samedi 14 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 23



23 — De quoi doit-on munir l’âme ?

Il convient de munir l’âme de la Parole de Dieu car celle-ci, selon saint Grégoire le Théologien, est le pain des anges par lequel sont nourries les âmes affamées de Dieu. Il faut avant tout s’adonner à la lecture du Nouveau Testament et du Psautier, lecture que l’on doit faire en restant debout. De cette pratique résulte une illumination de l’intellect qui en est transformé par un changement divin.

On doit s’éduquer à le faire afin que l’intellect puisse pour ainsi dire nager dans la loi du Seigneur. C’est sous la houlette de cette loi que l’on doit diriger sa vie.

Il est très utile de s’adonner à la lecture de la Parole de Dieu dans l’isolement et de lire avec intelligence et au fur et à mesure la Bible tout entière. Car pour ce seul exercice, mises à part les autres bonnes actions, le Seigneur ne laissera pas l’homme sans Sa miséricorde, mais Il le remplira du don de la compréhension de Sa Parole. Et quand l’homme nourrit son âme avec la Parole de Dieu, il comprend pleinement ce qui est bien et ce qui est mal.

La lecture de la Parole de Dieu doit se faire dans l’isolement, afin que tout l’intellect du lecteur puisse être plongé dans les vérités de la Sainte Ecriture et que, par là, il puisse recevoir la chaleur qui produit, dans la solitude, les larmes. Par celles-ci, l’homme est complètement réchauffé et empli de dons spirituels qui réjouissent ineffablement l’intellect et le cœur.

"Le labeur corporel et la pratique des Saintes Ecritures", enseigne saint Isaac, "préservent la pureté. Tant qu’il n’a pas reçu le Paraclet, l’homme a besoin des Saintes Ecritures, afin que le souvenir des biens s’imprime dans son intellect, et que de la lecture continuelle son aspiration au bien se renouvelle et garde son âme des subtiles voies du péché" (Saint Isaac, homélie 58).

On doit également munir l’âme de connaissances sur l’Eglise, savoir comment celle-ci a été préservée depuis le commencement jusques à présent, ce qu’elle a enduré à telle ou telle époque. On doit le savoir non dans le désir de diriger les gens, mais dans le cas où l’on ferait face à des questions.

Mais on doit faire ceci surtout pour soi-même, afin d’acquérir la paix de l’âme, suivant l’enseignement du Psalmiste : “Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; rien ne les fait trébucher” (Ps 118, 165).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (90)



L'épreuve 
Est le creuset
Où s'affine ta foi

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 13 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 22



22 — Du soin de l’âme

L’homme dans son corps est semblable à un cierge allumé. Un cierge doit se consumer, de même que le corps doit mourir. Mais l’âme est immortelle. Aussi doit-on se soucier de l’âme plutôt que du corps : “En effet, que servirait à un homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre âme ? Ou que pourra donner l’homme en échange de sa propre âme ?” (Mc 8, 36, Matth. 16,26), l’âme que, comme on le sait, rien au monde ne peut racheter ? Si en elle-même, une âme est plus précieuse que tout le monde et les royaumes du monde, d’autant plus précieux encore est le Royaume Céleste. Nous considérons l’âme plus précieuse que tout parce que, comme le dit Macaire le Grand, "Dieu n’a bien voulu communiquer et s’unir à aucune autre créature visible que le seul homme, qu’il a aimé plus que toutes Ses créations" (Saint Macaire le Grand, homélie 32 sur la liberté de l’intellect).

Saint Basile le Grand, saint Grégoire le Théologien, saint Jean Chrysostome, saint Cyrille d’Alexandrie, saint Ambroise de Milan et d’autres saints demeurèrent vierges depuis leur jeunesse jusques à la fin de leur vie : leur vie tout entière fut consacrée à l’âme et non au corps. Ainsi, tous nos efforts doivent être pour l’âme. Le corps doit être fortifié seulement pour aider à l’affermissement de l’esprit.

Si nous épuisons volontairement notre corps au point où l’esprit est aussi épuisé, une telle oppression s’avère être pure folie même si elle est faite pour acquérir la vertu.

Mais s’il plaît au Seigneur Dieu qu’un homme soit éprouvé par les maladies, Il lui donnera aussi la patience de les supporter.

Ainsi, que nos maladies ne viennent pas de nous-mêmes, mais de Dieu !

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (89)



Au sortir de l'église
Garde en ton cœur 
Comme un viatique de salut
L'écho de la prière
Et la mémoire de la paix du Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 12 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 21





21 — Du pardon des offenses

Pour une offense, quelle qu’elle soit, non seulement on ne doit pas se venger, mais au contraire pardonner de tout son cœur celui qui a offensé, même s’il résiste à ce mouvement, et on doit incliner son cœur à ce faire par la parole de Dieu : “Mais si vous ne pardonnez point aux hommes leurs offenses, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos propres offenses” (Mt 6, 15) et “Priez pour ceux qui vous persécutent” (Mt 5, 44).

On ne doit pas nourrir dans son cœur d’animosité ou de haine envers le prochain qui est mal disposé à notre égard, mais on doit s’efforcer de l’aimer et de lui faire du bien suivant l’enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ : “Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent” (Mt 5, 44).

Lorsque quelqu’un rabaisse ton honneur ou te l’enlève, efforce-toi par tous les moyens de le lui pardonner, selon la parole de l’Evangile: "A qui t’enlève ton bien, ne le réclame pas" (Lc 6,30).

Dieu ne nous a commandé la haine qu’à l’égard du serpent, c’est-à-dire de celui qui, dès le commencement, a trompé l’homme et l’a chassé du paradis – l’homicide, le diable. Il nous est également ordonné de lutter contre les Madianites, c’est-à-dire les esprits impurs de l’adultère et des péchés charnels, semés par les pensées impures et souillées.

Imitons les bien-aimés de Dieu, imitons la douceur de David, dont le très bon Seigneur a dit: "J’ai trouvé un homme selon mon cœur, qui accomplit toutes Mes volontés". C’est ainsi qu’il parle de David, qui fut bon et sans rancune à l’égard de ses ennemis. Et nous, ne faisons rien pour nous venger de notre frère afin que, comme le dit Saint Antioche, il n’y ait point d’interruption dans notre prière.

Dieu a témoigné que Job se gardait du mal (Job 2,3), Joseph ne se vengeait pas de ses frères qui avaient conçu le mal à son égard ; Abel, dans la simplicité, et sans soupçon suivit son frère Caïn.
D’après le témoignage de la parole de Dieu, tous les saints vivaient dans l’absence de méchanceté. Jérémie, parlant avec Dieu, dit au sujet d’Israël qui le persécutait : « Rend-on le mal pour le bien ? Rappelle-toi comme je me suis tenu devant toi pour parler en leur faveur » (Jér. 18,20).

Et ainsi, si nous nous efforçons, autant qu’il est en notre pouvoir de le faire, d’accomplir tout ceci, alors nous pouvons espérer que la Lumière divine brillera bientôt dans nos âmes, nous ouvrant la voie de la Jérusalem d’En-Haut.

Version française Claude Lopez-Ginisty


Prier (88)



Dans l'écrin de papier des livres
Les Pères sont vivants
Et le moindre de leurs écrits
Est une porte ouverte
Sur le monde divin

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 11 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 20



20 — Ne jugez pas votre prochain

 Nous ne devons juger personne, même si de nos propres yeux nous avons vu quelqu’un pécher ou persister dans la transgression des commandements de Dieu. Car, selon la parole de Dieu, “Ne juge pas et tu ne seras point jugé” (Mt 7, 1) et encore “Qui es-tu pour oser ainsi juger le serviteur d’autrui ? S’il tombe ou s’il demeure ferme, cela regarde son maître ; mais il demeurera ferme, parce que Dieu a le pouvoir de l’affermir” (Rm 14, 4).

Il est préférable d’avoir toujours à l’esprit ces paroles de l’Apôtre : “Que celui donc qui croit être ferme prenne bien garde à ne pas tomber” (1 Co 10, 12).

Car nous ne savons point combien de temps nous demeurerons dans la vertu, comme le dit le Prophète qui connaissait cela par son expérience : “Et moi je disais dans mon abondance : Jamais je ne serai ébranlé. […] Tu as détourné Ta Face et j’ai été plongé dans le trouble” (Ps 29, 7-8).

D’où vient le fait que nous jugeons nos frères ? De ce que nous ne nous efforçons pas de nous connaître nous-mêmes. Qui est occupé à se connaître lui-même, n’a pas le temps de remarquer ce qui se passe chez les autres. Condamne-toi toi-même et tu cesseras de condamner les autres.

Nous devons nous considérer nous-mêmes comme les plus pécheurs de tous, et pardonner chaque acte mauvais au prochain, ne haïssant que le diable qui l’a trompé. Il nous arrive d’avoir l’impression que l’autre fait quelque chose de mal, alors qu’en réalité, agissant avec une bonne intention, cette chose est bonne. En outre, la porte de la pénitence est ouverte à tous, et on ne sait qui passera par elle avant, toi qui condamnes ou celui qui est condamné par toi.

"Condamne l’œuvre mauvaise, mais non celui qui l’accomplit. Si tu condamnes le prochain", enseigne Saint Antioche, "tu te condamnes avec lui pour la même chose. Ce n’est pas à nous qu’il appartient de juger ou de condamner, mais au seul Dieu et Grand Juge, qui connaît nos cœurs et les passions cachées de la nature" (S. Antioche, discours 49).
 
Afin d’éviter de condamner, il convient de prêter attention à soi-même, de n’accepter de quiconque des pensées étrangères et être mort à toutes choses.

Ainsi, bien-aimés, n’observons pas les péchés d’autrui, ne condamnons pas les autres, afin de ne pas entendre : « Les fils des hommes, leurs dents sont une lance et des flèches, et leur langue une épée acérée » (Ps. 56,5).

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (87)



Tu n'es jamais seul
Toi qui dans le silence orant
Invoque Celui
Qui t'a fait devenir frère
Des autres en Son Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 10 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 19



19 — Sur les devoirs de ceux qui sont soumis à des supérieurs

On ne doit pas s’interposer dans l’exercice du pouvoir et porter un jugement sur celui-ci. Si nous le faisons, nous offensons la majesté de Dieu. Car c’est Lui qui met en place les autorités : “Il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est Lui qui a établi toutes celles qui sont sur la terre” (Rm 13, 1).

On ne doit pas s’opposer aux autorités, pour notre bien-être, et afin de ne pas pécher devant Dieu et s’exposer à Son juste châtiment : “Car celui qui résiste aux puissances résiste à l’ordre de Dieu ; et ceux qui résistent attirent la condamnation sur eux-mêmes” (Rm 13, 2). 

On doit se soumettre à ses supérieurs, car celui qui est obéissant en cela prospère puissamment dans l’édification de son âme et, de plus, il obtient par ce moyen la compréhension des choses de la vie et en arrive à la contrition sincère.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (86)



L'enfer c'est être séparé
De l'Amour de Dieu
Approche-toi de Lui dès cette vie
Ton existence n'est qu'un instant
Avant l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Codex Sinaiticus

La plus ancienne copie du Nouveau testament ( et de la Septante en grec)

Codex Sinaiticus en ligne:
Erasure on Quire 40, folio 2 recto

lundi 9 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 18



18 — Sur les devoirs envers le prochain et l’amour de celui-ci

Avec son prochain, on doit se comporter affablement, sans lui infliger même l’apparence d’une offense. Quand nous nous détournons d’un homme ou que nous l’offensons, c’est comme si une pierre était posée sur notre cœur.

L’esprit d’un homme troublé ou abattu, on doit s’efforcer de l’encourager par une parole d’amour.

Si un frère a péché, couvre son péché, comme le conseille saint Isaac le Syrien (Homélie 89) : “Etends ton vêtement sur celui qui a péché et couvre-le”. Nous demandons tous la miséricorde de Dieu lorsque l’Eglise chante : “Si le Seigneur n’avait été en nous, qui eût été préservé de l’ennemi et de l’homicide ?” (Matines du dimanche, anavathmi, ton 2)

A l’égard du prochain, nous devons être, à la fois en parole et en pensée, purs et animés d’une bienveillance égale envers tous, sinon nous rendrons notre vie inutile. 

Nous ne devons pas aimer notre prochain moins que nous-mêmes, selon le commandement du Seigneur : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lc 10, 27). Mais nous ne devons pas faire cela de telle façon que, dépassant les limites de la modération, l’amour du prochain nous détourne de l’accomplissement du premier et principal commandement, à savoir l’amour de Dieu, comme nous l’enseigne notre Seigneur Jésus-Christ : “Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi” (Mt 10, 37).

Ce sujet est bien traité par saint Dimitri de Rostov (Œuvres, volume 2, Instruction 2) : “On peut voir que l’amour d’un chrétien n’est pas véritable lorsque la créature est mise au même niveau que le Créateur ou lorsque la créature est révérée plus que le Créateur ; l’amour véritable peut être vu là où le seul Créateur est aimé et préféré par-dessus toute la création”.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (85)


Entre dans l'église 
Avec les soucis et les peines
Sors de l'office divin
Avec la paix pour les affronter

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 8 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 17





17 — Des œuvres de miséricorde

Nous devons être miséricordieux envers les nécessiteux et les étrangers ; les grands luminaires que sont les Pères de l’Eglise y veillèrent assidûment.

Nous devons nous efforcer d’accomplir à tout prix ce commandement Divin : “Soyez donc pleins de miséricorde, comme votre Père est plein de miséricorde” (Lc 6, 36) et “Je veux la miséricorde et non le sacrifice” (Mt 9, 13).

Les sages sont attentifs à ces paroles salutaires, mais les insensés ne les écoutent pas. C’est pourquoi la récompense sera inégale, comme il est dit : “Celui qui sème peu moissonnera peu et celui qui sème en abondance moissonnera aussi en abondance” (2 Co 9, 6).

Que l’exemple de saint Pierre le douanier (Vie des Saints, 22 septembre) nous incite à la miséricorde envers notre prochain : pour un morceau de pain donné à un pauvre, il reçut le pardon de tous ses péchés, comme cela lui fut révélé dans une vision. En effet, même un petit geste de miséricorde contribue grandement à recevoir le Royaume Céleste.

Nous devons accomplir des œuvres de miséricorde avec une bonne disposition de l’âme ainsi qu’il est dit dans l’œuvre de saint Isaac le Syrien (homélie 89) : “Si tu donnes à celui qui demande, que la joie de ton visage précède ton don, et, par de bonnes paroles, console son affliction ”.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Prier (84)


Veille à prononcer 
Avec révérence le Nom
C'est le seuil
De la porte du salut

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)