"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 7 décembre 2012

La vénération de Père Païssios pour sainte Barbara


- Staretz, quand quelqu'un éprouve de la vénération envers un saint, qu'est-ce qui s'est passé?

Pour que quelqu'un ait une vénération particulière vers un saint, le saint doit parler en leur sein, d'une manière ou d'une autre. Quand un certain événement pour une personne survient avec l'aide d'un saint, ils ont un amour particulier pour ce saint. Cet événement peut être un problème grave, ou il peut être simple. Eh bien, depuis que, jeune enfant, je suis allé à l'église de Sainte Barbara à Konitsa, j'ai un grand respect pour sainte Barbara. La sainte m'a aidé dans l'armée, quand ils m'ont mis aux opérateurs de radio, même si j'étais inculte. Elle m'a aussi aidé plus tard dans le sanatorium après mon opération du poumon. Les médecins m'ont dit alors, que dès que mon poumon serait propre, ils enlèveraient les tubes et la machine. Et bien qu'ils devaient les retirer en cinq jours, 25 jours ont passé et ils ne les ont pas enlevés, me faisant beaucoup souffrir. Le samedi 3 décembre, j'ai attendu les médecins, pour me libérer de ce martyre, mais malheureusement ils ne sont apparus.

Le dimanche matin, étant le jour de commémoration de sainte Barbara, j'ai dit: "Si la sainte devait m'aider, alors qu'elle m'aurait aidé. Les médecins sont partis. Aujourd'hui, étant un dimanche, il n'y a aucun moyen qu'ils viennent. Maintenant qui retirera mes tubes? "

J'ai aussi dit quelques mots en me plaignant: "Tant de fois j'ai allumé les lampes à huile dans l'église de la sainte. Quelle huile j'ai fait je les ai nettoyées, je les ai nettoyées. Ils ne pouvaient pas retirer les deux tubes...?" Plus tard, j'ai pensé: "Peut-être que j'ai attristé sainte Barbara, et c'est pourquoi elle n'est pas venue rapidement venu les enlever."

J'ai soudain entendu un bruit. "Qu'est-il arrivé?" ai-je dit. "Quelque chose est arrivé à quelqu'un?" Quelqu'un a dit: "Les médecins arrivent." Je ne sais pas ce qui a pris au directeur de dire aux médecins tôt le matin: "Allez retirer les tubes du moine." Ils sont entrés dans la chambre et ont dit: "Nous avons ordre d'enlever les tubes" Cela a troublé sainte Barbara que j'ai dit quelques paroles de reproche! Il faut se plaindre un peu! Il est préférable de ne pas se plaindre. Il est plus noblede ne pas se plaindre.

Vous voyez, parfois un saint donne immédiatement ce que nous demandons, et parfois plus tard. Parfois, ils entendent la prière parce que nous sommes dans un bon état spirituel, et parfois parce que nous pleurons et nous plaignons comme des petits enfants.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (293)


Ente ta prière
Dans le Nom au creux du souffle
Et vis l'hésychie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Alexandre LATSA: La grande Albanie : un projet américain contre le monde orthodoxe ?


drapeau de la Serbie
Mercredi dernier, le Premier ministre albanais Sali Berisha a prôné l’octroi de la nationalité albanaise à tous les albanais, ou qu’ils résident. Cette déclaration a été faite lors d’une visite de la ville de Vlora où l’indépendance de l’état Albanais a été prononcée, il y a juste 100 ans. A l’époque l’Albanie se libérait juste du joug Ottoman.


Cette déclaration fait suite a une autre déclaration, commune cette fois, que Sali Berisha avait fait avec son homologue Kosovar Hashim Thaçi il y a quelques semaines, promettant l'union de tous les Albanais. L’endroit était, il faut le dire bien choisi, puisque l’immense majorité des habitants du Kosovo y est aujourd’hui d’origine albanaise, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Lors de la guerre des Balkans en 1913, les serbes constituent encore la majorité de la population. En 1941, le Kosovo est rattaché à la Grande Albanie (déjà) sous protectorat fasciste italien. Après la guerre, le maréchal Tito interdira l’immigration albanaise car la Yougoslavie ne pouvait selon lui être forte qu’avec une Serbie la plus faible possible. En 1974, c’est du reste lui qui attribue au Kosovo le statut de province autonome, statut qui sera supprimé par Slobodan Milosevic en 1989, alors que les Serbes ne représentent déjà plus que 15 % de la population.
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jeudi 6 décembre 2012

Protopresbytre Dionysios Tatsis: Le chapelet...mon téléphone mobile...







De nos jours, seuls les bébés n'ont pas de téléphones mobiles. Tout le monde a son téléphone portable et les gens ne cessent de parler et de communiquer les uns avec les autres. Où qu'ils soient, ils font un appel téléphonique. Partout on entend de la musique variée, qui est une option pour ceux qui ont des téléphones. Même dans les églises sacrées, les  téléphones sonnent.

Je dirais que même les anachorètes ont des téléphones portables, en dépit du fait qu'ils ont choisi la vie hors du monde et ont renoncé à la famille et aux amis. Rares sont ceux qui, consciemment renoncent à leur téléphone portable et le limitent à un endroit fixe dans leur maison. Ceux-ci considèrent qu'il est gênant que, à tout moment et n'importe où, ils puissent être recherchés et être au fait des problèmes des autres, interrompant leurs activités spirituelles, qui implique la contemplation, la dévotion et la mise de côté des soucis de la vie. Beaucoup de mes frères examineront paradoxales les choses que je montre ici du doigt. Mais je persiste, parce que je crois que les choses dites sur le mobile sont inutiles, voire néfastes. Il y a peu de cas où elles ont une certaine valeur et rendent la vie plus facile pour les gens, mais pour ces cas, nous avons le téléphone fixe de la maison, du bureau, le téléphone public, etc.

La communication téléphonique continue interfère avec l'esprit de mille et une façons, ce qui rend la prière et la vie spirituelle en général difficiles. Comment pouvez-vous travailler selon Dieu, lorsque, esclaves des puces électroniques, vous faites et recevez des appels?



Lorsque les autres vous importunent en posant des questions inutiles et vous demandent votre avis sur des sujets ridicules, c'est comme si les gens avaient perdu leur logique ou étaient retombés en enfance. En ce qui concerne le téléphone mobile, vous ne devez pas oublier que les chrétiens désirent avant tout la communication avec Dieu et ensuite avec les gens.

Avec le téléphone nous conversons avec les gens. Mais comment peut-on converser avec Dieu? Un moine m'a dit une fois qu'il avait aussi un téléphone mobile avec de nombreuses fonctionnalités, puis il m'a montré son chapelet très usé. "Grâce à ceci", m'a-t-il assuré, "je converse avec le Seigneur en tout temps sur le téléphone portable! Il y a des touches, mais j'utilise les nœuds du chapelet pour demander la miséricorde du Seigneur! Ce téléphone [le chapelet] doit être utilisé en continu, surtout à notre époque où les tentations sont nombreuses et où beaucoup de gens se sont éloignés de Dieu, car nous sommes absorbés par les préoccupations de la vie. "

Heureux ceux qui n'ont pas été saisis par la technologie contemporaine et peuvent communiquer librement avec Dieu par la prière sans distraction, ce qui ne nécessite pas de matériel, d'antennes, de casques, de câbles, etc.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 "Orthodoxos Typos", 
30 novembre 2012
Traduit par John SANIDOPOULOS 
pour

Haïjin Pravoslave (292)


Tu as découvert
Que le chemin du Royaume
Passait par le cœur

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)





mercredi 5 décembre 2012

Aviv Saliou-Diallo: Comment un inconnu a changé ma vie! (2)



Icône de Père Daniel

Outre Lydia, un autre collègue est venu pour m'aider - le grand-père de 87 ans Charles (son nom orthodoxe est Joseph). Charles a lui-même appris à lire et à écrire le russe tout seul. Il y a quarante ans, il entra dans une église orthodoxe russe et se dit: "C'est le paradis dont ma grand-mère parlait", et après un certain temps, il est devenu orthodoxe, se convertissant du catholicisme. Charles m'a proposé de m'aider pour la traduction des Conversations Serbes  de Père Daniel en français. Ce travail l'a aidé à supporter son chagrin à cause du décès récent de son épouse.

Nous discutions parfois à propos des paroles de ce livre. "Comment peut-on parler comme ça? Ce n'est pas poli," disait-il incrédule. "On peut et on devrait le faire," protestais-je. Il disait: "Comment pourrions-nous faire de tels sermons ici, à Genève? Les gens n'écouteraient pas, ou ils s'en offusqueraient!" J'ai pensé en moi-même: "Laissez-les même nous tuer!" mais j'ai dit que toutes les pensées pouvaient être adaptées à un public particulier.

Il m'a aidé, et il a aimé cela, donc après, nous avons travaillé ensemble sur une traduction en français du livre des 300 Sentences des ascètes de l'Eglise orthodoxe. Je remercie Joseph de tout mon cœur, c'est un homme vraiment croyant, un fidèle serviteur du Seigneur. Nous avons réussi à trouver de l'argent pour publier la traduction en français des 300 sentences. Alors que les Conversations Serbes sont plus orientées vers le lecteur orthodoxe, ce livre pourrait être intéressant pour les hétérodoxes, il pourrait les aider à obtenir un avant-goût de la sagesse patristique. Maintenant, j'ai commencé une traduction des paroles des Startsy d'Optina. Nous avons aussi commencé peu à peu à chercher de l'aide financière à l'aide de la mission orthodoxe en Afrique. Jusqu'ici, nous avons aidé à couvrir certains besoins essentiels de la paroisse en Côte d'Ivoire. Maintenant, nous étudions la possibilité d'organiser des causeries de catéchèse orthodoxe à Genève. L'absence de telles causeries se fait réellement sentir.

J'ai compris que pour réussir une mission, il est important que l'on représente ce que l'on prêche. Je suis en train de travailler sur moi-même dans ce sens.

Peut-être que ce que j'ai écrit ne s'est pas avéré être tout à fait ce que je pensais. Je voulais écrire sur la façon la mort en martyr de Père Daniel a changé mon destin, et comment, grâce à sa prédication, qui lui coûta la vie sur terre, il m'a touché moi et les autres aussi et seulement après sa mort, je suis devenu un chrétien sincère. À propos de la façon dont j'ai cessé d'être indifférent à mon salut et au salut de ceux qui m'entourent, je voulais raconter comment, grâce à cette prédication fervente, j'ai commencé à lire toute la Bible et non pas seulement de petites portions de l'Evangile-selon le conseil de Père Daniel, j'ai commencé une règle quotidienne de lecture de la Parole de Dieu. J'ai ressenti le besoin d'avoir un mariage à l'église, et pas seulement de me contenter d'un morceau de papier à partir du bureau d'enregistrement laïc, parce que le Père Daniel m'a révélé la signification de ceci et d'autres sacrements. Ce fut Père Daniel qui m'inculqua l'idée d'avoir à régulièrement prendre part à la communion. Et son exemple m'a inspiré sur le chemin de l'œuvre missionnaire.

Fr. Daniel a appelé tout le monde sur le chemin. Je lui ai répondu en paroles et en actes, mais pas dans l'esprit. Par conséquent, malgré la directive de mettre ma foi à un niveau supérieur, moi pécheur, je n'ai pas encore réussi à commencer le travail missionnaire dans mon pays. Par conséquent, je demande la prière de tous pour moi, esclave pécheur de Dieu Aviv, afin que, par les prières de la Mère de Dieu, des martyrs du Christ, des apôtres et de tous les saints, je ne travaille sans hypocrisie dans une vie selon les commandements du Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Haïjin Pravoslave (291)


A la Parousie
Tu découvriras soudain
L'Amour véritable

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude LARCHET: Recension: Origène, Commentaire de l’épître aux Romains, Livres IX-X.



Origène, Commentaire de l’épître aux Romains, Livres I-IX. Texte critique établi par C. P. Hammond Bammel, introduction par Michel Fédou, traduction et notes par Luc Brésard et Michel Fédou, Paris, éditions du Cerf, 2012, 503 p. « Sources chrétiennes » n° 555.
Avec ce volume s’achève, dans la collection « Sources chrétiennes », la publication du commentaire par Origène de l’épître aux Romains.
Composé vers 243 à Césarée, ce commentaire n’a été conservé que dans la traduction latine de Rufin d’Aquilée. On sait par des sources externes que ce dernier a omis ou abrégé certains passages du texte original, mais l’analyse théologique montre que le texte est en accord avec la pensée qu’Origène a développée dans ses autres textes conservés en grec.
Le présent volume, qui fait suite à trois autres (SC n° 532539 et 543), contient les livres IX, et X qui expliquent la partie de l’épître aux Romains allant de 12, 1 à 16, 27.
Il comporte, au milieu du Livre IX (ch. 25-30), un développement important sur l’attitude que les chrétiens doivent avoir vis-à-vis du pouvoir politique (relatif à Rm 13, 1 sq. qui recommande d’être soumis aux autorités supérieures). Mais il concerne surtout divers aspects de vie spirituelle du chrétien.
Parmi les thèmes abordés dans le livre IX et dans la première partie du livre X, citons: la nature du culte spirituel (opposé au culte charnel); la nécessité de discerner en toutes choses la volonté de Dieu; l’importance de parler et d’agir par la grâce ; la nature de la vertu et son rapport avec l’évitement des excès; la nécessité pour chacun de respecter la mesure que Dieu lui a donné; la diversité des dons; la part de l’homme et la part de Dieu dans la vie spirituelle; la nature de l’amour chrétien; l’émulation dans la vertu; le zèle et la ferveur; la joie dans l’espérance; la patience dans la détresse; la persévérance dans la prière; l’exercice de l’hospitalité; qu’il faut bénir, ne pas maudire; la nécessité d’être compatissant, et dans qu’l sens il faut l’être; l’importance de l’humilité; qu’on ne doit rendre à personne le mal pour le mal; qu’on doit être animé par le souci de faire le bien; qu’il faut tâcher de vivre en paix avec tous les hommes; qu’il convient d’éviter la vengeance; que l’on doit tâcher d’aimer ses ennemis; qu’il faut vaincre le mal par le bien; que l’on doit sortir l’âme de son sommeil et revêtir les armes de lumière; qu’il faut fuir les œuvres des ténèbres ; qu’on ne doit pas satisfaire les convoitises de la chair; que l’on doit se nourrir de la Parole; qu’on ne doit pas juger ni mépriser autrui, ni causer d’offense ou de scandale, ni choquer son frère; que l’on doit rendre grâces à Dieu et vivre et mourir dans le Christ; le rapport convenable à la nourriture et à son abstention; ce qui est vraiment pur et impur; l’importance du pardon, de l’accueil et de l’entraide mutuels; que l’on doit tendre à l’unité de sentiment et trouver « la grâce de l’unanimité ».
La seconde partie du livre X traite du ministère de saint Paul, et de ses exhortations, de ses salutations et de sa doxologie à la fin de l’épître.
L’introduction du père Michel Fédou fournit un bon résumé de l’ouvrage. Les notes sont peu nombreuses mais la clarté du texte n’en exige guère.
L’ouvrage se termine par un index scripturaire portant sur l’ensemble du commentaire et permettant de retrouver aisément ce qu’Origène dit de chaque verset de l’épître en des endroits parfois différents.
Ces quelques extraits donnent une idée du style du commentaire d’Origène et de son caractère toujours actuel:
Exerçant l’hospitalité avec empressement (Rm 12, 1)
« Avec bonheur Paul exprime en une seule phrase la grandeur de l’hospitalité! En effet, disant que l’hospitalité doit être exercée avec empressement, il montre non seulement que nous devons recevoir l’étranger qui vient à nous, mais que nous devons aussi chercher les étrangers, être préoccupés d’eux, nous mettre en quête d’eux et les rechercher partout où ils peuvent être, de peur que quelque part ils ne soient assis dans les places ou ne soient couchés sans un toit. Rappelle-toi Lot, et tu trouveras que ce n’étaient pas les étrangers qui l’ont cherché, mais que lui-même les a cherchés; et c’était là exercer l’hospitalité avec empressement. »
Que votre amour soit sans feinte (Rm 12, 9)
« Je pense quant à moi que tout amour qui n’est pas selon Dieu est feint et n’est pas vrai. Et en effet Dieu, le créateur de l’âme, a implanté en elle le sentiment de l’amour, en même temps que toutes les autres vertus, à cette fin qu’elle aime Dieu et ce que Dieu veut. Donc, puisque dans l’âme il a donné cette tâche à l’amour, on doit dire qu’en quiconque aime autre chose que Dieu et ce qui plaît à Dieu, l’amour est feint et simulé. Mais aussi, si quelqu’un aime son prochain et que, quand ale voit dans l’erreur, il ne l’avertisse pas ni ne le corrige, on doit dire que cet amour est feint. Et c’est pourquoi l’amour ne doit avoir rien d’adultère, rien de contrefait, tout comme l’Apôtre le dit pareillement ailleurs: l’amour qui vient d’un cœur pur et d’une bonne conscience et d’une foi non feinte. »
Ne rendant a personne le mal pour le mal (Rm 12, 17)
« Si infliger le mal est un péché, rendre le mal n’est pas juste – comme il semble à certains –, mais est un péché semblable, ou même – comme je le pense pour ma part – plus grave. En effet, celui qui, le premier, a causé du mal, ne s’est pas rendu compte que ce qu'il faisait était mal. Mais celui qui a rendu le mal, par le fait même qu’il a été poussé à se venger, a reconnu avoir compris que ce qu’il rendait était mal. »
Ne sois pas vaincu par le mal, mais sois vainqueur du mal avec le bien (Rm 12, 21)
« Il est vaincu par le mal celui qui, excité par les maux, rend le mal. Mais il est vainqueur du mal avec le bien celui qui, atteint par les maux, fait du bien en retour. Il est en effet certain que la nature du mal est telle qu’elle augmente et croît à partir de ce qui lui est semblable; c’est comme si l’on ajoutait le feu au feu, comme si un ciel nuageux était associé aux ténèbres de la nuit. Mais si tu offres le bien, le mal est exterminé. Car les contraires sont détruits par leurs contraires, tout comme le feu est éteint par l’eau et que les ténèbres sont dissipées par la lumière. »
C’est désormais l’heure de sortir du sommeil…  (Rm 13, 11-13)
« Après tous les sujets que l’Apôtre avait avait introduit un sujet moral pour inciter de plus en plus les auditeurs à la conversion; maintenant aussi il introduit la question pressante du temps, qui en toutes choses est la plus importante. En effet, personne n’est à ce point somnolent et paresseux que la clarté du jour levant ne le réveille pas et que le soleil répandu sur ses yeux ne lui ouvre pas le regard. Il y a donc aussi un certain sommeil de l’âme. Car s’il y a pour elle, comme nous l’avons déjà souvent dit, des yeux qui lui appartiennent, des oreilles qui lui sont propres, des mains et des pieds (et l’on doit penser que toutes ces réalités se trouvent en elle, non tant comme des membres corporels que comme des forces par lesquelles elle est mue et poussée vers chaque chose), sans aucun doute il lui arrive aussi un sommeil, correspondant à ses yeux. En effet, si elle ne fait pas au moment opportun ce qui est de Dieu, mais qu’elle est dans la torpeur du fait de l’inaction, on dira d’elle qu’elle dort.
C’est pour cela donc que Paul, héraut du Christ, parcourant le monde placé dans le sommeil de l’indolence, annonce que sont désormais arrivés la lumière et le temps pour qu’il sorte du sommeil, que la nuit, c’est-à-dire ce temps où l’ignorance a dominé sur les hommes, s’est avancée, et que, l’avènement du soleil de justice approchant et les ténèbres se raréfiant, le jour de la connaissance est désormais imminent; et pour cette raison, il proclame qu’il faut se réveiller, de peur que, par la paresse, on ne subisse la nuit, alors qu’il fait clair, et qu’il faut rejeter les œuvres des ténèbres et revêtir les armes de la lumière. Les œuvres des ténèbres sont ces actions qui sont étrangères à Dieu; mais les armes de la lumière, c’est de prendre sur soi les vertus. Et tout comme nous avons dit qu’il est inconvenant de dormir quand le jour presse déjà, il est beaucoup plus inconvenant d’accomplir les œuvres des ténèbres au moment du jour et de la lumière.
Mais il faut savoir que la venue de cette lumière et de ce jour doit être entendue de deux manières: l’une générale, pour tous, l’autre particulière, pour chacun. La lumière et le jour viendront de façon générale pour tous, quand le temps de l’âge futur adviendra; en comparaison de lui, la période de ce monde présent est appelée “ténèbres”. Ce temps approche au fur et à mesure que s’écoulent quotidiennement les jours, et les périodes qui sont ajoutées aux périodes passées sont bien entendu retranchées au futur; et c’est pourquoi, dit-il, notre salut est maintenant plus proche qu’au moment où nous avons cru, et devient chaque jour plus proche; comme le dit le Seigneur lorsqu’il discernait les signes de la fin du monde: “Quand vous verrez tout cela, levez vos têtes, car votre rédemption approche.” Mais la venue de ce jour arrive aussi en chacun. Car si le Christ est en nous dans le cœur, s’il produit le jour en nous, si la faculté de la connaissance met en fuite nos ignorances et que, nous détournant des actions indignes, nous poursuivons tout ce qui est pieux et honnête, nous sommes placés dans la lumière et nous marchons honnêtement comme en plein jour. »

mardi 4 décembre 2012

Aviv Saliou-Diallo: Comment un inconnu a changé ma vie! (1)

Aviv Saliu-Diallo.

Parfois, mes amis me demandent: " Ne connaissais-tu pas Père Daniel avant qu'il ne meure? " Je réponds "Non", je ne le connaissais pas personnellement, en fait, quand j'ai vu une vidéo de son sermon sur internet juste une fois, j'ai pensé: "Eh bien, c'est vraiment trop. Pourquoi commencer immédiatement avec l'enfer et les tourments éternels? Après tout, on pourrait effrayer les gens avec de telles paroles." Et comme je l'ai toujours fait en pareil cas, j'ai arrêté ce que je trouvais désagréable et je suis retourné à mes affaires.

Bien que je me considère parmi ceux qui sont sauvés, je n'avais ni du zèle pour le salut, ni de véritable amour du prochain. J'avais quelque peu oublié les paroles du Sauveur (ou peut-être que je n'y ai jamais vraiment réfléchi): Ainsi, parce que tu es tiède, et ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche (Apoc. 3:16).

Environ six mois plus tard, j'ai quitté la Russie. J'ai été vivre et étudier en Suisse, d'où ma famille est originaire. Je vivais seul, ma femme était restée en Russie pour une autre année. Ma bien-aimée Russie et mes amis me manquaient. Je suis maintenant entouré par des Suisses, que je ne comprenais plus, j'avais grandi en étant habitué à eux, et j'étais plus habitué aux russes  et au caractère l'imprévisible de la vie quotidienne russe. Mon père spirituel, auquel je n'obéissais même plus, était de retour à Saint-Pétersbourg et ici je n'avais même pas quelqu'un à qui désobéir. J'étudiais beaucoup. J'ai me languissais de Dieu bien sûr, et me rendait régulièrement à la Liturgie, chose que je n'avais pas toujours fait en Russie, je priais et lisais les Vies des Saints. J'aimais particulièrement les vies des martyrs et des fols-en-Christ. Mais malgré ma tiédeur j'ai toujours nourri l'espoir de venir à Dieu. Pendant de rares moments, j'ai rêvé de sainteté, de la puissance de la grâce qui a permis aux martyrs d'endurer les tourments et la mort, et aux fols-en-Christ à supporter la moquerie et et les difficultés.

Ensuite, j'ai reçu une brève note d'un ami: "Hier, à Moscou, le célèbre prêtre Daniel Sisoyev a été tué dans son église même. Peut-être as-tu entendu parler de lui?" Il a raconté plus en détail cet événement, et comment Père Daniel Sisoyev baptisait des musulmans. Non seulement il les baptisait, mais les catéchisait aussi.

J'ai tout de suite ouvert les sites de nouvelles et j'ai vu avec horreur l'église, la police et les orthodoxes de la communauté de Moscou qui pleuraient dans la nuit .
Puis je me tournai vers l'Internet orthodoxe et peu à peu, j'appris qui était ce célèbre prêtre, et j'essayais de comprendre qui veulait sa mort. J'ai commencé à me familiariser avec un nouveau terme inventé par le père. Daniel: "uranopolitan", pas du tout un "citoyen du monde" cosmopolite,  mais un uranopolitan ou citoyen du Ciel. J'ai écouté ses sermons et lu leur commentaire. On pouvait y déceler une menace islamique. Il est vrai, cependant, que beaucoup plus tard, quand je lus le Journal de Père Daniel j'ai surtout vu dee commentaires colèreux des nationalistes.

Pour moi, c'était très clair: c'était un martyr pour sa foi en Christ. Je voulais en savoir autant que possible sur lui, il était tout à fait incroyable qu'il puisse y avoir un martyr, un saint de nos jours! Il ne m'aurait fallu qu'une nuit calme dans un train de Saint-Pétersbourg à Moscou pour environ 500 misérables roubles et j'aurais pu entendre la voix d'un futur martyr, recevoir une bénédiction d'un fidèle serviteur du Christ, et baiser la main d'un saint. Mais plus important encore, j'aurais pu apprendre de lui et l'aider dans sa belle œuvre. De nos jours, dans notre pieuse Église, un missionnaire travaillait avec abnégation. Et non à des concerts de rock ou dans la presse orthodoxe, mais parmi les musulmans, les sectaires, et les occultistes. C'était un missionnaire qui fut digne d'une mort en martyr.

Quelques heures passèrent et mon frère Rachid vint me rendre visite. Je devais lui dire en quelque sorte: "Cher frère, tes frères musulmans ont tué notre prêtre…" Non, il ne comprendrait pas. Ou devrais-je commencer par lui parler de l'enfer et des tourments éternels? "Rachid, nous avons maintenant une bonne preuve. Un martyr de la foi chrétienne est mort, donnant consciemment  sa vie, parce qu'il était convaincu, il savait que vous, musulmans, irez en enfer. "Comprendrait-il? Il se vexera probablement… "Tu ne peux pas être sauvé sans le Christ. Donc, repends-toi, mon frère, parce que Mohamed est un faux prophète." Apparemment, je suis encore trop plein de rage. Je dois commencer par la prière, je dois trouver un moment opportun et les paroles appropriées... Je suis toujours à leur recherche.

Maintenant, j'ai du travail à faire. Du travail missionnaire. Pendant probablement une semaine j'ai écouté toutes les interventions du Père Daniel sur la mission et l'Islam qui se trouvaient sur internet. Sa voix est contagieuse et forte. Je les écoute encore régulièrement, surtout quand mon esprit chute. Son expression est toujours joyeuse, rayonnante, et, s'il vous plaît excusez l'expression, mais ce n'est pas un hasard si les saints sont représentés et décrits comme "similaires" [au Christ], ils expriment cette lumière qui émane de la Trinité une en essence.

Au cours de cette semaine-là, j'ai pris la décision: il est temps d'agir, temps de servir Dieu, et non pas simplement de faire semblant d'être un chrétien. Je veux servir Dieu comme missionnaire et je veux réaliser ce service en fonction de l'image que le prêtre PèreDaniel, qui a été tué pour le Christ nous a laissé. J'ai essayé de faire mes premiers pas dans ce domaine, mais rien ne s'est avéré juste. J'ai pris contact avec les étudiants et collègues du Père Daniel, qui m'ont envoyé une réponse détaillée à ma lettre, m'ont donné de sages  instructions, et surtout, un soutien moral. Je veux profiter de cette occasion pour les remercier. Ils sont de véritables continuateurs persévérants de l'œuvre de Père Daniel, et il est un continuateur du plan de la Sainte Trinité, car "la mission de l'Eglise est une continuation de la mission du Christ. Le Christ est le Premier Apôtre, "comme cela est dit dans les documents de notre Eglise.

Priest Daniel Sisoyev.

Prêtre Daniel Sisoyev.

Je me souviens de mon premier sermon de rue. C'était deux jours après que j'avais appris le martyre de Père Daniel. Après la Liturgie Je suis allé à la gare et j'ai attendu quelqu'un à qui parler du Christ. Un jeune homme s'est approché de moi, il avait l'air d'un toxicomane, et il m'a demandé de la petite monnaie. J'ai répondu: "Je ne peux pas vous donner de de la petite monnaie, mais je peux vous donner quelque chose de beaucoup plus précieux." Il a dit, "D'accord, donnez-le-moi." "Je vous donnerai la parole de Dieu! Dieu est Amour! " Mais il a juste dit:" Va t'en! "

C'est comme ça que j'ai commencé... j'ai continué à aller en mission dans la rue pendant plus d'un an, mais pas avec ces "perles" comme la première fois, parce que j'ai reçu des conseils de ceux qui font la mission de rue à Moscou. Mon expérience m'a permis de comprendre qu'une méthode peut donner de bons résultats dans certaines situations, mais pas dans d'autres. Les missionnaires de Moscou témoignent continuellement au sujet de la façon dont les gens réagissaient lors de la mission de rue et quelles conversations intéressantes se présentaient. A Genève, personne n'était intéressé. Ici, en Suisse, même les Mormons et d'autres sectaires ont renoncé il y a longtemps à la mission de rue. Ils ont probablement décidé que c'est une cause perdue avec ces gens.

Mais je n'avais pas envie d'abandonner et j'ai toujours été à la recherche d'autres formes de travail missionnaire. J'ai eu et j'ai encore une sœur dans la foi, Lydia. À la maison, ils l'appellent par son prénom d'Afrique, Neyat. Elle est venue en Suisse comme réfugiée quand elle avait douze ans. Le dimanche après la Liturgie elle allait avec moi dans un café et m'écoutait raconter les sermons de Père Daniel. Ils sont immédiatement allés dans son cœur. "Ici, nous sommes en Suisse et nous nous taisons, même si nous savons très bien que l'Orthodoxie est la vraie religion. Pourquoi sommes-nous silencieux? "Disait-elle. Nous avons commencé à travailler sur des traductions de littérature orthodoxe, et Lydia, qui parle couramment le français, m'a donné beaucoup d'aide dans l'édition de mes traductions. Un jour, elle est venue avec moi en mission de rue, et plus tard elle a bien ri de la manière dont les gens réagissaient à moi. Mais même si ma prédication n'a pas converti d'autres personnes, il a été d'une grande utilité pour moi. Il n'est pas facile de trouver la volonté d'aller faire une telle chose, on n'a pas vraiment pas envie de prendre ce risque, mais quand vous vous surmonter pour le bien de remplir le commandement du Christ, quelque chose change en vous et vous devenez plus proche de Dieu. Ce seulement que dans cette mission de rue s'est avérée ne pas être précisément ce par quoi nous devons commencer ici, notre évêque aussi me l'a confirmé plus tard.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Haïjin Pravoslave (290)



La vaine pensée
Sont comme ronce au courtil
Ta prière stagne


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 3 décembre 2012

Archevêque Chrysostome sur l'occupation de Chypre


Vienne le 27 novembre2012

Lors d'une cérémonie organisée par l'Ambassade de Chypre en Autriche et à Vienne, l'Archevêque de Chypre Chrysostomos a appelé à la cessation de ce qu'il dit être la destruction du patrimoine culturel chypriote par les forces d'occupation turques.

L'événement a été organisé en collaboration avec le saint archevêché de Chypre et l'Association d'amitié entre Chypre et l'Autriche, à l'occasion de la présidence chypriote de l'UE.

L'archevêque Chrysostomos a dit que la Turquie doit retirer ses troupes. Il a dit qu'il est nécessaire de vérifier le sort des personnes disparues à Chypre et de restaurer les droits de l'homme dans tout Chypre, pour tous les résidents légaux et locaux.

L'Ambassadeur de la République de Chypre en Autriche, Kostas Papadimas, et le président de l'Association pour l'Amitié entre Chypre et l'Autriche, Peter Leenert ont prononcé des discours, et des représentants de la vie publique et des représentants des missions diplomatiques étrangères ont assisté à la rencontre.

La cérémonie comprenait la traditionnelle exécution de danses, de la musique jouée par le groupe de musique du Saint Archevêché de Chypre, un groupe de danse de la municipalité d'Aradipos ainsi qu'une exposition de photos concernant la culture, l'art et la nature de Chypre. L'événement a été suivi d'un dîner de cuisine traditionnelle chypriote offert par l'Ambassadeur de la République de Chypre.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (289)


Quand ton cœur est calme
Et ton âme dans la paix
Ta prière monte

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 2 décembre 2012

Saint Jean (Maximovitch): Comment pouvons-nous le mieux honorer nos proches défunts?




Nous voyons souvent le désir des parents de la personne décédée organiser des funérailles et construire des tombes aussi onéreuses que possible. De grandes sommes sont parfois dépensées pour des monuments de luxe. Les parents et amis dépensent beaucoup d'argent pour des couronnes et des fleurs, même si celles-ci doivent être retirées du cercueil avant qu'il ne soit fermé, afin de ne pas accélérer la décomposition du corps. Parfois, ils veulent rendre un dernier hommage au défunt et expriment leur sympathie à leurs proches par des avis imprimés, même si cette méthode d'exprimer leurs sentiments montre leur manque de profondeur, et parfois même leur mensonge, dans la mesure où ceux qui sont vraiment attristés ne font pas spectacle de leur deuil; on peut exprimer en personne une sympathie beaucoup plus chaleureusement. Mais peu importe laquelle de ces choses nous pourrions faire, le défunt n'en tirera aucun avantage. 
Il n'en reste pas moins un corps mort qu'il se trouve dans un cercueil pauvre ou riche, dans une fosse luxueuse ou modeste. Il ne sent pas les fleurs qui ont été offertes, il n'a pas besoin d'expressions hypocrites de douleur. Le corps est voué à la corruption tandis que l'âme vit, mais celle-ci ne connaît plus les sensations perçues par les organes du corps. Une vie différente a commencé pour elle, et quelque chose de différent doit être fait pour elle.

Voici ce dont elle a besoin, et ce que nous devons faire si nous aimons vraiment le défunt, et que nous souhaitons lui offrir nos dons! Qu'est-ce qui fait exactement le bonheur de l'âme du défunt? Par-dessus tout, la prière sincère pour lui, à la fois la prière personnelle à la maison et en particulier, les prières de l'Église couplées avec le Sacrifice non sanglant, c'est-à-dire la commémoration à la Liturgie. De nombreuses apparitions des défunts et d'autres visions confirment l'énorme avantage que les défunts reçoivent des prières pour eux, et de l'offrande du Sacrifice non sanglant en leur nom.

Une autre chose qui apporte beaucoup de joie aux âmes des défunts, ce sont les actes de miséricorde faits pour eux. Que ce soit nourrir les affamés au nom du défunt, ou l'aide aux pauvres, c'est comme si cela était fait par le défunt lui-même. 
Avant sa mort, sainte Athanasie ([l'abbesse d'Egine] dont la mémoire est célébrée le 12 Avril) a donné des instructions pour nourrir les pauvres pendant quarante jours en sa mémoire, mais les sœurs du couvent firent cela pendant seulement neuf jours en raison de leur négligence. La sainte est alors apparue à elles avec deux anges et leur a dit: "Pourquoi avez-vous oublié mes instructions? Sachez que les œuvres de miséricorde et les prières sacerdotales offertes pour l'âme au cours de quarante jours apaisent Dieu. Si les âmes des défunts étaient pécheresses, alors le Seigneur leur accorde la rémission des péchés, si elles étaient justes, alors ceux qui prient pour eux seront récompensés pour leurs bonnes actions ".

Surtout en ces jours qui sont difficiles pour tout le monde, il est insensé de dépenser de l'argent pour des objets et des affaires inutiles quand, en faisant usage de ces moyens pour les pauvres, on peut effectuer deux bonnes actions en même temps: à la fois pour les défunts et pour ceux qui seront aidés. 
Si, avec la prière pour les défunts, la nourriture est donnée aux pauvres, alors ils seront nourris corporellement tandis que le défunt sera nourri spirituellement.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (288)


Le plus grand voyage
ESt celui où tu découvres
Les secrets de l'âme

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

samedi 1 décembre 2012

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


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19 novembre / 2 décembre 
26ème dimanche après la Pentecôte 
Saint Abdias, prophète (IX° av. J. - C. ) ; saint Barlaam, martyr à Antioche (vers 304) ; saint Barlaam et Joasaph, prince des Indes, et son père Avenir, roi (IVème s.) ; saint Philarète, métropolite de Moscou et de Kolomna (1867) ; saint Azas d'Isaurie, thaumaturge, martyr avec ses compagnons, 150 soldats (284-305) ; saint Héliodore de Pamphylie, martyr (vers 273) saint Hilarion le Géorgien, thaumaturge (875) ; saint Barlaam, premier higoumène de la Laure des Grottes de Kiev (1065).

Lectures : Eph. V, 9-19 ; Eph. VI, 10-17 ; Lc. XII, 16-21 ; Matth. V, 14-19

VIE DE SAINT PHILARÈTE DE MOSCOU[1]

S
aint Philarète fut une des figures les plus marquantes de l’Église russe au XIXème siècle. Né en 1782, à Kolomna, près de Moscou, au sein d’une famille sacerdotale, il fut baptisé sous le nom de Basile. Il entra à l’âge de neuf ans au séminaire local et continua ensuite son instruction ecclésiastique dans le séminaire installé auprès de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Le métropolite de Moscou, Platon, qui résidait fréquemment à la Laure, remarqua les aptitudes extraordinaires du jeune séminariste pour l’apprentissage des langues anciennes, la théologie et la poésie, et il le prit sous sa protection. Malgré ses dons, Basile restait pieux, calme et modeste, et jouissait de l’estime générale. Ayant terminé ses études premier de sa promotion, on lui confia aussitôt l’enseignement du grec — langue qu’il écrivait et parlait couramment — et de l’hébreu. D’une éloquence raffinée, sachant enflammer les âmes d’amour pour la vertu, il fut bientôt désigné comme prédicateur de la Laure et nommé professeur de rhétorique. Son bienfaiteur, le métropolite Platon, qui était considéré comme un grand théologien et orateur de talent, écrivait à son propos : « Moi, j’écris comme un homme, mais lui il écrit comme un ange. » Encouragé par le métropolite, et après une mûre réflexion accompagnée de luttes intérieures, le brillant professeur fut tonsuré moine sous le nom de Philarète et ordonné diacre quelques jours après (1808). Transféré, un an plus tard, au Séminaire de Saint-Pétersbourg, il y remplit les fonctions d’inspecteur et de professeur de philosophie. Après son ordination sacerdotale, il enseigna l’Écriture sainte, l’Histoire ecclésiastique, le Droit canonique et la Théologie dogmatique à

l’Académie théologique. Il continuait de plus sa prédication et sa voix, résonnant dans les grandes cathédrales, attirait de nombreux admirateurs. Il entretenait des relations avec les écrivains illustres de ce temps, comme Pouchkine, qu’il avait réconforté par un admirable poème, et qui lui écrivit avec reconnaissance : « Le poète, saisi de frayeur sacrée, écoute religieusement la harpe de Philarète. » Élevé à la dignité d’archimandrite à l’âge de trente ans, il fut bientôt nommé recteur de l’Académie théologique et supérieur d’un grand monastère de Novgorod. Infatigable dans les travaux intellectuels comme dans les responsabilités administratives, il menait ordinairement de front trois ou quatre besognes à la fois. Son disciple, l’archimandrite Photius, le décrit en ces termes : « Il avait toujours le visage clair et joyeux, les yeux perçants, l’air ascétique et sévère, mais agréable. Son pas était lent et majestueux. Sa voix était douce et fine, mais bien claire. Il parlait avec finesse et sagacité, et disposait les étudiants à l’écouter avec entrain, au point qu’ils en oubliaient l’heure du repas. La force, la beauté, la dignité et la gloire de l’Académie théologique étaient alors concentrées en Philarète. » Unissant une rare érudition à une fervente piété, il tâchait de communiquer avant tout à ses auditeurs, ou aux lecteurs de ses ouvrages qui restent des classiques de la littérature orthodoxe, l’« esprit de l’Orthodoxie », c’est pourquoi il fut, dès son vivant, considéré comme un véritable Père de l’Église et surnommé : le « nouveau Chrysostome ». Après avoir été gratifié du titre de Docteur en Théologie, Philarète fut consacré évêque à l’âge de trente-cinq ans seulement (1817). D’abord vicaire du métropolite de Saint-Pétersbourg, il devint bientôt archevêque de Tver, puis de Iaroslavl et, au bout de cinq ans, il fut élevé sur le trône de la métropole de Moscou et de Kolomna, charge qu’il occupa jusqu’à son trépas. Comme hiérarque, il administrait son diocèse avec la même énergie qu’il avait manifestée en tant que recteur de l’Académie. Dès qu’il fut nommé à Tver, par exemple, il parcourut en cent jours cet immense diocèse, en prêchant dans toutes les églises. À la tête du diocèse de Moscou, il œuvra avec persévérance pour corriger les défauts du clergé. Exigeant pour la rigueur morale de ses clercs, il n’hésitait pas à leur infliger des peines canoniques ; mais il savait tempérer cette sévérité en subvenant personnellement aux besoins matériels des familles des clercs suspendus. Travaillant sans relâche, il ne s’accordait jamais de loisirs, et nul ne savait quand il dormait, car quel que fût le moment du jour ou de la nuit auquel son serviteur se présentât, il le trouvait toujours à sa table de travail. Il rédigeait des ouvrages de théologie, des manuels, des articles, mais donnait surtout le meilleur de lui-même dans d’admirables sermons[2]. Il laissa également une immense correspondance, contenant de précieuses instructions sur tous les sujets d’ordre ecclésiastique. Il fut par ailleurs l’initiateur de la traduction en russe de la Bible, tâche de longue haleine, à laquelle il contribua en traduisant lui-même plusieurs livres, et qui ne put être achevée qu’au bout de cinquante ans, à cause de l’opposition du tsar et de certains milieux ecclésiastiques. Ce fut grâce à son appui et à sa collaboration que les startsi du monastère d’Optino purent publier leurs traductions des Pères de l’Église, qui allaient devenir l’instrument d’un grand

mouvement de réveil spirituel en Russie [10 et 11 oct.]. Sachant consulter ses collaborateurs et recevant avec humilité leurs critiques, le saint hiérarque était doux et patient envers ses ennemis, et supportait avec tolérance les accusations les plus injustes ; en revanche, il se montrait inflexible quand il s’agissait des saints dogmes, des commandements de Dieu ou de la tradition de l’Église. Il employait tous ses revenus à des œuvres de bienfaisance, s’arrangeant pour que ses bienfaits restent toujours secrets, et c’est avec ses propres ressources que fut construit un grand hospice pour les orphelins et les enfants des familles ecclésiastiques pauvres. À partir de 1819, il devint membre du Saint-Synode. Nulle question n’échappait à sa compétence. On le consultait même quand il n’assistait pas aux sessions, et il ne manquait jamais de donner aux problèmes les plus embrouillés une solution juste et sagement fondée sur les principes canoniques. Ascète de nature, le saint évêque aimait à se retirer dans la solitude pour se consacrer à la prière et à la contemplation. C’est pour satisfaire cette inclination, qu’il fonda la skite de Gethsémani, près de la Laure de la Trinité, où il passait souvent quelques jours dans une simple cellule monastique. Débordant de charité divine, ses yeux luisaient de larmes dès qu’il était question d’une bonne œuvre, d’intentions droites ou de questions dignes de compassion. Il s’efforçait d’accomplir tout ce qu’il enseignait aux autres et s’attirait ainsi l’attachement indéfectible de ses fidèles, qui sollicitaient ses prières, lesquelles étaient souvent couronnées par des miracles.Ayant brillé pendant un demi-siècle comme un flambeau de la grâce sur le candélabre de l’Église, saint Philarète remit en paix son âme à Dieu, le 19 novembre 1867, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Quelques mois auparavant, il avait vu en rêve son père qui lui avait recommandé d’observer la « date du 19 ».

Tropaire du dimanche du 1er ton

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la vie au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes! 

Tropaire de saint Philarète, ton 4
Ayant acquis la grâce de l’Esprit Saint, ô hiérarque Philarète, tu prêchas la vérité et la justice aux hommes grâce à ton esprit illuminé ; tu manifestas la paix et la miséricorde à ceux qui souffraient et tu gardas le troupeau de Russie, comme un maître de foi et un gardien vigilant, par le bâton de  la droiture. Aussi, ayant de la liberté auprès du Christ Dieu, prie-Le d’accorder l’affermissement à l’Église et à nos âmes le salut.

Kondakion de saint Philarète, ton 2

Comme un véritable imitateur de saint Serge, tu aimas la vertu depuis ta jeunesse, ô Philarète bienheureux en Dieu. Comme un pasteur juste et un confesseur immaculé, tu subis les outrages et les insultes des athées après ton saint trépas ; mais Dieu t’a glorifié par des signes et des miracles et t’a manifesté comme protecteur de notre Église.

Kondakion du dimanche du 1er ton

Ô Dieu, Tu es ressuscité du tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Luc XXIV, 12-35 ; Liturgie : Eph. VI, 10-17 ; Hébr. VII, 26 – VIII, 2 ; Lc. XIII, 10-17 ; Jn. X, 9-16

L’office de l’Entrée au Temple de la Très Sainte Mère de Dieu est disponible en version slavon-français sur le site du diocèse : www.diocesedegeneve.net



    








[1] Tiré du Synaxaire du Père Macaire de Simonos Petras.


[2]. Un recueil choisi de ces sermons a été traduit en français par A. Serpinet (Paris, 1866).