"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 16 mars 2014

STARITZA NIKODIMA DE DIVIYEVO † 2/15 mars ( 1990) [20]


20. L'enterrement
 
L’église du Saint Esprit à la Trinité-Saint-Serge
Nous l'avons emmenée à la Laure. Ce fut un miracle en soi, simplement que d’avoir l'enterrement d’une moniale dans la Laure. Il y avait de très nombreuses moniales à   Serguiev Possad, mais les funérailles pour elles, étaient rarement célébrées dans la Laure. Lorsque Matouchka est morte, quelqu'un qui avait travaillé dans la Laure m'a dit: "Demande à l'higoumène, ils feront peut-être l'enterrement dans l'église du Saint-Esprit." Il s'avère que pour faire un enterrement dans la Laure on a besoin de la bénédiction du Patriarche lui-même. J'ai appelé l'higoumène, je lui ai parlé et expliqué : une moniale de Diviyévo est morte, donne-t-il la bénédiction pour faire ses funérailles dans l'église du Saint-Esprit. Il me répondit facilement, comme sans même y réfléchir: "Bien sûr! Amenez-la ici pour les funérailles. Qu’ils  vous donnent les clés de l'église de Saint-Esprit et une voiture de sorte que vous puissiez transporter le cercueil..." Cela est arrivé en un instant et personne n'était même surpris.

Chaque fois qu'un défunt se trouve dans l'église du Saint-Esprit, c’est soit un moine de la Laure ou une personne rare et spéciale. Nous avons amené Matouchka à l'église du Saint-Esprit. L’archimandrite Benjamin était encore en vie alors. Il la connaissait comme beaucoup, et nous a donné toutes les courses dont nous avions besoin pour avoir un repas de commémoration.
Nous avons amené tous ceux qui venaient à elle quand elle était vivante, et qui l'aimaient. Les gens sont venus de partout. Nous n'avons pas envoyé de télégrammes, seulement à ceux qui étaient très proches, mais le Seigneur lui-même a réuni tous ces gens à l'église du Saint-Esprit.
Je suis restée là. Alors j’ai vu une, deux, trois personnes entrer. Comment savaient-elles? "Nous ne le savions pas. Nous marchions juste vers l’église, nous avons regardé et vu que l'église du Saint-Esprit était ouverte." "Nous venions de (vénérer les reliques de) saint Serge, et puis nous avons vu notre Matouchka gisant ici." Même certaines jeunes filles qui avaient vécu avec elle réussirent à venir en avion de Perm à temps pour les funérailles. Certaines sont simplement venues au cimetière.
Matouchka rassembla tous ses gens. Comme elle avait toujours prié pour les défunts, ce samedi de commémoration des défunts, elle fut amenée à l'église du Saint-Esprit, où ils faisaient une pannikhide. Cet office des défunts avait à peine commencé quand nous l’avons amenée là, et dans l'église de la Trapeza un service de commémoration commençait. Ainsi, c’est au son de toute cette hymnodie qu’ils la transportèrent à l’intérieur.
 Nous l'avons enterrée dimanche. C'était une belle journée, et tout s'est si facilement passé, ce fut juste extraordinairement facile. Je suis allée vers Père Gleb, qui dirigeait la classe des maîtres de chapelle à l'époque, et je lui ai demandé de nous donner quelques jeunes filles pour chanter, parce que c'était un enterrement monastique. Il a amené une grande partie du chœur, et toutes avaient l’esprit monastique, de sorte que l’on pourrait dire que c'était vraiment comme dans un métochion de Diviyévo. Père Gleb vint lui-même ainsi que plusieurs autres prêtres de la Laure, y compris le Père Côme [Cosmas], qui allait régulièrement la voir, et il a officié.
Ce fut un chœur exceptionnellement bon, et un office exceptionnellement merveilleux dans l'église du Saint-Esprit. Il y avait une joie tellement remarquable à cet enterrement ! Et ce qui est intéressant, il y avait de très nombreux enfants présents.
D’où venaient tous ces enfants? Ils ont entouré le cercueil et se sont tenus debout avec des cierges. Elle avait élevé des enfants, mais ceux-ci étaient d'autres enfants, qui peut-être même ne l’avaient  jamais connue. Je voyais beaucoup d'entre eux pour la première fois. L'église était pleine de gens. Un prêtre marchait juste devant l'enterrement, Père Athénogène (qui est maintenant dans un ermitage sur le Mont Athos). Je lui avais demandé de venir. "Peut-être peux-tu servir une courte Litie pour Mère Nikodima?" Il a dit: "Et qui est Mère Nikodima?" J'ai dit: "Tu sais, il y avait ce staretz, le père Séraphim Batioukov." Eh bien, il s'avère que ce prêtre avait cherché la maison où le Père Séraphim avait vécu, et il vénérait grandement le staretz. "Quoi? Où est cette maison?" dit-il, "je dois y aller. Ça fait des années et je n'ai pas été capable de la trouver. J'ai marché partout dans toute cette ville, mais personne ne pouvait me dire où elle est." J'ai dit: "Alors, tu devras aller à l'enterrement, et du cimetière nous irons dans cette maison, et tu verras où le Père Séraphim a vécu."
Lorsque nous avons transporté Matouchka au cimetière, il est intéressant et étrange que nous ayons été accueillis à la porte par des enfants. D’où venaient-ils tous? A qui ces enfants étaient-ils? C’est inexplicable. Ils étaient sept ou huit. Ils marchèrent tous avec nous jusqu’à la tombe, à la fois ceux qui étaient avec nous dans l'église ainsi que ceux qui se tenaient à la porte, ils firent tout le chemin jusqu’à la tombe. Là, nous l'avons enterrée.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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