"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 7 novembre 2013

Moine Lazare de Dionysiou ( Mont Athos): L'apparition du prophète Elie à un soldat




Parlant avec frère Théoktiste originaire de l'Épire, le 20 juillet 1972, il m'a demandé si j'avais entendu parler du merveilleux miracle qui s'est produit il y a quinze ans à Ioannina, pour un soldat qui était de garde de la caserne. 
Je lui ai dit que je n'avais pas entendu cela, et je lui a demandé de me le raconter pour que je puisse le noter à la gloire du Prophète Elie (Élie) que l'on fête aujourd'hui.
" Ecoute", me dit-il." Un soldat était posté pour garder une caserne et vers minuit, il entendit les pas d'une personne s'approchant de lui. Le soldat pensait que c'était un officier qui, comme c'est la coutume, venait vérifier et voir s'il était éveillé ou endormi, etc. Le soldat a crié : "Arrêtez!" Mais encore une fois il a entendu les pas qui s'approchaient. Une deuxième fois, il a crié: "Halte!" Qui va là? Ayant son arme à la main, il n'a reçu aucune réponse, il a ensuite été forcé de dire: "Halte! ou je tire!"

"Dès qu'il a dit je tire, son arme est tombé de ses mains, et elle a atterri à une cinquantaine de mètres de là. Il a alors vu, tout à coup, au lieu d'un officier, comme il l'avait pensé, un prêtre d'une luminosité vive comme l'éclair! Quand il vit cela, il eut très peur. Le prêtre lui dit: " N'aie pas peur, mon enfant, n'aie pas peur, mais dis-moi, pourquoi, ô bienheureux, blasphèmes-tu le Divin Christ, la Panaghia [La Très Sainte Mère de Dieu] et les saints?"

"Eprouvant du remords, il commença à pleurer et demanda pardon pour son péché, en disant: "Pardonne-moi, Père saint, mais c'est à cause de mes  nombreuses années de mauvaises habitudes que je fais cela. Pardonne-moi."

" Le saint lui dit: "Tu vas prêcher à tout le monde de se repentir, et de ne pas blasphémer. Communique cela à la Métropole [Evêché] et à tout le monde. Même les journaux devraient publier cela!".

" Le soldat a répondu : "Ils ne me croiront pas, ô saint! Mais dis-moi, qui es-tu?

"Je suis le prophète Elie. Et pour que les gens te croient vraiment, tu leur diras qu'à cette falaise (et il montra la zone), ils creuseront, et ils trouveront une vieille église à moi dédiée, et là-dessus ils construiront une église."

" Il est allé raconter cela à l'ensemble de la ville et cela a été distribué dans tous les journaux locaux. Beaucoup crurent et changèrent leurs vies. L'association des boulangers, qui honore le prophète Elie comme son saint patron, creusa la falaise qui avait été mentionnée, et découvrit une vieille église et en construisit une nouvelle à la gloire et en l'honneur du prophète Elie."

" Le soldat a changé beaucoup de vies et de mauvaises habitudes des gens, et il a vécu le reste de sa vie comme un modèle de bon chrétien".

Par les prières de Ton Prophète Elie, ô Seigneur, aie pitié de nous. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Sur l'excellent blog de notre frère Maxime


Mais n’oubliez pas : « Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? dit le Seigneur, l’Éternel. N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive? »(Ez. 18.23)
Mais n’oubliez pas : « Ce que je désire, est-ce que le méchant meure? dit le Seigneur, l’Éternel. N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive? »(Ez. 18.23)


Haïjin Pravoslave (CXCVII)



Etai de la Grâce
Le moine prie pour le monde
Dans son monastère

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

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mercredi 6 novembre 2013

Père Stephen Freeman: Ce que voulait dire saint Séraphim


St. Seraphim of Sarov


"Acquiers l'Esprit de Paix et mille âmes autour de toi seront sauvées." C'est peut-être la citation la plus célèbre du grand saint russe, Séraphim de Sarov. Beaucoup de ses icônes portent ces paroles. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui n'aimait pas cela. D'autre part, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne le comprennent pas. Et comprendre ce qu'il voulait dire, peut vous emmener au cœur même de l'Orthodoxie.

"Acquérir l'Esprit de paix," fait penser à quelque chose de merveilleux, et la plupart d'entre nous suppose que c'est le fruit de longues années de stricte pratique monastique de ce grand saint. Sans doute beaucoup de dons de saint Séraphim se sont manifestés de cette manière puissante, en raison de ses années de silence et de prière.

Mais sa déclaration sur l'acquisition de l'Esprit de Paix, n'est pas aussi compliquée ou mystérieuse que certains pourraient le penser.

À bien des égards, c'est simplement une extension de la parabole évangélique des talents:


Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens.
Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit.
Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents.
De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres.
Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre, et cacha l'argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit: Seigneur, tu m'as remis cinq talents; voici, j'en ai gagné cinq autres.
Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.
Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit: Seigneur, tu m'as remis deux talents; voici, j'en ai gagné deux autres.
Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.
Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné;
j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi.
Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné;
il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.
Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
(Matthieu 25:14-30).


Cette parabole très familière est assez bizarre. Le Christ fait allusion à quelque chose dans l'imagerie des "talents" d'argent (ou d'or). Quoi qu'il en soit, [ce talent] a été donné librement aux serviteurs, mais les serviteurs sont censés faire quelque chose avec le don. Il doit être rendu, avec un bénéfice.

Tout d'abord, la parabole n'est pas à propos des talents [au sens particulier de capacité insigne], comme le fait de bien jouer du piano, etc.  Ce n'est pas à propos de parler en public, ou même d'être un bon enseignant pour les enfants. Il ne s'agit pas de talents [dans cette acception du terme]. Il s'agit d'une somme d'argent, mais ce n'est pas une parabole de "l'intendance" dans le sens que le Christ n'est pas en train de nous dire d'être convaincus de faire de l'argent.

C'est une parabole sur la Grâce, sur l'Esprit Saint.

Saint Séraphim, dans son propre enseignement, était presque rustre. Il dit à ses disciples "d'acquérir l'Esprit Saint", et il utilisa les comparaisons approximatives d'un homme d'affaires qui investit son argent pour en avoir plus. Son propre père était négociant. Il savait de quoi il parlait, mais l'imagerie a été reportée à la vie spirituelle, et son but fut suprêmement décrit comme "l'acquisition de l'Esprit Saint."

La question plus large alors (et cela s'applique ainsi à la parabole) est la suivante: Comment acquérons-nous la Grâce, ou le Saint-Esprit?

Veuillez noter que je ne parle pas de gagner plus de grâce et d'accomplir des œuvres afin de gagner le Saint-Esprit.

La grâce n'est rien d'autre que la vie de Dieu. En termes théologiques corrects (de l'Eglise d'Orient), la Grâce est l'énergie divine incréée. Mais cette phrase, à moins qu'elle ne soit bien comprise, peut même mener à la confusion. Je préfère parler soit de la Grâce, soit de la vie de Dieu, donnée librement à nous.

Tout d'abord, la Grâce est un don. Vous n'avez pas à aller quelque part, pour obtenir ce qui vous a déjà été donné. Ce que nous devons faire, c'est permettre à la Grâce de Dieu d'œuvrer en nous selon ce que Dieu entend pour nous.

Saint Paul prie instamment: "Nous vous supplions de ne pas recevoir la Grâce de Dieu en vain!" (2 Corinthiens 6:01 )

Chacun d'entre nous (certainement par notre baptême et notre chrismation) a reçu la grâce de Dieu pour son salut, c'est-à-dire pour donner le fruit de l'Esprit et se conformer à l'image de Dieu en Christ. La question est: qu'en faisons-nous?

Il s'agit d'une question. plus particulièrement pertinente sur ​​les petites choses de la journée. Prions-nous? Commençons-nous la journée en nous signant avant même que nos pieds aient jamais touché le sol? Lorsque nous sommes tentés de nous plaindre, au lieu de cela,  nous en abstenons-nous, et rendons-nous grâce? Condamnons-nous les autres, même si nous aurions pu être silencieux? Pardonnons-nous quand nous avons nourri une rancune ?

Il y a Grâce pour chacune de ces choses et pour des milliers d'autres. Nous sommes en mesure d'agir ainsi, parce que Dieu nous en a rendus capables. La Grâce qui est mise à profit dans nos vies produit des dividendes de Grâce. Saint Séraphim n'est pas devenu ce qu'il est grâce à un don momentané, mais à travers une vie d'ascèse et de "réinvestissement" de la Grâce qui lui a été donnée.

Quelques paroles de ce grand saint pour les petites choses de la journée :

Vous ne pouvez pas être trop doux, trop gentil. Evitez même de sembler sévère dans votre traitement de l'autre. La joie, une joie rayonnante, ruisselle du visage de celui qui donne et qui attise la joie dans le cœur de celui qui la reçoit.
*
Toute condamnation vient du Diable. Ne vous condamnez jamais les uns les autres... au lieu de condamner les autres, efforcez-vous de parvenir à la paix intérieure.
*
Restez silencieux, abstenez-vous de jugement. Cela vous élèvera au-dessus des flèches mortelles de la calomnie, de l'insulte, et de l'indignation et cela protégera vos cœurs rayonnants de tout mal.

C'est ce que saint Séraphim voulait dire!

Version Française  Claude Lopez-Ginisty
d'après

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Η Παναγία Βηθλεεμίτισσα

mardi 5 novembre 2013

Raïssa Taboranskaya: Une pomme de sainte Pélagie: Une merveilleuse histoire des saints et de notre temps




St. Pelagea of Antioch.Metropolitan Joseph (Chernov).


L 8/21 octobre, l'Église Orthodoxe honore la mémoire de sainte Pélagie († 457). Cette femme, qui fut courtisane et meneuse des danseuses d'Antioche la palestinienne, mais qui fut convertie à la foi en Dieu après avoir entendu un sermon de saint Nonnos, devint moniale au cours du cinquième siècle. Le Métropolite Joseph ( [Tchernov] † 4 septembre 1975) fut un grand hiérarque de l'Eglise orthodoxe russe qui passa plus de vingt ans dans les camps de concentration soviétiques pour sa foi. C'était un staretz et un homme de prière clairvoyant qui entreprit le labeur ascétique de la folie-en-Christ, et qui fut presque notre contemporain. Raïssa Semenovna Taboranskaya, Fille spirituelle du Métropolite Joseph, parle de la relation entre ces deux personnes saintes, sainte Pélagie et le Métropolite Joseph, qui vécurent à 1500 années d'intervalle.

***

Alors qu'il était dans les camps de Tchelyabinsk et Karaganda, Vladyka Joseph correspondait avec nous. Notre famille, avec l'aide des gentilles personnes, lui  envoya des colis mensuels de nourriture pendant les douze années de son emprisonnement. L'un de ces paquets est parvenu à Vladyka à la veille de la fête de sainte Pélagie ( 8/21 octobre). D'autres prisonniers du camp lui ont volé le paquet, mais un prisonnier a vu cela et leur a repris le paquet et l'a donné à Vladyka.
J'avais fait ce paquet moi-même, et quand j'ai vu qu'il y avait une espace libre, par la Providence de Dieu, j'y ai mis une pomme. Quand Vladyka a vu la pomme, il a écrit avec joie et exultation de l'âme:

Chère petite-fille, Raïsssa Semenovna !

Tout d'abord je m'incline devant toi et je te remercie pour la belle pomme que tu m'as envoyée dans la boîte pour la veille du jour de saints Pélagie. J'ai reçu ce paquet la veille de sa fête. Bien sûr, si ce paquet n'avait pas été envoyé par vous intentionnellement pour le 8 octobre, ce n'est toujours pas un accident, mais c'est providentiel. Oui, oui, ma chère. Surtout une pomme, oui, oui, c'est l'œuvre de Dieu. Si ces mots au sujet de la pomme t'ont intéressé ou te rendent perplexe, et que tu l'as envoyée seulement parce qu'elle est arrivée par hasard dans tes mains, et que ton amour l'envoyée à grand-père, alors laisse-moi te dire ceci: Lorsque l'acathiste [1] a été écrit à Azov au début de 1942 et terminé en été, en juin, ce jeune homme, un moine, qui l'a écrit et l'a terminé le jour de sa glorification, c'est-à-dire le premier jour où il serait lu et béni, il était très anxieux: la sainte accepterait-elle son petit travail, le Seigneur rejetterait-Il cette louange de son ascèse comme insuffisante et indigne?

Lui, le jeune homme, ce moine, fut très épuisé en esprit et il pria le Seigneur de lui donner un signe. Il pria la sainte de l'accepter ou de le rejeter. Dans la soirée avant le jour lorsque l'acathiste serait lu dans les offices divins de la matinée, cet humble et créateur auteur de l'acathiste fit un rêve. Oui, oui, c'est vrai, je t'écris ces lignes en accord avec la conscience de ma vocation!
Il se voyait dans un très grand, beau, beau jardin (plus beau que la belle et magique Sofievka [Parc aux environs d'Ouman]); il y avait de nombreux pavillons de différentes formes et styles. Cet auteur, comme s'il était toujours encore un garçon en culottes courtes et chemise, fut surpris par la beauté du jardin et de ses pavillons. Il eut peur, et il n'y avait pas de gens là-bas, le jardin était un reflet de la beauté céleste sur la terre, et les pavillons étaient faits de métaux précieux et de verre épais. Il y avait des stands et des étagères merveilleuses, et sur ​​les étagères, qui atteignaient le plafond en environ quatre rangées, se tenaient plusieurs belles, belles corbeilles de fruits différents, de beaux fruits qu'il n'avait jamais vu auparavant.

Le jeune garçon, cet auteur, regardait sans voix avec de grands yeux et un coeur qui battait toute cette beauté, et tout à coup une blanche, colombe, blanche avec une crête rouge sur sa tête entra en volant. Volant en cercles plusieurs fois autour de cette personne solitaire, elle se posa sur le haut des étagères, sur le bord de l'un des paniers tressé d'or, qui était plein des plus belles pommes dorées rouges, et, frappant l'une des pommes avec son bec, elle la jeta à ce garçon, l'auteur qui l'attrapa là la volée et s'écria en extase, " Quelle merveilleuse pomme pour un seul kopeck!" Il se réveilla les yeux pleins de larmes et le cœur battant.

Bien sûr, l'auteur compris que ses travaux, bien que ne valant qu'un kopeck, avaient néanmoins été acceptés par la sainte, et lui-même n'était encore qu'un petit, petit homme...

Le saint hiérarque, saint Nonnos, qui convertit Margarite (ancien nom de Pélagie) au christianisme, vit en songe qu'il servait la Liturgie et qu'un pigeon  noir, nauséabond volait autour de la sainte table, et quand il sortit de l'église après la Liturgie, il vola autour de sa tête. Quand il approcha de la porte, il y avait un baptistère vers la droite où ils baptisaient les adultes, et il saisit ce pigeon et le plongea trois fois dans les fonts baptismaux, après quoi il devint une blanche, blanche colombe, et un parfum remplit toute l'Église, et il disparut dans les hauteurs bleues du ciel…

Saint pelagia.jpg


Nonnos alla à Antioche, où il baptisa Margarite sous le nom de Pélagie. C'est pourquoi sainte Pélagie est appelée "petite colombe" dans le refrain de l'Ikos ["Réjouis-toi, ô Pélagie, très merveilleuse petite colombe du Christ."] Et aujourd'hui, une pomme [me parvient]... pas par hasard! Je n'en ai jamais mangé une aussi belle et aussi avoureuse de ma vie, même si j'ai été en Crimée, même si j'ai vécu dans le Caucase, et que j'ai mangé d'autres pommes! Voilà! Gloire, gloire à Dieu!

Grandpère

Ma main a un peu mal et  tremble. Oui, bientôt, peut-être, nous nous verrons. Puisse Dieu l'accorder. Un enclin devant toi, et merci.

Mâchant [la pomme], je la mange avec plaisir.

C'est ainsi que le Seigneur consola Vladyka en prison, et en le consolant, Il l'a récompensé avec une pomme céleste du jardin de sainte Pélagie. Alors, à Ouman, Vladyka a donné à mon père une icône de sainte Pélagie et a dit: "Je laisse cette icône dans votre église, car elle contient une particule des saintes reliques de la sainte. Gardez-la, fêtez toujours cette journée, et priez sainte Pélagie."

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET: Recension : Archimandrite Michel Kozlov, « Récits d’un pèlerin russe à la recherche de la prière »








Archimandrite Michel Kozlov, Récits d’un pèlerin russe à la recherche de la prière. Nouvelle traduction du russe de Chantal Crespel-Houlon, postface d’Alexis Pentkovski, Paris, Editions du Cerf, 2013, 197 p.
On se réjouit de voir enfin paraître ce livre qui était en préparation depuis plus d’un an aux éditions du Cerf. Il nous donne en effet à relire avec bonheur, dans son texte original, les fameux Récits d’un pèlerin russe, un grand classique de la spiritualité orthodoxe qui a orienté beaucoup de ses lecteurs vers la pratique de la Prière de Jésus, la lecture de la Philocalie, et l’Église orthodoxe elle-même.
Ces Récits ont été connus pour la première fois, dans leur version française, par une traduction du philosophe Jean Laloy, qui les a publiés en 1943 (sous le pseudonyme de Jean Gauvain) dans les Cahiers du Rhône ; ils ont ensuite été réédités en livre de poche par les éditions du Seuil où ils ont connu une très large diffusion. Cette édition se basait sur une édition russe publiée à Kazan en 1870, puis, avec des améliorations, en 1881, 1882 et 1884. Les recherches du père (aujourd’hui archimandrite et higoumène) Basile Grolimund, menées d’abord sur les notes du P. Paul Florensky, lui ont permis d’avancer l’hypothèse que l’auteur des récits pourrait être l’higoumène Michel (Kozlov) du monastère de la Trinité de Selenginsk. La poursuite de ses recherches au monastère Saint-Panteleïmon au Mont-Athos, lui a permis d’établir qu’un manuscrit découvert dans ce monastère et qui avait servi de base à deux autres éditions russes (monastère Saint-Panteleïmon, 1882 et monastère Saint-Michel-Archange, 1884) n’était pas l’original comme l’avait pensé S. Bolchakoff en 1971. La poursuite de ces recherches a permis de découvrir ce texte original au monastère d’Optino, et d’établir que son auteur était bien l’higoumène Michel Kozlov. C’est sur le texte de ce manuscrit d’Optino (Opt 456) que se fonde cette nouvelle version française.
La postface de cette nouvelle édition reproduit l’article d’Alexis Pentkovski, publié en russe en dans la revue Simvol, n° 27, 1992, qui retrace l’histoire complexe de ce texte. Cet article est malheureusement assez confusément composé et difficile à comprendre. On espère qu’il cessera d’encombrer les prochaines éditions et que lui sera substitué en introduction un résumé plus clair.
Cette nouvelle version des Récits ne change rien d’essentiel au texte original. Outre quelques corrections de détail, elle restitue surtout quelques passages (légèrement) critiques à l’égard du clergé qui avaient été expurgés de l’édition de Kazan.
L’attribution du texte à son véritable auteur, l’higoumène Michel Kozlov, montre qu’il ne s’agit pas du récit naïf d’un pèlerin inculte et de condition modeste, mais bien d’un ouvrage de spiritualité fabriqué par un moine cultivé et pédagogue, très conscient de sa démarche et des buts qu’il poursuit. On peut alors se demander dans quelle mesure certaines rencontres, certains événements et certains miracles rapportés par les Récits sont puisés par l’auteur à des sources réelles (par exemple à des récits que lui auraient faits diverses personnes qui les auraient vécus) ou sont des fruits de son imagination. Il y a sans doute dans ces récits un aspect de pieux mensonge (à commencer par celui de leur attribution), mais leur lecture a fait tant de bien à tant de personnes qu’il est aisément pardonnable.
Rappelons que ces quatre récits ont été complétés par la suite par trois autres, publiés en français en 1976 par les éditons de Bellefontaine et en livre de poche en 1979 par les éditions du Seuil sous le titre : Le Pèlerin russe. Trois récits inédits ; ces trois récits supplémentaires, qui ont une forme plus nettement didactique que les précédents, ont été retrouvés parmi les papiers du starets Ambroise d’Optino, et c’est probablement dans ce milieu d’Optino qu’ils ont été également composés.



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Saint Patriarche de Serbie Pavle
de bienheureuse mémoire!

lundi 4 novembre 2013

Naissance au Ciel de Mère Olga, Higoumène du Monastère de Bussy-en-Othe



MereOlga

Mère Olga (dans le monde Hélène Slezkine), higoumène du monastère Notre-Dame-de-toute-Protection à Bussy-en-Othe (Yonne), est décédée ce matin au cours de la liturgie, à l'âge de 98 ans. Elle avait fait, après une licence en droit, un doctorat en études slaves, avec une thèse, soutenue en Sorbonne en 1973, consacrée à « Ivan Kireievski et Optina Poustyne* ». Elle avait alors été quelque temps maître-assistante à l’Institut national des langues orientales, et avait dirigé le service orthodoxe des pèlerinages en Terre sainte, avant de devenir moniale puis higoumène au monastère de Bussy. (source orthodoxie.com)


*

Nous garderons le souvenir ému de son accueil chaleureux, de sa grande gentillesse, et de l'atmosphère spirituelle authentique du monastère dont elle fut l'higoumène.
Mémoire Eternelle!

*

Retour à l'Orthodoxie


"Quel bon signe que certains Occidentaux se tournent vers l'Orthodoxie. Le fait que certains vénèrent aussi les saints qui ont vécu en Occident avant le schisme catholique montre comment le Saint-Esprit les éclaire pour retourner à l'endroit dont ils sont partis.
L'Occident était avec l'Eglise orthodoxe jusques au temps où les Sept conciles œcuméniques ont eu lieu. Orthodoxes et catholiques se sont tous deux rendus coupables de schisme, parce que tous deux manquaient d'amour les uns pour les autres, mais au moins les orthodoxes ont gardé la foi. 
Le schisme fut l'œuvre de Satan, parce que si nous n'avions pas été séparés, le témoignage chrétien dans le monde aurait été titanesque, et le Diable ne nous aurait pas tourné vers toutes les choses d'aujourd'hui".

Paroles prononcées le 24 Juillet / 6 Août 2003 par Père Denys (Ignat) de la Skite de Colciu sur la Sainte Montagne de l'Athos. Âgé de 94 ans [au moment de cette déclaration], le père Denys a été un moine au Mont Athos depuis 1926.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Haïjin Pravoslave (CXCVI)


Ce n'est que l'Amour
Qui peut édifier les âmes
Et non l'intellect

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

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dimanche 3 novembre 2013

Marianne Poulos: Les chemins des amérindiens vers l'Orthodoxie





Marianne Poulos a vécu pendant deux années parmi les Indiens Pueblos au Nouveau-Mexique, dont un an dans le village autochtone de "Ok'Ay Oh Ween Geh". Mme Poulos a également passé trois semaines à voyager le long du fleuve Yukon dans le cadre de l'équipe d'Alaska de 2001 sous l'égide du Centre Missionnaire des chrétiens orthodoxes (OCMC selon le sigle anglais).

*

J'ai d'abord senti les paroles du Christ venir à la vie dans une réserve des Indiens Pueblos au Nouveau-Mexique, à "Ok'Ay Oh Ween Geh" (Lieu du Peuple Fort). 

La première fois que je suis entrée dans la maison de mon ami Pat Pueblo Montoya (Foudre de Nuage), on m'a dit: "Ce n'est pas seulement ma maison, c'est la tienne aussi. Tu as toujours un endroit où tu peux venir dans ce qui est ta maison - peu importe combien de temps cela te prend pour y retourner." 

Combien cet Ancien indien était semblable au Christ en effet. Plus notre amitié grandissait, plus j'ai pu admirer sa bonté dans beaucoup de circonstances. Une fois, je l'ai même vu donner la dernière partie de son argent à un ennemi. Mais il donnait de l'argent à tout le monde. Il disait qu'il n'avait pas besoin de l'argent de l'homme blanc.

Pat Pueblo Montoya

Proverbes 19:17 :
Celui qui a pitié du pauvre prête à l'Éternel, Qui lui rendra selon son oeuvre.

Pat m'a enseigné l'histoire qu'il avait apprise des Anciens du village, quand il était jeune. Lorsque les premiers Espagnols vinrent vers les Pueblos,  ils les appelèrent païens, et par force les colons les convertirent au catholicisme. Ils battirent sévèrement et pendirent de nombreux dirigeants tribaux à moins qu'ils ne se laissent baptiser immédiatement. Ils en firent des esclaves et leur donnèrent des noms espagnols. Une jeune femme autochtone m'a dit une fois : "Nos ancêtres ont grandi en craignant la Croix. Pour eux, c'était devenu un symbole de violence et de mort, comparable à la croix gammée".

"Le Pueblo", comme nom, n'existait pas encore. Eux, se connaissaient simplement comme "le peuple". C'est triste que ces gens aient été présentés à Jésus-Christ pour la première fois dans cette atmosphère de mal. Le Verbe est venu pour eux de cette façon terrible, mais certains ont été en mesure de l'accepter, c'est ce qui fait que de nombreux amérindiens sont de grands chrétiens: ils ont pardonné à leurs ennemis.

Pour beaucoup d'Anciens amérindiens, le Verbe et la Voie du Christ ressemblaient grandement aux enseignements que le Grand Esprit [Dieu] leur avait donnés. Quand ils entendirent les Ecritures, ils furent convaincus par Jésus, mais ils se demandaient pourquoi ceux qui portaient Sa Parole étaient si contraires à Lui,  et recherchaient les mythiques "Sept Cités de l'Or" du Sud-Ouest. 

Pat m'a dit: "Nous savions où l'or était, mais pour les indiens, ce serait mauvais pour le peuple. Cela pourrait nous rendre avides ou nous inciter à commencer à nous battre, alors nous l'avons laissé enterré là." 

Dans la mentalité indienne la valeur d'une personne n'est pas déterminée par ce qu'il peut s'accumuler, mais par la quantité qu'il peut donner.

On ne peut que se demander comment cela aurait été si les Indiens Pueblos avaient rencontré le Christ par l'Église chrétienne orthodoxe comme les peuples aléoutiens de l'Alaska. Les aléoutes, qui n'étaient pas monothéistes, ont appris l'Evangile chrétien sur une période de dix ans, et non pas tant par l'enseignement et la prédication, mais par l'exemple. 

La vie du saint orthodoxe saint Germain d'Alaska fut une vie d'humble service au peuple de Kodiak. Ses miracles de guérison et de prophéties concernant le futur confirmèrent la foi des Sugpiaqs dans le christianisme orthodoxe.

Aujourd'hui, l'Alaska est devenu la demeure de quatre saints orthodoxes, tous ceux qui ont été canonisés par l'Eglise. Cela inclut le martyr Aléoutien Kodiak Pierre (1) qui est mort sous la torture en Californie pour avoir refusé de renoncer à l'Orthodoxie, après avoir été capturé par les Espagnols. 
Peut-être qu'il y a beaucoup de chemins divers vers Celui Qui donne la Vie, Qui est présent partout, Qui emplit toutes choses. Mais la question demeure: peut-on refuser le Christ et encore atteindre la plénitude spirituelle? Le célèbre homme-médecine Black Elk (Elan Noir) croit que la tradition indienne fut donnée par Dieu pour préparer les Indiens à la révélation du Christ. 

En comparant les différentes traditions des Amérindiens avec le cœur mystique de l'antique tradition orthodoxe chrétienne, nous pouvons trouver plusieurs liens correspondants qui soutiennent cette idée. Dans les deux traditions, nous commençons les prières en offrant un doux parfum à notre Père céleste, ou dans la tradition amérindienne, au "Père-Ciel." 

Les Amérindiens honorent Le Grand Mystère dans toutes les directions, et prient face à l'est, tout comme nous orthodoxes faisons face à l'est dans la prière, et nous disposons nos autels face à l'est. Les évêques de l'église orthodoxe font face à l'est, au sud, à l'ouest et au nord, pour honorer le Fils de Dieu, Jésus-Christ, dans toutes les directions. L'idée traditionnelle amérindienne du Créateur est exprimée par Le Grand Mystère.

L'Eglise orthodoxe partage également la notion de Dieu comme mystère, exprimé magnifiquement par l'évêque Kallistos Ware, dans son livre La Voie orthodoxe. Il écrit que les Pères grecs " comparent la rencontre avec Dieu à l'expérience de quelqu'un marchant sur les montagnes dans la brume: Il fait un pas en avant et soudain découvre qu'il est sur le bord d'un précipice, sans terre ferme sous son pied, mais seulement un abîme sans fond... nos hypothèses normales sont ébranlées…"


Cela s'avère ainsi pour chaque personne qui suit le chemin spirituel. Nous sortons du connu pour aller vers l'inconnu, nous avançons de la lumière vers les ténèbres. Nous ne partons pas simplement de l'obscurité de l'ignorance vers la lumière de la connaissance, mais nous allons de l'avant dans une plus grande connaissance qui est beaucoup plus profonde.
Si le Saint-Esprit, comme aspect dynamique de Dieu, par opposition à l'aspect statique de Dieu dans l'Orthodoxie, peut être assimilé à la notion amérindienne du Grand Esprit, alors peut-être que nous avons atteint le point où le Christ devient l'accomplissement de la tradition amérindienne - en un nouvel aspect de Dieu - Dieu comme personne. Un Dieu qui est venu pour nous montrer Son humble Amour pour nous." Un Dieu Qui a connu l'Humanité dans Sa profonde compassion. Dans son amour extatique, Dieu s'unit à Sa création dans la plus proche de toutes les unions possibles, devenant Lui-même ce qu'Il a créé." ( Evêque Kallistos Ware). 

Cela ne signifie pas que nous remplaçons ou détruisons complètement l'ancienne création, ni que nous fassions des compromis avec l'Orthodoxie, l'enseignement de notre Sauveur. 

La tradition orthodoxe correspond aux anciennes croyances des amérindiens, et la tradition autochtone ouvre une fenêtre dans le ciel, dans le cœur du Christ. 

Comme le vieil et saint  homme Lakota, Charmaine White Face Oglala Lakota l'a déclaré: "Chaque pas que tu fais sur terre devrait être une prière.La puissance d'une âme bonne et pure est dans le cœur de toute personne, et elle croîtra comme une graine tandis que tu marches d'une manière sacrée. Et si chaque pas que tu fais est une prière, alors tu marcheras toujours d'une manière sacrée."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Native American Christian Orthodox Fellowship


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Icône de saint Pierre l'Aléoutien


(1)Le lieu  du martyre de saint Pierre l'Aléoutien, occupé actuellement par des jésuites, est un but de pèlerinage pour nos frères orthodoxes américains. 
Notre saint orthodoxe, premier martyr américain de notre Eglise, est aussi vénéré par les catholiques romains du lieu!!! Un "iconographe" jésuite a même peint une icône le représentant pour la semaine de l'unité des chrétiens. 
Avec une grande délicatesse (j'ironise, bien sûr), il l'a représenté avec André Bobola*, grand persécuteur d'orthodoxes!!!

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*"André Bobola était un jésuite polonais qui vécut en même temps et dans la même région que l'immonde bourreau d'orthodoxes Josaphat Kuntsevich (qui faisait manger les cadavres des orthodoxes par ses chiens!), et qui a également utilisé les mêmes techniques que Kuntsevich pour persécuter les orthodoxes. Né en Pologne à la fin du XVIe siècle, Bobola priva fanatiquement les orthodoxes locaux du droit d'avoir leurs offices dans les églises, arrêta les prêtres et menaça et corrompit les orthodoxes pour qu'ils deviennent uniates, tout en permettant aux Juifs et aux Tatares de pratiquer le judaïsme et l'islam librement. 
Du fait de ses persécutions, il fut finalement tué par les cosaques exaspérés par ses agissement le 10 mai 1657. Bien que Kuntsevich ait été béatifié presque immédiatement par les catholiques romains, le Vatican fut tellement gêné par la persécution vicieuse des orthodoxes par Bobola, que Bobola a dû attendre jusqu'en 1938, pour sa béatification. Auparavant les Jésuites avaient conclu un accord avec les autorités soviétiques et importés ses os d'Union soviétique à Varsovie avant de mener leurs cérémonies".

Chapelle du skite de la Protection de la Mère de Dieu (Pokrov)




Skite du Pokrov  
Patriarcat de Moscou 
en France
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Ce skite (féminin) est placé sous la bénédiction et la direction spirituelle du Père Séraphim (Valaam) et sous la responsabilité de Mère Photina.

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Les offices sont célébrés trois fois par jour. 
Liturgie une fois par semaine, ainsi que le dimanche et jours de fêtes.
- Ancien calendrier 
- Slavon et français.

L'aumônier est le hiéromoine Jean.

Il est prudent de téléphoner avant pour les horaires qui peuvent varier.
Chacun est le bienvenu pour les offices, ou pour faire une retraite.

Adresse : 
Vaudoire. 
72440 Saint Mars de Locquenay
Téléphone: 02 43 35 63 16  - 06 64 29 66 18

courriel: merephotina@yahoo.fr