"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 31 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 41



41 — Réponse à un frère qui demandait des instructions pour mener la vie d’anachorète

Un moine, qui avait l’intention de s’en aller au désert, vint vers Père Séraphim qui vivait lui-même au désert et lui demanda : “Comment se fait-il, Père, que certains disent que s’éloigner de la vie cénobitique pour aller au désert est du pharisaïsme et que, par ce choix, on montre du dédain pour les frères et même qu’on les condamne ?” 

Le Père Séraphim répondit ainsi : “Ce n’est pas à nous de juger nos frères, et nous nous éloignons de la communauté non pas par haine pour eux mais parce que nous avons reçu et que nous portons l’habit angélique auquel ne convient pas un lieu où, par parole et en action, le Seigneur Dieu est irrité. Donc, en nous éloignant de la communauté, nous nous séparons seulement pour ne pas entendre et voir ce qui est opposé aux commandements de Dieu, ce qui se produit là où il y a de nombreux frères. Nous ne fuyons pas les hommes, qui ont la même nature que nous et qui portent le même Nom du Christ, mais nous fuyons les fautes qu’ils commettent, ainsi que le dit saint Arsène le Grand : “Fuis les hommes et tu seras sauvé” (Vie des Saints, 8 mai).

Un moine reçut la bénédiction de l’higoumène pour commencer la vie d’anachorète et cet higoumène écrivit donc à saint Séraphim pour lui demander de recevoir ce moine et de le diriger dans la vie spirituelle comme il se dirigea lui-même. Quand ce moine vint avec cette lettre vers Père Séraphim, celui-ci le reçut fort cordialement et lui donna la bénédiction de construire une autre cellule, non loin de la sienne. Quand, cependant, ce moine commença à lui demander de l’instruire, il lui dit avec la plus profonde humilité qu’il ne savait rien lui-même et il lui rappela les paroles du Sauveur : “Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes” (Mt 11, 29). Puis il ajouta : “Selon l’opinion de saint Jean Climaque, nous devons être enseignés non par un ange ou un homme mais par le Seigneur Lui-même”.

Version française Claude Lopez-Ginisty

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