"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 14 juillet 2015

Vladimir MOSS: Le pain de l'Eucharistie (6)


Saint Spyridon et saint Nicodème
Boulangers de Prosphores 
des Cavernes de Kiev (Rus')

*

L'archevêque Averky explique que pour la Pâque de l'Ancien Testament, "le pain était trempé dans une sauce spéciale faite de dattes et de figues. Le chef de famille en donnait parfois [à ses convives] comme un signe de sa faveur spéciale. Et dans ce sens, bien sûr, le Seigneur a voulu une fois de plus susciter le sentiment de repentir chez Judas. 

Ce n'était clair que pour Jean. Mais pour les autres Apôtres, le Seigneur a parlé du traître, comme les trois premiers évangélistes le rapportent, en termes généraux: "Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est lui-même qui me livrera," "Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est trahi..." "Lui [Judas] ayant alors pris le morceau, sorti immédiatement; et il faisait nuit. "[17]

Les saints Pères divergent quant à savoir si Judas participa ou non, à l'eucharistie du  Nouveau Testament qui fut alors instituée. 

L'archevêque Averky croit que non. Les services divins de la Semaine Sainte, comme nous les lisons dans le Triode, disent que oui. Le bienheureux Théophylacte adopte une position neutre: "Pire qu'une bête, Judas ne devint pas plus doux quand il participa au repas commun. Il n'écouta même pas quand il reçut des reproches, mais il alla jusqu'à goûter au Corps du Seigneur, et ne se repentit toujours pas."

Mais certains disent que le Christ n'a pas donné les Mystères aux autres disciples, jusqu'à ce que Judas soit  parti. Donc, nous devrions aussi faire de même chose et retirer les Mystères à ceux qui sont mauvais... "[18]

En tout cas, une chose est certaine: après que Jésus-Christ ait béni le pain, qui avait certainement levé et non un pain sans levain, celui-ci a alors immédiatement cessé d'être du pain, mais il est devenu Sa Chair. 

Ceci est indiqué même par la grammaire du grec des évangélistes synoptiques. Car, comme l'archevêque Averky l'explique, quand le Seigneur a dit: "Ceci est mon corps", le mot pour ceci n'a pas été la forme masculine du pronom, "ουτος", ce qui aurait été la forme correcte si elle avait qualifié le mot masculin "αρτος", qui signifie "pain", mais "τουτο", qui était la forme neutre du pronom et donc approprié pour le mot neutre "σωμα", qui signifie "corps." 

En d'autres termes, " à ce moment, le pain avait déjà cessé d'être du pain, et il était devenu le Corps véritable du Christ, ne retenant que la forme du pain." [19] 

Le pain de la terre était devenu le pain du ciel...

19 juin / 2 juillet 2015.
Apôtre Saint Jude.
St. Jean [Maximovitch]

 *


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
le texte de Vladimir Moss 
publié le 19 juin/ 2 juillet 2015  
en la fête du saint apôtre Jude
et de saint Jean [Maximovitch]
 
NOTES:
[17] Averky, op. cit., p. 273.
[18] Bienheureux Théophylacte, op. cit., p. 228.
[19] Averky, op. cit., p. 275.


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