"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 19 février 2018

ABBESSE EVPHALIA (LEBEDEVA): "UNE MINUTE SANS DIEU EST TERRIBLE" (4)



-Alors il y a un besoin?

-Oui, comment pourrait-il ne pas y en avoir? Combien de personnes de ce type avons-nous eues? La troisième était aussi la fille d'un patron important. Ils sont venus et ont demandé si elle pouvait rester. Elle est également devenue une personne décente, avec trois enfants. Elle s'est mariée, vous voyez? C'est le genre de choses qui arrive ici.

-Par conséquent, si nous prenons en compte l'amour du peuple pour le monastère, cela signifie que le besoin existe, et cela signifie que la situation dans nos monastères est loin d'être mauvaise, puisque les gens viennent ici? Si elle était mauvaise, ils ne viendraient pas ici.

-Ils ne viendraient pas, non. Et combien y a-t-il d'anciens alcooliques! Et les pauvres! C'est pareil avec eux. Ils sont aussi devenus des gens dignes. Et ils n'avaient même pas de mères. Beaucoup de gens sont déjà venus ici.

 -Mère, dis-nous, quand est-il nécessaire d'user de rigueur, et quand faut-il être miséricordieux? Comment pouvons-nous régler cela?

-Vous devez considérer chaque personne. A certains vous pouvez accorder la clémence immédiatement, et à certains vous pouvez user de rigueur tout de suite. Tout dépend de la personne, je pense.

-C'est parfois difficile pour moi: je juge mes enfants, et je veux toujours utiliser la rigueur tout de suite.

-Eh bien, les enfants font mieux avec de l'affection. La rigueur est plus simple, mais la miséricorde et un sourire gentil sont meilleurs.

-C'est si le père est intelligent.

-Les enfants acceptent plus l'affection. Vous ne réaliserez pas grand chose avec eux par l'austérité, je pense. Il y avait une famille ici l'année dernière, demandant si leur fille pourrait rester avec nous quelques jours. Oui bien sûr, avons-nous dit. Eh bien, elle était là depuis un moment et sa mère est venue la chercher, et elle a dit: "Laisse-moi avec la Mère (i.e. l'abbesse!)" Pas avec grand-mère, mais avec Mère! Et ... il y a eu un rugissement! "Comment suis-je censé te laisser ici? Tu dois étudier la musique! "" Mais Mère va m'emmener à Kirillov! Il y a une école de musique là-bas! "Ils ont décampé dans un rugissement, prenant des voies séparées. Elle m'a appelée il y a deux jours: "Mère, je vous aime, je vous embrasse! Je veux vraiment vous voir! "J'ai dit," Eh bien, venez en été."" Peut-être en hiver? "" Si on vous amène en hiver de Novorossisk [dans le sud de la Russie], vous êtes les bienvenus! " Elle est en première année; elle est encore jeune.

-Qu'est-ce que le monastère fait maintenant, en plus du fait que les touristes viennent ici en été? Les touristes... de toute façon, laissons les tranquilles. Il y a des pèlerins, il y a un rucher, et il y a une basse-cour, pour autant que je sache.

-Oui, il y a une basse-cour, avec des vaches, des chèvres et des poules. Il y a des paons en été, pour la beauté et pour les enfants. Les écoles du dimanche viennent constamment de toute la Russie, et pas seulement des écoles du dimanche, mais même des écoles de sport, des académies de police, des écoles militaires. Beaucoup de gens viennent ici. Les travailleurs ici sont généralement de partout.

-Alors il s'avère que les gens ont un désir d'aider le monastère.

-Oui, et il n'y a rien à ajouter à ça, vraiment. Les gens aident beaucoup. Nous n'aurions pas pu planter de tels jardins sans l'aide des gens. Les gens de Cherepovets visitent toujours la maison de nos enfants.

-Y a-t-il un avantage à cela?

 -Il y a un avantage. Ils travaillent quatre heures par jour. Les carrés de chou ont toujours besoin d'être désherbés. Une fois leurs vacances d'été commencées, ils viennent ici pour trois mois. C'est une bonne thérapie de travail.

-Et les enfants savent déjà que le thé ne s'est pas sucré tout seul?(*)

  -Bien sûr. Il y a un besoin de thérapie de travail. Parfois, vous devez essayer de rendre les gens conscients. Une fille a dit: "Je devrais jeter ce vieux chiffon - ils nous donneront de nouvelles vestes demain!" J'ai dit: "Que veux-tu dire, donner? L'as-tu gagné? Ils ne le donnent pas! Ils ne te donnent pas de veste demain! Tu devrais racommoder ce trou. Assieds-toi et coud. " Quelque chose comme ça. Ils commencent déjà à réaliser. Et à la fin de la maison des enfants, ils brodent déjà des nappes, par exemple. Est-ce un travail utile? Cela va-t-il être utile dans la vie? Bien sûr.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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