"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 25 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (11)


Saint Séraphim nous enseigne ensuite à discerner l’importance du cœur dans la prière et cette garde cordiale qui permet quelquefois de voir la Lumière du Christ.
« Nous devons avec vigilance garder notre cœur des pensées et impressions inconvenantes selon la parole de celui qui écrivit les Proverbes : «Plus que tout, garde ton cœur car de lui surgissent les sources de la vie» (Proverbes 4, 23).
Par la garde constante du cœur, la pureté vient s’y établir, pureté dans laquelle est contemplée le Seigneur selon l’assurance donnée par la Vérité éternelle : «Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8).
Quelque bien qui ait coulé dans le cœur, nous ne devons pas le laisser sourdre sans nécessité hors de celui-ci. Car ce qui a été recueilli est sauf du danger des ennemis visibles et invisibles seulement quand il est gardé à l’intérieur du cœur.
Le cœur est bouillant, étant enflammé par le feu divin seulement lorsque de l’eau vive est en lui mais quand celle-ci est versée à l’extérieur, il devient froid et l’homme devient glacé. »(IS 26 : La Garde du Cœur)
Mais saint Séraphim sait que le discernement est important et qu’il faut « éprouver les esprits ». Il rassure donc, en donnant des critères sûrs d’appréciation de l’expérience spirituelle vécue dans le cœur de celui qui prie avec ferveur.
« Quand un homme reçoit quelque chose de divin, il se réjouit en son cœur, mais quand il s’agit de quelque chose de diabolique, il est troublé.
Le cœur du chrétien qui a reçu quelque chose de divin ne demande rien d’autre afin d’être convaincu que cela vient précisément du Seigneur, mais par cet effet même, il est convaincu qu’il s’agit de quelque chose de céleste car cela rend compte en lui de la présence de fruits spirituels : l’amour, la joie, la paix et le reste (cf Galates 5, 22).
Au contraire, bien que le Malin puisse se transformer en ange de lumière (2 Corinthiens 11, 14), on peut produire des pensées qui ont l’apparence du bien, pourtant le cœur ressentira une obscurité et une agitation certaines dans ses pensées. Expliquant ceci, saint Macaire d’Egypte dit : «Bien que Satan puisse aussi produire des visions de lumière, il est tout à fait incapable de produire un effet qui apporte la béatitude : c’est là un signe bien connu de ses œuvres» (Saint Macaire, Homélie 6, chapitre 13).
Donc, à partir de ces divers mouvements du cœur, on peut savoir ce qui est divin et ce qui est diabolique, comme saint Grégoire le Sinaïte l’écrit : «A l’effet produit, on sait si la lumière qui brille en notre âme vient de Dieu ou de Satan». ( IS 27 : Discernement des mouvements du cœur)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

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