"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 7 juin 2013

Hiéromoine Savvas du Mont Athos: Trois conceptions erronées de l'Eglise




1. Dans l'Hadès il n'y a  pas de repentance.

"Dans l'Hadès il n'y a pas de repentance" - c'est un enseignement très basique de l'Orthodoxie. Si vos yeux spirituels ne s'ouvrent pas d'ici, ce sera impossible dans la vie future.

Ce n'est pas par hasard que vos yeux seront ouverts. Vous devez le faire, avec l'aide de Dieu bien sûr. Vous le faites avec la grâce de Dieu, pas par vous-même! Mais vous devez vouloir le faire dans cette vie.

2. L'Église est principalement pour cette vie.

L'Eglise est pour la vie. Il y a une erreur, malheureusement, parmi les orthodoxes selon laquelle l'Eglise nous prépare pour l'autre vie.

Faux. Elle ne nous prépare pas pour l'autre vie. Elle nous fixe dans cette vie, pour cette vie, pour ouvrir les yeux ici et entrer dans le Royaume de Dieu ici et maintenant! Au Paradis, ici et maintenant! Et si vous ne trouvez pas le Paradis, ici et maintenant, vous ne le trouverez pas non plus dans l'autre vie, car dans l'autre vie, vous ne serez pas en mesure de vous repentir. Il n'y a pas de repentance dans l'autre vie: "Dans l'Hadès il n'y a pas de repentance".

3. L'Eglise n'existe pas "afin que tout aille bien pour nous."

Il y a ceux qui pensent que l'Eglise existe pour que les choses aillent bien pour nous dans cette vie. L'Eglise n'est pas pour cela non plus. Si nous considérons l'Eglise orthodoxe de cette façon, nous voyons cela comme une superstition, et comme une religion parmi les autres religions. L'Orthodoxie n'est pas une religion. C'est la révélation de Dieu à l'homme, dans le but de guérir la personne entière, en guérissant le noûs [intellect] de l'homme, son corps et son âme.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (C)


Ne juge jamais
Ne laisse place en ton cœur
Qu'au Nom ineffable

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 6 juin 2013

Archimandrite Zacharie de Maldon: Priez sans cesse! (R)




L'archimandrite Zacharie (Zachariou), est un hiéromoine chypriote, disciple du saint staretz Sophrony de Maldon de bienheureuse mémoire.

"La prière est une question d'amour. L'homme exprime l'amour par la prière, et si nous prions, c'est une indication que nous aimons Dieu. Si nous ne prions pas, cela indique que nous n'aimons pas Dieu, car la mesure de notre prière est la mesure de notre amour pour Dieu. 
Saint Silouane identifie l'amour pour Dieu avec la prière, et les saints Pères disent que l'oubli de Dieu est la plus grande de toutes les passions, car c'est la seule passion qui ne sera pas combattue par la prière à l'aide du Nom de Dieu.
 Si nous nous humilions et que nous invoquons l'aide de Dieu, en faisant confiance à Son amour, la force nous est donnée de vaincre toute passion, mais quand nous sommes oublieux de Dieu, l'ennemi est libre de nous tuer. "

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Zacharias,
The Hidden Man of the Heart
The Cultivation of the Heart in Orthodox Christian Anthropology
Mount Thabor Publishing

Haïjin Pravoslave (XCIX)


Mémoire de Dieu
Perles de prières pures
Sur le fil du Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 5 juin 2013

Saint Ambroise d'Optina/ Le chemin du salut




Saint Ambroise d’Optino
1812 – 1891

Quiconque a un cœur mauvais, ne doit pas désespérer, car avec l'aide de Dieu, un individu peut corriger son cœur. Il doit seulement s'observer soigneusement et ne doit pas laisser passer toute occasion d'aider son prochain, de révéler ses fautes à son père spirituel et de faire l'aumône aussi souvent que possible. Bien sûr, tout ceci ne peut pas être fait en une seule fois, mais le Seigneur est patient.

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Pour qu'un homme se corrige, il n'a pas besoin de se lancer tout soudain dans cette tâche, mais il devrait faire comme l'on fait lorsque l'on tire un chaland: on tire, on tire, puis on laisse aller... On ne fait pas tout tout de suite, mais petit à petit. Sais-tu ce qu'est le taquet sur un bateau? C'est une sorte de barre sur laquelle sont attachés tous les cordages du bateau. Si on les tire trop rapidement et tous à la fois, tout sera détruit à cause du choc soudain.

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Une personne faible prie pour que personne ne la calomnie. Une personne courageuse prie pour que Dieu l'aide à ne pas calomnier les autres, ni en paroles ni en pensées.

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Au printemps, le jardinier commence à nettoyer le sol de toutes mauvaises herbes inutiles, puis il plante des légumes dans un sol propre. Bientôt les mauvaises herbes reviennent et continuent à revenir ainsi pendant tout l'été, et le jardinier doit soigneusement désherber et arracher les plantes inutiles jusuqes au moment où sa récolte de légumes sera assez forte pour survivre.

Notre corps est créé à partir de cette même terre, et peu importe combien un homme essaie de se purifier de ses passions, les passions viennent à nouveau, tout comme le faisaient les mauvaises herbes.

Retournons au jardin, qui, s'il est mal entretenu souffrira aussi des chêvres et des porcs. Les oiseaux peuvent aussi en volant passer au-dessus des barrières. Le jardinier doit être vigilant contre tous ces ennemis pour garder sa récolte.

De même, le chrétien doit garder sa récolte spirituelle des oiseaux du mental, qui sont quelquefois transformés en d'autres bêtes. A notre ancêtre Adam, il fut dit: " C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre dont tu fus pris." (Genèse 3:19)
+
Dans le Saint Evangile, le Seigneur Le dit Lui-même: "Soyez donc prudent comme des serpents et simple comme des colombes." Selon les commentaires, la sagesse du serpent consiste dans le fait qu'il protège sa tête avant tout , lorsqu'il est attaqué; de même au temps des épreuves et de circonstances difficiles, le chrétien doit d'abord protéger sa foi.

Deuxièmement, la sagesse du serpent, vient du fait que lorsqu'il veut se débarrasser de sa vieille peau, il se glisse dans un espace étroit, sinon il ne pourrait se défaire de sa vieille peau. De même, le chrétien s'il veut se débarrasser du "vieil homme", doit passer par la voie étroite selon l'enseignement de l'Evangile.

La simplicité de la colombe est dans la douceur et le pardon des offenses, des vexations et autres choses similaires.

Saint Ambroise d'Optino 
in 
Living without Hypocrisy
Spiritual counsels of the Holy Elders of Optina 
Holy Trinity Monastery
Jordanville
NY/USA /2005
Version française Claude Lopez-Ginisty 

Haïjin Pravoslave (XCVIII)


Le jour et la nuit
Resteront dans la Lumière
Au Soleil du Nom

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 4 juin 2013

Staretz Nicodème de l'Athos: De la prière







Voici comment un staretz de l'Église nous enseigne sur la pratique de la prière de Jésus. La prière est simple: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi pécheur". On doit répéter ceci encore et se concentrer sur les mots. C'est différent d'un mantra utilisé dans la méditation, car il faut croire en Jésus-Christ et sentir la douleur de ses péchés. Il faut avoir un grand désir de suivre la volonté de Dieu, en cherchant avec sincérité Sa miséricorde. Cela va au-delà de simplement se concentrer sur les mots, mais cela l'exige aussi.


Le staretz Nicodème [Nikodim] de Karoulia, moine qui vivait sur le Mont Athos, nous donne quelques instructions simples dont je vais donner une partie seulement.
On commence par la prière debout et puis, après la prière initiale, on peut s'asseoir.
La prière est dite dans son esprit et on utilise un chapelet de prière pour aider dans sa concentration. On déplace ses doigts sur le nœud suivant sur le chapelet de prière chaque fois que l'on termine la prière.
On maintient son attention dans sa poitrine, et non dans sa tête ou ailleurs. Il dit: "Si vous priez dans votre tête, vous aurez une tête pleine de pensées. Vous devez faire descendre votre attention [dans la poitrine]." Il est préférable de prier avec votre tête baissée sur la poitrine.
L'essentiel est de faire ce que vous aidera à maintenir votre concentration dans la prière. Il nous dit que ce n'est plus la prière quand vous perdez le sens que vous êtes en train de prier Dieu.
Le starter dit,
"S'il [celui qui prie] n'a pas conscience qu'il est face du Seigneur, alors il est prie seulement dans sa tête. Il sait qu'il y a un Dieu, et se souvient qu'il s'adresse à Dieu, mais il n'est pas conscient de cela. Mais la conscience mène l'homme au sentiment. Et quand vient le sentiment, alors il se met à pleurer. la repentance véritable est alors révélée. Il prend conscience de ses péchés et commence à se repentir sincèrement. Il crie vers le Seigneur, "Pardonne-moi, pardonne-moi, aie pitié de moi! "Tout se termine dans le cœur."
Nous prions sans invoquer aucune image.
Le staretz dit,
"Regardez le Seigneur et croyez que le Seigneur vous regarde. Dans l'esprit priez dans l'esprit!... Nous allons avec notre esprit prier Dieu le Saint-Esprit. Notre esprit est uni à Dieu. Quand nous nous tournerons avec confiance vers Dieu l'Esprit, le Seigneur se penchera sur nous et l'esprit humain sera uni à l'Esprit du Seigneur au moment de la prière ".
Le principal problème que nous rencontrons dans la prière est l'attention.
Le staretz dit:
"Efforcez-vous de maintenir votre attention dans les paroles de la prière. Ensuite, il n'y a pas de place pour que les pensées surgissent, puisque l'attention est occupée par les mots de la prière... Quand vous prononcez les mots, soyez conscient comme si vous les ressentiez".
Le staretz développe sur ce sujet dans un autre dialogue. Il donne des conseils sur la façon d'éliminer les distractions et de maintenir l'attention au cours de la prière,
"Vous ne devriez pas enfermer votre esprit dans tous les mots à la fois, mais dans chaque mot séparément, vous devez faire comme ceci: Quand vous prononcez un mot avec votre esprit, vous devez en même temps écouter avec votre esprit la parole qui est prononcée. Puis, sans pause, prononcer immédiatement le mot suivant de la même manière. De même avec les troisième, quatrième et cinquième mots. Terminez une prière, puis immédiatement sans pause, une autre, puis une troisième, et ainsi de suite jusques à la fin du chapelet de prière. Articuler avec votre esprit les paroles de la première moitié de la prière "Seigneur Jésus-Chris." clairement et fermement prononcez la seconde moitié de la prière "Aie pitié de moi" rapprochés, en comprimant une peu votre poitrine et votre respiration, mais pas trop fortement, exprimant de cette façon votre contrition du cœur et la repentance. Mais cela doit se faire calmement, afin de ne pas irriter les nerfs. Dans le même temps il faut constamment tenir votre attention dans votre cœur et votre regard sur la face invisible du Seigneur en Son Nom prononçant les paroles de la prière de cette façon, mot après mot, sans pause ou arrêt, ne vous donnant pas de place pour les idées et les pensées parasites et intrusives. Œuvrant de cette façon avec l'aide de Dieu, vous verrez le fruit de votre travail: la diminution de la distraction".
Il nous est conseillé de nous engager dans cette prière pendant au moins 30 minutes chaque jour dans un endroit calme. La plupart des chrétiens orthodoxes ont un endroit spécial pour la prière dans leur maison où ils ont des icônes, une croix, un encensoir, un cierge et leurs livres de prières.


Oui, il y a des similitudes dans la pratique de la méditation et de la prière, mais il  y a beaucoup plus de choses dans la prière. Pour un chrétien, dans la pratique de la prière de Jésus, on va également tirer des avantages des changements physiques décrits dans les études sur la méditation, mais on tirera des avantages au-delà de ces avantages physiques. Nous devons nous rappeler, notre objectif n'est pas seulement la longévité, le bonheur ou la paix de l'esprit, mais la vie éternelle avec Dieu dans Son royaume. C'est le but de la prière de Jésus. Avec elle viennent également tous les avantages physiques attribuées à la méditation.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (XCVII)


Respire le Nom
Et ton souffle sur le monde
Deviendra prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 3 juin 2013

L’Orthodoxie est une référence en France (5)




Saint Hilaire de Poitiers


Entretien avec l'higoumène Basile (Vassily) [Pasquiet] (suite et fin)

- Mais, en France, Père Basile, il y a de nombreux sanctuaires qui sont vénérés par les orthodoxes aussi.

- Oui, beaucoup. Le voile de la Mère de Dieu à Chartres, la couronne d'épines [à Paris], une partie des reliques de Saint Genevieve... Pendant la Révolution française, ces reliques ont été profanées – [c’était] clairement l’œuvre des démons, parce que les reliques des saints qui ont créé la France, qui protégeaient la France , ont été profanées…

- Certaines personnes disent que l'Orthodoxie devient plus populaire en France. Est-ce vrai?

- Oui. Oui, c’est vrai, et nous en sommes heureux. Nous pourrions dire que la France revient à ses premières amour. Cependant, le nombre de paroisses orthodoxes n'est pas encore élevé, environ 200.

- Ici [en Russie], tout le monde pense que la France est un pays catholique…

- Il n’en est plus ainsi depuis longtemps. Vous pourriez parler plutôt de la France comme un pays musulman parce que les catholiques ont cessé d'être chrétiens. Ils sont laïques. «Catholique» est juste un nom. Les églises ferment leurs portes partout. Un prêtre sert dans  20 à 30 paroisses. Il y a un manque terrible de prêtres. Il pourrait ne plus y avoir aucun clercs dans un proche avenir. Il y a une crise, une crise réelle.

- Qu'en est-il des jeunes, ils vont à l'église?

- Non, ils ne veulent pas. Et le nombre de personnes qui sont catholiques pratiquants est vraiment bas. Bien sûr, la plupart des gens sont nominalement catholiques, mais plus de gens fréquentent les mosquées que les églises catholiques romaines. C'est pourquoi l'Orthodoxie se développe, parce que beaucoup de gens cherchent la vérité, ils veulent une vraie vie chrétienne, et ils peuvent la trouver dans l'Orthodoxie. Je pense que l'Orthodoxie va avoir une grande influence en France très bientôt. Même maintenant, l'Orthodoxie est une référence. Vous pouvez le voir à travers les médias, la télévision, la radio. Les catholiques utilisent même la théologie orthodoxe pour expliquer la signification de diverses fêtes religieuses.

- Pourquoi avez-vous dit que la France va revenir à sa foi première? Beaucoup de gens ici pensent que la France fut toujours catholique romaine.

- Non, la France était chrétienne orthodoxe jusqu'au 12ème siècle, avant le schisme entre les Églises occidentales et orientales. Mais même ce schisme de 1054 a été la scission entre Rome et Constantinople, et n'a pas d'incidence sur le reste. Jusqu'au 12ème siècle la France était profondément orthodoxe à la fois dans sa liturgie et sa théologie. Et l'écho de cette orthodoxie (à mon avis) a été entendu jusque dans le 19ème siècle, quand un nouveau dogme sur l'infaillibilité papale a été amené. L'Eglise française s'est fortement opposé à son introduction. Mais de nos jours, bien sûr, tous les clercs français pensent que le Pape ne peut pas pécher quand il est en chaire.

- Ainsi, vous pouvez dire que vous êtes retourné à la foi de vos ancêtres?
- Oui, oui, il en est vraiment ainsi.

Entrevue avec le moine Syméon le 7 juillet 2003

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Pierre Maraval, « Constantin le Grand. Empereur romain, empereur chrétien (306-337) »

Constantin

Pierre Maraval, « Constantin le Grand. Empereur romain, empereur chrétien (306-337) », Éditions Taillandier, Paris, 2011, 397 p.
L’Église orthodoxe célèbre cette année le 1700e anniversaire de l’Édit de Milan par lequel l’empereur Constantin le Grand, après une longue période de persécutions, reconnaissait pleinement aux chrétiens la liberté de culte, avant de s’engager lui-même dans le développement du christianisme et d’en faire la religion officielle de l’empire. Le patriarche Bartholomée a consacré récemment une belleencyclique à l’Édit de Milan (où il rappelle que les persécutions des chrétiens sont redevenues d'actualité), mais les célébrations revêtent une importance particulière dans l’Église serbe : depuis le début de l’année, sous l’égide du patriarche Irénée et de l’Assemblée des évêques, celle-ci a organisé à Belgrade et à  Niš plusieurs manifestations de grande envergure ; ces-jours-ci se tient à Niš, la ville natale de Constantin, un grand colloque, organisé par le Centre d’études ecclésiales, auxquels participent 125 intervenants venus du monde entier ; et samedi prochain, à Luxembourg, sera inaugurée une exposition organisée par la paroisse serbe Saints-Constantin-et-Hélène, consacrée à « l’art chrétien en Serbie à l’époque de l’édit de Milan ».
C’est donc un temps propice pour s’intéresser de plus près à l’empereur Constantin, qui joua un rôle déterminant dans l’établissement officiel du christianisme dans l’empire romain.
Pierre Maraval, professeur honoraire d’histoire du christianisme ancien à l’université de Strasbourg puis à l'université de Paris IV-Sorbonne, était, par sa vaste connaissance de l’histoire des premiers siècles et du monde byzantin, particulièrement qualifié pour produire une biographie de ce grand empereur chrétien. Traducteur de Grégoire de Nysse dans la collection « Sources chrétiennes », des « Récits des premiers pèlerins chrétiens », des « Actes et passions des premiers martyrs chrétiens », et d’ouvrages d’historiens des premiers siècles (Eusèbe de Césarée, Socrate de Constantinople, Procope de Césarée, Agathias), il a aussi consacré de belles biographies aux empereurs Justinien et Théodose le Grand, étudié l’histoire du « Christianisme de Constantin à la conquête arabe », et publié plusieurs textes relatifs à la vie de Constantin (« La véritable histoire de Constantin », « Discours et lettres de Constantin », « Louanges de Constantin »).
Cette étude historique de près de 400 pages est une somme et un livre de référence qui a été salué par la critique. L’auteur y présente non seulement les étapes de la vie de Constantin depuis sa naissance vers 274 jusqu’à sa mort en 337, mais les différents aspects de sa politique (intérieure, extérieure, religieuse…). L’ouvrage est bien documenté, sobre, et se lit avec aisance, l’érudition de l’auteur se faisant d’autant plus discrète que toutes les notes sont reportées en fin de volume. Divers index permettent une consultation facile sur des sujets ponctuels.
sur 

Haïjin Pravoslave (XCVI)


Si tu peux cesser
La ronde des pensées vaines
Tu verras le Ciel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 2 juin 2013

L’Orthodoxie est une référence en France (4)



Saint Irénée de Lyon

Entretien avec l'higoumène Basile (Vassily) [Pasquiet] (suite)



- Y a-t-il plus d'étrangers dans votre paroisse?
- Oui, une Anglaise, chrétienne orthodoxe également. Elle travaille à l'école en tant que professeur d'anglais.
- A-t-elle déménagé spécialement en Tchouvachie?
- Il y a environ huit ou neuf ans, elle a été invitée à Tcheboksary spécifiquement, mais ensuite elle m'a rencontré par des amis et elle est venue à Alatyr parce qu'elle cherchait un père spirituel. Elle parle français, il est donc plus facile pour elle de se confesser et de me consulter. Bien sûr, elle parle aussi parfaitement le russe, mieux que moi, car elle l’a étudié à l'université. Je n'ai pas étudié le russe – je l’ai absorbé, comme une éponge.
- Comment trouvez-vous un langage commun avec vos paroissiens, ce sont principalement des femmes  âgées de la campagne?
- C’est vraiment facile. Comme on dit en russe: la paroisse est comme le prêtre? Si les «mamies» peuvent voir que leur prêtre est un croyant fervent, même le langage devient superflu, elles vous regardent dans les yeux, et vous suivent. Si un prêtre aime le Christ, alors, même s'il est pauvre et peu instruit, elles le suivent. C'est pourquoi c’est facile. Bien sûr, je ne dis pas que je suis exactement ce genre de prêtre, mais j’aime vraiment le Christ, et j'ai donné ma vie pour Lui, et sans doute que les gens peuvent le sentir.
- Père Basile, beaucoup de gens en Russie se plaignent qu'il est difficile de comprendre le slavon d’Eglise, difficile de l’utiliser et ainsi de suite. Mais vous êtes français et vous avez eu à le maîtriser...
- Eh bien, je dois dire que le slavon d'Eglise était plus facile pour moi que le russe.
- Pourquoi?
- Je ne sais pas pourquoi, mais je peux lire en slavon d'Église sans problèmes, et j'ai des difficultés à gérer le russe. Je comprends les Evangiles parfaitement, même le Typikon [Ordo]. Bien sûr, parfois il y a des difficultés, mais je peux comprendre parfaitement les offices et les Evangiles. Je conseille à ces gens, ceux qui ne comprennent pas, de travailler un peu, d'être patients, et de prier - et ils comprendront. Je ne parle pas russe, mais j'ai été jeté dans le village où les gens ne parlaient que le russe et j'ai commencé à comprendre progressivement. Et si ces gens vont à l'église, prient et écoutent, bientôt ils sauront le slavon d'Église. Mais les jeunes gens de notre époque sont trop paresseux et ils ne veulent pas travailler, pas étudier.
- Sont-ils paresseux ici ou en France?
- Ici, en Russie.
- Et en France?
- C’est la même chose. Il s'agit d’une maladie contemporaine de nos jeunes. Il est normal pour eux de s'asseoir devant la télévision ou l'ordinateur, en ne pensant à rien, l'ordinateur fera tout – il écrira et pensera. L’homme moderne est un genre de personne handicapée en termes de vie réelle et d'histoire.
- Père Basile, vous étiez en France l'année dernière, après une longue pause, comment avez-vous trouvée?
- Bien sûr, j'étais heureux parce que la mère patrie  est la mère patrie. J’ai pu voir que tout est très beau et merveilleux, et si propre et si coquet. Net, beau. Mais vous savez, la dernière semaine de mon séjour là-bas, je me sentais nostalgique, ma pauvre Tchouvachie et mes paroissiens qui sont mes frères et sœurs me manquaient. La Russie et la Tchouvachie sont ma patrie, parce que j’y suis né de nouveau là. Comme le Seigneur le dit: Qui a quitté sa famille ou sa patrie de l'amour du Christ, trouvera une nouvelle famille et patrie.
- Comment vous ont-ils reçu en France, quand vous êtes arrivé là comme prêtre orthodoxe?
- C'était bien. Vous savez, le gardien de notre paroisse, dit: «Notre Père Basile, il est comme une banane, il y a quelque chose d'exotique en lui." Et je me sens de cette façon, je suis un peu exotique - Je pouvais le sentir quand je suis arrivé pour vivre en Russie, et maintenant je peux le sentir quand je suis en visite en France aussi.
- Et comment vos proches et votre famille vous ont-ils accueilli?
- C'était bien. Bien sûr, ils se sont inquiétés pour moi, ma décision était inattendue pour eux.
- Sont-ils catholiques?
- Ils sont catholiques. Bien sûr, mon père était très fâché, et il était contre, mais il nous a élevé dans la liberté, et la liberté de conscience également. Donc, il a gardé ses soucis pour lui. Je pense que maintenant que neuf années se sont écoulées, il a accepté l’idée, même s’il ne comprend pas pourquoi j'ai quitté le catholicisme romain et je suis devenu chrétien orthodoxe. Peut-être qu'il ne comprend pas pourquoi, mais il peut voir que c'est la volonté de Dieu.
- Et que dire de votre frère?
- C'est la même chose pour lui. Mon jeune frère envisage même de devenir chrétien orthodoxe. Il n'a pas encore pris sa décision parce qu'il a des enfants et une de ses filles est sœur converse dans un monastère catholique, aussi le pas ne serait pas facile à franchir pour lui. Il ne veut pas se séparer de la famille. Je lui ai dit d'attendre, ne pas se presser, je vivais comme chrétien orthodoxe depuis quinze ans, mais officiellement je n'étais pas orthodoxe. La chose la plus importante est de vivre comme un orthodoxe. Pour être pas sur le papier, mais dans la vraie vie.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après


FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


N°410/2013 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
20 mai / 2 juin
5ème dimanche de Pâques, de la Samaritaine
Saints Thallélaios, Alexandre et Astère, martyrs en Phénicie (vers 284) ; Sainte Lydie (I) ; Saint Asclas, martyr en Egypte (vers 287); Saint Thalassios le Lybien (VIIème s.) ; Saints Nicétas, Jean et Joseph de Chios (XIème s.) ; Saint Dovmont-Timothée, prince de Pskov (1299) ; Invention des reliques de saint Alexis, métropolite de Moscou.
Lectures : Actes XI, 19-26,29-30 / Jean. IV ,5-42

AU SUJET DE LA SAMARITAINE

 

L

e cinquième dimanche après Pâques, est commémoré le dialogue entre le Seigneur Jésus-Christ et la femme samaritaine. Cet événement, qui eut lieu lors de la Pentecôte juive, est commémoré ce dimanche parce qu’il constitue le témoignage manifeste de la gloire Divine du Sauveur ressuscité. En effet, après le dialogue avec le Seigneur, la Samaritaine et ses concitoyens furent convaincus que l’initiateur du dialogue, est réellement le Sauveur du monde, le Christ (Jn. IV, 41-42). Dans Ses paroles « L’heure vient et nous y sommes, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité », le Seigneur Jésus-Christ montre le caractère distinctif de l’office chrétien par rapport à l’office vétérotestamentaire : l’office chrétien est l’adoration la plus élevée et la plus parfaite, un service spirituel et véritable, contrairement au sacrifice vétérotestamentaire, sensuel et préfigurant. Prie Dieu en esprit celui qui, prononçant les paroles de la prière, les dit non pas seulement avec les lèvres, mais de toute son âme et de tout son cœur ; celui qui, se protégeant avec le signe de la Croix du Christ regarde en esprit le Seigneur crucifié Lui-même sur la Croix ; celui qui, inclinant son cou, incline son cœur et son âme devant Dieu ; celui qui, se prosternant à terre, se remet tout entier entre les mains de Dieu dans une profonde humilité et la contrition du cœur, dans la soumission complète à la volonté de Dieu ; celui qui, se tenant devant l’icône du Seigneur ou de Sa Très-Pure Mère, se tient devant le Seigneur ou la Mère de Dieu eux-mêmes. L’office de ce jour rappelle en outre que c’est par des « douces paroles », que le Christ amène la Samaritaine « à demander l’eau éternelle » (doxasticon des laudes).


Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.

Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
Tropaire du dimanche du 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ А́нгела yвѣ́дѣвша Го́сподни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Áпостоломъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.

Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
Tropaire de la Mi-Pentecôte, ton 8
Преполови́вшyся пра́зднику, жа́ж-дущую ду́шу мою́ благоче́стія напо́й вода́ми, я́ко всѣ́мъ Спа́се возопи́лъ ecи́ : жа́ждай да гряде́тъ ко мнѣ́ и да птъ, исто́чниче жи́зни на́шея Христе́ Бо́же, сла́ва Тебѣ́.
À la mi-fête, abreuve aux flots de la piété mon âme assoiffée, car Tu as, ô mon Sauveur, crié à tous : « Vienne à moi et boive quiconque a soif ! » Source de vie, Christ Dieu, gloire à Toi !

Kondakion de la Samaritaine, ton 8

Bѣ́poю прише́дшая нa кла́дязь Caмapяны́ня, ви́дѣ Tя́ прему́дрости во́ду, е́юже напои́вшися оби́льно, ца́рствie вы́шнее наслѣ́дова вѣ́чно, я́ко присносла́вная.

Par sa foi, la Samaritaine, venue au puits vit en Toi l’eau de la Sagesse ; s’en étant abondamment abreuvée, elle reçut en héritage le Royaume d’en haut, elle qui est toujours digne de louanges.
Kondakion de la Mi-Pentecôte, ton 4
Пра́зднику зако́нному препо-ловля́ющуся, вcѣ́хъ Твópче и Влады́ко, къ предстоя́щымъ глаго́лалъ ecи́ Xpисте́ Бо́же : пріиди́те и подчерпи́те во́ду безсме́ртія, тѣ́мже Тебѣ́ припа́-даемъ, и вѣ́рно вопіе́мъ : щедро́ты Твоя́ да́руй на́мъ, Ты́ бо ecи́ исто́чникъ жи́зни на́шея.
Créateur et Maître de toutes choses, Christ Dieu, Tu as dit au milieu de la fête légale à ceux qui étaient présents : « Venez et puisez l’eau de l’immortalité ». C’est pourquoi nous nous prosternons devant Toi et crions avec foi : « Accorde-nous Tes miséricordes, car Tu es la source de notre vie. 
Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.

L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.
VIE DE SAINT TALLÉLAIOS[1]

Saint Thallélaios était issu d’une famille chrétienne de la Phénicie du Liban ; son père était dit-on, évêque de la région. Instruit dans la crainte de Dieu et l’amour de la vertu, et mû de tendre compassion envers les hommes souffrants, il avait appris l’art médical et l’exerçait, depuis sa jeunesse, gratuitement envers les malades de toute condition. Il allait lui-même recueillir les impotents et, les portant sur ses épaules, il les ramenait dans la demeure familiale qu’il avait transformée en un asile, où il prenait soin d’eux avec amour. Il ne faisait aucune différence entre chrétiens et païens, et ne demandait, pour tout salaire, à ces derniers que de croire en Jésus-Christ, le seul Médecin des âmes et des corps. Sous le règne de Numérien (283-284), alors qu’il n’avait encore que dix-huit ans, ayant reçu du Seigneur la même grâce que celle accordée aux apôtres, Thallélaios parcourait villes et villages et proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissant les malades, purifiant les lépreux et expulsant les démons par le signe de la vivifiante Croix. Parvenu à la ville d’Aigai sur le littoral, il y convertit un grand nombre de païens. À la suite d’une dénonciation, il fut arrêté par les soldats, alors qu’il se trouvait caché dans le tronc d’un olivier, et ramené à Aigai pour y comparaître devant le tribunal du gouverneur Théodore. Comme le saint répondait avec audace aux questions du gouverneur, celui-ci ordonna de lui percer les chevilles, puis d’y passer une corde et de le suspendre la tête en bas. Mais, soudain aveuglés par une puissance divine, les soldats percèrent et suspendirent à sa place un morceau de bois. Furieux et croyant qu’ils se moquaient de lui, Théodore les fit châtier et donna l’ordre de fustiger Thallélaios. Cependant le saint martyr restait inébranlable sous les coups, comme s’il ne ressentait aucun mal, tant son amour de Dieu l’élevait au-dessus des souffrances corporelles. Changeant alors de tactique, le magistrat lui demanda s’il guérissait les malades au moyen d’artifices magiques ou par la puissance des dieux. Prenant à témoin ceux qui avaient profité de ses bienfaits, Thallélaios répondit que seul le Nom du Christ et la puissance de la Croix peuvent guérir tous les maux, car le Fils de Dieu, par compassion pour notre nature, est venu parmi nous et s’est fait homme afin de nous délivrer de la mort et de la corruption, et, au moment de monter au ciel, Il a transmis cette grâce à ses apôtres et à leurs successeurs. Constatant que le peuple écoutait avec plaisir les paroles du saint, Théodore se précipita sur lui avec fureur, mais ses bras furent soudain paralysés. Loin d’être attendri par ce châtiment, il livra Thallélaios à d’horribles tortures. Réconforté par le Christ, présent en lui invisiblement, le saint endura avec joie les ongles de fer et les flammes, clamant qu’il préférait mourir en gardant la piété, plutôt que d’acheter une vie périssable au prix de l’apostasie, et qu’il estimait de son devoir de sacrifier sa vie pour Celui qui a offert la sienne pour notre salut. On l’abandonna alors sur une barque en pleine mer ; mais, dès que Thallélaios éleva sa prière, la mer se calma et il fut conduit tranquillement jusqu’au rivage. Aussitôt saisi par les soldats, il fut ramené à Aigai et traîné de nouveau au tribunal, où s’était rassemblée une grande foule. Les médecins de la ville, jaloux de ses succès, poussaient le gouverneur à en finir au plus vite, si bien que celui-ci ordonna de le clouer sur une planche et de lui verser sur le corps du goudron brûlant, puis de le livrer au bûcher. D’abord ému et transpirant, comme un athlète qui mesure ses forces avant le combat, mais aussitôt raffermi par la grâce de Dieu, Thallélaios proclama qu’il comptait les tortures comme une joie et un titre de gloire. Il fut alors jeté aux lions, mais les fauves vinrent jouer autour de lui en frétillant de la queue. Finalement, comme les supplices ne tournaient qu’à un surcroît de trophées pour le saint, Théodore le fit décapiter. Mais cette fin glorieuse amena d’autres assistants à la foi. Outre le soldat Alexandre et le porteur de bois Astérios qui, convertis lors du premier interrogatoire du saint, furent aussitôt décapités, le maître de Thallélaios en l’art médical et d’autres citoyens : Stéronas, Philegrios, Timothée, Théodulie, Macaria et bien d’autres se convertirent et témoignèrent vaillamment de leur foi.

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Péchés et ignorances (suite)

Nous sommes tous pécheurs. Mais tandis qu’il est possible que le peuple pèche par ignorance, celle-ci n’est point permise au prêtre. Même les plus insignifiants des péchés du prêtre sont grands « non de par leur nature même, mais ils sont aggravés par le caractère sacré du prêtre pécheur » Comme Dieu le dit aux Israélites, lorsque le Grand-Prêtre pèche, cela est comme si tout le peuple péchait (Levit. IV, 1-3.) C’est pourquoi, dans ce cas, il est prescrit que le même sacrifice propitiatoire soit offert que dans le cas où « la communauté tout entière d’Israël pèche par ignorance » (Levit. III, 13). Ce qui ne signifie rien sinon que « les plaies spirituelles d’un prêtre exigent des remèdes plus forts que celles d’un autre homme, et qu’il faut autant pour sa guérison que pour celle de toute une nation » (St Jean Chrysostome).

Le célébrant, comme être humain, « lié par les désirs charnels » offre la sainte Anaphore pour lui-même et les ignorances du peuple » (Hébr. 9,7). Seul le Christ était sans péché, Lui qui nous a purifiés de tout péché. « Il a par Lui-même purifié  nos péchés »  (Hébr. I, 3). C’est précisément pourquoi le célébrant tombe aux pieds du Seigneur et Le supplie que le Saint-Esprit demeure dans le cœur des fidèles, afin que le Sacrifice soit acceptable devant Sa Face.


LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jean XX, 11-18
Liturgie : Actes XVI, 16-34 ; Jean. IX ,1-38




[1] Tirée du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras