"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 7 mai 2011

Un disciple de saint Séraphim de Sarov, digne de son maître : Saint Séraphim de Vyritsa (1866-1949) Fêté le 21 mars (1)




Basile Nicolaïévitch Mouraviov, naquit en 1866 à Tchérémovsky, dans la province de Yaroslav. Ses parents, Nicolas et Chione étaient paysans. Son père mourut lorsqu’il avait 10 ans, et il dut prendre soin de sa mère et de sa jeune sœur Olga. Un voisin charitable, l’emmena à Saint Petersbourg et lui trouva un travail dans un magasin. Mais le jeune garçon voulait devenir moine. Il alla à la Laure de saint Alexandre de la Néva, en parler à un des startsy. Celui-ci lui conseilla de rester dans le monde, de se marier et d’élever une famille. La jeune âme accepta cela comme la volonté de Dieu. Il continua à travailler et à envoyer de l’argent à sa mère et à sa sœur. A l’âge de 24 ans, il se maria à Olga, devint fourreur et prospéra.

Marié et père de deux enfants, à l’âge de 54 ans, en plein accord avec son épouse, après la mort de sa fille aussi nommée Olga, il entra dans la vie monastique tandis qu’elle faisait de même. Sa vocation venait d’un rêve (que nous mentionnerons dans la suite du texte) dans lequel intervinrent, à la fois son père spirituel le staretz Barnabé, et saint Séraphim de Sarov lui-même. Moine, il fut placé sous le patronage de saint Barnabé, puis après avoir revêtu le grand schème, sous celui du thaumaturge béni de Sarov. Comme son saint patron, il eut très tôt la vocation monastique, mais sous le conseil d’un staretz resta dans le monde. Lorsqu’il fut enfin moine, il devint un staretz renommé, confessant, conseillant, prophétisant. A l’imitation de son saint protecteur céleste, il pria un millier de nuits sur un rocher, devant l’icône de saint Séraphim de Sarov!

камень,накотором возносил свои молитвы о спасении Отечества преп. Серафим
Pierre de la prière

En Septembre 1920, Basil Mouraviov est devenu novice dans la laure de Saint-Alexandre Nevsky à Saint Petersbourg. Puis le 16/29 Octobre 1920, il devint moine sous le nom de Barnabé. La même année, au monastère féminin de la Sainte Vierge Marie d’Iveron de Saint-Pétersbourg, son épouse est également devenue moniale. Elle prit le nom de Christina pour sa tonsure, et plus tard, prenant le grand schème, elle fut renommée Séraphima !

Moniale Séraphima et moine Séraphim

Après peu de temps, le Père Barnabé fut ordonné diacre. Puis, le 29 août 1921, jour de la décollation du précieux Prodrome et Baptiste Jean, le Métropolite Benjamin Kazanski l’ordonna prêtre.

En 1927, le Père Barnabé prit le grand schème et reçut le nouveau nom de Séraphim, en l'honneur de saint Séraphim de Sarov. Ensuite, il est également devenu père spirituel de la Laure. Avant de recevoir le grand schème, le Père Barnabé a fait un jeûne très strict pendant 40 jours, au cours desquels il n'a rien mangé.

Avant même de devenir moine, Basile vit une fois un rêve qu’il racontera plus tard à son père spirituel, Barnabé moine du skite de Gethsémani. Alors, il lui dit ce qui suit: «J'ai vu dans mon rêve que j’allais au monastère de Saint-Nicolas lors d'un pèlerinage. J'avais perdu mon chemin et je me promenais dans la forêt. Soudain, j'ai vu un vieil homme avec un sac sur son dos passant devant moi, avec une hache à la main. Je lui ai demandé la direction du monastère de Saint-Nicolas. Il m'a répondu:

- Allons-y ensemble. J’y vais aussi.

Après avoir regardé attentivement mon compagnon de voyage, j'ai réalisé que c'était Saint Séraphim de Sarov et je lui ai demandé:

- Cher Père, peut-être êtes-tu le père Séraphin?

- Oui, je suis Séraphim, me répondit-il, et en silence, nous avons continué notre route dans la forêt. Père Séraphim trouva un tronc d'arbre et s'assit, en posant son sac et sa hache. Je me suis également assis à côté de lui. Soudain, j'ai vu le père Barnabé venir vers moi. Quand il s'approcha de nous, il s’assit à côté de moi, si bien que je me suis retrouvé entre lui et le père Séraphim. Les deux startsy se sont très joyeusement joyeusement salués, puis ils ont commencé à discuter. Mais je ne pouvais rien entendre de ce qu'ils disaient ,et puis je me suis réveillé. Père Barnabé quand il a entendu cette histoire se mit à rire et dit:

- Tu étais entre nous deux, et tu n’as pas entendu ce que nous avons dit!"

Cette vision montre que ce n'est pas par hasard que dans la tonsure monastique Basile reçut le nom de Barnabé, et que pour le grand schème, il a été nommé Séraphim. Père Séraphim a lui-même plusieurs fois dit qu’il avait l'habitude de sentir la présence de son protecteur, le vénérable Séraphim de Sarov. Il suivit fidèlement l'exemple de ce saint dans sa vie, ce dont nous nous rendrons compte de la narration suivante.

Le staretz clairvoyant de la Laure de Saint-Alexandre est rapidement devenu connu parmi les chrétiens de Saint-Pétersbourg. Père Séraphim célébrait habituellement la Liturgie à la Laure de la chapelle de la cathédrale du Pokrov ( Sainte Protection de la Mère de Dieu). Chaque jour, il confessait le peuple. Les gens qui voulaient discuter avec lui l’attendaient toujours. Il recevait les visiteurs dans sa cellule. Quand il y avait beaucoup de visiteurs, ou lorsque le père Séraphim était malade, ils écrivaient leurs problèmes sur des papiers et les envoyaient au staretz par ses aides et ils recevaient toujours ses réponses. Une femme qui rendait souvent visite aux personnes âgées, a dit que de nombreuses fois où elle venait voir le staretz, elle ne pouvait pas l'approcher à cause des gens qui l'attendaient. Toutefois, le staretz, toujours de lui-même, sans la voir l'appelait,.

En 1927, l'archevêque Alexis Simanski rendit visite au Père Séraphim pour lui demander conseil. Les amis de l'archevêque lui suggéraient de se rendre à l'étranger. Ils étaient prêts à l'aider à sauver l'archevêque d’un emprisonnement certain et probablement de l’exécution aussi. Avant même que l'archevêque ait posé sa question, le vieux père Séraphim lui dit:

"Beaucoup de gens aujourd'hui voudraient aller à l'étranger. Mais à qui laisseront-ils la Russie? Ne craignez rien, votre Eminence. La Russie a besoin de vous. Vous allez devenir Patriarche et pendant 25 ans, vous serez à la tête de l'église. Après le patriarche Tikhon, nous n'aurons pas de patriarche pendant de nombreuses années. Le Métropolite Serge ne sera pas patriarche, même un an et après lui, vous serez patriarche. Une guerre se produira, une guerre terrible, une guerre mondiale. Cette guerre va faire retourner notre peuple à Dieu. Les mêmes personnes qui ont maintenant le pouvoir dans leurs mains et ferment les églises, les ouvriront alors. "
прп.Серафим Вырицкий, фото.

Beaucoup de gens venaient au Père Séraphim en confession. Chaque jour, pendant plusieurs heures le père Séraphin confessa les gens. A partir de cette confession, ses pieds ont commencé à lui faire mal. Une fois, il confessé les gens pendant deux jours et nuits consécutives. La Laure Saint-Alexandre et son staretz étaient une grande consolation pour les fidèles chrétiens dans ces années-là.

On dit que, à la fin de la décennie des années 20, une femme possédée rendit visite au staretz. Père Séraphim a pris un peu d'huile de la lampade qui brûlait devant l'icône de la Panaghia et l’en oignit. Aussitôt le Démon sortit de la femme.

Les dons spirituels du staretz et son don de consoler les gens l’ont fait connaître au-delà même de la ville de Saint-Pierre. Des gens de toutes les parties de la Russie venaient à la Laure pour recevoir sa bénédiction, être consolés, et lui demander conseil. Père Séraphim disait la chose suivante à propros de lui-même:

«Je suis la salle de stockage où afflictions des gens se rassemblent. »

Les années étaient difficiles et la semaine de la Passion est arrivée à la Laure de Saint-Alexandre. En une nuit, presque tous les moines de la Laure ont été capturés. Certains furent exilés, et d'autres furent emprisonnés dans des camps de concentration. Beaucoup eurent une fin de martyrs. La plupart des moines de la Laure furent envoyés au camp de concentration de Solovki.

En 1933, le père Séraphin alla à la petite ville de Viritsa et il y resta. On dit que son fils spirituel, un général, l'a aidé à aller à Viritsa. Les médecins avaient trouvé de nombreuses maladies au Père Séraphim, et il semblait que bientôt, le staretz mourrait. Pour cette raison, les autorités le laissèrent libre et lui permirent de rester à Viritsa.

A Viritsa, tous les dons spirituels du staretz furent pleinement révélés: sa clairvoyance, la grâce de la prière, et l’accomplissement de miracles... On dit que de nombreuses années avant que la Seconde Guerre mondiale ne commence, le staretz dit à une de ses filles spirituelles du nom d’Eudocie:

"Construis ta maison ici, parce qu'une guerre peut se produire et nous avons faim."

Ils l'écoutèrent et construisirent leur maison à Viritsa. Ce n'est qu'un exemple qui montre le don prophétique du staretz. 
(A suivre)

Compilation, adaptation et Version française
Claude Lopez-Ginisty
d’après
Orthodox Christian Information Center
(http://orthodoxinfo.com/)
Orthodoxwiki
V.P. Philomonov in Tserkovy Viètsnik
(Messager de l’Eglise)
http://serafim.com.ru/site/nstr_1_02.html

Дом на Пильном пр. в Вырице. фото

Ce texte a été publié
dans la Revue de la Fraternité
 Tous les Saints de Belgique

L'Ermitage du cœur (135)



Passé du corps qui se lasse
Présent de l'esprit qui est prompt
Futur de l'âme qui espère
Le temps de Dieu est ici et maintenant

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 6 mai 2011

Père Seraphim (Rose): Christ est ressuscité!




Que la joie de notre Sauveur ressuscité soit abondamment avec toi en ces jours lumineux et rayonnants de Pâques, et puisses-tu toujours préserver la grâce que tu as reçue comme un don gratuit de Lui! Ne permets à aucune tentation de te vaincre, à nulles ténèbres de jeter une ombre sur ton chemin, et à aucune épreuve de t'advenir sans qu'immédiatement tu ne te tournes vers le Christ, notre Dieu Très Miséricordieux, Qui a foulé aux pieds la mort et aboli la puissance du Diable.

Restez dans la grâce du Christ et Il vous guidera tous au salut. Rappelez-vous la fin de notre vie, le jour sans déclin du Royaume du Christ, et vous saurez pourquoi vous êtes en vie et pourquoi vous faites des efforts. Le Christ est ressuscité!

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Letters from Father Seraphim 
cité par 

+

L'Ermitage du cœur (134)


Si le Paradis est en toi
Comme l'a dit le Maître
Garde sa porte ouverte
Par la prière fervente

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)


Jean-Claude LARCHET/ Conférence à Angers:La Liberté don de l'Esprit



148721input_file1064943

Conférence de Jean-Claude Larchet à Angers le lundi 9 mai sur la conception chrétienne de la liberté

Jean-Claude Larchet donnera une conférence intitulée « La liberté, don de l'Esprit » le lundi 9 mai 2011, de 10h à 12h, à l’Université catholique de l'Ouest, amphi Diès, 3 place André Leroy, Angers. La conférence sera suivie de questions-réponses, d’une table ronde (à laquelle participeront un moine, un philosophe et un moraliste) et d’une réflexion par groupes de 14h à 16h30. Cette journée de réflexion est ouverte à tout public.
Renseignements : Sécrétariat de l'UCO (theologie@uco.fr) Tél - 02 41 81 66 22.

jeudi 5 mai 2011

Дедо Добри, странник Христа ради/ Grand-Père Dobry, pèlerin du Christ


DedoDobri2.jpg

Il y a quatre ans, j'ai eu le plaisir de le rencontrer et de prendre tout de suite plaisir à sa gentillesse et sa simplicité innocente. Les gens de Sofia le connaissent comme le staretz Dobri Dobrev du village de Baylovo. C'est un staretz de 96 ans qui pouvait souvent être vu debout devant l'église de Saint-Alexandre Nevski ou de Méthode et Cyrille et de leurs cinq disciples avec sa tirelire en métal, mendiant de l'argent. Il donne l'argent collecté pour la rénovation des monastères et des églises ou aux pauvres.
Je l'ai rencontré à l'église Sainte Kyriaki, quand j'ai assisté à la Sainte Liturgie qui était dirigée par plusieurs évêques, en présence des reliques pleines de grâce du saint roi Etienne Miloutin. Simplement, il est entré par la porte de l'église, s'est tenu debout devant les reliques et comme un jeune garçon, a fait quelques prosternations. C'était une scène étonnante, surtout en raison du sentiment d'indignité, quand Dieu traverse notre chemin de vie avec un de Ses hommes justes.

De bons yeux, un sourire agréable, un humble regard... tout cela le rend lumineux aux yeux de ceux qui l'ont rencontré et qui, sans hésitation se hâtent d'obtenir une bénédiction de ce sage staretz. Il porte des chaussures traditionnelles de cuir brut et par tous les temps court quelque part, mais il n'utilise jamais les véhicules de transport modernes. Simplement, il aime la marche ascétique. Il mange tout ce que le bon peuple lui donne et il ne se plaint jamais de sa condition. Son visage rayonne d'une lumière céleste qui, à un certain moment fait inconsciemment comprendre aux gens, qu'il est véritablement comme sorti de la Bible.
J'espère que je serai jugé digne par Dieu de baiser la main droite miséricordieuse du staretz pour la troisième fois de ma vie.

"L'homme doit garder la droiture et la vérité. C'est le chemin de Dieu!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

DedoDobri2.jpg

DedoDobri.jpg

DedoDobri2.jpg

DedoDobri4.jpg

DedoDobri5.jpg


L'Ermitage du cœur (133)


Les saisons de l'âme
Avec les offices liturgiques
Conduisent ton être lentement
Vers la Liturgie Céleste dans l'Eternité

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Métropolite Séraphin du Zimbawé et la réunion du Phanar...


Bartholomee1


Suite à la proposition du Patriarche de Constantinople, de réunion excluant de facto les Eglises ayant la majorité des fidèles orthodoxes dans le monde, réponse logique et orthodoxe du Métropolite Séraphin du Zimbabwé...


Commentaire personnel du métropolite Séraphin du Zimbabwé sur la réunion des primats au Phanar, en date du 21 avril :
« Avec tout mon respect pour la grande personnalité de notre patriarche œcuménique, il ne me semble pas, à mon humble avis personnel, que la lettre de sa sainteté notre patriarche œcuménique Bartholomée sur la réunion, fin août, des primats des Eglises orthodoxes de Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem et Chypre « les développements en cours dans la région du Proche-Orient afin de se pencher ensemble sur la situation de des Eglises, et de procéder à un échange de vues sur les affaires orthodoxes, y compris l’avancée vers le grand et saint synode de notre très sainte Eglise orthodoxe », soit le meilleur choix pour le renforcement de l’unité visible des Eglises orthodoxes locales.
En premier lieu, le moment choisi pour envoyer la lettre patriarcale n’est pas des plus heureux, à savoir au milieu de la sainte et grande semaine ; les primats des Eglises orthodoxes locales qui ne sont pas invités ainsi que leurs saint-synodes respectifs doivent se sentir moins primats que d’autres, et être décontenancés pour des raisons nombreuses et compréhensibles, surtout après les intenses divergences des représentants orthodoxes sur la question de l’autocéphalie lors de la dernière rencontre panorthodoxe de Genève.
En second lieu, les primats qui participeront à la réunion au Phanar, ne représentent même pas le dixième des fidèles orthodoxes (seuls 22 sur les 300 millions de fidèles orthodoxes seront représentés).
En troisième lieu, le système synodal de l’Eglise orthodoxe est dans une certaine mesure supprimé, car la participation du primat d’une Eglise orthodoxe locale pour discuter des thèmes pour lesquelles cette réunion est organisée, exige l’approbation canonique des positions de l’Eglise locale telles que décidées par son organe compétent, à savoir sont saint-synode.
 En quatrième lieu, les primats des Eglises orthodoxes locales qui ne sont pas invités ont déjà fait part de leur anxiété à propos des bouleversements politiques au Proche-Orient, ce qui manifeste, par conséquent, l’attente d’une rencontre panorthodoxe des primats pour un examen commun des thèmes que la réunion du Phanar est appelée à traiter.
En cinquième lieu, les raisons historiques qui ont empêché par le passé une réunion des primats n’existent plus. Au contraire, un précédent est créé menant d’autres primats à agir dans le même esprit avec pour résultat final une cassure irréparable de l’unité visible des Eglises orthodoxes locales.
Je propose, humblement et à titre personnel, puisque nous n’acceptons pas l’infaillibilité dans l’Eglise orthodoxe, même si nous nous référons au premier parmi les orthodoxes, que tous les primats soient invités à cette réunion au Phanar qui est importante pour les 300 millions et pas seulement les 20 millions d’orthodoxes. L’unité visible des Eglises orthodoxes locales doit d’une manière ou d’une autre être sans cesse renforcée et personne n’a le droit de s’y opposer ».
Source et photographie : Romfea.gr

Tropaire de Pâques en Roumain

mercredi 4 mai 2011

L'Eglise Orthodoxe Russe en Suède/bref historique

st. Vladimir
L'histoire de l'Eglise orthodoxe en Russie a plus d'un millier d'années. La première personne que l'on croit avoir d'abord apporté la foi chrétienne sur le territoire de la Russie moderne a été l'apôtre André. Au cours du 9ème siècle, les frères moines Cyrille et Méthode ont  introduit l'alphabet cyrillique et traduit les Evangiles et les autres livres d'église en slavon, et en 988 le Grand Prince de Kiev, Vladimir, a été baptisé et a ensuite introduit le christianisme comme religion officielle de Russie .

st. Anna
La Russie a de nombreux contacts avec la Suède depuis le 11ème siècle. Il y a des traces d'églises à la fois à Sigtouna et  Gotland. Un prince russe, Yaroslav le Sage, fut marié à Ingegerd, la fille d'Olof Skutkonung; en Russie, elle fut connue sous le nom d'Anne et après sa mort, elle a été canonisé comme sainte Anne de Novgorod.

Rysk Dvor
La première église orthodoxe russe à Stockholm a été construite en 1641 à Ryssgorden (maintenant site du Musée de ville de Stockholm, près de Slussen), où les commerçants russes avaient leur centre. L'église y est restée jusques en 1848; plus tard, elle déménagea plusieurs fois, et depuis 1907 elle est située à Birger Jarlsgatan, au numéro 98.

Les changements spectaculaires en Russie après 1917 - la révolution et l'abolition de l'Eglise - ont eu leur effet sur les églises orthodoxes russes à l'étranger aussi. Il n'était plus possible de rester en contact avec l'Eglise-mère, et beaucoup de paroisses en Europe occidentale allèrent sous l'obédience du Patriarche grec-orthodoxe de Constantinople, la paroisse de Stockholm fut parmi elles.
althar
A la fin des années 1980, un groupe de Russes orthodoxes de Suède fonda une nouvelle paroisse à Stockholm qu'ils dédièrent à saint Serge de Radonège. Un membre de ce groupe, Vera Sager, mourut en 1988, laissant une grande partie de son argent à une fondation spéciale qui porte son nom, qui a depuis pris en charge financièrement la paroisse. Grâce à la bienveillance de l'Église de Suède, au début des années 1990, la paroisse a été autorisée à utiliser une pièce à l'église Maria Magdalena pour les offices religieux. En 1996, la paroisse a rejoint la juridiction du Patriarche de Moscou, et depuis 1998 il y a un prêtre de Moscou résident permanent au service de l'église. Le travail est maintenant en cours pour trouver une salle plus grande pour l'église.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



L'Ermitage du cœur (132)


Sonde l'Ecriture Sainte
Comme une carte de l'âme
Et ton cœur y trouvera sûrement
Le chemin du Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 3 mai 2011

Renaissance Pascale au Monastère d'Optina



Ce qui suit est un article des chroniques du monastère d'Optina par le hiéromartyr Basile [Vasily](Roslyakov), sur Pâques durant les années de  reconstruction du monastère au début des années 1990. Les moines portaient le poids de mauvaises conditions de vie, et de la reconstruction interminable des bâtiments du monastère qui avaient été réduits en ruines pendant la période du communisme en Russie.

Père Basile, qui est mort des mains d'un meurtrier sataniste le matin de Pâques en 1993, a écrit cet essai pendant son temps comme chroniqueur du monastère. Le futur martyr aimait la fête des fêtes [Pâques] de toute son âme; quand on lui a demandé à son premier repas pascal après qu'il ait reçu le baptême à Moscou ce qu'il voulait plus que tout autre, il a répondu qu'il voulait "mourir à Pâques."

Cet extrait est tiré du livre, 

Thou Hast Proved Me, O God, and Knowest

 (La vie du hiéromoine Basile).
* * *
En parlant aujourd'hui du monastère d'Optina, nous pouvons utiliser le mot "renaissance". Que les gens parlent du passé glorieux du monastère, raisonnent sur son actualité, ou prophétisent au sujet de son avenir, ce mot est utilisé partout et en tout, secrètement ou ouvertement. Il est un symbole, un signe qui indique la direction de l'écoulement du temps, il détermine le plus fidèlement l'essence du désir d'aujourd'hui, dans lequel le temporaire et l'éternel sont joints, touchant les plans de l'humanité et les jugements de Dieu.

Vraiment, le monastère d'Optina "est en train de naître d'en haut", naissant de la miséricorde de Dieu et des prières hardies des saints Pères d'Optina. Mais il acquiert sa vie non pas comme un enfant irrationnel, mais comme Lazare mort les quatre jours, incarnant le sens unifié, qui place la renaissance près de la résurrection.

La résurrection du Christ est arrivée, et donc notre foi est vraie, dit l'apôtre Paul. [1] En rapportant ses paroles au sort du monastère d'Optina, on peut dire que la magnificence et la gloire d'Optina est vraie, car le début de sa renaissance a eu lieu. Ceux qui ont reçu à nouveau la vie ressentent sa plénitude d'une nouvelle façon.

C'est probablement pourquoi le monastère d'Optina a une sensibilité particulière pour les événements des quarante jours du Carême et de la Semaine Sainte de la Passion; c'est probablement pourquoi le monastère accueille la Sainte Résurrection du Christ avec une joie extraordinaire.

Le monastère portait le fardeau de la reconstruction tandis qu'il marchait sur la voie tracée par le calendrier liturgique, et comprenait ses secrets spirituels. Comme en guise de réponse reconnaissante, les dates commémorées animaient la vie quotidienne du monastère, diminuant les afflictions temporaires et confirmant l'espoir intemporel.

Insensiblement le Triode de Carême fondit, le printemps entra en ses droits, et à travers les portes grandes ouvertes du dimanche des Rameaux, la Semaine de la Passion entra dans la vie du monastère. Chaque étape vers Pâques devint tangible. Clairement marquée et illuminée par le chant d'église est la voie qui nous rapproche de la fête sainte. "Je vois ta chambre nuptiale parée, ô mon Sauveur..." Un peu plus loin et, "Ayant abordé avec Ta redoutable Cène mystique…" Pourtant, un peu plus loin," A Ta Cène mystique aujourd'hui..."

Maintenant, l'église est remplie de participants à la Sainte Cène, maintenant le feu se propage jeudi sur toute la terre, maintenant le silence sépulcral contraint la terre, tout est apaisé, et la voix du Sauveur rompt le silence du Vendredi Saint, "Ne me pleure pas, ô Mère..., je me relèverai et serai glorifié... "

L'église de l'Entrée est prête à rencontrer le Sauveur avec une nouvelle iconostase dans le sanctuaire latéral de Saint Nicholas. Hier encore, l'église était secouée de conversations bruyantes et de coups de marteaux, comme se rappelant avec son être de la crucifixion du Christ. La Croix brillante élevée au-dessus de l'iconostase, proclame à présent la victoire de la vie sur la mort.

Les derniers préparatifs, les précautions finales. Sans hâte, tout en temps utile, les gens commencent à affluer dans l'église. La foule bigarrée remplit le monastère. Voici les gens de Kozelsk ainsi que les Moscovites, les paroissiens réguliers et des personnes non familières, les enfants, les personnes âgées et les jeunes bruyants.

Une heure avant minuit, les cloches appellent tous aux offices. C'est bruyant et confiné dans l'église: la foule au comptoir des cierges, les files d'attente derrière les hiéromoines qui écoutent les confessions, des groupes de nouveaux arrivants regardant les icônes avec curiosité. Partout c'est l'impatience et l'attente. Enfin, la proclamation du prêtre annonce le début des Matines. Plus loin, la parole hésitante du lecteur est noyée par des conversations à voix haute, alors qu'il l'appelle tous modestement à garder le silence. Mais alors le chœur commence le canon pour le Grand Vendredi, et avec le premier Irmos, comme une vague de la mer, le chant saute sur les bavards oisifs et les recouvre, en les privant de leur audace et de leur force dernières. Tout se déplace vigoureusement dans un même élan à la rencontre des Matines de Pâques. Un peu de débandade survient quand ils portent l'icône et la Croix de l'autel en temps opportun pour la procession, mais même cette mêlée est vite remplacée par l'éclairage silencieux et concentré des cierges.

L'attente et le pressentiment de la joie fixe les membres de chacun, et seuls leurs yeux se tournent vers les Portes Royales. Maintenant, un chant calme peut être entendu venant de l'autel, et comme par un effort incroyable, le rideau est tiré sur le côté, les Portes Royales sont ouvertes, et un flot de lumière et de son s'écoule de l'autel dans l'église, de l'église dans l'obscurité nocturne, puis se propage ensuite impérieusement sur toute la terre. 


Le Père archimandrite et le clergé viennent de l'autel en brillants vêtements de fêtent qui multiplient les rayons pascaux, et en suivant le chemin marqué, ils sortent de l'église. Un train brillant comme la queue d'une comète semble suivre la procession, qui ceint l'église dans un anneau de feu, ne s'arrêtant que devant les portes fermées. La proclamation éclate en vérité venant des lèvres, "Que Dieu Se lève et que Ses ennemis soient dispersés!"

Quelles sont ces paroles grandes et mystérieuses? Comme l'âme tremble et se réjouit en les entendant! Avec quelle grâce farouche elles remplissent la nuit pascale! Elles sont incommensurables comme le ciel et aussi près que le souffle. En elle est une longue attente, transfigurée dans l'instant de la réunion, les problèmes de la vie engloutis par l'éternité de la vie,  la vieille langueur de l'âme de l'homme faible, disparaissant dans la joie de la vérité possédée. La nuit s'efface devant ces paroles, le temps court devant leur face. Il semble que l'église tremble, et ses portes s'ouvrent d'elles-mêmes, incapables de résister à l'inondation de joie de l'homme qui se brise contre elles. L'écho de l'église vide entonne le tropaire pascal, mais bientôt se cache de la multitude dans la coupole, et disparaît dans les dômes blancs. L'église devient comme un débordement, un calice élevé. "Buvons au breuvage nouveau." La fête nuptiale est établie par le Christ Lui-même, l'invitation résonne dans la bouche de Dieu Lui-même. 
Ce n'est plus un office pascal qui se déroule dans l'église, mais une fête pascale. "Le Christ est ressuscité, en vérité, Il est ressuscité!" tonnent les proclamations, et le vin de la joie et l'allégresse débordent, renouvelant l'âme pour la vie éternelle. Le coeur comprend comme à aucun autre moment que tout ce que nous recevons de Dieu, nous le recevons librement. Nos offrandes imparfaites sont éclipsées par la générosité de Dieu, et ne sont plus considérées, tout comme la lumière d'un feu n'est pas vue dans la lumière aveuglante du soleil.

Comment peut être décrite la nuit pascale? Comment pouvons-nous exprimer en mots sa grandeur, sa gloire et sa beauté? Cela pourrait être fait seulement en écrivant l'office pascal du début à la fin. Il n'y a pas d'autres termes qui conviennent pour cela. Comment le moment pascal peut-il être mis sur le papier? Que pourrait-on dire pour le rendre compréhensible et tangible? On ne peut qu'ouvrir les bras dans la perplexité et montrer l'église ornée pour la fête: "Venez et réjouissez-vous..."

La semaine lumineuse passe comme un jour. Et il y eut un soir, et il y eut un matin; un jour. [2] Celui qui a vécu ce jour-là n'a pas besoin de preuve de la vie éternelle, ou une explication des paroles de l'Ecriture Sainte: Qu'il n'y aurait plus de temps. [3] Le temps revient seulement le Samedi Lumineux, quand lors du dîner de fête, l'higoumène félicite les frères dans la Résurrection du Christ, et souhaite que tous préservent soigneusement la joie pascale dans leurs cœurs.

Aujourd'hui le monastère d'Optina est en train de renaître et c'est un début: ici tout est servi pour la première fois. Le premier Grand Carême, la première Pâques. Mais près de l'autel sont les tombes de nos startsy, et beaucoup trop souvent la sagesse et le souci de nos pères sont observables dans les bâtiments du monastère usés par le temps. C'est pourquoi nous disons: "Pour la première fois", mais nous ajoutons, "après une longue interruption."

Le lien avec les temps anciens est en cours de restauration, le monastère d'Optina est en cours de restauration, la vérité est en cours de restauration. A la tête de tout cela est le Christ ressuscité du tombeau. "Je ressusciterai et je serai glorifié!"


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Notes:
[1] Cf. 1 Corinthiens 15:14.
[2] Genèse 01:05.
[3] Apocalypse 10:06.

L'Ermitage du cœur (131)


Le chant 
Est l'âme de la prière
Montant vers Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

150 millions de chrétiens persécutés dans le monde

lundi 2 mai 2011

Rires et sourires sur l'Orthodrome (I)



Monastère de Zographou sur le mont Athos


Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux: un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer, et un temps pour rire…
(Ecclésiaste 3:1-3)
*
26 décembre 1979 Mont Athos. Monastère de Stavronikita.
Nous sommes arrivés à Stavronikita à la nuit, depuis la skite du saint Prophète Elie. Nous avons reçu l'hospitalité traditionnelle athonite qui consiste en un verre d'eau claire, un café byzantin et un loukoum. Nous avons été loukoum tenens dans chaque monastère visité (Ce sera notre plaisanterie favorite tout au long du voyage athonite) ! 
Après une heure de repos, nous allons au catholicon. En chemin je demande au prêtre qui m'accompagne et qui est un habitué de la Sainte Montagne de m'expliquer les usages pour la Communion. Il m'indique qu'il faut simplement demander la bénédiction au Père Basile, l'higoumène. Je lui demande comment je le reconnaîtrais. "C'est simple, me dit-il, il porte la barbe et il est habillé tout en noir." Le Père est heureux de sa plaisanterie… Je me débrouillerai! 
Je me souviens vaguement de Père Basile pour l'avoir vu et entendu au Congrès Orthodoxe de Dijon, en 1976. Lorsque nous sommes dans l'église, dans la pénombre, je m'avance vers un moine et lui demande à voir le Père Basile, en rassemblant tout le grec que je connaissais à l'époque. Il m'indique un moine vers le sanctuaire. Je me dirige vers lui et mets mes deux mains jointes pour demander sa bénédiction avant de lui parler. Rien ne se passe. Très vite je réfléchis: il faut prendre la main des pères grecs et l'embrasser. Ils ne bénissent pas comme nos pères russes. J'essaie de m'emparer de sa main pour la baiser. Il la retire vivement. Immédiatement, la folle du logis, se met à me faire échafauder plus d'une hypothèse sur mon indignité, justifiant le fait que le Père ne veuille pas me donner sa bénédiction. 
Mais il a entendu ma question sur la Communion, et il m'indique en un français parfait qui ne laisse pas de m'intriguer, ce que je dois faire. Tout se passe bien. Il vient me chercher à la fin de la Liturgie pour entendre les prières après la Communion.
Je retrouve mon ami prêtre qui m'annonce que l'higoumène Basile nous invite au petit-déjeuner. A table, je découvre avec nous l'higoumène Basile, et le moine Basile qui parle parfaitement le français puisqu'il est suisse! L'histoire fait rire tout le monde, sauf moi! Le second Père Basile ne pouvait pas me donner sa bénédiction, puisqu'il n'était pas prêtre! Quelques années plus tard, lorsqu'il le devint, je me sentis un peu prophète: j'avais été le premier à lui demander sa bénédiction!

Claude Lopez-Ginisty

L'Ermitage du cœur (130)


La violence dont parle l'Ecriture
Qui s'empare sans faillir 
Du Royaume de Dieu
 C'est celle exercée sur toi-même

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 1 mai 2011

Saint Innocent d'Amérique: La réception du Saint Esprit

Святитель Иннокентий митрополит Московский

Les moyens véritables et reconnus de recevoir le Saint Esprit, selon l'enseignement de la Sainte Ecriture et l'expérience des grands saints sont les suivants: pureté de cœur et chasteté, humilité, écoute de la voix de Dieu, prière, oubli de soi, lecture et écoute de la Sainte Ecriture, participation aux sacrements de l'Eglise et plus spécialement à la Sainte Communion.
L'âme de chaque fidèle est emplie du Saint Esprit, si elle est purifiée de ses péchés, et qu'elle n'est pas bloquée ou fermée par la philautie (amour de soi) et l'orgueil.Car le Saint Esprit nous entoure toujours et Il désire nous emplir, mais nos actions mauvaises qui nous entourent comme un dur mur de pierre sont comme des gardiens du Malin, qui ne Lui permettent pas de s'approcher de nous et Le gardent à l'écart.
Chaque péché garde le Saint Esprit loin de nous, mais l'impureté charnelle et l'orgueil spirituel Lui répugnent particulièrement. Le Saint Esprit, Qui est pureté très parfaite, ne peut être dans un homme souillé par les péchés. Comment peut-Il être dans notre cœur quand celui-ci est empli et bloqué par différents soucis, désirs et passions?

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
A Journey through Great Lent
Light and Life Publishing
Minneapolis, MN
USA
1995

Святитель Иннокентий Московский
Photo du saint



L'Ermitage du cœur (129)


La prière la plus pure
Est celle de la nostalgie
Du Royaume entrevu
Dans un instant de Grâce

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

feu de Jérusalem en 2011!