"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 15 mars 2009

SAINT SERAPHIM DE SAROV: INSTRUCTIONS SPIRITUELLES: 24



24 — De la paix de l’âme

Il n’est rien de meilleur que la paix du Christ. En elle sont détruits les assauts des esprits de l’air et de la terre : “Car nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes des ténèbres de ce monde, contre les esprits de malice dans les lieux célestes” (Eph 6, 12).

C’est la marque d’une âme sage pour un homme que de plonger son intellect en lui-même et d’être actif dans son cœur. Alors, la grâce de Dieu le couvre de son ombre, il est dans un état de paix et, par cela, il accède à un état encore plus paisible : paisible, c’est-à-dire avec une bonne conscience, et encore plus paisible, car l’intellect contemple en lui-même la grâce du Saint-Esprit, selon la parole de Dieu : “Le lieu où Il réside, c’est la paix” (Ps 75, 3).

Peut-on avec les yeux du corps voir le soleil et ne pas se réjouir ? Mais combien plus joyeux est l’intellect quand il voit avec le regard intérieur le Soleil de Justice, le Christ ! Alors, en vérité, il se réjouit d’une joie angélique. C’est ce dont l’apôtre a parlé également en disant : “Mais notre cité à nous est dans les cieux” (Ph 3, 20).

Celui qui chemine dans un état de paix, puise comme avec une cuillère les dons spirituels. Les Saints Pères, étant dans la paix et à l’ombre de la Grâce Divine, vécurent longtemps.

Quand un homme parvient à l’état de paix, il peut répandre également sur les autres la lumière qui illumine l’intellect, mais avant cela, il doit répéter ces paroles de la prophétesse Anne : “Ne parlez plus avec tant de hauteur !” (1 Samuel 1, 2) et celles du Seigneur : “Hypocrites, ôte premièrement la poutre de ton œil et alors tu verras comment tu peux tirer la paille de l’œil de ton frère” (Mt 7, 5).

Cette paix, comme un trésor inestimable, notre Seigneur Jésus-Christ l’a laissée à ses disciples avant sa mort, disant : “Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix” (Jn 14, 27). De cette paix, l’Apôtre dit de même : “Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes pensées, garde vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ” (Ph 4, 7).

Si l’homme ne néglige pas les nécessités de ce monde, il ne peut avoir la paix de l’âme. La paix de l’âme est acquise par les afflictions. L’Ecriture dit : « Nous sommes passés par le feu et par l’eau, puis Tu nous as conduits au lieu de rafraîchissement » (Ps. 65,12). La voie de ceux qui veulent être agréables à Dieu passe par de nombreuses afflictions.

Rien n’assiste autant l’acquisition de la paix intérieure que le silence, et pour autant que cela soit possible, le fait de parler sans cesse avec soi et rarement avec les autres.  Nous devons donc concentrer toutes nos pensées, tous nos désirs, toutes nos actions sur l’acquisition de la paix de Dieu et toujours nous écrier avec l’Eglise : “Seigneur notre Dieu, donne-nous la paix” (Is 26, 12).

Version française Claude Lopez-Ginisty

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