"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 27 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (13)


Il arrive que soudain la vigilance s’estompe. L’attention faiblissant, alors le cours de la prière est interrompu. Il faut se ressaisir avant qu’il ne tarisse, car le Malin utilise cette faiblesse de la nature humaine qu’est l’inattention pour détourner celui qui prie de sa conversation avec Dieu. Il lui faut alors amener les pensées qui volent, papillons de nuits ténébreux et diaboliques pour que par la prière renaissante, elles brûlent leurs ailes dans la Lumière.
« Quand nous sommes en prière à l’église, il est profitable de se tenir les yeux fermés, vigilants à l’intérieur de nous-même, et de n’ouvrir les yeux que lorsque nous sommes abattus ou que le sommeil pèse sur nous et nous entraîne à somnoler. Alors nous devons fixer nos yeux sur une icône et sur le cierge qui brûle devant elle.
Si, dans la prière, il arrive que l’intellect soit rendu captif et que les pensées le détournent de son but, il faut se faire humble devant le Seigneur Dieu, et lui demander pardon en disant : «J’ai péché Seigneur, par parole, par action, par pensée et par tous mes sens !».
Il convient de s’efforcer de ne pas se laisser aller à la dispersion des pensées, la raison en est que par ce vagabondage, l’âme de détourne du souvenir de Dieu et de l’amour que l’on éprouve pour Lui, à cause de l’œuvre du Malin ainsi que le dit saint Macaire : «Le seul but de notre ennemi est de détourner nos pensées du souvenir de Dieu, de Sa crainte et de Son amour» (Discours II, chapitre 15).
Quand l’intellect et le cœur sont unis en prière et que les pensées de l’âme ne sont pas dispersées, le cœur est réchauffé par une chaleur spirituelle dans laquelle brille la Lumière du Christ, rendant l’homme intérieur tout entier à la foi paisible et joyeux.
Nous devrions remercier le Seigneur pour tout et nous en remettre à sa volonté. Nous devrions de même Lui offrir toutes nos pensées, nos paroles, et nous efforcer de faire que tout concourre à ne servir que son bon plaisir. » ( IS 10 : La Prière)
Par la seule Grâce de Dieu, nous pourrons alors atteindre à la paix du Christ, gage tangible en nos âme de la venue immédiate en nous du Royaume, ici et maintenant, projection subtile de notre être débile dans la pleine Lumière de l’Eternité Divine.
« Il n’est rien de meilleur que la Paix du Christ. En elle est détruit tout combat contre les esprits de l’air et de la terre : «Car nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes des ténèbres de ce monde, contre les esprits de malice dans les lieux célestes» (Ephésiens 6, 12).
C’est la marque d’une âme sage pour un homme que de plonger son intellect en lui-même et d’être actif dans son cœur.
Alors, la grâce de Dieu le couvre de son ombre, il est dans un état de paix et par cela il accède à un état encore plus paisible, paisible c’est-à-dire avec une bonne conscience et encore plus paisible car l’intellect contemple en lui-même la Grâce du Saint-Esprit, selon la parole de Dieu : «Le lieu où Il réside, c’est la paix» (Psaume 75, 3).

Peut-on avec les yeux du corps voir le soleil et ne pas se réjouir ? Mais combien plus joyeux est l’intellect quand il voit avec le regard intérieur le Soleil de Justice, le Christ ! Alors en vérité on se réjouit d’une joie angélique. De cela l’Apôtre a parlé également en disant : «Mais notre cité à nous est dans les cieux» (Philippiens 3, 20).

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

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