"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 5 avril 2013

La bienheureuse Alypia, folle-en-Christ: Témoignages et miracles (4)




D'après les souvenirs d’Inna Alexandrovna:
- Ma mère et moi sommes revenues à Kiev après l'évacuation. Nous étions en 1947, et nous avons commencé à rendre visite à Père Damien à la Laure des Grottes de Kiev, pour obtenir des conseils et une guidance spirituelle... Un jour, ma mère pointa du doigt une femme svelte, gracieuse et belle... Ma mère dit que son nom était Lipa (diminutif d’Alypia), et qu'elle vivait dans le ravin derrière la clôture de la Laure, passait des nuits en prière incessante en plein air... Lipa faisait inhabituellement une impression profonde, pure, et aimable qui venait de ses yeux gris clair... le Père spirituel de Lipa était l'higoumène du monastère des Grottes de Kiev, l'archimandrite Khronid. Selon ses propres souvenirs, à la fin de l’office, il se rapprochait d'elle, lui donnait du pain sec et lui disait: "Tu as chaud maintenant? Maintenant, mange, repars et travaille à ton salut. "Montrant obéissance à son père spirituel, elle allait humblement vers un grand arbre et montait dans un creux dans lequel elle ne pouvait se tenir qu’à moitié courbée. Parfois, la neige recouvrait complètement l'arbre, ce qui rendait impossible de sortir du creux pour aller à l'église, alors Père Kronid venait à l'arbre apportant du pain sec dans son manteau et disant: "Comment vas-tu?"  il laissait son offrande, disait comme à son d'habitude "travaille à ton salut" et revenait au monastère laissant l’ascétique staritza aux prises avec une longue nuit d'hiver. Dans le profond ravin, c’était effrayant: des chiens errants affamés venaient hurler sous l'arbre, et le froid paralysait presque son corps. Seule la prière incessante Jésus la consolait. Ceci  dura jusques en 1954, année où l'archimandrite Kronid, Père spirituel et mentor de Lipa, mourut ...
Elle aimait toute personne et montrait de la pitié pour tous, ne s’offensait jamais, même si elle était souvent offensée par ceux qui ne comprenaient pas quelle lourde croix, elle avait pris sur ses épaules. Dans ses vêtements simples et modestes, elle avait toujours l’air propre et nette. Pour moi, cela reste encore un mystère comment Lipa était-elle capable de paraitre si propre et si soignée sans même avoir un toit sur la tête... Pendant trois ans, vivant dans le creux d'un gros arbre, elle ne murmura jamais, ne mendia jamais, ne mangeant que ce que les gens lui donnaient...

Père Damien du Monastère des Grottes s’adressait à Lipa avec chaleur et attention,  lui parlant comme à une collaboratrice égale à lui, voyant en elle d’une manière évidente dans son futur quelqu’un d’agréable à Dieu et son propre successeur. Bientôt des nuages ​​sombres commencèrent à se rassembler sur le monastère de la Laure et les rumeurs au sujet de sa fermeture commencèrent à se répandre. Le comportement de Lipa devint étrange - elle levait souvent les mains vers le ciel criant à haute voix dans son dialecte mordve, tombant à genoux et pleurant. Elle s'affligeait anticipant la fermeture imminente du saint monastère. La tempête éclata en mars 1961: la vive et brillante étoile de la Grande Laure s’écroula vite. Les cloches du monastère se turent. Le merveilleux chœur des moines et les prières ne furent plus entendues dans les églises, les portes des cellules furent fermées et les couloirs devinrent vides. Les startsy commencèrent à partir - certains dans l’internement et d’autres sous la persécution de la part des autorités.
Après la fermeture des grottes de la Laure de Kiev, la bienheureuse Alypia s’installa dans une petite maison près du monastère Golosiyivskaya. Les résidents locaux, entendirent parler des guérisons miraculeuses faites par les prières de la juste staritza, et ils venaient à elle comme un flux sans fin.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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