"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 14 janvier 2015

Vie de saint Oyend


SAINT OYEND
1/14 Janvier

Saint Oyend (ou Eugende) naquit vers 450 près d'Izernore (Izarnodurum, dont le nom en langue celtique signifie porte de fer car elle était entourée de fortifications), et il partit au Ciel dans la paix du Christ en 510 à Condat, plus tard nommé saint Oyend, puis Saint-Claude. Il fut un disciple de saint Romain et de saint Lupicin et higoumène du monastère de Condat (aujourd'hui Saint-Claude dans le département français du Jura), et il est fêté le 1/14 janvier.

Son père, étant prêtre, initia son fils dès son enfance aux mystères de Dieu, et il sut lui faire aimer l’Eglise.

A l’âge de 6 ans, Oyend raconta à son père un rêve, où saint Romain et saint Lupicin (qui, encore vivants à cette époque, étaient renommés pour leurs exploits spirituels) venaient l’enlever de sa couche et le placer devant le seuil de sa maison, le visage tourné vers l’Orient. Puis ils lui dirent, en lui montrant les étoiles, comme le Seigneur l’avait fait pour Abraham : Ainsi sera ta postérité, et dans la vision, ils vint venir vers lui les deux saints et une foule de moines, puis le Ciel s’ouvrit et des anges montaient et descendaient jusques au lieu où Oyend gisait. Ils parlaient d’abondance, mais il n’entendit que la Parole du Seigneur: JE SUIS LA VOIE, LA VERITE ET LA VIE.
Son père décida alors qu’il serait éduqué au monastère de Condat.  Saint Romain et saint Lupicin le dirigèrent dans la vie spirituelle, et jusques à l’âge de 60 ans, il ne quitta guères le monastère. A la mort de saint Romain, son successeur Minase veilla à l’éducation de ce novice prometteur. S’adonnant à l’ascèse et la prière, il était un modèle de moine. Minase l’associa à son higouménat, en faisant une sorte de coadjuteur, mais malgré toutes ses demandes et prières, il ne put jamais lui faire accepter le sacerdoce, sacerdoce que ce saint père refusait par humilité. 
Selon un de ses biographes anonyme (mais on pense qu’il doit s’agir de Pragmace), "Il mettait tous ses soins à assigner à chaque moine les fonctions pour lesquelles il le devinait plus particulièrement doué par le Saint Esprit. Dès qu'il avait du temps libre, c'est à la lecture des Saintes Ecritures qu'il vaquait le plus volontiers de jour comme de nuit."

Il eut à nouveau une vision des deux pères Romain et Lupicin qui lui firent comprendre qu’il allait remplacer Minase après son natalice, et qu’il aurait des épreuves… En effet quelques temps après, Minase mourut et Oyend fut élu higoumène en 496. Il continua à mener une vie austère, portant toujours la même tunique et le cilice et ne faisant qu'un repas par jour, après son élection à la tête du monastère. Les épreuves annoncées arrivèrent : une partie des moines, qui lui reprochaient son austérité et sa discipline, quittèrent le monastère.
Il régularisa la vie communautaire selon la règle de Tarnade (nom originel de l'abbaye d'Agaune qui fixa une règle portant son nom avec notamment l'usage de la psalmodie perpétuelle (laus perenis) dont l’origine était le monastère de saint Marcel l’acémète de Constantinople, et il sut s'entourer d'érudits afin d’éduquer tous ceux qui se destinaient à la vie monastique : on y enseignait l’Ecriture et les Pères, les humanités et les arts dits libéraux (grammaire, rhétorique, musique), mais il y avait aussi un enseignement professionnel du travail du bois. La copie des manuscrits, en un temps où l’imprimerie n’existait pas, était aussi pratiquée avec art et beauté. Saint Viventiole  fut du nombre des enseignants, lui qui plus tard deviendra évêque de Lyon et sera glorifié par l’Eglise.
Les épreuves annoncées autrefois survinrent. Le feu s’empara du saint lieu. Après cet incendie qui fit brûler le monastère jusques au sol, Oyend le fit entièrement reconstruire. Il remplaça les petites cellules individuelles par un vaste dortoir où il dormait parmi ses moines, et l'oratoire primitif devint une église. Il mangeait alors au même réfectoire que ses moines, au milieu d’eux, partageant la même nourriture.
Il fut connu pour les miracles qu'il faisait en particulier en pouvant lire l'avenir, mais aussi en guérissant les malades, en délivrant les possédés, et en soulageant par ses prières ou sa charité, les misères des chrétiens accourus vers lui. Il ne faisait aucune acception de personnes, et recevait chaque être comme le Christ Lui-même. Sa charité était telle, que par moments, il y avait plus de visiteurs en quête de sa prière, que de moines dans le monastère.
A une époque de guerres et de conflits, il priait sans cesse pour la paix du monde et la conversion des princes sans les courtiser.
En l’an de grâce 509, il eut les premières attaques de la maladie qui devait le conduire au trépas. Il garda sa règle comme à son habitude, malgré la faiblesse engendrée par son mal, de ne manger qu’une fois par jour. Sa maladie fut longue de 6 mois au bout desquels, faisant venir le moine Antidiole,  le prêtre Pragmace et les autres moines, il leur annonça son départ pour la céleste patrie. Il leur dit en pleurant que les saints Romain et Lupicin étaient déjà venus le chercher, mais que les prières de ses enfants les moines l’avaient gardé sur la terre des vivants. Il les conjura de cesser d’intercéder pour lui, et de le laisser trouver la paix du Christ dans le Ciel. Cinq jours plus tard, il leur sembla qu’il dormait, mais en fait il avait rejoint les saints pères Romain et Lupicin.
Il fut inhumé à Condat (actuel Saint-Claude) au monastère qu'il dirigea et auquel il fut donné son nom jusqu'au XIIIe siècle. Son culte se répandit à partir du VIIIe siècle. Saint Antidiole fit construire une église à l’endroit où ses reliques avaient été enterrées, puis des maisons autour de cette église pour y accueillir les pèlerins nombreux qui venaient demander son intercession. C’est là l’origine de la ville de Saint Claude dans le Jura français. Plusieurs églises lui sont encore dédiées et l'on retrouve son nom dans celui de deux communes : Saint-Oyen en Savoie et Saint-Oyen dans le Val d'Aoste.

Saint Père Oyend prie Dieu pour nous !

Claude Lopez-Ginisty
d'après divers es sources hagiographiques

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