"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 7 octobre 2013

Un pieux mensonge de Papa-Dimitri (R)



Un de ses fils spirituels a raconté l'anecdote suivante... 

Un matin, en février 1973, j'ai rencontré fortuitement Papa-Dimitri sur la place centrale de Trikala. J'étais dans une situation difficile, et sa présence m'a donné beaucoup de joie et de courage. Après qu'il m'ait donné un conseil, je lui ai demandé s'il avait un problème, car il paraissait quelque peu préoccupé. Il me dit: " Avec l'aide de Dieu, j'ai arrangé quelque chose selon la volonté de Dieu. Les Saints Archanges [icône de son église vers laquelle il allait souvent] m'ont en cela grandement aidé; je leur dois ma vie-même! Je veux donc, moi le petit prêtre ignorant, le berger du village, faire quelque chose pour eux pour manifester ma gratitude. J'ai pensé à beaucoup de choses, mais je ne suis pas digne de donner quelque chose pour l'intérieur de l'église; je suis aussi pécheur, et je ne puis me le permettre non plus. J'ai parlé de ce problème avec Père Aimilianos et j'ai décidé de faire faire une cloche.

La cloche sonnera et rassemblera le brebis dans l'église, et quand, finalement le berger ira dans la tombe, la cloche sonnera et son âme sera réjouie. J'ai l'argent pour cela, bien que personne ne le sache. Ce que je veux, c'est que personne ne découvre de mon vivant que c'est moi qui ai fait faire la cloche. 

La première raison, c'est que certains pourraient s'opposer à ce plan que j'ai; la seconde raison, c'est que je veux éviter les louanges; et la troisième raison est que je désire qu'il en soit ainsi... C'est pourquoi je veux te demander que je paie pour la cloche, mais que nous fassions un reçu formel en ton nom, indiquant que tu es le donateur, afin que personne ne puisse faire d'objection..."

Je lui ai dit que j'étais à sa disposition. Nous sommes allés chez un forgeron de Trikala et nous avons tout de suite commandé la cloche. Je lui ai demandé si je pouvais contribuer financièrement aussi à cet achat, afin d'avoir une part active dans toute l'affaire et de ne pas être totalement étranger à ce pieux mensonge. Il accepta avec joie et amour. Quand je lui ai rendu visite après quelques mois, il sonna continuellement la cloche comme s'il accueillait un Patriarche. 

Il me dit alors: Tu vois comme ta cloche sonne bien? Cette cloche cache un grand secret!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997

Photo: Papa-Dimitri

Papa-Dimitri: Deux miracles (R)




En mai 1920, après avoir laissé le troupeau de moutons (Papa-Dimitri enfant était alors berger) à midi, je rentrai à la maison, mangeai un morceau de pain et je fis un somme. Pendant que je dormais, à côté de mon jeune frère Jean, un vieil homme vint me dire dans mon sommeil: "Lève-toi vite, sors immédiatement en courant, la maison est sur le point de s'écrouler, et vous serez tués!" Je me levai, mais je ne vis rien. Je réveillai immédiatement mon frère et nous nous précipitâmes hors de la maison.
Dès que nous fûmes sortis, étant alors à environ cinquante mètres, le toit s'effondra complètement. Si ce vieil homme n'était pas venu me réveiller, nous aurions péri.

+

Pendant les années d'occupation italienne, un dimanche en février 1942, à la fin de la Divine Liturgie, l'armée italienne vint dans mon village et demanda à tous ceux qui avaient des armes de les donner. J'avais déjà ramassé toutes les armes et les avait données à ceux qui étaient chargés de les collecter. Il eut un second appel pour donner les armes. Entre temps, ils arrêtèrent vingt-quatre hommes et se préparèrent à les exécuter.

Le village fut saisi de panique avec cette calamité imminente. Il n'y avait nul espoir de salut. Il ne nous restait que l'aide de Dieu. Je courus immédiatement à l'église des Archanges, endroit où ils ont accompli d'innombrables miracles.

Je tombai à genoux et je les implorai avec des larmes du fond de mon cœur de faire un miracle tout de suite, et de sauver les vingt-quatre hommes. je ne puis me souvenir de ce que j'ai dit dans ma prière. J'ai seulement senti l'assurance des saints Archanges selon laquelle tout serait sous leur protection.

Je courus vers l'officier italien, tandis que la file de ceux qui avaient été arrêtés se dirigeait vers son Golgotha, et je lui dis: " Je déclare en toute responsabilité qu'ils n'ont pas d'armes!" L'officier s'arrêta aussitôt qu'il me vit. Il me salua et dit: " Nous ferons ce que veut le pasteur!". Je lui dis: " S'il vous plaît, si cela est possible, laissez aller ces vingt-quatre hommes, ils sont innocents!". Il accepta. "Grâce à votre pasteur, j'épargne votre vie!"

Leur joie et la mienne sont au-delà de toute description... Voyez-vous le pouvoir qu'a la prière? Le Seigneur a dit: Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez, et l'on vous ouvrira." ( Matthieu 7:7)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997

Photo: Papa-Dimitri

Jean-Claude LARCHET / Recension: Eusèbe de Césarée, « Vie de Constantin »


Vie de Constantin



Eusèbe de Césarée, « Vie de Constantin ». Texte critique par F. Winkelmann (GCS), introduction et notes de Luce Pietri, traduction de Marie-Joseph Rondeau, Éditions du Cerf, Paris, 2013, 568 p. (« Sources chrétiennes » n° 559).
Cette année de commémoration de l’Édit de Milan est propice à la publication de nombreux ouvrages concernant l’empereur Constantin (272-337). Nous avons récemment présenté ici l’excellente somme de Pierre Maraval.
Ce nouveau volume de la collection « Sources chrétiennes » nous offre une source de première importance, puisqu’elle est la seule à présenter dans son ensemble la personnalité de l’œuvre du saint empereur.
Son auteur, Eusèbe de Césarée (265-339), évêque qui est mort martyr, a écrit cette vie dans les années qui ont suivi la mort de Constantin et disposait d’une documentation de première main, ayant été non seulement un contemporain, mais un proche de l’empereur. L’ouvrage se divise en quatre livres.
Le Livre 1 traite de la situation politique et religieuse qui a abouti à faire de Constantin l’empereur chrétien de l’Occident: il évoque sa jeunesse (passée en grande partie à Trêves, dans l’Allemagne actuelle) à l’époque de la Tétrarchie, puis la douleureuse persécution contre les chrétiens, menées par ses prédécesseurs, à l’exception de son propre père Constance Chlore. Il relate comment Constantin, acclamé, après la mort de celui-ci, en juillet 306, par l’armée de Bretagne, est passé en Gaule, puis a mené une expédition en Italie contre le tyran Maxence ; recevant alors une vision céleste confirmée par un songe, Constantin se convertit à la foi chrétienne et obtint près de Rome, par la grâce de Dieu, la victoire sur son rival (28 octobre 312), ce  qui lui permit de devenir le maître de tout l’Occident. Trois ans plus tard, cependant, il constata avec douleur que son homologue en Orient, Licinius, continuait à persécuter les chrétiens.
Le Livre II est tout entier consacré aux événements de l’année 324 : la campagne victorieuse menée contre Licinius, qui permit la réunification de l’empire sous un monarque chrétien, lequel promulga, dans les provinces orientales, en faveur des victimes des persécutions, des mesures réparatrices. L’unité religieuse ne se fit pas pour autant au sein de l’Église: apprenant qu’une controverse théologique déchirait l’Église d’Alexandrie, Constantin tenta, en vain, de réconcilier les adversaires.
Le Livre III s’ouvre avec la réunion, au premier semestre 325, du concile de Nicée, se donnant pour tâche de rétablir la concorde religieuse. Constantin convoqua le concile et ratifia officiellement les décisions qui y furent prises par les Pères. Eusèble relate ensuite les mesures prises par le monarque, d’une part pour mettre en valeur, en les couvrant de sanctuaires prestigieux, les Lieux Saints de Palestine (auprès desquels se rendit pieusement, avant sa mort, la mère de l’empereur, Hélène) et pour édifier des églises dans diverses cités orientales, et d’autre part pour combattre le culte des idoles. Le Livre se termine avec l’évocation des troubles nés dans l’Église d’Antioche et finalement apaisés par l’intervention, en 328, de Constantin, lequel, en interdisant les conventicules d’hérétiques et de schismatiques, achèva d’assurer la suprématie de l’Église orthodoxe.
Le Livre IV commence par un bilan général de l’œuvre de l’empereur, en insistant sur le fait que celui-ci, tout au long de son règne, a répandu les bienfaits de son gouvernement tant sur ses sujets que sur les peuples barbares qui s’étaient soumis à lui ou avaient réclamé son alliance. Eusèbe récapitule ensuite les initiatives de Constantin s’appliquant, par ses lois et ses discours, à protéger les fidèles du Christ et à répandre la foi chrétienne. Un chapitre est ensuite consacré à l’année 335, où Constantin réunit en concile les évêques, d’abord à Tyr, puis à Jérusalem, pour mettre fin aux dissensions renaissantes en Égypte. La suite du Livre est consacrée aux dernières années de l’empereur qui, à l’approche de sa mort, partagea l’empire entre ses fils, construisit à Constantinople l’église des Saints-Apôtres pour abriter sa dernière demeure, et se fit enfin baptiser, juste avant sa mort, le 22 mai 337. Eusèbe évoque, pour terminer, les funérailles du souverain et la proclamation, la même année, de ses trois fils comme augustes.
Eusèbe a pris soin de placer dans son ouvrage des portraits de l’empereur aux trois étapes majeures de sa vie : dans la force de sa jeunesse (Livre I, 19), au sommet de sa puissance, lors du concile de Nicée (Livre III, 10) et dans la vigueur de sa veillesse (Livre IV, 53).
Auteur d’une monumentale Histoire ecclésiastique, Eusèbe inscrit sa Vie de Constantin dans la continuité de celle-ci. Sa méthode n’est pas celle de la science historique actuelle: elle prend place dans le domaine d’une historiographie religieuse qui comprend les événements de l’histoire politique et  sociale à la lumière de l’histoire de l’Église et non l’inverse. Comme le note l’auteur de l’introduction, « la Vita Constantini dépasse le cadre de la trajectoire personnelle de l’empereur, car celle-ci vient s’inscrire dans le temps de l’histoire du salut dont elle constitue une étape majeure ». On n’est pas surpris que le portrait qu’Eusèbe dresse de l’empereur – qui a restauré la liberté religieuse dans l’empire et a fortement contribué à l’établissement et au développement du christianisme – ait le plus souvent la forme d’une hagiographie que d’une simple biographie. Le panégyrique et la visée apologétique n’effacent cependant pas l’apport proprement historique. Outre les éléments biographiques objectifs que peut trouver dans cette œuvre l’historien actuel, l’ouvrage nous transmet quinze lettres de l’empereur et un certain nombre de lois (l’introduction donne un tableau récapitulatif de celles-ci et de celles-là), qui, selon une méthode utilisée dans l’Histoire ecclésiastique, viennent étayer le récit.
Cette édition, qui repose sur le texte critique établi pour le GCS par  F. Winkelman, bénéficie d’une excellente introduction de près de 140 pages et de substantielles annotations dues à Luce Pietri, ainsi que d’une élégante traduction de Marie-Josèphe Rondeau.

File:Dr Larchet and Abp Ieronymos II.jpg

J.-C. Larchet et l'Archevêque Ieronymos II






Haïjin Pravoslave (CLXVIII)



Lorsque ta prière
Fait du Saint Nom la Présence
C'est la Parousie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 6 octobre 2013

Papa Dimitri Gagastathis: Dits III (R)



Priest Demetry (Papa-Dimitrios) Gagastathis - Greece (2)

Bien que je sois pécheur, je demande sans arrêt [à Dieu], en me basant sur "Demandez, et il vous sera donné; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira." (Mat. 7:7). C'est ce que j'ai compris dans ma vie: Ce qui est impossible aux hommes, est possible à Dieu (Luc 18:27).

Les grandes vertus sont au nombre de trois: l'humilité, l'obéissance et l'amour.

Je ne puis me reposer, je veux aider tous ceux qui me demandent de l'aide, et le monde entier s'il le faut...

Je ne prie pas pour moi. J'aime tant les humains, que je ne prie que pour les autres.

Quand tu aimes Dieu et tous les hommes dans ton cœur alors tu es dans la Loi de Dieu. Nous serons jugés parce que nous n'avons pas d'amour.

Ne crains rien pour un homme qui aime. Dieu demeure en lui.

Ayez parmi vous l'humilité et l'obéissance. Dieu et les anges se réjouissent de cela... Aimez par-dessus tout la Très Sainte Génitrice de Dieu, Elle Qui aide tant notre race humaine pécheresse.

Le but de toute prière ou office que nous faisons, est là pour nous rapprocher de Dieu et pour L'aimer plus.

C'est une chose terrible! Les gens ont abandonné l'Eglise et ils vont travailler aux champs le dimanche pour cueillir le coton... Les champs sont pleins, et les églises sont vides. Ils sont intéressés par l'or (grec chrysos) et non par le Christ (Christos).

Je ne suis jamais soucieux au point d'être angoissé à propos de quoi que ce soit. Je me suis occupé de mes enfants sans ennui ni anxiété. Dieu Qui me les a donnés, S'est aussi chargé de tout.

En ce lieu, [Le Monastère de Saint Jean le Théologien à Patmos], un athée peut même se transformer en chrétien

Nous "rafistolons" le corps, mais ce qui est plus important et qui devrait toujours être saine, c'est l'âme. Tandis que nous courons vers les docteurs et les cures thermales, et que nous dépensons beaucoup d'argent pour le corps, nous devons également nous tourner vers le Père spirituel pour l'âme- et de plus, c'est gratuit!

Le monachisme est l'armée du Christ et l'ennemi de Satan. Les monastères sont les avant-postes de l'Église. Sans avant-postes, l'ennemi nous capturera. La prière dans les monastères atteint Dieu avec la rapidité d'une balle. Comme l'armée ennemie craint l'aviation et se cache, ainsi Satan craint la prière des moines et s'enfuit.

Bien sûr, notre foi est vivante, mais nous ne voulons pas la suivre parce qu'elle est un peu difficile et demande quelquefois des engagements de notre part. Les gens veulent la liberté et une pente descendante afin de ne pas être fatigués et de ne pas transpirer, mais ils ne savent pas  que cette descente mène vers une mauvaise fin. La voie de la perdition semble initialement bonne, heureuse et facile. Elle offre des délices et des plaisirs artificiels, mais tout cela s'évanouit rapidement. Nous devons prier instamment pour eux. Peut-être qu'une âme pourrait alors être sauvée. Nous prêtres, avons une responsabilité particulière devant Dieu et devant les hommes.

Je ne pense pas que nous nous rencontrerons à nouveau physiquement, mais veillons à nous rencontrer dans la Jérusalem Céleste.

Celui qui court vers les magiciens et les diseuses de bonne aventure est une racaille, et il perd la protection de Dieu.

Je ne me souviens de rien dans cette vie, de rien, si ce n'est le lourd fardeau de mes péchés.

Si vous apprenez que j'ai quitté ce monde, ne soyez pas triste, soyez plutôt joyeux, car l'Église sera débarrassée du prêtre le plus pécheur et le plus ignorant de cette époque.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997

Haïjin Pravoslave (CLXVII)


Lorsque ta parole
Saura rejoindre le Verbe
Tu parleras vrai

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Videos reçues de Cristina Moldoveanu

Merci à Cristina pour ces vidéos réalisées par elle-même.

Cristina écrit aussi des haiku que l'on peut lire 

Le monastère Brâncoveanu 


Priceasna




Église orthodoxe du village de Colun 
dans le comté de Sibiu

*

Si vous désirez voir d'autres videos de Cristina, 
allez sur ce 
LIEN

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



23 septembre / 6 octobre
15ème dimanche après la Pentecôte
Conception du prophète, précurseur et baptiste Jean ; saintes Xanthippe et Polyxène  (109) ; sainte Irais, vierge, martyre en Egypte (vers 308) ; saint André, martyr en Afrique du Nord avec saint Jean et ses fils saints Pierre et Antonin (IX°) ; saint Nicolas l'épicier, de Constantinople (1672) et saint Jean de Konitsa (1814), néomartyrs grecs.
Lectures : II Cor. IV, 6-15 ; Lc. V, 1-11. Précurseur: Gal. IV, 22-31 ; Lc. I, 5-25.

CONCEPTION DE SAINT JEAN-BAPTISTE[1]
Lorsque notre Seigneur et Dieu, le Fils unique et Verbe du Père, se préparait à descendre du haut du Ciel pour être conçu, de manière immaculée, dans le sein de la Vierge Mère de Dieu, il voulut annoncer et confirmer ce miracle d’entre les miracles, par une merveille qui lui ressemblât sans y être identique. C’est aussi pour qu’en toutes choses saint Jean-Baptiste soit le Précurseur du Christ, que, six mois avant sa visite à la Mère de Dieu, l’Archange Gabriel apparut au prêtre Zacharie, au moment où il entrait dans le sanctuaire, pour accomplir le sacrifice de l’encens et prier pour le peuple. En le voyant, Zacharie fut pris de crainte, mais l’Ange le rassura et lui dit : « Tu n’as pas à craindre, Zacharie, tes supplications ont été exaucées ; ta femme Élisabeth te donnera un fils que tu appelleras Jean. Il y aura pour toi de la joie et de l’allégresse, et bien des gens se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur ; il sera rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère » (Lc l, 13-15). Zacharie était avancé en âge, sa femme également, aussi douta-t-il un instant de la vérité des paroles de l’Ange, et de ce que « quand Dieu le veut l’ordre de la nature est vaincu ». C’est pourquoi Gabriel lui prédit que, pour le punir et lui apprendre à n’utiliser sa langue que pour glorifier Dieu, il resterait muet jusqu’à la naissance de l’enfant.

VIE DU ST NÉOMARTYR JEAN de KONITSA
Saint Jean naquit à Konitsa, dans l’ancienne Épire, de parents musulmans. Son père était un cheikh7 réputé, membre de l’ordre des derviches. À l’âge de vingt-six ans, Jean s’installa à Ioannina, où il jouissait du respect de tous, étant fils de cheikh et lui aussi derviche. Il devint même le derviche attitré du maître de l’Aitolie, Issouf l’Arabe, qui dirigea les armées turques lors de la guerre déclenchée contre les Russes pour la possession des îles ioniennes. Bien qu’il fût encore dans les ténèbres de l’impiété, le jeune homme vivait selon sa conscience, et partageait par conséquent en beaucoup de points la conduite des chrétiens. Après le départ d’Issouf de l’Aitolie, il demeura dans la région, se rapprochant de plus en plus des chrétiens. Finalement il prit la décision de demander le saint baptême, que personne n’osait lui donner par peur des répressions. C’est pourquoi il fut baptisé dans l’île d’Ithaque sous le nom de Jean. Puis, il alla s’installer dans la région de Xiroméron, où il se maria et vécut caché, travaillant comme garde champêtre du village de Machalas. En 1813, apprenant que son fils était devenu chrétien, le père de Jean le fit rechercher par deux derviches, afin d’essayer de le ramener à leur croyance. Ils le découvrirent, mais aucun de leurs sophismes ne put convaincre le bienheureux qui prêta aucune attention à leurs discours.
À la suite de cette visite, son identité ayant été révélée aux autorités de la région, il fut arrêté par les soldats turcs et emmené à Agrinion. À toutes les questions du juge, le saint ne répondait que par ces mots : « Je suis chrétien, et je me nomme Jean ! » Après lui avoir infligé divers mauvais traitements et maintes vexations, on décida de lui trancher la tête. Au moment de l’exécution, le 23 septembre 1814, puisqu’on ne lui accordait pas la permission de lui délier un peu les mains pour faire son signe de Croix, le bienheureux s’écria comme le Larron : « Souviens-toi de moi, Seigneur, lorsque tu reviendras dans ton Royaume ! » Puis il inclina docilement la tête sous le glaive. Son corps, que les Turcs voulaient abandonner aux chiens, fut recueilli par des fidèles qui l’ensevelirent secrètement. Sa sainte dépouille fut ensuite transférée au monastère de Proussos et cachée dans une crypte, où on la découvrit en 1974.

Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твоéмъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша: и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ мéртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
Les puissances angéliques apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort. Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton corps immaculé. Tu as dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge en donnant la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !




Topaire de la conception de St Jean Baptiste, ton 4
Пе́рвѣе неражда́ющая непло́ды, возвесели́ся, се́ бо зачала́ еси́ Со́лнца свѣти́льника я́вѣ, просвѣща́ти иму́ща всю́ вселе́нную, слѣпото́ю неду́гующую. Лику́й, Заха́ріе, вопія́ со дерзнове́ніемъ: проро́къ Вы́шняго е́сть хотя́й роди́тися.
Réjouis-toi, stérile qui n’enfantais pas ! Voici que tu as conçu celui qui fut vraiment un flambeau du Soleil, celui qui devait éclairer le monde entier souffrant de cécité. Tressaille de joie, Zacharie, écrie-toi sans crainte : Il est prophète du Très-Haut, celui qui va naître.

Kondakion de la conception de St Jean Baptiste, ton 1
Весели́тся свѣ́тло Заха́рія вели́кій со всесла́вною Елисаве́тію сопру́жницею, досто́йно зачина́юще Іоа́нна Предте́чу, его́же арха́нгелъ благовѣсти́, ра́дуяся, и человѣ́цы достодо́лжно почти́мъ, я́ко таи́нника благода́ти.
Zacharie le grand prêtre rayonne de joie et son illustre épouse Elisabeth à juste titre se réjouit de concevoir Jean le Précurseur, que l'Archange annonça en se réjouissant et que nous les hommes, selon ses mérites nous vénérons comme initiateur de la grâce de Dieu.
Kondakion du dimanche du 6ème ton
Живонача́льною дла́нію уме́ршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ, Христо́съ Бо́гъ, воскресе́ніе подаде́ человѣ́ческому póду ; éсть бо всѣ́xъ Спаси́тель, во-скресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
Par Sa main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité tous les morts de leurs retraites ténébreuses, Lui,  le Christ Dieu, qui a fait don de la Résurrection à la race des humains, car, de tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la Vie et le Dieu de l’univers.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
La Divine Liturgie est appelée « anaphore », qui signifie en grec faire monter, offrir, parce que nous-mêmes et nos précieux Dons sommes offerts (élevés) vers Dieu. Et il faut « nous tenir avec révérence et avec crainte à ce moment redoutable de la sainte Anaphore, car quelle que soit la disposition de l’âme ou quelles que soient les pensées que chacun a en ce moment-là devant Dieu, c’est dans la même disposition qu’il est élevé vers le Seigneur » (St Athanase du Sinaï).
Les Dons précieux ne sont pas simplement offerts sur l’Autel terrestre, mais sont élevés à l’Autel supra-céleste. Et nous sommes tous appelés à nous élever jusqu’à la sphère de la paix inébranlable. Le passage vers cette sphère doit avoir lieu en paix. « Une grande paix et une grande quiétude sont nécessaires » à ce moment et en ce lieu (St Jean Chrysostome). Lorsque la sainte anaphore est offerte sur l’Autel supra-céleste, les Puissances angéliques se tiennent avec crainte et tremblement. Elles couvrent leurs visages avec révérence et chantent l’hymne au triple Soleil Divin.
Miséricorde de paix, sacrifice de louange.
À l’exhortation du célébrant invitant les fidèles à offrir la sainte anaphore en paix, ceux-ci répondent : nous l’offrons en paix et dans l’amour envers le Seigneur et nos frères. Nous offrons la miséricorde de paix. Nous offrons la miséricorde, c’est-à-dire l’amour, qui est le fruit de la paix. En effet, « lorsque nulle passion de trouble l’âme, rien n’empêche celle-ci d’être remplie de miséricorde » (St Nicolas Cabasilas).
Dieu nous dit par le prophète Osée que l’offrande de notre amour envers Lui et nos frères est préférable au sacrifice offert sans amour : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice » (Osée VI,6). En outre, « tous les commandements de l’Ancien Testament concernant les sacrifices et les holocaustes sont contenus dans le commandement de la miséricorde et de l’amour (St Basile le Grand). Aussi, il est impossible d’offrir le sacrifice de la glorification de Dieu avant d’avoir offert celui de notre amour. Le sacrifice qui est offert avec amour est celui qui est agréable à Dieu. C’est un sacrifice qui glorifie et loue Son amour : c’est un sacrifice de louange.
Les fils du Royaume, dont le trait distinctif est la paix, offrent la miséricorde de paix et le sacrifice de louange. « La miséricorde envers chacun qui se trouve dans l’adversité et qui a besoin d’aide. Mais c’est une miséricorde de paix. Lorsque nous aimons la paix qui est exercée envers tous, lorsque nous avons détruit toute inimitié et conflit avec tous, alors nous offrons le véritable sacrifice de louange » (St Maxime le Grec).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 12-35 ;  Liturgie : II Cor. VI, 1-10 ; Lc VI, 31-36




[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

samedi 5 octobre 2013

Papa Dimitri Gagastathis: Dits II (R)



Priest Demetry (Papa-Dimitrios) Gagastathis - Greece (2)

Nous trouvons difficile en ce jour et en ces temps, de bien travailler dans cette vie selon la volonté de Dieu, parce qu'il nous manque les deux ailes de l'amour et de l'humilité.

Dieu nous a sauvé du communisme, mais Satan nous a livré au matérialisme.

Maintenant il est temps de pleurer et de prier pour la condition dans laquelle se trouve le monde actuel. Nous devons prier Dieu qu'Il éclaire [les hommes] pour qu'ils voient le chemin de la vérité et de la vertu.

Le peuple et le clergé, tous deux ont perdu leur spiritualité. Ils ne parlent constamment que de choses matérielles et de politique.

Qui peut comprendre la volonté de Dieu ou sonder Sa pensée, puisque nous nous sommes détournés et sommes si loin de Lui?

Par son icône qui pleure, la Génitrice de Dieu montre qu'Elle est triste, parce qu'Elle voit que la Russie souffre par les athées, et parce qu'on blasphème à son propos.

Dans ce pays [Allemagne], il y a la liberté en toutes choses, et c'est pourquoi nous allons périr.

Notre foi est vivante, mais nous l'avons abandonnée parce que l'égoïsme et le matérialisme nous ont éloignés d'elle.

Des miracles arrivent à chaque instant, mais nous ne les percevons pas, parce que nous avons des cœurs de pierre. Des cœurs doux et de la simplicité, voilà ce qu'il nous faut!

En chantant [à l'église], tu dois comprendre et ressentir ce que tu dis. Ne deviens pas fier sous prétexte que tu chantes bien. Un jour, je chantais une hymne sur l'apôtre Pierre, à propos de sa trahison. Quand je dis: " Et il pleura amèrement," je vis des larmes couler sur son icône. Le saint devait être content...


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997

Haïjin Pravoslave (CLXVI)


Tu ne vois jamais
La multitude des miracles
Que fait Dieu pour toi

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Les USA ont cessé de payer leurs administrations...


"Donc il y a quelques semaines, vous aviez beaucoup d'argent pour bombarder la Syrie… Mais maintenant vous avez des problèmes pour la distribution du courrier?"


vendredi 4 octobre 2013

Papa Dimitri Gagastathis: Dits I/ (R)



Priest Demetry (Papa-Dimitrios) Gagastathis - Greece (2)


Je ne suis absolument pas éduqué, mais je puis vous dire empiriquement ( c'est ce que la vie m'a enseigné) que c'est la nuit et l'estomac vide que l'on peut prier le mieux.


Nous n'avons pas mis le Christ en nous, et c'est pourquoi nous ne savons pas ce que sont l'amour, la paix, la concorde, etc...

Puisque je ne puis prêcher, laissez-moi au moins pleurer pour les péchés et pour ceux qui se sont égarés.

La prière est un téléphone sans fil, avec lequel on communique directement avec Dieu. On compose le numéro sur le téléphone de la prière pour parler avec Dieu, et Il répond. On L'entend clairement, on Le sent très proche.

La prière vient d'abord dans le larynx, puis elle monte dans le cerveau et ensuite elle descend dans le cœur. Et alors, eh bien, alors les larmes viennent aux yeux. A partir de ce moment, il n'y a rien de plus à dire. C'est vrai qu'au début, tu auras des difficultés. Tu essaieras de prier et parfois tu ne le pourras pas; tu auras des pensées vagabondes et des tentations, et à d'autres moments, tu ne seras pas capable de te réveiller la nuit. Mais tu dois insister. Le Seigneur, voyant ta disposition, te soutiendra et te délivrera de toutes tentations. Nous ne devons pas perdre toute la nuit à dormir, car Satan fait ce qu'il veut de nous. 

La prière nocturne est de grande valeur. Les gens dorment et Dieu écoute.

Où que j'aille, je m'en tiens à mon programme que l'on a appelé selon l'ordre de Melchisédek, et qui a été contresigné par de nombreux Pères spirituels.

Les vêpres, les prières de supplication, le prêche, les Complies avec les salutations à la Génitrice de Dieu, quel travail béni!

J'ai vu beaucoup de choses dans ma vie, l'une d'elles est que les prières, les supplications et les Divines Liturgies, ont fait que beaucoup sont revenus dans le giron de l'Eglise.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Papa-Dimitri ( Gagastathis) The Man of God (1902-1975)
"Orthodoxos Kypseli" Publications
Thessaloniki 1997