"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 26 septembre 2013

Marcher sur les eaux: Comment croire à l'impossible? (II)

File:Codex Egberti fol. 27v.jpg
Christ marchant sur les eaux


- Un de mes amis dit: "Je crois que le Christ est ressuscité, mais je ne peux pas croire à la résurrection générale des morts. Cela n'a tout simplement pas de sens pour moi." Cependant, ce postulat est l'une des pierres angulaires de notre Credo. Peut-on dire qu'une personne qui a du mal à croire à l'un des dogmes chrétiens n'est pas un vrai chrétien? Ou est-ce un processus créatif, et une personne peut être plus au clair sur ces vérités au cours du processus de sa vie?


- Peut-être que la foi ne peut pas être parfaite tout de suite...

- Le Seigneur dit d’une manière parfaitement claire , "Si... vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. (4) Avoir confiance comme un enfant, signifie avoir entièrement confiance en tout ce que le Seigneur dit.

- Autrement dit, une personne doit rejeter toutes ses pensées, les connaissances et l'expérience ?

- Pourquoi ? Après tout, le Seigneur n'a pas dit , " comme des nourrissons", mais comme des enfants. Même un jeune enfant a sa propre expérience, sa propre connaissance et la compréhension d'une chose ou d'une autre. Néanmoins, il fait confiance à ses parents parce qu'il est sûr que leur connaissance, leur expérience et leur raison dépassent la sienne. Par conséquent, il peut très calmement leur permettre de le prendre dans leurs bras ou de le conduire par la main. Tant qu'une personne n'est pas prête à avoir confiance en Dieu, son salut est douteux. Le Seigneur dit même que c'est impossible.

- Une autre question du même domaine est la question du paradis et de l'enfer. Une personne n’est évidemment pas satisfaite par une image de poêles à frire chaudes et tient à préciser selon sa capacité, ce que ces concepts signifient vraiment. J'ai entendu la critique suivante dirigée vers les croyants : "Vous cherchez la béatitude éternelle ; cela veut dire que votre foi est mercenaire et commerciale." Que pouvez-vous dire à ce sujet ?

- J'ai pensé à cela, et je voudrais dire que je n'ai jamais vu quelqu'un dans l'Eglise, de ceux qui viennent à moi en tant que prêtre, pour la confession ou simplement pour parler, qui vive avec un rêve de paradis ou la crainte des tourments de l'enfer en soi, dans leur forme pure. Toutes ces personnes ont quelque chose d'autre, le désir d'être avec Dieu, qui est le paradis, et la peur d'être laissé sans Dieu, ce qui est le véritable enfer. A quoi cela va effectivement ressembler dans la vie éternelle, poêles ou casseroles, n'est pas si important, parce qu’être avec Dieu ou sans Dieu est incomparablement plus élevé que toutes ces idées.

- Ces graines de l'enfer ou du paradis peuvent-elles se faire sentir en vous sur la terre, afin que vous puissiez comprendre ce que à quoi vous avez affaire?

- Bien sûr. Une personne dans l'Eglise sent cela. Même une personne en dehors de l'Eglise le ressent dans une certaine mesure, mais elle ne sent qu’un état d'anxiété, de peur, à cause de l'abandon de Dieu; un état, dont elle ne comprend pas la nature. L'état d'être avec Dieu est quelque chose qu'elle ne peut pas sentir, car ce n'est pas encore un sujet de sa propre expérience, elle ne le recherche pas. Mais la chose la plus terrible qu'il peut y avoir dans tout cela, c’est d’être laissé sans Dieu pour toujours,  chose qu'une personne de foi craint plus que toute autre chose.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Notes:

(4) Matthieu 18:3

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