"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 31 août 2015

Témoignage de l'archimandrite Irenei (Steenberg) sur saint Jean de Changhaï



Archimandrite Irenei (Steenberg) at Sretensky Seminary

St. John Maximovitch


Vous officiez à San Francisco en l'église de l'orphelinat où saint Jean (Maximovitch) vécut, et là dans la ville, vous avez ses reliques et sa Mantia. Pourriez-vous nous dire un peu plus sur la vie avec saint Jean, sa présence, son influence?

-La première chose que je dirais à propos de la vie avec saint Jean (comme je vois nos vies à San Francisco) est qu'il est immédiatement tangible. Quand on se tient devant les reliques de saint Jean, ses reliques incorruptibles qui sont dans la cathédrale de la Sainte Mère de Dieu, Joie de tous les affligés, on sait qu'on se trouve en présence d'un saint vivant. Quand on marche dans sa kellia [cellule], où il a vécu, et qu'on voit cette petite chambre, on n'est pas seulement impressionné par la petitesse ou la simplicité de celle-ci. On sent saint Jean là, debout avec vous. Je pense que chacun d'entre nous qui a la bénédiction de servir à San Francisco, dans ces nombreux lieux associés à sa vie, la nouvelle cathédrale, à Saint-Tikhon, dans la vieille cathédrale, dans nos nombreuses autres paroisses où il officia: la paroisse de Kazan, la paroisse Saint-Serge et d'autres encore, nous sommes tous bénis avec ce sentiment tangible que nous marchons ensemble avec ce saint.

Je dois dire, personnellement, que d'une part c'est immensément inspirant et encourageant, et d'autre part, cela [me] condamne profondément. Chaque jour, j'entre dans la petite église de Saint-Tikhon, qui est une église de maison où vécut saint Jean, où était l'orphelinat, où est sa kellia. 

Chaque jour, j'entre par cette porte ordinaire dans ce qui ressemble à tout autre bâtiment de la rue, et aussitôt, je ressens la présence de ce saint; et je dois dire que tous les jours, je me sens comme s'il me condamne pieusement pour ma profonde faiblesse dans ma propre vie pastorale, pour mon laxisme en tant que chrétien. 

Je ne dis pas qu'il me condamne comme le ferait un juge cruel, mais comme un père aimant. Vivre dans la présence d'un saint qui était un ascète profond, qui fit des miracles dans sa propre vie (ses miracles n'ont pas commencé après sa mort; ce fut un faiseur de miracles pendant des décennies avant qu'il ne quitte cette vie à servir dans la même Église comme un homme qui pouvait guérir les malades, qui ramena les gens des portes de la mort, qui par ses intercessions et sa bénédiction fit donner naissance à celles qui étaient stériles) on ne peut pas s'empêcher de se tenir dans la présence de cet héritage et de se sentir tout à fait indigne de la vocation chrétienne, de la vie pastorale. 

"Qu'ai-je fait de ma vie? Que suis-je en train de faire? Où est mon repentir? Où est mon dévouement?"

Telles sont les questions que vivre en sa présence me font me poser. Peut-être que les gens de plus grande stature spirituelle ne se posent pas ces questions; mais se les poser, est la source d'inspiration pour, je l'espère, une foi toujours plus profonde et un zèle plus profond. 

Quand je suis dans cette petite église et que je me trouve mon esprit errant à la troisième heure de la Vigile, et tout à coup je me rends compte que je suis debout, littéralement, à l'endroit où saint Jean se tenait pendant la septième ou la huitième heure de ses vigiles, alors on se surprend au milieu de ses pensées et l'on pense, "Je devrais vraiment être plus attentif. Je peux faire mieux."

Nous avons tous les miracles de saint Jean, et ils sont une source d'inspiration continue. Nous les voyons tous les jours. Mais à un niveau personnel la dimension la plus influente de son héritage est son exemple qui nous enseigne que l'on peut faire mieux dans la vie chrétienne. 

"Si tu le veux vraiment, tu peux guérir les malades. Si tu le veux vraiment, tu peux voir dans le cœur des autres." Voilà ce que je l'entends me chuchoter, pour nous tous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

« C’est un professeur de marxisme qui m’a fait découvrir l’Orthodoxie ! » Une interview de l’archiprêtre Jivko Panev sur le site d’information orthodoxe russe Pravmir

sur orthodoxie.com

L’archiprêtre Jivko Panev, fondateur et directeur du site français Orthodoxie.com, et professeur à l’Institut de théologie Saint-Serge à Paris, a évoqué, dans une interview pour le site orthodoxe russe Pravmir.ru, sa venue à la foi dans la Yougoslavie communiste, comment il devint soudain macédonien pour les Serbes et serbe pour les Macédoniens, puis les questions de l’anticléricalisme en France et de la raison des guerres civiles. L’entretien a eu lieu dans le cadre de la « Première conférence internationale “Les médias électroniques et la pastorale orthodoxe” », qui s’est tenue du 7 au 9 mai 2015 à Athènes.
- Père Jivko, comment êtes-vous devenu croyant, alors que vous étiez né dans un pays socialiste ?
– Je suis originaire de Macédoine, l’ex-République yougoslave. Je suis né en 1961, mon père était officier de l’Armée yougoslave, notre famille était communiste. Mais lorsque j’ai étudié au lycée, j’ai commencé, à l’instar de toute la jeunesse, à rechercher le sens de la vie. Je lisais beaucoup de livres philosophiques, psychologiques, et ensuite j’ai ressenti une attirance pour les religions orientales, l’hindouisme, le bouddhisme. Et grâce à un professeur de marxisme, qui était secrètement croyant, j’ai connu l’Orthodoxie. Il m’a donné à lire Dostoïevski, puis ensuite, des livres orthodoxes en langue serbe. J’ai commencé à m’intéresser à l’expérience spirituelle orthodoxe, à lire L’Échelle de saint Jean Climaque, la Philocalie… Il en a résulté que j’ai reçu le baptême à l’âge de dix-huit ans. J’ai achevé mes études de droit à la faculté de Skoplje et ensuite, je voulais étudier la théologie. J’ai demandé à mon père spirituel, le hiéromoine Amphiloque Radović, actuellement métropolite du Monténégro, de me donner sa bénédiction pour aller étudier au Séminaire Saint-Vladimir, en Amérique, parce que je connaissais l’anglais. Mais il m’a dit : « C’est mieux à Paris, il y a là-bas un très bon institut théologique. Et la France, malgré tout, est un pays catholique, qui nous est plus proche que les protestants en Amérique ». C’est ainsi que je suis arrivé en 1988 à l’Institut Saint-Serge. J’y ai reçu ma licence, puis ensuite la maîtrise et, simultanément, j’ai obtenu le DEA d’études grecques. Je suis également titulaire d’un MBA. La seconde année de mon séjour à Paris, j’ai été ordonné diacre par Mgr Amphiloque pour l’Église orthodoxe serbe. Or, dans les années 1990, a commencé la guerre civile en Yougoslavie. Jusque là, nous étions tous yougoslaves, et voici qu’en une heure, je me suis trouvé macédonien dans l’Église serbe et, pour mes compatriotes macédoniens, je suis devenu serbe. Il était fort difficile de revenir dans mon pays. C’est ainsi que je suis resté en France, où j’ai reçu une petite paroisse dans le sud de Paris, et où je suis devenu prêtre en 1994. Depuis lors, je célèbre dans cette paroisse qui se trouve sous la juridiction de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale, l’Exarchat du Patriarcat œcuménique.
- L’Institut Saint-Serge, c’est une « légende », c’est là qu’ont enseigné les théologiens les plus connus ainsi que les prêtres de la première vague de l’émigration : l’évêque Cassien (Bezobrazov), l’archimandrite Cyprien (Kern), les archiprêtres Serge Boulgakoff, Georges Florovsky, Basile Zenkovsky, Nicolas Afanassiev, Anton Kartachev, Georges Fedotoff, Boris Vycheslavtsev, et d’autres encore. Quel est son rôle maintenant, a-t-il gardé sa position de leader ?
– Il est très important qu’il existe maintenant également. Nous avons la tradition et l’expérience du dialogue avec le monde occidental. Nous n’avons pas actuellement de grands théologiens comme ce fut le cas précédemment, mais nous nous efforçons de croître. Deux cents étudiants suivent actuellement nos cours, soit sur place, soit par correspondance, mais notre problème est matériel, parce qu’en France, depuis 1905, l’Église et l’État sont séparés. Celui-ci n’aide pas les institutions religieuses d’enseignement. Notre diaconie est possible grâce aux dons des fidèles orthodoxes, lesquels sont toutefois peu nombreux en France et, au demeurant, divisés en juridictions. Mais, par la grâce de Dieu, nous travaillons, nous nous efforçons de soutenir l’esprit de la théologie créative, qui est fidèle à la Tradition, mais se trouve en dialogue avec le monde occidental. Celui-ci aspire à trouver la lumière du Christ.
- Quelles sont, de votre point de vue, en tant qu’homme vivant en Europe, les perspectives du christianisme en général et de l’orthodoxie en particulier dans cette partie du monde ?
– En France comme, en général en Occident, la question de l’islamisme est particulièrement aiguë. La Révolution française voulait faire que l’identité chrétienne n’existe plus. Mais maintenant, avec l’arrivée de l’islamisme, les Français commencent à comprendre qu’il y a chez eux, comme dans toute l’Europe occidentale, des fondements chrétiens, une identité chrétienne qui est implicite dans la culture même et il faut que les gens en prennent conscience. Nous-mêmes, en tant qu’orthodoxes, ressentons, savons et croyons que nous avons la plénitude la Tradition de l’Église chrétienne. Et c’est en cela que réside le sens de notre présence en Occident : que les occidentaux la transposent en eux, qu’ils disent : « Nous avons des racines communes et il faut que nous soyons à nouveaux unis, mais dans l’esprit de fidélité à la Tradition orthodoxe. C’est l’Église qui a gardé la pureté de la foi apostolique ». C’est là le sens de notre existence. Aussi, pour répondre à votre question : « y a-t-il des perspectives en Europe pour le christianisme et l’Orthodoxie ? », on peut dire : bien sûr, il y en a !
- Mais par ailleurs, le christianisme est tout-de-même évacué activement de la vie sociale. Les autorités interdisent de disposer des symboles religieux sur les bâtiments publics, on introduit dans la société des concepts tels que « season greetings » dans le monde anglo-saxon au lieu de « joyeux Noël », etc…
– Oui, il y a en France une telle tendance. Comme je l’ai dit, la Révolution française était déjà dirigée contre l’Église. Mais cela s’est produit parce que l’Église catholique était liée alors au pouvoir monarchique, et la situation du peuple français était mauvaise. Si tout allait bien pour lui, il n’y aurait pas eu de révolution. Il y a l’esprit du laïcisme qui est dirigé contre l’Église. Mais si l’on regarde en profondeur, il s’avère que cet esprit anti-ecclésial est dirigé contre le pharisaïsme, contre l’orgueil ecclésiastique. Effectivement, il y a des défauts chez nous, membres de l’Église et clercs ; il se peut que nous utilisions parfois le pouvoir qui nous est donné par Dieu à des fins personnelles et le peuple le sent. En fait, les gens cherchent la dignité du peuple de Dieu, la dignité de l’homme de se trouver devant la face de Dieu.
- Maintenant, beaucoup disent que dans l’Église orthodoxe, avec le temps, le concept du rôle du peuple de Dieu a été également altéré, « les premiers rôles » ont été attribués aux clercs, tandis que les simples paroissiens ne sont que des « spectateurs » lors des offices. Il n’en était pas ainsi dans l’Église proto-chrétienne…
– Depuis le début du christianisme, l’Église est l’assemblée des fidèles qui se réunissent en raison de leur foi une dans le Christ, afin de recevoir le don de l’Esprit Saint et d’offrir le Sacrifice non-sanglant. Tous les chrétiens ont le don de rendre grâce à Dieu : l’Eucharistie, c’est l’action de grâce. Mais il y a des dons particuliers chez ceux qui président ces assemblées de fidèles qui rendent grâce. C’est Dieu qui leur donne ce don particulier, mais par l’intermédiaire de l’assemblée. En effet, lorsqu’a lieu le sacre de l’évêque, celui-ci est institué uniquement pour les ouailles. C’est ainsi que nous avons un ministère commun, un ministère particulier, mais c’est le ministère de l’amour. Rien d’autre. L’évêque n’a aucun pouvoir monarchique, aucun pouvoir politique, il a un pouvoir d’amour, qui se manifeste par la célébration des saints Mystères, en premier lieu de la Liturgie. Ensuite, celui de la prédication des dogmes sur le fondement de la foi. Le prêtre sert l’évêque et il dirige le peuple de Dieu avec un cœur pur. C’est ce qu’écrit St Hyppolite de Rome dans la prière d’ordination sacerdotale : l’évêque impose les mains sur la tête du futur presbytre et prie afin qu’il dirige le peuple de Dieu avec un cœur pur. Un « cœur pur », cela signifie que l’homme doit être sans égoïsme, qu’il vive pour les autres et les amène à Dieu. Ce ministère consiste en cela. Or, nous avons une nature humaine déchue, et nous avons l’aptitude de transformer ce ministère, ce service, en pouvoir. L’amour du pouvoir, c’est la première tentation. Satan s’est détaché de Dieu parce qu’il ne voyait pas Dieu comme amour, l’amour d’une Personne envers une autre Personne. L’être même de Dieu est l’amour parce qu’Il est Père, Fils et Saint-Esprit. Satan a cessé une fois de voir Dieu comme la communion des trois Personnes, et a commencé à Le voir comme un pouvoir monarchique, une monade. C’est pourquoi il a souhaité aller contre Dieu : si Dieu est le pouvoir, il faut ou bien fuir ce pouvoir, ou être un esclave, ou occuper le lieu du pouvoir. Et lorsque Satan tente Ève, que lui dit-il ? Il dit : Dieu ne veut pas que vous mangiez de l’Arbre de la connaissance, parce que si vous en mangez, vous deviendrez également des dieux, comme lui. Satan voulait représenter Dieu comme un pouvoir qu’Il voulait garder seulement pour Lui, sans le partager avec les autres. Cette tentation fut la cause de la première chute, celle de Satan, et de la deuxième chute, celle d’Adam et d’Ève. Nous faisons face aussi à cette tentation. Cela est vrai pour chaque homme, tant chez les prêtres que chez les laïcs. Mais si nous retournons à cet ordre dont nous avons parlé, chacun de nous a un ministère, un service commun, et un service particulier, mais nous ne devons pas oublier qu’il s’agit du ministère de l’amour.
- Dans votre conférence, vous avez décrit le monde actuel post-moderne, vous avez cité les réflexions des philosophes sur ses particularités. De toute évidence, le monde dans lequel nous vivons est l’un des plus complexes. Comment l’homme peut-il garder son calme intérieur, lorsqu’il est entouré par une telle vitesse, une telle quantité de l’information ?

– Comment vivre à l’époque du post-modernisme ? Il est difficile de vivre, mais il était difficile de vivre aussi lors du modernisme, et encore lors du classicisme. Ce monde est celui de Dieu et on ne peut vivre en celui-ci que par l’obéissance. Lorsque nous parlons de l’obéissance, nous pensons immédiatement à la vie monastique, mais comment vivre dans le monde ? Il y a un très bon écrivain, Tito Colliander, qui disait que chacun, dans la vie spirituelle, a son obédience : si nous sommes moines, l’obédience monastique, si nous sommes journalistes, l’obédience journalistique. Si nous faisons quelque chose, en accomplissant la volonté divine, il faut que nous recevions de cela la paix. Nous ne cherchons pas la volonté de Dieu, nous parlons beaucoup de trop. Il y a le bruit, à cause de celui-ci nous n’entendons pas la voix de Dieu. Seule la voix de Dieu peut nous donner cette paix. Mais comment entendre la voix de Dieu, lorsque nous n’avons pas de paix et qu’il n’y en a pas non plus près de nous ? Il faut prier, afin que Dieu nous envoie la paix, afin que nous soyons obéissants. C’est la première chose. La deuxième : le post-modernisme, c’est malgré tout l’esprit du temps. Le post-modernisme n’est qu’une partie de la tendance du monde occidental contemporain. Le monde occidental répand ses tendances sur toute la planète. Le sentiment surgit en l’homme qu’il peut atteindre même l’immortalité sans Dieu. Cela s’appelle le transhumanisme : agir de telle façon que, grâce aux biotechnologies, nanotechnologies, à la pharmacologie, la cybernétique, l’homme s’améliore. C’est « l’humanisme plus » : l’homme peut devenir dieu sans Dieu. Mais c’est une tentation diabolique, parce que si l’homme devait même devenir immortel, cela ne le rendrait pas ainsi dans une pleine mesure. Même s’il pouvait vivre mille ans grâce aux remèdes médicaux et aux biotechnologies, si on le tuait, il mourrait. Ici, la tentation se trouve simplement dans l’orgueil. Actuellement, les plus grandes firmes, telles que Google, Yahoo, Apple, dépensent des sommes énormes pour ces technologies, parce que les dirigeants de ces compagnies sont des adeptes du transhumanisme. Ils recherchent l’immortalité. Ils ont le sentiment que seule l’immortalité peut nous donner la béatitude. Mais celle-ci, sans celle qui est éternelle, est impossible, tandis que la béatitude éternelle, c’est Dieu.
- D’après l’expérience de votre patrie, vous savez ce que c’est que la guerre civile. Pendant cette dernière décennie, nous avons observé beaucoup de guerres semblables. Pourquoi, à votre avis, il y a si peu de paix autour de nous ? D’où proviennent les guerres civiles ?
– L’amour du pouvoir est la source de toutes les guerres. Chaque conflit, chaque guerre provient de l’amour du pouvoir. Je veux avoir le pouvoir absolu, mais pourquoi ? Parce que nous sommes maintenant mortels. Si je peux accaparer le pouvoir, toutes les ressources seront chez mois. C’est la peur de la mort. Et c’est bien que nous ayons peur de la mort, car la mort, ce n’est pas quelque chose de naturel. Même le Christ en avait peur ! Rappelez-vous que dans l’Évangile de Jean, lorsque le Christ s’approcha de la tombe de Lazare, il fut soudain épouvanté. En grec, littéralement, « il ressentit un stress profond ». Que cela signifie-t-il ? Que le Christ même a compris que la plus grande horreur était la mort. Mais comment vaincre la mort ? Ou bien par l’immortalité, la résurrection du Christ, ou bien en ayant de l’argent, de la nourriture ou des richesses. Lorsqu’il n’y a pas de foi en Dieu, on pense que la richesse protège. Mais les ressources sont limitées. Si j’ai tout, tu n’auras rien, alors tu diras : « Pourquoi en est-il ainsi ? C’est injuste ! Je prends les armes et passons au conflit armé ! » Selon moi, il en a toujours été ainsi. Depuis la chute d’Adam et d’Ève, depuis Caïn et Abel, et jusqu’à maintenant, nous nous trouvons constamment dans les conflits. Et que fait le Christ ? Il dit : « Vous voulez le pouvoir absolu, parce que vous pensez que Dieu est le pouvoir ». Dieu est devenu homme ! Il a vécu comme un homme, Il est mort comme un homme, mais Il est ressuscité comme Dieu-homme. Il nous donne la possibilité de vaincre la mort. « Le Christ est ressuscité des morts, par la mort, Il a terrassé la mort et à ceux qui gisaient dans les tombeaux, Il a donné la vie ». Nous tous, qui gisons dans les tombeaux, attendons la Résurrection du Christ.
Entretien réalisé par Maria Korkova
Source : Pravmir

dimanche 30 août 2015

PERE GEORGE [Metallinos]:LE PARADIS ET L’ENFER SELON LA DOCTRINE ORTHODOXE (6 et fin)



The icon of the 'parousia' shows how Christ is both the source of joy and the source of anguish
Icône de la Parousie 
où le Christ
est source de joie pour les élus
et de souffrance 
pour ceux qui Le rejettent


Il faut souligner que, si nous n’acceptons pas le christianisme comme processus thérapeutique, et ses saints mystères/sacrements comme remèdes spirituels, alors nous sommes conduits à une "religionisation" du christianisme; en d'autres termes, nous "l’idolatrons ”. Et malheureusement, ce phénomène est fréquent lorsque nous percevons le christianisme comme une “religion”.

En outre, cette durée de vie [qui est nôtre] est évaluée à la lumière du critère double du paradis-enfer. “Cherchez d'abord le royaume de Dieu et Sa justice, ” nous enseigne le Christ (Mt. 6: 33). Saint Basile le Grand le dit à la jeunesse (ch.3) "Tout ce que nous faisons est en préparation d'une autre vie." Notre vie doit être une préparation continue pour notre participation au paradis - notre communion avec l'Incréé (Jean 17: 3). Tout commence à partir de cette vie. Voilà pourquoi l'apôtre Paul dit: “Voici maintenant le moment opportun Voici maintenant le jour de la rédemption." (2 Cor. 6: 2)

Chaque moment de notre vie est d'une importance rédemptrice. Soit nous gagnons l'éternité, la communauté éternelle avec Dieu, soit nous la perdons. Voilà pourquoi les religions orientales et les cultes qui prêchent les réincarnations blessent l'humanité: ils transfèrent pratiquement le problème à d'autres vies (inexistantes bien sûr).

La vérité est, cependant, que seule une vie est disponible pour chacun de nous, que nous soyons sauvés ou condamnés. Voilà pourquoi Basile le Grand poursuit: “Nous devons donc proclamer que ces choses qui nous mènent vers cette vie devraient être célébrées et recherchées avec toute notre force, et celles qui ne nous conduisent pas à cette destination, nous devrions les ignorer, comme choses d’aucune valeur." Tels sont les critères de la vie chrétienne. Un chrétien choisit en permanence tout ce qui favorise son salut. Nous gagnons ou perdons le paradis, et finissons en enfer, déjà au cours de notre vie. Voilà pourquoi Jean l'Evangéliste dit: “ Dieu, en effet, n'a pas envoyé Son Fils dans le monde pour qu'Il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. Celui qui croit en Lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu. ” (Jn 3: 17-18).

Par conséquent, le travail de l'Eglise n’est pas "d’envoyer" les gens au paradis ou en enfer, mais de les préparer au Jugement Dernier. Le travail du clergé est thérapeutique et non moraliste ou modeleur de caractère, dans le sens temporel du mot. Le but de la thérapie offerte par l'Église n’est pas de créer des citoyens "utiles" et essentiellement “utilisables,” mais des citoyens du royaume céleste (incréé). Ces citoyens sont les confesseurs et les martyrs et les vrais fidèles, les saints...

Toutefois, c’est aussi le moyen par lequel notre mission est dirigée: A quoi invitons-nous les gens? A l'Eglise comme à un hôpital, un Centre de thérapie [spirituels], ou tout simplement à une idéologie qui est étiquetée comme “chrétienne”? Plus souvent qu'à notre tour, nous nous efforçons de nous assurer une place dans le “paradis”, au lieu de chercher à être guéris. Voilà pourquoi nous nous concentrons sur les rites, et non sur la thérapie. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il faut dévaluer le culte. Mais, sans l'ascèse (l’exercice spirituel, le mode de vie ascétique, les actes de thérapie), le culte ne peut pas nous sanctifier. La grâce qui se déverse à partir d’elle, reste inerte en nous. L’Orthodoxie ne fait pas promesses d'envoyer des hommes à toutes sortes de paradis ou d'enfer; mais elle a le pouvoir (comme en témoignent les reliques incorruptibles et thaumaturges de nos saints [incorruptibilité=theosis/ déification]) de préparer l'homme, afin qu'il puisse toujours considérer la Grâce Incréé et le Royaume du Christ comme Paradis, et non comme enfer.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


17/30 août
13ème dimanche après la Pentecôte
Après-fête de la Dormition de la Très sainte Mère de Dieu

St  Hiéromartyr Myron, prêtre de Cyzique (250) ; St Pimène d’Ougrech (1880) ; St Alypios, iconographe à la Laure des Grottes de Kiev (vers 1114) ; Sts martyrs Paul, Juliana et leurs compagnons (vers 273) ; Sts martyrs Thyrse, Leucios, Coronatos et leurs compagnons (249-251) ; St martyr Patrocle (270-275) ; Sts martyrs Straton, Phililippe, Eutychien et Cyprien de Nicomédie (vers 303) ; St hiéromartyr Alexis Velikoselsky, prêtre (1918) ; St hiéromartyr Dimitri Ostroumov, prêtre (1937).
Lecture : 1 Cor. XVI, 13–24 ; Мatth. XXI, 33–42.

VIE DU ST HIÉROMARTYR MYRON[1]

A
u temps de la persécution de Dèce (vers 250), le gouverneur d’Achaïe, Antipater, fit un jour irruption dans l’église où les chrétiens célébraient la fête de la Nativité , dans le but d’arrêter ceux qui étaient les plus en vue et de les contraindre par la torture à sacrifier aux dieux de l’Empire. Myron, prêtre aimé de tous pour sa douceur et sa noblesse, et qui avait été autrefois ami d’Antipater, se précipita alors vers le magistrat et l’invectiva violemment. Puis il se tourna vers les fidèles et les exhorta à rester fermes sur la pierre de la foi, en ayant confiance que le Christ leur accorderait non seulement le courage de résister aux tyrans, mais encore l’accès au Royaume des cieux. Furieux Antipater se retira en donnant l’ordre d’arrêter le saint, qu’il fit comparaître ensuite devant lui au forum situé près du temple de Dionysos (Bacchus). Comme le magistrat le sommait de sacrifier à ce dieu, Myron lui répondit qu’il ne reconnaissait comme seul souverain que le Dieu Tout-Puissant qui siège dans les cieux. On l’étendit sur un chevalet pour l’écorcher vif ; mais, surmontant la souffrance, le saint chantait des psaumes et répétait : « Je suis chrétien, je ne sacrifierai pas ! » Le gouverneur le fit ensuite jeter dans une fournaise ardente, dont la flamme s’élevait à plus de cinquante coudées. Recouvert par la grâce, le valeureux martyr n’en souffrit aucune brûlure et s’écria : « Nous sommes passés par le feu et par l’eau, puis Tu nous as conduits au lieu du rafraîchissement » (Ps 65, 12). À sa prière, la flamme se répandit au-dehors et réduisit en cendres cent cinquante idolâtres qui se tenaient là. Le gouverneur s’enfuit en criant à ses gardes de ramener le saint en prison. Le soir venu, après s’être entretenu avec ses conseillers, Antipater fit conduire le martyr sur l’agora. De prime abord il ne put le reconnaître tant son visage était brillant de lumière, mais Myron lui ayant assuré que c’était bien lui, Antipater le condamna à avoir toute la peau découpée en lanières. Tandis que les bourreaux lui découpaient la chair, des épaules aux pieds, le valeureux martyr chantait : « J’ai attendu ardemment le Seigneur et Il m’a prêté attention… » (Ps 39, 1). Puis, prenant en main un lambeau de peau sanglante, il le jeta au visage du tyran et dit : « Impie, tu te délectes de ce spectacle. Sache cependant, que j’endure ces tourments avec aisance, à cause de l’espérance que je nourris. Quant à toi, tu n’en remporteras qu’un châtiment éternel… ». Les bourreaux s’employèrent à faire redoubler ses souffrances, mais le saint restait imperturbable, le regard fixé vers le ciel. En réponse à sa prière, une voix se fit entendre de tous les assistants, disant : « Ton combat va bientôt s’achever. Un trône t’est préparé dans les cieux. » Ramené en prison, Myron fut ensuite jeté aux bêtes dans l’amphithéâtre. Armé du signe de la Croix, il se tint devant les fauves, qui n’osèrent pas s’approcher et le respectèrent comme Adam avant la chute. Une lionne indomptée ayant été lâchée contre lui, elle vint se prosterner à ses pieds et trancha ses liens au moyen de ses crocs. Elle prit ensuite une voix humaine, pour annoncer au magistrat sa fin prochaine, tandis que le peuple poussait de grands cris d’admiration. Antipater, pris de panique devant tant de prodiges, se donna alors la mort de ses propres mains. Saint Myron fut ensuite transféré à Cyzique, où, après avoir montré au gouverneur son inébranlable confiance en Dieu, il eut la tête tranchée.

Tropaire du dimanche, 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ А́нгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Áпостоломъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.

Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »

Tropaire de la Dormition, ton 1
Въ poждествѣ́ дѣ́вство сохрани́ла ecи́, во ycпе́нiи мípa не ocта́вила ecи́ Богоро́дице, преста́вилася  ecи́ къ животу́, Máтищи животá, и моли́твами Tвои́ми избавля́еши отъ сме́рти дýши на́ша.
Dans l’enfantement, Tu as gardé la virginité; dans Ta Dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes prières, Tu délivres nos âmes de la mort.



Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
Kondakion du saint martyr Myron, ton 4
Измла́да Христа́ возлюби́въ пресла́вне, и Того́ соблюда́я боже́ственныя за́повѣди, къ Тому́ прите́клъ еси́ ве́сь цѣ́лъ, Ми́роне всече́стне, и co а́нгелы мо́лишися прилѣ́жно, проси́ всѣ́мъ почита́ющимъ па́мять твою́ оставле́нія грѣхо́въ.

Depuis ta jeunesse, tu aimas le Christ, ô très-glorieux, et observant Ses divins commandements, Tu accourus vers Lui de tout ton être, Miron très-vénérable et tu prias constamment avec les anges ; demande la rémission des péchés pour tous ceux qui vénèrent ta mémoire.

Kondakion de la Dormition, ton 2
Bъ моли́тваxъ неусыпа́ющую Богоро́дицy, и въ предста́тeльствахъ непрело́жное упова́нie, гро́бъ и умерщвлéнie не удержа́ста ; я́коже бо живота́ Mа́тepь, къ животу́ преста́ви, во yтро́бу всели́выйся приснодѣ́вственную.
Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui qui demeura dans Son sein toujours virginal.

Au lieu de « il est digne en vérité », ton 1
Áнгели успéнie Пречи́стыя ви́дѣвшe удиви́шася, ка́кo Дѣ́ва восxо́дитъ отъ земли́ на нéбо. Побѣжда́ются ecтества́ yста́вы въ Teбѣ́ Дѣ́вo чи́стая; дѣ́вствуетъ бо poждество́, и живо́тъ предобpyча́етъ смépть, по poждествѣ́ дѣ́ва, и по смépти жива́, cпаса́eши при́сно Богоро́дицe наслѣ́діе Твоé.

Les anges étaient frappés de stupeur à la vue de la Dormition de la Très-Pure. Comment la Vierge s’élève-t-elle de la terre aux cieux ? Les lois de la nature ont été vaincues en Toi, Vierge pure : Ton enfantement est virginal et Ta mort fait pressentir la Vie. Ô Toi qui, après Ton enfantement, es demeurée vierge, et vivante après Ta mort, Mère de Dieu, sauve toujours Ton héritage.

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ». Il est d'un pasteur d'aider les âmes, non seulement de ses exhortations, mais de ses prières. « Ma charité est avec vous tous en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen». Pour n'avoir pas l'air de les flatter en finissant par ce témoignage d'affections, il dit « en Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Son amour n'a rien d'humain, ni de charnel; il est tout spirituel, et par conséquent très sincère. Le terme dont il se sert témoigne un vif amour. Séparé d'eux par la distance des lieux, il étend les bras de sa charité pour les embrasser de loin. Ma charité, dit-il, « est avec vous tous», c'est comme s'il disait : Je suis avec vous tous. Il ne pouvait mieux leur témoigner qu'il ne leur avait rien écrit par aigreur et par colère, mais uniquement par le zèle qu'il avait de leur salut, puisqu'après une si longue réprimande qu'il leur avait adressée, il ne ressentait contre eux aucune aversion, mais au contraire il les aimait et les embrassait malgré la distance par le moyen de ses lettres qui portaient au milieu d'eux son âme et son cœur. C'est ainsi que doit agir celui qui corrige les autres. Quand on corrige par un mouvement de colère, on satisfait simplement sa passion. Mais, quand après avoir corrigé celui qui pèche, on lui témoigne de la charité, on lui prouve par là que tout ce qu'on a dit pour réprimander, venait d'un sentiment d'affection. Ayons soin, mes frères, de garder cet esprit de douceur en nous reprenant les uns les autres. Que l'on fasse des remontrances sans se fâcher, autrement ce ne serait plus de la correction, mais de la passion. Que d'un autre côté celui qui est repris, ne se fâche pas; on veut le guérir et non le blesser. Les médecins quelquefois appliquent le fer et le feu, et personne ne les condamne, quoiqu'ils n'arrivent pas toujours au point qu'ils s'étaient proposé; et malgré la douleur que leur fait éprouver ce traitement, les malades reconnaissent pour leurs bienfaiteurs ceux qui les y soumettent; combien celui qui reçoit une réprimande doit-il plus entrer dans ce sentiment, et regarder comme un médecin et non comme un ennemi la personne qui le corrige? Et nous qui reprenons les autres, faisons-le avec beaucoup de douceur, avec beaucoup de tact. Si nous voyons faillir notre frère, suivons le conseil du Sauveur, ne rendons pas publique la réprimande que nous lui adressons, faisons-la seul à seul, sans paroles amères, sans insulter le pauvre malheureux, qui est par terre, mais avec douleur et en nous apitoyant sur son sort. Montrons-nous tout prêts à bien accueillir nous-même la réprimande toutes les fois que nous la mériterons par nos fautes. (…) Ainsi donc celui qui pèche n'a point sa raison; il est plongé dans l'ivresse, et dans les ténèbres. Ne dites donc pas qu'il est assez sage pour se conduire; ne dites pas non plus : « Ce  n'est point là mon affaire, chacun portera son fardeau ». (Gal. VI, 5.) C'est un grand péché pour vous, lorsque voyant quelqu'un qui s'égare, vous ne le remettez pas dans la bonne voie. Si d'après la loi des Juifs il n'était pas permis de laisser périr, sans lui porter secours, la bête de somme de son ennemi, quel pardon pourra espérer celui qui voit périr sans s'en mettre en peine; non la bête de somme ni même l'âme de son ennemi, mais l'âme de son ami? Il ne suffit pas pour nous excuser que cet homme ait sa raison ; puisque nous qui avons l'habitude d'exhorter les autres, nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes, de sorte que nous avons besoin de recourir aux lumières des autres. Lors donc que quelqu'un pèche, considérez qu'il est plus naturel qu'il reçoive de vous que de lui-même le bon conseil dont il a besoin, et ne dites pas : Qu'ai-je besoin de me mêler de cela? Craignez de dire cette parole en vous souvenant de celui qui le premier a osé dire-: « Suis-je le gardien de mon frère ? » Ce dernier mot équivaut à celui-là. Tous nos maux viennent précisément de ce que nous traitons comme étrangers les membres de notre corps.  (à suivre)
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Mc XVI, 9-20  Liturgie : 2 Cor. I, 21 – II, 4 ; Hébr. VII, 26 – VIII, 2 ; Мatth. XXII, 1–14 ; Jn X, 9-16



[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras