"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 19 juin 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



6/19 juin
PENTECOTE

Lectures : Actes II, 1-11 / Jn. VII, 35-52 ; VIII, 12

Tropaire, ton 8

Благослове́нъ ecи́ Xpисте́ Бо́же на́шъ, и́же прему́дры ловцы́ явле́й, низпосла́въ и́мъ Дýxa Свята́го, и тѣ́ми уловле́й вселе́нную, Человѣколю́бче, сла́ва Тебѣ́.
Béni es-Tu Christ notre Dieu, qui a rendu très-sages les pêcheurs, leur envoyant le Saint-Esprit, et qui par eux, a pris au filet l’univers, Ami des hommes, gloire à Toi !


Kondakion, ton 8

Егда́ снизше́дъ язы́ки слія́, раздѣля́ше язы́ки Вы́шній : егда́ же о́гненныя язы́ки раздaя́ше, въ соедине́ніе вся́ призва́, и coгла́сно cла́вимъ Всесвята́го Ду́ха.
Lorsque Tu descendis en confondant les langues, ô Très-Haut, Tu divisas les peuples, lorsque Tu distribuas les langues de feu, Tu appelas tous les hommes à l’unité, et tous d’une seule voix, nous glorifions le Très-Saint Esprit !

VÊPRES DE LA GÉNUFLEXION

Après la Liturgie, on célèbre les vêpres de la génuflexion qui, étant dédiés au Saint-Esprit, constituent une prière pour le renouvellement en nous de la grâce qui vient de Lui, comme cela convient le jour où l’Esprit Saint fut accordé aux apôtres. L’année liturgique ne connaît pas de vêpres plus émouvantes. Nous reproduisons ci-dessous les trois prières principales de cet office, qui sont lues après le prokimenon (« Quel Dieu est grand comme notre Dieu »). Après chacune de ces prières est ajoutée une oraison, plus courte, que nous ne pouvons reproduire ici, faute de place.

PREMIÈRE PRIÈRE : adressée à Dieu le Père. En raison de l’événement qui est fêté, elle demande que soient accordées aux fidèles la rémission des péchés, l’aide de la Grâce et l’entrée dans le Royaume des cieux.
Seigneur immaculé, sans souillure, sans commencement, invisible, incompréhensible, insondable, immuable, insurpassable, incommensurable, longanime ; Toi qui seul possèdes l’immortalité, qui vis dans la lumière inaccessible, qui fis le ciel et la terre, la mer et tout ce qui y fut créé; qui accordes à tous leurs demandes avant qu’elles ne soient formulées ; nous Te prions et T’implorons, Maître qui aimes les hommes, Père de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui pour nous hommes et notre salut descendit des cieux et s’incarna de l’Esprit Saint et de Marie la toujours-vierge et très glorieuse Mère de Dieu ; Lui qui d’abord enseigna par les paroles et qui montra ensuite par les actes, lorsqu’Il souffrit la Passion salvatrice, nous accordant à nous Tes serviteurs humbles, pécheurs et indignes, un exemple pour T’offrir des supplications en courbant la nuque et en fléchissant les genoux1 pour nos propres péchés et l’ignorance du peuple2. Toi donc, qui es plein de miséricorde et qui aimes les hommes, écoute-nous quel que soit le jour où nous T’invoquons, particulièrement en ce jour de la Pentecôte en lequel, après que notre Seigneur Jésus-Christ fut monté aux cieux et se fut assis à Ta droite, Toi Dieu et Père, faisant descendre sur Ses saints disciples et apôtres  le Saint Esprit, qui reposa sur chacun d’entre eux. Ils furent alors remplis de Sa Grâce inépuisable, dirent en d’autres langues Tes merveilles et prophétisèrent. Maintenant donc, nous Te prions, écoute-nous et souviens-toi de nous, humbles et condamnés, et fais revenir nos âmes de captivité, Toi dont la propre compassion prie pour nous. Reçois-nous, qui nous prosternons devant Toi et nous écrions : « nous avons péché ». A Toi nous fûmes confiés dès le sein de notre mère, depuis lors Tu es notre Dieu ; mais comme nos jours se sont évanouis dans la vanité, nous avons été dépouillés de Ton aide et privés de toute justification. Toutefois, confiants en Ta miséricorde, nous nous écrions : ne Te souviens pas des péchés de notre jeunesse et de notre ignorance.  Purifie-nous de nos péchés cachés, ne nous rejette pas au temps de notre vieillesse, ne nous abandonne pas lorsque nos forces déclineront ; avant notre retour en terre, rends-nous dignes de revenir vers Toi et dirige Ton attention vers nous, par Ta bienveillance et Ta Grâce. Mesure par Ta compassion nos iniquités ; oppose à la multitude de nos péchés l’abîme de Ta miséricorde ; regarde depuis Ta sainte hauteur Ton peuple ici présent, qui attend de Toi abondante miséricorde. Visite-nous dans Ta bonté, délivre-nous de l’oppression du diable, affermis notre vie par Tes lois saintes et sacrées. Confie Ton peuple à un fidèle ange gardien 3; rassemble-nous tous dans Ton Royaume, accorde le pardon à ceux qui espèrent en Toi ; à eux comme à nous remets les péchés ; purifie-nous par l’action du Saint-Esprit ; détruis les entreprises de l’ennemi contre nous.

DEUXIÈME PRIÈRE : cette prière est adressée au Fils de Dieu et demande que nous soit accordé l’Esprit Saint, afin qu’Il nous aide dans la vie morale ; elle demande en général que nos prières soient exaucées par Dieu, que nous soient accordées la rémission des péchés et l’aide Divine.
Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, qui aux hommes donnas Ta paix, accordant  le don du Très-Saint Esprit aux fidèles, alors que Tu vivais parmi nous, le laissant tel un héritage qui ne nous sera pas enlevé, faisant descendre en ce jour cette grâce de façon particulièrement manifeste sur Tes disciples et apôtres, fortifiant leurs lèvres par des langues de feu, par lesquelles nous, tout le genre humain, – chacun dans sa propre langue - avons reçu et entendu la connaissance de Dieu, avons été illuminés par la Lumière de l’Esprit, sommes sortis de l’égarement comme des ténèbres et, par le partage et l’action surnaturelle des langues sensibles et de feu, avons appris la foi en Toi et avons été illuminés pour Te confesser Dieu avec le Père et le Saint-Esprit en une seule Divinité, force et puissance. Toi donc, éclat du Père, empreinte immuable et inaltérable de Son essence et de Sa nature, la source du salut et de la grâce, ouvre-moi aussi qui suis pécheur, les lèvres, et apprends-moi comment et pour qui il convient de prier. Tu connais la multitude de mes péchés, mais Ta miséricorde vaincra leur immensité. Et voilà que je me tiens devant Toi avec crainte, déversant le désespoir de mon âme dans l’océan de Ta miséricorde ; dirige ma vie, Toi qui diriges d’une seule parole toute la création par la puissance ineffable de Ta sagesse, Toi le havre paisible de ceux qui sont agités par la tempête, et fais-moi connaître la voie où je cheminerai. Donne l’esprit de sagesse à  mes pensées, accordant l’Esprit de raison à mon esprit insensé, couvre mes œuvres de l’Esprit de Ta crainte ; renouvelle en mes entrailles l’esprit de droiture, et affermis par l’Esprit souverain l’instabilité de mes pensées, afin que, conduit par Ton Esprit bon vers ce qui est utile, je sois rendu digne d’accomplir chaque jour Tes commandements et de me rappeler toujours Ta glorieuse Parousie, lors de laquelle seront scrutés nos actes. Et ne permets pas que nous soyons tous séduits par les biens corrompus de ce monde, mais renforce-nous dans le désir de recevoir les trésors à venir. Tu as dit, ô Maître : celui qui demandera quoi que ce soit en Ton nom, il le recevra sans faute de la part de Ton Père et Dieu coéternel. Aussi, moi qui suis pécheur, lors de la venue de Ton Saint-Esprit, je supplie Ta bonté : ce que j’ai demandé, accorde-le-moi en vue du salut. Oui, Seigneur, Toi qui accordes largement tout bienfait, car Tu donnes avec surabondance ce que nous demandons, Tu es compatissant et miséricordieux, Toi qui sans péché pris part à notre chair, incline-Toi vers ceux qui fléchissent le genou devant Toi, qui t’es fait propitiation pour nos péchés. Donne, Seigneur, Tes largesses à Ton peuple, écoute-nous depuis ton ciel saint. Sanctifie-nous par la puissance de Ta droite salvatrice, couvre-nous à l’ombre de Ton aile, ne méprise pas l’œuvre de Ta main ; nous péchons contre Toi seul, mais nous ne servons aussi que Toi. Nous ne saurions, ô Maître, nous prosterner devant un dieu étranger, ni étendre nos mains vers un autre dieu. Remets-nous nos fautes et, recevant nos supplications à genoux, tends vers nous une main secourable, accepte la prière de nous tous comme un encens agréable, montant devant Ton Royaume surpassant toute bonté.

TROISIÈME PRIÈRE : cette prière est également adressée au Fils de Dieu, elle demande le repos des âmes des défunts.
Source intarissable, vive et lumineuse, force créatrice coéternelle au Père, qui a magnifiquement accompli toute l’économie du salut des mortels, Christ notre Dieu, ayant brisé les liens indestructibles de la mort et les verrous de l’enfer, terrassé la multitude des esprits mauvais, T’étant offert pour nous en victime sans tache, donnant en sacrifice Ton Corps immaculé, non touché ni atteint par aucun péché, et nous accordant par cet acte sacré redoutable et ineffable la vie éternelle ; Toi qui es descendu aux enfers, as brisé les verrous éternels et indiquas le chemin du retour à ceux qui étaient assis dans les ténèbres ; Toi qui as saisi à l’hameçon de la sagesse divine le dragon qui est cause première du mal et qui se trouve dans les profondeurs, qui le lias avec les chaînes des ténèbres dans les abîmes profonds et, par Ta puissance infinie, l’enferma dans  le feu inextinguible et les ténèbres extérieures : Sagesse illustre du Père, qui te montras comme l’assistance de ceux qui sont opprimés, illuminant ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, Toi, Fils bien-aimé du Père Très-Haut, Lumière éternelle de la Lumière éternelle, Soleil de justice, écoute-nous qui Te prions, et donne le repos aux âmes de nos pères et frères qui se sont endormis auparavant, à nos autres parents selon la chair et de tous les nôtres selon la foi, dont nous faisons maintenant mémoire, puisque Tu as le pouvoir sur tous, et Tu tiens dans Ta main tous les confins de la terre. Maître Tout-Puissant, Dieu des pères et Seigneur de miséricorde, Créateur de la race des mortels comme de celle des immortels et de toute nature humaine, qui est créée puis se désintègre, (Créateur) de la vie comme du trépas, de notre séjour ici et de notre passage dans l’au-delà, Toi qui mesures les années pour les vivants et fixe le temps de la mort, qui fais descendre aux enfers et qui en fais remonter, qui lies par la maladie et qui rétablis les forces, Toi qui ordonnances les choses présentes avec utilité et dirige les futures pour notre avantage, Toi qui réjouis par l’espoir de la Résurrection ceux qui sont blessés par l’aiguillon de la mort ! Toi-même, Maître de tous, Dieu notre Sauveur, espoir de toutes les extrémités de la terre et de ceux qui se trouvent loin sur mer, Toi qui en ce jour dernier, grand et salvifique de la fête de la Pentecôte, a révélé le mystère de la Trinité, sainte, consubstantielle, coéternelle, indivisible et sans confusion, répandant la venue et la manifestation de Ton Saint et vivifiant Esprit sous la forme de langues de feu sur Tes saints apôtres, les instituant annonciateurs de notre pieuse foi, et les faisant confesseurs et prédicateurs de la véritable Théologie. Toi qui en cette fête toute-parfaite et salvatrice as daigné recevoir les supplications dans la prière pour ceux qui sont retenus dans les enfers, nous donnant le grand espoir que leur soient envoyés le soulagement de leurs tourments et la consolation qui viennent de Toi ! Écoute-nous, Tes humbles serviteurs qui Te prient, donne le repos aux âmes de Tes serviteurs défunts, dans le lieu de lumière, dans le lieu verdoyant, dans le lieu de rafraîchissement, d’où se sont éloignés toute souffrance, toute affliction et soupir, place leur esprit dans les demeures des justes et rends-les dignes de la paix et du soulagement, car ce ne sont pas les morts qui Te loueront, Seigneur, ni ceux qui sont en enfer, qui oseront Te confesser, mais ce sont nous les vivants qui Te bénissons et Te supplions et T’offrons les prières et des sacrifices de purification pour leurs âmes. 



1 cf. prière de notre Seigneur à Gethsémani
2 cela signifie que les péchés du prêtre sont plus conscients que ceux du peuple
3 chaque peuple a un ange gardien (cf. Daniel 10,13-20)

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