"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 7 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (7)



LE NOUVEAU TESTAMENT MURIT
J'ai été particulièrement intéressé à trouver la plus ancienne liste légitime des livres du Nouveau Testament. Certains pensent que le Canon de Muratori est le plus ancien, datant de la fin du IIe siècle. Ce canon exclut Hébreux, Jacques, et les deux épîtres de Pierre, mais inclut l'Apocalypse de Pierre et de la Sagesse de Salomon.

Ce ne fut qu'en 200 après J.-C., environ 170 ans après la mort et la résurrection du Christ, que nous voyons pour la première fois le terme "Nouveau Testament" utilisé par Tertullien. Origène, qui vivait au troisième siècle, est souvent considéré comme le premier théologien systématique (même s'il avait souvent systématiquement tort). Il s'est interrogé sur l'authenticité de 2 Pierre et 2 Jean. Il nous dit aussi, basé sur ses nombreux voyages, qu'il y avait des églises qui refusaient d'utiliser 2 Timothée parce que l'épître parle d'un "écrit secret", le Livre de Jannes et Jambrès, issu de la tradition orale juive (voir 2 Timothée 3: 8). Le livre de Jude a également été considéré comme suspect par certains car il inclut une citation du livre apocryphe, L'Assomption de Moïse, également dérivé de la tradition orale juive (voir Jude 9). En arrivant au IVe siècle, j'ai découvert qu'Eusèbe, évêque de Césarée et le "Père de l'Histoire ecclésiastique", liste comme livres litigieux Jacques, Jude, 2 Pierre, et Jean 2 et 3.

L'Apocalypse de Jean, il la rejette totalement. Le Codex Sinaiticus, le manuscrit le plus ancien et complet du Nouveau Testament que nous connaissons aujourd'hui, a été découvert dans le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine sur le mont Sinaï. Il est daté comme étant du quatrième siècle et il contient tous les livres que nous avons dans le Nouveau Testament moderne, mais il comprend également Barnabé et le Pasteur d'Hermas.

Au IVe siècle, l'empereur Constantin a été frustré par la controverse entre les chrétiens et les ariens qui concernait la divinité du Christ. Parce que le Nouveau Testament n'avait pas encore été clairement défini, il hâta une définition plus claire et la fermeture du canon du Nouveau Testament, afin d'aider à résoudre les conflits et d'apporter l'unité religieuse de son empire divisé. Toutefois, aussi tard qu'au Ve siècle, le Codex Alexandrinus inclut Clément 1 et 2, indiquant que les disputes sur le canon ne sont toujours pas partout bien résolues.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (170)


La terre des vivants
N'est que ce que tu en fais
Ecrin pour ta prière
Ou prison de ton désespoir

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Monastère Sainte-Catherine: Le Buisson ardent

dimanche 6 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (6)




AUTRES LIVRES CONTROVERSES

Mon livre préféré du Nouveau Testament, l'Epître aux Hébreux, était clairement exclue dans l'Eglise d'Occident dans un certain nombre de listes à partir du deuxième, troisième et quatrième siècle. Principalement en raison de l'influence de saint Augustin sur certains Conciles d'Afrique du Nord, l'Epître aux Hébreux fut finalement acceptée en Occident à la fin du quatrième siècle.

D'autre part, le livre de la Révélation, aussi connu comme l'Apocalypse, écrit par l'apôtre Jean, n'a pas été accepté dans l'Église d'Orient pendant plusieurs siècles. Parmi les autorités d'Orient qui ont rejeté ce livre il y eut Denys d'Alexandrie (IIIe siècle), Eusèbe de Césarée (IIIe siècle), Cyrille de Jérusalem (IVe siècle), le Concile de Laodicée (IVe siècle), Jean Chrysostome (IVe siècle), Théodore de Mopsueste ( IVe siècle), et Théodoret (Ve siècle).

En outre, les versions originales syriaque et arménienne du Nouveau Testament omettaient ce livre. Beaucoup de manuscrits du Nouveau Testament grec écrits avant le neuvième siècle ne contiennent pas l'Apocalypse, et elle n'est pas utilisée liturgiquement dans l'Eglise d'Orient jusqu'à ce jour.

Athanase a soutenu l'inclusion de l'Apocalypse [dans le canon de l'Ecriture], et c'est principalement par son influence qu'elle a finalement été reçue dans le canon du Nouveau Testament en Orient.

L'Eglise primitive semble effectivement avoir fait un compromis interne sur l'Apocalypse et l'Epitre aux Hébreux. L'Orient aurait exclu l'Apocalypse du canon, tandis que l'Occident aurait omis l'Epitre aux Hébreux. Autrement dit, chaque côté a décidé d'accepter le livre contesté de l'autre.

Fait intéressant, le père de la Réforme protestante du XVIe siècle, Martin Luther, a jugé que les livres du Nouveau Testament devaient être "classés" et que certains étaient plus inspirés que d'autres (il y avait un canon dans le canon). Luther donnait un rang secondaire à l'Epitre aux Hébreux, à Jacques, Jude et à l'Apocalypse, les plaçant à la fin de sa traduction du Nouveau Testament. Imaginez donc, l'homme qui nous a donné la sola scriptura, décida de son propre chef de jauger la Parole écrite de Dieu!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Elisabeth de Russie, moniale, martyre et sainte, (Editions LESSIUS)




Je vous regarde et je l'apprécie toujours

Vous êtes si belle, les mots ne peuvent le dire!

Oh! Je suis sûr qu'une telle beauté abrite

Une âme qui est merveilleuse aussi.

La profondeur de la modestie et d'une paisible tristesse

Est dans vos yeux d'une beauté si pure,

Vous êtes aussi calme et tranquille qu'un ange;

Et comme dame, douce et sage.

Parmi les nombreux péchés terrestres et les maux

Ne laissez rien troubler votre âme pure,

Et chantons tous des louanges au Créateur

Qui a donné une telle beauté à une âme divine!

Constantin Constantinovitch Romanov


Ce poème fut écrit par le Prince Constantin Constantinovitch Romanov en 1884. Celle qui l'inspira était la Grande-Duchesse Elisabeth Féodorovna, épouse de l'oncle de Nicolas II... qui allait devenir la sainte martyre Elisabeth de Russie.

Il y a fort peu de livres en français sur sainte Elisabeth Féodorovna, celui-ci voit le jour grâce aux efforts conjugués de la moniale Elisabeth qui rend ainsi hommage à sa sainte patronne, et à ceux d'Anne Khoudokormoff qui avait, dans le cadre des conférences de la Fraternité de tous les saints de Belgique, donné une belle conférence sur la vie de la sainte martyre il y a quelques années.

Le personnage de sainte Elisabeth est remarquable à tous points de vue. Allemande, elle va par amour et conviction devenir orthodoxe et partager la vie et les malheurs du peuple russe au temps le plus tragique de son histoire. Elle aura la douleur de perdre son époux, et elle fera alors preuve de la force de sa foi, en allant rencontrer l'assassin de son époux pour lui accorder son pardon et lui dire qu'elle demanderait sa grâce au Tzar Nicolas II.

La pièce "Les Justes" est régulièrement au programme des classes de littérature, le personnage de sainte Elisabeth y est présenté honnêtement par l'auteur Albert Camus, et régulièrement, les élèves ont du mal à croire que cette femme admirable ait existé et qu'elle fut capable de cette noblesse d'âme, et de cette haute vertu chrétienne qu'est le pardon des offenses...

Sainte Elisabeth est un exemple insigne pour tous les chrétiens orthodoxes. Elle est aussi un modèle pour ceux qui embrassent la foi orthodoxe, car dès qu'elle entra dans le refuge salvifique de l'Eglise, elle mit en pratique tous ses enseignements, et elle couronna sa vie par le martyre.
+

Sainte Elisabeth, prie Dieu pour nous!

+


"La grande-duchesse Élisabeth Feodorovna Romanova était la soeur aînée de l’impératrice martyre Alexandra, épouse de Nicolas II.

Après le meurtre du grand-duc Serge Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou, son mari, elle se retira du monde pour se consacrer à Dieu et à son prochain.

De son vivant déjà, la grande-duchesse était considérée commesainte. Luthérienne de naissance, après plusieurs années en Russie, elleéprouva un grand amour pour l’orthodoxie dont la véritable profondeur ne manqua pas de la frapper. Elle ne se contenta pas de se convertir, elle témoigna de sa foi jusqu’au martyre. Elle est aujourd’hui glorifiée au rang de sainte par l’Église orthodoxe ». Extrait de la préface rédigée par l’Archiprêtre Dimitri Smirnov, recteur de l’église Saint-Mitrophane-de-Voronège (Moscou), aumônier principal de la Fraternité Sainte-Élisabeth.

Le destin de sainte Élisabeth, princesse allemande entrée par mariage dans la famille des Romanov, est en effet exceptionnel. Après l’assassinat de son époux, le grand-duc Serge Alexandrovitch Romanov, frère du tsar Alexandre III, elle se consacra à Dieu et aux démunis. En 1909, elle fonda la Demeure de miséricorde Marthe-et-Marie, une communauté d’entraide. Et en 1918, elle fut elle aussi assassinée, par les bolcheviks.

Cet ouvrage présente un choix de lettres de la grande-duchesse à son neveu et beau-frère le tsar Nicolas II, divers témoignages de ses contemporains et les statuts de la Demeure de miséricorde.

L’introduction retrace l’itinéraire de cette femme d’exception encore trop peu connue de la chrétienté occidentale. Ce livre comporte aussi un index des noms propres, des arbres généalogiques ainsi que de nombreuses photos."

Coll. : Au Singulier, n°19
Éditeurs responsables :
Pierre Sauvage et Michel
Hermans
Prix : 19,50 €
ISBN : 978-2-87299-193-8
256 p.
Format : 14,5 x 20,5 cm


Anne Khoudokormoff-Kotschoubey a exposé (Moscou, 2003 et Bruxelles 2005/2006 Europalia Russie) ses reportages photographiques axés sur la restauration des églises et des monastères russes.

Soeur Élisabeth, moniale rassophore, a participé à la fondation d’un refuge pour enfants abandonnés au Pérou et collabore à la revue Diakonia.

Diffusion en librairie et commandes directes pour tout pays :
Éditions du Cerf – 29 Bd de La Tour-Maubourg – F 75340 Paris

Distributions exclusives :

-France : SODIS – 128, av. Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny – F 77400 Lagny-sur-Marne
-Belgique : INTERFORUM – 6, Fond Jean-Pâques – 1348 Louvain-la-Neuve
-Suisse : OLF – Z.I. 3 Corminboeuf, case postale 1061 – CH 1701 Fribourg
-Canada - Amérique du Nord : FIDES – 165, rue Deslauriers – St Laurent– Canada H4N 2S4

La prière devant les icônes



Tiens-toi devant une icône du Sauveur, comme devant le Seigneur Jésus Christ Lui-même Qui est invisiblement omniprésent, par Son icône Il est présent dans ce lieu où elle se trouve.

Tiens-toi devant une icône de la Mère de Dieu, comme devant la Très Sainte Vierge elle-même, mais préserve ton esprit de toute visualisation.

Il y a une très grande différence entre être en présence du Seigneur, se tenir devant le Seigneur, et imaginer le Seigneur. La perception de la présence du Seigneur apporte une crainte salvatrice pour l'âme, introduit un sentiment salvateur de respect dans l'âme, tandis qu'imaginer le Seigneur et Ses saints communique la matérialité à l'esprit, elle conduit à une fausse opinion de fierté de soi, elle conduit l' âme à un état de fausseté - l'état d'auto-illusion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (169)



Que ta foi soit confiance
Non dans tes œuvres
Mais dans la seule Grâce
Qui les rend possibles et belles

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Paraclèse à Saint Nectaire d'Egine

samedi 5 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (5)


L'ÉVANGILE SELON QUI ?
Ensuite, j'ai été étonné de découvrir que beaucoup "d'évangiles", en plus de ceux du canon du Nouveau Testament circulaient aux premier et deuxième siècles. Ceux-ci comprenaient l'Évangile selon les Hébreux, l'Évangile selon les Egyptiens et l'Évangile selon Pierre, pour en nommer seulement quelques-uns.

Le Nouveau Testament lui-même parle de l'existence de telles versions. L'Évangile de saint Luc commence en disant, "Attendu que plusieurs [je souligne] ont entrepris de composer un récit de ces événements qui ont été accomplis parmi nous... il m'a semblé bon aussi... de te les exposer par écrit de manière suivie" (Luc 1:1, 3). A l'époque où Luc a écrit, Matthieu et Marc étaient les deux seuls Évangiles canoniques qui avaient été écrits. Avec le temps, tous sauf les quatre Évangiles ont été exclus du canon du Nouveau Testament. Pourtant dans les premières années de Christianisme, il y avait même une controverse pour savoir lequel de ces quatre Évangiles il fallait utiliser.

La plupart des Chrétiens d'Asie Mineure utilisaient l'Évangile de Jean plutôt que les Évangiles de Matthieu, Marc et Luc. Basé sur le récit de le Passion contenu dans Jean, la plupart des chrétiens d'Asie Mineure célébraient la Pâques un jour différent de ceux de Rome. Les chrétiens romains résistèrent à l'Évangile de Jean et à sa place, utilisaient les autres Évangiles.

L'Église Occidentale hésita un temps à utiliser l'Évangile de Jean parce que les hérétiques gnostiques s'en servaient avec leur propre "évangiles secrets." Un autre débat a surgi sur la question de savoir s'il devrait y avoir des Evangiles séparés ou un seul récit d'Evangile composé.

Au deuxième siècle, Tatien, qui était l'étudiant de Justin Martyr, publia un composé seul Evangile "harmonisé" appelé le Diatessaron. L'Église syrienne utilisa cet évangile composé aux deuxième, troisième et quatrième siècles; elle n'accepta pas tous les quatre Évangiles jusqu'au cinquième siècle. Elle a aussi ignoré pendant un temps les Épîtres de Jean, 2 Pierre et le Livre de l'Apocalypse.

Pour compliquer le sujet plus encore, l'Église d'Egypte, comme on le voit reflété dans le canon du Nouveau Testament du deuxième siècle de Clément d'Alexandrie, comprenait "les Evangiles" des Hébreux, des Egyptiens et de Mattathias. De plus ils considéraient comme d'origine apostolique la Première Épître de Clément (l'Évêque de Rome), l'Épître de Barnabas, les Prêches de Pierre, l'Apocalypse de Pierre, la Didachè, le Protoévangele de Jacques, les Actes de Jean, les Actes de Paul et le Pasteur d'Hermas (qu'ils considéraient comme particulièrement inspirés).
Irenée (deuxième siècle), Évêque de martyr de Lyon en Gaule, incluait l'Apocalypse de Pierre dans son canon.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (168)



Lis l'Ecriture
Comme l'itinéraire des âmes
Vers le Royaume de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

ç chants orthodoxes

vendredi 4 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (4)



Les premiers écrits chrétiens
La deuxième grande surprise est venue quand j'ai réalisé que la première liste complète des livres du Nouveau Testament tels que nous les avons aujourd'hui n'apparut pas avant plus de 300 ans après la mort et la résurrection du Christ. (La première liste complète a été donnée par saint Athanase dans sa lettre pascale en l'an 367.) Imaginez! Si la rédaction du Nouveau Testament avait été commencé en même temps que la Constitution des États-Unis, on ne verrait pas un texte définitif avant l'année 2076!

Les quatre Évangiles ont été écrits de trente à soixante ans après la mort et la résurrection de Jésus. Dans l'intervalle, l'Église s'est fondée sur la tradition orale, les récits de témoins oculaires, ainsi que les documents dispersés qui préfiguraient l'Evangile (tels que ceux cités dans 1 Timothée 3:16 et 2 Timothée 2:11-13) et la tradition écrite.

La plupart des églises avaient seulement des parties de ce qui allait devenir le Nouveau Testament. Comme les témoins oculaires de la vie du Christ et ses enseignements commençaient à mourir, les apôtres écrivirent tandis qu'ils étaient guidés par l'Esprit Saint, afin de préserver et de consolider la tradition écrite et orale dispersée. Parce que les apôtres s'attendaient à ce que le Christ revienne bientôt, ils semblaient ne pas avoir à l'esprit que ces récits évangéliques et les lettres apostoliques seraient avec le temps rassemblés en une nouvelle Bible.

Durant les quatre premiers siècles de notre ère il y avait désaccord substantiel sur les livres qui devaient être inclus dans le canon de l'Écriture. La première personne mentionnée qui ait essayé d'établir un canon du Nouveau Testament a été l'hérétique du IIe siècle, Marcion. Il voulait que l'Église rejette son héritage juif, et de ce fait, il rejeta l'Ancien Testament tout entier.

Le canon de Marcion ne comptait qu'un seul Évangile, que lui-même avait modifié, et dix des épîtres de Paul. C'est triste mais vrai quand on y pense, la première tentative pour la rédaction du Nouveau Testament était hérétique. De nombreux chercheurs pensent que c'est en partie en réaction à ce canon de Marcion déformé que l'Église primitive décida de créer son propre canon clairement défini. La destruction de Jérusalem en l'an 70, l'éclatement de la communauté judéo-chrétienne, et le risque de perte de la continuité dans la tradition orale contribua sans doute aussi au sentiment de la nécessité urgente pour l'Église d'uniformiser la liste des livres chrétiens auxquels on pouvait faire confiance. Au cours de cette période d'évolution du canon de l'Ecriture, comme noté précédemment, la plupart des églises avaient seulement, le cas échéant, quelques-uns des écrits apostoliques à leur disposition.

Les livres de la Bible devaient être minutieusement copiés à la main, à grands frais de temps et d'effort. Il est vrai aussi, que la plupart des gens étaient illettrés, ils ne pouvaient être lus que par un petit nombre de privilégiés. L'exposition de la plupart des chrétiens à l'Ecriture a été limitée à ce qu'ils entendaient dans les églises: la Loi et les Prophètes, les Psaumes, et quelques-uns des mémoires des apôtres.

La persécution des chrétiens par l'Empire romain et l'existence de nombreux documents d'origine non-apostolique compliquent encore la question. Ce fut ma troisième surprise. D'une certaine manière j'avais naïvement imaginé que tous les foyers et toutes les paroisses avaient un Ancien et un Nouveau Testament complets, depuis la création même de l'Église! Il était difficile pour moi d'imaginer une église survivant et prospérant sans un Nouveau Testament complet. Pourtant, sans aucun doute c'est ce qu'ont fait les premiers chrétiens. Cela peut avoir été mon premier indice qu'il y avait autre chose de plus dans la vie de l'Eglise que la seule Parole écrite.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (167)


Qu'est-ce que le saint
Sinon l'ombre de Dieu
Sur la terre des vivants

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Eglises du Caucase

jeudi 3 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (3)



La Bible des apôtres

Mon attitude initiale était que tout ce qui était assez bon pour les Apôtres serait assez bon pour moi. C'est là que j'ai eu ma première surprise.

Ainsi que je l'ai mentionné précédemment, je savais que l'Apôtre Paul considérait l'Ecriture comme étant inspirée de Dieu (2 Timothée 3:16). Mais j'avais toujours pensé que l'Écriture dont on parlait dans ce passage était toute la Bible, l'Ancien et du Nouveau Testament.

En réalité, il n'y avait pas de "Nouveau Testament", quand cette déclaration a été faite. Même l'Ancien Testament était encore dans un processus de formulation, car les Juifs ne se prononcèrent sur une liste définitive ou sur un canon des livres de l'Ancien Testament qu'après la naissance du christianisme.

En étudiant plus avant, j'ai découvert que les premiers chrétiens utilisaient une traduction grecque de l'Ancien Testament dite des Septante. Cette traduction, qui fut commencée à Alexandrie, en Egypte, au IIIe siècle avant J.-C., contenait un canon élargi qui comprenait un certain nombre de livres dits "deutérocanoniques" (ou "apocryphes").

Bien qu'il y ait eu un débat initial sur ces livres, ils ont finalement été reçus par les chrétiens dans le canon de l'Ancien Testament. En réaction à la montée du christianisme, les Juifs réduisirent leur canon et finalement, ils en exclurent les livres deutérocanoniques, bien qu'ils les considéraient toujours comme sacrés.

Le canon juif moderne n'a pas été fixé de façon rigide jusques au troisième siècle après J.-C. Il est intéressant de noter, que c'est cette dernière version du canon juif de l'Ancien Testament, plutôt que le canon des débuts du christianisme, qui est aujourd'hui suivie par les protestants les plus modernes.

Lorsque les apôtres ont vécu et écrit, il n'y avait pas du Nouveau Testament et l'Ancien Testament n'était pas fixé définitivement. Le concept "d'Écriture" était beaucoup moins bien défini que je ne l'avais imaginé.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Photios Kontoglou: L'Orthodoxie





Photios Kontoglou ( 1895-1965),
fut un des plus grands iconographes de Grèce.Les saints de Lesbos, Raphaël, Irène et Nicolas,lui sont apparuspour qu'il fasse leur icône.Il a résumé d'une manière admirableune certaine attitude faussevis-à-vis de l'orthodoxie...
*

"Ils aiment l'orthodoxie, disent-ils, mais ils se plaignent que ses jeûnes soient trop longs. Ils aiment l'orthodoxie, mais les offices sont trop longs.Les barbes sont trop longues aussi,
et les soutanes sont de trop.
De plus, l'orthodoxie a trop de vigiles, trop de prosternations, trop d'épitimies, trop de saints canons dans le Pedalion...
Et enfin, elle a trop d'anathèmes, contre trop d'hérésies."

Icônes de Photios Kontoglou sur internet: ICI


Hésychie (166)


Que chaque nuit
Soit un élan orant
Et chaque jour
Un pas vers le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Hymne des Chérubim en Georgien

mercredi 2 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (2)



UNE LUTTE POUR LA COMPRÉHENSION
Peu de temps après ma conversion au Christianisme je me suis trouvé ballotté dans la marée d'esprit sectaire religieux, dans laquelle les Chrétiens ouvraient, question après question, des voies différentes. Il semblait, par exemple, qu'il y avait autant d'opinions sur la Parousie qu'il y avait les gens prenant part à la discussion. Alors nous faisons tous appel aux Saintes Écritures. "Je crois en la Bible. Si ce n'est pas dans la Bible je ne le crois pas," est devenu mon cri de guerre. Ce que je n'ai pas réalisé, c'était que tous les autres disaient la même chose! Ce n'était pas la Bible, mais l'interprétation privée de chacun, qui devenait notre autorité ultime. Dans une époque qui exalte hautement l'indépendance de pensée et la dépendance unique de soi, je devenais mon propre pape! Les directives que j'utilisais dans l'interprétation de la Sainte Écriture me semblaient assez simples : Quand le sens simple de Sainte Écriture est le sens commun, il ne faut chercher nul autre sens. Je croyais que qui étaient vraiment fidèles et honnêtes en suivant ce principe accompliraient l'unité chrétienne. À ma surprise, cette approche "de sens commun" ne menait pas à plus de clarté chrétienne et à l'unité, mais plutôt à une mêlée spirituelle générale! Ceux qui adhéraient le plus fortement au fait de croire 'seulement en la Bible' avaient tendance à devenir les plus factieux, les plus diviseurs et les plus combatifs de Chrétiens peut-être involontairement. En fait, il m'a semblé que plus ils tenaient à la Bible comme la seule source d'autorité spirituelle, plus factieux et sectaires ils devenaient. Nous nous disputions même avec véhémence sur les versets concernant l'amour! Dans mon cercle biblique d'amis croyants, j'ai été témoin d'une mini-explosion de sectes et de mouvements schismatiques, chacun prétendant être "fidèle à la Bible" et chacun était engagé dans un conflit amer avec les autres. Un conflit sérieux survenait pour chaque sujet imaginable : les dons charismatiques, l'interprétation des prédictions, la façon correcte d'adorer, la communion, le gouvernement de l'Église, l'apprentissage, le discipline dans l'Église, la moralité, la responsabilité, l'évangélisme, l'action sociale, le rapport de la foi et des œuvres, le rôle des femmes et de l'œcuménisme. La liste est sans fin. En fait n'importe quel sujet pouvait - et souvent faisait que les Chrétiens se séparaient. Le fruit de cet esprit sectaire fut littéralement la création des milliers d'églises indépendantes et de dénominations. Comme je suis devenu moi-même de plus en plus le sectaire, mon radicalisme s'est intensifié et j'en suis venu à croire que toutes les églises n'étaient pas bibliques : devenir un membre de n'importe quelle église c'était compromettre la Foi. Pour moi, "l'Église", cela voulait dire "la Bible, Dieu et moi." Cette hostilité envers les églises s'intégrait bien à mon fond juif. Je me méfiais naturellement de toutes les églises parce que j'estimais qu'elles avaient trahi les enseignements de Christ par avoir participé à ou avaient passivement ignoré la persécution des Juifs partout dans l'histoire. Mais plus je suis devenu plus sectaire - au point d'être odieux et asocial - plus j'ai commencé à me rendre compte que quelque chose était sérieusement incorrect dans mon approche du Christianisme. Ma vie spirituelle ne fonctionnait pas. Clairement, mes convictions privées concernant la Bible et ce qu'elle enseignait, m'emportaient loin de l'amour et de la communauté de mes frères chrétiens et donc loin de Christ. Comme Saint Jean l'Évangéliste l'a écrit, "Celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voir pas?' (1 Jean 4:20). Cette division et hostilité n'étaient pas ce qui m'avait attiré vers le Christ. Et je savais que la réponse n'était pas de nier la Foi ou de rejeter les Saintes Écritures. Quelque chose devait changer. Peut-être était-ce moi. Je me suis tourné vers l'étude de l'histoire de l'Église et du Nouveau Testament, en espérant trouver une lumière sur ce que devait être mon attitude envers l'Église et la Bible. Les résultats ne furent pas du tout ce à quoi je m'attendais. ( à suivre...)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur le blog de Maxime


Sur le blog de Maxime
à propos du livre
Surpris par le Christ
du Père Arnold James Bernstein:

Maxime écrit:

En commentaire au livre de Père Jacques, Père Alexandre(*) qui porte la double croix d'être juif parmi les Grecs et Chrétien orthodoxe parmi les Juifs en Israël ( Que Notre Seigneur, par les premières de St Nicolas, saint patron de sa paroisse l'assiste et le protège !) écrit :

"Les racines de Père James Bernstein sont ici, à Jérusalem, même s'il exerce son sacerdoce dans le Pacifique Nord-Ouest. Bien que séparés par une distance immense nous sommes un et unis dans notre désir de réaliser une authentique Église orthodoxe judéo-chrétienne en Terre Sainte comme au début. Son livre présente de manière convaincante pourquoi de toutes les branches du christianisme, le christianisme orthodoxe a de loin le plus grand lien de parenté avec le judaïsme. "
- P. Alexander Winogradsky, patriarcat grec-orthodoxe à Jérusalem (chef de la communauté d'expression hébraïque)

Ce n'est pas Feu Père Elie Shmaïn, lui aussi juif et prêtre orthodoxe d'éternelle mémoire qui fut mon prêtre bien aimé qui contredirait tout cela...

+

Il faudra aussi un jour écrire l'histoire du Père Serge Pfeffermann (Mémoire Eternelle!), fils d'un rabbin de Russie, prêtre orthodoxe russe sous l'occupation nazie, qui porta l'Etoile Jaune à côté de sa Croix de prêtre orthodoxe... C.L.-G.
+

(*)Blog de Père Alexandre ICI

Hésychie (165)


C'est le voile saint
De Ta Longanimité Seigneur
Qui couvre ma médiocrité
Et la laideur de mes péchés

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Stichères de Pâques en Roumain

Romanian ORTHODOX Easter chant. Stihirile Pastilor. from Orthodoxy_is.beautiful on Vimeo.

mardi 1 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (1)



Comme Juif converti au Christ par le protestantisme évangélique, j'ai naturellement voulu mieux connaître Dieu à travers la lecture des Écritures. En fait, ce fut par la lecture des Évangiles dans le livre interdit appelé Nouveau Testament, à seize ans, que j'en suis venu à croire en Jésus-Christ comme Fils de Dieu et notre Messie promis. Durant mes premières années en tant que chrétien, une grande partie de mon éducation religieuse venait de lectures personnelles de la Bible. Au moment où je suis entré à l'université, j'ai eu une version de poche de toute la Bible qui a été ma compagne constante. J'enregistrais mes passages préférés de l'Écriture dans ma mémoire, et souvent je me les citais à moi-même au moment de la tentation ou à d'autres personnes que je cherchais convertir au Christ. La Bible est devenue pour moi, comme elle l'est encore à ce jour, le livre le plus important qui ait jamais été publié. Je peux dire de tout mon cœur avec l'Apôtre Paul, "Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice" (2 Timothée 3:16).
C'est la bonne nouvelle!

Les mauvaises nouvelles sont que, souvent, je décidais pour moi ce que l'Ecriture voulait dire. Par exemple, je suis devenu si enthousiaste au sujet de savoir que Jésus était mon ami proche et personnel que je pensais que ma propre conscience de Lui était tout ce qu'il fallait en savoir. Donc, je marquais les versets à propos de Jésus avec mon surligneur jaune, mais j'évitais les passages sur Dieu le Père, ou l'Église, ou le baptême. Je voyais la Bible comme un manuel d'instruction céleste. Je ne pensais pas que j'avais besoin de l'Église, sauf comme un bon endroit pour se faire des amis ou pour se pencher plus sur la Bible afin d'être un meilleur do-it-yourself chrétien (i.e. un chrétien qui se fabrique son christianisme). J'en suis venu à penser que je pourrais construire ma vie, et l'Église, par ce livre. Je veux dire, j'ai pris l'expression sola scriptura (L'Ecriture seule) au sérieux! L'histoire du salut était claire pour moi: Dieu avait envoyé Son Fils, ensemble ils avaient envoyé l'Esprit Saint, puis était venu le Nouveau Testament pour expliquer le salut, et, enfin, l'Église s'est développée.

Je n'étais pas loin, mais je n'étais pas assez près.

Je m'empresse de dire que la Bible est tout ce que Dieu veut qu'elle soit. Il n'y a pas de problème avec la Bible. Le problème réside dans la façon dont je l'avais individualisée, la soumettant à mes propres interprétations personnelles, quelques unes pas si mauvaises, d'autres pas si bonnes que cela. (à suivre)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (164)


L'encens fragrant qui s'élève au Ciel
L'or des icônes qui transfigure le réel
La myrrhe verbale des prières qui se fond dans le chant
La Divine Liturgie est digne du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)