"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 1 octobre 2014

Qu'est-ce que la Confession? (2)

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La Prière sacramentelle comme artillerie lourde 

Père Agafangel: Les gens qui viennent à la communion et à la confession régulièrement, se heurtent tôt ou tard à deux problèmes: d'une part, l’un ou l'autre péché se répète sans cesse; ou, d'autre part, au contraire, il n'y a rien dont il doit se repentir. D'une part, rien de grave ne s'est passé, mais il faut se repentir afin de recevoir la communion; de l'autre, je me repens et me repens, mais tout cela se répète. 

Très souvent, nous percevons l’organisation disciplinaire déjà mentionnée ci-dessus comme un péché qui nous sépare de Dieu, et qui, en fait, pourrait ne pas exiger l'artillerie lourde de la prière sacramentelle. Cela réduit le Mystère du niveau de la repentance à celui d'un laissez-passer pour la communion. 

La repentance est le fait de changer d'esprit, de la metanoia. Ce n'est pas la confession des péchés qui va inévitablement se répéter jusqu'à la fin de nos jours. 

Je suggère que ceux qui viennent se confesser à moi ouvrent les Pères de l'Église: avec quoi ont-ils été tentés avant la mort? Les mêmes pensées, les mêmes péchés. Certes, ils n'ont pas agi sur eux, ils ont réussi à repousser les pensées. Mais ils ont été torturés par les mêmes passions - quoique affaiblies - que le reste d'entre nous. 

Par conséquent, nous n'avons pas tellement besoin de repentance, mais nous avons besoin de la conscience du péché et de la certitude que nous ne le répétons plus, et de la prière pour l'aide de Dieu afin de conjurer ces passions. 

Si vous avez la volonté de vous débarrasser de ce péché "normal", il ne peut pas être un obstacle à la communion et ne nécessite pas la lecture de la prière sacramentelle sur vous. Mais, je le répète, cela se rapporte à des infractions disciplinaires. Les violations graves, passionnés des commandements, la toxicomanie et autres, requièrent l'aide de Dieu pleine de grâce dans le Mystère de la Repentance. 

Confessez donc vos péchés les uns aux autres … 

Question: Toutefois, en ce qui concerne la communion continuelle aux divins mystères, les saints Nicodème de la Sainte Montagne et Macaire de Corinthe, disent que la seule condition d'admission à la communion est un cœur humble et la confession. 

Père Agafangel: Mais quand on parle de «confession», cela ne signifie pas toujours le Mystère de la Repentance. 

Dans le Nouveau Testament, nous lisons: Confessez vos péchés les uns aux autres (Jacques 5:16). «Les uns aux autres » - pas à un prêtre ou à un apôtre. 

Le mot même de "confesser" signifie "je confesse le Christ comme Dieu", signifiant je le reconnais publiquement comme mon Dieu. Je confesse mes péchés - signifie, devant mes frères et sœurs je reconnais mes péchés. 

Il est important pour quelqu’un qui s’approche du Calice de comprendre que ce qu'il a commis se trouve en dehors de «l'espace d’Evangile» et que ce n'est que le Seigneur, dans sa miséricorde qui lui permet de recevoir la communion. 

C'est-à-dire "confession de ses péchés" = "prise de conscience de sa propre indignité" = condition pour pouvoir accéder à la communion. 

Revenons au point de départ: à la pratique actuelle de l'Eglise russe d’effectuer le Mystère de la Repentance en préparation pour la communion. Nous vivons dans cette tradition; elle existe depuis longtemps; nous ne l’avons pas inventée; et ce n'est pas à nous de la briser - ce serait faire plus de mal que de bien. 

Mais parler, discuter, communiquer aux gens que c'est la pratique particulière d'une Église locale concrête dans une période historique concrète, et qu'en général, le mot «confession» a différentes significations - cela nous devrions le faire. De cette discussion nait la vérité. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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