"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 22 novembre 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


9/22 novembre
25ème dimanche après la Pentecôte

Saint Nectaire d'Égine, métropolite de la Pentapole, thaumaturge (1920) ; saints Onésiphore et Porphyre, martyrs (vers 310) ; sainte Matrone, moniale à Constantinople (vers 492) ; saint Antoine, martyr en Syrie ; saints Claude, Castor, Symphorien et Nicostrate, martyrs en Pannonie (IVème s.) ; saint Alexandre, martyr à Thessalonique (IVème s.) ; saint Jean Colobos (Vème s.) ; sainte Eustolie (610) et sainte Sopatra (vers 625), moniales à Constantinople ; sainte Théoctiste, ermite dans l'île de Mitylène (881) ; saint Onésiphore des Grottes de Kiev (1148) ; saints néo-martyrs de Russie : Parthène, évêque d’Ananievsk, Constantin (Tcherepanov), Démètre (Rousinov), Nesto (Panine), Théodore (Tchitchkanov), Constantin (Nemechaïev), Victor (Klimov), Élie (Rylko), Paul (Anisimov), prêtres, Joseph (Stchensnovitch), diacre et Alexis (Zadvornov), moine (1937). Icône de la Mère de Dieu « qui exauce rapidement ».

Lectures : Eph. IV, 1–6. Lc. VIII, 41–56. Icône de la Mère de Dieu: Флп. II, 5–11. Лк. X, 38–42; XI, 27–28.
VIE DE ST NECTAIRE D’ÉGINE[1]
N
otre saint Père Nectaire, appelé en Grèce « le saint de notre siècle », naquit le ler octobre 1846, à Sélybrie, en Thrace. Nommé Anastase au saint baptême, il montra dès son enfance une grande piété et un goût profond pour l’étude. Comme sa mère lui apprenait le Psaume 50, il aimait à répéter le verset : J’enseignerai tes voies aux pécheurs… (Ps 50, 15). Après avoir reçu l’enseignement élémentaire dans sa patrie, il fut envoyé par ses parents à Constantinople afin d’y compléter son éducation, tout en travaillant comme employé dans un magasin. À l’âge de vingt ans, il quitta Constantinople pour devenir instituteur dans l’île de Chio. Il y encourageait avec zèle la jeunesse et les villageois à la piété et aux œuvres de la vertu, non seulement par ses paroles, mais surtout par l’exemple même de sa vie d’ascèse et de prière. Le 7 novembre 1876, il devint moine sous le nom de Lazare, dans le célèbre monastère de Néa-Moni, et fut ordonné diacre un an après sa profession monastique. Grâce à la générosité d’un pieux habitant de l’île, puis à la protection du patriarche d’Alexandrie, il put parachever ses études à Athènes et obtenir le diplôme de la faculté de Théologie. En 1885, il gagna Alexandrie, où il fut bientôt ordonné prêtre, puis consacré évêque de la Pentapole. Prédicateur et secrétaire patriarcal, il fut affecté à l’église Saint-Nicolas au Caire, en tant que représentant du patriarche. L’amour et l’admiration que nourrissait le peuple à son égard, en raison de son humilité et de son zèle apostolique, tournèrent pourtant à son désavantage. À l’instigation du diable, certains membres du patriarcat, jaloux de ses succès, le calomnièrent, en disant qu’il cherchait à s’emparer du trône patriarcal d’Alexandrie. Comme le saint ne cherchait pas à se justifier et mettait sa confiance dans la promesse du Christ qui a dit : Bienheureux serez-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on vous calomniera de toute manière à cause de moi… (Mt 5, 11), il fut chassé. Il s’embarqua alors pour Athènes, où il se retrouva seul, ignoré, méprisé, et manquant même du pain quotidien, car il ne savait rien garder pour lui-même et distribuait aux pauvres ses maigres ressources. Abandonnant son projet initial de se retirer au Mont Athos, le saint assuma la charge de prédicateur pendant quelques années (1891-1894), puis fut nommé directeur de l’École Ecclésiastique Rizarios, établissement destiné à la formation des futurs prêtres. Sa profonde connaissance de l’Écriture, des saints Pères et même des sciences profanes, ainsi que son autorité pleine de douceur dans la direction des hommes, lui permirent de donner rapidement à cette institution une haute qualité intellectuelle et morale. Le saint hiérarque se chargeait de la direction et des leçons de Pastorale, mais il n’en cessait pas pour autant de suivre le programme d’ascèse, de méditation et de prière d’un moine, en y ajoutant les fonctions de prédication et la célébration régulière des saints Mystères, au sein de l’école et dans la région d’Athènes. Le saint gardait pourtant un amour brûlant pour la quiétude et la paix de la vie monastique, aussi profita-t-il du désir exprimé par un certain nombre de ses filles spirituelles pour se retirer et fonder un monastère féminin dans l’île d’Égine (entre 1904 et 1907), où il s’installa en 1908. Le saint dépensait sans compter ses forces physiques et spirituelles pour l’installation des bâtiments, pour la célébration des offices et pour la direction spirituelle des moniales. On le voyait souvent travailler au jardin, vêtu d’une misérable soutane, ou même réparer les chaussures des moniales. Et lorsqu’il disparaissait pour de longues heures, on devinait qu’il s’était enfermé dans sa cellule pour élever son intelligence vers Dieu. La réputation de ses vertus et des grâces que Dieu lui avait accordées se répandit dans la région, et les fidèles venaient vers lui. Il guérit de nombreux laïcs et des moniales des maux qui les affligeaient, et fit venir la pluie sur l’île qui souffrait de la sécheresse. Il soulageait, consolait, encourageait, se faisait tout pour tous. Il était familier des saints et de la Mère de Dieu, et ceux-ci lui apparaissaient fréquemment pendant la Divine Liturgie ou dans sa cellule. Malgré les difficultés de la période qui suivit la Première Guerre mondiale, il interdisait strictement à ses moniales de mettre quoique ce fût en réserve pour leur nourriture, et leur ordonna même de distribuer leurs surplus aux pauvres, en se confiant au jour le jour à la miséricorde de Dieu. En plus de toutes ces tâches, saint Nectaire trouvait le temps de rédiger un grand nombre d’ouvrages de théologie, de morale, d’histoire de l’Église pour la confirmation de l’Église dans la tradition des saints Pères, alors souvent ignorée en Grèce du fait des influences occidentales. Le bienheureux eut encore à souffrir calomnies et injustes accusations sur son monastère, de la part de certains membres de la hiérarchie. Il supporta ces dernières épreuves avec la patience du Christ, sans murmure ni révolte. C’est alors qu’il fut atteint d’une douloureuse maladie pendant plus d’un an et demi. Il rendait grâce à Dieu de l’éprouver ainsi et s’efforça de garder son mal secret jusqu’aux tout derniers temps qui précédèrent sa mort. Après un dernier pèlerinage auprès d’une icône de la Mère de Dieu, située non loin du monastère, il annonça à ses disciples son prochain départ pour le Ciel. Quelques jours passèrent et il dut être transféré dans un hôpital d’Athènes, où, après cinquante jours de souffrances qu’il supporta avec une patience qui édifiait tous ceux qui l’approchaient, il remit en paix son âme à Dieu, le 8 novembre 1920. Mais Dieu lui a rendu gloire et, dès son repos, les miracles ont abondé et abondent quotidiennement jusqu’à ce jour pour ceux qui approchent avec foi de ses reliques ou qui se confient à sa puissante intercession. Le corps de saint Nectaire resta miraculeusement exempt de corruption pendant plus de vingt ans, dégageant un parfum céleste et délicat. En 1953, lorsqu’il fut finalement décomposé, on procéda à la translation de ses reliques et l’on put alors constater que le même parfum s’en dégageait puissamment. Depuis lors, le récit de ses miracles ne cesse d’être écrit chaque jour. Son tombeau, à Égine, est devenu un des pèlerinages les plus fréquentés de Grèce.
Tropaire du dimanche du 8è ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
Du haut des cieux, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au tombeau afin de nous libérer des passions : ô notre vie et notre résurrection, Seigneur, gloire à Toi !
Tropaire des saints martyrs Onésiphore et Porphyre, ton 4
Му́ченицы Твои́, Го́́споди, во страда́нiихъ свои́хъ вѣнцы́ прiя́ша нетлѣ́нныя отъ Тебе́, Бо́га на́шего, иму́ще бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́ша, сокруши́ша и де́моновъ немощны́я де́рзости. Тѣ́хъ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
Tes martyrs, Seigneur, par leur combat, ont reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, ils ont terrassé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ, sauve nos âmes.
Tropaire de saint Nectaire d’Égine, ton 1
Сили́врiи о́трасль и Эги́ны храни́теля*, въ послѣ́дняя лѣ́та я́вльшагося*, добродѣ́тели дру́га и́скренняго*, Некта́рiя почти́мъ вѣ́рнiи*, я́ко боже́ственнаго служи́теля Христо́ва*: то́читъ бо цѣльбы́ многоразли́чныя благочéстно вопiю́щимъ*. Сла́ва Просла́вльщему тя́ Христу́*, сла́́ва Да́вшему ти́ чудес́ъ благода́ть*, сла́ва Дѣ́йствующему тобо́ю всѣ́мъ исцѣле́нiя.
Fidèles, honorons le fils de la Sélybrie, le protecteur d’Égine, la colonne de l’Orthodoxie, l’ami véritable de la vertu, Nectaire, le serviteur inspiré du Christ apparu en ces derniers temps ; de lui jaillissent toutes sortes de guérisons pour ceux qui chantent avec piété : gloire au Christ qui t’a glorifié, gloire à Celui qui t’a fait thaumaturge, gloire à Celui qui par toi fit des merveilles, gloire à Celui qui par toi accorde à tous la guérison.
Kondakion des saints martyrs Onésiphore et Porphyre, ton 2
Му́ченикъ дво́ица, пострада́вше крѣ́пко, вра́жiю горды́ню на зе́млю низложи́сте, озари́вшеся благода́тiю несозда́нныя Тро́ицы, сла́внiи Онiсíфоре и Порфи́рiе, моли́теся непреста́нно о всѣ́хъ на́съ.
Les Martyrs qui ont souffert durement ont précipité sur le sol l'arrogance de l'ennemi, étant éclairés par la grâce de la Trinité incréée, glorieux Onésiphore et Porphyre priez sans cesse pour nous tous.

Kondakion de saint Nectaire d’Égine, ton 8
Правосла́вiя звѣзду́ новосвѣ́тлую* и Це́ркве новозда́нное огражде́нiе воспои́мъ въ весе́лiи серде́чнемъ:* просла́вленъ бо Ду́ха дѣ́йствомъ*, исцѣле́нiй то́читъ благода́ть незави́стную вопiю́щимъ:* Ра́дуйся, о́тче Некта́рiе.
L’astre de l’Orthodoxie qui a brillé récemment, le rempart de l’Église nouvellement édifié, chantons-le dans l’allégresse de notre cœur ; glorifié par la puissance de l’Esprit Très-Saint, il fait sourdre l’inépuisable grâce des guérisons sur ceux qui chantent : réjouis-toi, Père Nectaire.
Kondakion du dimanche du 8è ton
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du Tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les limites du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux. 


HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
Mais comment marcherons-nous d'une manière digne ? Si nous marchons « en toute humilité ». Celui qui marche ainsi, marche dignement : voilà le principe de toute vertu.. Si tu es humble, et que tu songes à la manière dont a été, opéré ton salut, ce souvenir est pour toi une incitation à la vertu : tu ne songes plus à tirer vanité des chaînes, ni des choses mêmes que j'ai dites ; mais, instruit que tout vient de la grâce, tu sais rentrer en toi-même. Celui qui est humble, est capable de devenir un serviteur plein de reconnaissance et de gratitude... « Qu'as-tu, dit Paul, que tu n'aies « reçu ? » Et écoutez-le dire encore : « Plus qu'eux tous, j'ai travaillé, non pas moi , toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi ». (I Cor. IV, 7, et XV, l0.) « Avec toute humilité », non pas seulement en paroles, ni en actions seulement, mais tout à la fois dans les démarches et dans les discours; et pas davantage, humble vis-à-vis de l’un, confiant avec l'autre : sois humble avec tous, amis ou ennemis, petits ou grands : voilà l'humilité. 





[1] D’après le Synaxaire du P. Macaire de Simonos Petras (version abrégée)

Aucun commentaire: