samedi 13 mars 2010

Père Stephen: La mort de la Religion?


ship-and-church

En août 2007, j'ai écrit un article sur l'athéisme chrétien. A l'époque je cherchais à décrire le phénomène étrange du christianisme moderne - celui dans lequel la vie comme nous la vivons et la vie comme nous disons que nous croyons qu'elle est, sont deux choses distinctes. Ce n'est pas un problème d'hypocrisie, mais de navigation du christianisme vers des lieux éloignés dans lesquels toute activité spirituelle significative est accomplie en un lieu autre que celui où nous vivons.

Ainsi, le salut est quelque chose d'accompli dans l'histoire (sur la Croix) ou dans l'esprit de Dieu (une expiation juridique ou de médecine légale!) ou n'importe où ailleurs qu'ici et maintenant. Les sacrements deviennent des monuments commémoratifs, un témoignage à la Divine absence plutôt qu'à la Divine Présence. L'initiation dans l'Église est accomplie par une ordonnance qui est simplement vue comme un signe, un acte public d'obéissance dans lequel rien ne se passe (à l'exception peut-être de l'emplacement qui est hors du monde).

Le résultat de cette bifurcation de la foi est un monde vide dans lequel nous pouvons parler de "la mort de la religion." Les chrétiens modernes ont une relation à la foi à peu près comme ils ont une relation avec un point de vue politique. En effet, dans de nombreuses églises modernes, la substance de la foi est elle-même l'objet d'un débat politique. Ce que Dieu veut que nous fassions en tant que créatures sexuées, par exemple, est une question de perception culturelle et de persuasion, pas de révélation. De telles approches du christianisme garantissent seulement que le christianisme moderne en Amérique sera simplement cela: c'est-à-dire américain. Les églises deviennent la constitution transposée dans la prière (avec tous les différents points de vue de la constitution représentés par les dénominations diverses ou leurs différentes tendances). Nous devenons une nation de l'église rouge, bleue, et aucune d'elles n'a de relation avec l'Eglise, plénitude de Celui qui remplit tout en tous.

Cela transforme également l'Eglise en un instrument politique, ou la politique en un instrument ecclésial. Ainsi, la victoire d'un parti ou la défaite d'un autre est considérée comme une victoire de signification religieuse. En période de campagne électorale, les deux principaux partis se souciaient de "foi" et en général ils se sont retrouvés considérés en retour par les croyants.

Mais la vérité est que le christianisme avec un Christ mis de côté, n'est pas du tout le christianisme. Le christianisme qui peut être affecté par un changement des vents de la politique n'est pas du tout le christianisme. La nef de l'Eglise a été lancée contre la marée du paganisme romain et contre le vent de la domination grandissante de l'État dans toute la vie. Le sang de plusieurs milliers d'êtres a été versé avant que le vent ne change et ne permette une certaine liberté à l'Église - et pourtant l'Église à contre-courant et contre le vent était plus forte lorsque les vents et les marées changeaient que quand elle avait commencé son voyage. Car l'Eglise vogue sur la marée et le vent qui souffle dans ce monde, sans se soucier des conditions météorologiques politique des royaumes voués à l'échec.

La capacité de se repentir et de marcher en union avec la Lumière Divine de Dieu est aussi valable dans le goulag que dans la classe moyenne américaine qui bénéficie d'une liberté quasi illimitée. Car "là où l'Esprit du Seigneur, là est la liberté" (2 Cor. 3,17).

La mort de la religion, de la religion chrétienne véritable, se produit lorsque le Dieu qui s'est fait chair et a habité parmi nous, est considéré comme le Dieu qui s'est retiré (ayant accompli son œuvre ici-bas) et se trouve seulement dans l'aire éloignée de la pensée théologique. Il n'est pas étonnant que, dans la stérilité de l'athéisme chrétien le vide d'une vie spirituelle authentique doive être rempli par la vacuité de la vie politique.

Le parti Républicain est mort. Le parti Démocrate est mort. Aucun d'eux ne peut vous donner la vie. Ils appartiennent à un monde qui se meurt. Ce qui reste est ce qui a été établi par Dieu et fait toujours voiles dans les vents et la marée qui obéissent à Sa voix.

Il est un Royaume de Dieu, il se trouve dans une communion avec le Père, par le Fils dans l'Esprit Saint. Il n'est pas éloigné de nous, mais il est venu parmi nous. Il se manifeste dans les vies humaines et brûle d'un feu spirituel dans les sacrements de l'Église. Il guérit les malades, ressuscite les morts, chasse les démons et donne gratuitement ce qu'il a reçu gratuitement. Il ne connaît pas de pays autre que la plénitude de Dieu qui fait de la femme stérile la mère réjouie d'enfants, qui apporte l'eau dans le désert et change l'eau en vin.

La religion n'est pas morte, seule la fausse caricature de religion engendrée dans l'illusion du monde moderne est morte.

"Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés. Que ceux qui le haïssent fuient devant Sa face. "Et tous ces ennemis vivent en moi et en nous tous et Dieu doit naître en nous et chasser l'ennemi qui est en nous. Que Son règne vienne, que Sa volonté soit faite. Laissez la nef de l'Eglise voguer droit et dans la fidélité et savoir que le vent souffle où il veut.

Gloire à Dieu en toutes choses!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
le Blog
Glory to God for All Things
http://fatherstephen.wordpress.com/

Hésychie (87)



Garde à l'esprit
Une psalmodie
Pour étayer ta vie
Et affronter le monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 12 mars 2010

Père Jean BRECK: Et pourquoi faisons-nous des prosternations?



Les prosternations peuvent sembler un exercice curieux et discutable à assumer pour les chrétiens. Elles ont pourtant une place essentielle dans l'itinéraire spirituel qui mène à travers l'ascèse du Grand Carême à la joie pascale.

Un professeur à l'Université Sarah Lawrence, avait pris l'habitude d'amener certains de ses élèves au Séminaire Saint Vladimir, pour les initier au culte orthodoxe. C'était toujours une vision agréable de la voir arriver avec le groupe de jeunes hommes et femmes tandis que la communauté se rassemblait dans la chapelle du séminaire. Fait intéressant, elle avait choisi de leur offrir cette introduction un mercredi après-midi du Grand Carême, au cours de la Liturgie des Dons Présanctifiés. Comme on pouvait s'y attendre, les réactions de la part des étudiants avaient été mitigées. Avec les nombreuses prosternations faites par les membres de la congrégation pendant le service, ces réactions comprenaient une part de surprise, ou de divertissement, ou même de scandale.

Les gestes physiques sont considérés avec beaucoup d'ambivalence par de nombreux Américains. En Europe Occidentale, personne n'est surpris ni offensé lorsque des adolescents, par exemple, se saluent dans la rue en s'embrassant sur la joue: deux, trois ou quatre fois (le protocole limite cela néanmoins à une fille et un garçon, ou une fille et une autre fille). Si j'entre dans un restaurant et que je rencontre un ami orthodoxe, instinctivement, on a tendance à se saluer en s'embrassant de la même manière. Le regard sur le visage des autres clients, toutefois, est généralement un regard choqué ou d'égarement: "Nous ne faisons pas cela dans notre société." Nous orthodoxes le faisons cependant.

Nous faisons aussi des prosternations, tant dans nos temps de prière personnelle et liturgique que dans nos services, en particulier durant le Grand Carême. Pourquoi faisons-nous cela? Est-ce quelque chose d'étrange qui nous vient de la spiritualité monastique traditionnelle, avec son insistance sur la rigoureuse discipline ascétique? Ou bien est-ce une pratique qui a une valeur spéciale pour toute personne qui souhaite entrer sérieusement, profondément, dans la vie en Christ? Est-ce, en d'autres termes, un exercice particulier, accompli peut-être pour avoir quelques avantages pour la santé, comme une sorte de yoga chrétien? Ou est-ce une pratique qui génère une transformation réelle et positive dans notre vie, qui est à la fois physique et spirituelle?

Les Américains sont de nos jours très familiarisés avec les prosternations faites par les musulmans lors de leur rituel de prière quotidienne, nous en voyons des images presque tous les jours dans les médias. La plupart ne savent pas que les chrétiens orthodoxes pratiquent la même discipline, en se mettant à genoux dans un lieu de culte et en touchant la tête au sol, avant de se relever pour se tenir dans l'attitude habituelle de la prière. Ils seraient étonnés de voir ces moines, par exemple, qui font littéralement des centaines de prosternations au cours d'un service de vêpres ordinaires (un spectacle banal au monastère de la Sainte Dormition dans le Michigan, comme dans de nombreuses collectivités semblables). Ils seraient tout aussi surpris de voir des laïcs "ordinaires" se prosternant à plusieurs reprises pendant tout l'office des Complies de la première semaine du Grand Carême, avec le Canon pénitentiel de saint André de Crête. Mais là encore, c'est ce que nous, les orthodoxes faisons. Pourquoi?

Une belle réponse à la question apparaît dans les écrits du grand évêque hésychaste, Théoliptos de Philadelphie (1322). "Ne négligez pas la prosternation, a-t-il enjoint à ses enfants spirituels. "Elle fournit une image de la chute de l'homme dans le péché et exprime la confession de notre péché. Se lever, en revanche, signifie le repentir et la promesse de mener une vie de vertu. Que chaque prosternation soit accompagnée d'une invocation noétique du Christ, de sorte que par la chute devant le Seigneur avec l'âme et le corps vous puissiez gagner la grâce du Dieu des âmes et des corps. "

L'importance des prosternations, du point de vue de l'évêque Théoliptos, est beaucoup plus spirituelle que physique. En se penchant sur nos genoux, nous supposons une attitude d'humilité devant le Dieu à Qui nous offrons notre prière. En nous agenouillant, puis en touchant notre front sur le sol, nous reconnaissons nos péchés, nous créons une image vivante de notre chute dans le péché. Notre posture elle-même représente un aveu de cet état, un rappel à notre esprit de notre pauvreté spirituelle, de notre sensibilité aux passions de l'avarice, la luxure, la colère et la malice. Lorsque nous nous nous abaissons avec le corps et l'esprit, nous confessons ainsi le Nom au-dessus de tout nom, le Nom qui "maintient l'univers", comme le Pasteur d'Hermas l'exprime, et nous maintenons notre monde personnel de même: "Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur! "

Puis, lorsque nous nous mettons debouts, cette confession à la fois du Christ et de notre péché devient le symbole du corps, une promesse virtuelle, que le changement se produira dans notre vie. Nous nous engageons à la repentance, à un tournant de l'Adam ancien au nouveau. La transformation intérieure signifié par ce geste, bien sûr, ne naît pas comme un résultat de nos prosternations, et pas même à la suite de notre décision de nous repentir. Comme chaque aspect de notre vie chrétienne, cette transformation - le pouvoir d'agir sur notre engagement - est un don de la Grâce qui descend "d'en haut, du Père des lumières."

Ce passage de l'Épître de saint Jacques (1:17), cependant, doit être lu dans son contexte, si bien exprimé dans l'Epitre: "A quoi cela sert-il, mes frères, si un homme dit qu'il a la foi mais n'a pas les œuvres ? Sa foi [seule] peut-elle le sauver?... Montre-moi ta foi, indépendamment de tes oeuvres, et moi par mes oeuvres je te montrerai ma foi... Car comme le corps en dehors de l'esprit est mort, ainsi la foi sans les œuvres est morte. "

Quand on considère les disciplines ascétiques comme le jeûne et les prosternations, il est essentiel que nous nous souvenions de telles paroles. Ces disciplines peuvent effectivement opérer une transformation intérieure, en purifiant et en dirigeant notre intellect et notre esprit vers "la seule chose nécessaire" (Luc 10:42). Mais elles ne sont jamais des fins en elles-mêmes. Comme les saints Pères l'enseignent à plusieurs reprises, elles existent dans le seul but de nous conduire au Christ, Qui Seul guérit nos blessures, pardonne notre péché, et nous attire dans la communion éternelle avec Dieu et avec les autres.

Le dernier mot, lorsque nous sommes déterminés à assumer une discipline sérieuse du Carême, nous est donné par notre Seigneur Lui-même. S'élevant contre l'hypocrisie des chefs religieux qui suivaient la lettre de la Loi et qui ignoraient son esprit, Il a déclaré: "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et vous négligez les questions importantes de la Loi, la justice et la miséricorde et la foi; celles-ci, vous auriez dû les accomplir, sans négliger les autres" (Mt 23:23).

Les pratiques ascétiques, notamment pendant les périodes de carême, sont bonnes et même nécessaires, si nous voulons entrer pleinement dans l'esprit de la fête, et laisser l'Esprit lui-même œuvrer avec Sa grâce transformante et Sa puissance dans notre vie. Mais ces pratiques ne peuvent jamais êtres seules impliquées. Un de leurs objectifs les plus fondamentaux, en dehors de la valeur spirituelle qu'elles nous offrent, c'est de nous entraîner dans des actes de justice et de miséricorde envers ceux qui nous entourent. Il s'agit, avant tout de faire celles-ci, sans pour autant négliger les autres.

Version française Claude Lopez-Gionisty
d'après

Hésychie (86)


Ne fais et ne dis rien
Que tu ne ferais
Sans bénédiction

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Icône miraculeuse de la Mère de Dieu en France


Une icône de la Mère de Dieu exsude du myrrhon dans la maison d'une famille orthodoxe de Garges-les Gonesses (France).


jeudi 11 mars 2010

Archimandrite Cherubim: Le trouble de l'âme

Portaïtissa du Mont Athos


St. Panteleimon's Monastery

Monastère Saint Pantéléimon



Un certain moine qui était troublé dans son âme, frappé par les tentations et les afflictions, se réfugia auprès de Père Callinique (+ 1930) pour obtenir un répit. Après avoir expliqué sa situation, il reçut un sage avertissement.
"Ecoute, mon enfant,"lui dit le staretz: "Prends ce seau et remplis-le avec de l'eau. Puis jette de la terre dedans et mélange."
Il fit ce qu'on lui dit.

"Maintenant, vois-tu quelque chose là-dedans?" Demanda le staretz au moine.

"Non, staretz, car l'eau est trouble."

Le staretz poursuivit la discussion pendant quelque temps. Bienveillant et plein d'amour, le Père Callinique donna spirituellement de la force au moine dans la peine. Après un moment, il dit au moine d'examiner l'eau.

"Elle vient à présent de commencer à s'éclaircir, observa-t-il.

La conversation édifiante continua pendant encore un peu de temps, puis le staretz Callinique lui rappela de regarder à nouveau l'eau.

"Elle est devenue parfaitement claire. Dans le fond je peux très facilement reprendre quelques petits cailloux. "

Le sage staretz mit fin à la discussion avec ces paroles:

"Quelque chose de semblable t'est arrivé à toi aussi. À l'heure actuelle, ton esprit est comme cette eau boueuse. Ne t'en fais pas, cependant. Un peu de patience, et dans deux ou trois mois, le trouble et l'aspect boueux vont se déposer, et tu verras combien tu pourras penser d'une manière beaucoup plus claire et plus correcte. "

Et les choses arrivèrent précisément comme il l'avait dit.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Archimandrite Cherubim

Contemporary Ascetics of Mount Athos, Vol I

St Herman of Alaska Brotherhood,

Platina, California

USA

Hésychie (85)




Paix du Christ
Quiétude dans les épreuves
Et certitude de la Miséricorde
Dans l'agitation du monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 10 mars 2010

Saint Nicolas (Velimirovitch): Pour un homme modeste qui se repent pour certaines de ses paroles



Tu as bien fait de te repentir immédiatement. Dieu nous a laissé la repentance pour notre salut. Si tel n'était pas le cas, pas même les apôtres n'auraient été sauvés, et encore moins les autres gens. Tu as péché avec la langue, tu t'es repenti avec le cœur. Tu as dit une mauvaise parole contre ton prochain. Comme si tu jetais une étincelle dans de la paille sèche. Le village entier a entendu et s'est moqué de lui. Le prochain était amer et t'a poursuivi. Tu as beaucoup payé, et tu es devenu plus misérable. Tu es amer avec toi-même. Il n'est pas si dur pour toi que le tribunal t'ait puni, mais il est difficile que ton prochain offensé continue de te punir. Il ne veut pas parler avec toi. Il se tait et se détourne de toi. Que dois-tu faire?

Laisse-le à Dieu et au temps. Prie le Créateur Qui voit tout pour qu'Il donne une certaine bonne volonté à ton prochain. Saisis toutes les occasions de dire une bonne parole au sujet de ton prochain, et attends. Dieu, une bonne parole et le temps feront leur travail. Et un jour, tu iras à nouveau à l'église avec ton prochain pacifié.

Et comme leçon pour l'avenir, rappelle-toi les paroles du Sauveur, je vous dis qu'au jour du Jugement Dernier, les gens rendront compte de toute parole inutile qu'ils auront prononcée. Cela te fait-il comprendre que chaque parole méchante et fausse entame l'ordre de l'univers et offense le Créateur? Une bonne ou une mauvaise parole que nous disons à propos d'une personne, même si elle est dite dans le plus grand secret, est ressentie par l'univers entier et par le Créateur des sentiments. Or, comment pourrions-nous garder nos paroles inconnues de Celui Auquel même nos pensées sont toutes connues! Les Grecs de l'antiquité ont déclaré que la lance de leur héros Achille pouvait blesser avec un côté et guérir avec l'autre. Nous ne savons pas ce qu'il en est de la lance d'Achille, mais nous ne savons pour sûr que cela est vrai pour la langue humaine. Les blessures sont causées par la langue et sont également guéries par la langue. Par elle nous bénissons Dieu et maudissons les hommes. (Jacques 3: 9)

Dans l'un de nos villages, ce terrible événement a eu lieu. Une mère avait un fils unique, étudiant à l'école. La mère était en colère contre le fils et dans sa colère, elle dit ces paroles insensées, "Si je ne te vois plus, je serais heureuse!" L'enfant fut si désemparé par ces mots qu'il a pris un pistolet et s'est tué. Hors de lui, il laissa une ardoise d'élève sur laquelle il avait écrit: "Voici ma mère, je me retire pour toujours de devant toi, juste pour te rendre heureuse!" Ô, le bonheur misérable de la mère! Après ce qui s'est passé, la mère était assise au coin du feu tous les soirs, après avoir éteint le feu avec ses larmes, jusques au moment où elle a finalement été retrouvée morte un matin, épuisée, près de la cheminée éteinte.

Ne vois-tu pas ce que fait une parole insensée? Mais je ne vais pas te quitter sans un exemple de ce qu'une parole sensée peut faire. Pendant la guerre, un soldat qui s'effrayait facilement fut envoyé en patrouille. Tout le monde savait avec quelle facilité il était effrayé. Tout le monde rit quand ils apprirent que le commandant l'avait envoyé, lui, en patrouille. Un seul soldat ne rit pas. Il s'approcha de son ami pour l'encourager. Mais le soldat peureux dit, "Je vais sûrement mourir. L'ennemi est très proche. "L'ami a répondu: "Ne t'inquiète pas frère, Dieu est encore plus proche [de toi]!" Ces paroles résonnèrent dans l'âme du soldat peureux comme une grande cloche. Et elles résonnèrent jusques à la fin de la guerre. Et ce soldat peureux revint de la guerre, décoré de médailles pour son courage. Cette bonne parole le transforma et lui donna beaucoup de force: "Ne t'inquiète pas, Dieu est encore plus proche [de toi]. "

Paix et santé à toi de la part de Dieu!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://dialogues.stjohndfw.info/

Hésychie (84)



Le temps que tu perds
Sans être avec Dieu
Dans chacun de tes actes
T'éloigne lentement du Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 9 mars 2010

Réponse au point de vue latin sur l'unité


Icône des moines athonites martyrisés par les latins
(+ 10 octobre 1282 A.D.)

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(Cet article a été écrit par un orthodoxe américain du nom de Séraphim, en réponse à un article qui blâmait l'attitude des moines de la Sainte Montagne de l'Athos concernant l'union des églises)

Bien sûr dans la perspective catholique romaine, cet article ne parvient pas à comprendre les vrais enjeux au sein de l'Église orthodoxe cncernant l'Église catholique romaine. Je suis converti du catholicisme à l'orthodoxie orientale. Dire qu'il y a une reconnaissance préalable du fait que si vous êtes orthodoxes, vous n'êtes pas spécifiquement en communion avec le Pape de Rome, est tout à fait correct, et pas du tout étrange.

Si les orthodoxes étaient en communion avec Rome, nous serions catholiques romains. À l'inverse prétendre que les catholiques romains sont en quelque sorte en communion avec le Patriarche de Constantinople (et a fortiori avec d'autres Patriarches et Métropolites), est tout à fait étrange. La question de la communion est que la communion signifie que deux ou plusieurs parties partagent une compréhension commune et ont un accord sur un ensemble d'idées. Ce n'est tout simplement pas le cas entre les catholiques romains et les orthodoxes.

La personne qui souscrit au dialogue œcuménique suppose toujours que "l'autre" partie verra l'erreur de sa démarche et la rejoindra. C'est la compréhension tacite des deux parties. Un catholique s'attend très probablement à ce que les orthodoxes rejoignent la compréhension de la hiérarchie romaine (id est la monarchie avec le pape). Les orthodoxes pensent également comme résultat à l'œcuménisme, que les catholiques se joindront aux orthodoxes à la fois dans la hiérarchie et la théologie (les catholiques abandonneront ce que les orthodoxes trouvent étranger à la foi, bizarre, et/ou mal). Vous ne pouvez dire, que vous êtes œcuméniste et que vous souhaitez la communion que si vous êtes prêt à abandonner ce que vous savez maintenant et à accepter ce que d'autres enseignent (à savoir les orthodoxes). Sinon vous êtes un impérialiste.

C'est pour cette raison que les orthodoxes n'ont pas beaucoup d'espoir dans le dialogue œcuménique et les relations bilatérales. Nous ne pensons pas que Rome changera jamais. Malheureusement Rome pense (et a toujours pensé et agi ainsi) les orthodoxes changeront. Il existe une nette possibilité que la seule raison pour le patriarche de Constantinople d'agir de la manière par laquelle il a agi, c'est pour essayer d'être aidé pour autre chose. Il se peut que le Mont Athos craigne une situation semblable à celle de l'empereur byzantin demandant l'aide de l'Occident contre l'invasion des armées musulmanes, avec pour seul résultat d'avoir le sac de Constantinople, et le pillage des églises orthodoxes [par les Latins].

En outre, à cause du manque de compréhension des préceptes de l'orthodoxie, le critique romain pense que les moines du Mont Athos font partie d'une secte religieuse ultra dingue de l'orthodoxie. Cependant, il n'existe pas d'école de pensée de style islamique wahabite à laquelle ils adhéreraient. [Les moines athonites] voient simplement les mauvaises intentions suivies de mauvaises actions (de la part du Patriarche de Constantinople) et ils désirent corriger sa compréhension des choses. Accueillir un schismatique ou un hérétique (et à de tels schismes et hérésies tous les catholiques romains qui se convertissent à l'orthodoxie doivent renoncer!) en tant qu'évêque canonique, est en effet choquant pour la plupart des orthodoxes.

Dans la plus grande partie de l'Orthodoxie, y compris chez les moines du Mont Athos, la communion avec Rome ne peut que signifier que les catholiques renoncent aux enseignements erronés et adhèrent à la christologie, à l'ecclésiologie de la foi orthodoxe traditionnelle.

Cela ne devrait pas être choquant pour un catholique romain, qui doit penser que les orthodoxes devraient devenir catholiques romains.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://orthodoxopinion.blogspot.com/

Hésychie (83)


Chaque prière
Est un pas
Vers le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 8 mars 2010

Jeûner abondemment/ Père Vasile Catalin Tudora



(Le Père Vasile Catalin Tudora est prêtre de l'Eglise grecque orthodoxe St. John the Baptist à Euless, au Texas, et il tient le blog Gladsome Light Dialogues ( Les dialogues de la Lumière Joyeuse).

L'idée qu'a tout Occidental à propos du jeûne est fortement liée à la renonciation, à l'abandon, au fait de sacrifier quelque chose pour Dieu. Dans l'Église orthodoxe orientale cependant, le jeûne a un sens beaucoup plus riche. Le jeûne n'est pas seulement une question d'abandon, mais c'est en fait beaucoup plus gagner, être en mesure de réaliser des choses qui ne sont possibles que grâce à cet exercice spirituel.

Dans une compréhension légaliste du salut, certains croient que le Christ est venu sur terre pour remplir un devoir, pour réparer une offense de l'homme envers Dieu. Son sacrifice sur la Croix répond à ce besoin et l'humanité entre de nouveau dans les faveurs de Dieu. De ce point de vue, le jeûne est un symbole similaire: un sacrifice personnel que l'on fait pour prendre du recul par rapport à la grâce de Dieu. Cela peut être n'importe quoi allant de l'abandon du chocolat à l'abstention de Facebook pour la période du Carême. Mais de telles renonciations frivoles n'ont pas vraiment le sens authentique du jeûne. Dieu n'a besoin d'aucun de ces sacrifices, comme il n'a pas pas besoin de l'holocauste dans l'Ancien Testament non plus. C'est nous, et non Dieu, qui avons besoin de règles de jeûne.

Si l'on réduit le jeûne à un symbole, à la simple simple idée de jeûne, l'exercice entier du Grand Carême est perverti. Le jeûne devient une notion théorique qui peut être réalisée par un acte qui implique peu ou pas d'effort parce que, à la fin, n'est pas le jeûne qui est important, mais seulement l'idée de jeûne. Cette réduction intellectuelle est un autre symptôme de notre division, de la séparation ontologique entre notre esprit et notre cœur. Séduit par la rationalité sèche, l'esprit interprète une nouvelle réalité tout entière que l'on confond souvent avec l'authenticité véritable de l'existence, que seul un cœur ouvert à Dieu peut percevoir.

Dans ce monde, confectionné par notre esprit saturé de valeurs laïques, l'importance de la participation complète de l'organisme dans le jeûne est oublié, parce que pour l'esprit un symbole est suffisant. Mais l'homme n'existe pas comme fantasme de l'esprit, mais il vit dans le monde réel, comme une personne véritable, corps et âme, à la fois physique et spirituel.

Le Christ sauve le monde non pas en répandant l'idée de salut, mais en descendant Lui-même sur terre, en prenant corps de la Vierge Marie et en devenant physiquement l'un de nous, pas un fantôme, pas un esprit, mais de la chair et des os. Sa mort sur la Croix n'était pas un symbole, mais une réalité douloureuse. Sa résurrection n'était pas une simple histoire, pleine de moralité, mais le fait marquant d'une nouvelle étape de l'existence humaine. En réduisant tout à des symboles, on finit par vivre dans nos esprits et à manquer l'existence authentique.

Dans l'optique orthodoxe, l'homme est tout à fait conscient que par la vie dans un monde physique, avec une nature corrompue et déchue, le corps est soumis à des passions qui affectent l'état de tout son être. Le contrôle du corps par le jeûne dirige l'être humain tout entier vers Dieu, parce qu'un corps soumis par le jeûne apporte la liberté de l'esprit humain, la force, la sobriété, la pureté, et le discernement aigu. (Saint Ignace [Briantchaninov]). D'une manière paradoxale, en affamant le corps, tout l'être humain est nourri spirituellement et il est capable de s'élever, de contempler les choses nobles et de mettre les choses célestes plus haut que les choses plaisantes et agréables de la vie. (Saint Jean Chrysostome).

Nous ne voulons cependant pas réduire l'expérience du jeûne à un régime végétarien simple. Le Grand Carême est une période de transformation totale, de métanoia, comme les Pères grecs l'appellent. Le jeûneur devrait s'efforcer de changer complètement sa façon de vivre, de réorienter ses priorités, de trouver de nouvelles voies vers Dieu, de rechercher la perfection en Christ. Comme saint Basile le Grand le conseille, le vrai jeûne consiste à rejeter le mal, à tenir sa langue, à supprimer en soi la haine, et à bannir la luxure, les paroles malignes, le mensonge et la trahison des serments.

Dans cette perspective, nous pouvons vraiment dire, en paraphrasant saint Jean Chrysostome, que le jeûne du corps est une fête pour l'âme. Une âme libérée du poids d'un corps suralimenté et nourri de la manne des vertus peut atteindre des hauteurs spirituelles, sans les passions qui le traînent au sol. Une telle âme peut prier davantage, peut pardonner plus, peut aimer plus. Le jeûne n'est pas un simple renoncement, mais un exercice d'amour, de même que le salut n'est pas un sacrifice qui satisfait l'honneur, mais le plus grand acte d'amour jamais vu.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (82)



Pose une garde à ta bouche
Et n'use ta langue
Que pour le bien
Ou la prière de louange

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 7 mars 2010

Père Jean Romanidès: Le Théologien Véritable



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Le vrai théologien orthodoxe est celui qui a une connaissance directe de certaines des énergies de Dieu par l'illumination, ou qui les connaît plus par la vision. Ou qui les connaît indirectement par l'intermédiaire des prophètes, des apôtres et des saints ou par l'Ecriture, les écrits des Pères, et les décisions et les actes de leurs Conciles œcuméniques et locaux.

Le théologien est celui qui, grâce à cette connaissance directe ou par la médiation et la vision spirituelle sait clairement comment faire la distinction entre les actions de Dieu et celles des créatures et en particulier les œuvres du Diable et des démons. Sans le don du discernement des esprits, il n'est pas possible de tester les esprits pour voir si quelque chose est l'action de l'Esprit Saint ou bien du Diable et des démons.

Par conséquent, le théologien et le Père spirituel sont la même chose. Une personne qui pense et parle en recherchant une compréhension conceptuelle de la doctrine de la foi d'après le modèle Franco-latin n'est certainement pas un Père spirituel, il ne peut être appelé théologien au sens propre du terme. La théologie n'est pas une connaissance ou une pratique abstraite, comme la logique, les mathématiques, l'astronomie et la chimie, mais au contraire, elle a un caractère polémique, comme la logistique et la médecine. La première porte sur les questions de défense et d'attaque par le biais d'exercices de stratégies corporels pour le déploiement d'armes, les fortifications et staratégies défensives et offensives, tandis que la seconde est la lutte contre les maladies mentales et physiques pour des raisons de santé et les moyens de restaurer la santé.

Un théologien qui n'est pas familier des méthodes de l'Ennemi, ni de la perfection en Christ n'est pas seulement incapable de lutter contre l'Ennemi pour sa propre perfection, mais il n'est également pas en mesure de guider et de soigner les autres. C'est comme être appelé général, ou même en être un, sans avoir jamais reçu de formation ou avoir combattu, ou étudié l'art de la guerre, en ayant seulement prêté attention, à l'aspect beau et glorieux de l'armée avec ses splendides et lumineux uniformes lors des réceptions et des défilés. C'est comme un boucher se faisant passer pour un chirurgien ou exerçant dans la position de médecin sans connaître les causes de maladies ou les méthodes curatives, ou l'état de santé que le patient devrait voir restauré.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://molonlabe70.blogspot.com/

Tertullien: les accomodements avec l'air du temps et le monde


Image:Tertullien.JPG


"Qu'a Athènes à voir avec Jérusalem? Quel rapport y a-t-il entre l'Académie et l'Eglise? Entre les hérétiques et les chrétiens? Notre enseignement vient du porche de Salomon...
Assez de toutes ces tentatives pour produire un christianisme molletonnée de stoïcien, de platonicien, et de composition dialectique!... Hormis notre foi, nous ne désirons aucune autre croyance. "
Tertullien
(† ca 220AD)

Hésychie (81)



Tout acte de charité
Envers tes frères
Est une théophanie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)