"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 7 juillet 2016

Sur orthodoxie.com/ Le métropolite de Nafpaktos Hiérothée : « Pourquoi je n’ai pas signé le texte sur les relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien»



Le métropolite de Nafpaktos Hiérothée (Église orthodoxe de Grèce) a publié la mise au point suivante, expliquant les raisons qui l’on conduit à refuser de signer le texte concernant « les relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien » :
« Différents commentaires ont été publiés concernant la position que j’ai adoptée concernant le texte du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe intitulé : « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien ». Certains écrivent que je ne l’ai pas signé, d’autres que je l’ai signé avec des réserves, et d’autres encore que je l’ai signé. Par la présente déclaration, je confirme qu’effectivement je n’ai pas signé ce texte et que, en outre, j’ai exprimé mes réserves au sujet des textes « La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain » et « Le sacrement du mariage et ses empêchements », relativement à des points concrets que j’ai développés durant les sessions. En particulier, pour ce qui concerne le premier texte, intitulé « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », je veux dire que, réellement, je ne l’ai pas signé et ce après profonde réflexion, sur la base de critères théologiques. Ce n’est pas encore le moment pour moi de développer tous mes arguments historiques et théologiques, ce que je ferai lorsque j’analyserai plus généralement tous les processus et l’atmosphère que j’ai ressentie lors du déroulement des sessions du saint et grand Concile. Je vais mentionner ici, laconiquement, certaines raisons particulières.
1. [En prenant ma décision], j’ai pris en considération le fait que toutes les décisions prises à l’unanimité par la hiérarchie de l’Église de Grèce n’ont pas été retenues, non seulement concernant la phrase « L’Église orthodoxe reconnaît l’existence historique des autres confessions et communautés chrétiennes », mais aussi dans quatre-cinq autres cas. J’ai choisi dès le début d’accepter de participer au saint et grand Concile en tant que membre de la délégation de l’Église de Grèce, en attendant toutefois les décisions de la hiérarchie [c’est-à-dire de l’assemblée des évêques de l’Église de Grèce] en mai 2016, avant de décider finalement si je serai présent. Lorsque je fus convaincu que les décisions de la hiérarchie étaient significatives et unanimes, j’ai finalement décidé de participer au saint et grand Concile dans le but de les soutenir.
2. J’étais préoccupé depuis le début au sujet de toute la structure et la façon de penser qui se dégageait du texte, car elles provenaient de la réunion de deux textes différents mais, jusqu’à la fin, j’avais espoir dans ses rectifications, avec les propositions également des autres Églises. Finalement, cependant, j’ai observé que les corrections qui avaient été proposées par les Églises ne sont pas toutes introduites dans le texte pour diverses raisons.
Le métropolite de Pergame, manifestement en tant que conseiller, sur l’incitation du patriarche, était l’évaluateur ultime des propositions. Ou bien il les rejetait, ou il les corrigeait ou encore il les adoptait et son évaluation était acceptée par l’Église de Constantinople et les autres Églises. Ainsi, à mon avis, le texte n’était pas mûr pour être édité par le saint et grand Concile puisque, jusqu’au dernier instant précédant sa signature, il était corrigé et modifié, jusque lors de sa traduction dans les trois langues, français, anglais et russe. C’est la raison pour laquelle certaines Églises, dès le début, avaient demandé le retrait du texte pour une révision ultérieure. En outre, le texte était on ne peut plus diplomatique et chacun pouvait l’utiliser selon ses préférences. Comme je l’ai soutenu lors de la session du saint et grand Concile, le texte n’a pas de base ecclésiologique stricte, et la question de savoir qu’est-ce que l’Église et qui en sont membres était l’un de presque cent sujets qui avaient été proposés pour le saint et grand Concile [initialement, dans les années soixante, ndt], mais entre temps, il est tombé à la trappe, dans la perspective d’un débat plus large ainsi que d’un dialogue qui feraient ensuite l’objet d’une décision. Il fallait, par conséquent, que soit d’abord discuté et défini ce qu’est l’Église et qui sont ses membres et ensuite que soit déterminée la place des hétérodoxes. En outre, si j’avais signé ce texte, j’aurais renié dans la pratique tout ce que j’avais écrit de temps à autre au sujet de l’ecclésiologie sur la base des saints Pères de l’Église. Et cela, je ne pouvais le faire.
3. Il est impossible que l’on comprenne pleinement la raison pour laquelle j’ai renoncé à signer, si je ne donne quelques informations sur la raison pour laquelle les représentants de l’Église de Grèce ont changé à cet instant la décision unanime de la hiérarchie de l’Église. Comme on le sait, la décision initiale de la hiérarchie de mai 2016 était que « l’Église orthodoxe reconnaît l’existence historique des autres Confessions et Communautés chrétiennes », et cela a été modifié par la proposition : « L’Église orthodoxe accepte la dénomination historique des autres Églises et Confessions chrétiennes hétérodoxes ». La différence entre les deux phrases est évidente. Le vendredi, alors qu’était discuté le texte concret, la discussion a abouti à une impasse au sixième paragraphe, où il était question de la dénomination des hétérodoxes. L’Église de Roumanie a proposé que l’on dise « confessions et communautés hétérodoxes ». L’Église de Chypre a proposé que l’on dise « Églises hétérodoxes ». Et l’Église de Grèce a proposé que l’on dise « confessions et communautés chrétiennes ». Étant donné que l’Église de Roumanie avait retiré sa proposition, la discussion a porté sur la proposition de l’Église de Chypre, qui a été adoptée par d’autres Églises, et celle de l’Église de Grèce. Lors d’une consultation de notre délégation, le vendredi après-midi, il a été décidé que nous resterions fermes dans la décision de la hiérarchie [de l’Église de Grèce, ndt], et que soient proposées des solutions alternatives, à savoir que l’on écrive « L’Église orthodoxe connaît l’existence d’hétérodoxes » ou « d’autres chrétiens » ou « de chrétiens non orthodoxes ». Étant donné que les propositions de l’Église de Grèce n’avaient pas été acceptées, le patriarche œcuménique, lors de la session de l’après-midi du vendredi a proposé publiquement une rencontre du métropolite de Pergame et de moi-même, afin que soit trouvée une solution. Le métropolite de Pergame ne semblait pas disposé à une telle chose et je déclarai moi-même que ce n’était pas une question personnelle, auquel cas je pourrais prendre seul une telle responsabilité, mais que c’était la question de toute la délégation. C’est alors que le patriarche œcuménique a proposé à l’archevêque d’Athènes de trouver absolument une solution. Le samedi matin, avant la session, notre délégation s’est réunie pour prendre une décision à ce sujet. L’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce Jérôme, se comportant de façon démocratique, a mentionné qu’il existait trois solutions concrètes : la première, que nous en restions à la décision de la hiérarchie ; la deuxième, que nous déposions une nouvelle proposition, dont j’ignore comment elle est venue et qui l’a proposée, à savoir : « l’Église orthodoxe accepte la dénomination historique d’autres Églises chrétiennes hétérodoxes »; et la troisième, que nous acceptions la proposition de l’Église de Chypre, dans laquelle il était question « d’Églises hétérodoxes ». Une discussion s’en est suivie entre les membres de notre délégation au sujet des trois propositions. Personnellement, j’ai soutenu la première proposition avec les formulations alternatives qui avaient été mentionnées préalablement, tandis que les autres présents votèrent en faveur de la deuxième proposition. Je considérai que cette proposition n’était la plus indiquée du point de vue historique et théologique et je déclarai immédiatement devant tous les présents que je ne signerai pas ce texte, si cette proposition est soumise, mais que, en raison de l’unité, je m’abstiendrai de nouvelles discussions. Par conséquent je ne pouvais signer le texte pour cette raison également.
4. Il y a encore une raison, qui, naturellement, n’est pas essentielle, mais qui a un poids particulier : une forte critique verbale a été adressée à l’Église de Grèce et au sujet de sa décision. Naturellement, l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce Mgr Jérôme a rejeté par un discours sensé cette prise de position injurieuse. En fin de compte, cette opposition a joué un rôle psychologique dans la formation de l’autre proposition. J’ai fait l’objet personnellement d’une sérieuse pression et d’une attitude injurieuse de la part d’autres hiérarques en raison de ma position, et j’ai été informé que d’autres évêques de notre Église avaient fait l’objet de pressions. Et du fait que je réagis toujours avec sang-froid, calme et liberté, je ne pouvais accepter de telles pratiques insultantes. Ce sont les raisons les plus fondamentales qui ont fait que je renonce à signer, pour des raisons de conscience et de théologie. Naturellement, dans le texte final qui a été publié, mon nom aussi a été utilisé comme si j’avais signé le texte, de toute évidence parce que j’étais membre de la délégation de l’Église de Grèce. Ce sont ici certains éléments sur ce qui s’est produit à ce sujet. J’écrirai plus tard, lorsque j’analyserai également la problématique – sous l’aspect historique et théologique – de la proposition finale qu’a soumise l’Église de Grèce et qui a été introduite dans le texte officiel.

Sur Orthodoxie.com: Déclaration du métropolite de Limassol Athanase au sujet du Concil


Déclaration du métropolite de Limassol Athanase au sujet du Concile


Le métropolite de Limassol Athanase (Église de Chypre) a confirmé qu’il n’avait pas signé le texte « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien » par le communiqué suivant : « Puisque l’on a pu observer une confusion dans l’information des fidèles, alors que l’on se pose la question si j’avais finalement signé le texte du saint et grand Concile concernant le thème : « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste du monde chrétien », je souhaite informer les intéressés que, pour des raisons de conscience, je ne l’ai pas signé, puisque je suis en désaccord avec ce texte, tel qu’il a été finalement constitué. Je donne, pour publication, la version écrite du point de vue que j’ai soumis au saint et grand Concile, en ce qui concerne ce texte. Cela, pour simple information, avec beaucoup de respect et d’estime pour tous ». La version écrite mentionnée est disponible en grec sur le site ci-dessous.

SOLIDARITE KOSOVO





[Vidéo] Livraison de la moissonneuse-batteuse à Velika Hoča

: témoignage d’un agriculteur et d'Arnaud Gouillon

Comme nous vous l’annoncions dans notre précédent communiqué – que vous pouvez relire ici-, Solidarité Kosovo vient de doter le village chrétien de Velika Hoča d’une moissonneuse-batteuse. À disposition des agriculteurs locaux, cet engin permettra d’augmenter leur productivité agricole au profit des habitants de l’enclave afin qu’ils regagnent à terme par leur labeur une autosuffisance alimentaire.

Solidarité Kosovo a souhaité vous faire partager le témoignage d’un de ces jeunes agriculteurs filmé à l’occasion de la livraison de la moissonneuse-batteuse. Vous découvrirez également les remerciements que le Directeur de Solidarité Kosovo, Arnaud Gouillon, a souhaité vous transmettre lors de cet évènement.

Pour visionner la vidéo, cliquez sur l’image ci-dessous.



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mercredi 6 juillet 2016

Saint Païssios l'Athonite: Œcuménisme et tradition

 
 
Respect pour la Tradition

Nombre de saints martyrs, quand ils étaient peu familiers avec un dogme, disaient ceci : "j'ai confiance en tout ce que les saints Pères ont institué." Si quelqu'un osait dire cela, il allait subir le martyre. En d'autres termes, bien qu'ils ne savaient pas comment présenter la moindre preuve à leurs persécuteurs, ils avaient cependant confiance dans les saints Pères. Ils devaient penser en eux-mêmes : "Comment pourrais-je ne pas avoir confiance aux saints Pères? Ils étaient bien plus expérimentés que moi, et vertueux, et saints. Comment pourrais-je être d'accord avec quelque chose qui n'a pas de sens? Comment pourrais-je tolérer que quelqu'un se moque des saints Pères?" Nous devons faire confiance à la Tradition. De nos jours, hélas, nous remarquons que "les bonnes manières européennes" sont là, et elles s'efforcent de présenter une face agréable. Elles essaient d'être supérieures, mais pour finir, elles mènent à adorer le Démon cornu. "Il ne doit exister qu'une seule religion" vous disent-ils, et ils écrasent tout.

J'ai aussi eu des gens qui sont venus me voir, qui suggéraient : "Nous tous qui croyons en Christ nous devrions former une seule religion."

Je leur ai dit : Ce que vous me dites-là, c'est prendre de l'or et du cuivre – de l'or de la plus haute qualité – qu'il a été très difficile d'obtenir aussi pur, et ensuite, mettre les métaux ensemble et les faire fondre en une seule masse. Est-ce bien de les remélanger? Demandez-le à n'importe quel orfèvre : "devrions-nous mélanger des éléments inférieurs à de l'or?"

Hé bien, c'est le même problème avec le filtrage du dogme. Les saints Pères devaient savoir ce qu'ils faisaient, quand ils ont interdit toute association avec un hérétique. De nos jours, on entend dire : "nous devrions prier tous ensemble – non seulement avec un hérétique, mais aussi avec un bouddhiste et un adorateur du feu et un adorateur du démon. Les Orthodoxes devraient aussi participer à ces prières communes et rassemblements. C'est une question de présence."

Que veulent-ils dire par "présence"? Ils s'efforcent de tout résoudre par la logique, afin de justifier l'injustifiable. Cet "esprit européen" est convaincu que le domaine spirituel peut aussi faire partie du Marché Commun.

Certains d'entre les Orthodoxes assez superficiels veulent projeter une "oeuvre missionnaire", de sorte qu'ils puissent se réunir avec des hétérodoxes afin de pouvoir être entendus, et ils pensent que c'est ça la manière de promouvoir l'Orthodoxie – en se mêlant dans le même pot que les cacodoxies. Ensuite, nous avons les hyper-zélotes à l'autre extrémité: ils blasphèment même les Sacrements des néo-Calendristes, etc, et ils scandalisent à l'extrême ces âmes qui sont pieuses et ont une sensibilité Orthodoxe.
D'un autre côté, les hétérodoxes participent habituellement aux rencontres, ils s'y posent comme des "je-sais-tout", ils prennent pour eux tout bon matériel spirituel qu'ils peuvent trouver chez les Orthodoxes, ils les emmènent dans leur propre atelier, ils y rajoutent leurs couleurs et y apposent leur nom, et ils présentent ça comme quelque chose d'original.

Le monde étrange dans lequel nous vivons actuellement est soumis à de telles étranges choses, et il est finalement détruit spirituellement. Mais – quand sera venu le temps –
le Seigneur suscitera de nouveaux Marc d'Ephèse et de nouveaux Grégoire Palamas, qui rassembleront tous nos frères scandalisés, qui confesseront la Foi Orthodoxe, consolideront la Tradition Orthodoxe, et apporteront une grande joie à notre Mère l'Église.

Si nous vivions selon la voie patristique, nous tous nous pourrions bénéficier d'une richesse spirituelle qui ferait envie à tous les hétérodoxes; cela les ferait abandonner leurs erreurs et maladies spirituelles, et les amènerait au Salut, sans besoin du moindre sermon. A présent, ils ne sont pas du tout touchés par notre sainte Tradition patristique, parce qu'ils attendent de voir la continuité de notre patristique – notre véritable parenté avec nos saints.

Ce qui est obligatoire pour tout Orthodoxe, c'est de semer la "bienveillante angoisse" aussi chez les hétérodoxes; en d'autres termes, de les amener à réaliser qu'ils ont vécu dans l'erreur, et qu'ils ne devraient pas s'en remettre à la légère à leurs pensées, de peur de se priver d'eux-mêmes dans cette vie-ci des abondantes bénédictions de l'Orthodoxie, et dans la vie à venir, des infiniment plus abondantes et éternelles bénédictions de Dieu.

Un jour, quelques enfants catholiques-romains m'ont rendu visite, ils étaient bien intentionnés, et ils étaient désireux d'en apprendre sur l'Orthodoxie. "Nous aimerions que vous nous disiez quelque chose, de sorte que nous soyons spirituellement aidés," me dirent-ils.

"Hé bien voyez," ai-je répondu, "cherchez un livre sur l'Histoire de l'Église, et vous verrez comment autrefois nous étions unis, et voyons où vous avez été blessés. Ceci vous aidera immensément. Faites-le, et la prochaine fois, nous parlerons de beaucoup d'autres choses."

Dans les temps plus anciens, les gens avaient l'habitude de respecter quelque chose parce que ça leur venait de leur grand-père, et ils en prenaient soin comme un héritage familial. J'ai un jour rencontré un très grand avocat. Sa maison était très sobrement équipée, et non seulement il s'en portait bien, mais cela mettait aussi les visiteurs à l'aise. Il y a quelque temps, il me raconta ceci :

"Il y a quelques années, père, mes connaissances se moquaient de moi à cause de tous les vieux objets de famille que je conservais. A présent, ils viennent et les admirent comme antiquités. Tandis que moi j'en fais un usage quotidien et que j'en suis heureux parce qu'ils me rappellent mon père, ma mère, mes grands-parents, et que j'en suis toujours ému, ces connaissances vont à présent un peu partout pour acheter et collectionner de vieux bibelots, au points qu'ils ont transformé leurs salons en échoppes de curiosités, dans une tentative d'enlever les problèmes de leurs esprits et d'oublier leur stress séculier."

Dans le passé, quelqu'un aurait conservé une petite pièce de monnaie totalement sans valeur comme si elle valait une immense fortune, uniquement parce qu'elle avait été donnée par sa maman ou son grand-père. De nos jours, si quelqu'un a une pièce de valeur – une pièce en or par exemple – qui lui a été donnée par son grand-père, et que la valeur de la pièce est ne fut-ce qu'un rien supérieure à sa valeur originale, il ira la revendre. Il n'en aura aucun respect, ni ne se souciera de mère ou père. C'est ça, "l'esprit européen", qui rentre insidieusement et nous balaie tous...

Je me souviens de ma première visite à la sainte Montagne de l'Athos – dans une des communautés, l'Ancien était un vieil homme, petit, et très pieux. Par piété, il avait préservé de génération en génération non seulement les étoles de ses grands-pères (spirituels), ses prédécesseurs, mais même les patrons qu'ils avaient utilisés pour réaliser les étoles. Il avait aussi plusieurs très vieux livres et divers manuscrits qu'il préservait, magnifiquement enveloppés dans sa valise, qui était soigneusement fermée de sorte qu'ils ne ramassent pas la poussière. Il ne touchait jamais ces livres; il les préservait enveloppés. "Je ne suis pas digne de lire de tels livres," disait-il. "Je lis seulement des livres plus faciles – les Vies des Pères, le Gouvernail [Droit Canon], etc."

Ensuite vint un jeune moine (qui pour finir ne resta pas sur la Montagne), et il demanda à l'ancien : "pourquoi gardez-vous tous ces vieux détritus ici?" Il s'avança pour enlever les patrons de couture et s'en débarrasser – en les brûlant. Le pauvre vieillard le supplia, en larmes : "ça vient de mon grand-père – qu'est-ce que ça peut te faire si je veux les conserver? Il y a encore bien d'autres pièces ici – laisse tout ça dans un coin." Par sa piété, non seulement il tenait aux livres, aux objets et bibelots, aux étoles, mais même aux patrons de couture!

Quand existe le respect pour les petites choses, il y aura un respect encore plus grand pour les plus grandes choses. Quand il n'y a pas de respect pour les petites choses, il n'y en aura pas non plus pour les plus grandes choses. C'est ainsi que les saints Pères ont préservé la Tradition.

texte grec original :
http://www.oodegr.com/oode/oikoymen/paisios1.htm


(ndt: la mise en gras ou en rouge du texte est d'après la version anglophone)

mardi 5 juillet 2016

Saint Macaire [Notaras], archevêque de Corinthe: A quelle fréquence devons-nous recevoir la Sainte Communion?

Agios Makarios Arxiepiskopos Korinthou Notaras.jpg

*
Communier les habituelles deux ou trois fois par an est bon et utile, mais recevoir la Communion plus souvent, est bien mieux. Rappelez-vous, plus une personne se tient proche de la lumière, plus elle reçoit de la lumière. Plus elle s'approche du feu, plus elle a chaud. Plus elle se rapproche de la sainteté, plus elle devient sainte.

De la même manière, plus souvent on s'approche de Dieu dans la Communion, plus on reçoit de la lumière et de la chaleur et de la sainteté. Mon ami, si tu es digne de recevoir la Communion deux ou trois fois par an, tu es digne de la recevoir plus souvent, comme saint Jean Chrysostome nous le dit, en maintenant ta propre préparation originelle et ta propre dignité pour ce faire.

Mais, qu'est-ce qui ne nous empêche de recevoir la Communion? La réponse est notre insouciance et notre paresse, et nous cédons la place à ces défauts tant que nous ne sommes pas suffisamment préparés pour être en mesure de recevoir la Communion.

Il y a aussi une autre façon de considérer ce problème. Ces gens (id est qui communient peu souvent), en fait, n'obéissent pas au commandement de Dieu comme ils s'imaginent le faire. Où Dieu, ou l'un quelconque des saints pour cette question, ordonne que nous communions deux ou trois fois par an? On ne trouve cela nulle part. 

Nous devons donc être bien sûr que, lorsque nous obéissons à un commandement, il est de notre devoir de voir que nous obéissons exactement à ce qu'il requiert. Autrement dit, nous devons prêter attention à l'endroit, au temps, au but, à la méthode et à toutes les conditions dans lesquelles il doit avoir lieu. Ainsi, la bonne action que nous voulions accomplir sera parfaite dans les moindres détails et agréable à Dieu.

Vous pouvez voir que la même chose vaut pour le cas de la Sainte Communion. Il est à la fois nécessaire et très bénéfique pour l'âme d'une personne de recevoir la Communion fréquemment. Ceci reste également dans l'obéissance au commandement de Dieu. C'est une bonne action bien faite et bien agréable à Dieu. D'autre part, communier seulement trois fois par an, n'est ni dans l'obéissance à un commandement, ni une bonne action parfaite. Parce que ceci n'est pas bon en soi, ses résultats ne sont pas bons.

Par conséquent, comme tout le reste des commandements de Dieu, chacun exige le bon moment, comme il est dit dans le livre de l'Ecclésiaste, "Il y a une saison pour chaque chose."

Ceci est également vrai en ce qui concerne le commandement à propos de la Sainte Communion. Nous devons recevoir au bon moment; et cela signifie que le bon moment est le moment où le prêtre s'exclame: " Avec crainte de Dieu, foi et amour approchez du Seigneur."

Est-ce entendu seulement trois fois par an? Oh non! Pourtant, bien que tout le monde doive manger deux ou même trois fois par jour afin que le corps matériel puisse vivre, la malheureuse âme ne mange que trois fois par an, ou peut-être même une seule fois, la nourriture qui lui donne la vie afin de vivre la vie spirituelle? Et ceci n'est-il pas complètement absurde? Même si ce n'est pas le cas, je crains fort que nous ne tirions aucun bénéfice en nous conformant ainsi aux commandements, parce que nous les  édulcorons et nous les gâtons. Agissant ainsi, nous ne sommes pas les gardiens de la loi, mais ceux qui brisent la loi.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 4 juillet 2016

Saint Jean: La Russie, terre de martyrs

Saint Jean dans son reliquaire à San Francisco

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Et que dire de la patrie russe? Heureuse es-tu, ô terre russe, d'être purifiée par le feu de la souffrance. Tu as passé par l'eau du baptême, et maintenant tu passes par le feu de la souffrance, et tu entreras encore dans ton repos éternel. 

A un moment de l'histoire, les chrétiens ramassaient avec révérence le sable du Colisée qui avait été trempé du sang des martyrs. Le lieu des souffrances et la mort des martyrs sont devenus sacrés et particulièrement vénérés. Et maintenant, l'ensemble de la Russie est une arène de martyrs souffrant la passion. 

Sa terre a été sanctifiée par leur sang, son air par la montée de leurs âmes au Ciel. Oui, sacrée es-tu, ô Russie. 

L'écrivain antique était correct qui a dit que tu es la Troisième Rome, et il n'y en aura pas de quatrième. 

Tu as dépassé la Rome antique par la multitude d'exploits de tes martyrs, tu as dépassé aussi la Rome [Constantinople] qui t'a baptisée, par votre position dans l'Orthodoxie, et tu resteras inégalée jusques à la fin du monde. Seule la terre qui a été sanctifiée par les souffrances et la vie terrestre du Dieu-homme, est plus sainte que toi aux yeux des chrétiens orthodoxes.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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St Jean, icône de la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste
de Washington DC
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Saint Jean (à Tunis/ aux USA)
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dimanche 3 juillet 2016

St Dimitri de Rostov: Prière avant la Communion

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Ouvrez-vous portes et verrous de mon cœur,
Afin que puisse entrer le Christ, 

Le Roi de Gloire!

Entre,
Ô ma Lumière,
Et illumine mes ténèbres;


Entre,
Ô ma Vie,
Et ressuscite-moi, moi qui suis mort;

Entre,
Ô mon Médecin,
Et guéris mes blessures;

Entre,
Ô Feu Divin,
Et brûle les épines de mes péchés;
Enflamme mon cœur
Avec la flamme de Ton Amour;

Entre,
Ô mon Roi,
Et détruis en moi le royaume du péché;
Siège dans mon cœur
Comme sur un trône,
Et règne seul en moi,
Toi Qui es mon Roi et mon Seigneur.

*

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 

(Le staretz Nazaire recommandait d'apprendre cette prière de Dimitri de Rostov par cœur, et de la réciter au moment d'approcher de la Sainte Communion au Corps et au Sang du Christ.)

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