"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 5 octobre 2011

Père Lybios: Pourquoi ne voulons-nous pas guérir?




Γιατί δεν θέλουμε να θεραπευθούμε;



L'Evangile du paralytique, comme on l'appelle dans l'expérience ecclésiale de la communauté - est un récit et, peu importe combien de fois j'ai pu le lire, j'y trouverai toujours de quelque chose de nouveau, quelque chose de rayonnant et de contemporain de ma propre histoire ! Probablement la chose la plus importante à faire maintenant - aujourd'hui - est que la Parole du Christ devienne l'histoire des gens, leur itinéraire, leur chemin...

Un des nombreux points où l'on peut trouver de la consolation intérieure et être grandi existentiellement est une question que le Christ pose très fréquemment dans les récits des Évangiles, pour être plus précis, dans plusieurs cas de guérisons.

Avant de tenter de guérir une personne, le Christ lui demande souvent: "Veux-tu atteindre la pleine santé?" Veux-tu aller mieux, être guéri?

Une question logique qui se pose dans les esprits de beaucoup de gens (et je dois avouer dans la mienne aussi, autrefois) est la suivante:? "Mais pourquoi Christ leur demande-t-il ceci? Ya-t-il quelqu'un qui souffre et qui est dans la douleur - et surtout dans les cas de maladies graves - qui ne désire pas être guéri? "

La réponse la plus fréquente - mais je dois avouer inadéquate, à mon avis - qu'ils ont utilisée pour nous répondre dans les écoles de théologie, c'est que le Christ respecte la liberté de chaque personne, ce qui explique pourquoi il ne veut pas accomplir de miracle sans le consentement de la personne malade. Je ne dis pas que cette interprétation soit erronée, cependant, je sens que ce n'est pas la seule raison pour que le Christ insiste tellement sur le consentement du patient, sur la voie de sa réhabilitation.

Je pense que le Christ le lui demande, parce qu'il sait que la thérapie (comme acte extérieur par l'homme qui peut transformer sa vie et changer ses habitudes ainsi que les formes des choses fausses qui lui paraissent évidentes) n'est pas une affaire simple. En d'autres termes, il n'est pas évident que toutes les personnes, au niveau le plus profond de leur être, désirent en fait être guéries - même au moment où elles  persistent à le demander.

Assez souvent, une maladie est beaucoup plus "pratique" que la santé; de nombreuses personnes ont appris à vivre et à exister (au sens littéral du terme) en jouant le rôle de victime, de personne "malheureuse," "malchanceuse," "faible..." Elles cherchent à dessein, à se sentir incapables de faire face aux exigences de la vie, à ses responsabilités, à sa dureté, à son incertitude... Elles préfèrent l'infirmité: le "problème", "l'incapacité", parce que sans cela, elles auront à prendre une position et une attitude importantes dans la vie. Elles auront à lutter contre les cauchemars internes et externes. Et il y a beaucoup de nos compatriotes  qui ne peuvent pas supporter cela; ils ne peuvent pas le souffrir. Le stress, la peur et la panique que les responsabilités et la cruelle réalité appelée "vie" causent à leur existence est insupportable.

Etant conscient de tout ce qui précède, le Christ sait aussi bien qu'une maladie, achèvera le processus de réhabilitation, seulement quand notre chemin de vie malade sera [également] changé.

L'essence de la thérapie s'installe, quand notre vie, nos relations et notre association avec des personnes et des événements, notre ego,  la société, la nature... et la vie se sont transformés! Sinon, nous sommes confinés à la surface de la symptomatologie - (c'est-à-dire la coquille entourant l'essence cachée) - l'essentiel étant nul autre que notre présence à plein dans cet art appelé "la vie".


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant

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