"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 7 mai 2014

Naissance au Ciel de Ludmila Garrigou


Ludmilla Titchenkova Garrigou, 
fondatrice de l'atelier d'iconographie 
Saint Jean-Damascène, 
s'est endormie dans le Seigneur ressuscité 
le 5 mai. 

Ses funérailles seront célébrées le 9 mai à 14h 
dans l'église 
Notre-Dame de la Dormition 
à St Jean-en-Royans.

Mémoire éternelle!


Nous publions ce texte du père Marc Antoine de Beauregard, recteur de la paroisse orthodoxe de Louveciennes et ami de longue date de Ludmilla.
in memoriam Ludmilla Garrigou
Par la volonté de Dieu, aujourd’hui 5 mai, Lundi des Myrophores, devançant comme celles-ci le lever du jour, apportant, non le parfum de la myrhe, mais en offrande celui de sa propre vie sainte, Ludmilla est entrée dans la mort vivifiée par le Ressuscité, la mort habitacle de la vie éternelle en Dieu. Elle est entrée dans son repos pour attendre avec tous les saints la glorieuse résurrection au dernier Jour... Gloire à ta sainte Résurrection, Seigneur Jésus, gloire à toi ! Gloire à toi pour ta servante, notre soeur bien-aimée Ludmilla, Seigneur Jésus, gloire à toi !
Ludmilla, épouse du prêtre Nicolas, héritière de l’Orthodoxie russe par la foi de son enfance, par le patrimoine iconographique qu’elle servit pendant toute sa vie, est une de ces grandes personnes spirituelles qui marquent à jamais l’Orthodoxie de notre temps, dans le monde et particulièrement en France. Impensable est l’histoire de l’Eglise orthodoxe dans notre pays au 20ème siècle sans Ludmilla, son beau visage, sa voix chaleureuse, son enseignement sûr – notamment au sein de l’Atelier Saint-Jean-Damascène -, sa joie et sa foi.
Ludmilla connut d’extrêmes souffrances corporelles et souffrit également dans son âme. Le Seigneur, Père, Fils et Esprit, transforma tout en lumière et en beauté.
Ludmilla est un des grands maîtres de l’iconographie contemporaine, par sa fidélité rigoureuse à la Tradition et par sa créativité au sein de la Tradition. Elle a donné aux saintes icônes une puissance spirituelle nouvelle, comme on fait les grands iconographes de tous les temps. Gouvernant sans faillir la technique des grands maîtres, et les saints canons iconographiques, elle était simultanément porteuse d’un véritable charisme iconographique, de cet Esprit où s’accomplit la Loi. Elle a donné un enseignement vivifiant, non seulement aux Orthodoxes devenus ses élèves et disciples – notamment son propre fils Jean-Baptiste -, mais également à de nombreux chrétiens d’autres confessions. L’universalité de l’Icône, Ludmilla l’a affirmée et démontrée, cette universalité qui tient à celle des conciles oecuméniques, normatifs pour tous les chrétiens.
Nous rendons hommage également, en Père Nicolas et en presbytéra Ludmilla, à des amis de toujours, à des frères dans la vraie foi, à de saintes personnes, des gens humains, simples et bons, à qui le Seigneur accorde son éternelle mémoire !
Chers Pères et Frères, vous n’oublierez pas de prier pendant 40 jours pour la servante de Dieu Ludmilla !

SOLIDARITE KOSOVO


SOLIDARITE KOSOVO

La Crimée ressuscite le Kosovo sur la scène médiatique. L’analogie plait. Elle devient l’incontournable des tribunes et des discours politiques du moment. Le «cas du Kosovo à l’appui », on s’évertue ici à confirmer, ailleurs à infirmer, telle prise de position, tel raisonnement géopolitique… 

La péninsule russophone porte un coup de projecteur inattendu sur le Kosovo. Quinze après la dernière guerre dans les Balkans, l’occasion est inespérée de renouveler un certain intérêt auprès de la communauté internationale et de l’opinion publique, au-delà des comparaisons récurrentes. 

Qu’en est-il effectivement du Kosovo en 2014? Comment vivent ceux qui ont été les spectateurs malheureux du basculement de son statut? Quel est le traitement réservé à la minorité chrétienne dans cette province autonome de Serbie devenue indépendante par auto-proclamation en 2008?


Sur la droite, l'abbé du monastère de Visoko Dečani, l'archimandrite Sava
 Janjićéchange sur l'alarmante situation des chrétiens du Kosovo avec les 
représentants  de Solidarité Kosovo. A sa droite, l'évêque du Kosovo-Metochie, 
Monseigneur Théodose.

 Le constat est alarmant. Dans son rapport sur les groupes minoritaires au Kosovo, Human Rights Watch dénonce le "profond dénuement" et "la discrimination" dont ils sont victimes. 

Parmi ces groupes minoritaires se distingue la communauté serbe, la plus importante d’entre eux. De confession chrétienne orthodoxe, elle représente aujourd’hui 7% de la population du Kosovo contre 14% avant 1999, la majorité étant quant à elle composé à 90% d’Albanais de confession musulmane. 

D’une année à l’autre, le Kosovo s’épure un peu plus. Les Serbes s’exilent rarement par choix. Ils y sont souvent contraints et toujours déchirés d’abandonner leur terre natale et celle de leurs ancêtres. D’autant plus que l’idée d’un potentiel retour leur est proprement inenvisageable. Même un retour pour quelques heures peut rapidement tourner au drame. C’est ainsi que le 7 janvier dernier, des réfugiés serbes qui revenaient à Djakovica pour y célébrer la messe de Noël selon l’ancien calendrier ont été la cible de jets de pierres provenant de militants radicaux qui avaient bloqué l’entrée de l’église. Le slogan scandé par la foule hostile était sans équivoque : « Pas de Noël au Kosovo, pas de Chrétiens à Djakovica ». 

Pour les Serbes qui ont fait le choix de rester au Kosovo, la vie est un véritable enfer. 

Parquées dans des enclaves, ces familles vivent dans l’angoisse, traumatisées par les agressions à répétition subies depuis la guerre. La violence qu’elles subissent est multiforme, physique comme matérielle. Il y a tout juste une semaine, la coopérative agricole de la soupe diocésaine a été détruite par des extrémistes. En plus d’avoir anéanti les maigres ressources que possède la communauté, cet acte de vandalisme a réussi à entretenir un sentiment collectif de peur chez les familles chrétiennes. 

Au chevet de cette minorité éreintée, l’Église est régulièrement prise pour cible. Humiliées et menacées, les autorités religieuses tirent la sonnette d’alarme. Dans deux communiqués publiés les 24 et 26 avril dernier sur le site du diocèse du Kosovo, l’abbé du monastère de Visoki Dečani, l’archimandrite Sava Janjić, lance un appel qui résonne comme un cri de désespoir : 
« De nouvelles menaces ont été proférées verbalement et au moyen d’inscription sur les murs de l’enceinte du monastère. La sécurité de la vie monastique et des pèlerins est en danger. » 
Les antécédents sont trop nombreux pour ne pas prendre au sérieux ces nouvelles menaces. « Au cours de ces quinze dernières années, le monastère a été attaqué par quatre fois dont à deux reprises à la grenade. Lors de ces attaques, des inscriptions « UCK » (correspondant aux insignes de « l'armée de libération du Kosovo », un groupe terroriste responsable de l’expulsion de 250 000 Serbes du Kosovo et de la destruction de 150 églises. NDLR) ont été taguées partout sur le site religieux. Nous venons de découvrir ces mêmes inscriptions sur les murs ainsi que sur la porte cochère de notre monastère. »



Comble d’infortune, l’état major de la Force de l'Otan au Kosovo (Kfor) a récemment annoncé la fin de sa mission au Kosovo. Bientôt, les soldats chargés de la protection du monastère depuis 1999 se retireront. 

Qu’adviendra-t-il alors des monastères et de la vie monastique? Si la présence des forces internationales n’a pas empêché les quatre dernières attaques, elle en a cependant fortement limité l’impact en maintenant les assaillants à bonne distance du monastère. Qui les dissuadera désormais de renouveler leurs attaques ? Qui les empêchera d’arriver à leur fin - la destruction du monastère ? 

Quinze après la guerre, les drames que la minorité serbe du Kosovo subit ne faiblissent pas. 

« Nous, Chrétiens, nous nous sentons vulnérables […] le Kosovo est le seul territoire d'Europe où des sanctuaires, des moines et des pèlerins chrétiens sont encore menacés», écrivait le Père Janjić dans son communiqué du 24 avril 2014 
Photo archive: Depuis 1999, les soldats de la KFOR
protègent le monastère de Visoko Dečani
*
SOLIDARITE KOSOVO/ Contact:
Ivana GAJIC
Chargée de communication et des relations institutionnelles
Solidarité Kosovo
BP 1777 - 38 220 Vizille - www.solidarite-kosovo.org


L'église orthodoxe de Cicero célèbre le 20ème anniversaire de l'icône myrrhoblyte miraculeuse de La Mère de Dieu.



L'Église orthodoxe Saint-Georges du Patriarcat d'Antioche dans l'ouest de la banlieue de Chicago  à Cicero,  célèbrera un office spécial le mardi 22 Avril pour honorer le 20e anniversaire de la découverte d'une icône de la Vierge Marie en pleurs, qui en est venue à être connue officiellement comme "Notre  Dame Miraculeuse de Cicero, en Illinois." 

L'archiprêtre Nicolas Dahdal, pasteur de l'Eglise orthodoxe d'Antioche St. Georges, se joindra à d'autres membres du clergé, à la hiérarchie et aux fidèles pour une célébration de l'anniversaire qui aura lieu le mardi 22 Avril, qui est le 3ème jour de Pâques, appelé "mardi lumineux," à partir de 18h30 à l'église, […] à Cicero, en l'Illinois. L'Economos Dahdal, dit que Sa Grâce Mgr Anthony de Tolède et du diocèse du Midwest de l'Eglise orthodoxe d'Antioche, présidera la commémoration. 

Le 22 Avril 1994, les paroissiens ont vu des larmes dans les yeux de l'icône de la Mère de Dieu sur l'iconostase de l'église. Son Eminence feu le métropolite Philippe Saliba, qui est décédé le mois dernier, a officiellement déclaré l'icône qui pleurait miraculeuse et l'a nommée " L'icône miraculeuse de Notre-Dame de Cicéro." 



Le miracle a commencé un jour ordinaire. La congrégation était occupée à chanter les mélodies traditionnelles de carême à l'église Saint- Georges, tandis que Père Dahdal se préparait pour les offices du vendredi soir. En visite également à l'époque était le père Douglas Wyper. Dahdal, Wyper et d'autres paroissiens de l'église remarquèrent que l'icône de la Vierge Marie avait ce qui semblait être des stries venant dans les yeux de l'icône. Sur le coup de minuit à l'église, les témoins ont vu quatre ruisseaux de larmes qui coulaient sur ​​l'icône et qui descendaient jusques au bas de l'icône elle-même. 

Au cours des 20 années qui ont suivi, plus de 1 million de visiteurs du monde entier se sont rendus à la communauté de Cicéro, en Illinois, aux États-Unis, pour visiter l'église Saint-Georges d'Antioche et voir l'icône qui pleure qui est accessible en continu pour que le public la voit. 

Beaucoup de gens qui sont venus à l'église avec les membres de leur famille malades ont affirmé qu'ils ont connu des miracles et que les membres de leur famille ont été guéris. Au cours des entrevues avec les médias, Dahdal dit que les visiteurs sont venus d'aussi loin que la Finlande, les Philippines et des pays du Moyen-Orient. 

L'Eglise orthodoxe d'Antioche St. Georges se flatte d'avoir la plus grande congrégation de chrétiens arabes américains, venant principalement du patrimoine palestinien, jordanien, syrien et libanais.

" Ils sont venus de partout. Nous recevons des gens qui viennent à l'église tous les jours, de partout, pour visiter l'église et l'icône qui se trouve accessible au public, " a déclaré Dahldal. 


L'église a commencé à distribuer des morceaux de coton oints avec l'huile d'onction et l'huile qui coulait en larmes sur ​​l'icône. Plus de 100 000 tampons de coton ont été distribués dans les deux mois après que le miracle ait été constaté. Plus de 1000 églises ont reçu de petites bouteilles d'huile d'onction qui est utilisée dans les services de guérison partout aux États-Unis, mélangée avec les larmes de l'icône miraculeuse. 

"Nous nous sentons très chanceux ici, surtout parce que nous avons été en mesure d'accueillir tous ces gens. L'église est devenue le centre de l'Orthodoxie en raison de l'icône myrroblyte. Nous faisons de nombreux offices pour l'Orthodoxie ici." 

"Beaucoup de chrétiens viennent ici pour se marier en raison de l'icône", a déclaré Dahdal. Dahdal dit que, en particulier, de nombreux Hispaniques viennent à l'église. " Cela a été très intéressant pour les Hispaniques et je pense que c'est parce que les Hispaniques sont très attachés à l'image et à l'amour de la Vierge Marie. Ils ont une grande dévotion à la Mère de Dieu et  nous avons bien sûr une grande population hispanique ici, et ils sont très pieux", a déclaré Dahdal. 

Interrogé sur le sens de l'Icône qui pleure, Père Dahdal dit que ceci dépend de chaque individu et de sa foi. "Honnêtement, je n'ai pas une réponse à ce qu'est le sens. Cela dépend de qui vous parlez. Certaines personnes pensent que c'est une occasion joyeuse. Certaines personnes pensent que c'est une expérience tragique,"  a déclaré Dahdal. " En tant que chrétien palestinien, je considère personnellement comme un signe pour le monde d'aider à protéger la présence du christianisme en Terre Sainte. Les chrétiens sont en train de disparaître de Terre Sainte. C'est là que la Vierge Marie a vécu. C'est là que le Christ est venu. Et le sort des chrétiens a été ignoré dans ce lieu particulier dans le monde." 

L'Eglise orthodoxe d'Antioche St. George a officiellement déménagé dans la ville de Cicero, le 1er mai 1984, après avoir été fondée en 1966 à Oak Park. Elle a toujours été l'une des principales Eglises chrétiennes  orthodoxes d'Antioche de la région avec une congrégation qui compte plus de 1.500 familles, principalement arabo-américaine. Père Dahdal provient du seul village restant complètement- chrétien de Palestine, Taybeh, situé en Cisjordanie. Les offices sont célébrés en anglais et en arabe à l'église.

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 6 mai 2014

Archiprêtre Constantin Ostrovsky: Comment puis-je apprendre à me repentir sincèrement en confession ?

Entretien réalisé par Leonid Vinogradov.

How Can I Learn to Repent Sincerely in Confession?

Archiprêtre Constantin Ostrovsky

On peut apprendre dans des livres et des articles ce dont l'on doit se repentir, mais pas apprendre à se repentir. La plupart des paroissiens connaissent probablement le besoin de se confesser comme cela est requis, mais ne ressentent pas le repentir, la contrition sincère de cœur, et la volonté de ne pas répéter ses péchés. Nous les répétons, puis de nouveau les énumérons à la confession. Enfin, le prêtre nous couvre de l'épitrachelion, nous recevons la Communion, puis nous péchons de nouveau. Que devrions-nous faire? Nous en avons parlé avec l'archiprêtre Constantin Ostrovsky, recteur de l' église de la Dormition à Krasnogorsk et doyen du District de Krasnogorsk.

La contrition sincère de ses péchés et la volonté de ne pas les répéter sont de grands fruits, et en aucun cas les premières étapes de la repentance. Idéalement, toute notre vie doit être repentance. Tout le monde se souvient du commandement apostolique: Priez sans cesse (Thessaloniciens 5:17). Il s'agit de la repentance. La prière de Jésus, "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur,"  est une prière de repentance.

Nous péchons, en raison de notre faiblesse, en continu - sinon en actes, alors en pensée. Et nous devons nous repentir continuellement. Par conséquent, je ne pense pas que nous devrions faire que les paroissiens répètent constamment leurs péchés quotidiens à la confession. Si quelqu'un sent qu'il a besoin du soutien de la prière d'un prêtre, il peut les énumérer; nous avons la confession dans notre église tous les jours, matin et soir.

Mais, à proprement parler, la confession est le Mystère de la réunification de quelqu'un avec l'Église. En commettant un péché grave, on chute loin de l'Église, et à la confession. on retourne à l'Église par le mystère: on est reçu de nouveau dans la communion eucharistique. Par conséquent, je n'insiste pas pour que les personnes qui reçoivent régulièrement la Communion aient besoin de venir à la confession, et de faire la liste de tous leurs péchés quotidiens avant chaque Communion.

La tâche du chrétien ne consiste pas à respecter des règles, mais à être en union de prière constante avec Dieu. Compte tenu de notre faiblesse, cela signifie se repentir. Pas dans le désespoir et l'auto-flagellation, mais en se repentant- c'est-à-dire dans la réalisation et la reconnaissance de notre péché et  par la foi simultanée en la miséricorde de Dieu. C'est-à-dire, dans la condition exprimée par la prière de Jésus, dans la prière du publicain.


Mais dans de nombreuses prières, il est écrit  "je suis le plus pécheur de tous ", ce qui est une évaluation plus rigoureuse. Les saints qui ont compilé ces prières l'ont probablement estimé ainsi, parce qu'ils s'évaluaient à la lumière de la grâce de Dieu. Mais un simple laïc, qui est nouveau dans l'Église, peine à se ressentir sincèrement comme le plus pécheur de tous.

Les saints eux-mêmes ne se considèrent pas ainsi immédiatement. Abba Dorothée admit devant ses maîtres, Barsanuphe le Grand et Jean le prophète: "je regarde ma vie et je comprends que je suis digne du tourment éternel; Je sais que je suis pire que tous les autres, mais je ne me ressens pas cela dans mon coeur." Et les startsy lui répondirent qu'il était sur ​​la bonne voie. Il faut une vie pour comprendre dans nos cœurs ce que nous sommes vraiment - et c'est le chemin spirituel.

Je considère qu'il n'est pas juste de dire "je suis le pire pécheur de tous," si vous ne vous considérez pas de cette façon. Moi, malheureusement, je ne pense pas de cette façon - même si je comprends que je le devrais. Mais nous, les fidèles, reconnaissons au moins nos péchés. Devons-nous attendre un miracle pour les éprouver de la façon dont les saints l'ont fait? Nous n'avons pas besoin d'attendre. Par conséquent prions maintenant même, comme nous le pouvons.

Je prononce les mots: "Aie pitié de moi, ô Dieu," mais je ne me ressens pas la contrition de cœur. Eh bien, que dois-je faire... ? Je me repens avec la foi et je vais travailler sur mon âme et maintenir la communion avec l'Église, afin que le Seigneur ne m'abandonne pas. Je vais prier avec attention, en suivant les conseils de saint Jean Climaque, en gardant mon esprit dans les paroles de la prière. 
Si cela ne fonctionne pas, je vais prier avec mes yeux et la bouche, même avec un cœur froid et un esprit absent, mais dans l'espoir que même un petit travail de cette sorte peut me rapprocher de Dieu. Comme les saints Pères l'ont dit, mieux vaut du pain avec de la cendre, que de ne pas manger du tout.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCCLI)


Les mots de prière
Pour ton âme sont des ailes
Pour voler vers Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 5 mai 2014

Saint Séraphim de Sarov: La Prière que Dieu accepte… (R)




« Ainsi, ami de Dieu, tout ce que tu demanderas au Seigneur Dieu, pourvu que cela soit pour la gloire de Dieu ou pour le bien de ton prochain, tu le recevras. [...] N'aie donc aucun doute, le Seigneur répondra à tes prières si elles sont faites pour la gloire de Dieu et l'édification du prochain. [...] Le Seigneur est bon pour tous les hommes, Il donne en abondance à ceux qui invoquent Son Nom... » 

Ainsi parlait saint Séraphim de Sarov à la fin de son entretien avec Nicolas Alexandrovitch Motovilov.

in 
Claude Lopez-Ginisty 
La Prière selon Saint Séraphim de Sarov
Editions du Désert, 2003
(épuisé)

La Prière selon saint Séraphim de Sarov

dimanche 4 mai 2014

Saint Jean de Cronstadt: La prière/ Le cœur (R)





Le cœur 
Lorsque nous prions, nous devons absolument soumettre notre cœur à notre volonté et le tourner vers Dieu. Il ne doit être ni froid, ni rusé, ni menteur ni double, sinon quel serait l’utilité de nos prières, de notre préparation aux sacrements?

Il est bon pour nous d’entendre la voix de Dieu lorsqu’il manifeste son ire: “ Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son coeur est éloigné de moi. ( Matthieu 15:8). Donc, ne soyons pas dans l’église dans un état de prostration spirituelle, mais que l’esprit de chacun de nous brûle en de telles occasions, dans son service pour Dieu. 

Les hommes eux-mêmes n’apprécient guère les services que nous leur rendons avec froideur, par pure habitude. Dieu demande l’offrande de nos cœurs. “ Mon fils, donne-moi ton cœur” ( Proberbes 23:26). Car le cœur est la partie la plus importante de l’homme-sa vie! Plus que cela encore, le cœur est l’homme lui-même!

Ainsi celui qui ne prie pas ou qui ne sert pas Dieu avec son cœur, ne prie pas du tout, car dans ce cas son corps seulement prie, et le corps sans l’intellect, n’est que de la terre. 

Souvenons-nous que lorsque nous nous tenons debout pour la prière, nous sommes devant Dieu Lui-même, Qui a la sagesse de tout. Donc, notre prière devrait être pour ainsi dire, tout esprit, et tout compréhension.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
My Life in Christ
Holy Trinity Monastery
Jordanville
( Version anglaise revue par l'auteur!)

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


21 avril / 4 mai
3ème dimanche de Pâques

Saintes myrophores Madeleine, Marie de Cléopas, Salomée, Jeanne, Marthe, Marie, Suzanne et les autres. Saints Joseph d’Arimathie et Nicodème.
St hiéromartyr Janvier, évêque, et ses compagnons martyrs sts Procule, Sosie et Fauste, diacres, St Désiderius, lecteur, Sts Eutychès et Acuce, tous martyrs en Italie (vers 305) ; Sts martyre Théodore de Pergie, sa mère Philippie, Dioscore, Socrate et Denis (II) ; )Sts Apollos, Isaac et Codrat, martyrs à Nicomédie (303) ; St Maximien, patriarche de Constantinople (434) ; bienheureuse Tamara, reine de Géorgie (1212) ; St juste Alexis de Bortsourmana (1848) ; St Nicolas Pisarevsky, prêtre et confesseur (1933) ; St hiéromartyr Alexis Protopopov, prêtre (1938).

Lectures : Actes VI, 1 – 7 / Mc. XV, 43 – XVI, 8 

LE DIMANCHE DES FEMMES MYROPHORES

C
e dimanche, la Sainte Église commémore l’apparition du Seigneur aux saintes femmes myrophores. Ce fut la première apparition du Seigneur après Sa Résurrection du tombeau, raison pour laquelle elle est fêtée, comme preuve incontestable de cet événement, peu après Pâques. Au nombre des femmes myrophores, l’Évangile énumère : Marie de Magdala (mémoire le 22 juillet), Marie, femme de Clopas et mère de Jacques (23 mai), Salomé (3 août), Jeanne (27 juin), Marthe et Marie, sœurs de Lazare (4 juin, 18 mars), Suzanne (cf. Luc VIII,3, n’est pas mentionnée dans les ménologes), et encore «plusieurs autres, qui assistaient (Jésus) de leurs biens » (Luc VIII,3). Dans l’exemple des saintes femmes myrophores, l’Église présente un remède spirituel pour tous les chrétiens éprouvés par des afflictions, submergés par l’abattement. De la même façon que, se trouvant dans une profonde affliction à la vue de leur Sauveur crucifié et enseveli,  les saintes femmes ont trouvé consolation dans ce Tombeau, où étaient cachés tout leur bonheur et toute leur vie, chaque âme chrétienne doit chercher consolation de ses afflictions et de sa tristesse auprès de la Tombe et de la Croix du Sauveur. Hormis les saintes femmes myrophores, l’Église commémore aussi St Joseph d’Arimathie et Nicodème, le disciple secret du Sauveur. Selon l’explication du synaxaire, les saintes femmes myrophores « étaient les premières et véridiques témoins de la Résurrection, Joseph et Nicodème témoignant à leur tour de l’ensevelissement, ces deux événement constituant nos dogmes les plus importants et les plus significatifs ». Le tropaire de ce dimanche (« Le noble Joseph... »), emprunté à l’office du Grand Samedi, avec son affliction et seulement un pressentiment de la fête de Pâques, est complété, dans l’office de ce jour, par la mention de la Résurrection, qui a eu lieu («Mais Tu es ressuscité...).     
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
 Tropaire du dimanche du 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire de la fête, ton 2
Благообра́зный Iо́сифъ, съ Дре́ва снемъ Пречи́стое Тѣ́ло Твое́,  плащани́цею чи́стою обви́въ, и благоуха́ньми,  во гро́бѣ но́вѣ, закры́въ, положи́,  но тридне́венъ воскре́слъ еси́, Го́споди,  подая́й мíрови ве́лiю ми́лость.
Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde grande miséricorde.

Kondakion des femmes myrophores, ton 2
Ра́доватися миpoно́сицaмъ повелѣ́лъ ecи́, пла́чъ прaма́тepe Éвы утоли́лъ ecи́  воскрecéнieмъ Твои́мъ Xpисте́ Бо́же, Aпо́столомъ же Tвои́мъ пропoвѣ́дати повелѣ́лъ ecи́ : Cпácъ воскрéce отъ гба. 
Tu as dis aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du tombeau.

Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый: páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
Bien que Tu sois descendu, ô Immortel, dans le tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.
L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, Toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.

VIE DE SAINT ALEXIS DE BOUTSOURMANA[1].

Saint Alexis (Gnéoujev) naquit le 13 mai 1762 au sein d’une famille sacerdotale. À l’issue de ses études au séminaire, il se maria et fut ordonné diacre, puis prêtre pour l’église d’un village de la région de Nijni-Novogorod, où il servit jusqu’à son trépas. Durant les premiers temps de son ministère, il ne se distingua point par la rectitude de vie et s’adonnait même parfois à la boisson. Une fois, on vint lui demander de nuit d’aller porter la sainte Communion à un mourant, dans le village voisin. Le père Alexis se mit en colère et renvoya l’homme, en prétendant que l’état du malade n’était pas si grave et qu’il pourrait attendre le lendemain. Ne pouvant trouver le sommeil, il se leva et partit chez le malade. Mais il le trouva mort avec, à côté de lui, un ange tenant le saint Calice dans les mains. Saisi par cette vision, le père Alexis tomba à genoux devant le défunt et passa toute la nuit en prière. Depuis ce jour, il célébrait sans faille quotidiennement la Divine Liturgie et observait, autant qu’il le pouvait, les règles de prière des moines. À minuit, il lisait l’office de Minuit, l’office des Douze Psaumes ainsi que la Vie du saint du jour. À l’aurore, il lisait les prières du matin, les Heures, l’Acathiste à saint Serge, à sainte Barbara, ou à saint Métrophane. Au milieu du jour, il lisait quatre cathismes du Psautier, et le soir, le canon et l’Acathiste au Sauveur, le canon à l’Ange Gardien, les prières du soir, le tout accompagnée de métanies avec la Prière de Jésus. La nuit, chaque fois qu’il se réveillait, il faisait nombre de métanies, de sorte qu’il faisait environ mille cinq cents métanies par jour. Le temps qui lui restait après les services liturgiques, il le passait à recevoir les fidèles chez lui. Parfois, il lisait des instructions spirituelles à ses visiteurs, gagnant par sa douceur le cœur de tous ceux qui l’écoutaient. Les seules personnes envers lesquelles il montrait de la sévérité étaient les sorciers et diseurs de bonne aventure et tous ceux qui les fréquentaient. Quant aux pauvres, il leur distribuait tout ce qui lui restait des dons qu’il recevait, après en avoir consacré une partie à l’ornementation de l’église. Très souvent, lorsque les paysans étaient frappés par des malheurs tels que l’incendie de leur ferme ou les épidémies chez les animaux, ils trouvaient de l’argent déposé chez eux, que le père Alexis avait déposé en cachette. Détestant l’oisiveté, dès qu’il disposait d’un peu de temps, le père Alexis allait travailler aux champs ou accomplissait certains travaux domestiques. Il guérissait les malades par ses saintes prières, consolait par la parole de Dieu ceux qui souffraient, manifestait fréquemment son don de clairvoyance, et fut aussi jugé digne de nombreuses visions et révélations. À l’époque de l’invasion des armées de Napoléon (1812), le père Alexis priait pour sa patrie pendant la Liturgie, et il vit soudain un ange, qui lui annonça que les puissances célestes s’étaient mises en mouvement pour venir en aide à la Russie. Neuf années avant son trépas, saint Alexis se retira de toute occupation paroissiale et familiale pour s’installer dans une cellule, dont l’unique fenêtre donnait sur l’église. Étranger à tout souci du monde, il se consacrait uniquement à la prière. Ayant alors aspect d’un vieillard, petit, maigre et voûté, son visage était très semblable à celui de saint Séraphim de Sarov et sa joie spirituelle intérieure illuminait tout autour de lui. Son regard était si pénétrant qu’on avait l’impression qu’il lisait les plus secrètes pensées de ceux qui l’approchaient. Dans sa cellule ne se trouvaient qu’un petit poêle, un lit grossier, une table avec quelques chaises, un lutrin placé devant une icône avec une veilleuse allumée. Sa principale occupation était la prière et la célébration des offices liturgiques dans leur intégralité, conformément au Typikon monastique. Il ne prenait de la nourriture qu’une seule fois par jour. La première et la dernière semaine du Grand Carême, personne ne sait comment il se nourrissait, car, à sa demande, on ne lui apportait alors aucune nourriture. Si grande étaient sa foi et son amour envers Dieu, si intenses étaient ses prières, que l’ennemi du genre humain lui suscita de nombreuses épreuves. Alors que pendant les années de son ministère, il se rendait volontiers chez tous ceux qui lui demandaient de venir prier pour eux, pendant les dernières années de sa vie, qu’il consacra entièrement au jeûne et à la prière, il ne sortait guère de sa cellule que pour se rendre à l’église. Les propriétaires terriens de la région, et même des provinces voisines se rendaient chez lui, lui écrivaient des lettres, demandaient sa bénédiction. Tous le reconnaissaient comme un grand saint, qui avait le don de guérison. C’est ainsi qu’il ressuscita un jeune garçon de sa paroisse, au terme d’une ardente prière. De partout, on amenait des aliénés et des possédés chez le saint prêtre, et ils recouvraient tous la santé par ses prières. À partir du 1er janvier 1848, le père Alexis vit ses forces le quitter. Comme il ne lui était plus possible de célébrer les offices liturgiques, à sa demande, ses proches l’emmenaient à l’église. Malgré cela, il considérait comme un grand péché de ne pas recevoir ceux qui venaient à lui, et il rassemblait toutes ses forces pour leur prodiguer le baume de sa parole. Parvenu à un total épuisement, le Grand Jeudi 1848, il acheva sa vie pleine d’épreuves, après s’être assis devant sa fenêtre pour bénir la foule qui, sur la place, était venue lui faire ses adieux. Beaucoup se tenaient agenouillés, d’autres pleuraient calmement. Le père Alexis les bénit jusqu’au moment, où son bras s’abaissa pour ne plus jamais se relever. Il fut enterré dans le jardin de l’église, contre le sanctuaire. Il ne se passait pas un dimanche, pas une fête, où l’on ne célébrât d’office de commémoration sur la tombe du père Alexis, et presque tous les fidèles prenaient de la terre de sa tombe. Bien qu’il ne l’eût jamais rencontré, St Séraphim de Sarov disait de lui qu’il était comme une étoile qui brille dans l’horizon chrétien. » les miracles abondèrent auprès de la tombe de St Alexis, qui est vénérée avec ferveur jusqu’à nos jours. 
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Luc XXIV, 1-12 ; Liturgie : Actes IX, 32-42 ; Jean. V, 1-15.



[1]. Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras (version abrégée).