"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 31 décembre 2013

Saint Basile (Vasile) staretz de l'Ermitage de Poiana Mărului (+ 1767) (2/2)




Enseignements du staretz Basile

Sur la lecture de l'Ecriture: "Soyez prudents à la lecture des Ecritures, et si vous n'êtes pas humain, vous ferez de vous-même un être humain, parce que la lecture de l'Ecriture est un puits de guérison guérison et une activité salvifique. Toutefois, il est très important de ne pas comprendre à tort l'Ecriture et l'incompréhension des Ecritures est comme un gouffre profond. C'est pourquoi nous avons besoin de connaître les écrits des Pères et autres ascètes qui nous aident sur le chemin du Salut".

Sur la prière extérieure (vocale) et la prière intérieure: "Beaucoup, en lisant le livre de Saint Grégoire le Sinaïte (1255-1346) et n'ayant pas encore l'œuvre de l'esprit, se trompent dans la compréhension de celui-ci, croyant que ce labeur était réservé aux hommes saints et sans passion. Par conséquent, ils prennent l'habitude de peu, c'est-à-dire se contentent seulement de la lecture et du chant des Psaumes, des canons et des hymnes, et alors ils n'œuvrent que dans la prière extérieure. Ils ne comprennent pas que ce genre de prière chantée ne nous a été donné par les parents que pour un certain temps, à cause de notre faiblesse et de la petite enfance de notre esprit. C'est parce que, connaissant la lecture et le chant, nous devrions nous élever à l'étape des œuvres de l'esprit et ne pas nous dépenser jusques à la fin dans cette phase inférieure. Car, lire et faire la prière extérieure seulement avec les lèvres, nous restons à une opinion heureuse de nous-même, pensant que nous en faisons beaucoup. [...] Il n'est pas possible à celui qui se bat de cette façon, seulement avec la prière extérieure, de gagner la paix spirituelle ou de gagner la Couronne de la victoire. Car c'est comme quelqu'un qui se bat au cours de la nuit, qui entend les voix des ennemis et reçoit leurs blessures, mais ne peut pas voir clairement qui ils sont, d'où ils viennent ou comment (et pourquoi) ils frappent, parce que l'obscurité aveugle l'esprit. Celui, qui lutte comme ça, seulement avec la prière extérieure, ne peut échapper sans se faire écraser par les étrangers. Il supporte le dur labeur, mais il perd sa rétribution."

Sur la vie monastique : Saint-Basile de Poiana Mărului disait aux disciples que le monachisme dispose de trois moyens : la vie en Communauté, la vie en petits groupes de deux ou trois, appelé "médiane" ou "royale", et le troisième qui est le désert, qui est le plus élevé, fait uniquement par les saints et les parfaits, après qu'ils soient passés par les deux premiers moyens. "Mais certains moines choisissent une autre façon, en dehors de toute obédience et bénédiction. Ils font leur cellule partout où ils le veulent et vivent seuls, s'occupant plus de corps".

Sur l'ascétisme suprême, il a dit: "un ascétisme entrepris trop tôt est la cause de l'orgueil et de l'amour de soi, alors que vivre avec d'autres découvre vos faiblesses et vous protège contre la tentation. Cela peut vous purifier tous les jours par la grâce du Christ, en œuvrant par amour du Seigneur".

Tropaire
Maître de bonne réputation, conseiller des moines, prêcheur de la Grace, enseignant de la prière noétique, pieux Père Basile, prie sans cesse le Christ de sauver nos âmes!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCXLVIII)


Tu n'as pas l'Amour
Tant que tu ne brûles pas
De n'être que flamme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 30 décembre 2013

Saint Basile (Vasile) staretz de l'Ermitage de Poiana Mărului (+ 1767) (1/2)


Fête le 15/28 avril


Le saint hiéromoine Basile était le père spirituel de saint Païssi (Vélitchkovsky) le staretz de Neamţ et un des plus célèbres enseignants et adeptes de la prière de Jésus au XVIIIe siècle. Il est aussi connu pour être un de ceux qui ont relancé la vie monastique orthodoxe en son temps.

La vie du Saint

Basile est né près de Poltava (Ukraine) en 1692 et il est un représentant de la migration monastique russo-ukrainienne qui s'est produite du XVIIe au XIXe siècle en raison des réformes de Pierre le grand en Russie et de la persécution des croyants orthodoxes en Ukraine qui fut sous la domination polonaise. 

Il vécut sa jeunesse dans différents ermitages en Russie, dans les montagnes de Moshenski près de Kiev. Il vint en Valachie avec son disciple, le moine Michael et d'autres moines en 1706, pendant le règne de saint Constantin Brâncoveanu (...), dans une période de plein essor religieux et culturel. Il s'installa à l'ermitage de Dălhăuţi près de Focsani, où il vécut une vingtaine d'années comme ermite. Là, il approfondit le texte biblique et lut beaucoup d'écrits des Pères. 

Par la prière et la connaissance théologique, il devint bientôt un bon conseiller spirituel des frères qui vivaient avec lui. Basile fut ordonné prêtre en 1715 et fut nommé higoumène du monastère Dălhăuţi et rapidement, il fut célèbre dans toute la Valachie, même auprès du nouveau souverain, Constantin Mavrocordat.

Saint-Basile fut pendant une vingtaine d'années l'higoumène de Dălhăuţi, où il  rassembla autour de lui une communauté de 40 moines ermites. Pendant ce temps il est supposé qu'il prit connaissance de la tradition hésychaste initiée par saint Pacôme l'évêque de Roman (+ 1726) à la skite du Pokrov (Protection de la Mère de Dieu), et Basile la mit en œuvre, parmi ses disciples. L'hésychasme est un mouvement spirituel oriental.

L'hésychie est un mot grec qui a le sens de "paix" ou "silence" et se réfère à une tradition de prière d'ermite, dont la pratique est appelée hésychasme, "garde du silence." Le mouvement, connu aussi comme Palamisme, a été développé au Mont Athos, alors que saint Grégoire Palamas, était archevêque de Thessalonique (1347-1359). Selon cette doctrine, le laïc chrétien ou le moine doit vivre dans la paix et le silence, réconcilier son corps avec son âme, demeurant dans un état de contemplation. La pratique centrale est la prière dite permanente du cœur ou mentale ("Seigneur Jésus Christ, fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur"), formule conçue pour garder éveillée la conscience de la bonté de Dieu et de la condition pécheresse de la créature. Cette tradition est censée avoir été formulée par Grégoire Palamas, mais il est prouvé que les origines de la pratique de la prière sont beaucoup plus anciens par les ermites de l'Egypte dans les premiers siècles chrétiens.

La communauté de Basile valorisaient les vertus d'obéissance, d'humilité, de silence et surtout la pratique de la prière de Jésus. La règle interne énoncée par l'higoumène consistait à vivre en parfaite harmonie, en lecture quotidienne de l'Ecriture et des Pères, pratique de la prière de Jésus, en gardant l'esprit pur, avec un seul repas par jour et la communion hebdomadaire.

Le monastère de Dălhăuţi devint une école d'expérience spirituelle hésychaste célèbre dans toutes les principautés roumaines. Les disciples vinrent de Valachie, Moldavie, Transylvanie et Russie, vivant dans l'amour parfait et en bon ordre. De Dălhăuţi, la communauté se propagea aux ermitages autour: Vallée Noire, Ciolanu, Carnu, Ratesti, Rogoz, Bonţăşti et Trestieni.

Vers 1730-1733, saint Basile s'installa à l'ermitage de Poiana Mărului (Clairière des pommiers) avec 12 disciples, et de là, il dirigea spirituellement tous les ermitages de montagnes Buzău, qu'il visita régulièrement. Un de ses disciples était saint Païssi de Neamţ, qui resta à l'ermitage de Trestieni pendant plusieurs années. De là il se rendit plus tard en 1750 au Mont Athos et après son retour, il fonda la communauté de Neamţ, qui devint le Centre des communautés hésychaste orientales au XVIIIe siècle.

Êtant très vieux, saint Basile rendit son âme au Seigneur le 25 avril 1767, laissant de nombreux disciples. Il fut enterré dans la Cour de l'Ermitage de Poiana Mărului, probablement quelque part près de l'église dédiée au " Dimanche de tous les Saints", fondé par lui en 1730. Jusques à ce jour, ses saintes reliques n'ont pas été retrouvées.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Monastère de Poiana Mărului







Haïjin Pravoslave (CCXLVII)



Brûle comme un cierge
Qui dispense sa lumière
Au temps d'oraison

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 29 décembre 2013

Nouveaux Confesseurs de l'Eglise Roumaine

Saints Hilarion, Daniel et Valériu


Père Hilarion le confesseur

Il naquit le 21 mars 1903, dans un village dans le comté de Hunedoara en Roumanie. Son père était prêtre. En 1926, il fut diplômé de la faculté de théologie de Sibiu. Le 29 juillet 1927, il fut ordonné prêtre. Le 30 octobre 1939, il présenta sa thèse de doctorat, intitulée La Repentance: approche théologique et psychologique. Il avait également écrit le livre Vers le Tabor, qui est, selon le staretz Justin Pârvu le meilleur travail à ce jour sur l'orthodoxie roumaine et une interprétation parfaite de la Philocalie. Parlant de la spiritualité exaltée du père Hilarion, le plus grand théologien orthodoxe roumain du XXe siècle, le père Dumitru Staniloae a dit: "Père Hilarion m'a dépassé." Il a été professeur de l'école théologique d'Arad, de 1938 à 1948. Le 25 septembre 1958, il fut emprisonné et condamné, ainsi que six autres prêtres d'Arad, à une peine de 20 ans. Il fut détnu à Gherla, puis Aiud, où il mourut le 18 septembre 1961. Il fut enterré sans croix, dans une tombe qui est inconnue, ainsi que d'autres témoins de la nation roumaine à Aiud.

Abbé Daniel Tudor

Il naquit le 22 décembre 1896 à Bucarest. Après la première guerre mondiale, il étudia à l'Académie des Beaux-Arts. En 1929, il se rendit au Mont Athos, où il vécut pendant huit mois. Dieu le sauva souvent d'une mort violente. Une fois, volant dans son propre avion, il fut sauvé de la mort, en récitant la prière noétique. Alors que l'avion fut détruit, il n'eut rien.
Après la seconde guerre mondiale, de retour chez lui, il apprit que sa femme l'avait quitté. Il décida alors de devenir moine. Il vendit tous ses biens, renouvela le monastère Antim à Bucarest et y devint moine. A partir de l'année 1945, le monastère rassembla autour de lui un groupe de chercheurs, qui tentaient de regagner, basé sur la Bible et les Saints Pères du christianisme orthodoxe, la spiritualité véritable, ayant comme centre de leurs efforts, la prière noétique. Ils furent appelés le Buisson Ardent. Plus tard, il se rendit au monastère de Sihastria où le staretz Cléopa le fit ermite et plus tard h de la Skete Raraou. Un jour en juin 1958, il salua les frères et s'en alla à Bucarest, ayant été informé par Dieu qu'il allait réintégrer la prison, où il mourra, en confessant le Christ. 
La culpabilité principale, comme l'avoua par un magistrat de la Cour, était qu'il voulait brûler le communisme avec Le Buisson Ardent.
Un jour en hiver, ils l'ont mis avec un ami dans un entrepôt appelé le Blanc ou le Réfrigérateur - où il faisait moins 30 degrés. L'entrepôt n'avait pas de fenêtres, mais un sol très sale. Ceux qui étaient mis là mourraient de froid après trois jours maximum. Père Daniel coucha immédiatement avec son visage dans la boue et à bras ouverts et dit à l'ami: « Assied-toi sur moi dos à dos,  bras ouverts et ne dis que ceci, "Seigneur Jésus Christ, fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur!" Juste alors qu'ils commençaient à dire cela, l'entrepôt fut empli par une lumière très brillante, et après, ils ne savaient pas ce qui s'est passé ensuite. Après huit jours (sans que les deux prisonniers ne reçoive de l'eau ou de la nourriture, sans sommeil ou vêtements), les gardes sont venus prendre leurs carcasses, mais ils étaient encore vivants et bien. Lorsqu'ils ont touchèrent le père Daniel, il était chaud, et ce qui était autour de lui avait fondu. En prison, il fut l'un des rares qui portait des chaînes aux jambes pendant son temps d'incarcération. Il mourut après quatre ans de souffrances à Aiud, le 17 novembre 1962. Nous ne savons pas exactement où son corps sacré se trouve.

Valériu Gafencu

Valeriu naquit le 24 janvier 1921 en Bessarabie. À l'automne de 1941, il fut emprisonné et condamné à 25 ans de prison. Il était alors étudiant de deuxième année en droit et à l'école de philosophie de Iași. Etant malade atteint de tuberculose, il fut envoyé en décembre 1949 à Tirgou-Okna. Là, sans aucun soin médical, il survécut encore deux autres années. Ses nombreuses blessures physiques, suintaient en permanence du pus. Valeriu attendit sa mort avec une sérénité qui adoucissait les cœurs de ses gardiens et de ses bourreaux. C'était un homme de prière noétique. Il fut rendu digne par Dieu, de savoir le jour de sa mort. Il demanda à être enterré avec une croix dans sa bouche et un autre dans la main droite afin d'être reconnu si par hasard, son corps était retrouvé. Il partit vers le ciel, ce "saint des prisons" (comme les autres détenus l'ont appelé) le 18 février 1952 et jeté dans une fosse commune, que l'on n'a pas encore retrouvée. 
(voir aussi ce lien)

Apolytikion du Plagal du Ton 1

Ces fleurs de Roumanie, plantées par Dieu, véritables et fidèles enfants de l'Église, exaltons-les ô fidèles, comme des martyrs du Christ; car ils ont combattu le bon combat, confessant le Christ devant les athées et ils ont été couronnés dignement, dans Son glorieux Royaume.

Prière au Seigneur 
pour trouver les reliques 
des saints nouveaux Martyrs et Confesseurs


Seigneur, notre Dieu, Qui préserva les trois enfants et Daniel dans la fournaise de feu, Qui affermit les confesseurs de la dernière persécution pour donner un bon témoignage devant leurs persécuteurs, entends notre modeste prière. 

Plante, ô Christ notre Dieu, leur sacrifice comme une graine dans la terre de nos cœurs. Puisse cette semence enfanter des bons fruits, pour devenir pour nous un bon début de notre salut et nous donner le courage de la confession de la vérité devant ceux qui blasphèment cette Vérité.
Oui, Seigneur, que leur exemple ne soit jamais oublié, mais avec lui puissent être relevés les fils de l'Église orthodoxe. Puissent leurs vertus et sacrifice nous réveiller de l'indolence et de la négligence. Puissions-nous accepter cette remontrance pour notre correction.
Un jour sainte Marie Madeleine demanda ton corps disant au jardinier: " Seigneur, dis-moi où tu l'a mis et je le prendrai." Et donc nous agenouillant devant Toi, priant dans l'espoir que Tu nous pardonneras notre audace et que Tu écouteras cette prière: "Seigneur, montre-nous l'emplacement des saintes reliques de Tes confesseurs, afin que les trouvant, nous les honorions avec révérence." 
Et si, à cause de nos péchés, nous ne sommes pas dignes de les vénérer, Seigneur, s'il Te plaît, avec un cœur humble, ne laisse pas les saintes reliques de Tes serviteurs dans l'oubli, mais amène-les à la lumière, pour leur conférer l'honneur et la gloire qui leur conviennent. Afin que les baisant avec révérence, nous puissions en profiter pour leur rendre hommage dans Ton église, comme ils le méritent, ainsi que tous Tes martyrs. Et avec eux Te donner gloire, honneur et adoration, Dieu glorifié dans la Trinité, Père et Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Amen!


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCXLVI)



Descend dans ton cœur
Afin d'être un jour capable
De monter au Cieux

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)










FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX





16/29 décembre
27ème dimanche après la Pentecôte
Dimanche des saints ancêtres du Seigneur
Saint prophète Aggée (500 avant Jésus-Christ) ; Saint martyr Marin de Rome (IIIème siècle). Bienheureuse impératrice Théophanie (893-894) 
Lectures Col. III, 4-11, Lc. XIV, 16-24

DIMANCHE DES ANCÊTRES DU SEIGNEUR[1]


La préparation la plus importante pour la Nativité du Christ est constituée par les offices des deux derniers dimanches précédant cette fête, qui sont consacrés à la mémoire des ancêtres du Sauveur selon la chair et, en général, à tous les justes de l’Ancien Testament qui attendaient la venue de Celui-ci. L’un de ces dimanches est appelé celui des « ancêtres » et l’autre, celui des « pères ». En fait, le premier a reçu son appellation (en grec « Πропатόрων ») parce qu’il précède le second (« Παтέрων »), mais tous deux célèbrent, sans différence, tous les justes de l’Ancien Testament.
En ces jours qui nous rapprochent de la Nativité de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, les saints Pères, mus par le Saint-Esprit et par leur science pastorale, ont institué de célébrer la mémoire du Patriarche Abraham, le Père des croyants, et de sa lignée : les Ancêtres selon la chair de notre Sauveur.
Issu de la terre des Chaldéens idolâtres, le Patriarche Abraham n’hésita pas un instant à quitter son pays, sa maison, sa famille et ses biens, à l’appel de Dieu, pour se rendre vers la terre de Canaan que le Seigneur lui donna en héritage, en lui promettant une glorieuse postérité et une alliance éternelle. Le fruit de cet acte de foi fut Isaac, que Dieu lui accorda dans sa vieillesse. Puis d’Isaac naquit Jacob, et de Jacob furent issus les douze Patriarches, pères des douze tribus d’Israël. C’est finalement de la tribu de Juda que, conformément aux Écritures, devait naître le Christ, l’accomplissement des promesses, et la plénitude de l’Alliance entre Dieu et les hommes.
Par l’intermédiaire des saints ancêtres et patriarches, notre Seigneur Jésus-Christ est donc, en quelque manière, Lui aussi le fruit de la foi d’Abraham. C’est pourquoi, lorsque pour chacun d’entre nous, Dieu fait entendre Sa voix, alors que nous sommes encore dans la terre étrangère des passions et des vanités de ce monde, il nous faut, comme Abraham, abandonner sans hésitation ce qui est nôtre et suivre avec foi l’appel divin jusqu’à la Terre Promise, où nous pourrons à notre tour donner naissance, de manière spirituelle, au Christ. Car planté en nous par la foi et le baptême, Il doit croître et grandir en nous par les saintes vertus, afin de resplendir dans la lumière de la contemplation. Devenus « fils de Dieu » par le don du Saint-Esprit, nous devons donc voir le Christ se former en nous, les descendants d’Abraham : Tous en effet, vous êtes fils de Dieu par la foi au Christ Jésus, car vous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ (...) Vous tous, en effet, vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais si vous appartenez au Christ, vous êtes donc descendance d’Abraham, héritiers aux termes de la promesse (Gal III, 26-29). Devenons donc, à notre tour, « ancêtres » du Christ en persévérant dans la foi, afin de célébrer Sa Nativité en disant : Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! (Gal II, 20).
Tropaire du dimanche, ton 2
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaires des saints ancêtres du Seigneur, ton 2
Вѣ́рою пра́отцы оправда́лъ еси́, отъ язы́къ тѣ́ми предобручи́вый це́рковь, xва́лятся въ сла́вѣ cвяті́и, я́ко oтъ cѣ́менe и́xъ écть пло́дъ благосла́венъ, безъ cѣ́менe ро́ждшая тя. Tѣ́xъ моли́твами Xpисте́ Бо́же, поми́луй на́съ.
Par la foi tu as justifié les Ancêtres, en épousant d’avance par eux l’Église de la gentilité. Ces saints sont fiers, dans la gloire, car de leur lignée devait naître un fruit glorieux, celle qui T’a engendré virginalement. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.

Kondakion des Ancêtres du Seigneur, ton 6
Рукопи́саннаго о́браза не поче́тше, но неопи́саннымъ cущество́мъ защити́вшеся треблаже́нніи, въ по́двизѣ огня́ просла́вистеся ; cpeдѣ́ же пла́мене нестерпи́маго стоя́ще, Бо́га призва́сте ; ускopи́, o ще́дрый, и потщи́ся я́ко ми́лостивъ въ по́мощь на́шу, я́ко мо́жеши xoтя́й.

Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré l’image faite de main d’homme, mais fortifiés par l’Essence indescriptible, dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. Hâte-Toi, ô Miséricordieux, viens vite, Plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon Ta volonté.   

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Pour tout cela, nous Te rendons grâces
La sainte Anaphore nous révèle la providence aimante et continuelle de Dieu pour l’homme : C’est Toi qui, du néant, nous as amenés à l’existence, qui nous as relevés après notre chute et qui n’as cessé de tout faire jusqu’à ce que Tu nous aies élevés au ciel et nous aies fait don de Ton royaume à venir. Au début, Dieu a amené l’homme à l’existence (à « l’être »). Ensuite, par le plan entier de l’économie divine, Il a restauré celui-ci à l’existence bienheureuse (« le bien-être »). Enfin, Il lui offre Son Royaume, c’est-à-dire l’existence bienheureuse éternelle (« le bien-être éternel »).
Se référant à la création du monde par une interprétation allégorique,  saint Maxime le confesseur écrit : « Le sixième jour est l’accomplissement total des énergies naturelles des actifs qui pratiquent la vertu. Le septième jour est l’achèvement et le repos des pensées naturelles des contemplatifs qui reçoivent la connaissance ineffable. Le huitième jour est le changement d’ordre, qui fait passer dans la déification ceux qui en sont dignes… Le sixième jour signifie la raison de l’être des êtres. Le huitième jour manifeste le mystère ineffable du bien-être éternel des êtres ». « Le huitième et premier, ou plutôt, le jour sans fin, est la venue de Dieu, manifeste et pleine de lumière… Dieu accordera [alors] l’existence éternelle et bénie [le bien-être éternel] par la communion avec Lui-même, car c’est Lui seul qui, littéralement, existe, et existe éternellement, et existe dans la béatitude ». La communion de l’homme avec le Créateur est la seule façon d’être éternelle et bienheureuse. C’est la déification de l’homme et son entrée dans le Royaume céleste.
C’est la sainte Anaphore qui nous manifeste ce cheminement ascendant de l’amour de Dieu envers Sa création suprême.
***
Mû par Son amour, Dieu a créé le monde et l’homme « car il fallait que le bien se répandît et se propageât » (St Grégoire le Théologien). Il a créé l’homme et l’a placé près de Lui, afin qu’il chantât et louât Sa gloire. Et lorsque l’homme chuta par le péché, Dieu le releva et l’éleva au ciel.
Le Christ est devenu homme, et « Il n'a point cessé de tout faire et de tout souffrir, jusqu'à ce qu'Il eût ramené à Dieu, et rendu ami de Dieu l'homme, qui était son ennemi… Le Christ, d’une certaine façon, a pris une offrande choisie [les prémices] de la nature humaine, et l’apporte en don à Dieu le Maître… Et comme dans un champ couvert d'une riche moisson, on prend quelques épis, on en compose une gerbe qu'on offre à Dieu, et que par cette légère offrande on attire Sa bénédiction sur le champ tout entier : de même Jésus-Christ, par la chair unique [dont Il s'était revêtu], et par les simples prémices de notre nature, a fait bénir toute notre race… Il a offert au Père les prémices de notre nature; et le Père a tellement approuvé cette offrande, tant par égard pour la dignité de Celui qui la présentait, qu'en considération de la pureté de l'offrande elle-même, qu'Il l'a reçue de Ses propres mains, et l'a placée à Ses côtés, en lui disant : Siège à ma droite (Ps. 109, 1.) A quelle créature Dieu a-t-Il dit : Siège à ma droite ? À celle qui avait entendu de Sa bouche ces paroles : Tu es terre et tu retourneras en terre (Gen. III, 19.)… Examine dans quel abîme elle était descendue, et à quel comble de gloire elle est montée. Il est impossible de descendre plus bas qu'était descendu l'homme, ni de monter plus haut que Jésus-Christ l'a élevé ! » (St Jean Chrysostome).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Lc XXIV, 36-53;  Liturgie : Hébr. XI, 9-10, 17-23, 32-40 ; Matth. I, 1-25

L’OFFICE DE LA NATIVITÉ DU CHRIST EN VERSION BILINGUE SLAVON-FRANÇAIS EST DISPONIBLE SUR LE SITE DU DIOCÈSE D’EUROPE OCCIDENTALE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE HORS-FRONTIÈRES : www.diocesedegeneve.net


[1] Tiré du Synaxaire du P. Macaire de Simonos Petras, avec quelques compléments

samedi 28 décembre 2013

Staretz Cléopa: La crainte et l'amour de Dieu




Question: Père Cléopa, quel rapport y a-t-il entre la crainte de Dieu et l'amour de Dieu ?

Réponse: La crainte de Dieu, selon les saints Pères, ainsi que le prophète David, est le " commencement de la sagesse " - en d'autres termes, le début de toute vertu, tandis que l'amour de Dieu est la perfection et le point culminant de la vertu. La crainte de Dieu, par conséquent, constitue le commencement du salut, tandis que l'amour de Dieu, qui bannit la crainte (I Jean 4:18 ), est le point culminant du salut, car celui qui aime, vit seulement pour Dieu Qui est Amour (I Jean 4:8).

Mais nous ne devons pas avoir une crainte de Dieu telle, qu'elle l'emporte sur notre amour pour Dieu. Saint Basile dit que celui qui fait le bien, par peur des tourments de l'enfer ou de la punition, est celui qui est assimilé à un esclave, celui qui fait de bonnes œuvres pour être remboursé - avoir ses désirs accomplis sur cette terre ou être récompensé dans le ciel, est comme un serviteur qui sert son maître afin d'être rémunéré avec de l'argent, mais celui qui fait des actions vertueuses pour l'amour de Dieu et non à cause de la peur ou du désir de recevoir une récompense, est un fils de Dieu.

Ainsi, celui qui fait des actes vertueux purement par amour a atteint l'état de perfection et il est appelé fils de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant les Conseils Spirituels
du staretz Cléopa 
de bienheureuse mémoire


Haïjin Pravoslave (CCXLV)


A l'huis du Royaume
Tu n'auras d'autre bagage
Que la Grâce en Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 27 décembre 2013

Père Gheorghe [Calciu] de sainte mémoire (8 et fin)




 Père Gheorghe Calciu était une icône de l'existence religieuse la plus élevée. Il nous a appris à voir et à nommer la réalité pour ce qu'elle est, il a enseigné la vérité divine et à ne pas craindre la souffrance ou la mort. Il n'a pas tout supporté pour lui-même, mais pour toute une nation, il se souciait profondément du salut de son peuple et il a vécu l'enfer pour forger un lien indestructible avec chaque individu dans sa vie.

Il a donné l'exemple et a appelé à tout le monde de suivre ses pas vers le sacrifice et les valeurs, à la fois pour les Roumains et les Européens qui ont entendu parler de sa vie de labeur et de privations. Ainsi, il s'est fait connaître dans le monde entier comme un homme qui a combattu bravement pour la liberté et la dignité humaine.

Il a appelé une nation entière à la pénitence, par son amour et il a montré qu'il y a un espoir pour le salut et une meilleure compréhension entre les peuples. Il n'a pas seulement été témoin de l'obscurité et du désespoir de la nation, mais il a pris des mesures et a démontré que le mal peut être vaincu par le sacrifice de soi. Il a conquis la peur et élevé les gens en les inspirant, en les aidant. Il les a tous ramenés à la foi, à Dieu.

Père Gheorghe Calciu a atteint la stature d'un véritable amour envers l'homme, envers son peuple. La source de son amour n'était pas une idéologie, c'était l'amour de Dieu, qui a fait l'homme à Son image. En raison de cette croyance éternelle (que l'homme a été créé à l'image de Dieu), il a trouvé la force de renoncer à sa propre vie au nom de cet amour. 

En vertu de l'esprit de sacrifice de soi, il a pu appeler une nation entière à la pénitence, à la vérité, à la foi, à la dignité, à la lutte contre les mensonges, et la malice de la gouvernance politique. Car la nation qui revient à la foi, revient à elle-même, à la dignité et nulle crainte, ou faux principes ne peuvent se comparer à la peur de perdre Dieu, le seul sentiment qui soit vrai.

Le destin de l'homme est de retourner à Dieu, d’être un citoyen du ciel. Et seuls les hommes libres peuvent voir le monde pour ce qu'il est vraiment, et voir Qui est vraiment Dieu. 

Père Calciu savait que Dieu était avec lui, le regardant et le protégeant en tout temps. C’est à lui seulement, que le Seigneur a révélé la véritable image de l'homme, comme il était censé être. "Le nouvel homme a été créé à l'image de Dieu, dans la justice et la sainteté de la vérité." Ce fut la sainteté dans laquelle, et pour laquelle le Père Gheorghe Calciu a vécu toute sa vie.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

P Calciu[1]

Haïjin Pravoslave (CCXLIV)



Médecin des âmes
Viens par Ta miséricorde
Guérir mon cœur las


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 26 décembre 2013

Père Gheorghe [Calciu] de sainte mémoire (7)


"La prière illumine nos vies, nous apporte l'amour, la miséricorde et la paix de l'esprit. La prière a le pouvoir de mettre le passé et le futur ensemble, de n’en faire qu’un seul temps. Elle est hors du temps et de l'espace et complète tout." 

Il connaissait le vrai sens de la vie, car il avait vécu au-delà des barrières du temps et de l'espace, grâce à l'amour inconditionnel envers l'homme.

Un jour, il célébrait la Liturgie aux côtés de Père Ghius au monastère de Cernica: "À un certain moment j'ai senti quelque chose. J'ai regardé à ma gauche et j'ai vu Père Ghius couvert de lumière, mais la lumière brillait seulement autour de lui. Il était complètement enveloppé en elle. Quand il a pris l'Eucharistie, j'ai vu ses mains couvertes de lumière." 

Père Calciu a vu la Lumière incréée de Dieu, la Lumière que seuls ceux avec un cœur pur sont autorisés à voir.

Sa vie a montré que le seul salut pour l'homme était Dieu. Grâce à son sacrifice et à la souffrance, il s'est avéré que toute personne qui reste constante dans la foi orthodoxe vaincra toute dictature, la police secrète, la prison, ou le Diable.

Sur son lit d'hôpital à Bucarest, le Père Calciu a partagé son testament [spirituel]: "Dans tout ce que vous faites, écoutez l'Église. Gardez votre foi inaltérée et n'oubliez pas que le communisme, la maçonnerie et l'œcuménisme sont les œuvres du Diable et n'ont rien en commun avec le christianisme. Méfiez-vous des antéchrists qui propagent la théorie de la coexistence. Rejetez tout type de compromis! N'ayez pas peur! Et s'il vous plaît gardez-moi dans vos prières."



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

He was one of the greatest father confessors of our Church:



Haïjin Pravoslave (CCXLIII)


C'est le Nom Qui ouvre
La porte de compassion
Du sein de nos cœurs



上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 25 décembre 2013

Père Gheorghe [Calciu] de sainte mémoire (6)



Scrisoarea Testament a Parintelui Gheorghe Calciu catre fratii de la Petru Voda. Azi: 7 ani fara Parintele Gheorghe Patimitorul. 6 ani cu Parintele Ioanichie Luptatorul la Cer. VIDEO cu Parintele Justin Marturisitorul

Père Gheorghe avec Père Cléopa-Ilie et Père Ioanniche (Balan)

"Tout ce que je suis, tout ce que je fais, tout ce que vous voyez en moi, tout ce qui est digne en moi, je le dois à la souffrance. Je n'ai rien sans cette souffrance! » Quand il a trouvé son véritable sens, il a vu que « Jésus remplissait notre souffrance de Sa présence. Ensuite, j'ai bien compris le but de tout cela: Dieu est en nous. Ce que j'ai compris avec mon cœur, mon esprit et mon âme pendant que j'étais en prison, c’est que Dieu souffre vraiment avec ceux qui sont dans la douleur", donc la souffrance humaine n'est pas en vain.

"J'ai eu beaucoup de moments de joie spirituelle pendant que j'étais en prison. ( ... ) J'étais torturé. J'étais seul et isolé. ( ... ) Il n'y a pas de chance d’avoir la liberté. Ma seule pensée était la mort (...) La joie que je ressentais venait de ce sentiment d'union spirituelle avec les autres dans la prière. (...) En prison, j'avais vécu une vie spirituelle intense. J'avais atteint une telle hauteur, que même notre esprit ne peut l’imaginer dans ce monde."

C'est l'Esprit Saint qui a donné au Père la force de parler avec courage de la vérité à tous les jeunes. C'était un grand don que d’être en mesure de défendre l'Église à l'époque de cette terreur, de s'opposer à l'athéisme et au matérialisme et à la destruction des églises. Il l'a fait avec une telle sérénité, comme on n’était pas au temps de détresse, mais de paix, il n'avait pas peur de quoi que ce soit.

"J'ai été béni par tant de grâce, que j'ai oublié et pardonné." Il ne mentionne pas les noms de ceux qui l'ont torturé. Il s'est libéré de toute l'horreur qu'il avait vécu et à réussi à trouver la paix et à effacer tous les mauvais souvenirs à travers l'acceptation de la volonté de Dieu.

"Je vous avoue que plusieurs fois mes prières ont été exaucées! J'ai prié pour les autres et mes demandes ont été accordées et j'étais terrifié! Qui étais-je, pour que Dieu m'écoute ? Soyez certain qu’un appel continu et incessant à Dieu sera exaucé , finalement. (...) C'est la puissance de la prière de Notre Seigneur Jésus-Christ. Elle brise les murs, traverse les frontières, nous relie à Dieu, elle révèle le monde invisible pour nous. Ce ne sont pas des hallucinations, mais la vérité." Ce sont les paroles de quelqu'un qui a vraiment vécu par cette prière, un homme qui a été protégé dans ses heures les plus sombres par elle, et non les paroles d'un spectateur, mais les paroles d'un martyr.

"Ne ​​cherchez pas de miracles, la relation de Dieu à l'homme est de nature spirituelle. Priez Dieu de vous bénir de Sa présence en vous. Soyez en Dieu à chaque instant. C’est là la seule façon d'être un vraiment vivant." C'est de cette manière que le Père Gheorghe Calciu vécut.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

He was one of the greatest father confessors of our Church:

Haïjin Pravoslave (CCXLII)


Comme le moineau
Perché sur le toit du Psaume
Je suis en Ses mains

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)