"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 2 juillet 2015

Jeremiah McKemy: Mon voyage dans l'Église ancienne (4)


a prayer by Hieromonk Savvaty (Valaam Monastery)

APPROFONDISSEMENT

Un jour, j'ai entendu dire qu'il y avait une autre église orthodoxe beaucoup plus proche de chez moi. Je suis allé à la paroisse Carpatho-russe qui célébrait tout en anglais et j'y ai trouvé des gens tout à fait accueillants. Après deux conversations avec le prêtre, il m'a recommandé un livre intitulé Présentation de l'Eglise orthodoxe afin de m'aider à me familiariser avec l'office, la théologie, et même le bâtiment de l'église.

Je fus à maintes reprises remis en question dans l'Orthodoxie: tant de concepts étaient étrangers à un chrétien charismatique américain comme moi. Beaucoup de mes luttes incluaient le rôle de Marie, la Mère de Dieu, la prière avec les saints, l'office qui n'était pas été ouvert à des changements sur un seul caprice, la soumission à la hiérarchie, les prétentions exclusives de l'Orthodoxie à être l'Église, et -aussi étrange que cela puisse paraître- les demandes répétées de la miséricorde de Dieu. Ne sommes nous pas déjà tous sauvés, pensais-je, pourquoi continuer à demander la miséricorde de Dieu?

Mais il y avait de nombreux aspects que je trouvais rafraîchissants: une fois que je me suis habitué à un style de culte différent, je me rendis compte qu'il y avait là une profonde beauté. Dans l'Église orthodoxe qui était sans chef de culte rock star, ou de pasteur superstar qui prenait sur lui d'être le centre du dimanche matin. Au lieu de cela, je découvrais que l'Eucharistie était célébrée comme le Corps et le Sang du Christ rendus présents parmi nous, et c'était là le centre d'attention - (invisible) la Présence du Christ au milieu de nous. Et on n'en parlait même pas tellement, mais c'était reconnu par l'expérience même de l'office.

Cela étant le cas, c'était très modeste. Bien sûr il y a le clergé avec des vêtements de fantaisie, de l'encens, et des cloches. Mais pas  de concert de rock du dimanche matin, pas de discours de motivation, pas de battage médiatique, et aucun contentement de soi préfabriqué. On s'attendait simplement à ce que vous veniez avec un cœur prêt à y rencontrer Dieu.

J'ai également réalisé que l'appel à l'autel (qui commença durant le mouvement revivaliste) était absent de l'office typique du dimanche matin (appelé la Divine Liturgie). Cela dérange vraiment certaines personnes. Comment pouvons-nous obtenir que les gens soient sauvés sans appel à l'autel? Bien sûr, afin de répondre à cela, nous devrions poser une meilleure question: que signifie être sauvé?

Dans l'Orthodoxie, le salut n'est pas un événement qui arrive à quelqu'un (ie une prière et une ascension mentale vers une doctrine particulière), afin que l'on puisse échapper à l'enfer et aller au ciel plus tard. Au contraire, c'est un changement complet du cœur et de l'être dans lequel l'ensemble de soi-même doit être crucifié avec le Christ et ressuscité en Lui afin qu'on puisse intimement devenir un avec Lui dans cette vie et dans la suivante. À quelques exceptions près (telles que le larron sur la Croix à côté du Christ), ce processus de changement est long.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Orthodox Road



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