"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 11 janvier 2009

Nos offices liturgiques


Vevey, 17 décembre 2008

AU SUJET DE NOS OFFICES LITURGIQUES

Le grand confesseur de l’Église Orthodoxe Russe, le saint hiérarque Athanase de Kovrov († 1962), a écrit que « les offices et les règles de prière n’ont pas été créés par hasard et n’importe comment. Ce qui se trouve dans les livres liturgiques est le fruit des exploits dans la prière, qui ont parfois duré toute une vie, des meilleurs fils de l’Église. Et celle-ci a reçu et gardé ces paroles sacrées par lesquelles ils épanchaient leur âme devant Dieu. Guidée par le Saint-Esprit, la sainte Église a choisi ce qu’il y avait chez eux de meilleur, de plus nécessaire, le systématisant, corrigeant ce qui n’avait pas été achevé, l’amenant à une unité structurée ».

Ainsi, les offices de l’Église ce sont ces paroles des saints ascètes et autres saints que nous adressons à Dieu avec amour. Le staretz Porphyre (†1991) du Mont Athos nous donne ce conseil : « les offices de l’Église sont les paroles avec lesquelles nous parlons à Dieu… Lorsque nous suivons tous ensemble les saints offices, les paroles du Seigneur avec les Évangiles, l’épître, les canons et les tropaires de l’octoèque, le triode, les ménées, nous atteignons notre union avec le Christ… Il faut aller à l’église d’une autre façon, non par obligation et par contrainte, mais avec plaisir. Pour en arriver là, il faut être attentif, trouver son plaisir dans l’office, les tropaires, les lectures, les prières. Il convient de prêter attention à chaque mot, de suivre son sens. Comprenez, c’est de là que commence la joie ! Les offices sont une grande œuvre – c’est le tout. Je l’ai vécu. Il suffit que tout se fasse avec ardeur, intérêt, avec une attitude liturgique sincère, sans mélange, envers le Christ. Non pas comme une corvée, ni de façon mécanique ». 

Par l’office, nous sommes en communion avec les saints de tous les lieux et de tous les temps. Certains psaumes, faisant partie de l’office synagogal (par exemple les laudes) ont même, probablement, été lus ou chantés par le Seigneur Lui-même ! 

D’autres prières étaient connues des premiers chrétiens, comme par exemple la doxologie des matines. Que l’on pense encore que, dans l’office de la Nativité, nous chantons les hymnes de S. Grégoire le Théologien, archevêque de Constantinople (+389), de S. Romain le Mélode (+556) diacre de l’actuelle Beyrouth, de S. Jean de Damas (+780). Dans les offices des saints récents, nous chantons des tropaires ou kondakia composés par S. Jean Maximovitch (+1966) (office de S. Jean de Cronstadt), du staretz Païssios du Mont Athos (+1993) (office de S. Arsène de Cappadoce). Communions ainsi à cette richesse, en nous efforçant de l’approfondir, de pénétrer le sens des mots. 

C’est là une des possiblités « d’aller à la rencontre du Christ », comme il est dit dans le canon de la Nativité.

Bernard le Caro

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