"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 7 février 2016

Archevêque Averky: Le "néo-millénarisme"


Le Seigneur a dit: "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive." (Marc 8:34.)

Le Grand Carême est une saison de repentance; et le repentir est ce combat pour lutter contre les passions des péchés et des convoitises qui est si difficile pour l'homme que le Seigneur, le juge de cet exploit Lui-même, a comparé au portement de croix. Nous nous remémorons vivement de cela à mi-parcours du Grand Carême même, le dimanche de l'Adoration de la Croix. Tout comme le Seigneur porta la Croix pour le bien de notre salut, ainsi chacun de nous doit "porter sa croix" pour atteindre le salut préparé pour nous par le Seigneur.

Sans la croix, sans lutte, il ne peut y avoir de salut! Ceci est ce qu'enseigne le christianisme véritable. L'enseignement sur ce combat lutte, sur le fait de porter la croix, court comme un fil rouge à travers toutes les Saintes Écritures et toute l'histoire de l'Eglise; et la vie de ces saints qui ont été agréables à Dieu, les athlètes spirituels de la piété chrétienne, en portent clairement témoignage. Le Grand Carême est simplement un exercice chaque année répété du portement de sa croix dans cette vie, un exercice de combat spirituel inséparablement lié à la toute la vie entière du chrétien véritable.

Mais maintenant, au XXe siècle de l'ère chrétienne*, les "sages" ont fait leur apparition - les "néo-chrétiens», comme certains d'entre eux disent se réfèrant à eux-mêmes - qui ne veulent pas entendre parler de cela. Ils prêchent une nouvelle sorte de néo-christianisme édulcoré à la saccharine, sentimental, de teinte rose, dénué de toute œuvre et combat, un imaginaire, un amour pseudo chrétien qui englobe tout et la jouissance sans restriction de tous les plaisirs de cette vie terrestre transitoire.

Ils ignorent totalement les innombrables passages de l'Écriture sainte qui parlent avec force et éloquence des luttes spirituelles, d'imiter le Christ Sauveur en se crucifiant soi-même, des nombreuses épreuves qui attendent le chrétien dans cette vie, en commençant par les paroles que le Christ le Sauveur Lui-même a adressé à Ses disciples à la Cène mystique: dans le monde vous aurez des tribulations (Jean 16:33). Et cela parce que, comme le Seigneur Lui-même a expliqué, les vrais chrétiens ne sont pas du monde (Jean 15:19), puisque le monde entier est plongé dans le mal (I Jean 5:19).

Ceci est la raison pour laquelle les chrétiens ne doivent pas aimer ce monde et les choses qui sont dans le monde (I Jean 2:15); l'amitié du monde est inimitié contre Dieu, et quiconque sera donc un ami du monde se rend ennemi de Dieu (Jacques 4: 4).

Ces "sages" modernes en quelque sorte ne voient pas que la Parole de Dieu ne promet nulle part définitivement aux chrétiens une satisfaction spirituelle complète et le bonheur paradisiaque dans cette vie terrestre, mais, bien au contraire, Il souligne que la vie sur terre s'éloigne de plus en plus de la loi de Dieu; que, en ce qui concerne la morale, les hommes tomberont plus en plus bas (voir II Tim 3: 1-5.); que tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes. (II Tim 3:. 1213); et que, le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée.(II Pierre 3:10).

Mais il apparaît de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera (II Pierre 3:13) - une nouvelle Jérusalem merveilleuse, descendant du ciel de Dieu (Apocalypse 21: 2), ce qui a été montré à Jean, le spectateur de mystères, lors de la révélation à lui accordée.

Tout cela n'est pas du goût des "néo-chrétiens". Ils veulent la béatitude dans ce monde, chargé du fardeau de la multitude de ses péchés et iniquités; et ils attendent ce bonheur avec impatience. Ils considèrent que l'un des moyens les plus sûrs de l'atteindre est le "mouvement œcuménique", l'union et l'unification de tous les peuples dans une nouvelle "église" qui comprendra non seulement les catholiques romains et les protestants, mais aussi les juifs, les musulmans et les païens, chacun conservant ses propres convictions et ses propres erreurs. Cet amour "chrétien" imaginaire, au nom de la béatitude future des hommes sur terre, ne peut que piétiner la Vérité.

La destruction de cette terre avec tout ce qu'elle contient, bien que clairement annoncée par la Parole de Dieu, est considérée par eux comme je ne sais quoi d'horrible, comme si elle était pas compatible avec la toute-puissance de Dieu et, apparemment, tout à fait indésirable. Ils admettent à contrecœur la destruction de la terre (car comment ne pas accepter quelque chose prophétisé dans la Parole de Dieu?), mais à la condition qu'elle se déroule dans un futur brumeux de linceul, très lointain; non pas dans des siècles, mais dans des millions d'années à partir de maintenant.

Quelle est la raison pour ça? On pourrait dire, parce qu'ils sont faibles de foi, ou manquent entièrement de foi en la résurrection des morts et en la vie du siècle à venir. Pour eux, tout est dans cette vie terrestre, et quand elle se termine pour eux, tout se termine.

Dans quelques-uns de ses points - en particulier dans l'attente de la vie bienheureuse dans ce monde - un tel état d'esprit ressemble étroitement à l'hérésie répandue dans les premiers siècles du christianisme appelés millénarisme. C'est l'attente d'un règne de mille ans du Christ sur la terre; donc la manifestation moderne de cette hérésie peut être qualifiée de "néo-millénarisme."

Il faut être conscient et garder à l'esprit que le millénarisme a été condamné par le Concile œcuménique en l'an de Grâce 381; et donc y croire maintenant au XXe siècle**, même partiellement, est tout à fait impardonnable. D'ailleurs, ce "néo-millénarisme" contemporain est bien pire que l'ancienne hérésiemillénariste en ce que, à sa base se trouve indubitablement une incrédulité dans la vie du siècle à venir et le désir passionné d'atteindre la béatitude ici sur la terre, en utilisant toutes les améliorations et les réalisations du progrès matériel de notre temps.

Ce faux enseignement fait des dommages terribles, endormant la vigilance spirituelle des fidèles et leur suggérant que la fin du monde est loin (si, en fait, il y a une fin), et donc il n'y a pas de besoin particulier de veiller et de prier, ce à quoi le Christ Sauveur appelait constamment ses disciples (cf. Matthieu 26:41), car tout dans ce monde va progressivement de mieux en mieux, le progrès spirituel est au même niveau que le matérialisme.

Et les phénomènes terribles que nous observons à l'heure actuelle sont tous temporaires; tout est déjà arrivé, et tout finira par passer, et une extraordinaire floraison du christianisme va remplacer cela, floraison dans laquelle, bien sûr, les œcuménistes occuperont les places principales et les plus honorées.

Ainsi, tout va bien! Il ne faut pas travailler sur soi-même, et aucun combat spirituel n'est nécessaire; les jeûnes peuvent être abolis. Tout ira mieux tout seul, jusqu'à ce que le Royaume de Dieu soit finalement établi sur la terre avec une satisfaction et une béatitude terrestre universelles.

Frères! N'est-il pas clair que nous connaissions la source ultime de cette fausse doctrine séduisante? Qui suggère toutes ces pensées aux chrétiens contemporains dans le but de renverser toute la chrétienté? Comme un fléau infectieux, comme le feu, il faut craindre ce "néo-millénarisme" qui est si profondément contraire à l'enseignement de la Parole de Dieu, à l'enseignement des saints Pères, et à tous les enseignements centenaires de notre sainte Église, par lesquels beaucoup, beaucoup de milliers de justes ont été sauvés.

Sans combat spirituel il n'y a pas, et il ne peut y avoir de christianisme véritable! Par conséquent, notre voie n'est pas avec tous les mouvements modernes, ni avec les œcuménistes, ni avec les "néo-millénaristes."

Notre foi est la foi des saints ascètes, la foi apostolique, la foi des Pères, la foi orthodoxe qui a rendu ferme le monde entier. A cette foi et à cette foi seulement nous adhérons fermement en ces mauvais jours où nous vivons maintenant.

Amen!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archbishop Averky of Jordanville
APOCALYPSE
Valaam Society of America
1985
.....................................................................................................


Notes: 
* Vladyka Averky disait ceci dans un sermon dans les années septante du siècle vingtième.
** idem

Concert





Un concert de chants orthodoxes russes sera donné en l’église Sainte Elisabeth de Hongrie, église conventuelle de l’Ordre de Malte,  le samedi 27 février à 16h00 par l’ensemble vocal  masculin « Chantres Orthodoxes Russes ».

Venez écouter des chants orthodoxes russes liés à la passion du Christ ainsi qu’à la lumineuse fête de Pâques.
 
Le panorama de la musique liturgique et monastique russe, qui sera interprété, illustre la riche histoire de la musique orthodoxe russe depuis l’abandon du chant byzantin à la fin du XVIe siècle.
 
Depuis leur création en 2013, les « Chantres Orthodoxes Russes » se consacrent au répertoire liturgique russe et plus particulièrement aux œuvres des grands centres spirituels comme la laure de Kiev, mais surtout la laure de la Sainte-Trinité- Saint-Serge ou certains des chantres ont fait leurs classes.
 
Horaire : Samedi 27 février 2016 à 16h00
Entrée gratuite – Libre participation aux frais
 
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FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


25 janvier / 7 février
36ème dimanche après la Pentecôte

Synaxe des saints néomartyrs et confesseurs de Russie

Saint Grégoire le Théologien, archevêque de Constantinople (389) ; sainte martyre Felicitas de Rome et ses sept fils, Félix, Philippe, Silvain, Alexandre, Vital et Martial (vers 164) ; saint Publius de Syrie (vers 380) ; saint Maris le chantre (vers 430) ; saint néomartyr Auxence de Constantinople (1720) ; saint Anatole d’Optino, l’aîné (1894) ; saint néomartyr Vladimir, métropolite de Kiev (1918) ; saint hiéromartyr Pierre, archevêque de Voronej (1929) ; saint hiéromartyr Basile, évêque de Priloutsk (1930) ; saint hiéromartyr Étienne Gratchev, prêtre, martyr Boris Zavarine (1938)

Lectures : 1 Тim. I, 15–17. Lc. XVIII, 35–43. Martyrs : Rom. VIII, 28–39. Lc. XXI, 8–19.


VIE DU SAINT HIÉROMARTYR VLADIMIR DE KIEV[1]

L
e saint métropolite Vladimir de Kiev, premier des nouveaux martyrs de l’Église russe, naquit en 1848, dans le diocèse de Tambov, au sein d’une famille sacerdotale. Prêtre marié, il perdit son épouse et son jeune fils après quatre années de sacerdoce, et il entra alors au monastère de Kozlov. En 1888, il fut consacré évêque de Staraïa-Roussa, dans le diocèse de Novgorod et, trois ans plus tard, fut transféré, au plus fort d’une épidémie de choléra, à Samara où il consacra toutes ses forces au soulagement du peuple éprouvé. Puis il travailla, pendant six ans, à l’instruction spirituelle des peuples orthodoxes du Caucase, fondant de nombreuses églises et écoles ecclésiastiques. Son élection comme métropolite de Moscou, en 1898, marqua un renouveau dans la vie ecclésiastique du diocèse. Il montrait un intérêt tout particulier pour la formation des prêtres, qu’il choisissait judicieusement, et pour l’enseignement des ouvriers d’usine, à l’intention desquels il organisait des conférences spirituelles. Il aidait aussi les moines de la Laure de Saint-Serge, et fut à cette époque le père spirituel de la grande-duchesse sainte Élisabeth. En 1912, il fut nommé métropolite de Saint-Pétersbourg et président du Saint-Synode. Mais sa résistance courageuse à l’ingérence de l’imposteur Raspoutine dans les affaires de l’Église, provoqua sa disgrâce, et il fut transféré à Kiev, au bout de trois ans. La Révolution d’Octobre ébranla la vie ecclésiastique en Ukraine, comme dans toute la Russie, et l’on tenta d’y fonder une église nationale, ne reconnaissant pas le métropolite Vladimir qui s’était réfugié au monastère des Grottes. Au début 1918, alors que la guerre civile avait atteint Kiev, le métropolite continuait à célébrer la Divine Liturgie en plein bombardement. Le 25 janvier, Kiev étant occupée par les bolcheviques, un détachement de cinq hommes armés se présenta au monastère qui avait été pillé quelques jours plus tôt, et appréhenda le métropolite. Le saint les suivit, en pleine nuit, chantant et priant, aussi calmement que lorsqu’il se préparait à célébrer la Divine Liturgie. Lorsqu’ils parvinrent au lieu de l’exécution, il bénit ses bourreaux et dit : « Que Dieu vous pardonne ! » avant de tomber fusillé.

Tropaire du dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire des Nouveaux Martyrs, ton 4
Цвѣ́ти россі́йского лу́га духо́внаго, въ годи́ну лю́тыхъ гоне́ній ди́вно процвѣ́тшіи, Новому́ченицы и Исповѣ́дницы безчи́сленніи : cвяти́теліе, Цápcтвенніи cтрасто-те́рпцы и па́стыріе, мона́cи и мipcті́и, му́жіе, жены́ же и дѣ́ти, до́брый пло́дъ въ тepпѣ́ніи Xpиcту́ прине́сшіи, моли́теся Eму́, я́ко насади́телю ва́шему, да избáвитъ лю́ди своя́ отъ безбо́жныхъ и злы́хъ, да yтвержда́ется же Це́рковь ру́ccкая кровьми́ и cтрaда́нiи ва́шими во cпасе́нie дýшъ на́шихъ.
O fleurs du pré spirituel de la Russie, qui avez surgi admirablement au temps des amères persécutions, Nouveaux Martyrs et Confesseurs innombrables, vous qui avez souffert la passion : pontifes, souverains et pasteurs, moines et laïcs, hommes, femmes et enfants, vous qui avez apporté au Christ le bon fruit de votre patience, priez-Le comme votre divin Semeur afin qu’Il libère Son peuple des athées et des hommes mauvais, afin que s’affermisse l’Église Russe par votre sang et vos souffrances pour le salut de nos âmes.


Kondakion des martyrs et confesseurs de Russie, ton 2
Но́вiи cтрастоте́рпцы poccíйcтіи, исповѣ́днически по́прище земно́e пpeте́кшіи, cтpaда́ньми дepзнове́нie пріи́мши, моли́теся Xpиcту́, вácъ yкpѣпи́вшемy, да и мы́ егда́ на́йдетъ на ны́ испыта́нія ча́cъ, му́жеcтва дápъ Бо́жiй воспрiи́мемъ. О́бразъ бо ecте́ лобыза́ющымъ по́двигъ ва́шъ, я́ко ни cко́рбь, ни тѣснота́, ни cмépть отъ любвé Бо́жiя paзлучи́ти  вácъ не возмого́шa.
Ô Nouveaux Martyrs qui avez parcouru le chemin terrestre en confessant le Christ, par vos souffrances vous avez acquis de la hardiesse, priez Celui qui vous a fortifiés, afin qu’à l’heure où l’épreuve viendra sur nous, nous recevions le divin don du courage. Vous êtes un exemple pour ceux qui vénèrent votre exploit, car ni l’affliction, ni le tourment, ni la mort, n’ont pu vous séparer de l’amour de Dieu.

Kondakion du dimanche, 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
SUR LA DEUXIÈME ÉPÎTRE DE CE JOUR

« Nous savons », dit l’apôtre, « que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu». Or, ce mot : « Tout » renferme aussi les choses pénibles. Que ce soit l'affliction qui survienne, ou la pauvreté, ou la prison, ou la faim, ou la mort, ou toute autre chose, Dieu peut tourner tout cela en sens contraire, puisque Son infinie Puissance sait nous alléger et changer en moyen de Salut tout ce qui nous semble pénible. Aussi l'apôtre ne dit-il point : l'adversité n'atteint pas ceux qui aiment Dieu, mais : « coopère au bien » ; c'est-à-dire, Dieu fait tourner les périls à la gloire de ceux à qui on tend des embûches ; ce qui est bien plus que d'écarter le danger, ou d'en délivrer quand il survient. C'est ce qu'Il a fait dans la fournaise de Babylone. Il n'a pas empêché qu'on y jetât les trois saints, et quand ils y furent, il n'éteignit point la flamme ; mais il la laissa brûler pour les rendre par là-même plus glorieux. A l'occasion des apôtres, Il a fait constamment d'autres prodiges du même genre. S'il suffit à l'homme d'être sage pour savoir tourner en sens contraire la nature des choses, paraître au sein de la pauvreté plus a l'aise que les riches, et tirer de la gloire du mépris même dont ils sont l'objet; à bien plus forte raison Dieu peut-Il en faire autant, et beaucoup plus encore, à l'égard de ceux qui L'aiment. Une seule chose est nécessaire : L'aimer sincèrement, et tout le reste vient à la suite. Et de même que les choses qui semblent nuisibles sont profitables à ceux qui L'aiment ; ainsi , celles qui sont utiles deviennent nuisibles à ceux qui ne L'aiment pas. Les miracles, la pureté des dogmes, la sagesse de la doctrine ont fait tort aux Juifs; à cause des miracles, ils appelaient le Christ démoniaque, à cause de Sa doctrine ils Le traitaient d'impie ; ils essayaient même de Le faire mourir à raison de Ses prodiges. D'autre part, le larron crucifié, percé de clous, accablé d'injures, souffrant des douleurs sans nombre; non seulement n'en éprouva aucun dommage, mais en tira le plus grand profit. — Voyez-vous comme tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu ?
Voyez-vous que de grâces Il nous a accordées? Ne doutez donc point de l'avenir; car l'apôtre nous fait assez voir la Providence quand il nous parle de préfiguration. En effet, les hommes changent d'opinion d'après les événements; mais les pensées de Dieu et ses dispositions à notre égard sont anciennes. L'apôtre dit donc : « Et ceux qu'Il a appelés, Il les a aussi justifiés ». Il les a justifiés par la régénération du baptême. « Et ceux qu'Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés ». Il les a glorifiés par la grâce, par l'adoption. « Que dirons-nous donc après cela? » C'est comme s'Il disait : Ne me parlez donc plus de périls, ni d'embûches dressées de toutes parts. Si quelques-uns doutent encore de l'avenir, au moins ne peuvent-ils nier les bienfaits déjà accordés, par exemple l'amour de Dieu pour nous, la justification, la gloire. Or Il a accordé tout cela par des moyens qui semblaient accablants ; ce que vous regardiez comme un opprobre, la Croix, la flagellation, les chaînes, c'est ce qui a restauré l'univers entier. Comme donc c'est par ses souffrances, en apparence si tristes, qu'Il a procuré la Liberté et le Salut à tout le genre humain ; ainsi en agit-Il avec vos propres souffrances, en les faisant tourner à votre gloire et à votre honneur. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? »

Et qui n'est pas contre nous? dira-t-on. Nous avons contre nous le monde entier, les tyrans, les peuples, nos parents, nos concitoyens; et pourtant tous ces ennemis sont si loin de nous nuire qu'ils nous tressent malgré eux des couronnes, qu'ils nous procurent des biens infinis : la Sagesse de Dieu tournant leurs embûches à notre gloire et à notre Salut. Voyez-vous comme personne n'est contre nous? Ce qui a augmenté la gloire de Job, c'est que le démon s'est armé contre lui. Le démon a en effet tout mis en œuvre pour lui nuire : ses amis, sa femme, ses plaies, ses serviteurs; et rien de cela ne lui a fait de mal. Ce n'était pas encore beaucoup pour lui, bien que cela eût déjà une grande importance; mais ce qui était bien plus, c'est que tout a tourné à son profit. Car comme Dieu était pour lui, tout ce qui semblait être contre lui, lui est devenu avantageux. Ainsi en a-t-il été pour les apôtres. En effet les Juifs, les gentils, les faux frères, les princes, les peuples, la faim, la pauvreté, mille autres choses encore étaient contre eux, et pourtant rien n'était contre eux. C’est même là ce qui les a rendus glorieux, illustres et louables devant Dieu et devant les hommes. Pensez donc quelle grande parole Paul a prononcée en faveur des fidèles, de ceux qui sont vraiment crucifiés, parole que ne sauraient s'appliquer ceux-mêmes qui sont ceints du diadème. En effet, contre un prince les barbares prennent les armes, les ennemis font irruption, les gardes du corps tendent des embûches, les sujets se révoltent souvent, mille autres dangers se présentent; mais contre le fidèle, attentif à observer exactement les lois de Dieu, l'homme ni le démon ne peuvent rien. En lui enlevant ses richesses, vous lui préparez une récompense ; en disant du mal de lui, vous le rendez par là-même plus glorieux devant Dieu ; en le réduisant à la faim, vous augmentez sa gloire et sa récompense ; en le livrant à la mort, ce qui semble être le pire, vous lui tressez la couronne du martyre. Qu'y a-t-il donc de comparable à cette vie où rien ne peut nuire ; où ceux-mêmes qui tendent des pièges ne sont pas moins utiles que des bienfaiteurs? Aussi Paul dit-il : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? »



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

samedi 6 février 2016

Archimandrite Constantin de Jordanville: Orthodoxie et hétérodoxie/ Face de l'Antéchrist

Holy Trinity Monastery Jordanville, N.Y.

Il devient de plus en plus évident, du point de vue des vrais véritables, que le monde s'éloigne du Christ et qu'il est uni dans ce mouvement, emportant avec lui même des choses qui appartiennent aux diverses manifestations de la chrétienté [y compris l'Orthodoxie, qui jusqu'à présent a maintenu l'Eglise originale du Christ]. Cela demande déjà certaines actions de légitime défense de la part de ceux qui veulent rester avec le Christ.  Mais la conscience de l'unité qui ne tient pas compte de toutes les frontières qui, jusqu'à la période actuelle "œcuménique" de l'histoire de l'Eglise, ont été acceptées comme étant absolument indispensables, et en cela, (en particulier en ce qui concerne la fidélité au Christ, quelque subjectivement que cela pourrait être entendu) une telle conscience ne s'est nullement encore définie elle-même.

Le Christ a, un jour, parlé parfaitement clairement du caractère d'une telle unité. Devant nous, se trouvent deux déclarations avec deux teintes de sens complètement différentes. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; et celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse [Matthieu 12:30]. Ceci est la première: celui qui ne manifeste pas une solidarité active avec le Christ est non seulement pas avec le Christ, mais il est une force déjà hostile au Christ. Mais dans la mesure où il parle des disciples qui le suivent, le Seigneur a donné une explication complètement différente, quand ils lui ont dit qu'ils avaient interdit à un homme, qui n'était pas associé à eux, de chasser les démons au Nom de Jésus-Christ. Ne l'en empêchez pas; car il n'y a personne qui fasse un miracle en mon Nom, puis qui aussitôt après parle mal de moi. Car celui qui n'est pas contre nous est avec nous [Marc: 38-40]. Ceci est la deuxième déclaration, selon laquelle le service au Christ n'est en aucune manière limité formellement; il peut être accepté par le Christ dans toute forme -
adopté par la Grâce  et revêtu par Lui dans son pouvoir, à un degré ou un autre. Ces deux paroles du Seigneur ne peuvent qu'avoir une signification permanente et, peut-être, est-ce maintenant qu'elles doivent être révélées dans leur pleine mesure - à un moment où, bien que dans une direction inverse, une atmosphère semblable à celle du christianisme primitif surgit.

Ceux qui ne sont pas activement unis au vrai Christ, ceux-là, par la force des choses, se révèlent contre lui. Cela est manifeste aujourd'hui avec une clarté étonnante qui prend de plus en plus un caractère de masse. Mais quant aux formes de communion avec le Christ, elles perdent de plus en plus leur caractère de successivité formelle. La communion avec le Christ, avec une force entièrement nouvelle et sans cesse croissante, est susceptible de naître de nouveau, sur n'importe quel sol! Et ainsi, il se forme un phénomène de masse, caractéristique de la fin du monde, qui sera accueilli par la neutralisation la plus décisive de la part de l'Antéchrist - un effet de neutralisation si désastreux que, comme le Seigneur Lui-même nous l'a dit, il sera prêt à hâter sa venue pour interrompre cette destruction.

Ce phénomène qui se définira de façon décisive seulement au temps de l'Antéchrist, peut néanmoins être remarqué de notre temps dans l'attraction mutuelle naturelle de tous ceux qui veulent rester avec le Christ. Ainsi, apparaît une certaine analogie contrastée de l'œcuménisme de l'Antéchrist - dans la parenté spirituelle de toutes les apparences de fidélité au Christ, partout où elles se trouvent, même dans la manifestation de l'hétérodoxie, éloignée de la plénitude de la Vérité. Que cela soit le colosse du catholicisme romain, ou quelque miette de corps écclésial dans la périphérie très éloignée de l'hétérodoxie, s'il se produit une réaction contre l'œcuménisme de l'Antéchrist sous la forme d'une défense même minimale du Christ authentique qui demeure dans ce corps ecclésiastique, alors cela ne peut que susciter la sympathie de tous les "fidèles" quelle que soit la mesure dans laquelle ils sont "orthodoxes". Et ici, bien sûr, n'est pas exclue toute formulation d'une telle unité dans la fidélité au Christ. En outre, si cette unité englobe tous les "fidèles", indépendamment de la plénitude de leur fidélité, ne naît-il pas tout à fait naturellement une lutte pour la possession générale de la plénitude de la Vérité?

Et là, une parole du Christ attire particulièrement l'attention, une parole qui, jusqu'à l'heure actuelle, est restée non révélée dans son contenu concret. Très souvent, nous entendons
dans l'Eglise les mots suivants du Sauveur: Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.[...] Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent[...] J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.[Jean 10: 9-16].

Le sens de ce qui est proclamé dans ces paroles révélées, doit-il naturellement être pertinent à l'heure actuelle, dans les conditions de l'épidémie de dégénérescence dans l'esprit de l'Antéchrist de toutes les confessions d'églises, même l'Orthodoxie? Tous ceux qui, chacun dans leur dénomination, restent courageusement avec le Christ, ainsi se séparent eux-mêmes de leur propre groupe ecclésial, qui dans son ensemble, se joint à l'Antéchrist. Et leur attraction mutuelle qui les rassemble, ne génèrent-ils pas une préparation générale pour se hisser au niveau de la plénitude de l'Orthodoxie? Et en cela, ne semble-t-il pas que se réalise exactement ce que le Christ dit du troupeau qui se révèlera, s'unissant autour d'un unique Berger?

Ainsi apparaissent deux processus contradictoires qui ne peuvent que se développer de plus en plus clairement dans le processus du déroulement de l'apostasie: d'une part, l'apparition au sein de toutes les confessions chrétiennes d'un certain noyau de "fidèles" qui sont prêts à tout endurer dans leur fidélité à leur groupe ecclésial dans sa forme originale, non corrompus par l'influence de l'Antéchrist, et dans le même temps l'apparition, complètement naturelle, avec le rapprochement, au nom de la fidélité au Christ, d'un intérêt sympathique pour le contenu de la foi de toutes les confessions ainsi rapprochées, un intérêt qui se prolongera tout aussi naturellement dans la réalisation de l'aliénation
de la plénitude du christianisme (qui est présent seulement dans l'Orthodoxie), de toutes les confessions hétérodoxes.

Ainsi, deux nouveaux phénomènes apparaissent dans l'atmosphère de l'apostasie grandissante:, l'intérêt et l'inclinaison de sympathie mutuelle pour le rapprochement de tous les côtés dans toutes les confessions chrétiennes dans la mesure où la fidélité au Christ véritable est concernée, et dans le même temps, à la suite d'une confiance mutuelle dans l'atmosphère de fidélité au Christ véritable de la part de toutes les confessions qui ont quitté la plénitude originelle du christianisme, une inclination mutuelle d'acquérir cette plénitude.

Pour définir le point de vue orthodoxe plus précisément dans ce processus d'apostasie grandissante, on peut dire que tous, aux yeux de l'Orthodoxie, sont siens, si seulement ils manifestent une fidélité, même à ce peu de christianisme authentique qu'ils reçoivent dans leur groupement ecclésial. Mais, de la part de l'Orthodoxie, plus que jamais, un effort missionnaire doit s'adresser à ces hétérodoxes pour former, à la face de l'Antéchrist, un seule troupeau et un seul Berger.*

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOX LIFE
(March 1970 issue)

*
*Je souligne!

vendredi 5 février 2016

ACATHISTE A NOTRE PERE PARMI LES SAINTS MAXIME DE TURIN (25 juin/7 juillet)



Kondakion 1
Illustre hiérarque de notre Seigneur Jésus-Christ* Tu vécus à Turin sous le règne d’Honorius et de Théodose* Tu veillas avec douceur et fermeté* Sur le troupeau des brebis raisonnables de ton diocèse* Et nous qui célébrons à présent ta sainte mémoire* Nous te louons en te disant :
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Ikos 1
Modèle de vertu et exemple de piété * Ta vie fut toute entière consacrée à Dieu* Tu étais le dispensateur de Sa Lumière* Sur la terre des vivants où tu cheminas  pieusement vers le Ciel* Emerveillés par ton passage lumineux dans l’Eglise* Nous te chantons à pleine voix :
Réjouis-toi, parvis du Royaume à venir!
Réjouis-toi, autel vivant de chasteté !
Réjouis-toi, chaire de parole édifiante !
Réjouis-toi, tour qui monte jusques aux Cieux !
Réjouis-toi, sanctuaire de charité !
Réjouis-toi, colonne de pure prière !

Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 2
Au siècle quatrième de notre ère* Tu naquis à Verceil sur la terre d’Italie* Et de ta vie nous ne connaissons* Que celle que tu menas dans l’Eglise du Christ* Pour la plus grande gloire de Dieu* Vers Lequel nous clamons : Alléluia !
Ikos 2
Tu es membre de cette grand milice des hiérarques du Christ* Dont l’existence pieuse ne se distingue jamais* De leurs œuvres de dévotion et de leurs actes de charité* C’est pourquoi emplis d’admiration nous clamons vers toi :
Réjouis-toi, missionnaire du Dieu Très Haut !
 Réjouis-toi, porche des mystères divins !
 Réjouis-toi, porte de l’ascèse chrétienne !
 Réjouis-toi, pilier de la théologie !
 Réjouis-toi, tabernacle de la vertu !
 Réjouis-toi, oratoire de pure ascèse !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 3
Elevé par tes parents dans la foi chrétienne* Tu étudias avec zèle les Saintes Ecritures* Et tu devins d’abord prêtre du Très-Haut* Accomplissant fidèlement le Saint Sacrifice de la Divine Liturgie* En chantant vers Dieu : Alléluia !
Ikos 3
Ayant par la grâce de tes qualités pastorales* Eté élevé à la dignité de hiérarque de l’Eglise* Sur la cathèdre de la bonne ville de Turin* Tu fus le Bon Pasteur dont parle l’Evangile* Ayant sans cesse le souci de la moindre de tes brebis* C’est pourquoi nous te louons en clamant:
Réjouis-toi, chandelier au sein des ténèbres !
Réjouis-toi, lampade éclairant les fidèles !
 Réjouis-toi, cierge consumé devant Dieu !
Réjouis-toi, lutrin vivant de l’Ecriture !
 Réjouis-toi, borne sur la voie de l’Eden !
 Réjouis-toi, phare qui montre le chemin !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 4
Connaisseur accompli des Ecritures* Orateur sans pareil pour l’édification des fidèles* Tu œuvras sans discontinuer dans la prière et l’ascèse* A l’avancement du Royaume de Dieu dans les âmes* En clamant sans cesse vers Lui : Alléluia !
Ikos 4
Tu fus le vêtement de ceux qui étaient nus* Le pain de la terre et du Ciel des affamés* La consolation de ceux qui pleuraient* La guérison des malades sur la terre des vivants* Le père des orphelins du Royaume exilés sur la terre* C’est pourquoi nous te chantons :
Réjouis-toi, ardente confession de foi !
 Réjouis-toi, incarnation de la piété !
 Réjouis-toi, supplication devant le Trône !
 Réjouis-toi, défense orante dans l’épreuve !
 Réjouis-toi, saint recours dans l’adversité !
 Réjouis-toi, intercession devant l’autel !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 5
Connaisseur admirable des Saints Canons de l’Eglise du Christ* Tu veillais à les garder fidèlement* Et à les appliquer dans tes actes auprès de tes brebis* Donnant le saint exemple d’une vie consacrée au Seigneur* Et les saints avec toi chantent à présent vers Dieu : Alléluia !
Ikos 5
Tu enseignas au peuple de Dieu* Les vérités ineffables de la Loi Divine* Prêchant par l’exemple de ton existence pieuse* Ce que tes paroles annonçaient dans tes nombreuses homélies* Tu fus toujours un modèle pour ceux qui t’approchaient*  Père saint que nous louons par nos chants :
Réjouis-toi, encens d’agréable fragrance !
Réjouis-toi, guide de tous les égarés !
 Réjouis-toi, ambon de la Grâce du Christ !
 Réjouis-toi, tribune de toute bonté !
 Réjouis-toi, dôme de la prédication !
 Réjouis-toi, pilote de la nef sacrée !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 6
Tu luttas pour éradiquer le paganisme* Et tu veillas à ce que le syncrétisme soit éliminé* Afin que la pure doctrine orthodoxe de l’Eglise* Prévale sur tout ce qui pourrait la corrompre* Et les Pères de l’Eglise clamèrent avec toi vers Dieu : Alléluia ! 
Ikos 6
Lorsque ta ville de Turin menacée par des hordes barbares* Servit de refuge aux populations des campagnes en fuite* Tu exhortas tes ouailles à toujours se comporter * En dignes disciples de notre Sauveur dans la charité* C’est pourquoi nous te chantons :
 Réjouis-toi, pasteur de toutes les brebis !
 Réjouis-toi, gardien des âmes en danger !
Réjouis-toi, protection dans l’adversité !
Réjouis-toi, asile au milieu des épreuves !
Réjouis-toi, abri du Ciel sur cette terre !
Réjouis-toi, foyer ardent du pur Amour !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 7
Le christianisme de ton temps* Etait surtout présent dans les cités* Tu œuvras avec zèle pour le Christ* Afin que la Bonne Nouvelle de l’Evangile* Atteigne les campagnes et leurs habitants* Alors le peuple des croyants entra dans la nef de l’Eglise en disant : Alléluia !
Ikos 7
Tu écrivis de nombreuses homélies* Expliquant d’une manière remarquablement claire* Les diverses fêtes de notre Seigneur Jésus-Christ* Et le sens des sacrements salvifiques de l’Eglise* Pour l’édification des âmes de tes fidèles* Et nous te louons en te disant :
Réjouis-toi, moissonneur dans les champs du Christ !
Réjouis-toi, jardinier des âmes chrétiennes !
Réjouis-toi, treille de la vigne divine !
Réjouis-toi, verger des purs fruits de l’ascèse !
Réjouis-toi, serre de la parole ardente !
Réjouis-toi, jardin fleuri des homélies !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 8
Ta parole fut lumineuse comme celle du Christ* Dont elle était le fidèle reflet * Les saints du Ciel et de la terre se réjouirent* En t’entendant dire dans l’une de tes homélies* La clarté que répand la joie du Seigneur est éternelle* Le Christ nous illuminait hier* Aujourd’hui encore resplendit Sa Lumière* Et nous à présent nous remercions Dieu en disant : Alléluia !
Ikos 8
Tu fus un orateur particulièrement habile* Mais tes paroles étaient toujours étayées* Par tes actes insignes d’amour et de charité* Car tu appliquais dans ta vie* Les leçons d’Evangile que tu donnais à tes ouailles* C’est pourquoi nous te chantons à présent:
Réjouis-toi, bel ostensoir de la Parole !
Réjouis-toi, catéchèse incarnée dans l’action !
Réjouis-toi, livre ouvert du Saint Evangile !
Réjouis-toi, liturge et servant du Seigneur !
Réjouis-toi, pierre d’autel et pierre d’angle !
Réjouis-toi, calice des enseignements !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 9
Tu avais une haute conception du devoir épiscopal et tu clamas* Comme l’abeille les évêques observent la chasteté du corps* ils offrent la nourriture de la vie céleste* Ils utilisent le dard de la loi* Ils sont purs pour sanctifier* Doux pour restaurer et sévères pour punir* Hiérarque admirable nous louons Dieu avec toi en chantant: Alléluia !
Ikos 9
Tu n’hésitas jamais à stigmatiser les brebis de ton troupeau* Qui oublieuses de leur vocation céleste* Et du redoutable Jugement à venir* Profitaient du malheur de leur prochain* Tu les remis sur le droit chemin par tes paroles de pasteur* Et nous te disons :
Réjouis-toi, contempteur du paganisme !
Réjouis-toi, éradicateur des erreurs !
Réjouis-toi, éducateur des pieux chrétiens !
Réjouis-toi, bon maître de la vie dévote !
Réjouis-toi, virtuose de l’homélie !
Réjouis-toi, enseignant de l’Orthodoxie !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 10
Scribe infatigable du Royaume à venir* Tu écrivis de nombreuses  homélies* Pour paver le chemin des chrétiens de tous les temps* De bornes lumineuses dans le monde des vivants* Donnant aux âmes des pieux chrétiens * Un avant-goût de la beauté de la vie à venir * Et ils chantent maintenant vers Dieu : Alléluia !
Ikos 10
Tes larges connaissances et ton incessante célébration liturgique* Te firent donner de subtiles interprétations des sacrements de l’Eglise* Et tu éclairas par ton savoir la pratique du culte orthodoxe* Emerveillés par ta science des choses divines* Nous te louons ainsi :
Réjouis-toi, lumière éclairant les fidèles !
Réjouis-toi, rayonnement de l’Evangile !
Réjouis-toi, baume sur les plaies de ce monde !
Réjouis-toi, passerelle entre l’homme et Dieu !
Réjouis-toi, secours au milieu des épreuves !
Réjouis-toi, portail mystique d’oraison !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 11
Qui d’autre que toi Père saint* Sut dire aussi justement la beauté du Christianisme* Et exalter la ferveur des fidèles en disant* Oui le Christ est notre aujourd’hui* Splendeur vivante et sans déclin* Il ne cesse d’embraser le monde qu’Il porte* Et ce flamboiement éternel semble n’être qu’un jour* L’écho de tes homélies résonne en nous* Tandis que nous crions vers Dieu : Alléluia !
Ikos 11
En l’an de Grâce 451* Tu participas comme évêque au Concile de Milan* Et en 465 à celui de Rome* Honneur insigne dû à ton âge vénérable et à ta valeur* Tu fus mentionné immédiatement* Après le pieux hiérarque du siège de Rome* Et tu revins dans ta bonne ville pour y naître au Ciel* Serviteur admirable du Maître Saint nous te chantons :
Réjouis-toi, sentinelle à l’orée du Ciel !
Réjouis-toi, soldat de l’armée du Seigneur !
Réjouis-toi, stratège de l’Orthodoxie !
Réjouis-toi, bouclier de la foi en Christ !
Réjouis-toi, barrière contre l’hérésie !
Réjouis-toi, gardien des dogmes salvifiques !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 12
Ta belle vie en Christ fut exempte de reproches* Tu fus le fidèle serviteur de l’Ecriture* Le Bon Samaritain et l’économe avisé de l’Evangile* Tu fis fructifier le talent que te donna le Seigneur* Et nous chantons avec toi vers Dieu : Alléluia !
Ikos 12
Au terme d’une vie exemplaire de piété et de service*  Saint patron de la ville de Turin* Dans la paix du Christ et la prière fervente* Tu rendis au Dieu de bonté ton âme bénigne* Et tu rejoignis le Royaume Céleste* Où l’on chante ainsi tes louanges :
Réjouis-toi, pèlerin en route vers le Ciel !
Réjouis-toi, rayon du Soleil de Justice !
Réjouis-toi, astre au firmament de l’Eglise !
Réjouis-toi, disciple parfait du Seigneur !
Réjouis-toi, chemin qui mène au Paradis !
Réjouis-toi, écho de la Grâce  sur terre!
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
Kondakion 13
Hiérarque admirable du Christ sur la terre des vivants* Pasteur sublime au bercail de l’Eglise* Ta vie fut un long pèlerinage  vers le Royaume* Au service des fidèles de ta ville épiscopale* Qui s’écrient joyeusement à présent avec toi* Vers le Dieu d’Amour et de compassion : Alléluia ! (Ce kondakion est lu trois fois !)
Ikos 1
Modèle de vertu et exemple de piété * Ta vie fut toute entière consacrée à Dieu* Tu étais le dispensateur de Sa Lumière* Sur la terre des vivants où tu cheminas  pieusement vers le Ciel* Emerveillés par ton passage lumineux dans l’Eglise* Nous te chantons à pleine voix :
Réjouis-toi, parvis du Royaume à venir!
Réjouis-toi, autel vivant de chasteté !
Réjouis-toi, chaire de parole édifiante !
Réjouis-toi, tour qui monte jusques aux Cieux !
Réjouis-toi, sanctuaire de charité !
Réjouis-toi, colonne de pure prière !
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !


Kondakion 1
Illustre hiérarque de notre Seigneur Jésus-Christ* Tu vécus à Turin sous le règne d’Honorius et de Théodose* Tu veillas avec douceur et fermeté* Sur le troupeau des brebis raisonnables de ton diocèse* Et nous qui célébrons à présent ta sainte mémoire* Nous te louons en te disant :
Réjouis-toi, ô saint Maxime de Turin !
*
PRIERE A NOTRE PERE PARMI LES SAINTS
MAXIME DE TURIN
Saint Maxime de Turin* Hiérarque admirable du Christ* Toi qui ne vécus que pour mener tes fidèles* Sur la Voie orthodoxe du Royaume des Cieux* Intercède pour nous auprès du Dieu de miséricorde* Pour que nous puissions à notre faible mesure imiter ton pieux exemple* Et que nous soyons dignes de te rejoindre un jour* En Paradis où ne cesse la louange du Père et du Fils et du Saint Esprit* Dans les siècles des siècles* Amen !
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Acathiste composé pour la gloire de Dieu
Et de Son saint hiérarque
Maxime de Turin
Par
Claude Lopez-Ginisty
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Fin et gloire à l’Indivisible
Trinité !

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