"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 30 janvier 2015

Père Emmanuel [Hadzidakis]: Toutes les religions ont-elles le même Père?

Ne confondons pas Père et Créateur!

Christ and Children


"Nous sommes tous frères et sœurs!" Vraiment? Premièrement à Jérusalem (27 mai 2014), et plus récemment à Rome (8 Juin 2014), le Patriarche Bartholomée martèle le message de fraternité universelle des offices de prière interreligieux entre chrétiens (qui, selon les canons de l'Eglise orthodoxe sont interdits ) et les déclarations à cet effet.

Plus tôt le 2 novembre 2009 dans une interview que le Patriarche Bartholomée avait accordée à Charlie Rose (voir la vidéo ci-dessous), il avait déclaré: "Nous sommes tous créés par Dieu et en tant que tels nous sommes tous frères et sœurs. Nous avons le même Père céleste, quelle que soit la manière dont nous l'appelons." 

Charlie interrompit le Patriarche: "Toutes les religions ont le même Père céleste?" "Bien sûr," fut la réponse du Patriarche, ajoutant: "Dieu n'est qu'un, indépendamment du Nom nous lui donnons, Allah ou Yahvé, etc. Dieu est un et nous sommes Ses enfants."

Bien que les deux déclarations (tout le monde croit au même Dieu; et nous sommes tous Ses enfants) semblent être des vérités auto-proclamées, pour nous chrétiens orthodoxes (et pour moi, selon la manière dont je comprends ma foi), elles sont erronées, scandaleuses et totalement inacceptables. 

Si le Patriarche a raison, quel sens donner à ces paroles, "Vous êtes mes témoins, dit l'Éternel, Vous, et mon serviteur que j'ai choisi, Afin que vous le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c'est moi: Avant moi il n'a point été formé de Dieu, Et après moi il n'y en aura point. C'est moi, moi qui suis l'Éternel, Et hors moi il n'y a point de sauveur." (Isaïe 43: 10-11)? 

A quoi pense-t-il quand il récite les paroles suivantes dans la Divine Liturgie? (notre culte principal): "Tu es notre Dieu, et nous n'en connaissons nul autre que toi" et dans la bénédiction finale du même office, "Que le Christ notre vrai Dieu […] nous sauve […] "?

Non, il ne s'agit pas d'un nom (Dieu, Allah, Jéhovah, Bouddha, Être suprême, puissance), de sorte que la manière de l'invoquer ne soit pas importante, pour autant que nous l'invoquions. Non, il n'en est pas ainsi! Notre Dieu est le Christ: "C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles."(1 Jean 5: 20-21). En dehors du Christ tout autre "dieu" est une idole.

En ce qui concerne le fait que chacun d'entre nous serait enfant de Dieu, nous sommes clairement tous la création de Dieu, mais pas Sa progéniture. Notre Père céleste a un seul enfant: Jésus-Christ. Cependant, nous avons tous le potentiel pour devenir Ses enfants (par adoption): "Pour tous ceux qui l'ont reçu, qui croient en Son Nom, Il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Jean 1:12). Par conséquent, à moins que nous appartenions à la famille du Christ (cf. Hébreux 3: 6), l'Église, nous ne sommes pas Ses enfants.

Dans l'Église primitive la Prière du Seigneur n'était révélée aux catéchumènes qu'immédiatement avant leur baptême, parce que quiconque n'avait pas été baptisé ne pouvait présumer de dire, "Notre Père Qui es aux cieux," n'ayant pas encore reçu le don de l'adoption. 

La prière du Seigneur est introduite dans la Divine Liturgie par les mots "et rends-nous dignes, Maître, d'oser avec audace et sans crainte de condamnation, T'appeler Père, Toi le Dieu du Ciel, et  dire: "Notre Père…" Seuls ceux qui ont été unis au Christ, Fils unique de Dieu, peuvent appeler Dieu "Père".

Désolé, votre Sainteté: ceci est la foi du peuple chrétien orthodoxe, et on pourrait s'attendre à ce que notre Patriarche soit un leader "qui dispense droitement la parole de la vérité." (2 Tim 2:15.), Pas celui qui la trahit.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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