"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 10 mars 2013

25 février / 10 mars Dimanche de l’abstinence de viande ou du Jugement Dernier Saint Taraise, patriarche de Constantinople (806); saint hiéromartyr Reginus, évêque de Skopelos (355). Lectures : I Cor. VIII, 8 - IX,2 / Мatth. XXV, 31-46

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25 février / 10 mars 
Dimanche de l’abstinence de viande ou du Jugement Dernier 
 Saint Taraise, patriarche de Constantinople (806); saint hiéromartyr Reginus, évêque de Skopelos (355).
 Lectures : I Cor. VIII, 8 - IX,2 / Мatth. XXV, 31-46 
 LE DIMANCHE DE L’ABSTINENCE DE VIANDE OU DU JUGEMENT DERNIER 
La première appellation de ce dimanche s’explique par le fait que commence, dès le lendemain, l’abstinence de viande, et la seconde, par la lecture évangélique du Jugement redoutable universel des vivants et des morts, qui est mentionné dans tout l’office liturgique. Par la mémoire du Jugement, la sainte Église incite plus fortement les pécheurs au repentir et indique le véritable sens de l’espoir même en la miséricorde Divine. Dieu est miséricordieux, mais Il est également le juste Juge, qui rend à chacun selon ses oeuvres. Pour cette raison, les pécheurs ne doivent pas se méprendre quant à leur responsabilité pour leur condition morale et faire mauvais usage de la longanimité de Dieu. En nous rappelant le Jugement et en dirigeant nos regards vers « l’examen impartial », la sainte Église nous inspire la pensée de la nécessité impérative du repentir et du redressement de sa vie : « Renonçant en ce jour aux aliments, travaillons avec ardeur à réparer nos fautes dignement ». Tout particulièrement, elle nous appelle au oeuvres de charité : « Connaissant les commandements du Seigneur, vivons ainsi : nourrissons les affamés, abreuvons ceux qui sont assoiffés, vêtons ceux qui sont nus, accueillons les étrangers, visitons les malades et les prisonniers, afin que Celui qui viendra juger la terre nous dise : venez les bénis de Mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé depuis la fondation du monde ». A partir de ce jour, nous franchissons « le seuil » du saint carême, selon l’expression liturgique désignant la semaine qui vient. L’Église, qui mène graduellement les fidèles à l’ascèse du jeûne, les place sur la dernière marche de l’abstinence les préparant au carême par l’interdiction de manger de la viande et la permission de consommer les oeufs et le fromage. Ainsi, le passage au jeûne est-il facilité. Dans les hymnes liturgiques de cette semaine, l’Église nous invite à « ne point souiller, par le mal de l’intempérance et de l’ivresse, l’entrée et le seuil du carême ». Il est clair que, selon l’enseignement de l’Église, la semaine des laitages ne doit pas donner lieu à des excès de nourriture et des réjouissances effrénées. St Tykhon de Zadonsk (†1783) dit que « durant la semaine des laitages, les véritables enfants de l’Église doivent agir avec bien plus de tempérance que durant les jours précédents ». 

Tropaire du dimanche du 7ème ton 
 Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron, Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité, Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde. 

Kondakion du dimanche du Jugement dernier, ton 1 
O Dieu, lorsque Tu viendras sur la terre dans la gloire et que trembleront toutes choses, un fleuve de feu coulera devant le tribunal, les livres seront ouverts et les secrets révélés. Délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi digne de me tenir à Ta droite, Juge très juste. 

AU SUJET DU JUGEMENT DERNIER 
Dans l’image de Dieu que l’être humain porte en lui, se trouve le Verbe Divin immortel. En cela est la majesté immortelle et divine même chez l’un des « plus petits » parmi les hommes. Cette vérité évangélique est fondamentale : tout ce que tu fais aux hommes, tu le fais en fin de compte au Christ, au Créateur, au Sauveur, au Juge. Chaque homme porte en lui le Christ, qu’il en soit conscient ou non. Pour cette raison, toute attitude que tu adoptes envers quelque homme que ce soit, chacun de tes sentiments pour un homme, toute pensée sur un homme, revêt une importance infinie et décisive pour toi. Car c’est cela qui définit ton destin éternel dans l’autre monde, c’est en fonction de cela que tu seras jugé. Chaque homme, chaque frère le plus petit, porte en lui tout l’Évangile pour toi ; et de chacun de ces « frères les plus petits » dépend ton salut. En fait, dans l’Évangile sur le Jugement, le Seigneur nous dit cette vérité, cette vérité universelle : ton salut dépend de ton attitude envers le prochain, envers tes frères à l’image du Christ. C’est là tout l’Évangile. Autrement dit : l’homme se sauve et se condamne par le prochain. Néanmoins, comme il est facile de se sauver ! Tu nourris l’affamé en tant que créé par Dieu, et tu es sauvé ! Tu donnes à boire à celui qui est assoiffé, tu es à nouveau sauvé ! Tu reçois un voyageur, encore une fois, tu es sauvé ! Tu rends visite à un malade, tu es renforcé dans le salut ; tu visites un prisonnier, tu es encore une fois sauvé. Ainsi, de jour en jour, tu es le créateur de l’Évangile, et ainsi ton propre sauveur. Car en accomplissant cela, tu t’unis continuellement spirituellement avec le D Sauveur : « C’est à Moi que vous l’avez fait ». Le salut n’est rien d’autre que l’union de l’homme avec le Sauveur par les saints Mystères et les saintes vertus évangéliques. St Justin de Tchélié 

LE SAMEDI DE L’ABSTINENCE DE VIANDE 
Le premier samedi, dit « universel », consacré à la mémoire des défunts, est celui qui précède le dimanche de l’abstinence de viande. Ce samedi est dit « universel » parce que l’on y fait mémoire de tous les défunts depuis Adam jusqu’à nos jours. Dans les livres liturgiques, il est mentionné « que l’on fait mémoire de tous les chrétiens orthodoxes, de nos pères et frères, qui se sont endormis depuis les siècles ». Il est écrit dans le synaxaire (commentaire du jour ou de la fête, figurant dans les livres liturgiques après le kondakion) : « Les saints Pères ont disposé qu’il convenait de faire mémoire de tous les défunts pour la raison suivante. Nombreux sont ceux qui meurent souvent d’une mort non naturelle, par exemple lors d’un voyage en mer, ou encore sur des montagnes infranchissables, dans des gorges ou précipices ; il arrive encore que certains meurent de faim, du fait d’un incendie, de la guerre, ou du gel. Et qui énumérerait toutes les sortes et tous les genres de mort soudaine et inattendue ? Tous ceux qui entrent dans lesdites catégories sont privés des chants et des prières funèbres. C’est la raison pour laquelle, les saints Pères, mus par l’amour des hommes, ont décidé, sur le fondement de l’enseignement apostolique, d’accomplir cette commémoration universelle, afin que personne, achevant sa vie terrestre de quelque façon, à quelque moment et en quelque lieu que ce fût, ne se vît privé des prières de l’Église ». La fixation du samedi des défunts à la veille du dimanche de l’abstinence de viande remonte à une tradition ancienne, confirmée par le fait qu’elle se trouve dans le Typicon de St Sabbas au Vème siècle. Cette tradition résulte de la coutume pour les chrétiens des premiers siècles de se rassembler dans les cimetières pour commémorer les défunts, ce à quoi font allusion des témoignages écrits du IVème siècle. La raison pour laquelle l’Église a retenu le samedi précédant le dimanche du Jugement Dernier est précisément que nous demandons au Juste Juge de manifester Sa miséricorde en ce jour envers tous les défunts, dont ceux qui sont restés sans enterrement chrétien. En outre, cette commémoration a lieu peu avant le Grand Carême, lorsque nous devons entrer dans une union plus étroite avec les vivants et les morts.

 Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne 
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME 
 Le transfert des Dons précieux (suite) Alors que le célébrant accomplissait la proscomédie, nous avons déposé toute notre vie dans les Dons précieux : nos peines et nos joies, nos ennemis et nos amis, les vivants et les morts sont maintenant dans les mains du Christ. Et Il nous offre tous à Dieu le Père. À ce moment, nous demandons au Christ : « Souviens-Toi de moi, Seigneur, dans Ton Royaume » (Lc XXIII, 42). Nous Lui demandons qu’Il se souvienne de nous dans Son Royaume, c’est-à-dire qu’Il nous tire de l’oubli (lethe) de la mort pour nous placer dans la vérité (a-letheia)1 et dans la Vie, qui n’est autre que Lui-même, afin que nous puissions nous aussi nous rappeler de Lui par le mystère de Son anamnèse, la sainte Liturgie. *** Le transfert des Dons précieux depuis la sainte Prothèse jusqu’à l’Autel « manifeste l’entrée du Seigneur à Jérusalem depuis Béthanie ». Le Roi des Rois entre dans la Ville sainte. Le célébrant devient l’ânon sur lequel aucune passion n’a jamais été assise (cf. Lc. XIX, 30), et est jugé digne pour cela de porter le Roi de gloire. Les fidèles, au lieu d’étendre leurs vêtements, s’étendent eux-mêmes devant Lui – ils se prosternent sur le sol. Et préparés spirituellement, ils reçoivent le Christ : « Portant des palmes en esprit et l’âme purifiée, louons fidèlement le Christ comme les enfants, criant à pleine voix au Maître : Béni es-Tu Sauveur qui est venu dans le monde sauver Adam de l’ancienne malédiction… Ô Verbe, Toi qui as disposé toutes choses pour notre utilité, gloire à Toi » (office du dimanche des Palmes) 
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LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XX, 11-18 Liturgie : Rom. XIII, 11-XIV, 4 ; Маtth. VI, 14-21 
1 Le grec  λήθεια qui signifie « vérité » est la forme négative de la même racine λήθη qui signifie « oubli » les deux sont reliés au verbe λανθάνω, échapper à, être ignoré de.

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