a beaucoup de gens, quand ils rencontrent l'orthodoxie, il y a ce fort sentiment de malaise, et je pense que, pour faire une sorte d'interprétation, je pense que c'est parce que l'on est vraiment debout en Présence de Dieu. Et de même votre réaction en voyant le Pantocrator était de proférer des jurons, que dit-on en Présence de Dieu? Que ressent-on ou que fait-on?
J'ai effectivement vu un gars qui était athée et qui est venu dans une église orthodoxe parce qu'il était intéressé par une fille qui assistait à l'office, et il fut présent pendant environ 20 minutes, puis il a couru pour s'enfuir par la porte d'entrée et a vomi sur la pelouse et il s'est littéralement enfui. C'est un peu plus extrême que votre réaction, mais oui...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (197)


Dieu toujours présent
Ce que tu appelles absence
Est ta cécité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)


mercredi 18 juillet 2012

L'acteur Jonathan Jackson parle de son voyage vers le christianisme orthodoxe (III)


M. Jackson: J'ai passé trois années à lire, lisant intentionnellement l'histoire, l'histoire chrétienne, et je n'ai rencontré à peu près rien de l'Église orientale, parce que ces livres sont tous écrits par des historiens occidentaux.
J'étais dans cet endroit où j'ai commencé à découvrir ce que je considère être l'Eglise historique, la seule option. Je pensais que cela menait à Rome. J'ai lu G.K. Chesterton. J'ai lu sans doute 15 de livres de Benoît XVI. J'ai lu Jean-Paul II, Henry Nouwen. "Nou-ène": est-ce ainsi que vous dites son nom?
Père Andrew: "Nou-ène"
M. Jackson: ". Nou-ène"- De beaux livres, comme la vie du Bien Aimé et l'autre sur le Fils Prodigue. Puissant, c'est quelque chose de puissant. Mais il y avait certaines choses sur le catholicisme romain que je ne pouvais pas tout à fait accepter, des choses comme l'infaillibilité papale, en particulier la façon dont tardivement, c'est devenu une doctrine officielle, autour de 1870 ou quelque chose comme ça. C'était assez intéressant pour moi, parce que je cherchais la continuité, l'histoire de la foi.
Finalement, après trois ans, j'en suis venu à ce tournant où je pensais: «D'accord ..." Parce que ma femme et moi avions commencé à aller à des messes catholiques, et je suis allé à probablement 12 d'entre elles au cours de ce voyage. Et c'était intéressant parce que je suis allé là-bas et j'ai été très ému par l'Esprit Saint, simplement ému, et j'ai pensé: "Wow. Je suis en présence de... C'est une foi historique. "Mais je me sentais comme si j'étais presque dans l'histoire du Moyen Age. Ce n'est que  lorsque je suis allé dans une église orthodoxe pour la première fois que j'ai senti que j'étais en présence de l'Eglise antique, de l'antique Eglise originale, mais j'anticipe...
Quoi qu'il en soit, je suis arrivé à ce point où j'ai réalisé, "Vais-je devenir catholique?" Et il y avait juste quelques petites choses, des choses très grandes dans mon cœur, dont je ne pouvais pas tout à fait revêtir mon âme, donc j'ai littéralement prié pour qu'il y ait une troisième porte. J'ai demandé à Dieu; je Lui ai dit, "je ne comprends plus le protestantisme", parce que, pour moi, une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. Il y a plus de 23.000 dénominations dans la seule Amérique.
Père Andrew: Selon la façon dont vous comptez.
M. Jackson: Oui, eh bien, qu'il s'agisse de neuf ou 20, il y a des milliers et des milliers de dénominations dans la seule Amérique. Comment est-ce que cela s'accorde avec les mille premières années de la foi où il n'y en avait qu'une? Évidemment, il y a de nombreuses hérésies, mais l'Église universelle est Une, et même après que Rome se soit séparée, il est évident qu'elles se considèrent encore comme l'unique Eglise.
Père Andrew: L'histoire concerne encore l'unité.
M. Jackson: Oui, c'est le noyau. Et même Martin Luther... Ils ne disaient pas tous d'un coup en disant: "Tout est tout", et "Vous pouvez être ce que vous pouvez être." Chaque dénomination essayait toujours d'être une, sainte, catholique et apostolique.
Je priais, et j'ai eu beaucoup de nuits qui ont été proches d'une sorte de nuit presque noire de l'âme, une recherche tourmentée de la vérité, parce que je désirais désespérément l'unité de la foi ancienne. Et pourtant, il y avait juste quelque chose au sujet de la foi catholique romaine qui n'était pas pleinement en résonance avec moi. Mais tout ce que je savais, c'est que l'autre option était de rester protestant.
Je suis arrivé à la fin de cette recherche, après environ trois ans, et j'ai finalement prié et j'ai simplement dit, "Je suppose qu'à ce point, parce que je ne peux pas embrasser pleinement le catholicisme romain, je crois que je vais devoir être un sorte de protestant défranchisé. "Et cette pensée me vint. Je ne sais pas comment c'est arrivé. J'ai pensé: "Avant que je jette complètement l'éponge sur tout cela et avant de devenir un protestant résigné, je n'ai jamais vraimentétudié le Grand Schisme." J'ai pensé: "C'est une chose que je devrais probablement faire... [J'ai lu] oute l'histoire chrétienne. Je devrais étudier cela aussi."
Dès que j'ai commencé à étudier tout ça, ce fut comme un éclair. Toutes ces choses ont commencé à clignoter. Je ne sais même pas comment c'est arrivé. C'était comme un flou. Je pense que le premier livre que j'ai lu était par le Père John Anthony McGuckin, et il venait de sortir. C'était un nouveau livre, et je l'ai eu sur mon iPhone, et c'était THE ORTHODOX CHURCH (l'Église orthodoxe).
Père Andrew: A propos, il vient de sortir en livre de poche.
M. Jackson: Je le recommande pour quiconque est intéressé à en apprendre au sujet de l'Eglise orthodoxe. Et je ne pouvais pas le quitter. Je veux dire, je restais juste, tard dans la nuit, à le lire. A partir de là, ce fut simplement... Il a été l'aboutissement de ce qui à ce moment-là était devenu un voyage de quatre ans d'apprentissage et de recherche.
J'ai continué à lire THE ORTHODOX WAY (La Voie orthodoxe) par Mgr Kallistos Ware, Pour la vie du monde par Alexandre Schmemann (un livre phénoménal), Devenir orthodoxe par Gillquist, La Montagne du Silence... Je ne me souviens jamais du nom de l'auteur. J'espère qu'un prêtre d'Antioche peut m'aider à trouver ce nom...
Père Andrew: Markides Kyriacos.
M. Jackson: Ce livre a été phénoménal, très transformateur.
Quoi qu'il en soit, cela continue. Il y a une énorme liste de livres que j'ai lu depuis, et tous ont été tout simplement incroyables et profonds. J'ai commencé à chercher sur Google églises, églises orthodoxes, et j'ai trouvé qu'il y avait deux églises grecques où je suis allé. La première fois que je suis entré dans une église orthodoxe, c'était un jour où il n'y avait personne. Il y avait cette vieille dame dans l'église; les portes étaient verrouillées, j'ai frappé, et elle semblait dire comme, "Qu'est-ce que tu fais ici?" Elle m'a laissé entrer, elle était vraiment gentille.
Je lui ai dit, "je regarde simplement ces églises. Je ne sais pas vraiment grand-chose encore. "
Elle m'a dit: "Viens donc! Allez, elle est vide. Entre. N'hésite pas à regarder. "J'entrai dans l'église seul, totalement silencieux, entouré par des icônes immenses, totalement étrangères à mon expérience, et je lève les yeux et le Pantocrator est là. La première chose qui sortit de ma bouche était un juron, ce qui n'était probablement pas la bonne chose...
Père Andrew: Eh bien, mais qu'est-ce que vous dites quand vous êtes à la recherche au Seigneur, Dieu Tout-Puissant?
M. Jackson: Oui, exactement. Je veux dire, j'étais comme ... "Sacré...! Wow, je n'aurais probablement pas dû dire cela. "Mais j'étais si ébaubi par ce que je ressentais. Et ce fut le moment où j'ai réalisé ce que j'ai ressenti lors d'un service catholique romain était comme si j'avais été transporté presque au Moyen-Age. Ce que j'ai ressenti ici était: C'est l'église originelle. Et je ressentais cela en étant seulement dans la présence des icônes.
Mais une autre chose intéressante est: j'avais eu un rêve où j'étais dans une église orthodoxe, avant même d'y être jamais allé. Quand je suis allé à cette église qui était une très belle église grecque... Et je suis allé à une autre qui était aussi une belle église grecque appelée Saint-Nicolas autour de la zone Ventura, je crois. Ce qui était intéressant, c'est que j'ai fait un rêve très, très vivant sur ce que l'on ressentait en étant dans cette église orthodoxe en particulier, avant d'être jamais jamais allé dans une église orthodoxe.
Et quand je suis allé dans ces églises, elles étaient juste un peu différente du rêve, et j'étais vraiment, pour une raison quelconque, captivé par cela. J'ai continué à chercher en ligne, et j'ai trouvé cette église particulière, celle où je vais à présent, appelée Cathédrale de la Sainte Vierge Marie de Silverlake, et la photo sur le site était exactement l'expérience que j'avais eue. Il n'y avait pas de bancs, ce qui était très spécifique dans le rêve que j'avais fait: il n'y avait pas de bancs. La lumière coulait à travers les vitraux avec l'encens, et c'était juste très mystique, les gens allaient et venaient. Et dès que j'ai vu cela, j'ai pensé, "C'est cela, c'était cela! C'est ce que j'ai vécu! "
Père Andrew: Oh, wow!
M. Jackson: J'ai téléphoné et le recteur de l'église, le Père John Strickland, a répondu au téléphone. Il venait d'être envoyé deux jours auparavant de Seattle. Il a répondu au téléphone, et je ne pouvais dire tout de suite que c'était le bon endroit, parce qu'il était converti lui-même, que nous étions tous deux de l'État de Washington, et nous avons sympathisé.
J'ai eu quelques rencontres avec lui, et puis j'ai amené ma femme, Elisa, et nous avons commencé à nous lier à lui. Le premier office... n'hésitez pas à me couper la parole si vous avez d'autres questions-
Père Andrew: Non, non, c'est une belle histoire!



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (196)


Garde le Saint Nom
Chaque fois que tu respires
Comme au chapelet

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)