"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 3 septembre 2013

Le prêtre qui ne voulait pas servir la Divine Liturgie


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Il était une fois un prêtre qui ne voulait pas officier la Liturgie parce que c'était une froide journée d'hiver.

La température était de 10 degrés en dessous de zéro, et le prêtre savait que la seule personne qui était susceptible de venir à l'office était le chantre. Le prêtre n'avait aucune idée de l'enseignement de l'Eglise sur la présence de l'Église triomphante et que la Divine Liturgie profite aux vivants et aux défunts. Avec difficulté, il se força à aller à l'église. Sur le chemin de l'église, il ne cessa de souhaiter que le chantre ne vienne pas, de sorte qu'il n'aurait pas à servir et qu'il pourrait rentrer à la maison. Toutefois, le chantre vint.

Le prêtre fit la prothèse (ou Proscomédie, le service de préparation des saints dons) à la hâte et il commença la Divine Liturgie. Peu de temps après, des évêques, des prêtres, des moines et des moniales et des laïcs arrivèrent. La plupart d'entre eux s'assirent dans la section de la chorale et commencèrent à chanter si bien que le prêtre oublia combien il avait froid, et combien il était solitaire auparavant. Tout son corps était chaud et tout son être était comme une flamme... Quand il fit la petite entrée, il remarqua que l'église était pleine de gens,  la plupart d'entre eux familiers, il n'y prêta pas beaucoup d'attention et continua seulement la Divine Liturgie.

Lorsque le temps était venu pour la sanctification des Saints Dons, il vit trois évêques, brillamment vêtus et rayonnants, entrer dans le sanctuaire. Ils s'agenouillèrent et prièrent avec lui. Le prêtre se releva alors très soigneusement avec crainte, prit l'encensoir et d'une voix forte, il dit: " Et surtout pour notre Très Sainte, Immaculée, bienheureuse et glorieuse Mère de Dieu et toujours Vierge Marie…" L'âme du prêtre fut surprise et remplie de joie divine. La paix et le calme céleste , l'hésychie, dominaient son moi intérieur. Lorsque le temps vint pour l'élévation et la division de l'Agneau, toute l'église fut remplie de douces mélodies. Toute la multitude de personnes qui étaient présentes avec les moines, les prêtres et les évêques ne chanta pas une seule fois seulement,  mais plusieurs fois , " Un seul est saint, un seul est Seigneur Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen." Ensuite, ils  chantèrent l'hymne de la Sainte Communion, "Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon, Alléluia."

Le prêtre se demandait quoi faire. Devait-il prendre part à la Sainte Communion en premier, ou s'effacer pour les trois évêques qui étaient présents? Comme il pensait ainsi, l'un des évêques hocha la tête pour lui indiquer qu'il devrait recevoir la Sainte Communion, puis unifier et placer le reste des parties de l'Agneau dans le calice avec les parties en mémoire de la Sainte Mère de Dieu et des saints. 

Après avoir terminé ceci, le prêtre ouvrit ensuite les Portes Royales... et il ne vit personne dans l'Eglise... il se retourna et regarda derrière dans le sanctuaire, il regarda vers la droite, regarda à gauche, les évêques avaient disparu, il resta là sans voix, étonné. 

Il ouvrit lentement sa bouche et dit les paroles suivantes : "Avec crainte de Dieu, foi et amour, approchez…", et le chantre s'approcha lentement pour recevoir la Sainte Communion.

Le prêtre était encore étonné , il se posait encore des questions! L'ensemble de l' Église triomphante était présent. Toutes les personnes présentes dans l'église étaient des personnes qui lui étaient familières, c'étaient des personnes qui avaient quitté cette vie, et il commémorait leurs noms au cours de chaque Liturgie : "C'est pourquoi ils étaient présents, c'est pourquoi ils avaient tous l'air si familier," dit-il. Quant aux évêques du sanctuaire, c'étaient les trois Saints Hiérarques : Saint Jean Chrysostome, saint Basile le Grand et Saint Grégoire le Théologien.

Tant d'années d'études à l'université, tant de recherches et tant de nuits sans sommeil, passées à étudier, et ces efforts n'avaient pas été en mesure de lui donner même une seule goutte de la douceur et de la connaissance divine que cette Divine Liturgie lui avait donné.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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