"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 17 décembre 2017

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

4/17 décembre
28ème dimanche après la Pentecôte

Sainte Barbara (ou Barbe), mégalomartyre à Nicomédie, et sa compagne, sainte Julienne, martyre (vers 305) ; saint Jean Damascène moine, confesseur (vers 749) ;; saint Jean, évêque de Polybote en Phrygie (VIIIème s.) ; sainte Gennade, archevêque de Novgorod (1505) ; saint Séraphin, évêque de Phanarion, néomartyr grec (1601) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Alexis (Sabourov) ; Jean (Piankov) ; Alexandre (Posokhine) et Nicolas (Iakhontov), prêtres, Basile (Kachine), diacre et avec eux 10 martyrs (1918) ; Démètre (Nevedomsky), prêtre, Anastasie (Titov), moniale, Catherine (Arsk) et Cyre (Obolensky) (1937).

Lectures : Col. I, 12–18. Lc. XVII, 12–19. Ste Barbara: Gal.  III, 23–29. Мc. V, 24–34.

SAINTE GRANDE-MARTYRE BARBARA

F
ille d’un riche païen d’Héliopolis , nommé Dioscore, sainte Barbara vivait sous le règne de l’empereur Dioclétien (284-305). Jaloux de sa remarquable beauté, Dioscore, sur le point de partir pour un lointain voyage, fit enfermer sa fille au sommet d’une tour élevée de son palais, afin qu’aucun homme ne la vît. Il avait pris soin de la combler de tous les biens et de lui donner une éducation raffinée, mais il n’avait pu empêcher la jeune fille d’exercer sa fine intelligence de manière conforme à l’image de Dieu déposée en chaque homme. D’elle-même, en contemplant le reflet de la présence de Dieu dans la nature, elle était parvenue à la connaissance du Dieu Un dans la Trinité et, se détournant des vanités, elle ne sentait son cœur s’émouvoir que pour le Christ, l’Époux céleste. Dioscore avait fait entreprendre la construction d’un bain au pied de la tour et avait ordonné de n’y percer que deux fenêtres. En regardant la construction pendant l’absence de son père, Barbara commanda aux ouvriers d’ouvrir une troisième fenêtre, pour que la salle soit éclairée par une triple lumière, symbole de la triple lumière du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui illumine tout homme venant en ce monde. Lorsque Dioscore rentra de voyage avec des propositions d’un riche mariage, il s’opposa au refus de la jeune fille, qui désirait consacrer au Christ sa virginité. L’étonnement du méchant homme se changea en une violente colère lorsqu’il apprit l’ouverture de la troisième fenêtre sur l’ordre de sa fille. Comme il lui en demandait la raison, Barbara fit devant lui le signe de la Croix et, lui montrant ses trois doigts réunis, elle lui dit : « Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, c’est par cette unique lumière que toute la création est illuminée, et c’est par ce signe que les hommes sont sauvés ». Ne contenant plus sa fureur, Dioscore saisit son épée et voulut lui trancher la tête ; mais, heureusement, la jeune vierge s’échappa et se réfugia dans la montagne, où un rocher se fendit miraculeusement pour l’abriter.

À la suite d’une dénonciation, son père finit par la découvrir. Il s’empara d’elle et la livra au gouverneur de la province, devant lequel la sainte confessa ardemment le Christ et manifesta son mépris pour les idoles. Elle fut alors cruellement frappée, sa chair fut déchirée au moyen d’objets acérés, ses côtés brûlés et sa tête meurtrie par de grosses pierres, de sorte que, jetée dans un sombre cachot, son corps n’était plus qu’une plaie sanglante. La nuit venue, le Seigneur Jésus-Christ lui apparut entouré d’une radieuse lumière et, après avoir guéri toutes ses plaies, Il lui promit de l’assister jusqu’à la fin dans son combat. Le lendemain, Barbara comparut une seconde fois devant le magistrat, stupéfait de la voir si soudainement rétablie. Après l’avoir soumis à de nouveaux supplices, le gouverneur ordonna de la dépouiller de ses vêtements et de la livrer nue à la risée publique. Mais le Seigneur ne laissa pas les regards impudiques outrager la pureté de sa vierge, et un globe de feu descendit soudain du ciel, recouvrant la jeune martyre d’un vêtement de lumière.

Devant le spectacle de l’endurance de la sainte et des miracles par lesquels Dieu manifestait sa faveur, une jeune femme du nom de Julienne se déclara elle aussi chrétienne et résolue à partager le sort de Barbara. Les soldats se saisirent d’elle aussitôt et lui firent subir les mêmes supplices que sa compagne. Le tyran décida finalement de faire décapiter les deux jeunes filles. Lorsque la sentence fut proclamée, Dioscore — qui avait assisté impitoyable à toutes les tortures de sa fille — proposa au gouverneur de lui trancher la tête de ses propres mains. Une fois rendues au sommet de la montagne où devait avoir lieu l’exécution, Julienne et Barbara offrirent en même temps leurs âmes au Seigneur : la première décapitée par un bourreau et la seconde par celui-là même qui lui avait donné le jour. Mais la vengeance divine ne tarda pas, car sur le chemin du retour, le cruel Dioscore fut réduit en cendres par un coup de foudre.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

Tropaire du dimanche, ton 3
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande Miséricorde.
Tropaire de sainte Barbara, ton 8
Варва́ру святу́ю почти́мъ: вра́жія бо сѣ́ти сокруши́, и я́ко пти́ца, изба́вися отъ ни́хъ по́мощію и ору́жіемъ Креста́, всечестна́я.
Honorons de nos hymnes sainte Barbara: elle a rompu les filets de l'ennemi et comme un oiseau elle s'en est échappée par le secours et la protection de la Croix.
 Tropaire de saint Jean Damascène, ton 8
Правосла́вія наста́вниче, благоче́стія учи́телю и чистоты́, вселе́нныя свѣти́льниче, мона́шествующихъ богодохнове́нное удобре́ніе, Іоа́нне прему́дре, уче́ньми твои́ми вся́ просвѣти́лъ еси́, цѣвни́це духо́вная, моли́ Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Guide de l'orthodoxie, maître de piété et de sainteté, luminaire de l'univers, ornement des moines inspiré de Dieu, ô docte saint Jean, tu nous as tous illuminés par tes enseignements, toi qui fus comme une lyre vibrant au souffle de l'Esprit. Intercède auprès du Christ notre Dieu, pour qu'il sauve nos âmes.
Kondakion de sainte Barbara, ton 4
Въ Тро́ицѣ благоче́стно пѣва́емому, послѣ́довавши Бо́гу, страстоте́рпице, и́дольская притупи́ла еси́ чти́лища; посредѣ́ же по́двига страда́ль-чествующи, Варва́ро, мучи́телей преще́нія не устраши́лася еси́, мужему́дренная, велегла́сно пою́щи при́сно: Тро́ицу чту́, еди́но Божество́.
Celui qu'en trois personnes nous chantons dans la foi, tu l'as suivi, sainte martyre Barbara, éteignant l'ardeur du culte des faux-dieux; au milieu de l'arène luttant vaillamment, tu n'as pas craint les menaces des tyrans, mais tu ne cessais de chanter à pleine voix:  J'adore l'unique Dieu, la sainte Trinité.
Kondakion de de saint Jean Damascène, ton 4
Пѣснопи́сца и честна́го богоглаго́льника, Це́ркве наказа́теля и учи́теля, и враго́въ сопротивоборца́ Іоа́нна воспои́мъ: ору́жіе бо взе́мъ — Кре́стъ Госпо́день, всю́ отрази́ ересе́й пре́лесть и я́ко те́плый предста́тель къ Бо́гу всѣ́мъ подае́тъ прегрѣше́ній проще́ніе.
Fidèles, chantons l'hymnographe sacré, le docteur et luminaire de l'Eglise, saint Jean, celui qui, s'opposant aux ennemis, repoussa l'erreur des hérésies en prenant pour arme la croix du Seigneur; et comme chaleureux intercesseur auprès de Dieu il procure à tous le pardon de leurs péchés.
Kondakion du dimanche, ton 3
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !
ST NICOLAS VELIMIROVITCH

POURQUOI DIEU RÉCLAME-T-IL DE LA RECONNAISSANCE AUX HOMMES ?
(Homélie sur l’Évangile de ce jour[1])
Demandons-nous pourquoi Dieu réclame de la reconnaissance aux hommes ? Pourquoi a-t-Il demandé à Noé, Moïse, Abraham et aux autres ancêtres de Lui


apporter des sacrifices de reconnaissance (Gn 8, 20 ;12, 7-8 ; 35, 1 ; Lv 3, 1)  ? Pourquoi le Seigneur Jésus montrait-Il quotidiennement au monde comment il faut rendre grâces à Dieu (Mt 11, 25 ; 14, 19 ; 26, 26-27) ? Pourquoi les saints apôtres agissaient-ils de même (Ac 2, 47 ; 27, 35) en ordonnant à tous les fidèles de rendre grâces à Dieu en tout et pour tout (Ep 5, 20, Col 3, 17) ? Est-il déraisonnable que le grand Isaïe s’écrie : Je vais célébrer les grâces du Seigneur, les louanges du Seigneur, pour tout ce que le Seigneur a accompli pour nous, pour l’abondance de Ses grâces (Is 63, 7) ? Ou ce que le tendre Psalmiste conseille à sa propre âme : Bénis le Seigneur, mon âme, et n’oublie aucun de Ses bienfaits (Ps 103, 2) ? Pourquoi donc le Seigneur demande-t-Il de la reconnaissance aux hommes ? Et pourquoi les hommes Lui rendent-ils grâces ? C’est à cause de Son amour infini envers les hommes que Dieu leur demande de la reconnaissance. La reconnaissance des hommes ne rendra Dieu ni plus grand, ni plus fort, ni plus glorieux, ni plus riche, ni plus vivant, mais elle rendra les hommes plus grands, plus forts, plus glorieux, plus riches et plus vivants. La reconnaissance humaine n’apportera rien à la paix et à la joie de Dieu, mais elle apportera beaucoup à la paix et à la joie des hommes. La reconnaissance envers Dieu ne changera en rien la situation et la personne de Dieu, mais elle changera la situation et la personne humaine. Dieu n’a pas besoin personnellement de notre reconnaissance, de même qu’Il n’a pas besoin de notre prière. Mais c’est le même Seigneur qui a dit : votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous Le lui demandiez (Mt 6, 8), qui a aussi recommandé qu’il fallait prier sans cesse et ne pas se décourager (Lc 18, 1). Ainsi, même si Dieu n’a pas besoin de nos prières, Il nous ordonne néanmoins de Lui adresser nos prières. Il exige de notre part de la reconnaissance, qui n’est qu’une forme de prière, de prière de remerciement. Car la reconnaissance envers Dieu élève les mortels que nous sommes au-dessus de la pourriture de la mort, nous délie de ce dont nous devons tous nous libérer, que nous le voulions ou non, et nous rattache au Dieu vivant et immortel, dans le voisinage duquel nous ne serons jamais dans l’éternité si nous ne nous lions pas à Lui dans cette vie. La reconnaissance donne de l’élan à la miséricorde dans le monde et rafraîchit toute vertu. D’ailleurs le langage humain ne peut, même de loin, représenter ni la beauté de la reconnaissance ni la laideur de l’ingratitude aussi clairement que cela est représenté dans l’évangile de ce jour.



CHAQUE JOUR, SUR LE SITE Orthodoxie.com DANS LA RUBRIQUE « VIVRE AVEC L’ÉGLISE » : LISTE DES SAINTS COMMÉMORES (DONT LES SAINTS ORTHODOXES OCCIDENTAUX), TROPAIRES, KONDAKIA, ÉPITRE ET ÉVANGILE DU JOUR.





[1] Extraits des Homélies sur les Évangiles des dimanches et jours de fête, L’Âge d’Homme, collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle ».

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